Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Gaaignère
  T. n.m. Terme de Coutumes. Fermier, laboureur.
     
Gabarier
  T. n.m. Porte-faix qui sert à charger & à décharger les navires ou celui qui conduit les gabares.
     
Gabelage
  T. n.m. Temps que demeure le sel dans le grenier. Il y a souvent bien du déchet pour le gabelage. Il signifie encore certaine marque que les Commis des greniers mettent dans le sel pour reconnoître s'il est sel de grenier ou de faux-saunage
     
Gabeleur
  T. n.m. Qui se dit des menus Officiers qui sont commis pour empêcher qu'on ne fraude les impôts du sel. Le peuple en a fait un mot odieux, pour nommer tous ceux qui lèvent les impôts, & prononce Gableux, & Gablou.
     
Gabier
  T. n.m. Terme de Marine. C'est un matelot qui est sur la hune, qui fait le guet, & la decouverte pendant son quart. Quelques-uns donnent le nom de gabier à un matelot qui a soin de visiter tous les matins les manoeuvres du vaisseau, pour voir si rien ne se coupe, ou ne se gâte.
   
Gable
  T. n.m. Le bout d'une maison
     
Gaffes
  T. En termes de marine, sont les instrumens pour pêcher.
     
Gage intermédiaire
 

Terme de Finance. Ceux qui sont dûs au Roi, depuis le jour du décès d'un Officier, jusqu'au jour de la réception du nouveau pourvû. Le Roi accorde ordinairement les gages intermédiaires à la veuve ou aux héritiers du défunt, pourvû qu'ils aient la précaution de les demander dans les six mois.

     
Gagerie
  T. n.f. Terme de Palais. C'est une simple saisie & arrêt de meubles qu'on fait pour assurance d'une dette procédant d'une promesse non reconnue, ou pour des loyers. Il est permis par la Coutume de Paris au propriétaire d'une maison de se pourvoir même sans bail, par simple gagerie sur les meubles de ses locataires pour sureté de ses loyers, au titre des arrêts, éxécutions & gageries. Cette saisie se fait sans transporter les meubles hors de la maison.
   
Gagier
  T. n.m. Marguillier d'un village.
     
Gagnable
 

T. adj. Terme de Coutumes. Terres gagnables, sont des terres sauvages, ou sauvées de la mer. On entend aussi quelquefois par ce mot des terres qui se cultivent à grand'peine. Dans quelques livres on trouve gaignable pour gagnable.
Ce mot signifie quelquefois simplement, Labourable ; qui peut être labouré.

     
Gagnages
  T. n.mpl. Terres labourées où vont paître les bestiaux. Quelquefois ce mot signifie les fruits qui proviennent de la terre, quelquefois les terres mêmes dont on perçoit les fruits. On trouve quelquefois gaignages pour gagnages.
     
Gagne denier
 

T. n.m. Officier de ville qui est créé pour tasser & mesurer le bois dans les membrures en présence des Jurés. Les Gagne-deniers Charbonniers qui aident à mesurer le charbon, sont appelles, Garçons de la pelle ; & les valets des porteurs, Plumets. C'est aussi en général, un homme de peine ou crocheteur qui sert à porter des fardeaux par la ville. Faisons défenses à tous Gagne-deniers & Crocheteurs de prendre de plus grands droits pour le port desdits beurres, que ceux qui leur ont été par nous taxés, à peine du fouet. Réglement général pour la Police de Paris du 30 Mars 1635.
Commissionnaire ou Facteur, un homme à qui l'on donne un denier par livre, ou une certaine rétribution, pour faire des commissions, pour tirer des rentes de l'Hôtel de Ville, ou des Actions de la Compagnie des Indes, & les remettre au propriétaire. Les Gagne-deniers, comme on l'a dit dans le Dictionnaire au mot Facteur, sont des espéces de Facteurs.

     
Gagne petit
 

T. n.m. Pauvre garçon Coutelier qui mène une meule par la ville & par la campagne, propre à aiguiser les couteaux, lequel se contente d'un petit gain. Circumforaneus semiator. Les gagne-petits ne s'appellent pas entre eux de ce nom, mais de celui d'Emouleurs à petite planchette, pour se distinguer des Couteliers, qui sont aussi des Émouleurs.

     
Gagnerie
  T. n.m. Terme de coutumes. Toute sorte de biens provenant de la terre.
     
Gain
  T. n.m. Terme de Droit. Est une somme que le mari promet à sa femme outre sa dot, au cas qu'il prédécéde, ce qu'on appelle proprement augment de dot. La femme promet aussi réciproquement quelque chose au mari.
     
Gainier
  T. n.m. Ouvrier qui fait toute sorte de gaines & d'étuis soit pour des couteaux, ou autre ferremens, soit pour la vaisselle d'or & d'argent, des lunettes, des instrumens de mathématique ou autres choses qu'on veut conserver.
   
Gale
  T. n.f. Maladie. Il y a deux sortes de gale, la grosse & la petite. La petite est bien plus dangereuse & plus tenace que la grosse. Elle est très-commune en Bretagne. Quand les Bas-Bretons viennent à Paris, s'ils n'ont pas la gale, ils ne manquent presque jamais de l'avoir quelque temps après qu'ils sont arrives.
     

Galère

 

T.n f. Vaisseau à rames de 25 à 30 bancs de chaque côté : & de quatre, cinq ou six rameurs à chaque banc. Elle porte un canon d'une grosseur considérable, qu'on nomme coursier ; deux bâtardes, & deux plus petites pièces, avec deux mâts & deux voiles Latines. Les galères ont ordinairement 20, 22 toises de longueur, trois de large, & une de profondeur. Elles vont ordinairement terre à terre. Quelquefois elles font canal ; c'est-à-dire, traversent la mer. Une Escadre de galères. Le Roi entretient 40 galères, dont l'arsenal est à Marseille. Toutes les galères, tant les anciennes que celles d'aujourd'hui, sont d'une construction plus subtile que les vaisseaux. Aujourd'hui les galères sont toutes semblables, la seule différence qu'il y a entre elles consiste dans la grandeur, & non pas dans la figure, ou dans le gabarit : la Réale & la Patrone étant plus grandes que les autres, elles sont aussi plus ornées. On disoit autrefois galée au lieu de galère.

   
Galetas
 

T. n.m. Étage pris dans un comble ; grenier ou lieu qui touche à la couverture du logis. Chambre en galetas, est celle dont le plancher n'est pas carré, mais lambrissé pour couvrir les chevrons & les tuiles. Il y a bien des savans logés dans un galetas.

     
Galion
  T. n.m.C'est un grand vaisseau de haut bord qui a trois ou quatre ponts, & qui ne va qu'à voiles. Nicod dit, que le mot de galion convient sur-tout aux grands vaisseaux dont les Princes se servent pour mettre à la tête de leurs armées navales. Mais on ne se sert plus guère de ce mot qu'en parlant de la flotte des Indes qui va dans le Golfe de Méxique pour escorter les vaisseaux marchands, & pour en rapporter les précieuses marchandises qui viennent de ce pays-là.
     
Galiotte
  T. n.f. Long bateau couvert dont on se sert pour voyager sur les rivières
   
Galoche
 

T. n.m. Chaussure de cuir, ou couverture de soulier pour le tenir plus propre, ou pour avoir le pied plus sec.
On appelle encore Galoche une espèce de souliers dont le dessus est de cuir, & dont un même morceau de bois forme la semelle & le talon.

Au Collége, on a appellé Galoches, les écoliers qui ne sont pas logés dans le Collége, parce qu'ils portoient des galoches, pour se défendre du froid & des crottes.
Et même à la Cour on a appellé Galoches, les filles de la Reine qui n'étoient pas logées dans le Louvre.

     
Galopin
  On appelle aussi galopin le demi-setier de vin qu'on donne au déjeûner des écoliers & des clercs.
     
Galopin
  T. n.m. Petit marmiton qui sert dans les maisons des Princes à tourner la broche & aux autres menus services de la cuisine ou petit garçon qu'on envoie çà et là pour différentes choses.
   
Galvardine
  T. n.f. Sorte d'habillement. Quelques uns disent que c'est une jaquette de paysan. D'autres prétendent que c'est une cape pour la pluie, comme on en porte dans le Béarn.
   
Gamaches
  T. n.f. Bottines ou bas de drap ou de toile cirée qu'on met par dessus les autres pour les garantir des crottes & qui s'attachent avec des boutons ou agrafes.
   
Gapençois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de France dans le Dauphiné laquelle est sous la jurisdiction du Bailliage de Gap. Elle a le bailliage de Grenoble au Nord, celui d'Embrun au levant, le Diois au couchant. Les Baronnies & la Provence la confinent au midi. Le Gapençois a titre de comté.
     
Garance
 

T. n.f. Plante dont la racine est d'un grand usage dans les teintures des laines, sur-tout pour les teindre en rouge ; l'on ne sauroit guère leur donner une belle couleur sans les garancer auparavant. La Flandre fournit à présent la plus grande partie des garances que l'on emploie dans le Royaume. La racine de garance est vivace, grosse au plus comme le doigt, & d'un rouge qui tire sur le jaune. Elle trace & s'étend beaucoup sans s'enfoncer fort avant dans terre, & elle pousse plusieurs tiges carrées, longues, branchues, rudes au toucher, & garnies en espaces assez égaux, de cinq, six, ou sept feuilles longues, étroites, rudes, disposées autour de la tige en manière d'étoile. L'extrémité des branches porte des bouquets de fleurs éparpillées d'une seule pièce, taillées en manière de godet, jaunes. Le calice qui soutient ces fleurs, devient un fruit composé de deux baies qui se touchent, grosses comme celles du genevrier, d'un rouge obscur dans leur parfaite maturité, & qui renferment chacune une semence arrondie & creuse vers son milieu.
La racine de garance est d'usage en Médecine ; elle est apéritive. Elle croît dans des terres médiocrement humides, & se sème en Mars au décours de la lune. On l'arrache 18 mois après, on la fait sécher au soleil, & on la réduit en poudre avec un moulin, puis on l'enferme soigneusement dans des sacs. Les billons de garance sont souvent falsifiés par les étrangers, qui mêlent la terre rougeâtre avec quelque poussière de garance.

     
Garanceur
  T. n.m. Ouvrier qui avec les guêdrons & les noircisseurs composent le corps des Teinturiers de Rouen. Les garanceurs donnent aux laines & aux étoffes le pied de garance.
     
Garantage
  T. n.m. Terme de coutumes. On le trouve au lieu du mot de garantie, il signifie la même chose, c'est-à-dire assurance qu'on donne d'une chose.
     
Gardiage
  T. n.m. Terme de coutumes. Gardiage de Toulouse, c'est la même chose que le dex, la messagerie ou viguerie de Toulouse.
     
Gardien
 

T.n m. Gardiens du port, en termes de Marine, sont des matelots divisés en plusieurs brigades, qui sont commandés par le Capitaine d'un port pour la conservation des vaisseaux qui y sont. Il y a aussi des soldats Gardiens entretenus dans les ports. Gardien de la fosse au lion, est celui que l'on commet pour fournir ce qu'on lui demandera pour le service du vaisseau.

     
Garenne
  T. n.f. Bois ou bruyère où il y a beaucoup de lapins. Un Seigneur a droit de colombier & de garenne. Une garenne privée c'est une garenne fermée de murs ou de haies où l'on fait des terriers exprès pour y nourrir des lapins.

On oppose les lapins de garenne à ceux de clapier. Garenne privilégiée, ou jurée, est une certaine étendue de terre où le Roi a donné un droit de chasse à l'exclusion de tous les Seigneurs voisins ou enfermés dans ce territoire.
Cette expression de garenne jurée vient de ce que ces sortes de garennes sont gardées par des Forestiers jurés. Les garennes non fermées de murailles ne sont point permises sans Lettres-patentes, & sans une concession expresse du Roi vérifiée en la Chambre des Comptes.
Dans les Coutumes on dit garenne d'eau, de bois, de forêt, cela signifie une eau, une rivière, un étang où il est défendu d'aller pêcher ; un bois où il est défendu d'aller chasser.
Ce mot dans les vieux livres est ecrit garanne.

   
Garer
 

T. v. Qui ne se dit qu'avec le pronom personnel. Il faut se garer dans cette boutique pour laisser passer cet embarras. Garez-vous de ces taureaux qui viennent. Il est du langage populaire.
Garer, se dit aussi des bateaux qu'on lie, qu'on attache, qu'on amarre en des lieux où ils sont en sureté. L'Ordonnance des Eaux & Forêts veut que les épaves trouvées sur les rivières navigables soient garées sur terre, & les pêcheurs tenus d'en donner avis.

   
Garnisonnaire
 

T. n.m. Archer ou Sergent qu'on envoie dans une maison pour obliger les maîtres à payer quelque taxe ou deniers Royaux, ou pour être Gardien d'un scellé, ou des meubles saisis. Cette explication est tirée de Furetière au mot Garnison. Il se dit aussi d'un homme qui va en garnison de la part d'un Receveur des deniers du Roi, chez des débiteurs, pour y vivre jusqu'à ce qu'ils ayent payé. Les Collecteurs qui ont des Garnisonnaires, les redonnent à leurs redevables, pour accélérer le payement de la dette, qu'on s'efforce d'acquitter, afin d'eviter les frais. En France anciennement après la mort d'un homme, on observoit en plusieurs lieux de mettre garnison de Sergens (qu'on appelloit Mangeurs) en sa maison, jusqu'à ce qu'il y eût heritiers apparens : en d'autres lieux, le Juge ne partoit point de la maison, qu'il n'eût fait inventaire ; & en d'autres, il se contentoit de sceller & enfermer les principaux meubles, & établir un Gardien au scellé. Et certainement c'étoit un désordre de mettre garnison en la maison d'un homme, soit de son vivant pour ses dettes soit après son décès faute d'héritiers apparens, car ce n'est pas conserver son bien, mais le manger. Aussi a-t-il été defendu par plusieurs Arrêts. On n'envoie plus de gens en garnison que pour contraindre les débiteurs au payement des deniers Royaux.

     
Garnissement
  T. n.m. Ce mot dans quelques coutumes veut dire remboursement
     
Garnisseur
  T. adj. Il ne se dit guère que de ceux qui garnissent les chapeaux. On a fait différence entre un maître marchand chapelier & un garnisseur qui ne les fabrique pas.
Plusieurs artisans ont cette qualité dans leurs statuts. Les fourbisseurs, les doreurs sur cuir, & les selliers.
     
Garrabot
  T. n.m. Ce terme en Languedoc signifie un bateau
     
Garouille
  T. n.f. Drogue propre à la teinture de la couleur fauve. Elle vient de Provence, de Languedoc & de Roussillon. On l'emploie dans la nuance de la couleur gris de rat, où elle réussit fort bien ; son défaut se purgeant dans le foulon, lorsque l'on y fait passer les étoffes pour les dégorger.
   
Gascogne
  T. n.m. Nom propre d'une grande province de France qui fait partie du Gouvernement général de Guienne. Elle a au nord la Guienne, au couchant le Languedoc & le Comté de Foix, au midi les Pyrénées, qui la séparent de l'Espagne, & au couchant la mer de Gascogne. Cette province peut avoir 50 lieues le long des Pyrénées qui est sa plus grande longueur. Elle est arrosée d'un très grand nombre de rivières, dont les principales sont l'Adour, & une partie de la Garonne. L'air y est tempéré & le terroir fertile en grains, en pâturages & même en vin. On divise la Gascogne en haute & basse, qui comprennent 11 contrées. La Haute Gascogne est au levant. Elle renferme le Couserans, le Comté de Comminges, & celui d'Armagnac, qui a sous soi les pays de Rivière, d'Astarac, de Gaure & la Lomagne. La Basse Gascogne est au couchant ; & elle comprend le Condomois, la Gascogne propre, ou la Chalosse, les Landes, la terre de Labour, la Basse-Navarre, le Vicomté de Soule, le Béarn & la Bigorre. Les principales villes de la Gascogne sont Auch, S. Sever, Condom, Dax, Bayonne, S. Palais, Mauléon, Pau, Tarbe, S. Bertrand & S. Lizer.
     
Gastier
  T. n.m. Terme de Coutumes, qui signifie la même chose que Messier. Celui qui est commis pour la conservation des vignes & des autres fruits, qui doit empêcher qu'ils ne soient gâtés.
   
Gastine
 

T. n.f. C'est un petit pays du Poitou, en France. On le met vers les sources de la Toue, entre les villes de Niort, de Fontenay & de Partenay ; mais on en ignore les bornes. On l'appelle aussi Gâtinois, mais ce nom se donne plus ordinairement au pays dont on parle au mot GÂTINOIS.

     
Gâtine
 

T. n.f. Terre vaine, vague & inculte. On appelle en Poitou, Berri & autres Provinces, gâtine, ce qu'on appelle en Guienne Landes, un pays étendu, désert & stérile. C'est ce qui a donné autrefois le nom au Gâtinois dont on parle au mot gâtinois.

   
Gâtinois
 

T. n.m. Nom propre d'une contrée de France Le Gâtinois comprend le petit pays de Puisaye. Elle a au nord l'Île de France, au couchant la Beauce, l'Orléannois & le Berri ; au midi le Nivernois, & au levant la Champagne, & la Brie. Montargis en est la ville capitale, on y met aussi dans les Cartes Estampes, Gien, Briare, Cosne & Châtillon sur le Loing. Baudrand étend ce pays jusqu'à la Seine, en y comprenant Nemours, Moret & Milly, qui ont été unies au gouvernement de l'Île de France.
Le pays de Gâtinois est séparé de l'Hurepois par la riviere de Vernison du côté de l'occident, qui se va joindre au Loing à Montagur, & du Sénonois par la riviere d'Yonne du côté d'orient : au midi il est limité par le pays de Puisaye & l'Auxerrois, & au nord par le pays de Sologne & de Beauce. Le Gâtinois comprend les Duchés d'Estampes & de Nemours, le Comté de Rochefort. Ses villes principales sont Montargis dit le Franc, Milly, Nemours, Fontainebleau, Ferrières, S. Mathurin de l'Archaut, Château-London, Moret, Piziaux, Châtillon sur Loing, Lorris, Châteaurenard, Choisi, Malezerbe, Putiviers ou Pluviers, la Ferté-Alais, Beaune, Villeneuve la Guiard, & autres.
Il ne faut point confondre le Gâtinois, avec la Gâtine en Poitou. Le Gâtinois est médiocrement fertile, sablonneux en plusieurs endroits, mais fort agréable par ses belles forêts & ses rivieres, & abondant en bétail par l'abondance de ses belles prairies & pâturages.

     
Gaude
  T. n.f. Plante dont les teinturiers se servent pour teindre en jaune.
   
Gaudiveau
  T. n.m. Terme de Traiteur. Chair de veau hachée pour en faire un pâté. Un pâté de gaudiveau, ou de gaudiveaux. Mettre des gaudiveaux en pâte
     
Gaugier
  T. v. Terme de coutumes. Mesurer, jauger.
     
Gaule
 

T. n. f. Grande perche menue & longue avec laquelle on abat des noix, ou des pommes, pour faire du cidre. Fustis. En Normandie on fait vendange avec la gaule

   
Gaure
 

T. n.m. Nom propre de lieu. Le pays de Gaure, ou le Comté de Verdun. Contrée de la Gascogne, Province de France : elle renferme le petit pays de Lomagne, est une partie de l'ancien Comté de Fesensac, & elon quelques Géographes, le pays des Garites, ancien peuple de l'Aquitaine. Verdun en est la capitale, on y voit encore Lomagne. Ce pays est séparé du haut Languedoc par la Garonne, & il est borné ailleurs par le Comté de Cominges & par l'Armagnac, auquel il est annexé.
Le Comté de Gaure. Contrée de la Gascogne. Elle est dans l'Armagnac, vers le Condomois & la Garonne. On y voit Florence, Grenade, Sampuy & Sauvetat de Gaure. Le pays de Gaure, qui fait partie des Diocèses d'Auch & de Lectoure.

     
Gautier
 

T. n. m. Homme de bois, habitant dans les bois, factieux. De-là vient, que les gens de factions & de brigandages sont du nom ordinaire appellés Gautiers, pour montrer que ces factions sont composées de gens de bois, de paysans, de brigands, qui tenant & ravageant la campagne, font leur retraite dans les bois.

   
Gavot (pays de)
 

T. n.m. Petite contrée de Savoye, dans le Chablais, dont elle est la partie orientale, le long du lac de Genève.

     
Gayve
  T. adj. Terme de la Coutume de Normandie, où on appelle choses gayves, les Épaves, les choses égarées, délaissées, abandonnées, qu'aucun ne reclame pour siennes. On disoit autrefois gayver, pour dire, Délaisser.
   
Gazette
 

T. n.f. Petit imprimé, cahier, feuille volante, qu'on débite toutes les semaines, qui contient des nouvelles de toutes sortes de pays. Gazette de France, de Hollande, d'Angleterre, de Flandres, de Brusselles, &c.

La gazette, que la pluspart des gens regardent comme peu de chose, est un des plus difficiles ouvrages qu'on ait entrepris de nos jours. Il demande une connoissance fort étendue de notre langue & de tous ses termes, une grande facilité d'écrire, & de narrer nettement & en peu de mot. Il faut pour bien faire la gazette, sçavoir parler de la guerre sur mer & sur terre, & ne rien ignorer de ce qui regarde la Géographie, l'histoire du temps, & celle des familles illustres, la Politique, les intérêts des Princes, le secret des Cours, les moeurs & les coutumes de toutes les nations du monde. Il n'y a point d'ouvrage qui puisse servir davantage à instruire les jeunes gens qui entrent dans le monde, qu'une gazette bien faite & bien écrite.
On appelle figurément Gazette, une femme qui sait toutes les nouvelles de son quartier, & qui les va débiter en tous les lieux de sa connoissance. En ce sens, il ne se prend qu'en mauvaise part.

   
GEDCOM
  "Genealogical Data Communication". Format normalisé de fichier de données facilitant le passage d'un logiciel de généalogie à l'autre
     
Gendarme
 

T. n.m. Cavalier armé. Il se dit particulièrement des Gendarmes du Roi, ou de la Reine, &c. qui ont succédé aux Hommes-d'armes des anciennes Compagnies d'Ordonnances qui étoient armés de toutes pièces, & qu'on appelloit Gendarmes. Maintenant les Compagnies des Gardes du Corps, Mousquetaires, & des Chevaux-legers de la Maison Royale, tiennent rang de Gendarmes, & sont réputés du Corps de la Gendarmerie.
Les grands Gendarmes sont des Gentilshommes qui forment une compagnie d'environ deux cents cinquante, pour garder la personne du Roi. Ils ont le Roi pour Capitaine, & aujourd'hui M. le Prince de Rohan pour Capitaine-Lieutenant. Quand le Roi marche avec toutes les troupes de sa maison les Gendarmes ferment la marche. Gendarmes se dit proprement de cette compagnie de la Garde du Roi dont les Maîtres servent par quartier. Quelques-uns écrivent Gendarmes au pluriel, quelques autres écrivent Gend'arme. Capitaine-Lieutenant des Gendarmes est l'Officier qui les commande sous le Roi, & qui a sous lui deux Soû-Lieutenans, trois Enseignes, trois Guidons, & d'autres Officiers. La dévise des Gendarmes sont des foudres qui tombent du Ciel, avec ce mot, Quo jubet iratus Jupiter, Où Jupiter en colère ordonne. Les Gendarmes peuvent se démettre ou disposer de leur place en faveur d'un autre. Pour les autres Compagnies, qui ne sont pas de la Garde du Roi, on ajoute de la Reine, de M. le Dauphin, & l'on dit Gendarmes de la Reine, Gendarmes de M. le Dauphin, &c. Et l'on dit au singulier, Un Gendarme, Un Gendarme de la Reine, un Gendarme de M. le Dauphin, &c.
Gendarme, se dit aussi de toutes sortes de gens de guerre. Voilà un beau Gendarme, c'est un bon Gendarme. Les Gendarmes ont bien causé de mal dans cette Paroisse.

     
Gendarmerie
 

T. n.f. Est la Cavalerie, & particulièrement celle de la Maison du Roi. Aujourd'hui c'est un corps de cavalerie composé de 16 Compagnies qui sont, 1. Les Gendarmes Écossois. 2. Les Gendarmes Anglois. 3. Les Gendarmes Bourguignons. 4. Les Gendarmes Flamands. Ces quatre premières compagnies sont celles du Roi, il en est le Capitaine ; & l'Officier qui les commande n'est que Capitaine-Lieutenant, il en est de même des autres Compagnies, dont les Princes dont elles portent le nom, sont Capitaines. 5. Les Gendarmes de la Reine. 6. Les Chevaux-legers de la Reine. 7. Les Gendarmes de Monseigneur le Dauphin. 8. Les Chevaux-legers de Monseigneur le Dauphin. 9. Les Gendarmes de Bourgogne. 10. Les Chevaux-legers de Bourgogne. 11. Les Gendarmes d'Anjou. 12. Les Chevaux-legers d'Anjou. 13. Les Gendarmes de Berri. 14. Les Chevaux-legers de Berri. 15. Les Gendarmes d'Orléans. 16. Les Chevaux-legers d'Orléans.
Chaque Compagnie de Gendarmes, ou de Chevaux-legers, est de 76 Gendarmes, ou Chevaux-legers. Ce nombre augmente ou diminue, selon qu'il plaît au Roi : aujourd'hui ils ne sont que 35. Durant la paix on diminue le nombre des troupes. Il y a d'ailleurs une Compagnie de Gendarmes de la Garde du Roi. Elle est de 240 Maîtres.
On distingue la grande & la petite Gendarmerie. Le nom de petite Gendarmerie déplaît à ceux de ce corps, parce qu'il semble diminuer le mérite de tant de braves gens qui ont bien servi l'État en plusieurs occasions. Et puisque les Gendarmes de la Garde ne sont point du corps particulier de la Gendarmerie, on ne peut les comprendre sous ce nom, & il est inutile d'appeller ce corps la petite Gendarmerie. Les Gendarmes du Roi, les Gendarmes de la Reine, les Chevaux-legers de la Garde, &c. sont de la grande Gendarmerie.
Gendarmerie, se dit en général pour Cavalerie.

     
Gendrage
  T. n.m. Terme de coutumes. Par ce mot on entend le droit que les Seigneurs de quelques lieux ont usurpé & qu'ils prennent à raison de l'argent que portent les nouveaux mariés quand ils vont loger chez leurs beaux-parents.
   
Gendre
  Epoux de la fille
   
Généalogie
  T. n.f. Suite & dénombrement d'aïeux ; histoire sommaire des parentés & alliances d'une personne, ou d'une maison illustre, tant en ligne directe que collatérale. Dresser la généalogie de quelque personne de qualité. Combien y a-t-il de gens qui ne sont nobles, que parce qu'ils sont nés Gentilshommes, & qui auroient besoin d'avoir toujours leur généalogie en main pour faire connoître ce qu'ils sont ? Il faut prouver sa noblesse par sa généalogie, quand on entre dans des Ordres nobles & militaires, ou dans de certains Chapitres, comme Lyon, Maçon, Brioude.
   
Généalogie ascendante
  Recherche des ancêtres d'une personne
   
Généalogie descendante
  Recensement des descendants d'un individu précis (généralement un ancêtre). (dans ce cas et contrairement à la généalogie ascendante : il est impossible de prévoir le nombre de descendants)
     
Généalogiste
 

T. n.m. Faiseur de généalogie ; savant, en généalogie, qui écrit des histoires de généalogie. Les Généalogistes ont fait plus de nobles que le Roi. Les Gentilshommes ruinés deviennent Nouvellistes & Généalogistes.
On dit en proverbe, Il ment comme un Généalogiste.

     
Générale
  T. n.f. Terme de Guerre. Il se dit d'un certain signal donné par le Tambour, pour faire partir tel corps d'Infanterie que ce soit. Quand les Régimens sont en marche, & qu'ils vont de ville en ville, on bat la générale, pour les faire assembler & partir.
     
Générale
  T. n.f. Dans quelques congrégations religieuses de filles, on donne ce nom à la Supérieure de toute la congrégation.
   
Génération
  Désigne les personnes qui ont un même degré de filiation par rapport à un ancêtre commun. Désigne également l'intervalle (le nombre de rang) qui sépare deux individus (environ 25/30 ans en moyenne entre deux générations). Entre un grand-père et son petit-fils, il y a deux générations
     
Genestrolle
  T. n.f. Plante qui vient naturellement & sans culture qui sert aux teinturiers à teindre en jaune.
   
Genetin
  T. n.m. C'est une sorte de vin blanc qui vient d'Orléans. Nous avons bu de bon génetin
   
Génétique
  Science des caractères héréditaires d'un individu liés aux gènes
   

Gens sans aveu

  Individus ne disposant pas de personnes respectables capables de se porter garantes pour eux : clochard, vagabond.
     
Gerbée
 

T. n.f. Botte de paille à demi-battue, où il reste encore quelque grain propre à nourrir des bestiaux. Gerbée de froment.

     
Gerber
 

T. v. Les Marchands de vin, qui ont quantité de muids dans leurs caves, se servent de ce mot pour signifier, Mettre les pièces de vin les unes sur les autres en manière de gerbes. A moins qu'on ne gerbe ces quarts, ces feuillettes, ces muids, on ne les pourra arranger tous dans cette cave.

   
Germain
  A l'origine, désigne les enfants nés des mêmes père et mère (frères germains, opposés à utérins et à consanguin). Puis, qualifie couramment les cousins qui ont au moins un aïeul en commun (cousins germains).
     
Germoir
 

T. n.m. L'orge germée doit être portée au cellier, qu'on appelle le germoir, où elle demeure étendue jusqu'à ce que le germe en sorte de chaque grain, de la longueur de quatre à cinq lignes. On la fait sécher ensuite dans un bâtiment couvert qu'on appelle la touraille, sur un plancher à claire voie, & dont les ouvertures sont couvertes de grandes pièces d'étoffe de crin de cheval.

   
Gévaudan
  T. n.m. Nom d'une contrée de France. Elle est une des trois parties des Sévénes. Elle est bornée au levant par le Vivarais & par le Velay, au nord par l'Auvergne, au couchant par le Rouergue, & au midi par le Bas-Languedoc. Le Gévaudan a retenu le nom de ses anciens habitans, qu'on appelloit Gabali, ou Gabales. C'est un pays assez fertile, quoique fort montagneux. Les rivières de Tarn, de Lot, & d'Allier, y ont leurs sources, & ses lieux principaux sont, Maurenge & Mende, capitale.
   
Gex
 

T. n.m. Nom propre de Contrée. Le pays ou le Bailliage de Gex. Petit pays de France, borné au nord par la Franche-Comté, au levant par le pays de Vaud, & par le Lac de Genêve, au midi par la petite République de ce nom, & par la Savoye, dont le Rhône le sépare, & au couchant par le Bugey, sous lequel il est souvent compris. Ce pays qui a dépendu des Ducs de Savoye, fut cédé à la France l'an 1601. Il n'y a rien de considérable que la ville de Gex, nommée en Latin Gesium.

   
Gibbecière
  T. n.f. Vieux mot qui signifioit autrefois une bourse large qu'on mettoit au-devant du ventre. Maintenant elle n'est en usage que parmi les charlatans qui font plusieurs tours de passe-passe, qu'on appelle tours de gibbecière. Ils ont plusieurs petites machines & inventions qu'ils tirent de leur gibbecière.
     
Giberne
  T. n.m. Espéce de sac qui sert aux grenadiers à mettre des grenades. Ils la portent comme le fourniment. Ils ont aussi comme les autres soldats, une cartouche contenant de 18 à 20 charges.
   
Gibet
 

T. n.m. Lieu destiné pour éxécuter les criminels, ou le lieu où on expose leurs corps au public. Mener au gibet. Montfaucon est le gibet de Paris. Les fourches patibulaires sont aussi des gibets, qui ont diverses marques, ou nombre de piliers, suivant la qualité des Justices. On appelle la potence particulièrement le gibet. Voilà un méchant homme, qui a la mine de mourir au gibet. La fausse monnoie conduit au gibet.

     
Gigante
  T. n.f. Grande figure qui se met à l'arrière des galères.
   
Gilles
  T. n.m. Ce mot en langage populaire a quelque chose de méprisant, & signifie un mais, un benêt, un badaud. Cela vient de ce que dans les farces & les Comédies des Foires, celui qui fait le personnage de niais & d'imbécille, se nomme Gilles.
   
Gimblette
  T. n.f. Petite pâtisserie ronde fait en forme d'anneau, dure & sèche, & ordinairement parfumée.
   
Ginguet
  T. n.m. Petit vin qui n'a ni force, ni agrément au goût, mais qui est extrémement verd. Tout le vignoble d'Ivry, de Vitry, &c. ne produit que du ginguet, du vin à faire danser les chévres. C'est apparemment de ce nom qu'on appelle à Paris Guinguettes les petits Cabarets des environs de Paris, où le peuple & les artisans vont se divertir, surtout les jours de fêtes.
   
Glacière
  T. n.f. Lieu sous terre & bien fermé où l'on serre l'hiver de la glace pour la conserver pendant l'été.
     
Glanage
  Action de glaner, soit ramasser les épis épars & négligés dans un champ moissonné. Les coutumes de Melun & d'Etampes défendent aux laboureurs, fermiers & à tout autre de mettre par eux leurs gens ou serviteurs, leur bétail dans les champs ; ni d'empêcher en quelque manière que ce soit le glanage, sinon 24 heures après que les gerbes auront été enlevées, à peine de confiscation de leur bétail & d'amende arbitraire.
     
Glandée
  T. n.f. Abondance de gland, la recolte du gland. On a vendu cette année 500 écus la glandée de cette forêt. On comprend sous le nom de glandée non seulement le gland, mais aussi les autres fruits des forêts.
     
Glui
 

T. n.m. Grosse paille de seigle dont on couvre les granges, & les maisons des paysans en plusieurs Provinces. Il faut douze nombres de glui pour réparer la couverture de cette bergerie ; c'est-à-dire, douze douzaines de gerbes de cette paille. On se sert aussi de glui pour lier les gerbes dans la moisson. Les Normands & Champenois prononcent glu.

     
Gobelins
 

Lieu du Fauxbourg S. Marceau à Paris, où l'on fait plusieurs teintures, & sur-tout de l'écarlate fort belle, à cause d'une vertu particulière de la rivière de Biévre, qui y passe.
L'Hôtel des Gobelins est aussi le lieu des Manufactures Royales à Paris. Les tapisseries les plus estimées sont celles des Gobelins. Cet Hôtel a pris son nom d'un excellent teinturier en laine appellé Gilles Gobelin, & non pas Jean, comme dit Corneille au mot Biévre, qui l'occupoit sous François I. C'est lui qui trouva le secret de teindre la belle écarlate que l'on y teint encore, & fit bâtir une maison qu'on appella la folie Gobelin. Les Gobelins sont remplis aujourd'hui des plus habiles ouvriers de l'Europe en Teinture, en Tapisseries, en Orfévrerie, en Peinture & en Sculpture, en Marqueterie, sous la direction du Surintendant des bâtimens. Ils ne travaillent ordinairement que pour le Roi. Le Roi y loge aussi des Peintres, des Graveurs, &c. On dit écarlate des Gobelins, Tapisserie des Gobelins.

     
Gobeur
  T. n.m. On nomme ainsi sur la rivière de Loire les forts & compagnons de rivière qui servent à la charge, décharge ou conduite de bateaux
     
Gord
 

T. n.m. Construction faite de pieux fichés dans une rivière pour y étendre des filets, & y prendre du poisson. On défend les gords qui nuisent à la navigation.

   
Goître
  T. n.m. Terme de Médecine. Enflure fort grosse qui vient à la gorge, ou grosse tumeur qui se produit au-devant du col ; elle est molle, pendante & mobile. On guérit cette maladie en fondant la tumeur avec l'emplâtre Diabotanum, ou en l'extirpant. Quelques-uns écrivent Goêtre, mais on doit écrire & prononcer goître, gouêtre. Les habitans des Alpes sont sujets aux goîtres, à cause des neiges fondues qui rendent les eaux qu'ils boivent mal-saines.
     
Goué
 

T. n.m. Outil dont se servent les Bucherons pour couper le bois, les vignerons pour éguiser les echalas. C'est une espèce de grosse serpe. Ce mot n'est pas seulement usité aux environs d'Auxerre, comme le dit Liger, il l'est en Berri, & en d'autres Provinces

   
Gouelle
 

T. n.f. Nom propre d'une petite contrée de l'Île de France au nord-ouest de la ville de Meaux, & dont les bornes sont aujourd'hui inconnues. Le bourg de Dammartin en est le lieu principal, & on l'appelle quelquefois Dammartin en Goëlle.

     
Goujat
 

T. n.m. Valet de soldat. Les goujats font plus de désordre que les maîtres dans un village. Il y a aussi dans les atteliers des goujats qui sont des valets de Maçons, qui portent l'oiseau chargé de mortier.

     
Gouléeur
  T. n.m. Dans quelques coutumes on joint ce mot à celui d'arpenteur. Les arpenteurs & gouléeurs sont ceux qui font les arpentages & mesurages.
     
Goureur
  T. n.m. Ceux qui falsifient les drogues en les mêlant de mauvais ingrédiens. C'est le nom que l'on donne ordinairement à ces petits Epiciers qui courent la campagne, & qui distribuent dans les villages du poivre, du gingembre & autres épiceries.
     
Gourmette
 

T. n.m. Terme de Marine, Valet de navire qui sert à toute sorte de travail tant dedans que dehors, spécialement à nettoyer le vaisseau, à tirer la pompe, à haler sur les cordes, sans aller au gouvernail, ni en haut.
Sur les rivières on appelle Gourmette, le garde que les Marchands mettent sur des bateaux pour la conservation de leurs marchandises : ce qui leur est permis par les Ordonnances de la ville.

   
Grabataire
 

T. n.m. Terme de Liturgie & d'Histoire Ecclésiastique. On appelloit autrefois Grabataires ceux qui différoient à recevoir le baptême jusques à la mort, & qui ne le recevoient que lorsqu'ils étoient dangereusement malades, & sans espérance de vivre plus long-temps.

     
Graduel
  T. n.m. On donne le nom de graduel au livre d'église où les messes sont notées en plain chant, comme on appelle antiphonier le livre où sont notées les matines, laudes, & autres heures canoniales.
     
Grainetier
  T. n.m. Marchand de grosses graines, comme blé, avoine, &c.
     
Grainetterie
  T. n.f. Commerce des grains, des graines, & des légumes secs, en détail et à petites mesures.
     
Grainier
  T. n.m. N'est pas seulement un Marchand de graines, mais encore un Marchand de grains en détail, & à petite mesure. Les Grainiers ne peuvent entrer aux marchés de Paris qu'après certaines heures, ni enlever plus de six septiers d'avoine & deux septiers d'autres grains. On dit Grainiers & Grainières.
Grainier, est le Marchand de graines, tant potagères que fleurs, & Grainetier est le Marchand des autres grosses graines
   
Grains
  Ensemble des céréales produites sous l'ancien régime tandis que les "bleds" ne désignent que les céréales panifiables. La part des grains dans l'alimentation des ménages est considérable et le pain peut représenter plus de la moitié de leur salaire. Ils constituent souvent une véritable obsession pour les populations qui craignent les disettes et famines, et pour le pouvoir royal qui lui, craint les révoltes frumentaires si fréquentes sous l'ancien régime.
     
Grainer
  T. v. Terme de Coutumes. Mettre les porcs dans les bois pour la paisson, ou à la glandée.
     
Grairie
 

Terme des Eaux & Forêts. Partie d'un bois qui est possédé en commun. Il en est fait mention en la pluspart des articles de la nouvelle Ordonnance des Eaux & Forêts.

     
   
Graisivodan
 

T. n.m.Nom propre d'un Territoire de France, Bailliage de Grenoble. Contrée de France, située dans le Dauphiné, & bornée au nord par la Savoye, au couchant par le Viennois & par le Valentinois : au midi par le Diois & le Gapençois ; & au levant par l'Ambrunois & par le Briançonnois. Ce pays est assez étendu ; mais il est fort montagneux, particulièrement vers le levant. Il est baigné par l'Isère, la Romagne & le Drac ; ses principaux lieux sont la petite ville nommée le Bourg-d'Oysans, Grenoble, capitale du Bailliage & de toute la Province, le fort de Barraux, les Bourgs de Pont en Royans, de Vif, de Mens, de Corp & de Vizile, & la grande Chartreuse, Chef de son Ordre.

   
Grammaire
 

T. n.m. Art qui enseigne à bien parler, c'est-à-dire à bien exprimer ses pensées par des signes que les hommes ont institués.

   
Grammatiste
 

T. n.m. Celui qui enseigne aux enfans les principes des langues.

     
Grange
 

Lieu où on serre & où on bat les blés. La travée du milieu de la grange est l'aire où on bat les grains ; les autres sont pour les tas où on les serre.
Grange, en plusieurs Provinces de France, se prend pour toute une métairie. Villa. Je m'en vais à ma grange, c'est-à-dire, à ma maison des champs.

   
Grangeage
 

Manière de donner une terre à ferme, ou à louage. La donner à grangeage, c'est la donner à un laboureur pour la cultiver, à condition de partager avec lui les fruits qu'elle produira.

     
Grangier
 

D'autres disent Granger. Métayer qui a soin de recueillir les grains, & de les serrer dans la grange.

     
Grayer
  T. n.m. Dans quelques coutumes on appelle grayers ceux qui ont charge de prendre garde aux eaux, aux étangs.
     
Greffier
 

T. n.m. Officier qui tient un Greffe, qui garde les depôts des actes de Justice, qui en délivre les expéditions. Le Greffier en chef, est celui qui signe les expéditions des arrêts, sentences, & autres actes.

     
Grégeois
 

T. n.m. Epithète qu'on donne au feu d'artifice dont se sont servis les Anciens du moyen âge pour jetter sur les ennemis, avant que la poudre à canon fût inventée. Anciennement on disoit Grégeois pour les Grecs. Le feu Grégeois étoit un feu d'artifice qui brûloit dans l'eau. Il fut inventé par un nommé Callinique, la seconde année de l'Empire de Constantin Pogonat, pour brûler les vaisseaux des Sarrazins, qui cette année-là s'établirent à Cyzique, d'où ils venoient attaquer Constantinople.

   
Grégue
  T. n.f. Haut de Chausses qui serre les fesses & les cuisses que tous les hommes portoient au siècle passé. Les pages ont porté plus longtemps que les autres des grégues sous le nom de trousses ou de culottes. Ainsi le mot de grégues n'est plus en usage que dans le style burlesque.
     
Grêler
  T. v. En termes de Gabelle, on appelle grêler, la maniére dont le sel tombe de la tremuie dans le minot ou autre mesure, lorsqu'on fait la livraison au peuple dans les greniers à sel. Il y a deux grilles de fer, au bas de la tremuie qui empêchent le sel de tomber trop pesamment dans les mesures. Les amineurs ou mesureurs ont soin d'arrêter le sel de la tremuie avec une douille, lorsque le minot est plein, & de le rader sur le champ, parce que s'ils laissoient grêler long-temps, cela fouleroit le sel, & l'on auroit meilleur poids. Quand ils veulent favoriser quelqu'un, ils laissent grêler un peu de temps. Lorsque le Receveur voit grêler trop long-temps, il fait rejetter le sel sur la masse & l'on remesure de nouveau. On appelle aussi grêler, lorsque le minot est si plein, qu'il en tombe des grains tout autour, & par le Réglement le peuple doit être livré à minot grêlant, c'est-à-dire, que le mesureur ne doit pas rader la mesure, qu'elle ne grêle, c'est-à-dire, qu'il n'en tombe des grains par-dessus les bords.
     
Grenadier
  T. n.m. C'est un soldat qui a une gibbecière appelée grenadière pleine de grenades qui se jettent à la main. Il y a des Compagnies de Grenadiers à pied, & une de Grenadiers à cheval, qui marche à la tête des Gardes du corps du Roi dans les armées, & dans le service de la guerre, mais ils ne font pas le service de garde pour la personne du Roi comme les Gardes du corps. Chaque Compagnie des Gardes avoit autrefois dix Grenadiers, & celles des autres Régimens cinq. Cette disposition change selon la volonté du Roi, & aujourd'hui il y a dans le Régiment des Gardes trois Compagnies entières de Grenadiers, qui marchent à la tête de tout le Régiment. En temps de guerre elles servent tous les ans en campagne, & ne roulent point comme les trente autres Compagnies. Dans les autres Régimens il y a une Compagnie de Grenadiers par bataillon.
     
Grenage
 

T. n.m. Terme en usage dans les moulins où se fabrique la poudre à canon. Il signifie l'action avec laquelle le Poudrier forme le grain de la poudre à canon.

     
Grenetier
  T. n.m. Marchand qui vend des grains en détail, même du foin, de la paille, de la farine, du son, &c. Dans leurs Lettres on les appelle Greniers. On distingue Grenier & Grenetier.
Grenetier, c'est chez les Célestins celui qui a soin des grains, & des fermes du Monastère. Le Grenetier rend compte une fois l'année au Supérieur.
Officier subalterne qui juge en première instance des differends & malversations qui arrivent sur le débit & transport du sel. L'appel de leurs Jugemens se relève à la Cour des Aides. Il y a des Grenetiers anciens, alternatifs & triennaux.
     
Grenier
 

Lieu où on serre, où l'on garde les grains battus ; & on le dit aussi des lieux où on serre les foins & autres provisions.

     
Grénier
 

T. n.m. C'est ainsi que l'Ordonnance de Paris appelle celui ou celle qui vend toutes sortes de grains. Les Maîtres Grêniers ne se pourront servir, pour leur grain, que de mesures étalonnées. Ord. de Paris. Cependant le peuple dit Grenetier. D'autres appellent Grênier, celui qui vend les menus grains, & Grenetier, celui qui vend les plus gros, comme le bled, &c.

   
Grenier à sel
 

On appelle Grenier à sel, le lieu où on serre, & où on débite le sel au nom du Prince. Il y a des greniers d'impots, & des greniers volontaires. C'est encore la Jurisdiction qui est établie pour juger des différens qui arrivent, & des malversations qui se commettent sur le transport, ou le débit du sel, & pour les droits du Roi. C'est Philippe VI. dit de Valois, qui en 1331. établit les greniers à sel, & qui obligea le premier les peuples de certains pays à prendre du sel en ces greniers.
Grenier se dit aussi d'une armoire où les marchands greniers ou grenetiers mettent leurs grains

   
Grenoble
 

T. n.f. Nom propre d'une ville de France. Dans les anciennes Notices, Grenoble est la troisième des 14. villes de la Province de Vienne. Quelques-uns ne la mettent que la quatrième. C'est la capitale du Dauphiné, située sur l'Isère, près du confluent du Drac, à huit lieues de Chamberi, & à dix ou douze de Die, de Valence, de Romans & de Vienne. Grenoble est jointe par deux beaux ponts de pierre à celle de St Laurent, qu'on prend ordinairement pour une partie de Grenoble. Elle est médiocrement grande, assez bien bâtie, fort peuplée & riche. Elle est le siége du Bailliage du Graisivaudan, & du Parlement du Dauphiné. Elle a une Cour des Comptes, une des Monnoies, une des Trésoriers de France, & elle avoit autrefois une Chambre de l'Édit, composée de Juges, en partie Catholiques-Romains, & en partie Protestans, qui jugeoient toutes les affaires où les Protestans étoient intéressés. Il y a aussi un Évêché, dont l'Évêque qui porte le titre de Prince de Grenoble, est suffragant de Vienne. On compte dans cette ville dix-huit à vingt couvents d'hommes, ou de filles. Grenoble a quelques fortifications, une petite citadelle dans son enceinte, & un château au haut de la montagne qui la domine, d'où l'on a tiré, jusqu'à la rivière d'Isère, une muraille d'environ une lieue de long, flanquée de plusieurs tours, qui ne sont pas aujourd'hui des fortifications considérables ; Grenoble est trop dominée pour pouvoir être fortifiée.
On voit entre la ville & le château de Grenoble, sur la pente de la montagne, une des merveilles du Dauphiné ; c'est la Tour sans venin. On prétend qu'aucune bête vénimeuse n'y peut vivre ; mais il y a beaucoup d'apparence, qu'on ne l'auroit pas laissé tomber en ruine, si ce qu'on en dit étoit une vérité, & non pas une erreur populaire.

     
Gresserie
 

T. n.m. Prononcez graisserie. Pierres de grès, & ouvrages faits de grès. Les maisons du Gâtinois sont bâties de gresseries. Les cruches, les pots à beurre, sont ouvrages de gresserie.

     
Gribanne
  T. n.f. bâtiment de mer depuis trente jusqu'à soixante tonneaux, qui a un grand mât avec son hunier, une misaine & un beaupré.
     
Gribarnes
  T. n.m. Grands bateaux dont on se sert sur la rivière de Somme de St Valléry jusqu'à Amiens
     
Gribouri
  T. n.m.La vigne a trois dangereux ennemis dont on a bien de la peine à la garantir : ce sont le Gribouri, la bèche & le limaçon. Le Gribouri est un scarabée de la couleur & de la figure du petit hanneton ; mais beaucoup plus petit. Il passe l'hiver en terre, attaché au pied des ceps, sur-tout des jeunes vignes, dont il ronge les racines les plus tendres, & les fait souvent périr. Il sort de terre en Mai, & se jette sur le feuillage. Il s'en nourrit & pique les boutons à fruits & les jeunes jets ; ce qui fait souvent mourir tout le nouveau bois. On donne utilement le change au Gribouri en semant des fèves en plusieurs endroits de la vigne, & en bonne quantité. Il quitte la vigne pour ce nouveau feuillage, qu'il est facile de multiplier en peu de tems....On l'appelle Ecrivain en quelques lieux.
   
Grille de feu
 

T. n.f. Se dit des chênets attachés par une barre de fer, qu'on met dans les âtres entre deux chênets, pour soutenir les tisons, & faire mieux brûler le bois.

   
Grimace
  T. n.f. Boite couverte d'étoffe dont les dames se servent à leur toilette & au couvercle de laquelle il y a une pelotte pour mettre des épingles.
   
Grimoire
  T. n.m. Livre, dans lequel on prétend qu'il y a des conjurations propres pour faire évoquer infailliblement les Démons.
Grimoire, se dit aussi de tout livre ou écrit obscur, & en galimatias, où on n'entend rien. Il faudroit être bien habile homme pour entendre le grimoire de ce Chymiste.
   
Grippe
 

T. n.f. Fantaisie, passion, inclination prédominante & forte. Ce Gentilhomme ne se contente pas des chevaux qui lui sont nécessaires, il a la grippe d'avoir toujours un grand nombre des plus beaux chevaux de France. Ce Curieux s'est ruiné en tableaux, c'étoit-là sa grippe. Cet homme ne sait rien, cependant il fait beaucoup de dépenses en livres, il amasse une fort belle bibliothéque ; voilà sa grippe. Un tel achette une Charge de Conseiller au Parlement à son fils ; c'est la grippe des gens d'affaire. On veut passer pour homme de qualité, c'est une grippe. C'est la grippe du siècle où nous vivons.
On appelle grippe, une passion forte, apparemment parce qu'elle nous saisit, nous prend, nous entraîne, se rend maîtresse de l'esprit & du coeur. Du reste, ce terme est bas, & n'est bon que dans la conversation & le style familier.

   
Grippe sou
 

T. n.m. nom burlesque qu'on a donné à de pauvres bourgeois qui gagnent leur vie à aller recevoir à l'Hôtel de ville les rentes pour autrui. On les appelle grippe-sou, à cause du sou pour livre qu'ils retiennent par leurs mains pour leur salaire.

   
Grisaille
 

T. n.f. Peinture faite de blanc & de noir, que les Peintres appellent autrement clair-obscur, de l'Italien chiaroscuro.
En terme de perruquier, on appelle encore grisaille, un beau mélange de cheveux blancs & bruns pour les perruques. C'est un assemblage qui fait une fort belle couleur claire, qui ne change point & se conserve fort longtemps.

   
Grivoise
  T. n.f. Sorte de tabatière faite en manière de rape pour réduire en poudre le tabac qui est en rouleau ; ces sortes de tabatières sont venues de Strasbourg en 1690. sans doute parce que les soldats, ou grivois s'en servent, & depuis sont devenues fort à la mode, même parmi les gens de Qualité & les personnes les plus sérieuses.
Grivoise, est aussi une fille libre, qui vit en débauche avec les grivois, les Soldats, ou les gueux.
     
Gros de Naples
 

En termes de Marchands, Gros de Naples, ou Gros de Tours, est une étoffe de soie dont le grain est croisé, & qui paroît gros & enflé. On le faisoit venir autrefois de Naples : maintenant on en fait d'aussi beaux à Tours. C'est une espèce de moire.

     

Grosse

 

T. n.f. Copie originale d'un acte judiciaire ou notarié destinée à être remise au client, écrite lisiblement & sans abréviations. Synonyme d'expédition.

     
Grosse aventure
 

T. n.f. Terme de Marine & de Commerce, La grosse aventure se nomme autrement Bodémerie. On l'appelle aussi contrat à la grosse, ou à retour de voyage. C'est une convention entre deux particuliers, dont l'un envoie des effets par mer & reçoit une somme d'argent de l'autre, à condition de la lui rendre avec un certain profit en cas de bon voyage, & de ne rien payer si les effets périssent. Les contrats à la grosse qui se font dans le commerce de mer, ne sont assignés que sur le corps & la quille du vaisseau, & sur sa cargaison. Ces obligations à la grosse aventure, qu'on appelle autrement à retour de voyage, sont des contrats par lesquels un Maître de navire emprunte de l'argent à un gros intérêt, pour mettre son vaisseau en mer, & faire un voyage ; si le vaisseau revient du voyage, les deniers prêtés sont rendus & payés au créancier, principal & intérêts stipulés : mais si le vaisseau périt, l'obligation est éteinte, & le débiteur ne paye ni principal, ni intérêts ; ainsi tous contrats à la grosse demeurent nuls par la perte des effets sur lesquels on a fait le prêt, pourvu qu'elle arrive par cas fortuit dans le temps, & les lieux de risque, suivant l'Ordonnance de la Marine.

     
Grosserie
 

T. n.f. Ce sont les gros ouvrages que fabriquent les Maîtres Taillandiers-Grossiers.

     

Grossier

 

T. n.m. Qui vend des marchandises en gros. En ce sens il ne se dit point au féminin. Un Marchand grossier d'épiceries.
Grossier, se dit aussi entre les Horlogers, d'un Ouvrier qui ne fait que de la grosse besogne ; comme des horloges de ville, &c.

     
Grossoyer
  T. v. Mettre en grosse quelque acte ou procédure de Justice. Le Clerc d'un Avocat a cinq sols par rôle pour grossoyer des écritures. Un Sécretaire de Conseiller pour grossoyer un procès verbal. Un Notaire grossoye une obligation, un contrat, tantôt en parchemin, quand on les veut faire éxécuter ; tantôt en papier, quand on n'en veut que produire une expédition.
     
Gros fruits
 

Gros-fruits, sont les blés, les vins, les foins & autres choses semblables.

   
Group
 

T. n.m. se dit des paquets d'or ou d'argent en espéces, que les Marchands & Négocians s'envoient les uns aux autres par la Poste, par le Messager, ou par quelque autre commodité. Ainsi l'on dit en écrivant à son Correspondant ; Je vous envoie par une telle voie un group de quinze cents louis dont vous m'accuserez la réception, c'est-à-dire, un paquet où est contenu ce nombre de Louis d'or.

     
Gru
 

T. n.m.Vieux terme des Eaux & Forêts, qui signifie les fruits sauvages qui se trouvent dans les forêts, qui se grugent par les cochons, ou autres bestiaux qu'on y nourrit, comme sont le gland, la faine, les châtaignes, pommes & poires sauvages, qui s'afferment sous le nom de gru par le Gruyer.

     
Gruage
 

T. n.m. Terme de Coutumes. Manière de vendre & exploiter les bois. La coutume de gruage est celle, selon laquelle il faut mesurer, arpenter, laier, crier & livrer le bois.

     
Gruau
 

T. n.m. Farine d'avoine séchée au four, & moulue en certains moulins faits exprès, dont on sépare le son sans bluteau. On fait de la bouillie excellente avec le gruau, en le faisant cuire dans du lait, & fort lentement. Il est fort sain, & il entretient le teint frais.
Il y aussi du gruau d'orge. Le gruau d'avoine est plus nourrissant que le gruau d'orge, ou orge mondée, & il restaure dans les maladies de consumption.
En quelques lieux on dit gruel & grut : & on le prend aussi pour toutes autres choses pilées grossièrement, c'est-à-dire, réduites en grain.
Gruau, est aussi du gros pain bis de Boulanger, fait de farine dont on n'a pas ôté le son.

     
Gruerie
 

T. n.f. Petite Jurisdiction de campagne, où se font les rapports des moindres délits commis dans les forêts, pour les juger en première instance, & qui est subalterne à l'égard des Maîtres particuliers des Eaux & Forêts qui sont dans les villes.
Gruerie, se dit encore de la maison du Gruyer, & du lieu où s'exerce la jurisdiction appellée gruerie.
C'est aussi un droit en vertu duquel le Roi a part à la vente des forêts dans son Royaume ; un certain droit que le Roi prend en quelques forêts de son Royaume, comme le tiers & danger en Normandie, ainsi que dit Chauffour en son Traité des Eaux & Forêts. Mais Chopin dit que c'est seulement une Jurisdiction que le Roi a sur les bois des particuliers, dans lesquels il établit des Juges & des Gardes pour leur conservation ; en sorte que les Maîtres ne les peuvent faire couper qu'avec les solemnités requises pour les bois qui sont en tiers & danger, & que l'amende des délits appartient au Roi qui les fait garder, quoiqu'il ne prétende rien au fonds. Quelques Auteurs appellent aussi cela, droit de gruage.
Le Droit de gruerie dans son origine ne se levoit pas seulement sur les bois, mais aussi sur les terres labourables, sur ce qui vient des forêts, comme le charbon, d'où vient que le droit qui revient au Roi sur le charbon s'appelle gruerie de charbon.

   
Grumer
 

T. v. Terme de Coutumes. Les bêtes grument, lorsqu'il paroît par leur fiente qu'elles ont mangé des raisins dans les vignes. Les bêtes qui grument son confisquées dans quelques Provinces.

     
Gruyer
 

T. n.m. Est un Officier subalterne qui juge en première instance des délits & malversations qui se commettent dans les forêts. On l'appelle quelquefois Verdier & Forétier, Châtelain, Concierge, Maître-Sergent. Les Gruyers sont établis dans la campagne en des lieux éloignés des maîtrises. Ils ont pouvoir de juger jusqu'à six livres, & l'appel de leurs jugemens se rélève pardevant les Maîtres particuliers. Un Gruyer qui n'avoit guère de pratique, prétendoit que quand on avoit donne des coups de bâton à un homme, il en devoit connoître, parce que le bâton se tiroit des forêts ; & par la même raison, que lorsque l'on jettoit de l'eau sur quelqu'un par la fenêtre sans crier gare, cela le regardoit encore.
Ce mot vient du gru, ou fruit des forêts, dont le Gruyer doit avoir le soin, selon l'avis de Pithou. La Charge de Grand Gruyer de Franche-Comté étoit considérable. Les Seigneurs de Saux étoient Grand Gruyers héréditaires.
Gruyer, se dit figurément d'un homme qui est habile en son métier, en quelque profession. Il faut aller consulter ce vieux Avocat, il est gruyer en cette matière.

   
Guayer
 

T. v. Passer un ruisseau, une rivière ou un marais, qui se peuvent passer à gué & sans bateau.

   
Gué
 

T. n.m. Lieu où l'on peut passer un ruisseau, une rivière, un marais sans bateau, sans nager & sans s'embourber. Un bon Capitaine doit savoir tous les gués d'une rivière qui couvre son camp.
On dit en Normandie, & en quelques autres provinces. Le grand vé & le petit vé, près de Carentan, &c. pour dire, le grand gué & le petit gué.

     
Guêde
  T. n.f. Plante qu'on appelle autrement Pastel. Elle est de grand usage chez les Teinturiers, qui se servent du suc de cette herbe pour teindre en couleur bleu-brun. Les anciens Bretons s'en peignoient le visage pour être plus terribles en guerre, comme témoigne César.
     
Guéret
 

T. n.m. Terre qu'on avoit laissé reposer, & qu'on a fraîchement labourée pour l'ensemencer en la même année. Les guérets se lèvent en Mars. Un Fermier est obligé de lever les guérets, encore qu'il quitte sa ferme à la S. Jean, avant que les terres se puissent ensemencer.

   
Guet
 

T. n.m. Garde qu'on fait pour découvrir quelque chose, ou pour surprendre quelqu'un. Il se dit premièrement d'une personne qui espionne, & qui demeure en garde en quelque lieu pour voir ce qui s'y passe, & en donner avis. Faire le guet. Mettre un guet au clocher. Il se dit aussi de l'action par laquelle on observe, on épie ce qui se passe, ce qui se fait.
Guet, se dit aussi d'une compagnie entière qui fait la patrouille, ou d'un corps de garde qu'on pose sur des passages, soit pour empêcher les surprises des ennemis, soit pour prendre les voleurs, ou ceux qui troublent le repos de la ville. Il y a des charges qui ont le privilége d'éxemption de guet & de garde.

Mot du Guet, est une parole qui sert de signal pour discerner l'ami de l'ennemi. Il se donne par le Commandant aux Officiers ; ce qui empêche les surprises des ennemis, les communications des traîtres & espions. On change tous les soirs le mot du guet.

On le dit figurément des rendez-vous qui se donnent pour des conférences secretes, pour des entreprises amoureuses. Ce valet avoit le mot du guet, avoit l'ordre de faire entrer telles & telles personnes.
Guet, se dit chez le Roi, de ceux d'entre les Gardes du corps qui demeurent près de sa personne, pour le garder pendant la nuit.
On trouve dès la naissance de la Monarchie qu'il y avoit un guet de nuit dans chacune des principales villes du Royaume. Dans toutes les Coutumes qui prirent naissance au commencement du Xe siècle, & qui succédèrent à l'ancien droit, il est fait mention expresse de l'obligation de faire le guet, que les nouveaux Seigneurs, qui s'introduisirent alors par les inféodations, imposèrent à leurs sujets. Le calme étant rendu, il ne reste plus que la Compagnie du Guet de Paris, à l'instar de laquelle celles de Lyon & d'Orléans ont depuis été créées. Les Officiers du Guet étoient autrefois garans des vols qui se faisoient pendant la nuit, s'ils n'arrêtoient le voleur.

Archer du Guet. Garde de la Compagnie du Guet. Par arrêt du Parlement du 9 Juillet 1668. il est ordonné aux Officiers & Archers du Guet, & à tous autres de la ville de Paris d'exécuter sans délai les jugemens & les ordres du Lieutenant de Police, à peine d'interdiction, & de plus grande peine, selon l'éxigence des cas.

On appelle à Paris le Chevalier du Guet, celui qui commande à une compagnie qui fait la ronde dans les rues toute la nuit pour empêcher les vols. Il y a le guet à pied, & le guet à cheval. On appelle en Languedoc & Provence Vighier, celui qui commande au guet ; & ce mot vient de Vegghia, Italien, qui signifie veille. Nicod. Nicod se trompoit en cela, & Vighier, ou plustôt Viguier, est le Sénéchal, & ce mot vient de vicarius, comme nous le dirons en son lieu.

Guet. Nom d'un ancien droit que les Seigneurs, au moins en Bretagne, levoient sur leurs sujets.Le guet étoit la garde que les sujets étoient obligés de faire au château de leur Seigneur ; que l'on changea depuis en redevance, qui conserva le nom de guet. Le droit du guet se levoit aussi en Dauphiné.

Guet de mer, est le guet que les habitans des paroisses, bourgs & villages qui sont le long des côtes de la mer, sont obligés de faire sur ces côtes. Le guet de mer diffère de la garde des côtes, en ce que le guet de mer se fait en temps de paix & en temps de guerre, & que la garde des côtes ne se fait qu'en temps de guerre.

   
Guétable
 

T. v. Qui est sujet au guet. Sujets guétables, sont ceux qui sont obligés de faire guet & garde aux châteaux du Seigneur.

   
Guêtre
 

T. n.m. Bas de Paysan fait de grosse toile, ou de treillis, qui n'a point de semelle, mais qui couvre seulement la jambe, & tombe sur le soulier. D'autres que les Paysans portent des guêtres. On en prend quand on va à la chasse, soit à pié, soit à cheval, ou même dans un voyage, sur-tout quand il n'est pas long, & qu'il n'y a pas d'apparence de mauvais temps. Il y a des guêtres de coutis, ou de toile, qui sont propres.

   
Gueuse
  T. n.f. Terme de fondeur. Grosse pièce de fer qui dans sa première fonte coule dans des canaux triangulaires & se forme en gros lingots du poids de 3, 5 & jusqu'à 6 000 livres. On porte de là les gueuses à la forge, où à la fenderie, où on les forge, & on les fend avec l'aide des moulins qui remuent un puissant marteau.
     
Gueuse
 

T. n.f. Espéce de dentelle de fil blanc, très-légère, dont le fond est de réseau, & les fleurs de cordonnet fort délié, qui se fabrique sur l'oreiller avec des fuseaux & des épingles, de même que les autres dentelles.
Gueuse. C'est aussi une petite étoffe qui se fabrique en Flandre, où elle se nomme plus communément Picotte.

   
Guiane
 

T. n.f. Nom propre d'un grand pays de l'Amérique méridionale. Il est tout entier dans la Zône Torride, s'étendant depuis la ligne équinoctiale, jusqu'au huitième degré de latitude septentrionale, & depuis le 316e degré de longitude, jusqu'au 328e. Il est borné au couchant par le pays qu'on appelle Terre-ferme ; & au midi par ceux qui sont autour de la rivière de l'Amozone ; la mer de Nord le baigne au levant, & au septentrion. On divise ce pays en deux grandes contrées : la Caribane, qui occupe toutes les côtes ; & la Guiane propre, qui est dans les terres. On met dans celle-ci le lac de Parime, & la ville de Manoa, qu'on a nommée Eldorado, à cause de la grande quantité d'or qu'on a cru qu'il y avoit ; mais il y a très-grande apparence que l'un & l'autre de ces noms sont imaginaires. Il y a plusieurs peuples dans ce pays, dont les principaux sont les Caribes, les Galibis, les Aramaques & les Yaos ; ils ont leurs Caciques, ou Capitaines, & peu de vestiges de Religion. Ils font leur pain, qu'ils appellent Cassave, avec une racine qu'ils rapent, & leur Ozacou, qui est une espèce de tisanne, avec des patates, qui sont une espèce de figues. Ils se font presque toujours la guerre, & ils mangent les prisonniers. Les Européens François, Anglois & Hollandois, ont bâti quelques Forts, & établi quelques Colonies sur les côtes de la Caribane, & ils en tirent du coton, de la soie, du sucre, du tabac, du bois de bresil & d'aloës, du baume, des oranges, des citrons confits, & sans être confits. On ne s'est point apperçu qu'il y ait des mines d'or & d'argent, & ces peuples ne se soucient point de ces métaux, ausquels ils préfèrent quelques menues quinquailleries qu'on leur porte d'Europe.
On distingue la Guiane Indienne, la Guiane Françoise, & la Guiane Angloise. La Guiane Indienne, qui n'est habitée que d'Indiens, s'étend 80 lieues, ou environ, depuis la ligne jusqu'au cap d'Orange. La Guiane Françoise, qu'on nomme aussi France équinoctiale, contient environ 80 lieues aussi, en commençant au cap d'Orange. La Guiane Angloise est à la rivière de Maroni, où les Anglois ont un petit fort. De la Barre a fait une description curieuse de la Guiane

     
Guibray
  T. n.m. On appelle Fil de Guibray un fil d'étoupe blanchi, dont les Ciriers se servent pour faire la méche des cierges, de la bougie filée, & des collets de flambeaux de poing.
   
Guichet
 

T. n.m. Petite porte auprès d'une plus grande, ou qui fait partie de la grande. Quand les portes de la ville sont fermées, on entre par le guichet. Il faut fermer la porte cochère, & entrer par le guichet.

Guichet, se dit aussi d'un petit passage dans une ville.
Guichet, se dit aussi des petites portes d'une prison. Quand un prisonnier est écroué, on lui fait passer le guichet. Il est défendu de garder un prisonnier vingt-quatre heures entre deux guichets.
Guichet, signifie aussi, le volet qui ferme une fenêtre, une armoire.
Guichet, est encore une petite ouverture à la porte des cabarets pour donner du vin la nuit, quand on ne veut pas ouvrir la porte du cabaret.

   
Guichetier
 

T. n.m. Valet d'un Géolier commis à la garde des guichets de la geole, & qui a soin d'enfermer & garder les prisonniers.

   
Guide des pêcheurs
 

T. n.m. Les Fiacres à glaces de bois, c'est-à-dire, qui sont tout fermés jusqu'au haut des portières, se nomment des Guides des pécheurs, à cause que ces sortes de voitures servent aux jeunes gens à mener des Donzelles à la campagne pour se divertir. Ceux qui ont des intrigues de galanterie s'en servent pour n'être pas connus, ni vus, parce que ces sortes de carrosses de louage n'ont pas les armes de ceux qui sont dedans, & sont entièrement fermés, au moins de trois côtés.

     
Guideau
  T. n.m. Filet qui s'attache à deux pieux plantés aux embouchures des rivières sur les côtes de l'Océan.
     
Guidon
 

T. n.m. On nomme absolument le Guidon, le Traité qui fait la seconde partie des us & coutumes de la mer, qui donne les règles de tout le commerce naval. Il a été fait en faveur des Marchands de Rouen, mais il est sans date & sans nom d'Auteur.

   
Guidon
 

T. n.m. Drapeau ou étendard d'une compagnie de Gendarmes, & de plusieurs compagnies de Cavalerie. Il est large par un bout, & se termine en une pointe de l'autre côté, qui est divisée en deux comme les banderoles. Les Gendarmes du Roi ont un guidon. Les Archers de la ville, les Sergens à cheval dans leurs montres portent un guidon.
Guidon, est aussi l'Officier qui porte le guidon. Guidon se prend aussi pour l'Office, la Charge de Guidon. Le Roi lui a donné l'agrément pour le Guidon des Gendarmes.

   
Guignot
 

T. n.m. C'est un mot Bourguignon qui signifie le présent que font les parrains & les marraines à leurs filleuls & filleules pour étrennes le premier jour de l'an après leur baptême. En Champagne on l'appelle Cugnot, qui pourroit bien venir de Cunae, berceau.

   
Guienne
 

T. n.f. Nom propre d'une Province de France, bornée au midi par la Gascogne, au levant par le Languedoc & par l'Auvergne, au nord par la Marche, par l'Angoumois & par le Poitou ; la mer de Gascogne la baigne au couchant. Cette province peut avoir quatre-vingt lieues du couchant au levant, & environ trente-cinq du nord au sud. Elle est arrosée par un grand nombre de rivières, d'où les Anciens prirent occasion de la nommer Aquitaine. Les principales sont la Garonne, la Dordogne & le Lot : son terroir est fort fertile en grains, en vins & en pâturages. La Guienne a eu pendant longtemps ses Ducs particuliers. Éléonor, héritière de ce Duché, & répudiée par Louis le Jeune, Roi de France, le porta en dot à Henri Roi d'Angleterre, & les Anglois après l'avoir possédé près de trois cens ans, en furent entièrement chassés par les François l'an 1453. On divise ce pays en huit contrées ; la Guienne propre, le Bazadois & l'Agenois, sont autour de la Garonne ; le Querci & le Rouergue autour du Lot ; le Limousin, le Périgord & la Saintonge, au nord de la Dordogne. Toutes ces contrées ont leurs villes capitales, Bourdeaux l'est de toute la Province, & même de tout le Gouvernement de Guienne, qui comprend la Gascogne.

   
Guillaume
 

T. n.m. Outil de Ménuisier, qui est une espèce de rabot. Il s'en fait de différentes sortes suivant les ouvrages ; ce qui dépend de la disposition de leurs fers & de leur fût. Les Serruriers se servent du petit guillaume. Guillaume à ébaucher ; il sert à dégrossir le bois. Guillaume à plate-bande ; il sert pour les panneaux.

     
Guimaux
 

T. n.mpl. Ce sont des prés qu'on fauche deux fois l'an, tels qu'il y en a plusieurs en Poitou.

     
Guimpe
  T. n.f. Partie de l'habit d'une religieuse. Petit mouchoir rond d'une toile fine qui s'attache des 2 côté de la tête & sert à couvrir la gorge.
     
Guimper
  T. v. Mettre en religion, enfermer dans un couvent, faire prendre la guimpe qui est une espéce de voile ou de bandeau dont les religieuses se ceignent le cou
     
Guindage
  T. n.m. C'est le travail & le mouvement qui se fait pour la charge & décharge des marchandises d'un vaisseau, & ce même terme est aussi pris pour les cordages qui servent à charger & décharger les marchandises. L'issas sert au guindage des vergues.
Il signifie encore le salaire qu'on donne à ceux qui travaillent à décharger les marchandises d'un vaisseau.
Action de guindage, est un différent, un procès au sujet de la décharge des marchandises d'un vaisseau. Les matelots se peuvent faire payer du guindage ou reguindage des marchandises.
   
Guindal (ou guindas ou guindeau ou guindoule)
  T. n.m. Machine dont on se sert pour élever de gros fardeaux, comme des canons, des pierres, & autres choses. Elle est composée de trois pièces de bois jointes ensemble par le haut, où il y a une poulie attachée à une corde, ou cable, qui roule autour d'un rouleau qu'on fait tourner avec des leviers, & lequel est posé horizontalement. En tournant le cable sur ce rouleau, ou aissieu, on lève l'ancre, ou autre fardeau dans les vaisseaux.
   
Guindre
 

T. n.m. Petit métier servant à de pauvres gens, à qui les Manufacturiers donnent les soies qui ont été filées pour les doubler ; après quoi elles retournent entre les mains du Moulinier.

   
Guinguette
 

T. n.f. Ce terme est nouveau & bas, mais il est fort en usage. Il a pris naissance avec le siècle. On entend par-là un petit cabaret dans les fauxbourgs & les environs de Paris, où les Artisans vont boire, l'été, les Dimanches & les Fêtes. Les honnêtes-gens appellent quelquefois du nom de guinguette une petite maison simple & propre qu'ils ont dans les fauxbourgs & aux environs de Paris.

Vaugirard est un village tout près de Paris, qui n'est composé presque que de guinguettes & de tavernes. On est surpris du grand concours de petit peuple de Paris, que l'on y voit les Fêtes & les Dimanches, sur-tout le jour de S. Lambert....
Ce mot vient apparemment de ce qu'on ne vend dans ces cabarets que de méchant petit vin verd, que l'on appelle ginguet, tel qu'est celui qui se recueille aux environs de Paris.

     
Guipure
 

T. n.f. Dentelle faite avec de la soie tortillée, qu'on met autour d'un autre cordon de soie & de fil. La meilleure guipure se fait avec de la cannetille. Quand on y mêle de la cartisane ou de la soie tortillée sur du parchemin, elle ne vaut rien, elle se gâte à l'eau & ne se peut blanchir ni savonner. La guipure accommodée sur une corde de lin s'emploie dans les broderies ou passemens.