Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   
Babette
 

T. n.f. Terme de danse. La babette est une danse de ville.

     
Bachot
  T. n.m. Petit bateau qui sert à passer les rivières pour les gens à pied & qui est aussi de service pour porter les cordages des grands bateaux ou les décharger. Le passeur ou batelier, s'appelle un "bachoteur".
     
Baclage
  T. n.m. Terme de Commerce de riviére, particuliérement en usage sur les ports de la ville de Paris. Il signifie l'arrangement des bateaux dans un port, que l'on y fait entrer les uns après les autres, pour y ouvrir & faire la vente des marchandises dont ils sont chargés. On le dit aussi du droit qui se paye à ceux qui sont chargés de cet arrangement.
   
Bacler
  T. v. Fermer avec des chaînes, barres, bateaux ou autres obstacles. Il s'est dit originairement des ports & rivières lorsque le passage est fermé & bouché ou par des bacs ou des bateaux ou par les glaces. Il s'est dit ensuite de toutes sortes de passages ou d'ouvertures, comme les portes de boutiques ou fenêtres. En temps de guerre on bacle les ports. En temps de peste on bacle les maisons & boutiques où il y a eu de la contagion. Ce mot est bas et populaire.
   
Bacquetures
  T. n.f.pl. Terme de cabaretier. C'est le vin qui tombe dans le bacquet lorsque le cabaretier emplit des bouteilles ou autres vaisseaux sous le tonneau. Les cabaretiers disent qu'ils vendent leurs bacquetures aux vinaigriers mais on croit qu'ils les mêlent avec d'autre vin, pour les vendre à ceux qui ne s'y connoissent pas.
     
Baffetas
  T. n.m. Toile toute de fil de cotton blanc, très grosse, qui vient des Indes Orientales.
   
Bagan
  T. n.m. C'est un mot gascon qui signifie pâtre ou paysan qui garde le bétail dans les Landes de Bordeaux, avec une charrette sur laquelle ils portent ce qui leur est nécessaire pour vivre, ne se retirant dans leurs maisons que rarement.
   
Baghe
 

T. n.m.Terme de Coutumes. Dans la Coutume de Hainaut, & dans celle de Mons, baghe signifie le bagage qu'on donne à un ladre avant que de le mettre hors d'une Ville : ce bagage consiste en un chapeau, un manteau, une cliquette, & une besace. Baghe, suivant la manière d'écrire de ces pays-là, est la même chose que Bague en François.

     

Bagne

  A l'origine, lieu ou l'on renferme des esclaves.
Les condamnés aux travaux forcés servaient de rameurs sur des galères et se divisaient en 2 catégories :
* les "galériens à temps" (condamnés pour 3, 5, 6 ou 9 ans), et
* les "galériens à perpétuité"
Ils étaient tous enchaînés à leur banc, tandis que les engagés volontaires appelés la "bonne vogue" restaient libres de leurs mouvements. L'ensemble constituait la chiourme, commandée par un Comité.
En 1564, Charles IX fixe le temps minimum des galériens à temps à 10 ans.
   
Bahutier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des bahuts, des coffres, des valises, des malles, des cantines, le tout couvert ordinairement de veau, vache, porc ou toutes sortes de cuir, à la réserve du chagrin. On dit aussi "mallier" et même "coffretier"
   

Bail

 

T. n.m. Terme de Palais, qui fait baux au pluriel. Convention qu'on fait pour donner à ferme, à loyer, à rente, un héritage, un droit. Le bail ne transfère que l'usage, & la jouissance de la chose. Le bail d'une terre, d'une maison, d'une Seigneurie, d'une dîme, d'un champart. Le bail des Aides, des Gabelles.
Bail conventionnel, est celui qui se fait volontairement entre deux parties. Les baux ordinaires n'excèdent point le temps de neuf années ; autrement c'est une emphythéose. Si, avant que le bail soit expiré, le bailleur veut occuper lui-même sa maison, il peut chasser le locataire en payant un certain dédommagement. L'acheteur n'est point obligé d'entretenir le bail, à moins qu'il ne soit autrement convenu. Si après l'expiration du bail le locataire demeure dans la maison, le bail est censé renouvellé, ou continué ; mais seulement pour un an.
Bail judiciaire, celui qui se fait des biens saisis par des enchères en Justice ; & après les proclamations requises. Bail emphythéotique, qui se fait à longues années, depuis 10 ans jusqu'à 99 ans. On fait aussi des baux à vie, à quatre âges, quatre vies, & quatre générations.

Bail d'héritages, est un traité, ou vente, par lequel on abandonne le fonds d'un héritage, moyennant une rente, annuelle & foncière que le preneur s'oblige de payer, laquelle n'est point rachetable, & dont on ne se peut décharger qu'en abandonnant le fonds.
Bail à ferme. C'est le louage d'un fonds qui de sa nature produit quelque chose, soit par la culture, comme les terres, les vignes ; ou sans culture, comme un bois-taillis, un pâturage, un étang. On peut encore faire un bail à ferme d'une carrière, d'un lieu d'où l'on tire du sable, de la terre à Potier, de la chaux, du charbon, &c. On peut encore donner par un bail à ferme un droit de chasse, ou de pêche, un droit de péage, le passage d'un pont, ou d'un bac, ou d'autres droits semblables. Le bail à ferme est distingué du bail à loyer d'une maison & autres bâtimens, en ce que le locataire a sa jouissance connue & réglée de l'habitation, ou autre usage d'un bâtiment qu'il prend à louage, & que le Fermier ignore quels seront au juste les fruits & autres revenus qu'il prend à ferme.

Bail en termes de Coutumes, signifie, Garde & tutelle des biens d'un mineur jusqu'à l'âge de 21. ans. En celle de Paris, ou l'appelle Garde-noble, ou bourgeoise. Elle diffère pourtant du simple bail, en ce que la garde-noble, ou bourgeoise, n'appartient qu'aux ascendans ; & le bail se donne aux plus prochains parens collatéraux ; & les dispositions en sont différentes selon les Coûtumes.
On appelle aussi bail, en terme de coutume, l'action par laquelle on met quelqu'un en possession d'une personne, ou d'une chose. Quand une fille se marie, il y a bail, parce qu'elle entre en la puissance de son mari ; & quand son mari meurt, il y a desbail, parce qu'elle sort de garde.

   

Bail à cheptel (ou chepteil)

  n.m. Bail de bestiaux dont le profit doit se partager entre le preneur et le bailleur. Ce contrat est fort usité dans les coutumes du Bourbonnais, Nivernois, Berry, Bretagne mais on le rencontre sur tout le territoire car il permet de compléter les revenus des paysans dans les régions où les cultures ne rendent pas suffisamment..
Le maître donne ses bestiaux pour un temps, moyennant une rétribution en nature. Un arrêt de 1609 précise que ces contrats doivent être passés devant notaire et non sous signature privée afin d'éviter les fraudes, antidates et surtout pour désigner de manière certaine le véritable propriétaire des bestiaux. On distingue deux sortes de cheptels ; le simple et celui de métairie. Le cheptel simple a lieu quand le propriétaire donne ses bêtes pour un temps déterminé à un particulier qui n'est point son fermier ou métayer. Le cheptel de métairie est lorsque le maître d'un domaine donne à son métayer des bestiaux pour toute la durée du bail à condition de partager le profit et le croît du bétail.
Le bail à cheptel pouvait également dissimuler un emprunt : un paysan vendait ses animaux mais concluait en même temps avec l'acheteur un contrat qui lui permettait de conserver la jouissance du cheptel aliéné;
   

Bail à complant

  n.m. Mode de tenure utilisé en Angoumois, Aunis, Anjou, Bretagne nantaise, Maine, Poitou et Saintonge pour les vignobles. Le preneur, ou complanteur, reçoit une terre à complanter en vignes et possède la propriété utile des pieds. Le foncier, propriétaire du fonds payait les lods & ventes, le rachat, entretenait le chemin.... Parfois,
Ce fermage cesse par destruction du cep ou par mauvais entretien de la vigne. Sauf catastrophe ou négligence du vigneron, le contrat est quasi perpétuel. Le loyer est constitué d'un partie de la récolte, en général le tiers ou le quart. A la différence du métayage, fermage et du domaine congéable, le complant se caractérise par sa stabilité.
   

Bail à loyer

  n.m. Acte qui apparaît fréquemment dans les minutes notariales car, comme de nos jours, quand un jeune couple cherche à s’établir, il prend un logement en location. Nos aïeux louaient aussi des terres pour 3, 6 ou 9 ans.
   
Bail à rente
  n.m. Contrat par lequel le détenteur d’un bien immobilier en transfère le domaine utile à un preneur moyennant le versement d’une rente annuelle fixée une fois pour toutes. Nombre de ces baux à rentes étaient en réalité des ventes déguisées.
   
Bail emphytéotique
  voir emphytéose
   
Baillarge
  T. n.m. On nomme ainsi une espèce d'orge qui croît en Angoumois
   
Baille
  T. n.m. En terme de marine, espèce de cuve ou de baquet fait d'un demi tonneau qui sert à divers usages sur les vaisseaux & particulièrement à mettre le breuvage qu'on donne aux matelots.
     
Bailleur
60 T. n.m. Terme de pratique. Celui ou celle qui donne à ferme un héritage, une maison, un droit. Le bailleur à ferme est chargé d'entretenir les bâtiments de grosses réparations & le preneur, de menues.
     
Bailleul
  T. n.m. Celui qui remet les os disloqués, les côtes pliées, enfoncées ou rompues. Les bailleuls ne sont pas érigés en corps de métier, ni en officiers. Ils s'appellent aussi renoueurs. Quant on s'est démis un bras on envoie querir le bailleul.
   

Bailliage

  Circonscription judiciaire équivalente à la sénéchaussée selon les régions. Ces tribunaux connaissaient les appels des jugements des prévôts et châtelains et en première instance les causes civiles et criminelles des nobles, tutelles, curatelles, inventaires de biens des mineurs... leur limite de territoire, (pour n'avoir jamais été précisément définie) et les inégalités dans l'étendue de leur ressort n'allaient pas sans poser problème et faisait l'objet de nombreuses plaintes (il arrivait que des villages relèvent de deux bailliages différents). De la même manière, bailliages et Présidiaux étaient en perpétuel conflit car la distinction entre les deux était souvent très difficile à percevoir.
     
Baillisseur
  T. n.m. Terme de coutume. Dans l'ancienne coutume d'Amiens, baillisseur est un tuteur qui a la garde, la charge, & la tutelle des personnes nobles mineurs d'ans.
     
Baillisterie
  T. n.m. Terme de coutume. Ce mot se trouve dans la coutume de Bourgogne & veut dire bail & administration.
   
Baisure
  T. n.f. Endroit du pain qui est le moins cuit & par où il touche à un autre qui est dans le four. A Paris, on l'appelle biseau
     
Balançons
  T. n.m. Sorte de bois de sapin débités en petit, dont on fait grand commerce en Languedoc
   
Balaruc
 

Nom propre d'un bourg de Languedoc, en France. Il est entre Montpellier & Toulouse. Balaruc est célébre par des eaux minérales, auxquelles il a donné son nom, quoiqu'elles ne soient pas dans le bourg même de Balaruc, mais à un quart de lieue de-là, dans une plaine qui s'étend le long de l'étang de Thau. Il y avoit de vieux bains encore un peu plus loin, du côté du levant, & plus près d'une colline d'où il est probable que ces eaux viennent. On transporte les eaux de Balaruc jusqu'à Paris. Il y a trois bains à Balaruc. Le vieux bain, le nouveau bain, qui est la source même, & le bain des pauvres, qui est un écoulement du nouveau bain. Les expériences que l'on a faites montrent que le sel des eaux de Balaruc tient beaucoup du sel marin. Il participe néanmoins plus des parties alkalines & d'un esprit sulfureux qui en adoucit les pointes. Les eaux de Balaruc purgent beaucoup par les selles, sont bonnes contre la paralysie, les rhumatismes & toutes les maladies où il s'agit d'ouvrir les pores & de provoquer les sueurs.

   
Balasse
 

T. n.f. Sorte de couette de lit à l'usage des pauvres, formée de balles d'avoine, enveloppée dans de la toile.

     
Balin
  T. n.m. On appelle de ce nom à la campagne un grand linceul, ou grand drap qui sert à vanner le grain. Il reçoit le grain dans sa chute, quand on le vanne ou qu'on le crible.
     
Baline
  T. n.f. Espéce de grosse étoffe de laine d'un très bas prix, qui sert à faire des emballages.
     
Balise
 

T. n.f. Terme de Marine. Marque qu'on met sur les côtes ou canaux de la mer, dans les lieux dangereux, & aux havres de barre ou d'entrée où il y a peu de fond, pour assurer la navigation. Ce sont ordinairement des tonneaux attachés par une chaine de fer à de grosses pierres qu'on jette au fond. Ils nagent sur l'eau, & marquent le chemin qui est le plus sûr. Il y en a beaucoup en Hollande pour arriver à Amsterdam. Il y a quelquefois des mâts dressés, qui servent de balises ou de bouées, qui signifient la même chose. Ce sont quelquefois de grands arbres touffus de feuillages & ramages haut élevés, & posés en échauguette à l'embouchure des rivières, au nombre de deux pour le moins, qu'il faut prendre en juste alignement l'un couvrant l'autre, ensorte que tous deux ne paroissent qu'un à l'oeil, & il faut entrer en cette posture qu'on nomme travers.

     
Baliseur
  T. n.m. Celui qui est chargé de veiller aux terres des riverains, qui sont tenus de laisser 18 pieds sur les bords de la rivière pour faciliter la navigation.
     
Baliste
  T. n.f. Machine de guerre & espèce de fronde dont se servoient les anciens pour jeter des pierres. La baliste différoit de la catapulte en ce que les catapultes servoient à lancer des javelots et des dards, au lieu qu'avec les balistes on ne lançoit que des pierres. Du reste, elles se bandoient de la même manière.
   
Balivage
 

Terme des Eaux & Forêts. Compte ou marque des baliveaux qu'on doit laisser sur chaque arpent des bois qu'on a coupés, ou qui sont à couper, pour les laisser croître en haute fûtaie. Les Officiers des Eaux & Forêts font le balivage des bois avant que d'en faire l'adjudication.

     
Baliveau
  T. n.m. Terme des Eaux & Forêts. Jeune chêne au-dessous de 40. ans. Il est enjoint par les Ordonnances des Eaux & Forêts de laisser seize baliveaux de l'âge du bois dans chaque arpent de taillis qu'on coupe, outre tous les anciens & modernes.
Baliveau sur souche, ou sur brin, est le maître brin d'une souche qui est de belle venue, qu'on a réservée dans les coupes pour croître en haute fûtaie. Les baliveaux doivent être de chêne, ou de châtaignier, ou de hêtre. Ils prennent le nom d'arbre en quittant celui du taillis, & s'appellent Arbres baliveaux, ou lais, ou Arbres réservés ; & plusieurs les appellent Etalons, parce qu'ils repeuplent les ventes, par analogie aux chevaux : ce sont ceux qu'on appelle de l'âge du bois.
On appelle Pérots, ceux qui sont laissés de deux coupes, & Tayons, les baliveaux ou lais de trois coupes, comme qui diroit, fils, père & aieul. Tertia ex c. Les baliveaux modernes sont les réservés des coupes précédentes jusqu'à 60. ou 80. ans. Les particuliers ont permission d'en disposer après 40. ans, & non auparavant.
   
Ballade
  T. n.f. En quelques provinces, on appelle de ce nom le jour de la fête du Patron d'une paroisse de village. Ce mot vient apparemment de ce qu'on y balloit, c'est à dire qu'on y dansoit, on y faisoit des bals.
     
Balladin
  T. n.m. Danseur de profession sur les théâtres publics, qui danse à gages & pour de l'argent. On le dit quelquefois plus généralement des bouffons & farceurs qui divertissent le peuple. Au féminin, "balladine", danseuse publique.
     
Balle
  T. n.f. C'est la première écorce du grain, une espéce de capsule où il est enfermé. Le grain de l'épeautre est fort difficile à tirer de la balle. Dans quelques provinces, la balle est appelée barboule & borde.
Signifie aussi pour balle ou ballot de chanvre. L'un et l'autre se dit pour signifier une certaine quantité de queues de chanvre réunies par un lien commun.
     
Balle
  T. n.f. Marchandises ou meubles qu'on veut transporter au loin & qu'on empaquette dans de la toile après les avoir bien garnies de paille pour empêcher qu'elles ne se mouillent ou qu'elles ne se brisent. Toutes les marchandises qui viennent aux foires sont en balles. Il y a des petits merciers de campagne qui portent des balles sur leur dos.
     
Balles à feu
 

T. n.fpl. Terme d'Artillerie. Elles sont faites de grosse toile remplie de poudre & d'autres matiéres capables de mettre le feu. Il y en a de plusieurs espéces, selon l'usage auquel on les destine ; les unes sont pour mettre le feu aux travaux de l'assiégeant, ou aux édifices d'une ville ; les autres pour incommoder les travailleurs : on en fait pour éclairer pendant la nuit, qu'on appelle des balles luisantes. On s'en sert aussi dans les feux d'artifice : d'autres servent à faire une grande fumée ; & d'autres enfin à infecter l'air, ou à répandre la puanteur dans une mine, ou un souterrain.

   
Ballon
  T. n.m. Grosse boule de cuir ronde & creuse, qui couvre une vessie, qu'on remplit de vent par une languette, ou soupape, lequel air faisant ressort, rend le ballon propre à se réfléchir. Il n'y a guère que les écoliers qui jouent des parties de ballon.
   
Ballotte
  T. n.m. Petit bulletin ou petites balles de diverses couleurs, qui servent à tirer au sort dans les élections qu'on remet au hasard.
     
Balottes
  T. n.mpl. Ce sont des vaisseaux de bois dans lesquels on met la vendange & qu'on charge sur des chevaux. Il y en a qui sont percées vers le haut pour y passer des cordes et les attacher à d'autres. Il y a des anneaux de fer, dans lesquels passent des cordes. Les vignerons les portent aussi quelquefois sur leur dos en guise de hottes.
   
Ban
  T. n.m. Publication à haute voix, au son du tambour ou de la trompette ou des tymbales, par l'ordre d'un supérieur, ou de la part du Roi & de la justice. Ce mot est fréquent dans les coutumes.
Ban, se dit aussi des publications qui se font au prônes des paroisses des noms de ceux qui veulent se marier ou prendre les Ordres. La publication des bans a été mise en usage par la Police Ecclésiastique de France & confirmée par les Ordonnances de Blois, de Melun & de Louis XIII. En 1639, le Concile de Latran a rendu cet usage général. Cétoit pour prévenir les abus, & les inconvéniens qui résultent des mariages clandestins. Par l'Ordonnance de Blois, nul ne pouvoit valablement contracter mariage sans proclamation précédente de trois bans & aucun ne pouvoit être dispensé que des deux derniers, & seulement pour cause légitime ou pour urgente nécessité.
On dit aussi ban de vendanges pour dire la publication de la permission de vendanges.
     
Banage
  T. n.m. Droit qui se lève en quelques endroits de Provence sur les hommes & les bêtes chargées ou déchargées.
   
Banal
 

T. adj. Se dit d'un lieu public qu'un Seigneur a droit d'établir pour y faire cuire le pain, moudre la farine, pressurer le vin des habitans de sa Seigneurie. Il y a aussi un droit de taureau banal & en certain lieux des mulets banaux pour fouler les grains.
Le droit de banalité étoit inconnu aux anciens. Il ne date que du 11ème siècle. Les Seigneurs faisoient bâtir des moulins, & obligeoient leurs vassaux à y venir moudre. De là s'est introduit le droit de banalité, qui n'étoit qu'une usurpation dans son commencement.

   

Banalité

  T. n.f. Droit d'un Seigneur d'avoir un moulin, un four, un pressoir, un taureau banal, & de contraindre ses vassaux à y moudre leurs grains, à y cuire leur pain, à y amener leurs vaches. Les Seigneurs Hauts-Justiciers ne peuvent avoir droit de banalité que par des concessions du Roi, & des titres ou dénombremens anciens car ils ne le peuvent acquérir par une possession immémoriale. C'est une servitude qu'on ne peut prescrire même par cent ans, parce qu'elle est odieuse.
Le droit de banalité étoit inconnu aux Anciens. Tous les Auteurs qui ont écrit de la banalité ne remontent pas plus haut que vers la fin du Xe, ou le commencement du XIe siècle. Les Seigneurs faisoient bâtir des moulins, & obligeoient leurs vassaux à y venir moudre ; & de là s'est introduit le droit de banalité, qui n'étoit qu'une usurpation dans son commencement. La banalité produit au Seigneur un profit réglé ; on l'appelle, droit de moute pour le moulin. Quand le moulin, le pressoir, le four du Seigneur sont détruits, & que pendant vingt-quatre heures ils ne peuvent servir, il est permis aux vassaux d'aller ailleurs.
La banalité des moulins a toujours paru si peu favorable en France, que de 280 Coutumes qui sont reçues pour loi, dans autant de différentes Provinces ou lieux particuliers, il n'y en a que 31 où cette servitude soit en usage. De celles-ci il y en a dix qui la mettent au nombre des droits féodaux & de Justice, ensorte que quiconque a Justice a droit de banalité sur ses justiciables, sans être obligé d'en rapporter d'autres preuves. Ces Coutumes sont celles de Touraine, Loudunois, Anjou, le Maine, le Perche, Poitou, la Marche, Angoumois, Xaintonge, & Bretagne : toutes les autres, plus conformes aux sentimens des Docteurs, réduisent la banalité au rang des servitudes personnelles, qui ne s'acquierent point sans titres.
   

Banc & étanche

  Droit existant dans certaines seigneuries de Bretagne autorisant les seigneurs à vendre leur production de vin et cidre au détail en toute exclusivité avec exemption de tout impôt. Ce droit ne s'appliquait que quelques jours dans l'année.
     
Bandée
  T. n.f. Terme de coutume. C'est l'ouverture des vendanges dont la proclamation se fait par ordonnance de justice. Ce mot vient apparemment de ban, qui se dit dans le même sens.
     
Banderolle
  T. n.f. Dans le négoce du bois à brûler & du charbon, signifie une petite planchette de bois, carrée-longue, sur laquelle est collé le tarif du prix de des marchandises.
     
Bandiment
  T. n.m. Terme de coutume. C'est lorsque le Seigneur justicier fait crier par un de ses Sergens les héritages, ou biens meubles, être saisis par lui comme vacans, ou par défaut d'hoir ; ou lorsque le Seigneur fait savoir à tous ses sujets de lui payer ses rentes. Ce mot se trouve dans les coutumes de Baïonne & de Bretagne.
   
Bandoulier
  T. n.m. Sorte de vagabond. Voleurs de campagne qui volent en troupe & avec armes à feu. Les montagnes des Pyrénées sont pleines de bandouliers, & ce sont les voleurs de ce lieu là qui ont donné le nom à tous les autres. Ils sont nommés ainsi, de ce qu'ils vont en bandes, comme qui diroit, ban de voliers.
     
Bange
  T. n.m. Etoffe qui se fabrique en Bourgogne & dont il se fait un assez grand commerce à Lyon.
   
Banlieue
  T. n.f. Environs d'une ville qui sont dans l'étendue d'une lieue. On le dit aussi des bornes & de l'étendue d'une juridiction, qu'on appelle en quelques lieux, quintaine ou septaine, dans laquelle le Juge ordinaire de la ville peut faire bannie & proclamation. On appelle aussi bnalieue de moulin, l'espace dans lequel s'étend sa banalité.
     
Banne
  T. n.f. Grande toile ou couverture qu'on met sur les bateaux de voiture pour se garantir de la pluie et du soleil. On appelle aussi banne, la petite loge de bois qu'on bâtit au milieu du bateau pour le même dessein.
On appelle de même banne, la pièce de toile que les rouliers mettent sur les marchandises qu'ils voiturent pour les conserver et aussi une pièce de toile, longue de 5 ou 6 aunes que les lingères attachent sous l'auvent de leur boutique.
     
Bannée
  T. n.f. Terme de coutume. C'est le droit qu'à un Seigneur de contraindre ses sujets de moudre à son moulin & de la part des sujets c'est l'obligation qu'ils ont de moudre au moulin du Seigneur.
     
Banneton
  T. n.m. Terme de pêche qui se dit d'une espéce de coffre que les pêcheurs construisent dans les rivières, fermant à clef, dont ils font des réservoirs pour y garder leur poisson. Il est percé dans l'eau, comme sont les boutiques dans lesquelles on le transporte.
   
Bannette
  T. n.f. Espèce de panier fait de menus brins de bois de châtaignier, fendus en deux, & entrelacés les uns dans les autres, qui sert à mettre des marchandises, pour les pouvoir faire voiturer & transporter.
     
Bannie
  T. n.f. On appelle en termes de coutumes le temps des bannies, celui auquel les prairies sont défendues, où l'on n'y peut mener le bétail. On dit banon en Normandie.
     
Bannier
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est dans la coutume de Bresse celui qui est établi à la garde des vignes. Il en est de même en Dauphiné. Il est ainsi appellé parce qu'il dénonçoit les coupables au Châtelain, qui leur faisait payer le ban, ou amende. Quelquefois le Bannier en faisoit lui-même la recette. A cette fonction de Garde des fruits & de dénominateur étoit jointe ordinairement celle de Sergent ; d'où vient peut-être que les noms de Bannier, & de Meinier, se trouvent souvent ensemble. Il y a eu des Nobles qui n'ont pas dédaigné d'exercer ces offices en Dauphiné. Aux environs de Paris, & dans beaucoup d'autres endroits, on dit Messier, & non pas Bannier. Le droit de nommer le Bannier appartient au Seigneur, ou au Châtelain en son absence.
     
Banon
  T. n.m. Terme de coutume. Dans celle de Normandie il y a un titre du banon & défens. On appelle banon, le temps auquel toutes les terres sont ouvertes, de sorte que chacun y peut faire pâturer ses bestiaux. Par la même coutume que les prez, & terres vuides & non cultivées sont en défens depuis la mi-Mars jusqu'à la sainte Croix en Septembre, & en autre temps elles sont communes & en banon, excepté pour les porcs, chèvres & autres bêtes malfaisantes, pour lesquelles elles sont en tout temps en défens.
     
Banse
  T. n.m. Grande manne quarrée, longue & profonde, faite de menus morceaux de bois entrelacés, ordinairement de châtaignier, qui sert à transporter plusieurs sortes de marchandises, particulièrement des chaudrons & autres ouvrages de chaudronnerie.
   

Banvin

 

T. n.m. Privilége, ou droit qui donne pouvoir aux Seigneurs de vendre le vin de leur cru durant le temps porté par les Coutumes, ou par leurs titres, à l'exclusion de tous autres demeurans en la Paroisse. Les titres de banvin doivent être établis auparavant le premier d'Avril de l'an 1560. Le vin doit être vendu dans la maison Seigneuriale, & non point emmené ailleurs. Ce droit s'est étendu aussi aux autres liqueurs, & même à la chair.

     
Baptême
 

T. n.m. en termes de Marine, est une cérémonie profane dont usent tous les matelots envers ceux qui passent la première fois sous le Tropique, ou sous la Ligne, ou le Détroit. Il y en a quelques-uns qu'on baigne dans la mer, d'autres sur le vaisseau, d'autres à qui on fait essuyer quantité de sceaux d'eau que jettent sur eux les matelots, quand ils traversent leurs rangs en allant d'un bout du vaisseau à l'autre. On les fait en même-temps jurer de faire la même chose à ceux qui viendront après eux.

   
Bapteure
  T. n.m. Terme de coutume. En Bresse, on appelle bapteures les droits & les salaires de ceux qui battent le blé. Ces salaires se payent en blé, & se prennent sur le monceau, avant que le Propriétaire & le Granger, ou le Métayer, partagent.
   
Baptistère
  T. n.m. Registre des baptêmes. L'Ordonnance de 1667 veut qu'on garde dans les sacristies & qu'on porte ensuite dans les Greffes des Justies, les registres baptistères qui contiennent le nom de ceux qu'on baptise & le jour qu'on leur a conféré le baptême. Ils doivent être signés du père, s'il est présent & du parrein & de la marreine. Les majorités se prouvent par les extraits baptistères.
     
Bar
  T. n.m. Civière renforcée qu'on porte à deux, à quatre, à six hommes, qui sert dans les atteliers à transporter des pierres, du moilon & autres matériaux nécessaires aux ouvriers. On s'en servoit autrefois sur les ports pour décharger les bateaux de bois & autres marchandises, d'où vient qu'on appelle aujourd'hui ceux qu'on y emploie, des débardeurs ; & on en use aussi dans les basse-cours pour transporter le fumier.
     
Baral
  T. n.m. Mesure de choses liquides d'usage en Languedoc, en Provence, &c.
     
Barandage
  T. n.m. Sorte de pêche défendue par les ordonnances et qui consiste à barrer la rivière avec un filet.
     
Baratterie
  T. n.f. Terme de Marine. C'est la tromperie du Patron, ou malversation du Maître, ensemble les larcins, altérations, & déguisemens causés par le Maître, ou par l'équipage. La peine de la baratterie est mentionnée au livre 2e de l'Ordonnance de la Marine. Décharger une barque pendant le cours de la navigation, est un crime de baratterie qui est punissable. Un Capitaine de vaisseau faisant naufrage volontaire, fait un crime de baratterie. L'Assureur court le risque de la baratterie. Originairement il ne signifioit que marché ; & parce qu'on y faisoit souvent des fraudes, il a été appliqué aux tromperies du commerce.
   
Barbacolle
  T. n.m. Jeu de hazard appellé autrement hocca ou pharaon. Le jeu du hocca ayant été défendu, pour éluder ces défences on le nomma barbacolle. C'est pourquoi le Roi le défendit sous tous ces noms par un arrêt du 15 janvier 1691.
     
Barbaricaire
  T. n.m. Brodeur, ou bien ouvrier qui fait des figures d'hommes, d'animaux &c. avec du fil d'or et des soies de différentes couleurs, comme nos brodeurs ou nos tapissiers de haute-lisse.
     
Barberie
  T. n.f. Nouveau mot qui signifie dans les statuts des Maîtres Chirurgiens Jurés de Paris & dans ceux des Maîtres Perruquiers, l'art de faire & de raser la barbe & les cheveux. Il y a des communautés d'hommes où ce mot signifie le lieu où l'on rase. On s'en sert en ce sens au Séminaire d'Angers.
     
Barbier
  T. n.m. Celui qui fait la barbe. Il y a des chirurgiens-barbiers, d'autres étuvistes, d'autres perruquiers. Les barbiers n'exerçoient point leur métier dans des boutiques mais au coin des rues & partout indifféremment où ils se trouvaient. Ils furent érigés en corps en 1674 et payèrent pour cela chacun 1500 livres au Roi. Ils sont au nombre de 200 à Paris. Il n'est pas permis aux barbiers d'exercer la chirurgie & les chirurgiens ont droit de visite chez les barbiers.
   
Bard
  T. n.m. Espèce de civière à bras dont on se sert pour porter des pierres, du fumier, & autres fardeaux
     
Bardenoche
  T. n.m. Espèce d'étoffe dont il est parlé dans le tarif de la douane de Lyon. Les marchands de Paris ne la connaissent pas.
     
Bardeur
  T. n.m. Homme de journée qui sert dans les atteliers à porter le bât ou la civière.
Aussi, ouvrier qui travaille dans les atteliers de maçonnerie, particulièrement quand les bâtimens se construisent avec de la pierre de taille. Les bardeurs sont employés à porter sur le bar ou à traîner sur les binards, les pierres, à mesure qu'elles sortent de la main du tailleur de pierre.
     
Barge
  T. n.m. Monceau, pile ou meulon de foin que l'on entasse dans les basse-cours quand on n'a pas assez de feuils. Il y a 10 charretées de foin dans cette barge. Aussi, synonyme de barque.
     
Barguiner
  T. n.m. Marchander sou à sou quelque chose. Les marchands n'aiment pas à vendre à des bourgeoises parce qu'elles barguinent trop. Ce mot est bas.
     
Barillage
  T. n.m. ou barrillage, s. m. Terme de Finances. Le barrillage est défendu par l'Ordonnance des Aides ; c'est-à-dire, de faire arriver du vin en bouteilles, cruches, barils, ni vaisseaux moindres que d'un huitième du muid, à la réserve des vins de liqueur venant en caisse.
   
Barquette
  T. n.m. Sorte de pâtisserie venue du Languedoc. Elle s'appelle barquette parce qu'elle est faite en forme de petite barque. Elle est faite de fine fleur de farine, de sucre, &c. On en vend chez les limonadiers de Paris.
     
Barrage
  T. n.m. Sorte de linge ouvré qui se manufacture à Caen & aux environs de cette capitale de Basse-Normandie. Il y a du grand barrage fin, du grand barrage commun & du petit barrage.
   

Barrage

 

T. n.m. Droit établi pour la réfection des ponts & passages, & principalement du pavé. Il a été originairement de cinq deniers pour charrette, huit deniers pour chariot, & pour chaque charge de mulet à proportion. C'étoit une Ferme particulière qui est maintenant comprise dans le Bail général des Aides. On a nommé ce droit Barrage, à cause de la barre qui traversoit le chemin pour empêcher le passage jusqu'à ce qu'on l'eût payé. On entend encore par ce mot un droit Seigneurial, par lequel il est permis à quelques Seigneurs de lever certaine somme de deniers sur les marchandises qui passent dans leur détroit.

     
Barnage
  T. n.m. vieux mot français qui signifie les grands, les Seigneurs, les Gentils-Hommes qui composent la cour du Prince.
Barnage est aussi un droit qui se payoit au Roi & aux Seigneurs, à raison des feux, dont les Nobles & Ecclésiastiques étoient exempts.
     
Barre
 

T. n.f. Barre, en termes de Marine, est un port où on n'entre que quand la mer est haute, parce que les bancs ou les rochers en défendent l'entrée. Goa est un port de barre où on n'entre pas en tout temps. On appelle une des portes de Dieppe la porte de la barre, parce que ce lieu-là étoit autrefois l'entrée du port qui a changé de situation.
On appelle sur la Seine la Barre, un certain flot particulier à cette rivière, qui est environ de deux pieds de haut, qui vient fort impétueusement avec le flux de la mer, & qui est fort dangereux pour les bateaux. Il y en a un pareil sur la Garonne & sur la Dordogne, qu'on appelle le Masquaret. C'est le même flux de la mer, que ceux du pays nomment la Barre, parce qu'il s'élève sur la surface de la Seine en forme de barre, qu'on voit bien sensiblement passer à Quilbeuf, à Vilquier, à Caudebec, à la Mailleraye, & à Jumiége, & qui en remontant fait aussi remonter les eaux de la Seine environ quarante lieues, deux fois le jour, depuis le Havre de Grace jusqu'au pont de l'Arche, quoiqu'il n'y ait guère plus de vingt lieues de trajet par terre.

     
Barré(e)
  T. n.m. En terme de Palais on dit que les juges sont barrés ou que les avis sont barrés, lorsqu'il y a deux sentimens, & qu'il se trouve autant de juges d'un parti que de l'autre. Lorsque les juges sont barrés dans une Chambre, on porte le procès dans une autre, & le Rapporteur & le Compartiteur y vont pour y soutenir chacun leur avis.
     
Barreau
  T. n.m. Au Palais, se dit des bancs où se mettent les avocats dans les chambres d'audience & qui entourent le parquet, lequel se ferme avec un barreau de fer, d'où il a tiré son nom.
Barreau signifie aussi le lieu où l'on plaide et se dit figurément des avocats pour dire, fait la profession d'avocat. Ce jeune homme suit le barreau, on a consulté tout le barreau sur cette question.
   
Barrois
  T. n.m. Pays entre la Champagne et la Lorraine. Le Barrois a titre de Duché & c'est un fief dépendant de la couronne de France divisé en deux parties . Celle qui est au nord s'appelle Barrois françois, & celle qui est au midi, Duché de Bar.
     
Bas
  T. n.f. En termes de Jurisprudence, on appelle basse Justice, celle qui connoît des droits dûs au Seigneur, cens & rentes, exhibitions de contrats, de la Police, d'un dégat des bêtes, d'injures légères dont l'amende ne peut excéder sept sols six deniers ; & cela par opposition à la moyenne, & à la Haute Justice.
     
Basane
  T. n.f. Peau de veau ou de mouton passée par le tan, qui n'est point corroyée, qui sert sans autre préparation à couvrir des livres, des pantoufles, &c.
   
Basilicon
  T. n.m. Terme de pharmacie. C'est un certain onguent qu'on appelle basilicon à cause de ses vertus & de ses fréquens usages. On l'appelle aussi tetrapharmacum parce qu'il est composé de quatre médicaments, qui sont la poix, la résine, la cire & l'huile. Les chirurgiens l'appellent ordinairement suppuratif parce qu'ils s'en servent à faire suppurer les plaies.
     
Basoche
  T. n.f. Communauté des clercs du Parlement de Paris qui a plusieurs droits & privilèges, entre autres de tenir une jurisdiction pour vuider tous les différends qui naissent entre les clercs, & régler leur discipline. Il y a un recueil de statuts, ordonnances, règlemens, antiquités & prérogatives du Royaume de la bazoche, imprimé à Paris en 1654.
   
Basque
  T. n.f. Petite pièce d'étoffe qui fait la partie d'en bas d'un pourpoint, qui a la figure d'un Trapèse. Les basques sont faites pour couvrir l'ouverture qui est entre le pourpoint, & le haut-de-chausses. M. Huet, Evêque d'Avranches, croit qu'on a dit basques de pourpoint, parce que la mode des pourpoints à basques est venue de Biscaye. Selon le même Auteur ce mot, pourroit bien venir de tasque, qui signifie bourse ; les basques ayant été premièrement des bourses qui s'attachoient aux pourpoints. On appelle aujourd'hui basques d'un juste-au-corps ou d'une veste, les pans de devant & de derrière. Tirer quelqu'un par la basque de son habit. Les basques des juste-au-corps sont à présent plus amples qu'elles n'ont jamais été.
   
Bassette
  T. n.f. Jeu de cartes qui a été fort commun des dernières années.
   
Bassigni
 

T. n.m. Nom de pays, & s. m. Le Bassigni est un pays de France en Champagne, aux environs des sources de la Marne & de la Meuse, du côté de la Lorraine & du barrois. Quelques Auteurs disent qu'il est ainsi nommé, parce que c'est la partie de Champagne la plus basse. D'autres soutiennent qu'il a pris son nom d'un Bourg du Diocèse de Langres nommé Vassy,

   
Bassin
  T. n.m. Vaisseau plat qu'on met sur un buffet, qui sert ordinairement à laver les mains.
     
Bassin
  T. n.m. Chez les chapeliers, c'est une grande plaque de fonte, ronde, qui est encastillée dans le bois de la table ou bureau, sous laquelle il y a un fourneau de brique où l'on met du feu lorsque l'on veut travailler : c'est sur ce bassin qu'on bâtit les chapeaux. On remet les chapeaux qui sont servi sur le bassin pour les rafraîchir, en redresser les mauvais plis & leur redonner le lustre.
   
Bassinoire
  T. n.f. Ustensile de chambre fait de cuivre ou d'argent qui sert à chauffer un lit. C'est une espèce de poële où on met du feu qui a un couvercle à jour.
   
Bastide
  T. n.f. Vieux terme, qui signifioit autrefois une maison. Il est encore en usage en Provence & aux pays voisins. Tout le chemin qui conduit d'Aix à Marseille est plein de bastides ou de maisons de plaisance.
     
Bastingue
 

T. n.f. ou bastingure. Terme de Marine, est une bande d'étoffe ou de toile qu'on tend le long du plat-bord des vaisseaux pendant le combat, afin de couvrir les soldats & les matelots. On l'appelle autrement pavois, ou pavesade.

     
Bastude
 

T. n. f. Terme de Marine. C'est une espèce de filet, duquel on se sert pour pêcher dans les étangs salés, dont il est fait mention dans l'Ordonnance.

   
Bât
  T. n.m. Selle grossière qu'on met sur le dos des bêtes de somme. On dit proverbialement d'un homme qui est trop vêtu qu'il est rembourré comme bât d'un mulet. On dit de celui qui a quelque affaire domestique fâcheuse, & qu'il cache, qu'on ne saitpas où le bât blesse.
     
Bâtage
  T. n.m. Droit que lèvent quelques seigneurs sur les chevaux de bât. Ce droit se prend pour tous les chevaux bâtés, chargés ou non chargés, pour raison du bât, outre le péage, pour raison de la marchandise.
     
Batailliere
  T. n.f. Une petite corde qui fait jouer le traquet d'un moulin.
   
Bâtard
  Enfant adultérin, souvent légitimé dans les familles nobles. Il diffère de l'adultérin & de l'incestueux, car c'est celui qui est né de la conjonction illicite de deux personnes libres. Les bâtards des rois lorsqu'ils sont reconnus sont Princes, ceux des Princes & des Grands Seigneurs sont Gentilshommes, et ceux des simples Gentilshommes ne sont que roturiers et payent la taille.
   

Bâtardise

 

T. n.m. Le droit de bâtardise est un droit en vertu duquel les biens délaissés par les bâtards intestats appartiennent au Roi, ou aux Seigneurs hauts-justiciers, & en quelques lieux aux Seigneurs bas-justiciers, & même aux féodaux, lorsque les biens délaissés sont situés dans leurs justices & sur leurs terres, & que les bâtards y sont nés & décedés ; ce qui a été dans son principe une usurpation de l'autorité souveraine. Voyez les Coutumes d'Anjou, du Maine & de Normandie.

     
Batelage
  T. n.m. Droit qu'on paye au batelier pour être voituré dans son bateau.
     
Batelée
  T. n.f. Charge d'un bateau qui se dit plus particulièrement des personnes que des marchandises.
     
Batelet
  T. n.m. Diminutif de bateau, petit bateau. Ce mot est en usage sur la Seine, sur-tout du côté de Poissi.
     
Bateler
  T. v. Terme de Marine. On dit, Bateler du maquereau, bateler du harenc. C'est aller prendre avec des chaloupes le harenc & le maquereau des autres bateaux qui l'ont pêché.
     
Batelier
  T. n.m. Celui qui conduit un bateau. Il se dit plus particulièrement de ceux qui mènent des bateaux pour passer les rivières. Les autres s'appellent mariniers. A Lyon ce sont les femmes qui sont batelières.
     
Bâtier
  T. n.m. Ouvrier qui fait & qui vend des bâts de mulets & d'autres bêtes de somme.
     
Batiste
  T. n.f. Toile de lin très fine & très blanche dont on fait des rabats, des manchettes, & des surplis. Il y en a de 3 sortes. Les unes claires, les autres moins claires, & les autres beaucoup plus fortes, qu'on appelle batistes hollandées, parce qu'elles approchent de la qualité des toiles d'Hollande, étant comme elles, très serrées & très unies.
     
Bâtonner
  T. n.f. Terme d'artisans qui se dit de gros maillets plats & ferrés, qui servent à battre & à aplanir des granges, à battre du ciment, du plâtre, des gravois, &c.Les Jardiniers s'en servent aussi pour battre les allées des jardins. Il est impossible d'aplanir ces allées sans employer la batte.
     
Battage
 

T. n.m. Terme d'agriculture, l'action ou le travail de battre le blé. Le battage des blez se fait en deux manières, ou plutôt il y a deux manières de les tirer de leurs épics. L'une est de frapper dessus à grands coups de fléau. C'est là proprement ce que nous appelons battage. L'autre est, comme on fait en bien des pays, de faire courir dessus en tournant des mulets ou des chevaux accoutumés à cette sorte de manoeuvre. L'action de battre le blé dans l'aire s'appelle la batture.

     
Batterie
  T. n.f. En terme de Guerre, est le lieu où l'on place les canons pour tirer. On les met sur une plate-forme de planches ou madriers appellés tablouins, pour empêcher que la pesanteur des canons ne fasse entrer les roues dans la terre ; ces planches sont élevées par derrière, pour diminuer ou empêcher le recul : elles sont couvertes par un parapet, où sont les embrasures, qui sont défendues par un fossé & deux redoutes.
     
Baudrier
  T. n.m. Echarpe de cuir qu'on porte sur l'épaule droite, & qui decend sur le côté gauche, qui sert à tenir l'épée. Baudrier est aussi une valise faite de drap, pour porter ce que l'on veut allant en campagne.
   
Bauge
  T. n.f. ou beauge. Se dit des murs qui ne sont bâtis que de cailloux, dont la liaison est faite de terre grasse humectée & mêlée avec de la paille et du foin. Presque toutes les cabanes de paysans n'ont que des murs de bauge. On l'emploie pour la construction des bâtimens dans les lieux où les pierres communes manquent comme dans les pays du Nord.
     
Bauge
  T. n.f. Droguet qui se fabrique en Bourgogne avec du fil bien gros & de la laine grossière.
   
Bavolet
  T. n.m. Coëffure de jeunes paysannes auprès de Paris qui se fait de linge délié & empesé & qui a une longue queue pendante sur les épaules.
   
Bayonne
 

T. Ville de France en Gascogne, dans la Terre de Labour dont elle est Capitale. Elle est située à la jonction des rivières de l'Adour & de la Nire, qui font de Bayone une ville de fort grand trafic, & un port de mer fameux. Le nom de Bayone est récent, étant certain que cette ville & son Evêché sont appellés dans les vieux titres Lapurdensis, & non pas Baionensis.
L'Evêché de Bayonne autrefois de Labour qui a seulement 60 Paroisses, étoit autrefois d'une plus grande étendue, comme on le peut voir dans l'Histoire de Bearn de M. De Marca. Il est remarquéque cet Evêché avoit son étendue en trois Royaumes ; à savoir, de France, de Navarre & de Castille.
Bayone a eu des Vicomtes, & il y a des monumens qui en marquent jusqu'en 1205, où ils ont manqué. Cette Vicomté à été depuis confondue avec le Duché de Guyenne, & Charles VII la réunit à la Couronne en 1451.
Le Golfe de Bayonne, Petite partie de la mer de Gascogne, vers les frontières de la terre de Labour, & de la Biscaye. On l'appelle aussi mer des Basques.

   
Béarn
  T. n.m. Nom d'une province française qui a titre de principauté. Le Béarn est au pied des monts Pyrénées, entre le Comté de Bigorre à l'Orient, la Prévôté d'Acqs, la basse Navarre et une partie du pays de Soule au couchant ; les Pyrénées au midi & la Gascogne au septentrion. La capitale du Béarn est Pau.
   
Béatilles
  T. n.f. pl. Petites viandes délicates, dont on compose des pâtés, des tourtes, des potages, des ragoûts, comme ris de veau, palais de boeuf, crêtes de coq, truffes, artichaux, pistaches, &c.
   
Beaucaire
 

T. n.m. Ville de France, située dans le bas Languedoc sur le Rhône. Beaucaire est célèbre pour la Foire qui s'y tient toutes les années le 22e de Juillet, où il y a un grand concours de Marchands de toute l'Europe, & même d'Afrique & d'Asie. On dit qu'il y a de Beaucaire à Tarascon un chemin souterrain qui passe sous le Rhône.

   
Beauce
 

T. n.m. Province de France, que les Modernes appellent Belsia, & les Auteurs plus anciens Belsa. L'ancienne Beauce n'avoit pas les mêmes limites que la Beauce a présentement. Quelques-uns la resserrent entre Etampes & l'Orléanois. D'autres la divisent en trois parties ; la Beauce Chartraine, la Beauce Dunoise, la Beauce de Pluviers. D'autres y comprennent le pays Chartrain, l'Orléanois, l'Anjou, le Maine & la Touraine ; c'est-à-dire, tout ce qui est entre l'Isle de France, la Normandie, la Bretagne, & la rivière de Loire.

   
Beau-fils
  Epoux de la fille ; fils issu d'un autre mariage de l'époux ou de l'épouse
   
Beau-frère
  Epoux de la sœur, ou frère du conjoint, ou époux de la sœur du conjoint
   
Beaujolais
  T. n.m. Contrée de France comprise dans le gouvernement général de Lyon. Le Beaujolais est borné au midi par le Lyonnois propre, au couchant par le Forêt (Forez), au nord par la Bourgogne & au levant par la Principauté de Dombes.
   
Beau-père
  Autre époux de la mère; père de l'époux ou de l'épouse
     
Bedats
  T. n.m.pl. Terme de coutume. Ce sont des garennes & des bois prohibés ou défendus.
   
Beffroi
  T. n.m. Tour, clocher, lieu élevé où il y a une cloche dans une place frontière, où on fait le guet & d'où on sonne l'alarme quand les ennemis paroissent.
Dans les coutumes d'Amiens & d'Artois, c'est une tour où l'on met la ban-cloque, c'est-à-dire la cloche à ban, ou la cloche destinée à convoquer les habitans d'une ville.
   
Beguin
  T. n.m. Coëffe de linge qu'on met aux enfans sous leur bonnet & qu'on leur attache par-dessous le menton. Ce mot vient de bègue, parce que tous les enfans sont bègues quand ils commencent à parler.
     
Béguinage
  T. n.m. Maison de filles dévotes nommées béguines, couvent ou communauté de Béguines, lieu où elles demeurent. Ce mot se dit en Flandre & en Picardie. Ces béguinages comprennent plusieurs maisons renfermées dans un même clos avec une ou plusieurs églises, selon le nombre de béguines. Il y a dans chaque maison une Prieure ou Maîtresse. Le Curé de la paroisse est Supérieur du béguinage.
     
Beige
  T. adj. Serge. C'est le nom que les poitevins donnent à une sorte de serge noire, grise ou tannée, ou serge naturelle, parce que la laine dont elle est fabriquée n'a reçu aucune teinture, ayant été employée, soit pour la chaîne, soit pour la tréme, toute telle qu'elle a été levée de dessus le mouton ou la brebis.
   
Beignet
  T. n.m. Certaine pâtisserie qui se fait au Carnaval avec de la farine, des oeufs & des pommes, le tout cuit avec du saindoux.
     
Belandre
  T. n.f. ou belande. C'est un terme de Marine, qui signifie un petit bâtiment de mer qui est fort plat de varangue, qui a son appareil de mâts & de voiles semblable à celui d'un heu, & dont la couverte, ou le tillac s'élève de proue à pouppe d'un demi pied plus que le platbord. Ainsi entre le platbord & le tillac, il y a un espace d'environ un pied & demi qui règne en bas, tant à stribord qu'à basbord. Les Belandes servent au transport des marchandises & les plus grandes, qui sont de 80 tonneaux, se peuvent conduire par trois ou quatre personnes. Elles vont à la bouline, comme le heu, & ont des semelles pour cela. On s'en sert principalement dans la basse Flandre, étant fort propres pour aller sur les canaux, & sur les rivières. Le Maître y loge ordinairement avec toute sa famille, n'ayant point d'autre maison que sa Belande.
     
Belinge
  T. n.f. On nomme ainsi en Picardie, particulièrement du côté d'Amiens, une sorte d'étoffe ou droguet, fil & laine très grossière qui se fabrique à Beauchamp le Vieil.
   
Belle-fille
  Epouse du fils ; fille issue d'un autre mariage de l'époux ou de l'épouse
   
Belle-mère
  Autre épouse du père ; mère de l'époux ou de l'épouse
   
Belle-sœur
  Epouse du frère, ou sœur du conjoint, ou épouse du frère du conjoint
     
Bellon
  T. n.m. En Champagne, c'est un grand cuvier ovale qu'au temps des vendanges on charge sur une charrette pour y mettre les raisins et les transporter de la vigne à la cuve.
En Normandie, c'est le grand cuvier des pressoirs où l'on brasse les cidres & poirés. Le bellon reçoit la liqueur qu'on exprime du marc des pommes ou des poires. C'est ensuite dans le bellon qu'on puise la liqueur pour en emplir les tonneaux. Les enfants boivent volontiers le cidre & le poiré dès le bellon. Les adultes veulent que ces liqueurs aient paré, c'est-à-dire qu'elles aient fermenté dans les tonneaux.
     
Bénédicité
  T. n.m. Prière qui se fait avant le repas pour bénir les viandes qui sont sur la table. Un bon chrétien doit dire le bénédicité & graces.
     
Bénédictionnaire
  T. n.m. Terme ecclésiastique. Livre qui contient les bénédictions. A la fin des missels il y a un bénédictionnaire, c'est-à-dire les formules des bénédictions.
     
Bénéfice ecclésiastique
  n.m. Revenu attaché à une fonction d'église (dîmes, rentes, seigneuries, domaines fonciers…) attribué à un ecclésiastique.
Il y avait des bénéfices séculiers (évêchés, canonicats, cures, chapellenies), des bénéfices réguliers (aumônier, sacristain, offices claustraux de chambrier...) et des bénéfices mixtes tels que les cures détenues par des réguliers...la règle étant que que les bénéfices séculiers ne puissent être possédés que par des séculiers, les réguliers que par des réguliers. Malgré tout, cette règle était très mal observée tout comme l'était également la règle du non-cumul des bénéfices.
La collation des bénéfices revêtait une importance particulière du fait de leur importance et cette collation pouvait s'effectuer par
* le roi (ou plutôt le ministre chargé de la feuille des bénéfices)
* par le patron (fondateur ou descendant du fondateur ou du donateur d'une église)
* par les officiers du Parlement grâce au droit d'indult
* les évêques ou le pape
     
Benne
  T. n.m. Petit vaisseau qui sert à charger les bêtes de somme pour transporter des grains, de la chaux, de la vendange & autres choses. Il sert aussi de mesure dans la plupart des Provinces, & tient environ 2 minots de Paris.
   
Bère
  T. n.m. C'est un mot normand qui signifie la même chose que cidre ou boisson. On dit communément en Normandie, du bon bère, pour dire, du bon cidre.
   
Berline
  T. n.f. Espèce de carrosse venu de Berlin, ville d'Allemagne. Il y a des ordonnances du Roi pour les postes qui défendent aux Officiers de courir la poste en berline. La berline est une voiture commode pour aller en campagne parce qu'elle est plus légère & moins sujette à verser qu'un carrosse. C'est une machine posée sur deux brancards dans laquelle on entre par des étriers ou marchepieds. Une berline a beaucoup de commodités : des poches, des accoudoirs, une cave, &c.
   
Berri
  T. n.m. Province de France qui a titre de Duché. Elle a la Sologne au nord, le Nivernois & le Bourbonnois à l'orient, la Marche au midi, le Poitou & la Touraine au couchant. Le Cher divise cette province en haut & bas Berry. La capitale est Bourges.
     
Béruse
  T. n.f. Sorte d'étoffe dont il se fait quelque commerce à Lyon
     
Besnarde
  T. n.f. Terme de serrurier. Nom qu'on donne aux serrures qui s'ouvrent des deux côtés. On parle de portes besnardes
     
Besoche
  T. n.f. Terme d'agriculture & de jardinage. Instrument de fer avec lequel on fait les labours dans les terres pierreuses.
     
Bétille
  T. n.f. Sorte de toile. C'est une espèce de mousseline.
     
Bétuse
  T. n.m. Dans les exploitations rurales, coffre à avoine qui se présente sous la forme d'un tonneau ouvert sur le côté avec fermeture à charnière.
En terme de pêche, il s'agit d'un tonneau servant à transporter du poisson vivant d'un étang à l'autre.
     
Beuvante
  T. n.f. On nomme ainsi dans le commerce de mer, un droit qu'un maître de barque ou de navire se réserve lorsqu'il donne son vaisseau à fret. Ce droit se règle suivant la grandeur & le port du vaisseau.
     
Bian
  T. n.m. Corvée tant d'hommes que de bêtes dans les coutumes d'Anjou, de Poitou, d'Angoumois & de St Jean d'Angeli.
   
Biberon
  T. n.m. Ivrogne ; qui boit avec excès. Les Allemands sont de grands biberons. Ce mot est bas & populaire.
Biberon, est aussi un vase qui a un tuyau extérieur qui sert à verser la liqueur qui y est contenue, & par où on peut boire avec aspiration.Les vinaigriers & les vaisseaux où on met l'huile ont un biberon.
     
Bichenage
  T. n.m. C'est un terme de Coutume. On connoît ce que c'est que le bichenage, par un extrait du dénombrement fait au Roi l'an 1522. par le Châtelain de la Terre & Seigneurie de Bussi en Bourgogne. Le droit de bichenage de tous grains, & de toutes autres choses qui se vendent au boessault au marché dudit lieu, & non à autre jour est tel. C'est à savoir que d'un boessault l'on ne doit rien : de deux boesseaults l'on doit pour le bichenage une écuelle, de trois boessaults l'on ne paye qu'une éculée ; de quatre boesseaults, deux éculées ; de cinq boesseaults, l'on ne paye que deux éculées ; de six boesseaults l'on paye trois éculées, & ainsi de plus le plus, & du moins le moins, sans rien payer du non pair.... Item est à savoir que ledit bichenage se prend & leve audit marchef des noix, des oignons ; & de toutes autres choses qui se mesurent au boesseault en la forme & manière que dessus.... Item est encore à savoir que ceux qui payent ledit bichenage ne doivent rien de vente ni de peage, à cause de ce dont ils auront payé le bichenage.
     
Bichet
  T. n.m. Mesure de grains qui contient environ un minot de Paris. Le bichet est particulièrement en usage en Bourgogne & en Lyonnois mais aussi à Sens, Meaux, Montereau, &c. On parle aussi d'un bichet de terre en parlant de la mesure d'une terre qui a besoin d'un bichet de blé pour être semée.
     
Bichot
  T. n.m. Mesure de grains en usage à Dijon, qui est la charge d'un cheval & pèse 336 livres.
     
Bidauct
  T. n.m. Nom que les teinturiers donnent à la suie de cheminée dont ils se servent pour les couleurs brunes, musques & autres semblables.
     
Bidon
 

T. n.m. Terme de Marine. C'est un vaisseau de bois, dont on se sert sur mer pour mettre la boisson de chaque plat de l'équipage. Il contient sept chopines pour sept personnes. On l'appelle autrement canette. Ceux qui sont d'étain, ou de terre cuitte, s'appellent frisons.

   
Biens fonds
  n.mpl. Tous les biens immeubles, maisons ou terres.
     
Biez
  T. n.m. Canal qui renferme & conduit des eaux dans quelques élévation pour les faire tomber sur la roue d'un moulin.
     
Biffage
  T. n.m. Examen des comptes, puis rature faite sur une pièce d'écriture.
   
Bigamie
  T. n.m. Etat d'un homme uni à deux femmes en même temps ou d'une femme unie à deux hommes en même temps
     
Bigorne
  T. n.m. Espèce d'enclume qui aboutit en pointe, sur laquelle on bat le fer qu'on veut arrondir.
   
Bigorre
  T. n.m. Prononcez bigre. Pays de France en Gascogne, avec titre de Comté. Le Bigorre est presque tout dans les Pyrénées, qui le séparent de l'Aragon du côté du midi, il a le Béarn au couchant, l'Armagnac propre & l'Esterac au nord, les montagnes de l'Armagnac au levant. Ce Pays a la forme d'une courge de vin dont la longueur n'est que de 18 lieues et la largeur de 8 ou 10 lieues.
   
Bigotère
  T. n.m. Brosse de poche enfermée dans un petit étui, qui sert à retrousser la moustache de la barbe.
   
Bigre, esse
  T. n.m&f. C'est le nom qu'on donnoit autrefois à de certains particuliers riverains des forêts qui avoient soin d'y chercher des abeilles & de les rassembler, de les élever dans des ruches, pour y faire du miel & de la cire. Les bigres avoioent le droit de couper & d'abattre les arbres où elles se trouvoient, à leur profit, sans en pouvoir être recherchés. Depuis, en étendant ce pouvoir, ils avoient le droit de prendre dans les forêts tout le bois dont ils avoient besoin pour leur chauffage. Le Roi ayant supprimé tous les droits de chauffage par son édit de 1669, aux exceptions y portées, les bigres qui n'avoient d'autre titre que l'usage furent anéantis.
   
Biguer
  T. v. Echanger, troquer.
   
Bijon
  T. n.m. Terme de pharmacie. Les paysans donnent ce nom à la térébenthine dont on se sert communément & qu'on tire par incision des sapins, pins & mélèzes en Dauphiné. Cependant ce nom convient proprement à la térébenthine qui découle en été sans incision des mêmes arbres. M. Pomet dit que le mot de bijon n'est en usage que parmi les Lyonnois, qui vendent le bijon pour le baume blanc du Pérou, en quoi cependant il avoue qu'ils ne font point tort au public, parce que le bijon, qui est découlé sans aucune incision durant les grandes chaleurs, a autant de vertu que le véritable baume blanc du Pérou.
     
Bijoutier
  T. n.m. Celui qui fait trafic de toutes sortes de bijoux & de curiosités. Les bijoutiers prennent la St Louis pour le jour de leur fête & ne font qu'un corps avec les Orfèvres. On est reçu jouaillier-bijoutier au Châtelet devant le Procureur du Roi, & cela après avoir fait 3 ans d'apprentissage.
     
Bilan
  T. n.m. Terme de banque. C'est un petit livre que les marchands ou banquiers portent sur eux où d'un côté ils écrivent leurs dettes actives, & de l'autre leurs dettes passives. Il contient en abbrégé tout ce qu'ils doivent & tout ce qui leur est dû, pour en faire ou recevoir le payement à la prochaine foire, au derrière duquel on écrit le virement des parties.
     
Bille
  T. n.m. Terme de boulanger. Particulièrement en usage dans les boulangeries où l'on fait le biscuit de mer. C'est ce qu'on appelle plus ordinairement un rouleau qui sert à applatir la pâte.
     
Billette
  T. n.f. Petite enseigne en forme de billet qu'on met aux lieux où ou doit péage pour apprendre aux voituriers qu'il ne faut pas passer sans payer le droit, soit au Roi, soit aux Seigneurs qui sont chargés d'entretenir les chemins. Le billetier est le commis qui expédie et délivre les billettes.
Il se dit aussi à Bourdeaux des Commis des Fermes du Roi qui ont la garde des ports.
     
Billeter
  T. v. C'est attacher des étiquettes, mettre des billets aux étoffes. C'est sur ces billets que les marchands, particulièrement ceux qui font le détail, mettent les numéros & les aunages des piéces entiéres & qui écrivent chaque jour ce qui a été ôté, c'est-à-dire levé de celles qui sont entamées. Les marchands ont pareillement coutume de billeter leurs étoffes, lorsqu'ils veulent travailler à dresser l'inventaire que, suivant l'Ordonnance, ils sont obligés de faire tous les ans, ou du moins tous les deux ans.
   
Billonnage
  T. n.m. Trafic illicite de celui qui billonne, soit celui qui substitue des espèces défectueuses en la place des bonnes. Le billonnage est un crime qu'on recherche & qu'on punit, comme celui de fausse monnoie.
   
Bimbelot
  T. n.m. Petit jouet d'enfant, comme poupée, moulinet, carrosse, ou autre petite machine de carte ou de bois qui est propre à réjouir les enfans. Le marchand ou artisan qui vend ou qui fait des bimbelots est le bimbelotier. Il y a à Paris de riches marchands bimbelotiers.
     
Binard
  n.m. Chariot ayant 4 grosses roues d'égale hauteur avec un plancher de grosses pièces de bois sur lesquelles on transporte des colonnes ou des pierres d'une grosseur extraordinaire.
     
Biner
  T. v. Terme d'église, qui se dit quand un prêtre a la permission de dire deux messes en un jour.
     
Bire
  T. Terme de pêche. Engin ou instrument d'osier, nasse, pour prendre des poissons. Il est défendu dans le temps de fraie par le 8ème article de l'ordonnance des Eaux & Forêts.
     
Bis
  T. adv. On appelle aussi en termes Ecclésiastiques un Bis-cantando, une permission qu'on donne à certains Curés de dire deux Messes, pour desservir deux Cures en des lieux ruinés où il n'y a pas moyen d'entretenir deux Prêtres.
   
Bis
  T. adj. Qui est entre le blanc & le noir. Ce blé est trop bis. Cette farine est trop bise. Les pauvres & ceux qui vivent dans l'austérité ne mangent que du pain bis.
On appelle du pain bis-blanc, ceui qui est mitoyen entre le pain de fine farine de froment & le pain bis où il y a du son & du seigle.
     
Bisage
  T. n.m. Signifie en termes de teinture, la façon qui se donne à une étoffe lorsque le teinturier la met dans une autre couleur que celle où elle avoit été teinte la premiére fois. Il est permis aux teinturiers du petit teint de faire toutes sortes de bisages & réparages.
   
Bisaïeul/Bisaïeule
  Père, mère des aïeuls c'est-à-dire arrière-grand-père et arrière-grand-mère. Bisaïeux : arrière-grands-parents
   
Bisaïeul
  T. n.m. Père ou mère d'un grand-père ou d'une grand-mère ou arrière grand-parents
   
Biscuit
  T. n.m. Pain fort desséché par une double cuisson, d'où il est appellé biscuit, pour le garder long-temps, & particulièrement sur la mer. Le biscuit est bon à tremper dans le vin d'Espagne. La soute est le lieu où on garde le biscuit dans les vaisseaux. Le biscuit pour les voyages de long cours se cuit quatre fois, & on le fait six mois avant l'embarquement. Le biscuit qu'on charge sur les vaisseaux du Roi, est de farine de froment épurée de son, & de pâte bien levée.
     
Biser
  T. v. Terme de teinturier. Biser une étoffe est la reteindre, la passer deux fois dans la teinture.
     
Biser
  T. v. Terme d'agriculture. Devenir bis ou noir, se détériorer en parlant des grains. C'est une maxime chez les laboureurs que les blez bisent toujours & que quand on ne semeroit que du pur froment, il deviendra du méteil dans quelque temps.
   
Biset
  T. n.m. Pigeon sauvage qui a les pieds & le bec rouges. On fait de bonnes soupes aux choux avec des bisets.
     
Biseur
  T. n.m. Qualité qu'on donnoit autrefois aux Maîtres teinturiers du petit teint parce qu'il n'appartenoit qu'à eux de faire le bisage & le réparage. Il ne peut présentement y avoir dans Paris & ses faux bourgs que 12 biseurs & répareurs. Ce sont ceux qui composent la Communauté du petit teint.
     
Bisette
  T. n.f. Petite dentelle que font les paysannes pour leur usage & qui est de peu de valeur. Celle qui travaille à faire la bisette s'appelle la bisettière.
     
Bisquains
  T. n.m.pl. Peaux de mouton en laine, préparées & passées par les mégissiers. C'est de ces peaux (qu'on nomme communément housses) que les bourreliers se servent pour faire des couvertures aux colliers des chevaux de harnois.
   
Bissac
  T. n.m. Sac double & tout d'une pièce qui a une ouverture par le milieu & deux poches qu'on emplit des deux côtés. Les bissacs peuvent se mettre à l'arçon de la selle. Les paysans portent sur l'épaule un bissac pour les nécessités de leur voyage. Il ne diffère de la besace qu'en ce qu'il est plus petit & fait ordinairement de cuir.
     
Bistotier
  T. n.m. Terme de pharmacie. C'est un instrument de bois, de figure cylindrique. Il y en a de différentes longueurs & grosseurs. On s'en sert pour le mélange de plusieurs compositions.
     
Bittern
  T. n.m. Dans les endroits où l'on prépare le sel tiré de l'eau de mer, on donne le nom de bittern à la liqueur qui coule du sel commun & qu'on reçoit dans des vaisseaux convenables, ou c'est la liqueur qui reste après la crystallisation du sel commun. Nous l'appelons eau mere
     
Bittord
  T. n.m. Terme de corderie. C'est une menue corde, faite seulement de deux fils tournés au rouet. Il y a aussi des bittords de trois fils.
   
Biviaire
  T. adj. Place où deux chemins aboutissent. L'ordonnance des Eaux & Forêts veut que dans les angles des places croisées, biviaires ou triviaires des grandes routes ou chemins royaux des forêts, on plante des croix, poteaux ou pyramides avec une inscription qui enseigne le lieu où ils conduisent.
     
Blache
  T. n.f. Ce mot est en usage en Dauphiné. Il signifie en cette Province une terre plantée de chênes ou châtaigniers, si distants les uns des autres qu'ils n'empêchent pas qu'on n'y laboure.
     
Bladage
  T. n.m. Terme en usage dans l'Albigeois. Il signifie un droit qui consiste en certaine quanté de grains payée pour chaque bête de labourage.
     
Blairie
  T. n.f. Terme de coutumes. Droit qui appartient au Seigneur haut justicier pour la permission qu'il donne aux habitans de pâture pour leurs bestiaux sur les terres & prez dépouillés, ou dans les bois & héritages non clos & fermés. Ce droit se lève tant sur les nobles que sur les roturiers à proportion des héritages qu'ils possèdent & des bestiaux qu'ils ont. Le Seigneur qui a ce droit est le Seigneur blayer.
   
Blaisois
  T. n.m. Pays de France qui confine avec la Beauce vers le septentrion, avec l'Orléanois à l'orient, avec le Berry au midi & la Touraine au couchant. Le Blaisois a titre de Comté. Il se divise en supérieur & inférieur. Il a pris son nom de Blois, sa capitale.
     
Blanchards
  T. n.m. pl. Nom que l'on donne à certaines sortes de toiles de lin, ainsi appellées de ce que le fil qui sert à les fabriquer a été à demi blanchi avant que d'être mis en oeuvre.
     
Blancher
  T. n.m. Taneur qui apprête les petits cuirs. Ce terme n'est en usage que dans le Languedoc, particulièrement à Toulouse.
     
Blancherie
  T. n.f. Lieu destiné à blanchir les toiles ou la cire.
En quelques provinces de France & particulièrement à Lyon, c'est ce qu'on nomme à Paris & ailleurs, batterie de cuisine de cuivre.
Le Tarif de la douane de Lyon nomme ainsi les peaux de mouton, agneaux, chèvres, chevreaux et autres passées en blanc.
   
Blanchet
  T. n.m. Sorte de camisole que les paysans appellent blanchet parce qu'elle est d'ordinaire d'étoffe blanche.
     
Blanchisseur, euse
  T. n.m f. Celui ou celle qui blanchit le linge. Il est défendu aux blanchisseuses & lavandières de laver leur linge en certains endroits de Paris & aux porteurs d'eau de puiser leur eau auprès des bateaux des blanchisseuses & lavandières.
   
Blanque
  T. n.f. Espèce de lotterie ou jeu de hasard où l'on achète certain nombre de billets, dans lesquels, s'il y en a quelqu'un noir ou marqué de quelque meuble qui est à l'étalage, on en profite. S'il n'y en a point on perd son argent.
   
Blanquette
  T. n.f. Sorte de vin blanc qui vient de Gascogne & qui a un goût assez délicat. On le dit aussi d'une espèce de bière blanche.
Est aussi une fricassée blanche & faite ordinairement de veau ou d'agneau.
     
Blanc-seing
  n.m. Papier signé confié à quelqu'un pour qu'il le remplisse à son gré
   
Blaque
 

T. n.f. Vessie où l'on met le tabac pour le tenir frais.

     
Blâtier
  T. n.m. Marchand qui va acheter du blé dans les greniers de la campagne pour le transporter et le revendre dans les marchés des villes et gros bourgs.
     
Bleds
  T. n.mpl. Terme générique qui est utilisé pour désigner toutes les céréales et qui englobe parfois même les légumineuses. Le blé au sens actuel était souvent qualifié de "blé froment".
     
Bléer
  T. v. Il signifie ensemencer de blé. On se sert plus communément du mot emblaver mais dans quelques pays on dit bléer.
     
Blindes
  T. n.m.pl. Terme de guerre. Défenses faites de bois ou de branches entrelassées qu'on enferme entre deux rangs de pieux debout ou de claies. Les pieux sont de la hauteur d'un homme & distans de quatre ou cinq pieds. On s'en sert particulièrement à la tête des tranchées, quand on les pousse de front vers les glacis ou lorsqu'elles sont enfilées pour mettre à couvert les travailleurs.
     
Blindage
  T. n.m. Terme de guerre. L'action de blinder, ce qui concerne les blindes, faire un blindage.
   
Blois
 

T. n.m. Ville de France, Capitale du Blaisois, avec le titre de Comté. Elle est sur le bord Septentrional de la Loire. Blois étoit du Diocese de Chartres mais le Pape Innocent XII. l'érigea en Evêché l'an 1694 à la sollicitation de Louïs le Grand. Blois a été nommée la ville des Rois, parce que comme l'air en est fort pur, on l'a souvent choisie pour y élever les enfans de France. On dit les Etats de Blois, l'Ordonnance de Blois. Les Etats ont été assemblés deux fois à Blois par Henri III. en 1577 & en 1588

     
Blot
  T. n.m. C'est un instrument dont on se sert dans la navigation pour estimer le chemin du vaisseau. Le blot est une pièce de bois longue d'un demi pied, large de deux pouces & coupée par les bouts en forme de nacelle. On y met du plomb pour jetter le blot & faire qu'il se tienne plus immobile sur la mer. On le jette derrière la pouppe attaché à une corde & à mesure que le vaisseau avance, on file cette corde & l'on voit combien il en faut filer de toises pendant un certain nombre de minutes ou de secondes.
   
BMS
  Abréviation pour les registres paroissiaux de baptêmes, mariages et sépultures
     
Bluteau
  T. n.m. Instrument à séparer le son de la farine. Il est fait en manière de grand sas ou tamis long & cylindrique composé de plusieurs cercles qui soutiennent une pièce de toile fort fine par où la farine passe quand on le tourne avec une manivelle.
     
Bluter
  T. v. Séparer la farine d'avec le son en la passant par un bluteau.
     
Bluterie
  T. n.m. Terme de boulanger. C'est un lieu qui est d'ordinaire le plus haut de la maison & où le boulanger tient son bluteau pour bluter sa farine.
     
Boage
  T. n.m. C'est en Bresse le prix dû pour le louage des boeufs servant au labourage. S'appelait aussi droit de cornage.
   
Bobelin
  n.m. Ancienne chaussure dont se servoit le commun du peuple. Les savetiers de Paris ont conservé parmi leurs titres la qualité de bobelineurs et avoient exclusivement aux cordonniers, la permission de faire des bobelins.
     
Bobineuse
  T. n.f. Nom que l'on donne dans les manufactures, particulièrement celles de lainage, à certaines femmes, dont l'emploi ordinaire est de dévider sur des bobines le fil destiné pour ourdir les chaînes des étoffes.
     
Bocage
  T. n.m. Nom que l'on donne en général à toutes les espèces de linges ouvrés qui se font en Basse-Normandie, particulièrement aux environs de Caen.
     
Bodinerie
  T. n.f. Espéce de contrat qui est en usage sur les côtes de Normandie. C'est une sorte de prêt à la grosse aventure qui est assigné sur la quille ou bodine du vaisseau, & où l'on hypothèque non seulement le corps du vaisseau, mais encore les marchandises qui y sont chargées. Voir Bomerie.
     
Bohade
  T. C'est en quelques provinces une corvée que le sujet doit au Seigneur, de deux boeufs ou d'une charrette, pour aller voiturer son vin et peut-être sa vendange.
     
Bois à bois
  Terme d'aunage & d'auneurs. Auner une étoffe ou une toile bois-à-bois, c'est l'auner juste, sans faire aucune bonne mesure.
     
Boisilier
  T. n.m. Terme de marine. Coupeur de bois. Matelot que l'on envoie à terre pour faire du bois.
     
Boisseau
  T. n.m. Mesure pour les grains, la farine, le sel, le charbon &c. Sous nos premiers rois, le boisseau et toutes les mesures étoient égales en France. Charlemagne établit une nouvelle mesure. C'étoit un boisseau qui contenoit le poids de 20 livres de froment. Aujourd'hui et depuis très long-temps, le boisseau et très différent en France & change presque en toutes les jurisdictions. A Paris, il contient quatre quarts, ou huit litrons et il faut trois boisseaux pour faire un minot, & quatre minots pour faire un septier de blé, & quarante huit minots pour faire un muid.
le blé se mesure à boisseau ras & la farine au boisseau comble. En plusieurs lieux, et sur-tout à Lyon, on l'appelle bichet
     
Boisselée
  T. n.f. Se dit plus particulièrement d'une mesure de terre dont on use en la plupart des Provinces de France. C'est autant de terre qu'il en faut pour contenir la semence du grain contenu en un boisseau. Pour faire un arpent de Paris, il faut environ huit boisselées.
     
Boisselier, ère
  T. n.m. & f. Artisan qui fait, qui vend des boisseaux, des cribles, des tambours, des éclisses, des salières, des litrons, seaux, pelles et autres ouvrages.
   
Boisson
  T. n.f. On appelle en plusieurs provinces, boisson, de l'eau passée sur le rapé d'une vendange pour donner aux valets.
   
Boite
  T. n.f. Le point, le temps, la saison où le vin est bon à boire.
C'est aussi du petit vin qu'on fait à la campagne pour des valets en mettant des seaux d'eau sur le marc avant qu'il soit entièrement pressuré.
     
Boite
  T. n.m. en fait de marchandise. C'est un droit qui se léve sur la riviére de Loire pour l'entretien du commerce & navigation qui se font sur cette riviére.
     
Bomerie
  T. n.f. Terme de marine. C'est le nom qu'on donne sur le côtes de Normandie à un contrat ou prêt à la grosse aventure qui est assigné sur la quille du vaisseau. La bomerie diffère de l'assurance en ce qu'il n'est rien du en vertu de ce contrat en cas de naufrage mais seulement quand le navire arrive à bon port. Voir bodinerie.
     
Bonbanc
  T. n.f. Sorte de pierre fort blanche, qui se tire des carrières qui sont aux environs de Paris. Le bonblanc se mouline & ne résiste pas beaucoup au fardeau, mais il subsiste lorsqu'il n'est ni dehors ni à l'humidité. On s'en sert aux façades de dedans des bâtimens & pour faire des rampes & des appuis. On en tire aussi des colonnes.
     
Bonneau
  T. n.m. Terme de marine. Morceau de bois ou de liège qui flotte sur l'eau & qui marque l'endroit où l'on a mouillé l'ancre. C'est aussi quelquefois un baril relié de fer.
     
Boqueteau
  T. n.m. Petit bois ou petit bouquet de bois. Se trouve dans l'Ordonnance des Eaux & Forêts.
     
Bordage
 

T. n.m. Droit seigneurial dû sur une borde, loge, hôtel, ou maison baillée pour faire les vils services du Seigneur ; laquelle ne peut être vendue, donnée, ni engagée par les Bordiers ou débiteurs de ce droit.

   
Bordeau
  T. n.m. Lieu de débauche où on fait venir des femmes de mauvaise vie pour se prostituer aux hommes & où se retirent toute sorte de filous & coquins. Ce mot est vieux. On dit maintenant bordel & il vient de borde parce que les femmes de mauvaise vie étoient logées dans de petites maisons. D'autres croient que ce mot vient de bord & eau parce que ces maisons étoient autrefois le long de l'eau.
     
Bordelage
  T. n.m. Vieux mot qui signifie un domaine, un tenement, ou métairie de campagne qui est chargée de quelque redevance, qui étoit ordinairement tenue par des gens de condition servile & qui rapportoit quelque revenu. Il est dérivé de borde.
Bordelage signifie aussi le droit que les Seigneurs perçoivent sur le revenu de certaines fermes & de certaines métairies : un Seigneur qui a ce droit s'appelle Seigneur bordelier.
Mode de tenure sur des biens ruraux, puis dans les bourgs qui exigeait une redevance proportionnelle à la récolte en argent, grains et volailles payée au seigneur par un sujet (le bordelier) pour la jouissance d'un bien-fonds. Le bordelage avait des analogies avec le droit de mainmorte, puisque les biens tenus ne se transmettaient qu'en ligne directe. Les collatéraux ne pouvaient en hériter que s'ils étaient en communauté avec le bordelier au moment de son décès. Les droits de mutation de ces biens étaient très lourds.
Le bordelier entretenait, améliorait mais ne pouvait démembrer, bailler, aliéner sans autorisation. Par contre, il restait libre et pouvait déguerpir.
Ce mode de tenure était surtout usité dans l'Auxerrois, Berry, Nivernais et Bourbonnais,
   
Bordereau
  Relevé des pièces d'un dossier, annexe à celui-ci. Le bordereau de versement est l'énumération des articles versés à un dépôt d'archives
   
Bordier
  T. n.m. Signifie celui qui a des terres qui confinent aux bords des grands chemins. On peut les appeler aussi riverains des grands chemins. Cependant il semble que riverain soit consacré pour ceux qui bordent les rivières ou les forêts selon l'Ordonnance des Eaux & Forêts. Ainsi il faudroit employer seulement bordier pour ceux qui ont des terres au bord des grands chemins.
   
Bordier
  n.m. Tenancier d'une borde ou borderie, exploitation de moyenne ou petite taille, d'un seul tenant avec maison, labours et parfois vignes. Il ne peut ni la léguer ni la céder et verse un droit de bordage ou de bourderie. Les bordes se rencontrent dans le sud-ouest et le sud où les seigneurs les donnent en métayage. Dans le Poitou, les borderies sont des exploitations de 2 à 10 ha, parfois disséminées aux statuts variés.
T. n.m. Bordier, signifie celui qui a des terres qui confinent aux bords des grands chemins. On peut les appeller aussi Riverains des grands chemins. Cependant il semble que Riverain soit consacré pour ceux qui bordent les rivières ou les forêts, selon l'Ordonnance des Eaux & Forêts. Ainsi il faudroit employer seulement Bordier pour ceux qui ont des terres au bord des grands chemins.
   
Bordille
 

T. n.f. On nomme ainsi à La Rochelle, ce qu'ailleurs on nomme une poële à frire.

     
Bornage
  T. n.m. Terme de palais. Action de borner ou de planter des bornes. L'action de bornage peut être intentée, ou entre particuliers pour les confins de leurs héritages, quand l'un se plaint que son voisin entreprend sur son héritage, ou entre les curés & les décimateurs pour les limites de leurs paroisses ou de leurs dîmages, ou entre les différens Seigneurs, pour les limites de leur territoire & de leur jurisdiction.
     
Bornager
  T. v. Terme des bateliers de la Loire. C'est piquer obliquement le bâton ou rivereau dans le sable, du côté que le bateau est emporté par le cours de l'eau, en sorte que le bateau venant à heurter contre le bout du bâton que le batelier tient & qu'il dirige contre le rebord d'une planche, le bateau soit repoussé de l'autre côté. On ne bornage guère que dans les grands bateaux. Dans les petits on pousse à l'épaule. Les bateliers de la Seine au lieu de bornager disent bouter.
     
Bornoyer
  T. v. Terme d'Architecture & de jardinage. Voir & reconnoître à l'oeil si une chose est droite. Viser, aligner quelque chose d'un seul oeil, pour voir si une chose est droite, & la dresser. Un Tailleur de pierre bornoie un parement de pierre pour examiner s'il est droit, & bien dégauchi.
La Quintinie & Liger écrivent BORNEYER. C'est apparemment ainsi que les Jardiniers prononcent. Il faut être ou à genoux, ou assis, ou debout, pour borneyer à son aise
     
Bosse
  T. n. f. Terme d'Artillerie. C'est une bouteille de verre fort mince, remplie de quatre ou cinq livres de poudre, au cou de laquelle, après qu'on l'a bien bouchée, on met quatre ou cinq mèches qui pendent en bas. On lui attache ensuite une corde longue de deux à trois pieds, qui sert pour la jetter ; & quand la bouteille vient à se briser, elle met le feu à tout ce qu'elle rencontre. On se sert de cette machine sur la Méditerranée, & on la jette dans les vaisseaux pour mettre l'équipage en désordre.
     
Bosseman
 

T. n.m. ou BOSSEMENT, Terme de Marine. C'est un Officier de l'équipage, qui a soin de l'ancre & des cordages, de lever les ancres, & de bosser les cables.

     
Bossetier
  T. n.m. C'est un des noms dont on appelle les fondeurs & on les appelle de la sorte parce qu'ils peuvent faire quantité de petits ouvrages d'airain, de cuivre ou de laiton en bosse, comme des grelots, des bossettes, des clochettes, des sonnettes, &c.
     
Botage
  T. n.m. Droit que l'abbaye de Saint Denys en France lève sur tous les bateaux & marchandises qui passent sur la rivière de Seine, à compter du jour de Saint Denys, 9 octobre jusqu'à celui de la Saint André, 30 novembre.
En certains autres endroits, c'étoit un droit seigneurial sur chaque tonneau de vin qui se vendoit au détail, le nom de bottage venant de botte, qui en divers pays signifie tonneau.
     
Bottanne
  T. n.f. Sorte d'étoffe qui se fabrique dans les pays étrangers & dont il se fait un assez grand négoce à Lyon.
     
Bottelage
  T. n.m. L'action de celui qui fait les bottes de foin & la grosseur dont il les fait. Le bottelage d'un millier de foin coûte tant.
     
Botteleur
  T. n.m. Homme de journée employé à mettre en bottes du foin, &c.
     
Boucassin
  T. n.m. Etoffe de coton ou de lin qui est entre le treillis & le bougran qui sert aux doublures qui est mise en oeuvre comme la laine.
     
Bouche à feu
  T. n. f. Bouche a feu. En termes d'Artillerie on nomme bouche à feu toutes les armes à feu, canons, mortiers, carabines, mousquets, fusils. Il y a un instrument pour calibrer les bouches à feu, c'est-à-dire, les piéces de canon, les fusils, les mortiers.
     
Boucheture
  T. n.f. Qui se dit de tout ce qui sert à fermer & à boucher un pré, une terre labourable, & autre héritages pour les conserver & empêcher que les bêtes n'y entrent.
     
Bouchoir
  T. n.m. Terme de boulanger & de pâtissier. C'est une grande plaque de fer au milieu de laquelle il y a une poignée & qui sert à boucher le four.
     
Bouchots
  T. n.m. Terme de marine. Ce sont des espèces de parcs faits de claies pour pêcher sur les côtes de la mer, pour lesquels il y a des règlemens faits dans l'Ordonnance de la marine.
     
Boucle
 

T. n.f. en termes de Marine, signifie, Mettre ou tenir sous clef, ou en prison. On a mis ce matelot sous boucle. Les Capitaines doivent arrêter & tenir sous boucle les soldats & compagnons coupables de crime, pour au retour les livrer à la Justice.

     
Boudinier
  T. n.m. Celui qui fait ou qui vend des boudins. C'est une des qualités que prennent les Maîtres Chaircutiers de la ville & fauxbourgs de Paris.
   
Boudoir
  T. n.m. Petit réduit, cabinet fort étroit auprès de la chambre qu'on habite,ainsi nommé apparemment, parce qu'on a coutume de s'y retirer, pour bouder sans témoin lorsqu'àon est de mauvaise humeur.
     

Boues & lanternes

 

Taxe établie en 1506 pour le nettoiement des rues et l'entretien des lanternes payée par tous les propriétaires de maisons parisiennes. Toutefois elle fut toujours très mal utilisée et il fallut attendre le XVIIIe siècle pour que l'état des rues commence à s'améliorer.

     
Boueur
  T. n.m. Vuidangeur qui enlève les boues d'une ville. Les Boueurs sont tenus de nettoyer les rues toutes les semaines deux fois.
On appelle aussi Boueur un certain Officier sur les ports de Paris, qui a soin de nettoyer le port, & d'en faire enlever toutes les ordures.
   
Bougette
  T. n.f. Petit sac ou poche pour les voyageurs qu'on porte à l'arçon, ou sur la croupe.
   
Bougran
  T. n.m. Toile forte & gommée qu'on met dans des doublures du corps des habillemens afin qu'ils se soutiennent & qu'ils gardent mieux leur forme.
     
Bougranière
  T. adj. toujours usité au féminin. C'est le titre qu'on donne aux lingères dans leurs lettres de Maîtrise.
     
Bouille
  T. n f. Droit qui se paye en Roussillon pour la marque des draps & autres étoffes de laine.
Se dit aussi de l'empreinte ou marque, qui se met par les commis à chaque pièce de drap ou autre étoffe de laine, déclarée au bureau des Fermes du Roi.
     
Bouillon
  En termes de gabelles, c'est le nom d'une mesure.
     
Boujon
  T. n.m. Terme de manufacture de laine en usage dans les draperies & sergetteries de Rouen, Beauvais & quelques autres lieux. Il signifie la même chose que Jurande.
     
Bouldure
  n.f. C'est la fosse qui est sous la roue & les bâtimens des moulins à eau.
   
Boulée
  T. n.f. Les paysans en Bourgogne donnent le nom de boulée à des raisins attachés en boule dont ils font des présents pendant la vendange aux gens de leur connoissance qui n'ont point de vignes.
     
Bouleux
  T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle un cheval trapu & propre à des services de fatigue. Ce cheval est un bon bouleux.
     
Boulevart
 
T. n.m. ou boulevard. Gros bastion. On ne se sert plus de ce mot en termes de guerre. On dit encore à Paris, Aller sur le boulevart de la porte S. Antoine, qui est un des plus gros bastions de France.
Nicot dérive ce mot de boule, & waer Flamand, ou du Picard ward, qui signifie garder, comme qui diroit, défense contre les boulets. Mais Ménage croit qu'il vient de l'Allemand bolwerk, qui signifie ouvrage de poutre ; bol signifiant poutre, & werk, ouvrage : .
Boulevart, se dit par extension des places fortes qui couvrent tout un pays, & qui en défendent l'entrée aux ennemis. Rhodes étoit autrefois le boulevart de la Chrétienté. Il se dit aussi figurément de tout ce qui sert de défense, & qui fait obstacle à l'ennemi. Le Tygre & l'Euphrate sont les deux puissans boulevarts de ce Royaume.
   
Bouliche
  T. n.f. Grand vase de terre dont on se sert sur les vaisseaux. On enduit les bouliches de goudron & on y met du vin : cela lui donne le même goût que s'il y avoit du quinquina infusée.
     
Boulier
  T. n.m. Terme de marine. C'est un filet dont les pêcheurs se servent sur les côtes de Méditerranée & qu'ils tendent aux embouchures des étangs salés.
     
Bouline
  T. n.f. Terme de marine. C'est une corde amarrée vers le milieu de chaque côté d'une voile qui la rend disposée à prendre le vent de côté quand on ne l'a pas en pouppe ou de quartier.
Le vent de bouline est celui qui est éloigné de 5 pointes ou aires de vent de celui de la route. On dit, aller à la bouline, ou tenir le lit du vent quand on est porté d'un vent de biais qui semble contraire à la route.
On le dit aussi figurément dans un style familier pour signifier, biaiser, n'aller pas droit dans une affaire
   
Boulin
  T. n.m. Petit trou ou logette qu'on dispose tout autour d'un colombier pour y nicher des pigeons. C'est l'endroit où ils font leurs oeufs. Un colombier à pied a quelquefois mille & douze cents boulins.
     
Bouquetière
  T. n.f. Qui fait des bouquet. Une bouquetière a le droit d'exposer & de vendre toutes sortes de bouquets, de chapeaux, de guirlandes de fleurs aux portes des Eglises de Paris ou d'autres villes.
     
Bouracan
  T. n.m. Gros camelot ou étoffe de tissue de poil de chèvre qui sert à faire des manteaux de pluie.
   
Bourbonne
 

T. n.m. Lieu de France célébre par ses eaux minérales. Ce lieu est en Champagne, dans le Bassigny, élection de Langres, à six lieues de cette ville, dans le fond d'un vallon, dont la pente du ruisseau de Borne, qui le parcourt, va de l'est à l'ouest. Les eaux minérales de Bourbonne sont dispersées en plusieurs sources, & on s'en sert pour la guérison de différentes maladies. On les appelle eaux de Bourbonne, à ce que l'on prétend, à cause de la bonté de leur bourbe, ou boue ; en sorte que Bourbonne est dérivé de Bourbe bonne. Ces eaux sont chaudes & remplies d'un sel qui a beaucoup de rapport au sel marin. Il y a une Dissertation de Mr Gautier, Architecte Ingénieur, & Inspecteur des grands chemins, des Ponts & Chaussées de France, sur les eaux minérales de Bourbonne les hains, imprimée à Troyes en 1716.

   
Bourbonnois
  T. n.m. Le Bourbonnois est un ancien Duché de France situé entre l'Auvergne, la forêt, la Bourgogne, le Nivernois, le Berry, & la Marche. Le haut Bourbonnois est proprement le Pays de Combrailles. Le reste s'appelle le bas bourbonnois. Le Bourbonnois est arrosé par l'Allier et divisé en 17 petites châtellenies. Moulins est sa capitale.
   
Bourdeaux
 

T. n. m. Nos pères écrivoient plus communément Bordeaux. Mézeray l'écrit ainsi, & quelques-uns le font encore, mais Bourdeaux est mieux aujourd'hui, & il faut toujours le prononcer ainsi, quoique communément ceux du Pays prononcent Bordeaux. Ville de France, Capitale de la Guyenne. Bourdeaux situé sur la Garonne, est une des plus grandes, des plus riches, & des plus belles Villes de France.

     
Bourdelage
  T. n.m. Terme de coutume. Redevance qu'on doit au Seigneur en argent, blé & plume ou volaille, selon la coutume du Nivernois. Le droit de bourdelage en Bourbonnois est de pareille condition & qualité que le droit de taille réelle & le mot de bourdelier se dit non seulement du détenteur mais aussi de l'héritage, de la redevance & du contrat & même du Seigneur auquel ce droit est dû. Seigneur bourdelier.
     
Bourdillon
  T. n.m. Bois de chêne refendu propre à faire des tonneaux & futailles.
     
Bourgeois
 

T. n.m. En termes de Marine, est le propriétaire d'un vaisseau, soit par achat, soit qu'il en ait fait faire la construction. C'est celui qui l'équipe de tous ses apparaux & agreils, & qui le frette ensuite ; c'est-à-dire, le loue à un Marchand pour faire voyage, suivant les conditions d'un traité qu'on appelle charte-partie.

     
Bourgage
  T. n.m. Terme de coutume. Ce qui est situé dans l'étendue des villes & de la banlieue. Ce sont proprement les masures, manoirs & héritages qui sont ès bourgs & qui sont tenus sans fief du Roi ou d'autres Seigneurs du bourg & qui gardent les coutumes des bourgs & payent les rentes aux termes accoutumés, sans qu'ils doivent autre censive ni redevance.
Mode de tenure surtout en vigueur en Normandie pour les maisons des villes et des bourgs.
     
Bourgeois (vin)
  T. n.m. On appelle vin bourgeois le vin que les bourgeois de la ville de Paris recueillent de leur crû & qu'ils ont droit de vendre à pot chez eux.
   
Bourgeoisie (registres de)
 

Contient les noms des gens admis dans la bourgeoisie. Ce type de registres apparaît dès le Moyen-Age dans certaines villes.

   
Bourgogne
  T. n.f. Grand pays de France qui a pour bornes à l'orient les Suisses & une partie de l'Alsace, à l'occident le Gâtinois, le Nivernois & le Bourbonnois, au midi le Lyonnois et la Bresse, au nord la Champagne & la Lorraine. Le Duché de Bourgogne est la partie occidentale de la Province qui a le Comté de Bourgogne à l'Orient, au Midi la Bresse & le Beaujolois, le Nivernois au Couchant, la Champagne au Nord. La Capitale du Duché de Bourgogne est Dijon. Les vins de Bourgogne sont les meilleurs vins de l'Europe pour l'usage ordinaire. , le Comté de Bourgogne, la partie orientale qui a pour bornes au Couchant le Duché de Bourgogne, & une petite partie de la Champagne ; au Nord la Lorraine, au Levant le Comté de Mont-Belliard & la Suisse, au Midi la Bresse & le Pays de Gex. Dole étoit autrefois la Capitale du Comté de Bourgogne, aujourd'hui c'est Besançon. Le Comté de Bourgogne fut cédé à la France par les Espagnols à la paix de Nimègue en 1678.
Bourgogne propre. Quelques-uns appellent ainsi le Dijonnois ; l'un des sept Bailliages du Duché de Bourgogne, duquel Bailliage Dijon est la Capitale.
     
Bourguignon
 

Les Mariniers appellent ainsi les glaces séparées que l'on rencontre en mer.

     
Bourras
  T. n.m. Sorte de grosse étoffe comme qui diroit, faite de bourre.
     
Bourreau
  T. n.m. Le dernier des Officiers de justice qui exécute les criminels. Quand on scelle les Lettres du Bourreau, on les jette sous la table, pour marquer l'infamie du métier. Le bourreau ne se saisit de la personne condamnée, qu'après avoir ouï la prononciation de la sentence, ou de l'arrêt qui la condamne. Antisthène disoit, que les bourreaux étoient plus honnêtes gens que les Tyrans, parce qu'ils ne font mourir que des criminels, au lieu que les Tyrans ôtent la vie à des innocens ; au lieu que les bourreaux tuent avec raison, & par ordre de la Justice. On dit qu'en quelques endroits d'Allemagne les bourreaux acquierent le titre & les droits de Noblesse, quand ils ont coupé un certain nombre de têtes porté par la coutume de ces pays. Les bourreaux sont les diables des corps, comme les diables sont les bourreaux des ames.
   
Bourrelle
  T. n.f. Il ne se dit que par le petit peuple, de la femme du Bourreau. Mais pour signifier une femme cruelle, méchante, inhumaine, il se dit, quoiqu'en termes bas, par tout le monde. Cette femme est une vraie bourrelle.
     
Bourrelier
  T.n. m. Artisan qui fait les harnois des chevaux de carrosse & de charrettes.
   
Bourriche
  T. n.m. C'est une espéce de panier qui est plus foible & qui a le tissu plus clair que les paniers ordinaires. On se sert de bourriches pour transporter d'un lieu à l'autre quelque chose qu'on ne veut pas qui soit foulé. Les bourriches sont aujourd'hui fort en usage pour transporter du gibier & de la volaille des Provinces à Paris.
     
Bourriquet
  T. n.m. Terme de maçonnerie. C'est une petite civière qui sert à élever avec des grues, des moilons, ou du mortier dans des baquets, quand la hauteur du bâtiment est fort grande.
     
Bousillage
  T. n.m. Construction faite d'un mélange de boue & de chaume, dont on se sert pour faire des murailles de clôture dans les lieux où la pierre est rare. On dit proverbialement & par mépris des logis bâtis de mauvais matériaux & de besognes malfaites, qu'elles ne sont que bousillées.
     
Boutade
  T. n.m. Droit que quelques Seigneurs ont en Berry de prendre 5 pintes de vin de la mesure des lieux où ce droit est établi, ou la somme pour chaque pinte, pour chaque tonneau ou poinçon de vin tant grand que demi, que les habitans de ces lieux vendent en gros ou en détail ou qu'ils achètent pour le revendre.
     
Boute
  T n.f. Terme de Marine. C'est la moitié d'un tonneau en manière de baquet. Il sert à mettre le breuvage qui est destiné chaque jour à l'équipage. On l'appelle aussi baille.
Boutes, sont aussi de grandes fûtailles où l'on met l'eau douce que l'on embarque en faisant voyage.
     
Bouteaux
 

T. n.m. Terme de Marine. C'est un petit filet attaché à un bâton fourchu, que les Pêcheurs poussent devant eux sur les sables. On s'en sert sur les côtes de l'Océan, pour prendre une espèce d'écrevisse, appellée crevete, ou salicot.

     
Boute-feu
  T. n.m. Officier d'artillerie qui met le feu au canon. On appelle aussi du même nom la hampe, ou le bâton garni d'un serpentin, dans lequel on passe la mèche & avec lequel on y met le feu.
     
Bouteillage
  T. n.m. Ancien droit que les Bretons payoient à leurs Seigneurs sur le vin & sur tous les autres breuvages. Le droit de bouteillage étoit un des plus considérables. Les Seigneurs levoient de grands droits sur la vente du vin & de tous les autres breuvages, comme la cervoise, le medon ou hydromel, le piment et le cidre.
   
Bouterame
  T. n.f. On appelle ainsi en Flandre une tranche de pain, sur laquelle on étend du beurre, des pommes cuites, du fromage & de la viande.
     
Boutique
  T. n.f. Lieu où les marchands exposent leurs marchandises en vente, qui est ouvert sur la rue & au rez de chaussée & où les artisans travaillent. Autrefois, on appelloit boutique les études de notaires & on les appelle encore ainsi dans plusieurs lieux de France.
     
Bouvart
  T. n.m. C'est le nom d'un jeune boeuf. Il y a des cantons où on l'appelle bouveau, dans d'autres on dit Bouvillon, mais le terme le plus usité dans les lieux où on l'élève & où on l'engraisse, c'est bouvart.
     
Bouverie
  T. n.f. Etable à mettre les boeufs. Les marchands bouchers ont des bouveries où ils mettent les boeufs en attendant qu'ils les tuent. Les marchands forains se plaignirent que les bouchers mettoient les boeufs qu'ils avoient achetés dans ces bouveries découvertes, sales & mal saines, & que cela causoient la mort précipitée de plusieurs boeufs.
     
Bouvet
  T. n.m. Espèce de rabot dont se servent les menuisiers.
     
Bouvier
  T. n.m. Qui conduit & garde les boeufs. On le dit figurément des gens grossiers, mal appris, qui sont sans civilité.
     
Bouvillon
  T. n.m. Jeune boeuf.
     
Bouzin
  T. n.m. Terme de carrier & maçon. C'est le tendre d'une pierre, la partie d'une pierre qui est trop tendre & qu'il faut ôter, ce qui s'appelle ébouziner une pierre
     
Boyautier
  T. n.m. On trouve aussi boyaudier. Artisan qui prépare les cordes à boyaux tant pour les raquettes que pour les instrumens à cordes.
     
Boyer
  T. n.m. Terme de marine. Chaloupe flamande mâtée en fourche qui a deux semelles pour mieux aller à la bouline sans dériver.
   
Braie (ou braye)
  T. n.f. Linge qui couvre depuis la ceinture jusqu'aux genoux, comme caleçons, haut-de-chausses.
Aussi, linges qu'on met au derrière des petits enfans qui ne sont pas nets, pour les changer plus aisément.
   
Braise
  T. n.f. Se dit des charbons que les boulangers tirent de leur four & qu'ils éteignent pour les vendre. Acheter de la braise chez un boulanger.
     
Brance
  T. n.f. Sorte de froment très pur qui d'après Pline fait beaucoup plus de pain que l'autre froment.
     
Brancades
  T. n.fpl. Sont les chaînes des forçats
   
Branche
  Fragment d'une filiation générale issue d'une même souche. Il y a autant de branches dans une famille qu'il y a de personnes ayant une postérité mâle
   
Branches
  Division d'un arbre généalogique, remontant vers les ancêtres les plus lointains ou, partant de l'ancêtre pour aller vers les contemporains. On peut diviser la branche en rameaux puis en ramilles
     
Brancher
  T. v. Pendre un soldat ou un vagabond à la branche du premier arbre. Cela n'a d'usage qu'à la guerre & chez les Prévôts.
     
Branderie
  T. n.f. On nomme ainsi en Hollande & particulièrement à Amsterdam les lieux où l'on fait les eaux-de-vie de grain.
   
Brandevin
  T. n.m. Eau de vie. Vient du flamand brandewyn qui signifie vin brûlé
   
Brandon
  T. n.m. Flambeau de paille qui sert aux paysans à s'éclairer la nuit.
     
Branle
 

T. n.f. en termes de Marine, est un lit dont on se sert sur les vaisseaux, qui est suspendu sous le pont par des cordes qui tiennent aux quatre côtés. Il est fait de grosse toile, & bordé d'un bordage qui lui sert d'ourlet. Il sert à coucher le soldat. On appelle branle matelassé, une sorte de matelas qui est fait en branle. Quand on veut faire détendre tous les branles d'entre les ponts, afin de se préparer au combat, ou pour faire quelque autre chose, on dit Branle-bas,
Faire branle-bas, c'est ôter tous les cadres, hamacs, coffres, & malles qui sont tant sur le gaillard que dans l'entrepont pour se disposer à un combat. On jette tous les coffres & malles au fond de cale.

     
Brasse
  T. n.f. Mesure qui contient la longueur des deux bras étendus avec le travers du corps ce qui fait à peu près la longueur de 6 pieds du Roi. On s'en sert pour mesurer la profondeur des mers et des rivières & quelquefois les mines et les puits qu'on creuse dans les montagnes.
     
Brasser
  T. v. En Normandie on appelle brasser la manière d'exprimer le jus des pommes & des poires pour en faire deux sortes de liqueurs très potables, qui sont le cidre & le poiré.
     
Brasseur
  T. n.m. Celui qui fait ou qui vend de la bière en gros.
   
Brassières
  T. n.fpl. Chemisette de femme qui sert à couvrir les bras & le haut du corps.
R. n.f. Espèce de camisole que les femmes & les enfans mettent la nuit.
     
Brassin
  T. n.m. Vaisseau où les brasseurs font leurs bières. Autrefois, ce mot signifioit affaire.
   
Braverie
  T. n.f. Dépense en habits. Cet homme a dépensé tout son bien en braveries inutiles. Inclination, penchant à se vêtir richement & proprement. Manière affectée de se vêtir. A ne pas confondre avec bravoure.
   
Bray
 

T. n.m. Vieux mot qui signifioit autrefois, fange, boue. C'est de là que le nom de Bray a été donné à tant de lieux en France. Le pays de Bray, petit pays en Normandie, très-mauvais & très-fangeux dans les temps de pluie. Il est situé entre le pays de Caux, le Comté d'Eu, le Vexin Normand, le Vexin François, & les Diocèses d'Amiens & de Beauvais.

   
Braymal
  T. n.m. Pays de France en Normandie.
     
Bréaune
  T. n.m. C'est une sorte de toile de lin, blanche & assez claire qui se fabrique en Normandie, particulièrement à Baumont & à Bernai. Il y en a de différentes qualités. Les plus grosses s'emploient ordinairement à faire des rideaux de fenêtre.
     
Brébiage
  T. n.m. C'est un tribut qu'on levoit sur les brebis.
     
Bref
 

T. n.m. En termes de Marine, se dit en Bretagne d'un congé qu'on est obligé de prendre pour naviger, qui est de trois sortes. Le Bref de sauveté, qui se donne pour être exemt du droit de bris. Les Ducs de Bretagne donnoient autrefois des Brefs pour la mer, & ceux qui les prenoient étoient à couvert du droit de lagan, ou de bris.
Le second étoit un Bref de Conduit, pour être conduit hors des dangers de la côte. Les anciens Vicomtes de Leon donnoient aussi des Sceaux, que l'on appelloit de conduit, parce qu'ils étoient obligés de faire conduire les vaisseaux de différentes nations qui passoient au Raz de S. Mahé. Et ceux qui ne prenoient pas ces Sceaux, les Vicomtes étoient en droit de les poursuivre comme ennemis.
Le troisième, Bref de victuailles, pour avoir liberté d'acheter des vivres. On les appelle aussi Brieux ; & on dit, Parler aux Hebrieux pour dire, Obtenir ces Brefs. Marie de Bretagne prétendoit de grands droits sur les Brefs de Bourdeaux & de la Rochelle, contre son neveu Jean III. Duc de Bretagne. Le Duc de Bretagne avoit à Bourdeaux un Clerc qui tenoit son Sceau pour délivrer des Brefs aux Marchands de Gascogne, & autres qui trafiquoient sur des côtes de Bretagne

     
Brégin
  T. n.m. Terme de marine. C'est une espèce de filet en usage sur la Méditerranée dont les mailles sont fort étroites. Il est attaché à un petit bateau & traîné sur les sables.
     
Brelandinier, ère
  T. n.mf. C'est le nom qu'on donne aux marchands & ouvriers qui n'ont point de boutique et qui étalent au coin des rues, sur des planches, ou dans une boutique portative, que l'on construit tous les matins, & que l'on détruit tous les soirs.
     
Brelle
  T. n.f. C'est le nom que les marchands de bois carré donnent à une certaine quantité de pièces de bois liées ensemble en forme de petit radeau. Il faut quatre brelles pour faire un train complet.
     
Breluche
  T. n.f. Etoffe mêlée de fil & de laine. Elles approchent fort, pour la qualité et le prix, de certains droguets qui se font à Verneuil au Perche.
   
Brenêche
  T. n.f. C'est le nom qu'on donne en Normandie au poiré nouveau dans le temps qu'il est encore doux.
   
Brenne
  T. Pays de France, partie en Touraine, partie en Berry & partie en Poitou.
     
Brequin
  T. n.m. Outil d'artisan. C'est la même chose que vilbrequin ou virebrequin.
   
Bresse
  T. n.f. Province de France qui a la Franche-Comté au septentrion, le Bugey à l'orient, une partie du Duché de Bourgogne & une partie du Lyonnois au couchant, & le Dauphiné au midi. On comprend souvent le Bugey dans la Bresse. La Principauté de Dombes, dont Trévoux est la capitale est enclavée dans la Bresse. Bourg est la capitale de la Bresse. La Bresse fut cédée à la France par le Duc de Savoye au commencent du dernier siècle.
   
Brest
 

T. n.m. Ville & port de Mer de France en Bretagne, dans le Diocèse de Léon. Brest est le plus excellent port de Mer de toute la Bretagne, & duquel peut-être toute la Province a pris l'origine de son nom. Au reste, c'est une erreur de croire que Brest ait donné le nom à la Bretagne. L'entrée de la Baie de Brest, qu'on nomme le Goulet, est très-difficile. Brest a été choisi pour y faire le principal Arsenal de Mer de la France. C'est un magasin de mer pour l'Océan.

   
Breste
  T. n.f. Chasse aux petits oiseaux qu'on prend à la glu avec un appas.
   
Bretagne
  T. n.f. Province de France qui a titre de Duché. C'est une grande presqu'île baignée au nord par la mer de Bretagne, au couchant par l'océan, au midi par la mer de Gascogne & du côté de la terre par le Poitou, l'Anjou, le Maine & une petite partie de la Normandie. La Bretagne est un pays d'Etats. Les Etats de Bretagne se tiennent de deux ans en deux ans, dans le lieu de la Province que le Roi désigne.
     
Breuil
  T. n.m. En terme d'Eaux & Forêts, se dit d'un bois taillis ou buisson fermé de murs ou de haies, auquel les bêtes ont accoutumé de se retirer. Ce mot à formé plusieurs noms de lieux.
Le mot de breuil, pour dire bois, forêt est fort commun en Poitou. Il vient apparemment de broilum qui se trouve en ce sens là dans les capitulaires de Charlemagne & de Charles le Chauve.
     
Brévet
 

T. n.m. En termes de Marine, est un écrit sous seing privé sur le fait d'une marchandise particulière dite passagère, qui n'occupe pas tout le vaisseau. Les matelots l'appellent connoissement sur l'Océan, & police de chargement sur la Méditerrannée. Voyez bref.

     
Bréviaire
  T. n.m. Office divin qu'on fait tous les jours de l'église & que les ecclésiastiques doivent dire chez eux quand ils ne peuvent pas y assister. Il ya des bréviaires particuliers pour chaque diocèse & pour chaque ordre religieux mais le bréviaire de Rome se peut dire par-tout.
Le bréviaire est composé de Matines, Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres & Complies. L'obligation de réciter l'office, peu à peu s'est réduite aux seuls clercs & aux bénéficiers qui y sont obligés sous peine de péché mortel.
   
Briare
 

T. n.m. Petite ville de France dans le Gâtinois, qui n'est connue que par son Canal, appellé le Canal de Briare, fait sous Louïs XIII. pour passer les bateaux de la Loire dans la Seine par le moyen du Loing.

   
Bridoir
  T. n.m. C'est un morceau de linge, large d'environ 3 doigts que les dames mettent à leur bonnet quand elles se coëffent. Il sert à bander le menton & c'est pour cela qu'on l'appelle aussi mentionnière.
   
Brie
  T. n.f. Pays de France entre la Champagne, le Sénonois, le Gâtinois, le Hurepoix, le Parisis & le Soissonnois. Ce pays se divise en Brie supérieure ou haute Brie, dont Meaux est la capitale, & Brie inférieure, ou Basse Brie qui a Provins pour capitale, et Brie pouilleuse, ou galeuse, dont le lieu principal est Château-Thierry.
     
Brie
  T. n.f. On nomme brie en Normandie ce qu'on nomme ailleurs brayoire. C'est à dire, cet instrument qui sert à donner au chanvre la première façon & à commencer d'en séparer la filasse de la chenevotte.
     
Brigantin
 

T. n.m Vaisseau de bas bord qui va à voiles & à rames & qui est sans couverte; Il y a jusqu'à 10 ou 12 rames de chaque côté & n'a qu'un rameur à chaque rame. Les corsaires s'en servent ordinairement pour aller en course, parce qu'il est plus léger & que chaque matelot y est soldat.

     
Brin
  T. n.m On nomme ainsi en marchandise de chanvre & en fabrique de toile, le chanvre le plus long & le meilleur c'est-à-dire celui qu'on tire de la principale tige de la plante. On donne aussi ce nom aux filamens du chanvre sur-tout quand ils ont été affinés & peignés.
     
Brin
  T. n.m. Espèce de toiles de chanvre qui se fabriquent en Champagne. C'est à Troies & aux environs que se fabriquent quantité de toiles mi-blanches qu'on appelle aussi toiles boulvardées.
     
Brisans
  T. n.fpl. Terme de marine. Rochers à fleur d'eau où se brisent les vaisseaux ou sur lequel se viennent briser les flots de la mer. Ils sont représentés sur les cartes marines par de petites croisettes.
   
Bris de marché
  T. n.m. Vol des marchandises que l'on porte au marché, ou le monopole afin d'empêcher la bonne vente au marché, ou quand quelqu'un avec port d'armes empêche les marchands d'aller au marché ou à la foire, ou bien quand on empêche le payement du péage.
     
Bris de prison
  T. n.m. Terme de jurisprudence. C'est un crime dans la personne même de celui qui se trouveroit avoir été emprisonné sans cause légitime, parce que la violence n'est point permise, & qu'il faut tenir sa liberté de la justice. Les complices du bris de prison sont punis encore plus sévérement que le prisonnier qui cherche à s'évader. La peine de ce crime est arbitraire, parce qu'il est toûjours accompagné de circonstances qui le rendent plus ou moins grave.
     
Briseur
  T. n.m. Il y a des Officiers des Gabelles qu'on appelle Briseurs de sel, tant sur le port que dans les greniers, pour briser le sel qui est trop sec & le rendre propre à être chargé & mesuré.
   
Brisque
  T. n.f. Sorte de jeu de cartes qui se joue entre deux personnes, comme le piquet.
     
Brisoir
  T. n.m. Terme de chanvrier. C'est un instrument de bois quarré avec des dents, qui sert à briser le chanvre.
     
Broc
  T. n.m. Gros vaisseau portatif dont les taverniers se servent pour aller tirer le vin à la cave.
En plusieurs endroits de France, est une mesure de deux pintes : ce qu'on appelle à Paris la quarte & ailleurs le pot.
     
Brocart
  T. n.m. Originairement c'est une étoffe tissue toute d'or, tant en chaîne qu'en trème, ou d'argent, ou des deux ensemble. Après on l'a étendu aux étoffes où il y avoit quelques porfilures de soie pour relever & donner de l'ombrage aux fleurs d'or dont elles étoient enrichies. Et enfin, on a donné ce nom aux étoffes de soie, de satin, de gros de Naples, ou de Tours, ou de taffetas ouvragés de fleurs & d'arabesques qui les ont rendues riches & précieuses, comme le vrai brocart.
     
Brocatelle
  T. n.f. Petite étoffe faite de coton ou de grosse soie à l'imitation du brocart. Il y en a aussi de toute soie & de toute laine.
     
Brocheur
  T. n.mf. Ouvrier & ouvrière qui fait des bas avec des aiguilles à tricoter.
     
Brochoir
  T. n.m. Marteau de maréchal qui lui sert à ferrer les chevaux
   
Brodequin
  T. n.m. Chaussure à l'antique faite en façon de petite botte qui ne va que jusqu'à mi-jambe & qui est ornée & délicate. Il n'y a plus que les comédiens qui s'en servent aujourd'hui.
Est aussi un terme d'Académiste qui signifie une sorte de petits bas à étrier qui sont de laine & que les jeunes Académistes mettent avant que de se botter. Ces brodequins servent à bien remplir la botte qui va bien mieux avec des brodequins qu'avec des coussinets.
Au pluriel, se dit d'une espèce de torture qu'on donne aux criminels par le moyen d'une chaussure de parchemin qui étant approchée du feu, se retire & serrant extraordinairement la jambe fait grande douleur.

R. n.m. Sorte de suplice. J'ai dit qu'il consistoit en trois petis ais, mais j'ai mal dit. Il consiste en quatre. J'ai ajouté qu'on les serroit avec des vis ; autre erreur, C'est avec des cordes. Je n'ai fait ces fautes que parce que j'ai parlé sur la foi d'autrui. Une autrefois je n'y parlerai plus.
     
Broquette
  T. n.f. Petit clou à tête dont on se sert pour attacher des garnitures de lit, de chaises & autres petits ouvrages.
   
Brottes
  T. n.m. On nomme ainsi à Lyon & aux environs, les cuillers de buis & de simple bois qui servent à table.
   
Brou
 

L'Eglise de Brou, Notre-Dame de Brou. C'est le nom d'une Eglise qui est tout près de Bourg-en-Bresse. Elle est desservie par des Augustins Déchaussés. Nous n'avons point en France de plus beau morceau d'Architecture que cette Eglise de Brou. Marguerite d'Autriche, veuve de Philibert II. Duc de Savoye, la fit bâtir. Elle est grande, riante, éclairée. Le choeur, les chapelles, les vitres, tout est exquis & fini. Les mausolées qui sont dans le choeur sont des piéces achevées. On y voit celui de Philibert II. &;celui de Marguerite son épouse. Rien n'est plus délicatement travaillé que les formes du choeur.

   
Brouage
 

T. n.m. Ville de France en Saintonge sur l'Océan, Brouage est au milieu de marais, dont on tire une très-grande quantité de sel, ce qui les fait appeller marais Salants. Brouage fournit de sel, non-seulement tout le Royaume, mais encore tous les pays froids.

   
Brouet
  T. n.m. Bouillon qu'on portoit autrefois aux nouvelles mariées le lendemain de leurs noces avec solemnité et réjouissance. Il étoit fait d'oeufs, de lait & de sucre.
     
Brouïr
  T. v. Terme d'agriculture qui se dit de la bruine & de la gelée qui gâte & qui brûle les boutons des arbres, des vignes, des blez. Il y aura disette de grains, les blez sont brouis.

Ce mot se dit des arbres sur lesquels dans les mois d'avril & may quelque mauvais vent à donné, en sorte que les feuilles se sont recroquebillées de sécheresse.
     
Broutilles
  T. n.fpl. Ce sont les menues branches qui restent dans les forêts après qu'on a retranché le bois de corde. Elles servent à faire des fagots. En plusieurs endroits, on dit Bretilles.
     
Broyer
  T. v. Terme de cordier. Façon de détacher la chenevotte de la filasse au moyen d'une machine qui la brise.
   
Bru
  T. n.m. Belle-fille. C'est un terme d'alliance relatif au père & à la mère d'un fils, à l'égard desquels la femme qu'il a épousée s'appelle leur bru ou leur belle-fille.
     
Brûlot
  T. n.m. Terme de Marine. C'est un vieux vaisseau qu'on emplit de feux d'artifice, de matières combustibles, & qu'on attache à de grands vaisseaux ennemis pour les brûler. On l'appelle en quelques lieux navire sorcier. Un Capitaine de brûlot est pendu quand il se laisse prendre.
Brûlot est aussi une certaine machine dont les anciens se servoient pour lancer des dards à laquelle étoit attachée une matière combustible, qu'on allumoit lorsqu'on les vouloit darder.
   
Brune
  T. n.f. On appelle les filles de l'hôpital général les brunes.
Toile qui se fabrique à Rouen.
     
Brunisseur
  T. n.m. Artisan qui brunit la vaisselle d'argent à l'aide d'un brunissoir, fer rond & poli qui sert à polir, à brunir, à rendre éclatans les métaux, l'or, l'argent, le fer.
     
Buandier
  T. n.mf. Blanchisseur & blanchisseuse. Ce mot n'est en usage que dans quelques provinces.
     
Buccine
  T. n.m. C'étoit un instrument de guerre ou plutôt un instrument de musique martiale & guerrière. Nous le prenons pour une espèce de trompette.
     
Buche
  T. n.f. Il y a une ferme du Roi qu'on appelle le gros de la Bûche. L'imposition de la bûche, autrement le droit de bûche, est un droit qui s'est levé à Paris sur les bûches.
     
Bûche
  T. n.m. On appelle réparation à la bûche, les jugemens portant condamnation d'amende contre ceux qui ont commis des délits dans les bois du Roi en abattant & enlevant des arbres. L'Ordonnance a fiat un tarif de la réparation civile, suivant la nature & la grosseur des arbres furtivement coupés, & l'on a coutume d'appeller ces sortes de jugemens des réparations à la bûche.
     
Bucioche
  T. n.m. Sorte de draps de Provence & de Languedoc que les vaisseaux François portent à Alexandrie & au Caire.
     
Buffeteur
  T. n.m. Voiturier qui boit au tonneau sur les grands chemins. L'Ordonnance enjoiont aux juges de punir ces voituriers buffeteurs & de l es condamner aux galères.
C. n.m. Voiturier qui boit aux tonneaux en les perçant sur les grands chemins.
   
Bugey
  T. n.m. Pays de France que l'on renferme souvent dans la Bresse propre & le Rhône qui le sépare du Dauphiné & de la Savoye. Il confine vers le nord avec la Franche Comté & le Pays de Gex. Belley est la capitale du Bugey. Le Bugey fut cédé au Roi par le Duc de Savoie dans le Traité de Lyon, à la réserve de la partie qui est au-delà du Rhône.
   
Buire
  T. n.f. Espèce de broc d'argent, ou d'étain dont on se sert aux buffets des bonnes tables.
     
Bullaire
  T. n.m. Recueil de plusieurs bulles des Papes, ramassées en trois volumes par Chérubin mais qui se compose aujourd'hui de 10 volumes, une bulle étant une lettre de Chancellerie Romaine, scellée en plomb qui répondent aux Edits, Lettres Patentes & Provisions des Princes séculiers. La bulle n'est proprement que le sceau ou le plomb pendant qui donne son nom au titre, parce qu'il lui donne autorité & généralement tout rescrit où il y a plomb pendant s'appelle bulle.
   
Bulletin
  T. n.m. Ordre que donnent les Echevins ou Magistrats d'une ville pour loger des soldats, pour faire des corvées, ou les obliger à quelque autre charge publique.
     
Bulletin
  T. n.m. Billet que l'on donne pour servir de preuve qu'on a payé les droits d'entrée & de sortie.
     
Bulletin
  T. n.m. Bulletin se dit aussi des certificats de santé qu'on va prendre des magistrats en temps de peste pour avoir libre entrée dans les lieux où on a à passer.
En terme de finances, le billet que l'on donne pour servir de preuve qu'on a payé les droits d'entrée & de sortie.
     
Bulteau
  T. n.m. Terme des Eaux & Forêts. Mettre des arbres en bulteau ou têtars, c'est-à-dire, couper la tête des arbres.
     
Burat
  T. n.m. Grosse étoffe de laine qui tient quelque chose du drap, & dont les Capucins & autres religieux sont habillés.
     
Bure
  T. n.f. Etoffe grossière & de peu de prix faite de laine dont se vêtent les pauvres gens. Les anciens se sont servis de ce mot pour signifier plusieurs sortes d'habits. Quelquefois ils s'en servoient pour dire un habit riche & magnifique ; quelquefois, il a signifié un habit vil & grossier.
     
Bureau
  T. n.m. Grosse étoffe de laine. C'est la même chose que la bure, sinon que le drap est plus fort.
     
Burette
  T. n.f. Petit vaisseau de métal ou de cristal pour mettre du vin & de l'eau dont on se sert particulièrement à porter le vin & l'eau nécessaires à la messe.
     
Burgandine
  T. adj f. C'est le nom que les ouvriers en nacre donnent à celle qui vient du Burgau qui est un limaçon des mers des Antilles. La nacre burgandine est la plus belle de toutes.
     
Busse (ou bussard)
  T. n.f. Espéce de futaille dont on se sert particulièrement en Anjou. Le bussard est la moitié d'une pipe. Il est égal à la demi-queue d'Orléans, de Blois, de Nuis, de Dijon, & de Mâcon, ce qui revient aux trois quarts du muid de Paris. En sorte que le bussard est composé de 216 pintes de Paris.
     
Butage
  T. n.m. Droit de corvée
n.m. Sorte de droit. Au sentiment de quelques uns le butage étoit le droit qu'on appelle forage. D'autres croient que c'étoit celui de planter des vignes, appelé encore à présent, dans quelques provinces boulage.
     
Buttière
  T. n.m. Sorte d'arquebuse qu'on appelle buttière. Elle ne diffère des autres qu'en ce qu'elle est plus grande et plus pesante. Les chevaliers de l'Arquebuse se servent de buttières pour tirer l'oiseau & le prix.
   
Buvande
  T. n.f. A la campagne, on appelle ainsi la liqueur qu'on exprime du marc du raisin quand on a tiré le vin. On verse sur le marc de l'eau, on fait agir le pressoir & la liqueur qu'on en exprime s'appelle buvande parce que les gens de la campagne en font leur boisson.
     
Buvette
  T. n.f. Lieu établi dans toutes les cours & jurisdictions où les Conseillers vont prendre un doigt de vin quand ils sont trop long-temps en l'exercice de leurs charges & où ils parlent aussi de leurs affaires communes.