Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Rabassière
  T. n.f. Instrument de fer en Languedoc servant à arracher.
   
Rabat
  T. n.m. Pièce de toile que les hommes mettoient anciennement autour du collet de leur pourpoint, tant pour l'ornement que pour la propreté. Un rabat à dentelles. On attache un rabat avec des glands. Il n'y a plus que les gens d'Église & de Robe qui s'en servent. Ceux-ci le portent très-long ; les Ecclésiastiques le portent beaucoup plus court & plus étroit. Lorsqu'il se rabat simplement sur le collet du pourpoint sans descendre sur la poitrine, on l'appelle collet plustôt que rabat.
     
Rabbin
  T. n.m. Docteur de la loi Judaïque. Les Rabbins occupent les premières places dans les synagogues, & c'est à eux à prononcer sur les matières de Religion, & souvent même sur les affaires civiles. Ils ont le pouvoir d'excommunier les désobéissans. Les Rabbins ont écrit plusieurs traditions superstitieuses, qu'ils observent aussi scrupuleusement que la Loi de Moyse.
   

Rabes

  T. n.m. de morue. Ce sont les oeufs de la morue que l'on sale, & qu'on met en barique. Ce terme n'est en usage qu'à la Rochelle ; ailleurs on dit des Raves.
     
Rabéte
  T. n.f. Graine d'une espéce de choux dont on fait de l'huile.
   
Rabot
  T. n.m. Outil de Menuisier qui sert à corroyer le bois, & à le rendre uni. Il est fait d'une pièce de bois fort polie par dessous, qui lui sert de fût, au milieu de laquelle il y a une lumière par où passe un fer, ou ciseau incliné, & fort tranchant, qui enlève les inégalités du bois sur lequel on le fait couler. Il a plusieurs noms suivant sa grandeur, la varlope, le guillaume, le riflart, le bouvet, &c. qui different seulement par leur longueur, ou par la taille de leurs fers. Les Charpentiers ont de gros rabots qu'ils appellent gallères. Il y a aussi des rabots de fer pour les Ouvriers qui travaillent sur le métal, & pour la marqueterie.
Rabot, est aussi un outil fait d'une longue perche avec une petite planche ronde ou quarrée attachée au bout. Il sert aux Boueurs pour faire avaller les boues, aux Manoeuvres pour éteindre de la chaux, & faire du mortier, aux Vinaigriers pour remuer leurs lies, aux Pêcheurs pour troubler l'eau, & à d'autres usages semblables. Les Fondeurs en ont aussi de fer qui leur servent d'écumoire, quand leur métal est fondu.
   
Raccoutreur
  T. n.m. Ravaudeur, se dit proprement de celui qui raccommode des bas de chausses.
   
Rachat
  T. n.m. C'est un usage dans les vivres de faire le décompte aux Troupes du pain qu'elles laissent à chaque distribution, entre les mains du Munitionnaire. Ce pain est celui que le Roi accorde aux Officiers par l'état de campagne, & qu'ils ne consomment point, aimant mieux manger du pain blanc qu'ils achétent pour leur table.
     
Rachat
  T. n.m. Revenu d'une terre ou d'un héritage pendant une année, qu'il faut payer au Seigneur dominant en quelques mutations de propriétaire : ce qui est différemment déterminé selon les diverses Coutumes. Ce rachat est ce qu'on appelle autrement relief.
   

Râcloire

  T. n.f. Instrument avec lequel on râcle la mesure de bled en passant une espèce de règle ou bois plat pardessus les bords du minot pour en ôter le blé qu'il y a de trop & le rendre uni & alors on dit vendre, acheter mesure râclée.
   
Racoleur
  T. n.m. Homme qui, par adresse, porte de jeunes gens à prendre parti. Les Racoleurs font des hommes à bon marché, & les revendent à des Capitaines. Il y a de ces Racoleurs à Paris, qui ne font point d'autre métier toute l'année.
   
Radar
  T. n.m. Terme de Relation. C'est le nom que l'on donne en Perse à de certains Archers qui ont soin d'assûrer la route des grands chemins. Les Radars sont postés aux carrefours, à l'entrée des ponts, & aux autres endroits par où il faut absolument passer. Tous ceux qu'ils rencontrent, sont obligés de leur déclarer d'où ils viennent, & où ils vont. Lorsque quelqu'un a été volé, il n'a qu'à s'en plaindre au Gouverneur de la Province. Pour peu qu'il puisse établir la réalité du vol, soit par ses Registres, soit par témoins, ou autrement, il ne fait point de difficulté de lui payer le prix de son vol, tant il compte sur l'exactitude des Radars. Ils ne se tiennent pas toûjours sur les grandes routes : il y en a qui font des courses par les montagnes & les lieux écartés, & qui se saisissent de tous ceux qu'ils y rencontrent, pour les faire expliquer sur les raisons qui les empêchent d'aller le droit chemin, ensorte que les malfaiteurs sont aussitôt découverts. Cette belle police est cause qu'il se fait peu de mauvaises actions en Perse. Quoique les gages des Radars ne soient pas considérables, on n'en manque cependant pas, parce que les Marchands leur font des libéralités pour les récompenser du soin qu'ils prennent pour la sûreté des chemins & des Voyageurs.
La raderie est le droit qui se paye pour l'entretien de ces gardes. Personne n'en est exempt. il n'est cependant établi que pour les marchands.
     
Radeurs
  T. n.m. Terme de Gabelles. Ce sont des Officiers qui ont soin de mesurer le sel, & le raser sur le minot. Les Fermiers ont eu faculté de rembourser les Mesureurs & Radeurs de sel.
   
Raffinerie
  T. n.f. Manufacture où l'on raffine le sucre. Ce mot est très commun à Orléans.
   
Rafour
  T. n.m. Au pays de Bresse c'est un four à chaux.
     
Raicher
  T. v. C'est un terme dont on se sert en Normandie pour exprimer la recherche qu'on fait dans les arbres des pommes & poires que ceux qui les ont cueillies y ont laissées par mégarde ou négligence. C'est à l'égard des fruits dont les Normans font leur boisson, ce qu'on appelle Glaner par rapport aux grains, & Grapiller par rapport aux raisins. Quelque précaution qu'on prenne en cueillant les fruits, il en reste toûjours à raicher. Il fait bon raicher après de certains Cueilleurs.
   
Raisiné
  T. n.m. Préparation de raisin faite avec du vin doux, qu'on fait cuire & réduire à la moitié, pour le conserver. On l'étend sur du pain pour le gouter des enfans.
     
Ramage
 

T. n.m. En termes de Coutume, se dit du droit ou faculté qu'ont quelques sujets de couper des branches ou des rameaux d'arbres dans les forêts de leurs Seigneurs

   
Ramage
  T. n.m. Le chant naturel d'un oiseau, tel qu'il dégoise de lui-même sur les rameaux, ou branches des arbres. Se plaire au doux ramage des oiseaux. Chaque oiseau a son ramage particulier. Le plaisir que donnent les volières, est d'entendre tous les différens ramages des oiseaux. Ainsi on dit que la colombe roucoule, le pigeon caracoule, la perdrix cacabe, le corbeau corraille ou croasse. On dit des poulets pipier, piauler ; des poules clocloquer, craqueter, clousser ; du coq coqueliquer ; du dindon glougouter ; du geai cageoler : du rossignol gringoter ; du pinçon fringotter ; du grillon grésilloner : de l'hirondelle gazouiller ; du milan huir ; du hibou huer ; du jars jargonner ; des grues craquer & trompeter ; de la cigale claqueter ; des huppes pupuler ; des merles sifler : des perroquets & des pies causer ; des cailles carcailler ; des tourterelles gémir ; & de l'allouette tirelirer.
   
Ramaller
  T. v. C'est donner aux peaux de boucs, de chévres & de chevreaux la façon nécessaire pour les passer en chamois, ce qui ne se fait que lorsqu'elles ont été passées en huile.
   
Ramasse
  T. n.f. Traineau sur lequel les voyageurs se font ramasser, c'est-à-dire, descendre le long des montagnes. Le Roi (Louis XIII.) étant arrivé à Briançon où il y a une montagne qu'on ne descend que sur des ramasses, qui est une espéce de chaise, derriére laquelle est celui qui la conduit & qui la fait descendre & rouler avec une prodigieuse vîtesse par ces chemins escarpés, Sa Majesté me dit que comme j'étois le guide, il falloit que je ramassasse le premier. La fille du Consul du pays se présenta pour me conduire. Le Roi d'abord eut peine de voir qu'une fille entreprit une chose qu'il croyoit si périlleuse : mais quand on l'eut assuré que cette fille entendoit fort bien le métier, il dit en riant : Hé bien nous serons au moins sages à ses dépens. Je me mis donc sur la ramasse sous la conduite de cette fille, & descendis comme un trait cette montagne sur les neiges. Ayant remonté ensuite à pied la même montagne, pour venir dire au Roi qu'il n'y avoit nul péril, il se mit sur une de ces ramasses conduite par le Consul pere de la fille qui m'avoit conduit, & descendit avec autant de vîtesse & de bonheur que j'avois fait. Il récompensa cet homme d'un privilége, & de quelques pistoles qu'il lui donna. Tous ceux qui accompagnoient le Roi, descendirent de la même sorte.... Mém. de Pontis, T. I. p. 509. 510.
   

Ramassée

  T. n.f. Certaine quantité de terre au pays de Bresse & de Bugey.
   
Ramasseur
  T. n.m. Celui qui conduit la ramasse.
   
Rambouillet
 

T. n.m. Nom propre d'un bourg de la Beauce en France. Il est à quatre lieues de Nogent-le-Roi, vers le levant. Il y a un grand château, où François I. mourut, l'an 1547. Rambouillet étoit à M. le Comte de Toulouse, Amiral de France.

   
Ramender
  T. v. Diminuer de prix. La belle montre de l'année fera ramender le bled, le vin, le fourage. Maintenant qu'il y a liberté du commerce, tout va ramender.
Se dit aussi des choses où l'on trouve du profit, de l'avantage. Il faut ramender les terres avec du fumier & de la marne, si on veut avoir une récolte avantageuse. Ce prisonnier n'a pas ramendé son marché ; pour avoir appellé de son premier jugement. Cet homme a été fort malade, mais il commence à ramender, à se guérir.
   
Ramequin
  T. n.m. C'est une espèce de ragoût que font les goinfres pour se provoquer à boire, & qui est fait de fromage étendu sur une rôtie assaisonnée avec du sucre, du poivre, ou autre épicerie. On ne s'avise guère de faire des ramequins qu'au dessert, & pour exciter à boire.
     
Ramilles
  T. n.m. En termes d'Eaux & Forêts, se disent des bois qui restent dans les forêts, après qu'on en a tiré le bois de corde & les cotterêts.
   
Ramolade
  T. n.f. Terme de cuisine. On appelle ramolade, une espéce de sauce que l'on prépare pour y manger la viande & le poisson. La ramolade est ordinairement composée d'anchois, de persil, de capres, & de ciboules hachées ensemble dans un jus de boeuf ; mais on peut y ajoûter plusieurs autres bons assaisonnemens ; c'est dans cette ramolade qu'on mange des chapons, des pigeons, &c. On y mange de même le poisson, comme la carpe, la tanche, le thon, &c.
   
Ramonneur
  T. n.m. Celui qui ramonne les cheminées.Ce sont des Savoyards qui font le métier de Ramonneurs. On les appelle ironiquement Piquiers de Savoie. Ils se mêlent aussi de vendre plusieurs menues merceries. On a meilleur marché d'acheter ces petites bagatelles des Ramonneurs.
   
Randonnée
  T. n.f. Terme de Chasse, qui se dit des lieux où les cerfs se font battre dans l'étendue de leur course.
     
Rapatelle
  T. n.f. Toile faite du poil de la queue de cheval qui sert à faire des sacs.
   
Rapatriage
  T . n.m. Paix, réconciliation, raccommodement. Ce mari et cette femme se sont brouillés souvent ensemble, je les ai toujours rapatriés.
   

Râpé

  T. n.m. Raisin nouveau dont on remplit le tiers d'un tonneau pour faire repasser dessus le vin gâté ou affoibli, pour lui donner de nouvelles forces. Dans les grandes communautés comme les Séminaires, & dans les grandes Hôtelleries, il y a toujours un râpé qui n'est pas le moindre vin. Dict. des Arts 1731.
Ce mot vient de grape. On trouve dans de vieux Titres du vin grapet ; pour dire, du vin passé sur un râpé, qui est en effet fait de grapes, ou des grains qui en sont tirés.
Râpé de copeaux. C'est ainsi qu'on appelle, le râpé qui se fait avec des copeaux qu'on met dans un tonneau pour éclaircir le vin.
   
Rapière
  T. n.f. Épée longue, vieille & de peu de prix, telles que celles dont l'on arme d'ordinaire les soldats. On appelle les filoux & les batteurs de pavé, traîneurs de rapière. On dit qu'un homme a pris la rapière ; pour dire. qu'il a pris l'épée, qu'il fait profession des armes.
     
Rapport
  T. n.m. 'est le droit que l'on paye aux Officiers de l'Amirauté, pour la délivrance qu'ils font aux Capitaines & Maîtres des Navires des expéditions des rapports, que ceux-ci sont tenus de faire devant eux, lorsqu'ils arrivent de leurs cours & voyages.
     
Rapporteur
  T. n.m. Juge ou Conseiller qui est chargé du rapport d'un procès. L'ame d'un procès est le Rapporteur. On fait plusieurs brigues pour avoir un Rapporteur à sa dévotion. Dans l'institution du Parlement il y avoit deux sortes de Conseillers : les uns étoient Jugeurs, qui ne faisoient que juger ; & les autres Rapporteurs, qui ne faisoient que rapporter le procès par écrit. Par l'Ordonnance de Philippe de Valois, en 1344. fut abolie la différence entre les Jugeurs & les Rapporteurs.
   
Rapt
  T. n.m. Enlèvement violent & forcé. Le crime de rapt est digne de mort par l'Ordonnance. L'Ordonnance de 1639 a rétabli toute la rigueur du Droit Civil, que les Arrêts des Parlemens avoient un peu adoucie, en permettant au ravisseur d'épouser la personne ravie, lorsqu'elle y consentoit. Cette rigueur s'exerce plus sévérement, même pour le rapt de séduction, contre un Tuteur qui auroit abusé de sa pupille, & contre toute autre personne qui a autorité sur la personne ravie. L'Ordonnance s'étend aussi-bien aux garçons qu'aux filles.
   
Rapuroir
  T. n.m. Vaisseau, ou futaille de bois, ou de cuivre dont se servent les Salpétriers pour mettre le salpêtre de la première cuite
   
Raquette
  T. n.f. Espèce de palette pour jouer à la paûme & au volant. Elle est faite d'un treillis de cordes de boyau, dont les unes s'appellent montans, & les autres travers, fort tendues sur un tour de bois qui a un manche de médiocre longueur. Un de ses côtés s'appelle les droits, & l'autre les noeuds. Pasquier a remarqué qu'anciennement on ne jouoit point à la paûme avec des raquettes : c'étoit avec la paûme de la main, & de-là il conjecture qu'est venu le nom de jeu de paûme. On n'avoit inventé les raquettes qu'un peu avant le temps de Pasquier, à ce qu'il dit.

Raquette, se dit aussi d'une certaine machine que les Sauvages de Canada attachent à leurs pieds pour marcher plus commodément sur la neige, & qui est faite à peu près en forme de raquette à jouer. Cette raquette a la figure d'un losange, dont les deux angles des côtés sont abattus & arrondis, le treillis qui porte sur le tour de bois, est fait de courroies ou aiguillettes de cuir d'orignac, très-étroites & très-déliées, & les mailles en sont beaucoup plus petites que celles de nos raquettes à jouer à la paûme. Au milieu est attaché un soulier, ou plustôt un chausson de cuir bien passé & bien souple, qui est garni en dedans de laine, ou de poil. C'est dans ce chausson que l'on met le pied. Il se ferme & s'attache avec des courroies sur le cou du pied. En ce sens on dit ce mot ordinairement au pluriel, parce qu'il faut une paire de raquettes pour marcher sur la neige. Les raquettes empêchent qu'on n'enfonce dans la neige. Il faut faire de grands pas, de grandes enjambées afin qu'elles ne portent pas l'une sur l'autre ; ce qui fait que l'on avance beaucoup en raquette ou avec des raquettes. Les Missionnaires & les autres François se servent aussi de raquettes comme les Sauvages.
   
Raquettier
  T. n.m. Artisan qui fait des raquettes
     
Rasière
  T. n.f. Mesure de grains dont on se sert en Flandres
   
Rassade
  T. n.f. Ce sont de petites perles de verre, couleur de Turquoise, dont on fait des grains de chapelet en France. Les Guayannois aiment fort ces petits grains de verre coloré, qu'on appelle rassade : ils en font des colliers & des brasselets de toutes façons.
La rassade est une espéce de verre ou d'émail dont on fait de petits grains percés pour les enfiler. On fait des bracelets, des glands, des colliers, des esclavages & autres ornemens de rassade. En parlant des femmes Caraïbes on dit que leur nudité est couverte d'un morceau de toile de coton ouvragé & brodé avec de petits grains de rassade de différentes couleurs, garnis par le bas d'une frange aussi de rassade, d'environ trois pouces de hauteur. C'est une très-bonne marchandise à porter dans les Isles car les Caraïbes, les Négres & même les femmes blanches en emploient à tous leurs ajustemens. Dans la Guyane les femmes mariées sont entiérement nûes & découvertes. Les filles n'ont qu'un petit tablier de rassade sur leurs parties naturelles.
   
Ratafia
  T. n.m. Sorte de boisson, ou de liqueur forte, composée avec de l'eau de vie, du sucre, & quelque autre chose que l'on met dedans, comme cerises, groseilles, fleur d'orange, noyaux de pêches, d'abricots, &c. Le ratafia est devenu fort à la mode. Ce mot est venu des Indes Orientales.
     
Râteleur
  T. n.m. Homme de journée qu'on a loué pour râteler des foins, des orges, des avoines, &c. Il faut tant de râteleurs pour un botteleur, pour un lieur.
   

Râtelier

  T. n.m. Ce qui sert dans les écuries & dans les étables à mettre le foin, ou le fourage, afin que les chevaux ou les bestiaux le tirent au travers des bâtons à claires voies qui le composent. C'est, dans une écurie, une espèce de balustrade faite de roulons tournés, où l'on met le foin pour les chevaux, au-dessus de la mangeoire. Les râteliers des écuries du Roi sont faits en forme de balustrade de Menuiserie.
     
Ratine
  T. n.f. Espèce d'étoffe de laine qui jette un poil frisé, qui sert à doubler des habits, & à tenir chaudement. La ratine de Florence est la plus estimée. Le droguet est une ratine moitié fil, & moitié laine.
   
Ratissoire
  T. n.f. Instrument avec quoi on ramonne les cheminées, avec quoi on ratisse des cours, des planchers, des jardins. C'est un morceau de fer plat, qui a un peu de taillant, & qui est attaché au bout d'un bâton. On met aussi des fers auprès de quelques portes pour y servir de ratissoires, & ôter les grosses crottes des souliers.
   
Raucourt
  T. n.m. C'est une drogue qui sert aux Teinturiers. Les orangers sont teints de pur raucourt avec un petit brin de brésil.
     
Ravestir
  T. v. Terme de Coutume. Ravestir l'un l'autre. Se faire une donation mutuelle. On dit Ravestissement d'héritages ; Ravestissement entre deux conjoints. Ravestissement de sang est un droit par lequel le survivant des conjoints jouit en usufruit de la moitié des héritages cotiers ou mainfermes de ses enfans. Ce droit n'a lieu qu'en premier & noble mariage, & ne dure que tant que les enfans qui en sont venus sont vivans.
     
Ravine
  T. n.f. Pluie orageuse & violente, qui est ordinairement cause des torrens. Les ravines arrivent plustôt en été qu'en hiver. Il est venu une ravine qui a emporté tous les foins qui étoient fauchés dans les prés, toutes les gerbes qui étoient liées dans ce champ. Les chemins étoient tous rompus des torrens & des ravines.
Ravine, se prend aussi pour un chemin creusé par les torrens & par les ravines.
     
Raz
  T. n.m. C'est au pays de Bresse, une mesure qui est la même que le bichet : anciennement on l'appelloit bichet raz, & par la suite des temps on l'a appellé Raz seulement.
     
Raze
  T. n.f. Mesure de grains dont on se sert en quelques lieux de Bretagne, particuliérement à Quimpercorentin, à Pont-l'Abbé, à Concarnau. C'est une espéce de grand boisseau.
   
Razes
  T. n.m. Le Comté de Razes. C'est une petite contrée du bas Languedoc. C'étoit anciennement l'appanage des seconds fils des Comtes de Carcassonne. Limoux capitale, & Aleth en sont les lieux principaux
     
Réacapte
  T. n.f. Terme de Coutume. Nom d'un droit Seigneurial. Les acaptes en Languedoc & en Guyenne sont de certains droits dûs au Seigneur foncier & direct par le changement de l'emphytéote ; soit que le changement soit arrivé par mort, mariage, vente, &c. Et les réacaptes, ou arrière-acaptes, sont des droits dûs par les emphytéotes à la mutation des Seigneurs, soit par mort, mariage, ou autrement.
Apparemment acapte & réacapte se sont dit pour achapt & rachapt.
   

Rebiner

  T. v. En Berri & en Nivernois, c'est donner un troisième labour à une vigne. Cela s'appelle aussi Tiercer. On rebine les vignes, pour faire mourir les herbes, afin qu'elles n'offusquent pas le fruit, & ne l'empêchent pas de bien mûrir.
     
Rebondre
  T. v. Mot Languedocien. Ensevelir.
     
Recasser
  T. v. Terme d'Agriculture. Donner le premier labour à une terre après qu'elle a porté du bled. La terre recassée s'appelle recassis.
     
Réceptice
  T. adj. Terme de Palais. Les biens réceptices, étoient ceux que les femmes pouvoient retenir en toute propriété, pour en jouir à part.
   
Recette
 

T. n.f. On nomme ainsi dans les atteliers où se fabrique le salpêtre, de petits baquets de bois, qui sont au-dessous de la carelle ou pissotte de cuviers, pour y recevoir les eaux impregnées de salpêtre, qui en coulent à mesure qu'on en jette sur les terres & les cendres dont ils sont remplis.

   
Recette
  T. n.f. Se dit des petits secrets que plusieurs particuliers, & sur-tout des Charlatans, se vantent d'avoir pour guérir quelques maladies. Il n'y a personne qui aille voir un gouteux, un hydropique, &c. qui ne lui enseigne quelque recette pour son mal.
   
Receveur
  T. n.m. Qui reçoit pour autrui. Les Fermiers des terres seigneuriales s'appellent des Receveurs. Ce Commis est Receveur de la fabrique, du bureau des pauvres. Les Gripe-sous de l'Hôtel-de-Ville sont ceux qui reçoivent des rentes pour les particuliers.
Receveur, est aussi un Officier titulaire qui a droit de recevoir les deniers du Roi, & de les distribuer suivant l'ordre ou l'état qui lui en est donné. TIl y a des Receveurs Généraux des Finances établis en chaque Généralité ; des Receveurs des Tailles, du Domaine, des Décimes, des Receveurs des restes de la Chambre des Comptes, des Receveurs & Payeurs des rentes de la ville, & une infinité d'autres.
   
Réchauffoir
  T. n.m. Petit potager près la salle à manger, où l'on fait réchauffer les viandes, lorsque la cuisine en est trop éloignée.
   
Récipé
  T. n.m. Terme de Médecine. C'est une ordonnance qui contient le remède que doit prendre un malade. Il est ainsi nommé, parce que toutes ces ordonnances commencent par ce mot que les Médecins abrègent, & marquent par un R tranchée ainsi .
     
Reclain
  T. n.m. Terme de Coutume. Demande & poursuite qui se fait en Justice.
   
Réclame
  T. n.f. Terme d'Imprimerie. Le premier mot d'un cahier qu'on imprime au bas de la dernière page du cahier précédent, pour en marquer la suite, & la continuation.
     
Récolement
  T. n.m. Quelques-uns disent recol. C'est une procédure que l'on fait en un procès criminel, lorsqu'on relit à un témoin la déposition qu'il avoit faite auparavant, pour voir s'il y veut persister, y ajouter ou diminuer. Le récolement se fait avant la confrontation. Un témoin ne peut plus varier, depuis qu'on en a fait le récolement, autrement il est puni comme faux témoin,
   

Récolement

  T. n.m. Se dit du procès-verbal de visite que font les Officiers des Eaux & Forêts six semaines après le temps des vuidanges, des bois abbattus, pour voir si on aura fait la coupe conformément à leur procès-verbal d'assiète
     
Recorder
  T. n.m. Répéter & remettre en son esprit quelque chose pour ne la pas oublier. On dit bien recorder sa leçon, quand on la répète afin de s'en souvenir : mais on ne dit plus en François se recorder d'une chose, pour dire, s'en souvenir.
     
Recordeur
  T. n.m. Terme de Coutume. Témoin qui a été présent à une chose, & qui s'en souvient
   
Recors
  T. n.m. Aide de Sergent, celui qui l'assiste, lorsqu'il va faire quelque exploit ou exécution, qui lui sert de témoin, & qui lui prète main-forte.
   
Recru
  T. adj. Fatigué de travail corporel, d'une marche trop longue, d'un combat. Il parut des troupes fraîches à la place de celles qui étoient recrues. Ils avancerent un pas ; mais tout recrus & harassés.
     
Recrue
  T. n.f. Levée de gens de guerre pour augmenter une Compagnie, ou remplacer les soldats qui ont déserté, ou qui sont morts. Ce Capitaine est allé faire sa recrue en son pays. On lui a donné 500 livres pour sa recrue.
     
Recruter
  T. n.m. Terme de guerre. Faire des recrûes, ou lever des soldats pour remplir les troupes.
   
Recteur
  T. n.m. Le chef & le premier Officier électif de l'Université. Il porte la ceinture violette tant qu'il est revêtu de cette dignité ; la garniture de ses gans est aussi violette ; son habit de cérémonie est une robe violette, avec une ceinture de soie, avec des pendans d'or, & une bourse à l'antique, appellée escarcelle. Sa fourrure d'hermine blanche descend jusqu'à la moitié du bras. Le Recteur s'élit tous les trois mois ;
     
Recteur
 

T. n.m. Curé en Bretagne à Bourdeaux et en quelques provinces & dans plusieurs communautés, couvens & hopitaux. Celui qui gouverne la paroisse, la maison.

     
Rectorerie
  T. n.f. Cure, direction de Paroisse. C'est un mot dont on se sert dans ce sens en plusieurs provinces.
     
Rectorier
  T. v. Payer au Recteur de l'Université de Paris un droit qui lui est dû d'une grande antiquité sur la marchandise de Parcheminerie. Ce droit est de seize deniers Parisis.
   
Recuiteur
  T. n.m. Nom qu'on donne aux ouvriers des monnoies pendant leur apprentissage.
     
Recurer
  T. v. Terme d'Agriculture. Rebiner, donner un troisième labour à une vigne. Ce terme est en usage dans le Nivernois
   
Redingote
  T. n.f. Mot Anglois, depuis peu francisé. Il signifie un habit de cheval : espèce de casaque. Depuis quelque temps les hommes portent beaucoup de redingotes. C'est une espèce de grand surtout boutonné pardevant, avec un collet & des ouvertures derrière & aux côtés, dont l'origine vient d'Angleterre. La redingote est faite à peu près comme une casaque, mais moins ample, & toutefois plus longue & plus large qu'un justaucorps. Dans les temps de gelée ou de pluie on voit presque tout le monde en redingote. C'est un habit très-peu parant, & qui selon les apparences, fera plus de fortune à la campagne qu'à la ville, où on commence à le trouver désagréable. A la chasse du Roi, quand il fait mauvais temps, tous les Seigneurs sont en redingotes : c'est à la vérité un habit très-propre pour monter à cheval, & pour résister aux injures de l'air.
   
Redoute
  T. n.f. Petit fort quarré qu'on fait dans des lignes de circonvallation, tranchées, & lignes d'approche, pour flanquer des lignes, & placer des corps de garde, ou pour défendre quelques passages. Elles ont dix à quinze toises de face, avec un fossé de neuf à dix pieds de largeur, & de profondeur.
     
Réfaction
  T. n.f. Terme de Douane & de Commerce. Il signifie la Remise que les Commis des Bureaux d'entrée & de sortie sont tenus de faire aux Marchands, de l'excédent de poids que certaines marchandises peuvent avoir lorsqu'elles ont été mouillées, au-dessus de celui qu'elles auroient-naturellement, si elles étoient séches ; telles que sont les laines, les cotons, les chanvres, les lins, & autres marchandises de pareille espéce.
     
Réformer
 

T. n.m. En termes de Guerre, c'est Suprimer, casser des Compagnies, des Régimens, & en incorporer les soldats dans d'autres Corps. On le dit aussi du plein licenciement des troupes.

   

Regain

  T. n.m. Seconde herbe qui revient dans les prés après qu'on les a fauchés. Les regains sont bons quand l'été a été pluvieux. On ne laisse point entrer les bestiaux dans les prés, avant que les regains soient enlevés.
Ce mot vient de gain, qui en vieux François signifioit recolte. On nommoit aussi l'automne gain, & le regain étoit une espèce de seconde recolte. Les Normands disent revoin, & Ménage dit, que c'est le véritable mot, comme venant de refoin, qui veut dire un second foin. En quelques endroits on dit du Revivre.
     

Régaire

  T. n.m. En Bretagne, les régaires sont des juridictions temporelles exercées par les évêques ou les chapitres cathédraux. La Jurisdiction des Regaires appartient au Juge & Sénéchal de l'Évêque, & ressort nuement en la Cour de Parlement de Bretagne, qui en a seul connoissance par appel.
   
Régalade
  T. n.f. M. Petit de l'Académie Royale des Sciences, en distinguant les différentes façons de boire, dit que celle qui consiste à verser la boisson dans la bouche, s'exécute en trois maniéres. Dans la premiére, qui est la plus commune, on verse doucement, à mesure que la langue conduit la boisson dans le gosier. Dans la seconde, on verse brusquement tout à la fois, & la langue conduit le tout dans le gosier avec la même vîtesse : ce qui s'appelle Sabler. La troisiéme se réduit à verser dans la bouche, la tête étant renversée : & c'est boire à la régalade, ou au galet.
     
Régale
  T. n.f. Espèce de Garde-Noble Royale ; droit qui appartient au Roi sur les Bénéfices.Il consiste à jouir des revenus des Évêchés durant que le Siége est vacant, & de pourvoir aux Bénéfices qui viennent à vaquer pendant ce temps-là, & jusqu'à ce que le successeur ait prété serment de fidélité, & obtenu lettres patente des main-levée de la Régale. Pour finir la Régale il faut encore que l'acte du serment de fidélité du nouvel Évêque soit enregistré à la Chambre des Comptes. Un Bénéfice vaque en Régale, & il y a ouverture à la Régale, quand il n'est pas rempli de droit & de fait, quand il est litigieux ; quand il n'y a point de titulaire actuel & paisible possesseur. La promotion au Cardinalat donne ouverture à la Régale. Tous les fruits qui échéent durant la Régale appartiennent au Roi, c'est-à-dire, pendant la vacance du siége Épiscopal. Cela s'appelle la Régale temporelle ; & le droit de conférer les Bénéfices vacans, s'appelle Régale spirituelle.
     
Régalement
  T. n.m. Partition ou distribution d'une taxe ou d'une somme imposée, par laquelle on règle ce que chacun des contribuables en doit porter à proportion de ses forces. On travaille au régalement des tailles, au régalement de la somme imposée par le Clergé pour le don gratuit. Les annates se payent selon le régalement, ou la taxe qui en a été faite autrefois.
   
Régaleur
  T. n.m. On appelle Régaleurs ceux qui étendent la terre avec la pelle à mesure qu'on la décharge, ou qui la foulent avec des battes
     
Régalien
  T. adj. Qui ne se dit que des droits qui appartiennent aux Rois & aux Princes comme Souverains. Les droits de battre monnoie, de donner des graces, de faire des loix, sont des droits régaliens.
   
Regayoir
  T. n.m. Ustensile de campagne qui sert à préparer le chanvre, & est une espèce de seran, par les dents duquel on le passe pour le purger de ses ordures
   
Régime matrimonial
  Ensemble des règles gouvernant les intérêts pécuniaires des époux
   
Régiment
  T. n.m. Terme de Guerre. Corps de troupes faisant partie d'une armée. Les Régimens de Cavalerie sont commandés par un Mestre de Camp, & ont d'ordinaire six Compagnies. Un Régiment d'Infanterie est commandé par un Colonel, & a quelquefois un grand nombre de Compagnies. Le Régiment des Gardes est fixé à trente Compagnies de 150 soldats chacune. Celui de Picardie a eu jusqu'à 120 Compagnies & plus. C'est un beau poste d'être à la tête d'un Régiment. Quelques-uns prétendent qu'avant l'année 1636 ou 1637 il n'y avoit point de Régimens de Cavalerie. Les Compagnies étoient détachées, & ne faisoient point ensemble les Corps de troupes, qu'on appelle Régimens.
     
Registre
  T. n.m. Livre public qui sert à garder des mémoires, ou des actes, ou minutes pour la justification de plusieurs faits dont on a besoin dans la suite. Le registre d'un Banquier, le registre de la Geolle doivent être numérotés & paraphés de la main du Juge. On appelle Registre des gros fruits, un registre que tient le Greffier des villes & bourgs, où il y a marché, sur lequel on couche le prix de chaque espèce de grains, & ce qu'ils ont valu chaque semaine. On marque le plus haut, le moyen & le plus bas prix.
Enseesépoux
   
Registre d'état civil
  Registre tenu par un civil et servant à l'enregistrement de la naissance, du mariage et du décès des citoyens
   
Registres paroissiaux
  Ensemble des actes de baptême, mariage et sépulture (B.M.S.) jusqu'en 1792. Appelés aussi "registres de catholicité" car il ne concernent que les adeptes de la religion catholique. Il est rare d'en rencontrer datant d'avant 1600 car l'exemplaire unique des époques antérieures a dû traverser l'histoire en évitant les rongeurs, les insectes, les incendies, les pillages, l'humidité et surtout l'indifférence. Ils contiennent les actes de baptêmes, mariages et sépultures d'où l'abréviation de BMS. Ils étaient rédigés par les prêtres au niveau de chaque paroisse
   
Regrat
  T. n.m. Exercice de celui qui regratte, qui revend en détail ce qu'il a acheté en gros. Il se dit plus particulièrement de ceux qui vendent du sel au peuple, à la petite mesure, & qui achètent ce droit des Fermiers des Gabelles. La ferme des regrats est d'un revenu considérable.
   
Regrattier
  T. n.m. Celui qui exerce le regrat. Il est défendu par la Police aux Regrattiers d'acheter des marchandises jusqu'à ce que le Bourgeois soit fourni. Ils ne peuvent enlever, sur les ports, plus de six septiers d'avoine à la fois, ni en avoir en magazin plus de deux muids ; & d'autres grains en acheter plus de deux septiers, ni en garder plus de huit ; & il leur est défendu d'aller au-devant des marchandises, ou d'en acheter ailleurs que sur les ports ; ils ne peuvent vendre qu'à la petite mesure, qui est le boisseau & au-dessous. Le Roi défend aux Regrattiers & Regrattières de vendre le sel ni au poids, ni à la balance, sur peine de deux cens livres d'amende.
     
Réhabilitation
  T. n.f. Action par laquelle le Pape ou le Roi, par des dispenses ou Lettres patentes, remettent des gens qui ont failli, qui ont dérogé, en l'état où ils étoient avant leur faute, leur dérogeance.
   
Rehanter
  T. n.m. Hanter ou fréquenter de nouveau. Ces deux amies ont été long-temps fort brouillées, mais j'apprens qu'elles commencent à se rehanter.
     
Reilher
  T. v. Labourer, faire des raies, ou rayons sur la terre avec le soc de la charrue
   

Rejetonner

  T. n.m. Les plantes de tabac. C'est ainsi qu'on appelle l'action qu'on fait en arrachant tous les rejetons, fausses tiges ou feuilles qui naissent tant sur la tige qu'à son extrémité, ou auprès des feuilles
   
Relais
  T. n.m. Équipage, qu'on envoie devant, ou qu'on a ordonné de tenir prêt pour changer de chevaux, ou de voiture, quand on veut faire diligence. Le Général des Postes se dit Surintendant des postes & relais de France. Ce Prince voyage en relais, il envoie & trouve par tout des relais. A la chasse on a plusieurs relais de chiens & de chevaux, qu'on donne aux cerfs l'un après l'autre aux lieux & refuites où ils ont été envoyés. On appelle la meute de relais, la meute de secours.

Relais, se dit aussi du lieu où l'on pose les chevaux & les chiens de relais, à la chasse, pour soulager les chiens recrus. Il faut aller attendre la chasse au premier, au second relais.

Relais, signifie aussi, Loisir, fainéantise, manque d'emploi ou d'occupation. Tandis que vous êtes de relais, faites pour moi ce petit message. On trouve toujours à Paris des Maçons & des compagnons de toutes sortes d'Artisans, qui sont de relais, qui chomment.
     
Relaps
  T. adj. Qui est retombé dans une hérésie qu'il avoit abjurée, dans un crime, dans un péché dont il avoit eu rémission, ou absolution. Les hérétiques relaps sont fort odieux à l'Église. Les criminels relaps ne méritent point de grace. Les pécheurs relaps ont besoin d'une rude pénitence.
   
Relationaire
  T. n.m. Qui fait ou écrit des relations. On donne ordinairement ce nom à ceux qui écrivent la relation de leurs voyages. On ne doit guère ajoûter foi aux Relationaires. Les Relationaires cherchent à nous en faire accroire ; ou bien, comme ils ne peuvent tout voir, & qu'ils sont obligés de s'en rapporter à ce qu'on leur dit, on leur en fait accroire à eux-mêmes.
   
Relaver
  T. n.m. Parmi les Artisans de Paris, se dit d'une cérémonie ou espèce de demi-réception que font les Maîtres d'un métier, quand ils entrent des fauxbourgs dans la ville, ou de la ville dans les fauxbourgs ; ils font prèter un nouveau serment en Justice, & traitent les Jurés & Anciens. La réunion des Justices au Présidial a abrogé cette coutume.
   
Relayer
  T. v. Se servir de relais, changer de chevaux, en prendre de frais & qui n'ont point travaillé. Ce Seigneur relaye deux fois de Paris à Fontainebleau. On dit aussi à la chasse relayer, quand on lâche les chiens du relais après la bête.
   
Relégué
  T. n.m. Récompense d'un Gendarme de la garde, ou d'un Chevauléger, lorsqu'il a servi un certain nombre d'années, & qu'il veut se retirer. Le relégué est de 540 livres. Il a demandé son relégué. On n'accorde guère de relégués en temps de guerre. Le relégué chez les Gendarmes & Chevaux légers est ce qu'on appelle Retraite dans les Gardes du Corps.
     
Relevailles
  T. n.fpl. Petite cérémonie qu'on fait à l'Église, quand une femme relève de couche, & lorsqu'elle y entre la première fois. Philippe premier, Roi de France, raillant sur la grosseur & l'embompoint de Guillaume le Conquérant, demandoit s'il accoucheroit bien-tôt. Guillaume lui fit répondre qu'oui, & qu'à ses relevailles, il l'iroit visiter avec dix mille lances en forme de chandeliers.
   
Relevée
  T. n.f. L'après-dinée, ou le temps d'après-midi. On donne des assignations chez des Commissaires à deux ou trois heures de relevée. Il n'est guère en usage qu'au Palais, où l'on appelle aussi les Audiences de relevée, celles qui se donnent après midi. La Cour n'entre point aujourd'hui de relevée. On ne juge point les procès criminels de relevée quand les conclusions des gens du Roi vont à la mort, ou aux galères, ou au bannissement. Ce mot s'emploie aussi de même dans les Actes des Assemblées du Clergé.
Ce mot vient de ce qu'autrefois on faisoit la méridienne sur des lits de sale qu'on nommoit grabats, & on nommoit relevée, le temps où l'on se relevoit pour retourner à son travail.
     
Relevoison
  T. n.m. Terme de Jurisprudence & de Coutume. Relief. Relevoison à plaisir, c'est celle par laquelle le revenu de l'héritage pour un an, est dû au Seigneur censuel. Relevoisons du denier six, quand au Seigneur de la censive sont dûs six deniers pour chaque denier du cens à toutes les mutations de ceux au nom desquels le cens se paye, & a accoutumé être payé. Ventes & relevoisons, quand le nouveau vassal releve de son Seigneur féodal, & lui paye certaine somme taxée par la Coutume.
   
Reliage
  T. n.m. Application de nouveaux cercles sur des cuves, des tonneaux, & autres vaisseaux semblables. Il a donné tant au Tonnelier pour le reliage de sa cuve, du cent de futailles.
     
Relief
  T. n.m. Terme de Jurisprudence féodale. C'est un droit qu'un fief doit au Seigneur dominant presqu'en toutes mutations, & qui consiste en une année de revenu, ou l'estimation. On l'appelle autrement rachat. Par la Coutume de Paris le relief n'est point dû pour succession en ligne directe. Par la Coutume de Normandie, le relief est dû par mort, ou mutation de vassal, pour les rotures, aussi-bien que pour les fiefs. Ce droit est fort différent suivant les Coutumes. On trouve des reliefs simples, doubles ; des reliefs de propriété, qui se payent par des héritiers ; des reliefs de bail ou tutèle, qui se payent par un tuteur pour son mineur, ou par un mari pour les fiefs de la femme qu'il épouse, &c. En quelques lieux on l'appelle relevoison.
Relief de bail, relief de bouche, relief de chambellage, c'est celui que le mari doit, quand durant le mariage, un fief échet à sa femme. Relief à merci, c'est la même chose que relevoison à plaisir.
   
Relieur
  T. n.m. Artisan qui relie les livres, & qui étoit autrefois du Corps des Libraires & Imprimeurs. Pasquier a observé qu'en l'an 1492. la Chambre des Comptes, en recevant un relieur de livres & comptes, le fit jurer qu'il ne savoit ni lire ni écrire, afin qu'il ne pût découvrir les secrets de la Chambre.
     
Religionnaire
  T. n.m. Qui est de la Religion qu'on appelle Prétendue Réformée. Les Religionnaires ont été l'occasion de plusieurs troubles en Europe. Ce mot étoit l'aversion de Balzac. Il dit qu'il n'est ni Latin, ni François, ni plaisant, ni sérieux ; qu'il a été fabriqué dans un coin du Périgord, & qu'il faut le renvoyer d'où il est venu, Il n'est pourtant pas si barbare & si monstrueux ; il a été reçu à la Cour. L'Académie l'admet, & remarque seulement qu'il n'est guère en usage qu'au pluriel. On dit pourtant c'est un Religionnaire ; mais depuis la révocation de l'Édit de Nantes ce terme s'emploie peu. On dit Nouveaux Convertis, en parlant de ceux qui sont en France ; & Réfugiés, en parlant de ceux qui sont sortis de France.
     
Reliquaire
  T. n.m. Petit vaisseau précieux & portatif où l'on enferme des reliques.
     
Remblaver
  T. v. Resemer de bled une terre. Il y a de si bonnes terres, qu'on les peut remblaver deux années de suite, y semer deux fois du bled.
   
Remener
  T. v. Quand on parle de choses qui se voiturent, ce verbe signifie les Voiturer où elles étoient auparavant. Il avoit mené des marchandises à la foire, il a été obligé de les remener au lieu d'où il les avoit fait partir.
     
Réméré
  T. n.m. Terme de Palais. Faculté de rentrer dans un héritage qu'on vend, en remboursant le prix & les frais légitimes. On limite un temps pour exercer la faculté de réméré, elle ne dure que trente ans.
Réméré
, signifie rachat, lorsqu'un vendeur rend l'argent qu'il a reçu, & rentre dans ce qu'il a vendu. Alors la vente aura été faite à la charge du réméré.
     
Rémérer
  T. v. Racheter.
   
Remois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Champagne qui prend son nom de la ville de Reims, qui en est la Capitale.
     
Remontrance
  T. n.f. Humble suplication qu'on fait au Roi, ou à un Supérieur, pour le prier de faire réfléxion sur les inconvéniens, ou les conséquences de ses Édits, ou de ses ordres. Le Parlement est allé en corps faire de très-humbles remontrances au Roi sur une telle Déclaration.

Remontrance, est aussi un avis, un conseil, une légère & honnête correction, ou un avertissement qu'on fait en général, ou en particulier, pour avertir, ou corriger de quelques défauts. Les Présidens font des remontrances aux gens du Barreau à l'ouverture du Parlement. Une mère fait des remontrances à sa fille.

   
Remplage
  T. n.m. Remplissage.
     
Remu
  T. n.m. Terme de coutume. Remise, délai.
     
Remuage
  T. n.m. Billet de remuage. C'est celui que les marchands de vin & bourgeois sont tenus d'aller prendre au bureau des Aides lorsqu'ils veulent transporter leur vin d'une cave à une autre.
   
Remué de germain
  Expression qui signifie "cousin issu de germain"
   
Remueur
  T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle en quelques lieux où l'on fait de grands magasins de bled, & entre autres à Chartres, des gens qui n'ont d'autre métier que de remuer le bled des bourgeois, pour empêcher qu'il ne se corrompe.
     
Rendable
  T. adj. En termes de Coutumes, se dit des fiefs que les vassaux sont tenus de livrer à leurs Seigneurs pour s'en servir dans leurs guerres. On les appelloit aussi Jurables, non seulement parce que les vassaux devoient jurer qu'ils les livreroient quand ils en seroient requis ; mais encore parce que les vassaux ne les livroient à leurs Seigneurs qu'après que les Seigneurs avoient fait serment de les leur rendre en aussi bon état qu'ils avoient été livrés.
   
Rendés-vous
  T. n.m. Lieu où l'on se doit trouver à certain jour & heure assignée. Ce mot a été trouvé si commode que la pluspart des nations s'en servent en François, leur langue manquant de cette expression. On donne un rendés-vous général à l'armée, des rendés-vous particuliers à des Régimens, qu'on appelle quartiers d'assemblées. On donne en ville un rendés-vous pour parler d'affaire, pour faire quelque partie de plaisir. Les Tuilleries sont le rendés-vous du beau monde. Les Amans se donnent des rendés-vous secrets. La vertu d'une femme est déja bien ébranlée, quand elle donne des rendés-vous.
   

Renfoncer

  T. v. Remettre des fonds à des tonneaux. Quand on est près des vendanges, il faut faire renfoncer ses tonneaux, y remettre les fonds qui y manquent. En ce sens on dit plustôt refoncer, que renfoncer, du moins en certains pays de vignobles.
   
Renformis
  T. n.m. Terme de Maçonnerie. Réparation d'un vieux mur, à proportion de ce qu'il est dégradé. Enduit ou crépi qu'on fait sur une vieille muraille, & qui est beaucoup endommagée.
   
Renformoir
  T. n.m. Que l'on appelle quelquefois Demoiselle ou Servante. Espéce d'instrument de forme pyramidale, fait de bois dur, poli & tourné, sur lequel les Gantiers renforment leurs gants ; c'est-à-dire, les élargissent par le moyen des deux bâtons qu'ils appellent Tournegants.
   
Rengrègement
  T. n.m. Augmentation de mal ou de douleur. Il a senti du rengrègement à son mal, depuis qu'on lui a appliqué ce remède. Il se dit aussi au figuré. Rengrègement de mal : surcroît de désespoir.
   
Rengrèner
  T. v. Remettre du grain dans la trémie du moulin. Il y a aux moulins une petite clochette, qui sonne pour avertir le Meunier qu'il faut rengrèner, remettre du grain dans la trémie, afin qu'il ne tourne pas à vuide.
     
Rénovation
  T. n.f. On appelle dans les Communautés Religieuses, Rénovation des voeux, le jour ou la fête de la Rénovation, la cérémonie qui s'y fait chaque année de renouveller les voeux qu'on a faits à la fin du Noviciat, & le jour auquel cette cérémonie se fait.
   
Rente
 

T. n.f. Revenu qui vient tous les ans : profit d'argent, fruits annuels d'une terre. Ce pauvre homme n'a ni rentes ni métairie, il vit du travail de ses bras. C'est un bon bourgeois qui vit de ses rentes ; qui n'a point d'emploi, ni de charge. Pour vivre avec éclat il faut bien des rentes, bien du revenu. Avec cent mille livres de rente un homme trouve par tout des déférences qu'on ne rend pas au mérite. Il laissera toujours ceux qui n'ont que de l'esprit, cent pas derrière lui.
Rente, se dit aussi d'une charge foncière dûe par un héritage aliéné à cette condition. Les Seigneurs ont donné des terres à cens & à rentes. C'est une rente noble qui porte lods & ventes. Les rentes foncières & seigneuriales ne sont point rachetables, qu'en Normandie ; on les appelle tolerables, parce qu'on est obligé de les supporter. Les baux à rente se font à longues années.
Rente censive, rente censuelle ou rente rendable. Rente héritable ou héréditable, ou héréditale. Rente héritière ou viagère. Rente hypothécaire, Rente propriétaire, ou rente ensaisinée & inféodée. Rente réalisée & nantie. Rente ou revenu rendable, elle est différente de la rente censuelle, foncière, coutumière, qui porte directe seigneurie & droit de feudalité, & ce n'est qu'une rente sèche ou volante, qui ne porte point de profit à son Seigneur, & est rachetable, comme étant constituée à prix d'argent. Rente à l'appreci ; ce sont rentes de grains, payables par deniers seulement à certain jour, desquelles l'appréciation se fait selon les trois marchés précédents le jour auquel l'appreci se doit faire, & a coutume de se faire.
Rente roturière, c'est celle qui n'est pas inféodée. Rente sèche, outre ce qui a été dit ci-dessus, c'est une rente due toute seule, sans service, ni autre charge.
Rentes constituées, ensaisinées ; c'étoient celles qui étoient assignées ou imposées sur des fonds en roture, & desquelles les créanciers ou propriétaires avoient été ensaisinés par les Seigneurs censuels de qui les fonds chargés étoient tenus.
Les rentes inféodées étoient celles qui étoient assignées ou imposées sur des fiefs, & desquelles ceux qui étoient propriétaires ou créanciers, avoient été reçus en foi par les Seigneurs féodaux, de qui les fiefs chargés relevoient.
Rentes en Frésange c'est une rente qui ne se paye pas nécessairement en espèce ; mais par un frésange, c'est-à-dire un pourcel farci, ou un cochon de lait farci, ou par le prix auquel la frésange est appréciée par la coutume.
Rentes à héritage, sont celles qui sont dues sur le domaine du Roi, au lieu des héritages censuels ou roturiers, qui ont été retirés & unis au domaine.
Rentes tolérables sont celles qui sont anciennes, & non sujettes à raquit ; de sorte qu'on est obligé de les porter & tolérer, endurer.
Rente, se dit aussi d'un trafic d'argent qu'on fait en aliénant le fonds, moyennant un certain profit ou intérêt licite qu'on en retire tous les ans. Les rentes constituées à prix d'argent sont rachetables à toujours ; se peuvent toujours amortir en remboursant le fonds. On ne peut demander que cinq années d'arrérages de rentes constituées. Les rentes de Normandie sont au denier 14. Le taux du Roi est au denier 20. Il y en a qu'on constitue au denier 24. Il y a aussi des rentes viagères qu'on donne à fonds perdu. On appelle aussi ces rentes, en plusieurs lieux, rentes courantes ou volages. L'ordonnance de Henri II. appelle rentes volantes, celles qui sont constituées en bled, & portent leur réduction à prix d'argent, & les rend rachetables au denier douze. Rente volage, qui est constituée à prix d'argent, & qu'on appelle rente volant & courant : elle est rachetable. Il y a aussi des rentes viagères ou à vie, opposées aux héréditaires
Anciennement les rentes constituées à prix d'argent étoient non rachetables de leur nature ; & ne différoient des foncières, qu'en ce que les foncières étoient réservées ou retenues sur les fonds, lorsque la propriété en avoit été transférée ; au lieu que les rentes constituées à prix d'argent étoient imposées & assignées par les propriétaires sur leurs fonds, sans translation de propriété, d'où les foncières étoient appellées, Census reservativi : & les constituées & assignées,En Auvergne, dans le Bourbonnois & la Marche, lorsque le propriétaire d'un fond allodial le donnoit à rente foncière, cette rente qu'on regardoit comme un véritable cens, emportoit droit de directe Seigneurie, & de lods & ventes au profit du bailleur, parce que c'est une maxime établie dans ces Coutumes, & qui y est encore suivie, que la première rente constituée sur un héritage allodial, s'appelle rente fonciére, & emporte droit de directe Seigneurie, & de lods & ventes.
Rentes, se dit aussi de celles que le Roi constitue à ses Sujets qu'on appelle rentes de l'Hôtel de Ville, dont il y en a plusieurs parties assignées sur divers fonds. Collatae in fundo pecuniae annuum vectigal, reditus. Les rentes du Sel, des Aides, du Clergé, des Recettes générales, & des Tailles. Il y a des Payeurs & des Controlleurs de ces rentes sur chaque partie.

Sous l'ancien régime les contrats de rentes étaient établis pour officialiser une dette car ils semblaient souvent le moyen le plus sûr pour soit se procurer les capitaux nécessaires, soit rassurer le créancier.. En échange de la somme avancée, ou due, le débiteur crée une rente garantie par une hypothèque sur un bien préalablement défini. La rente, perpétuelle est néanmoins rachetable à volonté par le débirentier qui en remboursant le capital lève en même temps l'hypothèque.
Il s'agit donc d'un instrument de crédit servant à acheter des biens qu’on ne peut pas payer comptant, emprunter de l’argent, assurer des revenus réguliers et durables à une institution ou à des personnes en échange de services rendus ou à rendre, et qui présente en plus l'avantage de pouvoir être cédé, partagé entre des héritiers ou légué car basé sur un bien fonds, elle en suit le destin : tout repreneur s'engage à reprendre les rentes attachées au bien.

   
Rentraiture
  T. n.f. Couture de drap, dont les pièces sont jointes bord à bord. Les Tailleurs font payer à part la rentraiture des habits.
   
Rentrayeur
  T. n.m. Artisan qui fait métier de rentraire les draps. On écrit aussi Rentreyeur. Si vous déchiriés une pièce de Mousseline, & que vous la donnassiés à raccommoder à nos Rentreyeurs il vous seroit impossible de découvrir l'endroit où elle auroit été rejointe, quand même vous y auriés fait quelque marque pour le reconnoître.
   
Repallement
  T. n.m. Confrontation, comparaison que l'on fait d'un poids de cuivre, de fer ou de plomb avec l'étalon ou poids matrice, pour voir si par l'usage ou autrement il n'est point altéré. Ce terme n'est guère en usage qu'en Picardie, particuliérement à Amiens.
     
Répareurs
  T. n.mpl. Nom que l'on donnoit autrefois aux teinturiers du petit teint.
     
Répit
  T. n.m. En la coutume de Normandie, se dit des délais judiciaires qui se donnent pour les procédures. En matière féodale on appelle répit, la souffrance que donne le Seigneur au Vassal pour lui rendre la foi & hommage, ou pour s'acquitter de ses autres devoirs.
Se mettre en ses répits dans les Coutumes de Tourraine & de Lodunois, c'est ce que la dernière Coutume de Touraine appelle, se mettre en son devoir.
   
Répit (lettres de)
 

T. n.m. Les Lettres de répit sont des Lettres qu'on délivre en Chancellerie aux débiteurs de bonne foi contre les créanciers trop rigoureux. Les Lettres de répit signées en commandement ne sont point sujettes à vérification. Les répits furent introduits par le Pape Urbain II. en faveur de ceux qui croisoient pour la guerre sainte. Saint Louis donna trois ans de répit à ceux qui furent avec lui au voyage d'outre-mer.

   
Répétiteur
  T. n.m. Maître qui donne des leçons à des écoliers, & qui les fait répéter.
     
Reportage
  T. n.m. Redevance qui consiste en la moitié de la dîme.
n.m. Droit de percevoir une demi dîme ; il avait lieu lorsque les champs d'un domaine étaient cultivés par les serfs ou colons d'un domaine voisin. En ce cas, le maître primitif continuait à percevoir l'autre moitié de la dîme. Cette coutume amena de nombreuses contestations entre les églises et les couvents. Le reportage était aussi connu sous le nom de rapport
     
Reposoir
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne dans l'Amérique à la troisiéme cuve qui sert à la préparation de l'indigo. On l'appelle Reposoir, parce que c'est dans cette cuve que l'indigo préparé dans les autres cuves se sépare de l'eau pour se reposer au fond, d'où on le tire pour le mettre dans les sachets. Cette même cuve s'appelle Diablotin à St Domingue.
     
Représailles
  T. n.fpl. Droit qu'ont les Princes de reprendre sur leurs ennemis les choses qu'ils leur retiennent injustement, ou des choses équivalentes. Quand on retient une place à un Prince, il s'empare d'une autre à sa bien-séance par droit de représailles. On prend quelquefois des gens d'un parti ennemi par droit de représailles.
     
Requiem
  T. n.m. Terme de bréviaire. On dit une messe de requiem pour dire une messe des morts parce que l'introït commence par le mot de Requiem.
   
Requint
 

T. n.m. La cinquième partie d'un cinquième, qui fait avec le quint six vingt-cinquièmes. Dans les ventes des fiefs, on doit les quints & requints du prix au Seigneur dominant : comme de 25 mille francs, on doit 5000 francs pour le quint, & mille francs pour le requint. Dans les titres Latins on l'appelle quintellum.

     
Rescrit
  T. n.m. Réponse du Pape, ou des Empereurs sur quelque question, ou difficulté de Droit, sur laquelle ils ont été consultés, pour servir de décision, & de loi. Le Droit Civil & Canon sont pleins de semblables Rescrits. Les Rescrits du Pape sont une sorte de Bulle ou de Monitoire qui commence par ces paroles, Significavit nobis dilectus Filius. Les rescrits des Papes ne sont point reçus en France, quand ils sont contraires aux Libertés de l'Église Gallicane. On les déclare abusifs.
     
Resépage
  T. n.m. Terme des Eaux & Forêts. Nouvelle coupe d'un bois qui a été mal coupé, ou qui n'est pas de belle venue. L'Ordonnance ordonne le resépage des bois abougris, broutés & avortés.
Reséper c'est recouper de nouveau un bois qui a été mal taillé, qui a été ébourgeonné par les bestiaux, ou qui est de mauvaise venue. Il a fallu reséper ce bois jusqu'à la racine, parce qu'il avoit été mal coupé, qu'on en avoit abattu les plus beaux brins, parce que les bestiaux l'avoient trop endommagé.
   
Résidu
 

T. n.m. Ce terme est d'un usage universel dans les Testamens. Quand une fois le Testateur a fait les legs qu'il vouloit faire, il ajoûte, Et au résidu de tous mes autres biens, &c. je fais, crée, nomme N. mon héritier seul, universel, & pour le tout. Et quand le Testateur ne parle pas en son nom, le Notaire dit historiquement : Et au résidu de tous ses autres biens, &c. ledit Testateur fait, crée & nomme, &c.

   

Resséant

 

T. adj. Qui réside & demeure actuellement en quelque endroit. Pour faire valoir une terre par ses mains, il faut être resséant sur les lieux. Quand on présente une caution, elle doit être resséante & solvable. Un bon Prélat doit être resséant en son Diocèse, n'en bouger. Resséant au pays, ou du pays.

   
Resséantise
 

T. n.f. Dans la Coutume de Normandie. Synonime de résidence.

   
Restaurant
  T. n.m. Aliment ou remède qui a la vertu de réparer les forces perdues d'un malade, ou d'un homme fatigué. Un consommé, un pressis de perdrix, sont de bons restaurans. Le vin, l'eau-de-vie, les potions cordiales, sont de bons restaurans pour ceux dont les esprits sont épuisés. Il y a des restaurans distilés à l'alembic, qui sont des extraits de chairs succulentes & délicates avec mie de pain blanc & des eaux & poudres cordiales, des conserves & électuaires, & autre chose de bonne substance & odeur. La gelée est une espèce de restaurant, mais elle est plus alimenteuse, & de consistance plus ferme que le restaurant qui est liquide.
     
Restourne
  T. n.f. ou restorne. C'est la prime d'assûrance que celui qui s'est fait assûrer, se fait rendre par les Assûreurs, lorsqu'il a fait trop assûrer, ou lorsqu'il ne charge pas les marchandises qu'il s'étoit fait assûrer pour le lieu auquel il les avoit destinées : dans ces cas, les Assûreurs rayent leur nom de la police d'assûrance, & mettent à côté restourné tant pour cent. La coûtume est que les Assûreurs se retiennent toûjours demi pour cent de la prime reçue, & ainsi ils restournent toûjours demi pour cent de moins qu'ils n'ont reçu.
   
Résumpte
  T. n.f. Terme d'École de Théologie. C'est un acte qui a été rétabli en 1676. par les loix de la Faculté, & qui se doit faire par le nouveau Docteur pour avoir suffrage aux assemblées de la Faculté, & jouir des droits de Docteur. Cet acte se soutient dans une des six années, immédiatement après la licence, avant l'accomplissement desquelles les nouveaux Docteurs ne sont point admis aux assemblées de la Faculté, & ne sont point choisis pour présider aux thèses. La résumpte se soutient depuis une heure jusqu'à six. On soutient cet acte de toute l'Écriture-sainte, de tout ce qui regarde l'histoire de l'ancien & du nouveau Testament, & des passages, qui s'emploient dans les controverses contre les Hérétiques.
   
Rételois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Champagne en France. Elle a titre de Duché, est située aux confins du Luxembourg, & du pays de Liége. Ses lieux principaux sont Rétel Capitale, Doncheri, Mézières & Charleville.
   

Retemtum

 

T. n.m. Terme de Palais, & purement Latin, qui se dit d'une réserve que fait une Cour souveraine, apposée au bas de la minute d'un Arrêt. Elle porte modération de la peine d'un accusé, ou quelque autre intention des Juges. Dans les grandes exécutions il y a souvent un retentum, que le criminel sera étranglé avant un plus grand supplice. Quelquefois on ne donne qu'un ajournement personnel ; mais il y a un retentum, que l'accusé sera arrêté à la comparution.

     
Retenue
  T. n.f. On nomme ainsi dans la bourse commune des Marchands de Toulouse, le choix ou nomination que les Prieur & Consuls sont tenus de faire chaque année de 60 Marchands, pour être Juges-Conseillers de ladite bourse, & assister aux jugemens qui se rendent dans cette Jurisdiction.
   
Retenue (brevet de)
 

T. n.m. Brevet accordé par le Roi à un Officier qui entre en charge, pour que ses héritiers s'en fassent payer après sa mort par son successeur. Observez que ce n'est pas toûjours lorsqu'un Officier entre en charge qu'on lui donne ce brevet, c'est ordinairement lorsqu'il l'a possédée un nombre d'années, & que le Roi est content de sa gestion. Il arrive même qu'après le premier brevet, si l'Officier vit encore plusieurs années, & qu'il exerce toûjours louablement son office, le Roi augmente ce brevet, & en accorde un plus fort. Les charges sur lesquelles le Roi accorde des brevets, ne différent des autres qu'en ce qu'elles sont à vie seulement.

   
Retraire
 

T. v. Terme de Jurisprudence Françoise. Retirer un héritage des mains d'un acquéreur. La pluspart des Coutumes permettent aux lignagers de retraire les anciens propres, pour conserver les terres dans leurs familles. Les Seigneurs peuvent retraire par puissance de fief.

   
Retrait
 

T. n.m. Action par laquelle on retire un héritage aliéné. Le retrait conventionnel est celui qui s'exerce en vertu d'une stipulation apposée dans le contrat de vente, portant faculté de réméré dans un certain temps. On l'appelle aussi retrait coutumier. Retrait lignager, se dit quand un lignager retire des mains d'un tiers acquéreur, ou d'un adjudicataire par décret un ancien propre de sa famille vendu par son parent. Les acquets ne sont point sujets à retrait par la Coutume de Paris : ils le sont par celle de Normandie. L'action pour Retrait lignager dure un an à Paris, du jour de la notification du contrat. Retrait féodal est celui qu'exerce un Seigneur dominant, qui par puissance de fief a droit de retirer un héritage vendu par son vassal. Le retrait des biens Ecclésiastiques est un retrait qui s'exerce en vertu de la faculté que le Roi a accordée à l'Église de rentrer dans les biens qui en avoient été aliénés pour les subventions. A Paris le Seigneur est obligé d'exercer son droit dans les 40 jours que le contrat de vente lui a été notifié & exhibé. En Normandie le retrait lignager & seigneurial se peuvent faire dans l'an & jour de la lecture & publication du contrat à l'issue de la Messe Paroissiale.
Il y a en Normandie une quatrième espèce de retrait qu'on appelle à droit de lettre lue ; c'est quand l'acquéreur d'un héritage a été dépossédé par décret pour dette antérieure de son acquisition. Alors il peut retirer, dans l'an & jour, l'héritage des mains de celui qui s'en est rendu adjudicataire, en remboursant le prix & les frais. Le retrait féodal est réputé des fruits de la Seigneurie, & on n'est pas tenu de réunir le fief retiré au fief dominant. Le Seigneur peut céder son droit à Paris. On y préfere aussi le parent le plus diligent, & non pas le plus proche.
Retrait censuel, c'est quand le Seigneur du censif retire, par puissance de Seigneurie, l'héritage qui lui est tenu de cens sur le nouvel acquéreur. Retrait par puissance de fief, c'est la retenue de laquelle le Seigneur de fief peut user par puissance de fief sur le nouvel acquéreur.

   

Retrayant

 

T. n.m. Qui exerce une action en retrait.

   
Retruder
 

T.v. Terme de Palais. Il signifie Remettre une personne en prison. On ne s'en sert guère que pour les personnes emprisonnées pour dettes civiles. Lorsqu'une personne emprisonnée pour dettes, est sortie faute d'alimens, il est permis au créancier, par l'Ordonnance de 1667 de le retruder, en consignant six mois d'avance. L'Ordonnance ne se sert pas du terme retruder : mais c'est celui qu'on emploie dans toutes les Jurisdictions.

   

Rêts

  T. n.m. Se dit de deux longs morceaux de bois d'orme, qui composent en partie la charrue des Laboureurs, & qui servent à la mener & à la diriger.
     
Revendage
 

T.n. m. Terme de Coutume, Fermier du Revendage du Roi, c'est celui entre les mains de qui on met des biens meubles exploitables pour la somme dûe, afin d'avoir trois semaines de terme pour payer son créancier par les mains du Fermier, & afin d'avoir main-levée de ses biens pris par le Sergent.

     
Revendeur
  T. n.m. Qui fait métier de revendre. Les Crieuses de vieux chapeaux sont des revendeuses de vieilles hardes. Les revendeuses de meubles sont défendues par la Police.
     
Revivre
  T. n.m. En Nivernois & en Berri, au moins dans la partie du Berri qui touche le Nivernois & qui en est séparée par la Loire, on appelle revivre, le foin que l'on tire d'un pré pour la seconde fois, d'une même année, le regain. Le revivre se coupe, se fauche au mois de Septembre. On dit aussi revoin.
   
Retz
  T. n.m. Le Duché de Retz. C'est une contrée de la Bretagne en France. Elle est située sur la mer de Gascogne, entre l'embouchure de la Loire, & le Poitou. Machécou en est le lieu principal. Ce Duché a pris son nom d'un bourg qui s'appelloit Retz.
     
Retz
  T. n.m. Mesure de continence dont on se sert pour mesurer les grains à Philippeville & à Givets
     
Réveilleur
  T. n.m. Ce mot se dit parmi les Religieux, de celui qui a le soin de réveiller les autres à certaines heures. Il se dit aussi d'un homme qui va par les rues de certaines villes de France, en certaines saisons de l'année, pour réveiller les gens avec une petite cloche qu'il porte avec lui, & les exhorte à penser à la mort & au jour du jugement, & à prier Dieu pour les trépassés. Le Réveilleur a passé cette nuit.
   
Révermont
  T. n.m. Nom propre de lieu, le Révermont, autrefois la côte St André. C'est une contrée de Bresse en France. Elle s'étend depuis Pont-dain, jusqu'à Coligni, qui en est le lieu principal. Ce pays appartenoit autrefois à la maison de Coligni.
     
Revestiaire
  T. n.m. Sacristie, lieu où les Ecclésiastiques vont prendre leurs habits sacerdotaux, leurs chappes & les autres ornemens pour célèbrer l'Office Divin.
Ce mot se dit aussi d'une certaine somme que chaque Religieux prend en certaines Communautés pour son entretien d'habit, de linge, &c.
     
Reviquée
  T. adj. Étoffe de laine reviquée, c'est celle qui a été dégorgée de son trop de teinture. Ce terme n'est en usage que dans les Manufactures de lainages de Picardie, particuliérement à Amiens ; ailleurs on dit dégorgée, au lieu de reviquée. Les reviqueurs reviquent.
   
Révolution & Mariage
  La loi du 13 fructidor an VI (jeudi 30 août 1798) décréta que les mariages devaient être célébrés au chef-lieu de district (transformé en chef-lieu de canton), et seulement les décadis. (Les mois sont de 30 jours divisés en 3 fois 10 jours, le dernier de ces 10 jours est similaire au dimanche)
Les articles 9 et 13 de la loi du 18 pluviôse an VIII (vendredi 7 février 1800) rétablirent la célébration dans les communes. C'est donc, avec le décalage des courriers et des retards possibles à l'application, du 22 septembre 1798 au 26 juillet 1800 que dura cette particularité
     
Rézal
  T. n.m. Mesure de continence pour les grains, dont on se sert en Alsace & en quelques lieux des Provinces voisines.
   
Rhône
  T. n.m. Nom propre d'une des plus grandes rivières de France. Le Rhône a ses sources au Mont de la Fourche, qui est sur les confins des Bailliages des Suisses en Italie, traverse tout le Valais, le lac & la ville de Genêve, après il sépare la Bresse de la Savoie & du Dauphiné jusqu'à Lion, d'où prenant son cours droit au midi entre le Lionnois & le Languedoc qui sont au couchant, & le Dauphiné avec la Provence qui restent au levant, il se décharge dans la Mer Méditerranée Les principales rivières qui se déchargent dans le Rhône, sont la Saône, l'Isère & la Durance, & les principales villes qu'il baigne sont Sion, Genêve, au-dessous de laquelle il se jete dans un goufre où il est invisible pendant environ une demi-lieue, après il baigne Seissel, où il commence à porter bateau, delà il passe à Bellai, à Lion, à Vienne, à Tournon, à Valence, à Viviers, au Pont S. Esprit, à Avignon, à Beaucaire, à Tarascon & à Arles.
     
Rivière
 

T. n.m. Droits d'aides qui se lévent sur chaque muid de vin qui descend ou qui monte par la riviére de Seine, Yonne, Marne & autres riviéres y affluentes, depuis leur source jusqu'à Rouen.

     
Robbière
  T. n.f. Religieuse qui a soin des habits, des robbes, des chaussures, des garnitures de lit, &c.
     
Robin
  T. n.m. Homme qui porte la robe. Essentiellement les juristes.
   
La Rochelle
 

T. n.f Nom propre d'une ville de France, capitale du pays d'Aunis, & située sur la mer de Gascogne, à dix lieues de Saintes, vers le nord occidental, vis-à-vis de l'île de Ré. La Rochelle est une ville assez grande, & fort marchande. Elle a un bon port, un Présidial, une Cour Souveraine pour les Salines du ponant, une Cour des Monnoies, & un Évêché, qui y fut transféré de Maillezais l'an 1649. & qui est suffragant de Bourdeaux. Louis XIII Roi de France l'ayant prise après un long siége l'an 1628. la fit démanteler ; mais on l'a fortifiée de nouveau.

   
Rocroi
 

T. n.m. Nom propre d'une petite ville forte & importante. Elle est dans la Champagne, en France, aux confins de la Picardie & du Hainaut, & à quatre lieues de Mézières, vers le nord. Rocroi est fameux par la grande victoire que le Prince de Condé y remporta sur les Espagnols l'an 1643.

     
Rodage
  T. n.m. Terme de Coutume. Rouage. C'est le droit que le Seigneur péager prend pour une charrette vuide ou chargée de marchandises, passant par le chemin public & royal, outre le péage dû pour raison de la marchandise.
     
Rogations
  T. n.fpl. Prières publiques et processions faites pendant les 3 jours précédant l’ascension pour demander la bénédiction de dieu sur les fruits de la terre.
     
Rôle de contribution
  Liste des contribuables périodiquement dressée en vue de la perception d'un impôt. Il y avait généralement autant de rôles que d'impôts
     
Rôle de feux
  Etat nominatif des chefs de famille ou des foyers d'une localité, encore appelé dénombrement de feux
     
Rôle de taille
  Rôle de contribution. Correspondait au nombre des chefs de famille, ou chefs de feux. Les nobles y figurent avec la mention  « pour mémoire »
     
R.P.R.
  Religion Prétendument Réformée (protestantisme)
   

Rouage

 

T. n.m. En termes de Coutumes, est un droit seigneurial qui se prend sur le vin vendu en gros, & transporté par charroi, avant que la roue tourne

   
Rouergue
 

T. n.m. Nom propre d'une province du Gouvernement général de la Guienne en France. Elle est bornée au nord par l'Auvergne, au couchant par le Querci, au sud par le Languedoc, & au levant par le Gévaudan. Cette province n'est pas fort fertile, mais elle nourrit beaucoup de bétail ; on y trouve des mines de cuivre, de fer, d'alun, de vitriol & de soufre. On la divise en trois parties. Le Comté de Rouergue, qui est vers le nord, dont Rhodèz est la capitale, & même de toute la province ; la Haute-Marche de Rouergue, qui est vers le midi, & Amilhaud sa capitale, & Vabres ; la Basse-Marche du Rouergue est au couchant, & Ville-Franche en est capitale.

   
Rouet
  T. n.m. Petit instrument qui a une roue, qui sert à filer de la laine, de la soie & du fil. On fait plus de besogne en filant au rouet, qu'au fuseau.
   
Roulette
  T. n.f. Petite roue qui supporte un fardeau, qui le fait rouler. Les canons des vaisseaux sont posés sur des roulettes.
Roulette, est aussi une petite couchette qui roule sur des roues pour la transporter, & la cacher sous un autre lit quand on veut. Un mari qui couche dans la roulette, tandis que sa femme couche au grand lit, est un grand sot.
     
Roulier
  T. n.m. Voiturier par terre qui transporte les marchandises de ville en ville, de province en province sur des charrettes. Il est allé d'Orléans à Paris par les Rouliers. Les Rouliers prennent tant par livre pour le transport d'un ballot.
   
Roussillon
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Catalogne. Elle est séparée du reste de cette province au midi & au couchant par les Monts Pyrénées ; les Antipyrénées la séparent au nord du Languedoc, & le golfe de Lyon la baigne au levant. Ce pays, auquel on a annéxé la Viguerie de Conflans, & la Cerdagne Françoise, a été cédé à la France, par la paix des Pyrénées, il peut avoir dix lieues de largeur, & vingt de longueur du couchant au levant. Il est baigné par le Tet, le Tech & l'Égly. Il est assez fertile, particulièrement dans le Roussillon propre. Ses lieux principaux sont Perpignan capitale, Elne, Collioure, Bellegarde, le Fort de Salses, & Mont-Louis bâti par Louis XIV l'an 1678.
   

Roux-vents

  T. n.m. Nom que les Jardiniers donnent aux vents du mois d'Avril, qui sont froids & secs & gâtent les jets tendres des arbres fruitiers. C'est pourquoi le peuple appelle la lune d'Avril la lune rousse.
   
Royannez
  T. n.m. Petit pays de France dans le Dauphiné, au Diocèse de Gap, à l'occident du Gresivaudan.
     
Rouzet
  T. n.m. ou roustet. Espéce de bure ou de serge qui se fabrique en quelques lieux de la généralité de Montauban.
   
Royal
  T. n.m. Monnoie d'or battue sous le règne de Philippe le Bel. C'est la plus ancienne monnoie d'or dont il soit fait mention dans les Registres de la Cour des Monnoies. Les petits royaux valoient 11 sols parisis, ou environ 6 livres. Les gros royaux valoient le double des petits. Cette espèce de monnoie a eu long-temps cours en France. On en voit du règne de Charles VII. On l'appelloit royal, parce que le Roi y étoit représenté vètu de ses habits Royaux. Les Comtes de Provence ont eu aussi une monnoie qu'on appelloit royaux d'or couronnés.
   
Royale
  T. n.f. On appelloit ainsi une sorte de culote que l'on portoit il y a plusieurs années. La royale étoit large ; elle avoit, au bas, des canons lacés de rubans, enjolivés de points de France, & enrichis de broderie de drap découpé à jour, & de plusieurs touffes de rubans.
     
R.P.R.
  Religion Prétendument Réformée (protestantisme)
     
Rubanerie
  T. n.f. Profession de Rubanier. Il se dit aussi de la marchandise de rubans. Dans la premiére signification on dit : Cet Ouvrier excelle dans la rubanerie ; pour dire qu'il fabrique bien ses rubans ; & dans l'autre : Ce Marchand ne fait commerce que de rubanerie, pour faire entendre qu'il ne vend que des rubans.
Le rubanier fait aussi des franges, des ganses, de la toile de soie, &c. Et on appelle le corps de ces ouvriers les Maîtres tissutiers rubaniers.
     
Ruche
  T. n.m. Mesure dont on se sert dans les sauneries & salines de Normandie. C'est une espéce de boisseau qui contient 22 pots d'arques, pesant 50 livres ou environ mesure rase.
     
Ruche
  T. n.f. Panier en forme de cloche, fait d'osier, de paille, de jonc, &c. & destiné à nourrir & serrer des mouches à miel. On fait aussi des ruches de verre, pour avoir le plaisir de voir travailler les abeilles.
On dit, châtrer une ruche, pour dire enlever avec un couteau de fer fait expres, partie de la cire qui est de trop dans une ruche.
   

Ruée

  T. n.f. Amas de litières sèches, chaumes, bruyeres, &c. que l'on fait dans les bassecours, dans les chemins, pour les froisser sous les pieds, & les faire pourrir, afin de les mêler ensuite avec du fumier, & engraisser les terres.
     
Ruginer
  T. v. Terme d'Arracheur de dents. C'est ôter avec une rugine la carie d'une dent. Ruginer une dent. Les Chirurgiens s'en servent aussi. Quand il y a une fente au crâne, on ne perd plus à ruginer, un temps qu'on doit employer à soulager le malade. Quand un os est carié, s'il est possible de le ruginer, il ne faut point s'attacher à en procurer l'exfoliation par des poudres catagmatiques, ni par le cautère actuel, parce qu'il y faut trop de temps.
     
Rustique
  T. adj. Qui concerne la campagne, champêtre, qui appartient aux champs. La Maison Rustique est un livre d'Agriculture, qui contient tout le ménage des champs.
   

Rutoir

  T. n.m. Ce terme n'est pas fort connu. Il est des gens des champs d'autour de Paris. C'est le lieu où l'on fait rouir le chanvre. Mon chanvre est au rutoir. Tirer le chanvre du rutoir.