Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Imager
  T. n.m. Marchand qui vend des estampes, des images en papier, ou en vélin. Les Sculpteurs ont été aussi appellés Imagers, ou Tailleurs d'images par leurs statuts, qui leur défendent de tailler aucune image de bois verd, ni mort-bois, ni tilleuil.
     
Imal
  T. n.m. Mesure des grains dont on se sert à Nancy. La carte fait deux imaux, & quatre cartes le réal, qui contient quinze boisseaux, mesure de Paris
     
Immatricule
  T. n.m. Enregistrement qu'on fait du nom de quelqu'un dans quelque registre public, comme celui d'un rentier de l'Hôtel de ville sur le registre des Payeurs, quand la rente change de propriétaire. On paye un écu au Commis des Payeurs pour le droit d'immatricule pour chaque rente. On le dit aussi de l'enregistrement qu'on fait du nom d'un Avocat, ou Officier, quand il est reçu, ou lorsqu'il fait le serment, dans les registres de la compagnie où on le reçoit. Cet Avocat a levé son immatricule, l'acte de sa prestation de serment.
     
Immondices
  T. n.fpl. Grosses ordures. Quand les rivières débordent, elles emportent toutes les immondices de la campagne, des égouts. Les Boueurs sont établis pour ôter les immondices des rues. Les Seigneurs sont obligés de fournir de la terre pour faire une voirie, où on porte les immondices de la ville.
   
Impatroniser
  T. n.m. Qui ne se dit qu'avec le pronom personnel. S'emparer, se rendre insensiblement maître de quelque chose. Depuis qu'une communauté s'est impatronisée d'une maison, d'un héritage, il est bien difficile de l'en chasser.
   
Implexe
  T. n.m. C'est une épithéte que l'on donne aux Poëmes Épiques & aux piéces de Théâtre où il arrive des changemens de fortune extraordinaires aux Héros de la piéce. M. Adisson dit dans ses remarques sur le Poëme du Paradis perdu de Milton, que la fable est simple ou implexe. On la nomme simple, quand il n'y a point de changement de fortune ; implexe quand la fortune des principaux Acteurs change de bien en mal, ou de mal en bien. La fable implexe, continue-t-il, est estimée la plus parfaite, parce qu'elle est plus propre à émouvoir les passions.
   
Implexe
  Rapport existant entre le nombre théorique et le nombre réel d'ancêtres. Si vos parents sont cousins germains, vous n'aurez que six bisaïeuls au lieu de huit
     
Impôts & billots
  T. n.m. De Bretagne. Droits qui se lèvent sur les vins, eaux-de-vie, cidre, bière, qui se vendent & distribuent dans la province de Bretagne. Cet impôt est un ancien droit établi dans la province de Bretagne du temps des Ducs de Bretagne. Il est réglé à 45 sols par muid de vin crû hors de la province & 22 sols 6 deniers sur celui du crû de la Province lorsqu'il se débite en détail dans les cabarets.
   
Improuver
  T. n.m. Condamner, désapprouver. L'Église improuve les bals, & les assemblées nocturnes, qui sont des occasions de péché. Les délicats improuvent plusieurs mots par caprice, qui sont bien François, & nécessaires dans la langue. On se laisse aller par complaisance à faire plusieurs choses qu'on improuve. que l'on condamne soi-même.
     
Impubère
 
T. n.m. Terme de Droit, qui se dit des enfans qui n'ont pas atteint l'âge de puberté, c'est-à-dire, l'âge de 14 ans pour les garçons, & de 12 pour les filles. Un impubère ne peut êtré émancipé, il est toujours sous la puissance d'un tuteur, il ne peut faire Testament. Un impubère ne peut être accusé, ni puni en Justice. Les impubères ne sont point admis à déposer en Justice. Le serment des impubères est nul en Justice. Un Official ne sauroient connoître du mariage des impubères si l'un d'eux est mort avant la puberté.
     
Inanité
  T. n.m. Nom que les Chronologues donnent à la durée du monde jusqu'à la loi de Moïse. On compte ordinairement 2550 ans d'inanité, mais d'autres n'en comptent que 2000. Les Chronologues ne conviennent point du temps d'inanité, ni de celui qui s'est écoulé sous la Loi jusqu'au Messie.
   
Incahotable
  T. n.m. Qui ne cahote point, qui ne secoue point. Ce mot est nouveau, & commence à se dire de certains carrosses bien suspendus qui ne secouent point ceux qui sont dedans, qui ne cahotent point, où l'on ne sauroit être cahoté. Carrosse incahotable. Ma chaise est incahotable.
     
Incamération
 

T. n.f. Terme de la Chancellerie Apostolique. C'est l'union de quelque terre, droit, ou revenu, au Domaine du Pape.

   
Incunable
  Document imprimé avant l'an 1500.
   
Index
  Relevé alphabétique des noms de personnes, de lieux etc... dans une ou plusieurs unités archivistique.
   
Indiculus
  T. n.m. Terme de collège. Nom d'un petit livre à l'usage des écoliers. Il contient les noms de différentes choses en latin & en françois rangés par classes.
   
Indienne
  T. n.f. Robe de chambre à la manière des Indiens, qui est venue à la mode, soit qu'elle soit seulement taillée à la manière des Indiens avec des manches fort larges, soit qu'elle soit faite d'étoffes venues des Indes, peintes ou diversifiées de couleurs, ou figures, comme sont les toiles qu'on appelle aussi Indiennes, & que l'on contrefait en France, qui sont faites de laine fort fine, ou de petits fils de coton.
     
Indiennes
  T. n.fpl. Etoffes de coton peintes ou imprimées de couleurs variées fabriquées en Inde. Au XVIe siècle, elles ont connu un énorme succès.
     
Indigo
  T. n.m. Pâte qui vient des Indes, qui se fait d'une herbe qu'on sème tous les ans après que les pluies sont passées, & qui ressemble fort à du chanvre. Elle croît comme le genêt, ayant semblables racines longues & étroites, la feuille plus large, approchant de celle du séné. Elle a de petites membrannes, qui sortant du filet du milieu tirent par ondes au bord. Sa tige est de la hauteur d'une aune, & de la grosseur d'un pouce. On la coupe trois fois l'année. La couleur qui se fait de la première herbe est d'un violet bleuâtre, plus brillant & plus vif que les deux autres. On la jette dans des étangs dont le fond est fait avec de la chaux dure comme du marbre. On la brasse tous les jours, jusqu'à ce que la feuille se réduise comme en vase, ou terre grasse. Quand elle est rassise, on laisse couler l'eau, & de cette pâte séchée on fait des petits pains de la grosseur d'un oeuf coupé.
La plante qu'on appelle en François guêde, ou pastel, est celle qui sert à contrefaire l'indigo chez les Teinturiers ; & elle a cette propriété, que quand les laines en sont teintes d'abord, les couleurs qu'on y ajoute ne s'en vont jamais. Elle sert aussi en Peinture, & même en Médecine car elle est sèche & détersive, & guérit les ulcères malins, les tumeurs & les morsures de serpens. La marque du vrai pastel, ou guêde, est, quand il est sec, léger, violet & reluisant ; & quand il est mis au feu, il faut qu'il fasse une fumée violette, & qu'il laisse peu de cendres.
     
Indigoterie
  T. n.m. Lieu où l'on prépare & où l'on fait l'indigo
     
Indulgence
 

T. n.f. Bonté, douceur, facilité à pardonner ; inclination à tolérer, à excuser les fautes. En termes de Théologie, est la rémission de la peine dûe aux péchés, accordée par l'Église, & qui éxempte du Purgatoire. Les indulgences sont fondées sur le trésor infini des mérites de Jésus-Christ & sur ceux de la sainte Vierge & de tous les Saints, qui peuvent nous être appliqués en vertu de la Communion des Saints, & que l'Église a droit de nous appliquer. Les indulgences sont une rémission de toutes les peines des péchés.
On dit dans le style familier, il y a indulgence plénière à faire telle chose, pour signifier qu'il est bien de la faire, ou qu'on le croit ainsi. On a surpris un filou, on l'a roué de coups. Il y a indulgence plénière à bien battre ces coquins-là.
(La vente de ces indulgences fut en grande partie à l'origine de la réforme et de la montée du protestantisme en Europe).

     
Indivis
  T. adj. Qui doit être partagé, & qui ne l'est pas encore. Ces terres sont communes & indivises. Notre substitution est conçue en un article indivis.
   
Industrie
  T. n.m. Adresse à faire réussir quelque chose, quelque dessein, quelque travail. Cette montre est travaillée avec bien de l'industrie. Il a fallu beaucoup d'industrie pour l'inventer. Ce pauvre homme n'est capable d'aucun emploi, il n'a point d'industrie. Les hommes se sont assemblés en société afin de jouir des secours de leur industrie mutuelle, dont les besoins de la vie ont rendu le commerce nécessaire. Vous ne devez rien de votre beauté à votre industrie ; la nature a pris tous les soins.
     
Infame
  T. adj. Terme de Droit. Qui est sans honneur, qui ne mérite aucune estime dans le monde. Il y a des infames de droit, tels que sont ceux qui sont notés par les loix, ou par des jugemens publics ; d'autres qui sont infames de fait, qui éxercent une profession honteuse, ou qui n'est point pratiquée parmi les honnêtes gens, comme celle de Charlatan, de Comédien, de Bourreau, de Questionnaire. En France, tous ceux qui sont condamnés pour crimes, sont infames.
   
Infirmerie
  T. n.m. Dans les hôpitaux on ajoûte au soulagement du corps la conduite de l'âme : mais après tout, la fin immédiate & directe de ces maisons de charité, & si j'ose ainsi m'exprimer, de ces infirmeries publiques, c'est la santé du corps.
Infirmerie se dit d'un grand bâtiment où l'on dépose les marchandises infectées de la peste, pour les désinfecter. Les Portefaix, commis dans l'Infirmerie à la purge des marchandises & du vaisseau, moururent presque tous.
     
Ingénieur
  T. n.m. Officier qui sert à la guerre pour les attaques, défenses & fortifications des places. C'est un Mathématicien habile, expert & hardi qui sait l'art de l'Architecture militaire, qui va reconnoître la place que l'on veut attaquer, & qui en marque au Général l'endroit le plus foible, qui trace les tranchées, les places d'armes, les galeries, les logemens, & conduit les travaux jusques auprès de la muraille, marquant aux travailleurs ce qu'ils doivent faire durant une nuit. L'Ingénieur marque aussi les lignes de circonvallation avec des redoutes de distance en distance. Cet Ingénieur a inventé une nouvelle sorte de bombes, une nouvelle manière de camper, de faire des ponts, &c. En général Ingénieur se dit de tous ceux qui entendent l'art d'attaquer, & de défendre les places, & qui connoissent l'usage des machines, & de tous les instrumens nécessaires pour cela.
     
Ingénieur de feu
 

T. n.m. Terme d'Artillerie. Les Ingénieurs de feu chargent les bombes, grenades, pots à feu, & généralement tout ce qui se peut pour la poudre. De la Fontaine. On dit Ingénieur de Marine

     
In-octavo
  T. n.m. Terme de Librairie, pour exprimer une des formes dans lesquelles on imprime. Lorsque la feuille se plie en huit, cela s'appelle in-octavo. Cet Ouvrage fera un gros in-octavo. La Bibliothéque de M. du Pin a été imprimée in-octavo. Ce terme Latin a été francisé par l'usage.
   
Inoculation
  T. n.m. Maniére que les Anglois ont trouvée de donner la petite vérole à une personne qui ne l'a pas ; on appelle aussi cela Insertion de la petite vérole. En France on a été plus sage, & l'on n'a point pratiqué l'inoculation.
Cette opération qui est très-commune en Angleterre, se fait vers le Printemps ou l'Automne. On fait de légères scarifications aux muscles des bras de l'enfant, jusqu'à en tirer quelques gouttes de sang. Puis avec un cure-oreille ou un instrument semblable, on porte dans chacune des plaies une goutte du pus tout chaud qu'on a tiré des pustules des jambes ou des jarrets d'un jeune homme qui a cette maladie : ou bien on y met, en guise de tente, un peu de coton ou de charpie imbibée de ce pus. On couvre chaque scarification d'une coque de noix pendant quelques heures, pour que ce pus ait le temps de communiquer son venin avant que d'être essuyé. Voilà ce qu'on appelle l'inoculation de la petite vérole. Cela fait son effet au bout de sept jours, pendant lesquels on doit s'abstenir de viande & même de bouillons où elle ait entré, ainsi que de vin & de toute liqueur spiritueuse. Le fruit qu'on retire de l'inoculation de la petite vérole, c'est que de cette maniére on est sûr d'être quitte de cette maladie pour toute sa vie, qu'on en est quitte pour trois ou quatre pustules pour quelques sujets, quinze ou vingt pour d'autres, & qu'il est très-rare de les voir aller jusqu'à cent, & aussi rare de voir mourir ceux qui ont gagné cette maladie par cette voie.
     
In-quarto
  T. n.m. Mot tiré du Latin que l'usage a rendu François. Il se dit des livres dont les feuilles sont pliées en quatre. Il a imprimé tous ses ouvrages in-quarto. C'est un grand in-quarto, un petit in-quarto.
     
Inquisition
 

T. n.f. Jurisdiction Ecclésiastique établie en Espagne, en Portugal, & en Italie, pour la recherche de ceux qui ont de mauvais sentimens de la Religion, ou de la foi Chrétienne.
C'est le Pape Innocent III qui a jetté les premiers fondemens de l'Inquisition. L'hérésie des Vaudois l'obligea à envoyer à Toulouse des Prêcheurs, qui avoient S. Dominique à leur tête, pour exciter la ferveur des Princes, & des Évêques à l'extirpation des Hérétiques. Ils rendoient compte au Pape du nombre des Hérétiques, & de la conduite des Princes & des Prélats, & de-là est venu le nom d'Inquisiteurs. Mais ils n'avoient d'abord aucun tribunal, ni aucune autorité. Ils faisoient seulement des Enquêtes pour en faire leur rapport à Rome. L'Empereur Frédéric II au commencement du XIIIe siècle étendit beaucoup leur pouvoir, & attribua à des Juges Clercs la connoissance du crime d'hérésie & comme la peine du feu étoit ordonnée contre les opiniâtres, les Inquisiteurs décidoient indirectement de la personne, aussi bien que du crime ; ensorte que les Laïques étoient par-là soustraits à leur propre jurisdiction, & abandonnés au zèle des Ecclésiastiques. Après la mort de Frédéric II. qui s'étoit repenti du pouvoir qu'il avoit donné aux Ecclésiastiques, le Pape Innocent IV. érigea un tribunal perpétuel aux Inquisiteurs, & priva les Évêques, & les Juges séculiers du reste de pouvoir que Frédéric leur avoit laissé. Il planta cette Jurisdiction relevant de lui immédiatement, presque dans tous les États de la Chrétienté. Pour ce qui regarde la France, l'Inquisition est née à l'occasion des Albigeois. Les Inquisiteurs par le carnage qu'ils firent des Hérétiques soulevèrent les esprits contre eux. Leur règne ne fut pas long en Allemagne, ni en France. L'Espagne même n'y fut entièrement soumise que du temps de Ferdinand & d'Isabelle en 1448. sous prétexte de purger le Royaume du Mahométisme & du Judaïsme.

   
Insinuation
  T.n.f. Publication, & enregistrement d'un acte dans la Jurisdiction, & dans les registres publics. Le Greffe des Insinuations du Châtelet est établi pour les affaires seculières, les donations & les substitutions. Toutes donations, excepté les donations à cause de mort, sont sujettes à insinuation. Par l'Ordonnance de Moulins l'insinuation doit être faite dans le quatrième mois du jour de la donation, aux Greffes des Bailliages ou Sénéchaussées, où les biens donnés sont situés. Voyez l'Ord. de 1612. Après l'insinuation les donations sont irrévocables. L'insinuation n'est pourtant pas nécessaire à l'égard du Donateur, mais elle est essentielle à l'égard des Créanciers, ou des Héritiers du Donateur.

(Contrairement à ceux du contrôle, les registres d'insinuation étaient publics. Les contrats de ventes et autres actes transférant la propriété de biens immeubles devaient être à la fois insinués et contrôlés. Le contrôle s'effectuait avant l'insinuation. Le centième denier est la taxe relative à l'insinuation.
L'Alsace était exempte des droits d'insinuation tandis que la Flandre, le Hainaut, le Cambrésis et l'Artois y étaient abonnés).
     
Institoire
  T. n.m. Terme de Marchand. Action qui est donnée contre le maître, pour raison de ce qui s'est fait en son nom par le Commis. Ce mot vient du latin institor, Facteur, c'est-à-dire, celui qui est préposé pour aider un Marchand dans son Commerce. Comme celui qui en commet un autre pour ses affaires, répond de l'administration, cela a fait nommer institoire l'action qui est permise contre lui. C'est par la même raison que l'on appelle Institrix, la femme d'un Marchand, parce qu'elle ne lui sert que de Commis, quand elle n'est pas Marchande publique.
   
Institut
  T. n.m. Règle qui prescrit un certain genre de vie. Tous les Ordres religieux ont chacun leur institut particulier. Les Ordres de Chevalerie ont aussi chacun leur institut.
   
Instituteur
  T. n.m. Celui qui établit une société avec une certaine règle & manière de vie. S. Bruno est le Fondateur & Instituteur de l'Ordre des Chartreux. Saint Augustin ne fut jamais ni Religieux, ni Instituteur d'aucun Ordre.
   
Interner
  T. n.m. On a voulu introduire depuis peu ce terme, & un des plus grands Magistrats du Royaume, pour dire qu'il s'étoit lié d'amitié avec une personne en qui il avoit pris une confiance singulière, disoit que son coeur s'étoit interné avec celui de cet ami. L'expression seroit énergique, si elle étoit reçue.
   
Intestat
  Qui n'a pas fait de testament
   
Intolérant
  T. n.m. Celui qui a de l'intolérance ; celui qui ne veut ni tolérer, ni supporter les autres ; c'est-à-dire, ne les point admettre à la communion de prières & à la participation des Sacremens. C'est le nom que les Tolérans donnent à ceux qui font profession de quelque communion Chrétienne, & par-dessus tous aux Catholiques qu'ils regardent comme les plus intolérans de toutes les sociétés Chrétiennes ; parce qu'effectivement les Catholiques gardent mieux que personne le précepte de Jésus-Christ, qui nous ordonne de traiter comme Payen & comme Publicain celui qui n'écoute point l'Église. En ce sens il n'y a même, à proprement parler, que les Catholiques dont les principes sont intolérans, parce qu'il n'y a qu'eux qui ont les vrais principes.
   
Invendu
  T. adj. Ce mot est bien nouveau. & ne doit pas être hasardé que tout au plus dans le satyrique & le comique. Il signifieroit non vendu, qui n'a pas été vendu.
   

Inventaire après décès

 

n.m. Liste des biens d'un défunt en vue de sa succession surtout établi lorsqu’il y a des héritiers mineurs

   
Investigateur
  T. n.m. En termes du Grand Art on appelle Investigateurs ceux qui cherchent la pierre philosophale.
   
Irroration
  T. n.f. Sorte de transplantation dont on se sert pour la cure de certaines maladies. L'irroration consiste à arroser tous les jours des arbres ou d'autres plantes convenables avec l'urine, les sueurs, les selles, ou les lavures du membre malade, ou de tout le corps, séparément, ou conjointement, jusqu'à la guérison entière de la maladie. Après qu'on a arrosé, il faut aussitôt jetter de la terre nouvelle dessus, afin d'empêcher que l'air ne dissipe la vertu de la munie, c'est-à-dire, de l'esprit vital qui est contenu dans les choses avec quoi on arrose.
     
Israélite (communauté)
  Politiquement, les communautés israélites ne dépendent pas des municipalités et les juifs ne participent pas à l'administration des villes. Elles s'organisent en toute liberté selon leurs lois et coutumes, ont leurs tribunaux pour régler les litiges entre juifs, leur budget et leurs taxes, leur propre syndic et c'est l'intendant qui sert d'intermédiaire et qui autorise les assemblées. .
Toutefois, le roi y exerce son pouvoir en imposant à chacune d'entre elles une taxe qu'il leur est impossible de discuter.
     

Issues

  T. n.fpl. Droits de lods et ventes partagés entre vendeur et acquéreur qui avait cours dans les coutumes d'Anjou et du Maine.
Droit seigneurial dû par tête ou peau de bétail emmenée hors d'une ville.
     
Item
  adv. Terme de pratique dont on se sert pour distinguer les articles d'un inventaire, d'un compte.
     
Ive
  T. n.f. Herbe qui rempe & se courbe contre terre, & dont les feuilles sont semblables à la petite Joubarbe, mais plus menues de beaucoup, plus grasses & plus cotonnées. Il y en a un si grand nombre, qu'elles sont comme entassées autour des branches. Elles ont la forme & l'odeur du pin ce qui fait que l'on appelle cette herbe petit pin. Elle a un goût amer, accompagné d'un peu d'acrimonie. Cette plante est chaude, incisive, abstersive & mondificative. Dioscoride dit que ses feuilles prises en breuvage pendant sept jours, guérissent de la jaunisse, que continuées pendant quarante jours, elles sont très-bonnes pour les sciatiques, & qu'on les ordonne particuliérement aux difficultés d'urine, aux défectuosités du foie & des reins, & pour les tranchées du ventre. Il parle de deux autres espéces d'Ive.
   
Iveline
  T. adj. Qui se dit en cette phrase, la forêt Iveline. C'étoit autrefois une forêt de la Beauce, en France. Elle étoit à l'orient de Chartres, près du bourg St Arnould ; mais elle est aujourd'hui presque toute défrichée. Elle alloit jusqu'à Rambouillet, & une partie se nommoit le bois de Rambouillet.
   
Inventaire
  Description systématique plus ou moins détaillée des éléments composant un ou plusieurs fonds d'archives. L'inventaire est dit analytique lorsqu'il donne l'analyse, pièce par pièce, de tous les articles. Cassette de bois dans laquelle, jadis, étaient conservées les chartes
   
Ivoire
  T. n.m. Dent ou plustôt défense de l'éléphant, en forme de longue corne, qui naît des deux côtés de sa trompe. Cette dent ou cette défense ne s'appelle ivoire, que quand elle est détachée de la mâchoire de l'éléphant pour être mise en oeuvre. Les Tabletiers, les Sculpteurs emploient, polissent l'ivoire. Dioscoride écrit qu'en faisant cuire l'ivoire avec la racine de mandragore l'espace de six heures, elle s'amollit ensorte que l'on en peut faire tout ce que l'on veut. Dieppe est peut-être la ville du monde où l'on travaille le mieux l'ivoire ; on y fait en ce genre des ouvrages d'une propreté & d'une délicatesse surprenante.
On appelle noir d'ivoire, de l'ivoire que l'on brûle, & que l'on retire en feuille quand il est devenu noir. On le broie à l'eau, & on en fait de petits pains plats dont les Peintres se servent. Ce noir, que l'on appelle autrement Noir de velours, doit être bien broyé, tendre & friable pour être de la bonne qualité.
     
Jable
  T. n.m. L'entaille, la raînure que font les Tonneliers dans les douves pour y faire tenir les fonds des vaisseaux, comme poinçons, cuves, barriques, &c. Faire des jables avec un jabloire aux tonneaux & aux douves s'appelle jabler
     
Jachère
  T. n.m. Terre labourable qu'on laisse en friche, & reposer une ou plusieurs années sans y rien semer, pour la rendre plus fertile. Il y a des terres qu'on laisse en jachère de deux années l'une ; d'autres de trois ans en trois ans, &c.
     
Jachérer
  T. v. Terme de laboureur. C'est donner le premier labour à un champ.
     
Jacobin
  T. n.m. C'est un nom qu'on donne en France aux Religieux & Religieuses qui suivent la Règle de S. Dominique, à cause de leur principal Couvent qui est près de la Porte Saint Jacques à Paris, qui étoit un Hôpital des Pélerins de S. Jacques quand ils s'y vinrent établir. Ils font un des Corps des quatre Mendians. On les appelle aussi les Frères Prêcheurs ;
   
Jacquerie
  T. n.f. Nom d'une faction. qui s'éleva en France durant la prison du Roi Jean & la Régence du Dauphin son fils. Pendant que le Royaume étoit dans la désolation, les Grands Seigneurs & la Noblesse sembloient vouloir triompher des misères publiques, & jamais le luxe & la mollesse n'avoient été poussés si loin. Leurs folles dépenses les obligeant à rançonner les paysans de leurs terres, ils les dépouilloient impitoyablement, & quand ces pauvres gens osoient se plaindre, ils se moquoient encore d'eux. Ils disoient qu'il falloit bien que Jacque bon homme payât tout. Mais Dieu les punit en quelques Provinces du Royaume où les Paysans se revoltèrent, & en firent une horrible boucherie. La révolte commença dans un village auprès de Beauvais. Quelques paysans discourant de la misère du tems en accusèrent la Noblesse, qui faisoit plus de dépense que jamais. Ils l'accusoient aussi d'abandonner le Roi, & s'échauffant dans leurs raisonnemens, la fureur les transporta tout d'un coup, & ils conclurent qu'il falloit exterminer tous les Gentilshommes. Ils s'armèrent dans le moment, & courant au premier château ils massacrèrent le mari, la femme & les enfans. Les paysans des villages voisins grossirent la troupe. La Noblesse de Picardie, d'Artois & de Brie, éprouva leur fureur pendant trois semaines. Dix ou douze mille de ces Jacques bons hommes, (car c'étoit le nom de guerre qu'ils avoient pris) s'approchèrent de Paris, & tous les traîneurs d'épée & coupe-jarets s'étant joints à eux, ils marchèrent vers Meaux, où Gaston Phébus Comte de Foix les défit en 1356. Le Régent en battit aussi plusieurs troupes, & le Roi de Navarre ayant pris & fait mourir Guillaume Caillet, l'un de leurs principaux chefs, ils furent entièrement dissipés.
Du nom de Jacque bon homme, que les Gentilshommes donnoient aux paysans, comme on l'a dit ci-dessus, on forma celui de Jacquerie, qui se donna à toute la faction. Il y en a qui prétendent que Jacquerie vient du nom de Jacque bon homme, qui étoit le chef de ces paysans revoltés.
   
Jale
  T. n.f. Espèce de jatte ; sorte de grand baquet dont on se sert à Paris pour mesurer de la farine, & en d'autres lieux pour transporter la vendange de la vigne à la maison.
   
Jalée
  T. n.f. Sorte de mesure. Une jalée de vin. Ces mots de jalage, jale, jalée, s'écrivent quelquefois avec deux ll, jallage, &c.
   

Jallage

 

T. n.m. Droit Seigneurial que le Seigneur prend sur chaque poinçon de vin vendu en détail. C'est la même chose que ce qu'on appelle ailleurs droit de forage. Et ce mot vient de ce qu'on mesure le vin dans une jale, ou jatte.

   
Jambette
  T. n.f. Petit couteau qui se replie dans le manche pour le porter plus commodément dans la poche sans avoir besoin d'autre étui. Il porte toujours une jambette avec lui. Il n'est jamais sans avoir une jambette dans sa poche.
   
Jaquette
  T. n.f. Robe de petits garçons qu'ils portent jusqu'à ce qu'on leur donne la culotte.
     
Jambier
  T. n.m. C'est le nom du morceau de bois où les bouchers attachent les boeufs, vaches, veaux, porcs & moutons, qu'ils ont tués, afin de les ouvrir & vuider commodément. Les jambiers pour les boeufs sont bien plus grands & plus gros que ceux qui servent aux veaux & aux moutons. Le jambier est courbé en archet, en sorte qu'on dit en proverbe, Crochu comme un jambier. On l'appelle jambier, parce que les animaux que les bouchers habillent, y sont pendus par les jambes de derriére.
     
Jantille
  T. n.m. Mouillez les deux ll. Gros ais qu'on applique autour des jantes & des aubes de la roue d'un moulin, pour recevoir la chute de l'eau, & la faire mouvoir plus vite. La jantille sert aussi pour élever les eaux par le moyen des roues disposées à cet effet.
     
Japonner
  T. v. Les Marchands qui font commerce de porcelaine, se servent de ce terme pour exprimer une nouvelle cuisson qu'ils font donner en Hollande ou en Angleterre aux porcelaines de la Chine, dont ils souhaitent augmenter le prix, en les faisant passer pour porcelaines du Japon.
   
Jarez
  T. n.m. Petit pays de France dans le Lyonnois, aux confins du Forez, entre le mont Pila à l'orient, & la Loire à l'occident, au-dessous de St Étienne.
   
Jarré
  T. adj. Les laines jarrées ou piquées de jarres, sont de longs poils blancs, & aussi roides que la soie de bléreau.
     
Jas
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne dans les marais salans au premier réservoir de ces marais. Le jas n'est séparé de la mer que par une petite digue de terre, revêtue de pierre séche, & on y laisse entrer l'eau par la varaigne, qui est une ouverture qui ressemble assez à la bonde d'un étang, que l'on ouvre & que l'on ferme quand on veut. On ouvre les varaignes aux grandes marées de Mars ; pour faire entrer l'eau de la mer dans le jas.
   
Jatte
  T. n.f. Vaisseau rond fait d'une pièce de bois tournée & creusée au tour, qui sert à la cuisine, à la vendange, & le plus souvent à metre les balayures d'une maison. Les vaisseaux où les Relieurs mettent leur colle s'appelle aussi jatte, de même que le vaisseau où les Sculpteurs mettent le grès pilé.
On appelle cul de jatte, un pauvre estropié qui n'a ni cuisse, ni jambes, dont il se puisse servir, & qui est obligé de marcher sur ses fesses enfermées dans une jatte.
   
Jauge
  T. n.m. Art de réduire à une mesure connue ou cubique, la consistance ou capacité inconnue des vaisseaux, particulièrement de ceux qui ont quelque rondeur. La jauge enseigne combien un navire tient de tonneaux, combien un tonneau de mer qui pèse 2000 livres contient de piés cubes d'eau, combien un muid, une barrique, tiennent de pintes. Plusieurs Auteurs ont écrit de la jauge & de l'arpentage.
Jauge, est encore la mesure commune & connue qu'un vaisseau doit contenir, selon le différent usage des lieux. Ce muid contient tant de pintes, il est de jauge. On dit aussi, quand on sert une grande bouteille, un grand verre de vin, qu'ils sont de jauge ; pour dire, qu'ils contiennent la mesure & au-delà.
     
Jauge & courtage
 

T. n.m. Droit d'Aide qui se léve avec le gros & l'augmentation, sur les vins, eaux-de-vie, biéres, cidres & autres boissons, lorsqu'ils sont vendus, ou qu'ils changent de main. Le droit de Jauge ne se paye qu'une fois par an, lors de la premiére vente. Les droits de Jauge & Courtage se lévent dans les Directions d'Angers, de Caën, de Langres, de la Rochelle, de Laval & de Lyon.

     
Jauger
  T. n.m. Mesurer avec la jauge la capacité d'un vaisseau, & la réduire à une mesure commune & connue. On dit aussi en Maçonnerie, Jauger une pierre, pour voir si son épaisseur est égale.
     
Jaugeur
  T. n.m. C'est un Officier de ville qui sait l'art de jauger, ou qui a titre & pouvoir de jauger. Un juré Jaugeur. Le Jaugeur doit imprimer sa marque sur le vaisseau avec une rouanette, & y mettre la lettre B, si la jauge est bonne ; la lettre M, si elle est trop foible ou moindre ; & la lettre P, si elle est plus forte, avec un chiffre qui marquera le nombre des pintes qui y seront de moins ou de plus. Chaque Jaugeur doit avoir sa marque particulière.
     
Javeau
  T. n.m. Terme des Eaux & Forêts. Île faite nouvellement au milieu d'une rivière par alluvion, ou amas de limon & de sable. L'Ordonnance parle souvent des atterrissemens & javeaux.
     
Javeler
  T. n.m. Mettre le blé sur terre, & le disposer en javelles pour le faire sécher. Il faut laisser javeler le blé pendant trois ou quatre jours, c'est-à-dire, le laisser sécher. Quand le temps est humide, le blé est longtemps à javeler.
     
Javelle
  T. n.m. Mettre le blé sur terre, & le disposer en javelles pour le faire sécher. Il faut laisser javeler le blé pendant trois ou quatre jours, c'est-à-dire, le laisser sécher. Quand le temps est humide, le blé est longtemps à javeler.
     
Joaillier
  T. n.m. Quelques-uns écrivent jouaillier. Marchand, ou Marchande qui trafique des joyaux, ou l'Artisan qui les taille, qui les met en oeuvre. Les Orfévres sont Marchands Joailliers. C'est Louis de Berquen qui a appris aux Joailliers l'art de tailler les pierreries avec la poudre de diamant en 1476 & auparavant on les portoit bruts, à ce qu'a écrit Robert de Berquen Joailler, son petit-fils. Les Joailliers ne peuvent tenir boutique, qu'ils ne soient éxaminés sur la touche, pour savoir toucher ce qu'ils vendront, ou recevront ; & cet éxamen se doit faire en la Cour des Monnoies.
     
Joannée
  T. n.f. On appelle ainsi en Touraine les feux de la St Jean. De Joannata, formé de Joannes, & qui a été dit premiérement des feux de la St Jean, & ensuite de tous les autres feux de joie
   
Jointée
  T. n.m. Mesure de grain qu'on peut prendre avec les deux mains, quand on les joint ensemble pour faire un creux. On porte une jointée de blé à un bourgeois, qui en veut acheter pour servir de montre.
On tient qu'une jointée de féves ou de froment, mise parmi l'avoine des chevaux, les engraisse.
   
Jonchée
  T. n.f. Herbes, fleurs, ou joncs qu'on épanche sur la terre & sur le pavé pour le couvrir, quand on veut faire honneur au passage de quelques personnes. Les Juifs firent des jonchées de palmes à l'entrée de Jésus-Christ en Jérusalem.
     
Joug
  T. n.m. Pièce de bois traversant par-dessus le front, & par-dessus le cou des boeufs, avec laquelle ils sont attelés pour labourer, ou pour tirer quelque voiture. Joug de chariot.
On appelle aussi joug, le sommet, ou le fleau de la balance.
   
Journal
 

n.m. Etendue de terre qu'un homme peut travailler dans la journée. Cette quantité variait considérablement d'un lieu à un autre.

     
Journal
 

T.n m. En termes de Marine, est un registre que les Pilotes tiennent de tout ce qui est arrivé au vaisseau, par chaque jour & d'heure en heure, pour servir à faire leur estime & leur pointage, comme les rumbs, les vents, le sillage, les hauteurs, les tourmentes, les rencontres, &c.

   
Journal
  T. n.m. Mesure de terre qu'on peut labourer en un jour, est fort en usage parmi les Champenois. En plusieurs endroits on donne les terres par journaux, au lieu d'arpens. Fur. On nomme ainsi en quelques endroits de la Guienne, ce qu'aux environs de Paris on nomme Demi-arpent. Quatre quartonnats font le journal.
   
Juc
  T. n.m. Terme de ménage de campagne, qui se dit du lieu où les poules & les volailles se perchent pour dormir.
     
Judicature
  T. n.f. Profession de ceux qui servent à rendre la Justice. La Judicature est une espèce de Sacerdoce. Fl. Il n'y a guère qu'en France où l'on vende les Offices de Judicature. Cet homme a quitté l'épée pour se mettre dans la Judicature. Les Offices de Greffiers, de Procureurs, de Notaires, & tous autres qui vivent de procès, sont réputés Offices de Judicature. On a dit aussi judicature, pour l'étendue de la Jurisdiction, ou ressort d'un Juge.
   
Juiverie
  T. n.f. Quartier d'une ville où demeurent les Juifs
     
Jumart
  T. n.m. Bête de somme, engendrée d'un taureau & d'une ânesse. Le jumart porte aussi pesant que le mulet.
     
Jurande
  T. n.f. Charge qui se donne par élection dans les corps des Artisans à deux ou quatre Anciens pour présider à leurs assemblées, & avoir soin des affaires de la Communauté ; faire recevoir les apprentis & les maîtres, empêcher les entreprises qui se font sur le métier, & en faire observer les statuts & les réglemens. Le temps de la jurande ne dure qu'un an ou deux. Depuis qu'un Ouvrier a passé par la jurande, les autres ne vont plus en visite chez lui, il fait d'aussi méchante besogne qu'il veut. Les jurandes ont été bien inventées & établies ; & maintenant ce n'est qu'abus, monopole & ivrognerie.
   
Juré
  T. n.m. On appelle en Sorbonne Juré, un étudiant que les Professeurs de Sorbonne nomment pour signer les attestations conjointement avec eux. Une attestation doit être signée par quatre Jurés, autrement elle est de nulle valeur, & le Professeur ne la pourroit pas signer.
     
Juré
  T. n.m. Artisan élu par son corps pour avoir droit de visite sur les autres, pour faire observer les statuts & réglemens, & empêcher les entreprises sur le métier. Les Jurés ont droit de saisir les ouvrages mal conditionnés, quand ils vont en visite avec un Officier de Police.
On ne reçoit point un Maître qu'en présence & du consentement des Jurés. On croit en Justice le rapport des Jurés, sur la mal-façon d'une besogne.
On dit au féminin, une Jurée Lingère, une Jurée Matrone ; car il y a dans ces deux corps Maîtrise de femmes.
Juré, se dit aussi de certains Officiers préposés pour faire des rapports & des visites. Il y a des Jurés Médecins, Chirurgiens, tant au Châtelet qu'au Parlement, pour visiter les malades & les blessés. Il y a des Jurés des oeuvres de Maçonnerie & de Charpenterie, pour visiter les ouvrages. Il y a des Jurés-Mouleurs de bois préposés pour faire mesurer le bois. Il y a des Jurés-Vendeurs de vin, de marée, & de poisson frais & salé, de cochon, de volaille, &c. qui sont commis pour recevoir les deniers de ces marchandises qui se vendent au marché, & les faire bons aux Marchands forains. On appelle aussi les Jurés-Crieurs de corps & de vins, des Officiers qui alloient autrefois crier par les rues le prix du vin qui étoit à vendre chez le bourgeois, & les choses qui étoient perdues, mais qui ne servent aujourd'hui qu'aux cérémonies des enterremens. On appelle un écolier juré, celui qui a étudié cinq ans en l'Université de Paris, & qui en a lettres & certificat du Recteur, attributives de Jurisdiction au Châtelet.
     
Juré
  T. n.m. Juré de la conservation. C'est le nom que l'on donne aux quatre petits Jurés des Maîtres corroyeurs de Paris.
Juré du marteau, qu'on nomme aussi Juré de cuir tanné. On appelle ainsi dans les trois Communautés d'artisans qui travaillent en cuir dans la ville & fauxbourgs de Paris, ceux qui sont les Gardiens du marteau avec lequel se marquent les cuirs forains, soit à la Halle aux cuirs, soit au Bureau des Vendeurs de cuir, & qui les vont marquer auxdits lieux toutes les après-dinées.
Juré de la Visitation Royale. C'est ainsi que l'on nomme dans la Communauté des Corroyeurs, les quatre grands Jurés à qui il appartient de faire les visites de tous les mois, chez les Maîtres de la Communauté, & les visites de tous les deux mois chez les Maîtres Cordonniers, conjointement avec les Jurés de la Cordonnerie.
Payer la jurée. Ceux qui la lévent sont exposés à bien des malédictions.
     
Jurée
  T. n.f. Terme de coutumes. Droit de jurée ; est un droit qui se doit pour la jurisdiction & connoissance des causes. Bourgeois de Jurée, hommes, femmes de jurée, sont des Bourgeois, des hommes, des femmes, qui doivent au Roi, ou au Seigneur haut-justicier, un certain droit, à savoir, par an six deniers pour livre des meubles, & deux deniers des immeubles, s'il n'y a abonage.
Payer la jurée. Ceux qui la lèvent sont exposés à bien des malédictions.
     
Justicement
  T. n.m. Dans la coutume de Normandie ce mot signifie effet & éxécution de justice.
   
Karmesse
  T. n.f. C'est le nom de certaines foires de Hollande & de Flandre où l'on va se divertir. On y court la mascarade, & on y fait mille extravagances.
   
Kop
  T. n.m. C'est la plus petite mesure dont les Détailleurs se servent à Amsterdam pour la vente des grains. Huit kops font un vierdevat, quatre vierdevats un schépel, quatre schépels un mudde, & vingt-sept muddes un last.