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Macaret |
T. n.m. Nom que l'on donne en Gascogne, à un flot, ou gros tourbillon d'eau, qui de temps en temps remonte de la mer dans la Garonne. Le Macaret roule sur la Garonne avec tant d'impétuosité, qu'il renverseroit les plus gros navires. Le Macaret est de la grosseur d'un tonneau. Les navires évitent le Macaret en se mettant au milieu de la rivière, parce qu'il suit toujours le bord. On entend de trois lieues le bruit du Macaret. | |
Macaron |
T. n.m. Pâtisserie faite de sucre, de farine & d'amandes, taillée en petit pain plat, & de figure ovale. | |
Macération |
T. n.f. Terme de Dévotion. Mortification. La macération de la chair se fait par les jeûnes, les cilices, les haires, & les disciplines. | |
Machau |
T. n.m. Vieux mot qui est resté dans quelques provinces. Il signifie une grange sans toit. | |
Mâchefer |
T. n.m. Écume de fer, scorie qui sort des forges & fourneaux, & du fer quand on le bat sur l'enclume. C'est la partie soufreuse du fer, qui s'unissant avec la partie soufreuse du charbon, font ensemble les masses poreuses comme des éponges, qu'on voit dans les forges des Maréchaux. | |
Machicot |
T. n.m. Officier de l'Église Notre-Dame de Paris, qui est moins que les Bénéficiers, & plus que les simples Chantres à gage. Les Machicots sont obligés de porter chape aux fêtes semi-doubles, & de tenir le choeur. | |
Machiniste |
T. n.m. Ingénieur qui invente, qui fait construire des machines, pour augmenter les forces humaines. Il faut être fort savant dans les sciences méchaniques pour être bon Machiniste. On appelle aussi Machiniste, celui qui fait des changemens, & des vols de théatre par des mouvemens surprenans. | |
Machinoir |
T. n.m. Outil dont se servent les Cordonniers pour blanchir les points du derrière des souliers. | |
Maçon |
T. n.m. Celui qui entreprend la construction d'un
bâtiment, d'une muraille. Il a fait marché avec un tel Maître
Maçon pour lui bâtir une telle maison, suivant un tel dessein,
& pour un tel prix, la clef à la main. On nomme des Jurés
& Maîtres Maçons, pour estimer des ouvrages,
pour visiter des bâtimens, quand il y a quelque contestation sur
ce sujet en Justice. On appelle aussi Maçon, celui qui travaille sous ces Maîtres à la construction d'un bâtiment, & qui emploie le plâtre & le mortier. Les gens propres appréhendent à voir venir les Maçons chez eux. Un aide à Maçon, est celui qui sert à gâcher le plâtre, & à lui apporter les matériaux. Maçon, se dit figurément, & par injure, à toutes sortes d'ouvriers qui travaillent grossièrement & mal proprement à quelque besogne que ce soit. Un Savetier dit à son apprenti, qu'il travaille en vrai Maçon. Le Maçon dit au sien, qu'il travaille en vrai Savetier. |
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Maçonner |
T. v. Travailler du métier de Maçon.
Les Limosins sont ordinairement ceux qui apprennent à maçonner.
On dit aussi de ceux qui font travailler trop souvent aux réparations
de leurs maisons, ou qui y font souvent des changemens, qu'ils n'aiment
qu'à maçonner. Maçonner, signifie aussi, Fermer avec du plâtre & du moilon les ouvertures d'un mur. Ce n'est pas assez de condamner cette porte qui entre chez moi, je veux qu'on la fasse maçonner. |
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Mâconnois |
T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Bourgogne. | |
Macque |
T. n.f. Instrument de bois dont on se sert pour briser le chanvre & le réduire en filasse. | |
Madrague |
T. n.f. Pêcherie faite de cables & de filets, pour prendre des thons, qui occupe près d'un mille en carré, dont il est parlé dans l'Ordonnance de la Marine. | |
Madre |
T. n.m. Vaisseau à boire, où l'on met du vin pour boire. Ce mot a été fort en usage autrefois. | |
Madrinier |
T. n.m. Nom d'un Officier qui avoit soin autrefois dans les maisons des pots & des verres. Il y aura un Madrinier qui servira de voires & de hanaps | |
Magasin |
T. n.m. Lieu où l'on sère, où
l'on fait provision de marchandises, de vivres, de munitions. La guerre
se fait commodément, quand on a le moyen de faire des magasins.
Les places fortes doivent avoir des magasins de poudre, de munitions,
de vivres. Les premiers magasins de poudre à canon furent faits
à Augsbourg, & à Vénise
en 1369. On appelle un Marchand en magasin, celui qui ne tient point boutique, qui vend en gros ses étoffes, ses marchandises. On appelle aussi magasin, l'arrière-boutique, ou la chambre d'enhaut, où l'on serre les meilleures marchandises. Les Libraires ont aussi des magasins de livres dans des greniers. On appelle aussi magasin d'attelier, un angar fermé en manière de baraque, où un Entrepreneur fait serrer tous les Équipages d'un attelier, comme échelles, dosses, cordages, outils, &c. & y entretient un homme, pour y travailler & les tenir en ordre. On dit aussi le magasin général de marine : c'est un lieu où l'on enferme & où l'on distribue toutes les choses nécessaires à l'armement des vaisseaux. A Brest, chaque vaisseau du Roi a son magasin, qui est comme une grande maison à belle porte cochère. On garde dans ce magasin tous les canons & agrès du vaisseau. Il y a à la suite des armées navales des vaisseaux qui servent de magasins. Dans les villes de guerre il y a aussi des magasins qui sont des bâtimens où l'on enferme les provisions de bouche & de guerre, les machines, les armes, les instrumens, &c. On appelle aussi magasin, l'amas des choses nécessaires, comme les fourrages qui s'amassent dans une esplanade, ou ailleurs. Magasin, se dit aussi des paniers qui sont au devant, & au derrière d'un coche, & aussi du lieu où l'on serre les malles & marchandises des passagers, ou qu'on transporte par cette sorte de voiture. |
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Magasinage |
T. n.m. C'est ce que les Négocians & les Commissionnaires passent en compte à leurs Correspondans pour louage de magasin des marchandises qu'ils ont eues pendant quelque temps en magasin pour eux. | |
Magdelonnette |
T. n.f. Couvent où on enferme les filles de mauvaise vie, pour les châtier, ou les retirer de leurs désordres. On menace les filles de maison de les mettre aux Magdelonnettes, si elles n'ont grand soin de conserver leur honneur. On le dit aussi des Religieuses, & de celles qu'on enferme à cause de leur mauvaise vie. | |
Magnan |
T. n.m. C'est le nom qu'on donne aux Chaudronniers
en plusieurs provinces, parce qu'ils crient dans les rues magnan,
magnan. En province, on nomme les vers à soie des magnans, & les femmes se demandent les unes aux autres, Comment vont vos magnans ? Que font vos magnans ? Mes magnans montent. Et on dit en proverbe, d'un homme qui n'a pu exécuter un dessein, ou qui est mort sans avoir pu achever un ouvrage qu'il composoit, Qu'il est mort la graine dans le ventre, comme les magnans. |
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Magnanime |
T. adj. Ce mot vieillissoit du temps de Vaugelas, dont il avoit un extrême regret ; mais il s'est rétabli. Il signifie, Qui a une grandeur d'ame & de courage, qui l'élève au-dessus du commun des hommes. Il signifie beaucoup plus que brave & vaillant. Le magnanime est orné de toutes les vertus, & les éxerce d'une manière sublime. Les actions fortes & résolues donnent de l'admiration, parce qu'elles ressemblent aux actions magnanimes. Il ne faut pas être orgueilleux en prétendant être magnanime. | |
Magnettes |
T. n.fpl. Toiles qui se fabriquent en Hollande & dans quelques Provinces voisines. | |
Magni |
T. n.m. Nom propre d'un gros bourg du Véxin François, dans le Gouvernement de l'Île de France. Il est entre Paris & Rouen. Quelques Géographes le prennent pour l'ancien Petromantalum, que d'autres mettent à Mante. |
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Mahouts |
T. n.mpl. Draps de laine destinés pour les Echelles du Levant, qui se manufacturent en Angleterre. Il s'en fait présentement quantité en France, particuliérement en Languedoc, Dauphiné & Provence. | |
Magister |
T. n.m. Maître d'École de Village, qui enseigne à lire aux jeunes paysans. Il aide aussi à faire l'Office au Curé & au Vicaire. | |
Maiesque |
T. n.f. Terme de la Coutume de Béarn. Droit de vendre seul son vin pendant tout le mois de Mai. Le Comte Centule se réserva de vendre ses vins & ses pommades, ou cidres provenans de ses rentes ou devoirs, pour tout le mois de Mai. Les Communautés de Béarn se servent aujourd'hui du terme de Maiesque, lorsqu'elles font la délivrance de la Maiesque du vin à leurs Fermiers : car ce droit de vendre son vin, privativement à tout autre pendant le mois de Mai, est un droit domanial, appartenant au Seigneur Souverain dans les terres qui lui sont immédiatement sujettes, & aux autres Seigneurs particuliers en leurs villages ; | |
Maieur |
T. n.m. On appelle ainsi en quelques endroits les chefs du peuple, & des Communes. Ce mot se trouve dans plusieurs Coutumes. | |
Maigue |
T. n.m. Petit lait, ou lait clair, la partie séreuse du lait, qui en sort quand il se caille. On donne du maigue aux cochons. Ce mot n'est guère en usage que chez les paysans. | |
Mail |
T. n.m. Jeu d'exercice, où l'on pousse avec
grande violence & adresse, une boule de buis qu'on doit faire à
la fin passer par un petit arc de fer qu'on nomme la passe. Le Mail
est un jeu honnête aussi bien que la Paume. Il y a quelques endroits
où l'on appelle ce jeu Pale-mail. Mail, se dit aussi de l'instrument avec lequel on pousse la boule, qui est une petite masse de bois fort dure & ferrée, qui a un long manche & fort pliant. Il est venu en passe en trois coups de mail. Mail, se dit aussi d'une allée d'arbres battue & bordée, & fermée de planches, dans laquelle on joue au Mail. En beaucoup de villes on va se promener au Mail. Daviler veut qu'un Mail soit une allée d'arbres de trois ou quatre cents toises de long sur quatre à cinq de large, bordée d'ais attachés contre des pieux à hauteur d'appui, avec une aire de recoupes de pierres, couverte de ciment, où l'on chasse des boules de buis avec un Mail ou maillet ferré à long manche. Le Mail de Saint Germain en Laye est un des plus beaux, parce que les arbres qui le bordent, sont de haute futaye. Celui de Paris est près de l'Arsenal. Les boules s'appellent des boules de mail. |
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Maille |
T. n.f. Petite monnoie de cuivre valant la moitié
d'un denier. Il y a eu aussi des mailles blanches battues l'an
1303. sous Philippe le Bel. La maille & l'obole êtoient
la même chose, & ne valoient que la moitié du denier,
c'est pourquoi il y avoit des mailles Parisis, & des mailles
Tournois. Il y avoit aussi des demi-mailles. Il est parlé
de mailles blanches dans le 13e & 14e siècle. Ce mot signifie quelquefois une monnoie de peu de valeur. Sur ce marché vous n'y perdrez pas la maille. Cette marchandise ne vaut pas la maille. On ne rabattra pas la maille de ce qu'on vous a dit. Il fait rendre compte à son Facteur jusqu'à la dernière maille. |
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Maille
d'or |
T. n.f Le Droit de maille d'or, est un droit dû au Seigneur en quelques en droits pour la garde des Foires. | |
Maillier |
T. n.m. Artisan qui fait des armes composées de petites chaînettes ou mailles de fer. Cet Ouvrier s'appelle Chaînetier. | |
Maillot |
T. n.m. Couches & Langes avec lesquels on enveloppe un enfant à sa naissance, & pendant sa première année. Cet enfant est encore en maillot, on le va vêtir ; on lui va ôter son maillot. | |
Mainade |
T. n.f. Compagnie. On excommunie les pillards Arragonois, & leur mainades ou compagnies, avec ceux qui leur donnent retraite ou protection. | |
Maine |
T. n.m. C'est une province de France qui a conservé une partie du nom des Cénomans, ses anciens habitans. Elle est bornée au nord par la Normandie ; au couchant par la Bretagne ; au sud par l'Anjou, & la Touraine ; & au levant par le Vendômois & le Perche ; on lui donne trente lieues du couchant au levant, & vingt-deux du nord au sud. Elle est baignée par la Mayenne, la Sarte & l'Huisnie ; son terroir est abondant en blé, en vin, en lin, en bétail. Il y a aussi quelques mines de fer. On la divise en haut & bas Maine ; le premier est vers le levant, & l'autre vers le couchant. Ses lieux principaux sont le Mans, capitale, la Ferté-Bernard, le Château de Loir, Beaumont le Vicomté, Sablé, Laval, Mayenne, & Domfront. Le Maine a le titre de Duché depuis très-longtemps. | |
Mainé (ou maineté) |
" Mainé " est synonyme de puîné ou cadet. Le droit de maineté était un avantage accordé par plusieurs coutumes au plus jeune enfant dans les successions paternelles et maternelles en leur accordant le droit de choisir le meilleur des immeubles se trouvant dans la succession. Le terme était surtout employé dans le Cambrésis, les châtellenies de Lille, Cassel et à Valenciennes. Dans certaines coutumes, le mainé ne s'adressait qu'aux puînés mâles. |
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Maire |
T. n.m. C'étoit autrefois la première
dignité du Royaume. Charles Martel étoit Maire
du Palais. C'étoit d'abord le Grand-Maître de la Maison du
Roi, qui avoit commandement sur tous les Officiers domestiques. Il fut
appellé Maire du Palais, par abbréviation, au lieu
de Maitre du Palais, c'étoit un nom emprunté des Empereurs
Romains, qui avoient un Maître du Palais
Maire, se dit maintenant du premier Officier de ville qui
préside aux Échevins & aux Consuls en plusieurs villes,
Bourdeaux, Dijon, &c. Le Maire est un
Magistrat populaire, & qui représente le peuple. Le Maire
prête le serment devant le Juge Royal de la ville. Il ne préside
point en l'assemblée générale des habitans. C'est
le Lieutenant Général en l'absence du Gouverneur. En certaines
villes les Maires ont basse Justice, de même que quelques
Maires de village. Le Roi Louis XIV par un Édit du mois
d'Août 1692 a créé dans toutes les villes du Royaume,
excepté Paris & Lyon, des
charges de Maires perpétuels, qui sont les premiers
Officiers des villes. Auparavant, le Maire s'élisoit
par l'assemblée des Notables de la ville. |
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Mairie |
T. n.f. Qualité, ou Office de Maire. En
plusieurs endroits la Mairie ennoblit. Il a exercé longtemps
la Mairie d'un tel lieu. Il y a aussi quelques fiefs qu'on appelle Mairies, ou fiefs boursiers. Ces Mairies sont inhérentes à certaines terres, & ne consistent qu'en certains droits & émolumens, sans domaine. Il y en a plusieurs au pays Chartrain. Du Cange dit que les Mairies étoient héréditaires, & se donnoient en fief. Mairie signifie aujourd'hui dans le Droit, Basse-Justice. Mairie, se dit aussi du temps qu'on a exercé la charge de Maire. Il s'est acquis beaucoup de réputation pendant sa Mairie. |
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Maïs |
T. n.m. C'est ce qu'on appelle autrement Blé
d'Inde & de Turquie. Il y en a de plusieurs sortes, fort différentes
par la couleur de leurs épis. Il y en a de blancs, de rouges, de
presque noirs, de pourprés, de bleus, & de bigarrés
de plusieurs couleurs, le tout par l'écorce, car la farine en est
toujours blanche. Il est tempéré, & fort nourrissant.
Jamais les Sauvages qui en usent, ne sont travaillés d'obstruction
; ils n'ont jamais mauvaise couleur ; c'est leur meilleur remède
contre les maladies aigues, & on en donne sans danger aux malades
de toutes les maladies. On en fait un breuvage que les Méxicains
appellent atolle, dont ils usent ordinairement, & que les Médecins
donnent au lieu de tisanne. Les Indiens se nourrissent de gâteaux
de maïs cuits dans une terrine. Ils les mangent tout chauds avec
un peu de sel & de poivre long. Quelques-uns en mangent les grains
tout verds, & les trouvent fort nourrissans, & d'aussi bon goût
que nos poids verds. Au Méxique, les Prêtres faisoient de longues Processions pour bénir le maïs. Ils l'arrosoient du sang qu'ils tiroient de leurs parties honteuses, & divisoient les gâteaux qu'ils en faisoient comme du pain-bénit, qu'ils donnoient à manger au peuple. Il y a deux sortes de maïs. L'un est dur, qu'on mange au lieu de pain, grillé, ou bouilli dans l'eau. L'autre est tendre & délicieux. La semence du dur se cultive maintenant en Espagne, & non pas celle du tendre. On fait de sa farine des bignets, de la galette & des biscuits. Les Médecins les plus experts préfèrent la farine du maïs à celle du blé commun. De cette farine & de l'eau simple, les Indiens font leur breuvage ordinaire, qui ensuite se tourne en excellent vinaigre. Des tuyaux de ce maïs qui sont fort doux avant que le grain se murisse, il se fait d'excellent miel. Quand on y mêle quelques ingrédiens, il s'en fait un breuvage qui enivre soudain, c'est pourquoi il est défendu. Ses feuilles & ses tuyaux sont une bonne nourriture pour le bétail. Le son en est assez tendre, & peut faire d'assez bon pain. |
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Maisière |
T. n.f. Vieux mot. Borel croit qu'il vouloit dire une Haie, ou quelqu'autre chose qui faisoit la séparation d'un champ ou d'une vigne. | |
Maisné |
T. n.m. (L's ne se prononce pas.) Terme qui est commun dans les anciennes Coutumes & Histoires ; pour dire, puîné & cadet. On disoit autrefois ainsné, pour dire l'aîné. On a dit aussi mainsné. | |
Maisneté |
T. n.f. ou maineté. Terme de Coutumes. État d'une personne née après une autre, à qui on la compare, qualité, condition d'un maisné. Il y a deux droits de maineté dans les coutumes ; le droit de maineté mobiliaire, qui consiste en trois pièces de meubles qui ayent servi aux père & mère, & que le maisné prend : & le droit de maineté immobiliaire se prend en quelques lieux en héritage de main-ferme, ayant maison manable appartenant aux conjoints décédés, tant en usufruit que propriété, & dans lequel ils ont eu leur domicile & résidence au temps de leur trépas. | |
Maisnil |
T. n.m. Ce mot vient de masnile, qui dans la basse Latinité a signifié une portion de terre avec une petite maison. | |
Maison |
T. n.f. Logis, demeure, habitation ; lieu où
l'on se peut retirer, & mettre à couvert son bien & sa
personne, des injures du temps. On bâtit les maisons de
pierre de taille, de moîlon, de brique, ou de charpente. Il est
défendu de faire des maisons à plus de quatre étages
carrés. Les Notaires de campagne appellent, une maison
haute, moyenne & basse, celle où il y a trois lieux habitables
les uns sur les autres. L'ancienne Rome étoit
composée de 48 mille maisons isolées. Paris
n'en a environ que vingt mille. Tout le bien de ce bourgeois est en maisons.
On dit, faire les honneurs de la maison, des civilités
qu'on fait à ceux qui rendent visite, ou qu'on a invités
a quelques cérémonies de famille. Ce mot vient de mansio, & de manere. En vieux Gaulois on disoit mas & masage, d'où viennent encore plusieurs noms des maisons de campagne & de familles. On dit, Tenir une maison à louage, quand on n'en est pas le propriétaire, quand on la loue à prix d'argent : une maison garnie, quand on la loue toute meublée. On appelle une maison de plaisance, une maison de campagne, qu'on prend plaisir à embellir & à orner pour s'y aller divertir. C'est ce qu'on appelle bastide en Provence, cassine en quelques en droits, en d'autres lieux, closerie, &c. Chez les bourgeois on les appelle maisons de bouteilles. Maison de bouteille, est une petite maison près de la ville, où l'on va quelquefois, comme l'on dit, boire bouteille, c'est-à-dire, faire de petits repas avec ses amis. On appelle maison rustique, une ferme ou une métairie, pour faire valoir les biens de la campagne. Le P. Bouhours prétend que maison de campagne ne se dit que des maisons qui appartiennent à des personnes de qualité ; & que maison des champs ne se dit que des maisons qui appartiennent à des familles bourgeoises. |
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Maisonnage |
T. n.m. Terme de Coutumes. Bois de haute futaye qu'on coupe pour bâtir des maisons | |
Maisonner |
T. v. Bâtir des maisons. | |
Maître |
T. n.m. En termes de Marine, signifie le Commandant
d'un Navire. Sur l'Océan on dit Maître, sur la
Méditerranée Patron, & dans les vaisseaux
considérables, notamment ceux qui font des voyages de longs cours,
on l'appelle Capitaine. Un Maître de Navire
doit avoir navigé cinq ans au moins, avoir été
éxaminé en l'Amirauté, & doit représenter
les journaux de ses voyages. Il a pouvoir de faire l'équipage
du vaisseau, de lever des Pilotes & des Matelots, le tout suivant
les réglemens de la dernière Ordonnance de la Marine.
On appelle Maître de hache, le Charpentier du vaisseau
; & Maître Valet, celui qui distribue les provisions
de bouche. Maître de port ou du port, se dit quelquefois
pour Capitaine de port. Maître mâteur, est celui
qui a soin des mâts. |
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Maîtrise |
T. n.f. Dignité, ou charge, qui donne la
qualité de Maître. La grande Maîtrise de l'Ordre
de Malte, de Calatrava, &c. sont des dignités électives. On le dit particulièrement des Siéges des Eaux & Forêts, & de leurs Officiers. Il y a un procès pendant en la Maîtrise de Bourges. Cette forêt est dépendante de la Maîtrise de Rouen. Il est pourvu de la grande Maîtrise des Eaux & Forêts d'une telle Généralité. Maîtrise, parmi les Artisans, se dit de la qualité qu'on acquiert, quand on est reçu Maître dans quelque Corps. On fait faire chef-d'oeuvre aux aspirans à la maîtrise. Les veuves jouissent du privilège de la maîtrise. Les maîtrises & jurandes étoient une belle invention de Police, quand elles ont été établies par l'Ordonnance de François I. maintenant ce n'est que cabale, ivrognerie & monopole. |
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Maje |
T. adj. C'est une épithète qu'on donne en plusieurs provinces de France aux Juges qui président à une Jurisdiction subalterne, soit Royale, ou autre. Il y a plusieurs Juges majes en Languedoc ; il y a un Juge maje à Clugny, un Juge maje à Amiens, &c. Le Juge maje est le Président dans une Sénéchaussée ou Présidial ; ce qu'on appelle ailleurs Lieutenant Général ; & à Paris au Châtelet, Lieutenant Civil. | |
Majeur |
T. adj. Qui est plus grand, plus fort, plus considérable qu'un autre. Les causes majeures, sont des causes dont le Pape doit être le seul Juge. Il y en a de trois espèces dans l'ancien Droit ; les unes regardent la foi ; les secondes ont pour objet les points douteux & importans de la discipline ; les dernières regardent les Évêques, lorsqu'ils méritent la déposition. | |
Majorat |
n.m. Bien inaliénable et indivisible attaché à la possession d'un titre de noblesse et transmis avec le titre au fils aîné d'une famille. La constitution d'un majorat était un fidéicommis. En cas d'extinction de la branche, le bien allait alors au plus proche collatéral. Les majorats étaient nombreux dans les anciennes possessions espagnoles : Franche-Comté, Artois, Flandre, Cambrésis. | |
Majorité |
Âge réglé, & fixé par les lois pour être en mesure de gérer ses biens. |
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Majorité |
n.f. L'âge de
la majorité variait suivant les coutumes et la condition
des personnes et l'on distinguait la majorité coutumière
qui permettait de disposer de ses biens et les administrer de la majorité
parfaite requise pour contracter mariage sans le consentement des parents
. En Champagne, Picardie, Normandie, Anjou, Maine, la première
était de 20 ans, la seconde de 25 ans. |
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Mallard |
T. n.m. Marchandise employée dans le Tarif de la Douane de Lyon. Il paroît que ce sont les plus petites meules à Rémouleurs. | |
Malletier |
T. n.m. Ouvrier qui fait des malles. Il y a un Corps d'Artisans à Paris qui s'appelle Coffretiers-Malletiers, qui font des malles, des cassettes, des fourreaux de pistolets. | |
Mallier |
T. n.m. Cheval de valet, ou de postillon, qui porte la malle. Les malliers sont sujets à être écorchés, s'ils n'ont de bons coussinets. | |
Malmort |
T. n.m. C'est une espéce de lépre ou de gale très-maligne, ainsi appellée parce qu'elle rend le corps noir & livide, & pour ainsi dire, mortifié par des ulcères noirs, sordides, croûteux, sans sentiment, sans douleur & sans pus, se formant spécialement aux hanches & aux jambes, & provenant d'une dépravation excessive du sang & des sucs nourriciers. | |
Maladrerie |
T. n.f. Lieu fondé pour retirer & assister les malades, & particulièrement ceux qui sont entachés de lèpre. Presque toutes les Églises des maladreries sont fondées sous l'invocation de Saint Lazare, de la Magdelène & de Sainte Marthe. On a fait la réforme des maladreries qui étoient usurpées par des particuliers, & par des Communautés, & on en a fait des Commanderies, pour rétablir l'Ordre des Chevaliers de Saint Lazare, qui est très ancien | |
Malle |
T. n.f. Petit coffre ou valise propre à
transporter des hardes à la campagne, qu'on met ordinairement sur
la croupe du cheval que monte un valet, ou un postillon. Cette lettre
ne partira pas par cet ordinaire, la malle du postillon est fermée.
Quand on loge en chambre garnie, on n'y apporte guère qu'une malle.
Il a fait mettre sa malle dans le magafin du coche. Malle, se dit aussi de certains paniers que des Merciers de campagne portent sur leur dos, qui sont pleins de cent sortes de menues marchandises. Un Ramoneur a la patience de remuer toute sa malle pour vendre une paire de ciseaux. |
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Malte |
T. n.f. Nom propre de la ville capitale de l'île de Malte. Elle est située sur la côte orientale de l'Île, dans un petit golfe, où elle a quatre ports différents, dont l'un est uniquement destiné pour les Galères de l'Ordre de Malte. Cette ville est grande, belle, & l'une des plus fortes du monde. Elle est séparée en trois parties, située sur trois petites presqu'îles ou rochers ; on les nomme la Vallette, le Bourg & l'île de S. Michel, ou de la Sangle. Ces trois quartiers sont très-forts, & par leur situation, & par les ouvrages qu'on y a faits ; & ils sont encore défendus par les châteaux de S. Elme, de S. Ange, & de Torre della Bocca.. Le Grand-Maître, & le Grand-Prieur de l'Ordre de Malte, y font leur résidence ordinaire. Il y a aussi un très-grand nombre de Chevaliers, entretenus aux dépens de l'Ordre dans sept magnifiques auberges, qui portent les noms des sept langues ou nations, ausquelles l'ordre est divisé, & qui sont, Provence, Auvergne, France, Arragon, Castille, Italie & Allemagne. Il y a encore dans cette ville un tribunal de l'Inquisition, de beaux Arsenaux, & un Évêché suffragant de Palerme en Sicile. Le Grand-Maître de Malte est Souverain de l'île de Malte, & de celles de Gose, de Cumin, & de Cuminot ; celles de Limosa & de Forsala lui appartiennent aussi ; mais elles sont désertes. |
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Malte
(ordre de) |
Ordre de Malte. C'est le nom d'un Ordre Religieux militaire
qui a eu plusieurs noms. Les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem,
ou les Chevaliers de S. Jean de Jérusalem. Les Chevaliers
de Rhodes, l'Ordre de Malte, la Religion de Malte, les Chevaliers de
Malte, & c'est le nom qu'on leur donne toujours dans l'usage
ordinaire en France. Des Marchands d'Amalfi au Royaume de Naples, environ
l'an 1048 bâtirent à Jérusalem une Église
du rit Latin, qui fut appellée Sainte Marie la Latine. Ils y
fondèrent aussi un Monastère de Religieux de l'Ordre de
S. Benoît, pour recevoir les pélerins ; & ensuite un
hôpital tout près de ce Monastère, pour y avoir
soin des malades, hommes & femmes, sous la direction d'un Maître,
ou Recteur, qui devoit être à la nomination de l'Abbé
de sainte Marie la Latine, & on y fonda une Chapelle en l'honneur
de S. Jean-Baptiste. Gérard Torn, Provençal de l'île
de Martigue, en fut le premier directeur. En 1099. Godefroi de Bouillon
ayant pris Jérusalem, enrichit cet hôpital de quelques
domaines qu'il avoit en France. D'autres imitèrent encore cette
libéralité ; & les revenus de l'hôpital ayant
augmenté considérablement, Gérard, de concert avec
les Hospitaliers, résolut de se séparer de l'Abbé
& des Religieux de sainte Marie la Latine ; & de faire une Congrégation
à part sous le nom & la protection de S. Jean-Baptiste ;
ce qui fut cause qu'on les appella Hospitaliers, ou Frères de
l'Hôpital de S. Jean de Jérusalem. Paschal II. par une
Bulle de l'an 1113. confirma les donations faites à cet hôpital,
qu'il mit sous la protection du S. Siége, ordonnant qu'après
la mort de Gérard, les Recteurs seroient élus par les
Hospitaliers. Raymond du Puy, de Dauphiné, successeur de Gérard,
fut le premier qui prit la qualité de Maître. Il donna
une Règle aux Hospitaliers ; elle fut approuvée par Calixte
II. l'an 1120. Quelques-uns disent qu'elle l'avoit déja été
par son prédécesseur Gélase II. l'an 1118. Elle
fut confirmée par Honorius II. Innocent II. Eugène III.
Lucius III. Clément III. Innocent III. Boniface VIII. &c.
Comme Raymond mit dans cette règle quelque chose qu'il tira de
celle de S. Augustin, on a mis cet Ordre au nombre de ceux qui suivent
sa règle. |
|
Maltôte |
T. n.f. Imposition faite sans fondement, sans nécessité,
& sans autorité légitime. Maltôte se
dit aujourd'hui de toute imposition. On va imposer une nouvelle maltôte. Ce mot vient d'un vieux mot tollir, ou de male tolta, c'est-à-dire, mal tollue, ou mal levée. |
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Manant |
T. n.m. Paysan, habitant en un village, ou en une métairie à la campagne. On a fait assembler les manans & habitans de la Paroisse pour élire des Collecteurs. La pluspart des causes de la Cour des Aides, sont pour des manans & habitans des Paroisses, qui soutiennent les taxes des tailles. Ce Hobereau est si grossier, qu'il passe pour un manant, pour un paysan. On appelle proprement manans, ceux qui sont originaires du lieu ; & habitans, ceux qui y sont venus demeurer. | |
Mancheron |
T. n.m. Qui se dit des parties de la charrue que l'on tient avec les mains, lorsqu'on laboure. Il y a des gens qui se servent du mot de manche, & c'est le mot qu'emploie l'Académie : cependant on dit à Paris & aux environs, tenir les mancherons de la charrue, comme on a remarqué ci-dessus. | |
Manchon |
T. n.m. Fourrure qu'on porte en hiver, propre pour y mettre ses mains, afin de les tenir chaudement. Les manchons n'étoient autrefois que pour les femmes ; aujourd'hui les hommes en portent. Les plus beaux manchons sont faits de martes zibellines ; les communs de petit gris, de chien, de chat. Les manchons de campagne des Cavaliers sont faits de loutre, de tigre. Une femme met le nés dans son manchon pour se cacher. Un petit chien de manchon, est un petit chien que les Dames peuvent porter dans leur manchon. | |
Mançois |
T. n.m. Nom d'une monnoie qui avoit cours dans le Maine, & que le Seigneur particulier de cette province faisoit battre. Un ancien registre porte, que les Mansois vaudront vingt deniers moins la livre, que tournois petits, c'est-à-dire, que les treize mansois ne vaudront que deux sols petits tournois. | |
Mandatum |
T. n.m. La cérémonie du Jeudi-Saint pour le lavement des piés, & la Cène, se nomme mandatum, à cause que l'on y chante. Le Roi fait le mandatum, il lave les piés à douze pauvres. Cette cérémonie est décrite en bien des livres. | |
Mandille |
T. n.f. Manteau que portoient il n'y a pas long-temps les laquais, qui leur étoit particulier, & qui les faisoit distinguer des autres valets. Il étoit fait de trois pièces, dont l'une leur pendoit sur le dos, & les deux autres sur les épaules. Quand on veut reprocher à quelqu'un sa basse naissance, on lui dit que son père a porté la mandille, qu'il a été laquais. L'origine de ce mot vient de manteau, parce que c'en étoit une espèce. | |
Mandrerie |
T. n.f. Terme de Vannier. C'est cette partie du
métier des Maîtres Vanniers, où l'on travaille aux
gros ouvrages. n.f. Se dit chez les vanniers de tous les ouvrages pleins en osier, sans lattes ou cerceaux. Cette profession se divise en trois branches : savoir, la vannerie proprement dite qui comprend tous les ouvrages d'osier à jour, la mandrerie qui comprend tous les ouvrages à claire voie, et la clôture ou closerie qui ne s'occupe que de la fabrication des vans et des hottes pour la vendange. |
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Mandrier |
T. n.m. Vannier qui fait des ouvrages de Mandrerie | |
Manéage |
T. n.m. Terme de Marine. Travail que les Matelots doivent à un marchand sans aucun salaire. Il consiste à décharger le merrein, les planches, le poisson, tant verd que sec, sans en demander de salaire au marchand. | |
Manicles |
T . n.fpl. Ce sont des fers qu'on met aux mains des prisonniers. On dit plus ordinairement menottes. | |
Manieur |
T. n.m. Nom que l'on donne à des gens qui sont sur les ports de Paris, & qui gagnent leur vie à remuer le blé avec des pelles. | |
Manique |
T. n.f. Terme d'Artisans, qui se dit d'une certaine défense, ou couverture qu'ils se mettent à la main, ou aux poignets, pour les faire résister au travail, où ils sont obligés de les employer, comme les Chapeliers, Cordonniers, Savetiers | |
Mannequin |
T. n.m. Ouvrage d'osier. Panier haut & rond
où l'on apporte du fruit à Paris. Homme d'osier ou de paille. |
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Mannette |
T. n.f. Grand panier d'osier à deux anses, qu'on nomme aussi marine & banne. | |
Manoeuvrée |
T. n.f. Terme de Coutumes. Ouvrage, travail des mains. Les Vassaux doivent des manoeuvrées à leurs Seigneurs. | |
Manoeuvrer |
T. v. Travailler aux manoeuvres ; faire agir : & remuer les cordages, ou les voiles à propos, & selon les ordres du Commandant. Il faut du temps à un matelot pour apprendre à bien manoeuvrer. | |
Manoeuvrier |
T. n.m. Matelot qui entend bien la manoeuvre. Qui sait tout le détail de la manoeuvre du vaisseau. C'est un fin manoeuvrier ; c'est-à-dire, habile. | |
Manoque |
T. n.f. Rouleau de tabac. Ce tabac est, ou n'est pas d'une bonne manoque. On voit par la signification de ce mot qu'il n'est pas fort ancien dans la langue Françoise. | |
Manouvrier |
T. n.m. Compagnon Artisan qui sert les Maîtres. Cet homme a besoin de plusieurs manouvrier, pour achever son entreprise. | |
Manse |
Exploitation agricole familiale qui se compose d'une habitation et des dépendances nécessaires pour vivre |
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Manseau |
T. n.m. Qui est du Maine, habitant du Maine. On dit proverbialement, Un Manseau vaut un Normand & demi. Il n'est pas odieux, comme plusieurs pensent, du moins il ne l'est pas orignairement. Il vient de ce qu'autrefois la monnoie de cette Province valoit une moitié plus que celle de Normandie. Ces différentes monnoies s'appelloient Manseaux & Normands. Le manseau étoit de plus grande valeur, & passoit pour un normand & demi. Il est vrai néanmoins que qui dit un manseau, dit un homme fin & adroit : d'où vient le Proverbe, c'est un Manseau, c'est tout dire. | |
Mansionaire |
T. n.m. Les Mansionaires étoient autrefois des Officiers qui demeuroient auprès des Églises, & qui avoient soin de les garder. Aujourd'hui il y a à Notre-Dame de Paris un Prêtre qui couche dans l'Église toutes les nuits, & qui fait l'office de Mansionaire. | |
Mante |
T. n.f. Grand voile noir, traînant jusqu'à terre, que portent les Dames dans les cérémonies, & sur-tout dans le deuil. On a appellé les balandrans, capes de Béarn à long poil, & autres couvertures que portoient des Voyageurs, des mantes. Les Bohémiens qui roulent le monde, appellent encore mante, la couverture qu'ils portent sur l'épaule, & qui ne leur couvre qu'un bras. Et les Ouvriers appellent aussi mantes, les couvertures de lit. | |
Mante |
T. n.f. Nom propre d'une ville du Gouvernement de l'Île de France, située sur la Seine, entre Paris & Rouen, à douze lieues de la première, & à seize de la dernière. Mante est une jolie ville, il y a quelques Couvents de l'un & de l'autre sèxe, une Élection, un Bailliage, & un Présidial, & elle donne le nom au Mantois, dont on ne connoît pas bien les limites. On distinguoit autrefois Mante la ville, & Mante le Château |
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Manteau |
T. n.m. Habillement de dessus, ample & large, qu'on porte en été par ornement, & l'hiver pour se défendre du froid & de la pluie. Un habit complet consistoit autrefois en pourpoint, haut-de-chausses, & manteau. Maintenant on ne porte de manteau sur le juste-au-corps qu'en hiver, & à la campagne, pour se garantir des injures de l'air. Les gens de robe & d'Église ont des manteaux longs traînans à terre. Les séculiers ont des manteaux courts, qui ne vont que jusqu'aux genoux. Les malades ont de petits manteaux fourrés qui ne vont que jusqu'aux coudes. Les Bourgeois portent des manteaux doublés de panne, de velours. Les gens en grand deuil portent de longs manteaux de drap noir. Les Moines portent aussi des manteaux sur leurs robes, & il y en a eu qu'on a appellés les Blancs-Manteaux, autrement Guillemins. Leur maison qu'ils avoient à Paris, appartient maintenant aux Bénédictins, quoique le nom de Blanc-manteau lui soit toujours demeuré : l'Église des Blancs-manteaux, la rue des Blancs-manteaux. Ce manteau étoit autrefois l'habit des Philosophes, & de ceux qui faisoient profession d'une vie plus austère. | |
Mantelet |
T. n.m. Habillement de femme, depuis quelques années fort en usage : c'est un petit manteau de drap d'écarlate, de velours, ou d'autre étoffe de soie, que les femmes mettent sur leurs épaules pour se garantir du froid. Le mantelet a succédé à la mantille, & il en est différent, en ce qu'il est tout rond, comme les manteaux des hommes, & qu'il n'a pas de pointe. | |
Manteline |
T. n.f. Petit manteau que portent les femmes à la campagne. | |
Mantille |
T. n.f. La mantille que les Dames ont portée pendant l'hyver de 1725. est une espéce de grand fichu à trois pointes dont celle de derriére est arrondie. On les faisoit ordinairement de velours ou de drap écarlate, & elles étoient bordées d'un galon ou d'une broderie d'or. C'est un ornement très-utile pour garantir du froid le cou, la gorge & les épaules. | |
Manufactures |
Entreprises de l'ancien régime.
On distinguait les |
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Manumission |
T. n.f. Action par laquelle on donne la liberté à un esclave. L'Auteur du Traité de Police définit les Manumissions, des actes par lesquels les Seigneurs affranchissoient les habitans de leurs terres, qui avoient été jusques alors serfs, & dans une espèce d'esclavage qui ne convenoit ni à la sainteté de notre religion, ni à nos moeurs. Ils les déchargèrent en même temps de plusieurs engagemens attachés à cette dure condition, tant par rapport aux biens, qu'aux personnes. La manumission est donc en France l'affranchissement des gens de condition serve, ou de mainmorte. La pluspart des manumissions ont été faites du temps du Roi Saint Louis, c'est environ ce temps-là qu'elles commencèrent. Les gens de main-morte condition devoient faire confirmer la manumission qu'ils avoient obtenue de leur Seigneur par des lettres patentes du Roi, vérifiées à la Chambre des Comptes, & devoient payer pour cela certaines finances. | |
Mappe |
T. n.f. Torchon, espèce de petite serviette de grosse toile, dont on se sert pour torcher les meubles. | |
Maque |
T. n.f. Instrument avec lequel on donne la premiére préparation au chanvre pour le réduire en filasse, après qu'il a été roui. On l'appelle plus communément Brayoire, & quelquefois Macque. | |
Maquignon |
T. n.m. Qui vend les chevaux, qui les refait,
& qui couvre leurs défauts. Ce mot est souvent pris dans un
sens odieux. On dit maintenant, Marchand de chevaux. Maquignon, onne, se dit au figuré des gens d'intrigue qui se mêlent de donner des avis, de faire des mariages, de faire vendre des Offices, des Bénéfices, & qui font tout autre trafic odieux. On appelle aussi Maquignons & Vendeurs de chair humaine, ceux qui débauchent les jeunes gens pour les enroller, & les vendre à des Capitaines. |
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Maquilleur |
T.n m. bateau de simple tillac, qui va à la pèche des maquereaux. |
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Marager |
T. n.m. Jardinier qui cultive un marais, qui est fermier d'un marais. Il y a un grand nombre de maragers dans les fauxbourgs de Paris. | |
Marais |
T. n.m. Terres basses & humides, couvertes
d'eaux croupissantes qui n'ont point de pente pour s'écouler. Les
villes les plus fortes sont celles qui sont situées au milieu d'un
marais, où l'on n'arrive que par des chaussées, à
cause de la difficulté qu'il y a de faire des approches. Ce mot vient de marast, Allemand, qui signifie lieu bourbeux ; ou de maresc, qui vient de mariscetum, à mariscis, c'est-à-dire, des joncs Marais desséchés, sont des terres autrefois couvertes d'eaux, lesquelles on a fait écouler en leur donnant de la pente & des décharges par plusieurs fossés & saignées. Marais salans, sont des lieux préparés pour faire le sel. On les laisse couvrir de l'eau de la mer qu'on y fait entrer par des rigoles, la grande chaleur du soleil fait évaporer l'eau, & sa partie la plus crasse demeure sur la terre, qui est le sel marin. Il faut du vent, du soleil, & point de pluie, pour tirer du sel des marais salans ; ces marais sont partagés en plusieurs petits compartimens de dix ou douze piés de largeur, sur quinze de longueur, ou environ. Cela s'appelle des oeillets ; les Paysans qui en ont soin s'appellent Paludiers dans le pays du Crosic & de Guérande en Bretagne, où il y en a beaucoup. Ces oeillets sont d'un grand revenu, & il y en a qui rapportent 15 ou 20 francs par an, & souvent davantage, tous frais faits. Pour un marais salant, on choisit un terrein bas, & dont on a examiné le fond par des trous que l'on y perce, & on le creuse ensuite beaucoup au-dessous du niveau de la haute mer, en y observant plusieurs compartimens. Les terres que l'on enlève, du plan de ce marais, forment la chaussée, que l'on élève, ou contre la mer, ou pour soutenir les eaux du chenal & les bossis qui le séparent d'avec leurs vivres, & d'avec les autres marais ; voici le détail de toutes ses parties, en commençant par les plus élevées & les plus proches de la mer : Le jas est le premier réservoir du marais, & n'est séparé de la mer, ou du chenal qui communique à la mer, que par une petite digue de terre gardée par un révêtement de pierres sèches. Il est ouvert en un endroit qui se ferme avec une ventelle, & lui sert d'écluse, & cette écluse de jas se nomme Varaigne ; on l'ouvre dans les grandes malines de Mars pour introduire l'eau dans le jas ; ensuite de quoi dès que la mer commence à baisser, on referme la varaigne, & l'on conserve le jas plein d'eau, pour le temps propre à faire du sel. Et comme il se trouve des marais salans fort avant dans les terres, & qui ont besoin de leur jas, on a conduit par tout ce pays de longs canaux qui viennent de la mer, & au long desquels sont toutes les écluses des jas avancés dans les terres. Le jas a sa lède & ses branches, ou doues. La lède du jas est le milieu & le plus grand espace, autour duquel on aprofondit une espèce de canal de deux ou trois piés plus creux que le jas, & de douze à quinze piés de large : ces canaux se nomment branches, ou doues, & lorsque l'eau du jas est tout-à-fait évaporée, ils contiennent encore assez d'eau pour en fournir les conches par le gros mats : les élévations de terre, qui paroissent dans le jas, sont formées de celles qu'on tire des doues. L'eau de ce jas se communique lorsqu'on en a besoin dans un second réservoir partagé en deux, trois, ou quatre séparations, que l'on nomme conches, & elle y est introduite par un gros bout de mats percé dans le milieu, que l'on bouche d'un tapon de bois, lorsqu'on veut empêcher l'eau d'entrer. L'ouverture de ce mats est d'environ six pouces de diamètre. Quelquefois les conches ne sont séparées du marais que par une vette ouvrée, & l'eau en coule par les trous d'une petite planche. Ces conches ont environ 17 à 18 piés de largeur. On y introduit peu d'eau (car moins il y en a, & plus elle s'échauffe aisément) & les chaussées qui les partagent, n'ont pas plus d'un pié de large, & deux ou trois pouces au plus de hauteur, on les nomme vettes ouvrées. L'eau qui entre du jas dans les conches, est obligée de faire quatre fois le chemin de leur longueur pour entrer dans le réservoir suivant. Ce réservoir se nomme Mort, plus petit que les autres ; il est terminé d'un côté par le bossis du marais, & de l'autre par un petit chemin large d'un pié, & haut de quatre ou cinq pouces, & l'eau s'y rend par un autre mats percé, qu'on appelle ame d'eau. Ce mats passe sous une élévation de terre dont la figure est souvent assez irrégulière, de 5, 6 à 10 toises de large, & de 5 à 6 piés de hauteur ; on nomme ces élévations Bossis, c'est-là dessus qu'on met le sel par gros tas, que l'on nomme vaches de sel, lorsqu'ils sont longs, & pilots, lorsqu'ils sont ronds. Et entre chacun de ces tas, les Sauniers labourent la terre restante, & y sèment toutes sortes de grains, de légumes, comme blé, froment, aveine, pois, fèves, lentilles, vesce, chanvre, &c. Le salicot, la crête marine, ou percepierre, le santonique & la bointhe, s'y trouvent abondamment, & ce terrein est fort fertile. Du mort l'eau passe dans la table, ou fleur d'eau. La table est le quatrième réservoir ; à peu près de la largeur du mort, & il y a des marais qui en ont deux, une grande & une petite. C'est dans ce réservoir que l'on laisse échauffer l'eau avant de la faire entrer dans les méans, où on l'introduit par le pertus, ou chargette. Ce Pertus est une planchette enfoncée dans la terre du marais, & percée de plusieurs trous que l'on bouche avec autant de chevilles, & quand l'eau commence à manquer dans les méans, on tire les chevilles les plus hautes, & ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il en soit entré suffisamment. Le Méan, ou Muan, est un cinquième réservoir de 22 piés de large, ou environ, séparé d'espace en espace par de petites chaussées de terre qu'on appelle Croisées. On laisse l'eau dans ces muans jusqu'à ce que le temps paroissant propre à faire du sel, on la distribue enfin dans les aires par les brasseaux & par les bouches d'aires. Les Brasseaux sont les petites rigoles qui sont entre deux aires, & par où l'eau des méans se communique aux aires par les bouches que l'on y fait avec la palette. Ces bouches se coupent obliquement sur la croix simple qui sépare les deux aires, & se referment incontinent après qu'on y a introduit l'eau. Ces aires que l'on nomme aussi foyers, sont des carrés de 15, 16, 17, à 18 piés, dans lesquels le sel se forme. Le nombre de ces carrés est indéterminé, parce qu'il y a des marais plus grands les uns que les autres : lorsqu'il y a deux doubles rangs d'aires, avec des méans entre deux, on appelle ces marais, Marais de champ double. Chacun des petits chemins & chaussées qui sont dans ces marais, ont leur nom particulier. Vettes, sont les deux chemins qui bordent les tables du côté des aires. L'anterneau, est la petite chaussée qui sépare les méans d'avec les aires, & qui est terminée de chaque côté par les brasseaux. Vie, ou Vée, est la chaussée qui sépare les deux rangs d'aires, & sur laquelle on met égoutter le sel que l'on tire des aires par petits monceaux, appellés pilots ; ce chemin est un peu plus large que les autres, & peut avoir 2 piés ou 2 p. 1/2. Croix, sont les chemins qui traversent & divisent les aires. Lignon, est le double rang de carrés, d'un bout à l'autre du marais. Demi-Lignon, est un rang de carrés simple. La livre de marais est composée de vingt aires, & l'on compte la valeur & le revenu des marais par livre. Lorsque les marais sont inondés par les eaux de pluie, & qu'on veut les dessécher pour les rétablir, il y a une varaigne, ou bien un mats percé, que l'on nomme coy, ou acoyement, & dont l'ouverture donne dans le mort ; on fait écouler par-là toutes les eaux du marais pendant la basse mer. Il faut observer en construisant un marais, que depuis le jas jusqu'aux aires, il y ait assez de pente pour y conduire l'eau par tous les détours qu'elle fait ; c'est pourquoi le Saunier fait avec le bouguet une rigole qu'il appelle la Jauge, & l'enfonce jusqu'à ce qu'il voie que l'eau le suive, faisant ainsi tout le tour du marais & de ses vivres. La régle qu'ils ont entre eux pour cela, est qu'il faut que chaque vivre en approchant des aires, soit d'un gros de ligne plus bas que l'autre ; ce gros de ligne signifie la grosseur du cordeau dont ils se servent pour tracer leurs marais, ce qui peut être de 9 à 10 lignes. Plus un marais a de vivres, plus il donne de sel ; parce que ces vivres contenant beaucoup d'eau, qui a le temps de s'achaler (c'est-à-dire, de s'échauffer) & qui outre cela a de grands détours à faire, le marais est toujours près à saumurer, ce qui fait que quand on a de la place, on donne au marais deux ou trois morts, & autant de tables. D'ailleurs, la situation du marais contribue encore à le rendre abondant, & pour qu'il soit bien orienté, sa longueur doit être dans l'alignement du vent du nord-est, parce que ce vent contribue beaucoup à former le sel. Il est bon de dire aussi que comme tous les terreins propres à faire des marais ne sont pas réguliers, il ne faut pas s'imaginer qu'ils ayent tous la même figure ; car les uns ont plus, les autres moins de vivres ; leurs morts, tables, méans, &c. sont autrement placés ; les uns mettent des pertus à tous les réservoirs, les autres ferment d'une autre manière. Cependant tout cela revient au même principe. Le terrein le plus propre à faire du sel, est le chalon, ou terroir gris, & doux, le bleuâtre y est bon aussi, la terre glaise produit le sel doux, le fonds sablonneux mêlé de terre grasse le rend plus âpre, & le sable de bris de couleur jaune & noire n'y vaut rien du tout. Les outils dont se servent les Sauniers pour former leurs marais, les racommoder, & en tirer le sel, sont la Bogue, le Bouquet, la Ferrée, l'Étole, la Palette, le Roable, le Survion, les Essagoires, & le Panier porte-sel. La Bogue, le Bouquet, & la Ferrée, servent à enlever les boues amassées pendant l'hiver, & couper les terres inutiles, & enfin à dresser les marais, lorsqu'on en construit un nouveau. L'Etole, dont le manche est appellé Simoche, sert aussi à tirer la boue, lorsqu'on lime le marais ; sa planche peut avoir 2 piés de long, & 6 pouces de haut. La Palette sert à couper les bouches d'aires. Le Roable sert à tirer le sel sur la vie, aussi bien que le survion, avec lequel on tire seulement la fleur du sel, que l'on nomme sel blanc. Les Essagoires servent à prendre le sel sur la vie, & le charger dans le panier porte-sel, avec lequel il est porté sur les bossis. Les Sauniers commencent leur travail vers le mois de Mars, par l'écoulement des eaux dont le marais a été couvert pendant l'hiver (&;qu'ils y ont retenues, pour conserver les façons, ou compartimens du marais, & pour empêcher que les terres ne se crèvent & ne s'éboulent) ce qu'ils appellent, mettre le marais à coi, ou le faire égoutter, ces eaux, qui sont presque toutes de pluie, n'étant pas propres à faire du sel. Le marais étant égoutté, on le laisse sécher pendant 12 ou 15 jours, après quoi on rétablit les façons que les eaux ont gâtées, par de nouvelles terres qu'on y porte ; & comme le séjour de ces eaux a amassé au fond du Marais de la boue & du limon, quelques jours avant que d'introduire l'eau, & vers la fin d'Avril, ou le commencement de Mai, on lime le marais, c'est-à-dire, qu'on le nettoie de ce limon, qui se jette sur les bossis, & leur sert de fumier. Pendant que le marais se prépare ainsi, il faut penser à remplir son jas d'eau, & cela se fait dans les marées des équinoxes, que l'on ouvre la varaigne du jas pour y laisser entrer l'eau de la mer ; après quoi lorsqu'elle commence à se retirer, l'on ferme la ventelle de cette varaigne, & l'eau reste en bonne quantité dans le jas ; mais comme une partie de cette eau s'évapore, & que l'autre transpire par les terres, il n'en reste ordinairement que ce qu'il en faut pour le marais : ainsi il est de conséquence de ne point manquer ces grandes malines qui fournissent quantité d'eau, vu que c'est de-là que dépend le bon ou le mauvais succès de l'ouvrage. Le jas plein, on laisse entrer peu à peu l'eau dans les couches, ausquelles le jas en fournit à mesure qu'il s'en évapore, comme les couches en fournissent au reste des vivres du marais jusqu'a la table, dont on laisse le pertus qui communique au méan, bouché jusqu'à ce qu'on s'apperçoive que les méans commencent à manquer d'eau, & alors on leur fournit en tirant les chevilles les plus hautes du pertus, comme on l'a marqué dans la description du marais. Par cette méthode, le marais est toujours prêt à faire le sel au premier beau temps, & la chaleur du soleil ayant échauffé le fonds, on s'apperçoit qu'il commence à devenir roussâtre, & ensuite rouge comme la mine de plomb. Alors les Sauniers nettoient les aires avec le roable, en jettant par-dessus les vettes & les anterneaux l'eau échauffée qui étoit dedans, & rendent le fonds de ces aires uni comme une glace. Après quoi ils prennent la palette, & coupent les bouches d'aires, pour y faire entrer l'eau du méan, qui est déja fort échauffée ; & lorsqu'il est entré environ 2 pouces de hauteur, on referme ces bouches ; & alors s'il survient un vent de nord-est, ou un nord-ouest, qui est encore meilleur, avec du soleil, le fond des aires rougit en trois ou quatre heures de temps, & il s'élève une écume sur l'eau ; sous cette écume qui se dissipe, se forme un voile mince, comme quand l'eau commence à se glacer, & ce voile, à l'éxaminer de près, est tout composé de petits carrés, qui sont autant de grains de sel qui commence à se former : plus ce voile reste sur l'eau, & plus les grains grossissent par l'addition des parties qui s'y joignent par-dessous, & quoiqu'il soit plus pesant que l'eau, il ne s'enfonce point, parce qu'il occupe une grande superficie, mais dès qu'il est brisé par le roable, tous les grains tombent au fond. Lorsqu'on veut avoir du sel fort blanc, on tire ce voile de-dessus l'eau avec le survion, comme quand on écume du lait, & ce sel rend une odeur de violette si agréable & si sensible, qu'il semble que l'on soit au milieu d'un parterre de ces fleurs. Mais lorsque l'on veut tirer ce sel pour l'entasser, comme à l'ordinaire, les Sauniers viennent rompre chaque jour ce voile de sel, & le brisant avec le roable, font que plusieurs grains se joignent & grossissent par ce mouvement. Ensuite de quoi le Saunier tire ce sel sur la vée, lorsqu'il y en a assez de fait dans l'aire pour l'eau qui y est, que l'on ne laisse pas toute convertir en sel, afin de le tirer plus blanc & plus net ; & que ce qui reste d'eau serve de ferment pour disposer la nouvelle qu'on y introduit à se convertir plustôt en sel. On dit proverbialement dans le pays où il y a des salines, Il n'est que pois & froment de marais, parce que ces choses, & toutes sortes de légumes, viennent fort bien sur les bossis d'un marais salant, où les Sauniers ne manquent pas d'en semer entre les pilots & les vaches de sel. Marais, est aussi une terre basse & humide, qu'on cultive soigneusement pour y faire venir des herbes & des légumes. Paris est environné de ces sortes de marais. Le quartier qu'on appelle le Marais du Temple, a été bâti sur un pareil terrein qu'on a élevé depuis. |
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Marâtre
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Epouse du père | |
Maraude |
T. n.f. On appelle à la guerre, la Maraude, la petite guerre qui se fait par des soldats qui se dérobent du camp, & qui vont sans ordre & sans chef piller le Paysan. On punit les soldats qui vont à la maraude. | |
Marbreur |
T. n.m. Artisan qui marbre la tranche des livres, & fait du papier marbré. | |
Marbrier |
T. n.m. Ouvrier qui taille, qui polit le marbre, qui le tire des carrières. Il se dit aussi du maître qui conduit, & entreprend les ouvrages. Il est défendu aux Marbriers, de se dire Maîtres Marchands, Scieurs & Polisseurs de marbre, faiseurs de tombes, épitaphes, sépultures, manteaux de cheminée, &c. & de vendre aucuns ouvrages de pierre & de marbre, tant simples que polis, au préjudice des Sculpteurs, par sentence du 26 Mars 1608. | |
Marc |
T. n.m. Espèce de poids qui sert à
peser les choses précieuses, ou qui sont en petit volume. Il est
fait de cuivre, & est subdivisé en plusieurs petits poids qui
s'enchassent l'un dans l'autre, & qui vont toujours en diminuant de
la moitié. Le poids de marc de Paris
vaut 8 onces, ou une demi-livre de 16 onces, 192 deniers, ou 4608 grains.
On divise le marc en 8 onces, l'once en 8 gros ou en 20 estelins
; l'estelin en deux mailles, & la maille en deux felins, qui sont
expliqués à leur ordre. Le marc ou les 8 onces
font 64 gros, 192 deniers, 160 estelins, 320 mailles, 640 felins, &
4608 grains. On vend l'or & l'argent au marc, & à
l'once. Quand la monnoie est rognée, on ne l'expose qu'au marc.
Le marc d'argent est de douze deniers, & chaque denier est
de 24 grains. Pour les pierreries fines & les perles, le marc d'aloi
que les Orfèvres & les Jouailliers appellent once, se divise
en octaves, en carats & en grains. Le marc ou l'once contient
8 octaves, l'octave contient 20 carats, le carat contient 4 grains. Il
y a eu plusieurs sortes de marcs en France, & dans les pays
étrangers Autrefois on contractoit en France au marc d'or & d'argent. On commença à se servir en France du poids de marc sous Philippe I. dans le 10e siècle. En Pratique, on dit qu'on sera payé au marc la livre, ou au sol la livre, quand on vient à contribution avec d'autres créanciers sur des effets mobiliaires, chacun à proportion de son dû. |
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Marcaice |
T. n.m. Nom d'un droit qui est dû au Roi sur les panniers de poisson de mer qui sont vendus à la halle. Droit de marcaige. | |
Marc d'argent |
T. n.m. Droit dû au Roi par les notaires en pays de droit écrit pour son joyeux avènement à la couronne. | |
Marchage |
T. n.m. Terme de Coutumes. Action de marcher. Le Droit de marchage est un droit que les habitans de certains lieux ont de conduire leurs troupeaux, & de les mener paître dans une autre Justice. | |
Marchand |
T. n.m. Ce qui est de bon débit, & de
bonne qualité. Après la récolte, le blé n'est
pas marchand. Il y en a trop au marché ; il n'est bien
marchand qu'à la Pentecôte. Ce blé est germé,
il n'est pas marchand, il m'en faut fournir qui soit loyal &
marchand. Farines marchandes. On appelle un vaisseau marchand, un vaisseau qui n'est point armé en guerre, qui ne sert qu'au transport des marchandises. On dit que la rivière est marchande, quand elle est propre pour la Navigation, quand elle a assez d'eau pour porter les bateaux, quand elle n'est ni glacée, ni débordée. On a rendu par art & avec des écluses plusieurs rivières marchandes, en des lieux où elles ne l'étoient pas auparavant. La Loire n'est pas marchande une bonne partie de l'année, à cause de ses sables. Les villes sont marchandes, où il y a des ports de mer, ou de grandes rivières qui facilitent le transport des marchandises. On dit aussi figurément, qu'un homme est en place marchande, quand il est en un lieu où il se peut faire voir, & entendre de plusieurs personnes. Marchand, ande. Qui sent le Bourgeois, qui a quelque chose des manières d'agir des Marchands. |
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Marchand |
T. n.m. Qui fait manufacturer toutes sortes d'ouvrages,
pour les exposer en vente en boutique, en magasin, en foire.Les Marchands
de soie font manufacturer leurs velours, leurs brocards, à Venise,
à Gennes, à Lyon, à
Tours. Des Marchands de bois sont ceux qui font
abattre, & façonner le bois dans les forêts, pour le
vendre en chantier. Marchand grossier, ou en gros, Marchand
en magasin. Marchand, se dit aussi des revendeurs ou détaliers, qui achettent des marchandises des gros Marchands pour les revendre en détail dans leur boutique. On le dit aussi de ceux qui ramassent plusieurs marchandises à la campagne, pour les apporter dans les foires & marchés. Marchand de saline, de blé, de bois, de chaux, de tuile, de poisson. Marchand de chevaux. Marchand forain est non seulement celui qui fréquente les foires & les marchés, mais encore tout Marchand étranger qui vient apporter dans la ville ses marchandises, pour les vendre aux Maîtres qui tiennent boutique. La Police ordonne que les Marchands forains de bas, de cuirs, de gans, & autres choses semblables, apportent leurs marchandises dans un bureau public, pour être lotties entre les Maîtres, & empêcher le monopole des plus riches. On appelle à Paris les six Corps des Marchands, les anciennes Communautés des Marchands qui vendent les plus notables marchandises. Les premiers sont les Drapiers, Chaussetiers ; les seconds sont les Épiciers ; les troisièmes les Merciers ; les quatrièmes les Pelletiers, qui étoient autrefois les premiers, mais qui ont vendu leur primogéniture aux Drapiers ; les cinquièmes sont les Bonnetiers, & les sixièmes les Orfévres. Les Marchands de vin ont voulu former un septième corps ; mais il n'est point reconnu des autres. Quant à ceux des autres Communautés qui tiennent boutique, ils passent pour Artisans, quoique quelques-uns prennent la qualité de Marchands, comme les Chapeliers, les Tanneurs, les Mégissiers, les Ouvriers en drap d'or & de soie, &c. Marchand, se dit aussi des bourgeois, ou passagers, qui achètent. Cette boutique est fort achalandée, il y vient bien des marchands. On dresse les enfans & les garçons de boutique à appeller, à faire venir, à attraire les marchands. Ceux qui vendent à faux poids & à fausse mesure, trompent les marchands. Prevôt des Marchands, est à Paris le premier Officier du Bureau de la ville, où il juge avec les Échevins les différens qui concernent la Police, & les marchandises qui sont sur les ports, sur les rivières, & sur l'étape. La Jurisdiction pour les autres Marchands est celle des Juges-Consuls, qui jugent sommairement toutes les affaires de Marchand à Marchand, & pour le fait de la marchandise dont ils se mêlent. |
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Marche |
T. n.f. Nom propre d'une province de France,
bornée au couchant par le Poitou, au nord par
le Berri, au levant par l'Auvergne,
& au midi par le Limosin. On divise cette province
en Haute & Basse Marche. La première est au
levant, & l'autre au couchant. Ses lieux principaux sont Guéret,
capitale, Dorat, Bélac, Bourganeuf. La Haute Marche est celle qui est dans les montagnes ; la Basse Marche, celle qui est dans la plaine. |
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Marciage |
T. n.m. ou marciaige. Terme de Coutumes. Droit de marciage, est un droit qu'un Seigneur censivier & direct de trois années prend en retirant une année des fruits de la terre pour la terre même, ou la moitié des fruits pour les biens d'industrie. | |
Mardelle
(ou margelle) |
T. n.f. Est une grande pierre ronde & percée, posée à hauteur d'appui, qui couvre tout le bord d'un puits, ou son ouverture supérieure.Elle doit être ovale avec languette pour un puits mitoyen. On dit en quelques endroits, Margelle & Margeolle. | |
Maréage |
T. n.m. Terme de Marine, qui se dit d'une manière de louer les Matelots, qui sont obligés au service du navire pendant tout son voyage, quoiqu'il aille plus loin qu'on n'avoit projetté, & toujours pour le même prix ; mais ceux qui sont loués à deniers, & non pas à maréage, doivent bien suivre, mais peuvent faire croître leurs loyers vue par vue, & cours par cours. | |
Maréchais |
T. n.m. Jardinier de marais. Celui qui cultive un jardin d'herbages. Les Jardiniers maréchais sont des jardiniers qui cultivent des jardins particuliers d'herbages autour des grandes villes. Peut-être que ces lieux avoient été des marais qu'on avoit desséchés ; si bien que dans le vulgaire ces Jardiniers furent nommés Maréchais, comme voulant dire, Jardiniers des marais desséchés. | |
Marennes |
T. n.f. Petite ville de France, en Saintonge, avec une Election, renommée par les huîtres vertes qu'on pêche sur ses côtes, & par le sel qu'elle fournit. |
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Marescaucier |
T. v. Terme de maréchalerie. Vieux mot qui veut dire ferrer, mettre des fers. Marescaucier un cheval. | |
Marganatique |
T. adj. On appelle en Allemagne, Mariage marganatique, un mariage contracté avec une femme d'une condition inférieure à celle du mari qui l'épouse, C'est ce que nous appellons un mariage de la main gauche, dans lequel il est stipulé par le contrat que l'épouse demeurera dans sa première condition, que ce sera aussi celle des enfans qui naîtront. | |
Marguerite |
T. n.f. Petite étoffe mêlée de soie, de laine, & de fil, qui se fait par les Hautelisseurs de la Sayetterie d'Amiens. | |
Marguillier |
T. n.m. Celui qui
a l'admistration des affaires temporelles d'une Église, d'une
Paroisse, qui a soin de la fabrique & de l'oeuvre. Il y a dans les
grandes Paroisses deux premiers Marguilliers, ou Marguilliers
d'honneur, qui sont d'ordinaire des Officiers ; & deux Marguilliers
comptables, qui sont Marchands, ou Bourgeois. Les Marguilliers
vont les premiers à l'offrande, à la Procession, &
représentent tout le corps des Paroissiens. L'Intendance de la
fabrique des Églises appartenoit anciennement à l'Évêque.
Les Évêques s'en déchargèrent sur les Archidiacres,
& les Archidiacres sur les Curés. L'avarice, ou la négligence
des Curés, fut cause qu'on choisit des personnes notables &
zélées, entre les Paroissiens, pour prendre la direction
des affaires de l'Église : cependant les Évêques
ont prétendu, que ces Marguilliers, quoique laïques,
n'étoient point dispensés de rendre compte de leur administration
devant le Juge Ecclésiastique. Ils y ont été maintenus
par divers Édits & Arrêts du Conseil. |
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Mari |
T. n.m. Celui qui est joint & uni à une femme par un contrat civil, & avec les cérémonies de l'Église. Les femmes en France sont sous la tutelle perpétuelle du mari ; elles ne peuvent faire aucun acte sans être autorisées par leur mari. Le mari est maître de la communauté. Mettre le fer entre les mains d'un mari pour venger son propre honneur, ce n'est pas violer les loix, c'est les observer. En prenant un mari, on prend un maître. Une femme se défait d'un Galant quand elle veut ; mais il faut qu'elle garde un mari tant qu'il dure. Il semble qu'aujourd'hui un mari se fait une ridicule honte d'aimer sa femme, & que la tendresse conjugale soit une pratique bourgeoise. | |
Mariage |
T. n. m. Contrat civil & politique, par lequel un homme est uni & joint à une femme. L'essence du mariage consiste dans le consentement mutuel. Le mariage est du droit des gens, & en usage chez tous les peuples. Le mariage parmi les Chrétiens, est un Sacrement, & un lien sacré & indissoluble. Le mariage nous associe pour la bonne & la mauvaise fortune. Le mariage est un lien fatal à notre liberté. Il y a peu de mariages bien assortis : cependant le mariage est une société, & non pas une tyrannie. Les mariages des gens de qualité sont des unions de Politique, plustôt que de sympathie. |
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Mariage
consanguin |
Mariage entre cousins. Une dispense était nécessaire | |
Marinier |
T. n.m. Officier qui commande à un équipage
de Matelots. Les Officiers Mariniers sont le Maître, le
Contremaître, le Pilote, le Bosseman, le Maître de hache,
le Maître Voilier, &c. Ceux qui sont sous eux s'appellent plus
ordinairement Matelots. Marinier se dit aussi de ceux qui conduisent les grands bateaux sur les rivières. Marinier de Rame. Terme de Marine. Homme de mer, Marinier, Matelot qui sert à ramer, sans y être condamné comme les Forçats. |
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Mariniers |
T. adj.Officiers Mariniers. Il ne faut pas confondre les Officiers mariniers avec les Officiers de la marine. Les Officiers de la marine sont les Capitaines, les Lieutenans, les Enseignes. Les Officiers mariniers sont le premier Pilote, le Maître Charpentier, le Maître Canonnier, &c. | |
Marle |
T. n.f. Ce mot vient de marna, de la marne, terre blanche, qu'on tire de bien avant dans la terre, pour en fumer & en améliorer les champs. | |
Marler |
T. v. Améliorer, engraisser une terre, un champ, avec de la marle. | |
Marmentau |
T. n.m. Terme des Eaux & Forêts. C'est un bois de haute futaie, qui est en réserve, & qu'on ne taille point, qu'on appelle quelquefois Bois de touche, lorsqu'il sert à la décoration d'un château, ou d'une terre. | |
Marmitier |
T. n.m. Terme de Rôtisseur de Paris. C'est le garçon qui dans la boutique du Rôtisseur, a soin de faire revenir les viandes, de les mettre en broche, & de les faire proprement rôtir. Le marmitier gagne plus que les autres garçons rôtisseurs. Celui qu'on appelle marmitier chez les Rôtisseurs, s'appelle Hâtier chez le Roi. | |
Marmiton |
T. n.m. Valet de cuisine ; qui prend garde à la marmite, qui a soin de la faire bouillir. Il y a des marmitons chez les grands qui couchent dans la marmite. | |
Marne |
T. n.f. Terre fossile, grasse & molle, qui sert à engraisser les terres, & à les rendre fertiles. . La marne sert aussi à faire de la chaux, & on la cuit dans des fourneaux comme l'autre pierre. Si on met trop de marne, elle brûle la terre, & la rend stérile. Il y a de la marne blanche, rouge, colombine, & d'autre qui tient de l'argille, du tuf & du sable. Cette manière de terre blanchâtre qui se trouve dans les entrailles de quelques pièces de terre, & qu'on appelle marne, & qui paroît être dans une disposition prochaine à devenir pierre, doit être considérée comme un amendement propre pour aider à la production de certaines choses. | |
Marner |
T. n.m. Mettre de la marne sur les terres, ce qu'il en faut pour les rendre plus fertiles. On oblige les Fermiers à marner les terres, quand il est besoin. Il ne faut marner les terres que tous les 20 ans. Après qu'elles ont été marnées, elles font encore mieux la seconde & la troisième année que la première. | |
Marneron |
T. n.m. Ouvrier qui tire la marne des carrières & qui perce les marnières. | |
Marnois |
T. n.m. Espèce de bateau médiocre qui vient de Brie & de Champagne sur les rivières de Marne & de Seine en descendant jusques aux ponts de Paris. Les plus grands ont 12 toises de long, & 16 piés de large en fond, & 18 sur le bord qui est haut de 4 piés. | |
Marouchin |
T. n.m. Sorte de pastel de mauvaise qualité que l'on fait de la sixième récolte des feuilles de la plante qui produit cette drogue, si utile pour les teintures en bleu. Le marouchin est le moindre de tous les pastels. | |
Marquarderie |
T. n.f. Fromagerie, lieu où l'on sèche les fromages ou bien le marché où on les vend. | |
Marque |
T. n.f. Se dit d'un caractère qui s'imprime
par autorité publique sur plusieurs choses, soit pour y lever quelques
droits, soit pour la police. On met une marque sur la vaisselle d'or &
d'argent, tant du poinçon du Maître qui l'a faite, que du
poinçon de la ville ou communauté, pour en marquer le titre
& la bonté. La marque de la monnoie est l'image du
Prince, & de son autorité, c'est la marque qui lui donne du
cours dans le commerce. Le papier porte la marque de la papeterie,
où il a été fabriqué. On met des marques
au papier timbré, sur les tonneaux dans les caves, sur les chaises
qui vont sur la place, sur les jeux de carte, sur les étoffes ;
pour la conservation des droits qu'ils peuvent devoir. Chaque Marchand
met sa marque sur sa marchandise. La marque d'un Libraire,
c'est une image qu'il met au-dessous du titre d'un livre en la première
page. Un Fermier des monnoies, ou un Graveur, quand ils sont reçus,
sont obligés de déclarer par un acte authentique la marque
dont ils se veulent servir ; il en est fait registre à la Cour
des Monnoies, & ils ne la peuvent changer sans permission. Marque, est aussi le poinçon qui fait l'empreinte sur ce qu'on veut marquer, reconnoître. Il y a une marque à la ville qu'on empreint sur les boisseaux, sur les mesures, sur les poids qui sont étallonés. Chaque Marchand Orfévre ou Potier d'étain doit avoir son poinçon, sa marque particulière, dont il doit laisser une empreinte au Greffe de la Police. Les Commis des Bureaux ont des marques, dont ils font des empreintes sur les marchandises qui ont payé les droits. |
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Marque des
fers, or & argent, papiers & cartons |
Droit d'Aides pesant comme son nom l'indique sur le fer,
l'or, l'argent, le papier et le carton chacun étant "marqué"
une fois le droit payé. Le droit de marque des fers se percevait à la fabrication et à l'entrée dans les ressorts du Parlement de Paris, Dijon, Metz et Nancy. A l'entrée et à la sortie dans ceux de Toulouse et Grenoble, et à l'entrée seulement dans le ressort du Parlement de Rouen. Ces droits étaient inclus dans la Régie des Aides. |
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Marqueterie |
T. n.f. Ouvrage fait de plusieurs pièces rapportées, & de différentes couleurs, & d'ordinaire séparées par des filets d'étain, de cuivre, ou d'ivoire qui forment dans des compartimens diverses figures, & divers ornemens. On fait maintenant des ouvrages merveilleux de marqueterie, soit en bois, soit en pierre, en tables, buffets, planchers, &c. La marqueterie moderne surpasse beaucoup l'ancienne Mosaïque. La plus riche marqueterie se fait de lames de cuivre gravées, & chantournées sur un fonds d'étain, & de bois. Les Marbriers appellent marqueterie de marbre, les ornemens, comme les chiffres, les pièces de Blason, &c. qui étant de marbre de couleur, sont incrustés dans les panneaux des grands & petits compartimens, pour les lambris & pavés de marbre. | |
Marquette |
T. n.f. Nom d'un droit que les femmes payoient
autrefois au Roi, & aux Seigneurs, pour se racheter d'une infame &
bizarre coutume, qui les obligeoit de passer la première nuit de
leurs noces avec leurs Seigneurs : on attribue cet établissement
à un Roi nommé Malcolin, ou Milcolumbe. Le Roi Malcolme
III. le supprima. En Angleterre il n'y avoit que les
femmes de condition serve qui fussent sujettes au droit de marquette.
Selon Papon & Boërius, ce droit a été en usage
en France. Quelques-uns dérivent ce mot de marquette, du mot marc, parce que le droit de marquette étoit d'un demi-marc d'argent. |
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Marquinier |
T. n.m. Nom que l'on donne aux Tisserans dans quelques endroits de la Picardie, particuliérement à Laon, Guise, Chauni, Noyon, la Fère, &c. Il se dit plus ordinairement des Tisserans qui travaillent en baptiste, que des autres. | |
Marquis |
T. n.m. Titre qu'on donne à celui qui possède une terre considérable érigée en Marquisat par lettres patentes, & qui tient le milieu entre le Duc & le Comte. Les Marquis étoient autrefois les Gouverneurs des provinces, ou villes frontières, qu'on appelloit les marches. La France abonde en Marquis faits par eux-mêmes. Il semble qu'il suffit d'aller en carrosse, & de se faire suivre par quelques laquais, pour s'ériger en Marquis. | |
Marquise |
T. n.m. En termes de guerre, signifie une grande toile que l'on tend par-dessus une tente, pour empêcher que la pluie n'y pénètre. Tendre une marquise. La soldatesque n'a que de simples tentes, nommées Canonniéres ; mais les Officiers ont des marquises par-dessus. | |
Marrane |
T. n.m&f. Terme injurieux qu'on dit aux Espagnols, ou à ceux d'entr'eux, qu'on ne croit pas bons Chrétiens, qui sont descendus des Mahométans, ou des Juifs. | |
Marraine
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Femme qui tient l'enfant au baptême | |
Marre |
T. n.f. Espèce de houe qui sert aux vignerons
pour labourer les vignes ; qui sert aussi à essarter, à
couper les racines des mauvaises herbes, des arbustes, d'où est
venu le nom de tintamarre, à cause du bruit que les Paysans font
sur leurs marres. Aux environs d'Orléans, les
Vignerons qui travaillent le plus près de la ville, & qui entendent
l'Horloge, tintent leur marre, pour avertir ceux qui sont plus
éloignés, qu'il est temps de quitter le travail. Prise de marres, dans les Coutumes, c'est la saisie des instrumens qui servent à cultiver la terre. |
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Marron |
T. n.m. En termes de Guerre, est une piéce de cuivre de la grandeur d'un écu, qui marque les heures auxquelles les Officiers doivent commencer leurs rondes. Les Sergens les tirent au sort dans un sac que tient le Major, pour les Officiers de leur Compagnie. Sur chaque marron est gravé : Ronde de dix heures, de dix heures & demie, & ainsi de suite sur chacun, pour toutes les heures & demi-heures de la nuit. Ces piéces sont numérotées 1, 2, &c. jusqu'à la derniére ronde, ensorte, par exemple, que celui qui doit faire celle de dix heures, a autant de marrons numérotés 10, 10, qu'il y a de corps de gardes dans le circuit qu'il doit faire. Ainsi quand il arrive au premier, après avoir donné le mot au Caporal, qui doit le recevoir l'épée nûe à la main, & la pointe près de l'estomac de celui qui le lui donne, il lui remet le marron cotté 1. Les marrons étant percés dans le milieu, le Caporal enfile celui qui lui est remis, avec une aiguille de fer qui le conduit dans une espéce de tronc qu'on appelle Boëte aux rondes. Cette boëte, dont le Major a la clef, est portée le lendemain chez lui, & ainsi il lui est aisé de connoître, lorsqu'il l'ouvre, si les rondes ont été faites fidélement, & les marrons donnés & reçus, en voyant si les marrons sont enfilés de suite. Cette invention est fort bonne pour empêcher que l'Officier & le Caporal ne manquent à leur devoir. | |
Marronnage |
Droit d'usage autorisant les villageois à prendre du bois mort dans une forêt pour construire ou fabriquer bâtiments, outils, haies, tonneaux.... |
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Marroquin |
T. n.m. Cuir de bouc, ou de chévre passé en galle, à la différence du Cordouan, qui est apprêté avec le tan. On apporte du nord quantité de peaux de bouc pour faire du marroquin. Maroquin de Barbarie, ce sont des peaux de boucs qui viennent d'Afrique, & qu'on passe en noir à Rouen. Il y a aussi du marroquin fait à Paris. Ce n'est pas le plus beau, mais c'est le plus vendu. | |
Marroquiner |
T. v. C'est façonner du veau en guise de marroquin, ensorte qu'il paroisse marroquin à ceux qui ne s'y connoissent pas bien. Ce n'est pas-là du marroquin, ce n'est que du veau marroquiné. | |
Marroquinier |
T. n.m. Ouvrier qui travaille en marroquin ; faiseur de marroquin | |
Marsan |
T. n.m. Nom propre de contrée. Le pays de Marsan. C'est une ancienne Vicomté. Elle renferme la partie occidentale du Condomois, & de la Gascogne. Elle appartient à la Maison d'Armagnac, & Mont-Marsan en est la capitale. | |
Marsèche |
T. n.f. Est un nom qu'on donne à l'orge en plusieurs provinces de France. | |
Marso |
T. n.m. Dans quelques coutumes signifie un jeune cochon d'un an & au-dessous. | |
Martelage |
T. n.m. Terme des Eaux & Forêts, qui se dit de la marque que font les Officiers avec un marteau sur les arbres, quand ils font l'assiette des ventes, pour en borner l'étendue. Le Garde-marteau doit faire le martelage en personne. | |
Marteleur |
T. n.m. Dans une forge, c'est celui qui est chargé de faire travailler le marteau, & de faire les barres de fer. | |
Martille |
T. n.f. Drogue employée dans le Tarif de la Douane de Lyon au nombre des épiceries & drogueries. | |
Martingale |
T. n.f. Terme de Manège. C'est une large courroie de cuir qui est attachée par un bout aux sangles sous le ventre du cheval, & de l'autre au dessus de la muserolle, pour empêcher qu'il ne porte au vent, & ne batte à la main. | |
Martyrologe |
T. n.m. La liste, ou le catalogue des Martyrs. Il contient seulement le nom, le lieu & le jour du martyre de chaque Saint. Toutes les sectes ont aussi des livres de l'Histoire de leurs Martyrs, qu'ils ont aussi appellé Martyrologe. Cette coutume de dresser des Martyrologes, est empruntée des Payens, qui inscrivoient le nom de leurs Héros dans leurs Fastes pour conserver à la postérité l'éxemple de leurs belles actions. Baronius donne au Pape Clément la gloire d'avoir introduit l'usage de recueillir les actes des Martyrs. Le Martyrologe d'Éusébe de Césarée a été l'un des plus célèbres de l'ancienne Église. Il fut traduit en Latin par S. Jérôme : mais les Savans conviennent qu'il ne se retrouve point. Celui qu'on attribue à Béde dans le VIIIe siècle, est assez suspect en quelques endroits. On y remarque le nom de quelques Saints qui ont vécu après lui. Cela fait croire qu'il a été interpolé, & qu'en lui laissant toujours le nom de son premier Auteur, on y a fait quelques additions, comme on en fait encore maintenant. Le IXe siècle fut très-sécond en Martyrologes. | |
Mascaret |
T.n m. C'est un reflus violent de la mer qui remonte impétueusement dans la rivière de Dordogne, & la Garonne, qui fait le même effet sur ces deux rivieres, que celui qu'on appelle la Barre sur la Seine. Les Naturalistes ont de la peine à expliquer cette sorte de reflus, qui est particulier à ces rivières, & les fait remonter si violemment vers leur source. |
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Massicault |
T. n.m. Droit qui se perçoit à Rouen sur la vente des vins. Ce droit est très-ancien & domanial. Il se prend sur les vins qui viennent de l'étranger, ou des Provinces réputées étrangères, destinés pour la provision ou le commerce des bourgeois & Marchands de la ville de Rouen. |
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Masphening |
Impôt alsacien sur les boissons vendues par les cabaretiers. |
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Masure |
T. n.f. Petite maison mal bâtie, ou vieux
logis qui est abandonné, & qui tombe en ruine. Ce pauvre Auteur
est logé en une petite masure au bout du fauxbourg. La
guerre a passé par ce pays-là, tous les logis sont abandonnés,
il n'y a plus que des masures. C'étoit-là autrefois
un bon Bénéfice, il n'y a plus qu'une masure. On dit encore mas en plusieurs endroits, pour signifier maison. |
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Matamore |
T. n.f. On croit que ce mot est Arabe. C'est une prison où l'on enferme sous terre les Esclaves toutes les nuits. La matamore est très-incommode, & très-cruelle, & il semble qu'elle n'ait été inventée que pour tourmenter les Esclaves. On y descend par 20 ou 30 degrés. On n'y peut point recevoir d'air ni de lumière que par un petit trou. Les Esclaves y sont horriblement pressés, & souvent ceux qui en sortent meurent, parce qu'ils ne peuvent supporter le grand air. Ils y étouffent quelquefois de chaleur ; & ils y sont presque toujours mangés des puces & des poux. | |
Matasse |
T. n.f. Terme de Négoce, qui se dit des soies qui sont encore par pelotes & sans être filées. Ce Marchand a plusieurs balles de soies gréges & matasses. Quelques-uns le disent aussi du coton. | |
Matelassier |
T. n.m. Ouvrier qui fait des matelas, ou qui carde la bourre-lanice, le laveton, le crin & la laine, pour en faire des matelas & des sommiers. Les matelassiers prennent un sol de chaque livre de laveton, de laine, ou de bourre-lanice, ou de crin qu'ils cardent. | |
Matelotage |
T. n.m. Salaire des matelots. Il coutera tant pour le matelotage de ce vaisseau pendant un tel voyage. | |
Matelote |
T. n.f. Manière d'accommoder le poisson frais pêché, avec force sel & poivre, comme le font les matelots. Au sortir du bain, on va manger une matelote chez un Pêcheur au bord de l'eau. | |
Mâteur |
T. n.m. Ouvrier qui proportionne & qui fait les mâts des vaisseaux. | |
Mâtin |
T. n.m. Gros chien de cuisine, ou de bassecour. Les Bergers, les Bouchers, ont des mâtins, pour garder, pour conduire leurs troupeaux. | |
Matines |
T. n.fpl. Première partie de l'Office Divin de chaque jour. Office de l'Église qu'on dit de grand matin, quelquefois à minuit, & quelquefois la veille. Les Religieux se relèvent la nuit pour aller à Matines. Les infirmes se font dispenser de Matines. Les Laudes se disent avec les Matines. | |
Matrice
cadastrale |
Registre dans lequel sont consignées toutes les parcelles du territoire communal, avec l'indication du nom des propriétaires et le renvoi au plan des parcelles | |
Matricule |
T. n.f. Registre qu'on tient des réceptions
d'Officiers, des personnes qui entrent en quelque Corps, ou Société,
dont on fait une liste, un catalogue. Chez les Auteurs Ecclésiastiques,
il est fait mention de deux sortes de matricules ; l'une qui
contenoit la liste des Ecclésiastiques, l'autre celle des pauvres
qui étoient nourris aux dépens de l'Église. On appelloit aussi matricule, une maison où les pauvres étoient nourris, & qui pour cela avoit certains revenus affectés. Elle étoit d'ordinaire bâtie à la porte de l'Église : d'où vient qu'on a donné quelquefois ce nom à l'Église même. Aujourd'hui on le dit particulièrement de la réception des Avocats : & on appelle aussi matricule, l'extrait de ce registre. Ces deux Avocats étoient en dispute sur leur ancienneté, il a fallu avoir recours à leur matricule, ils ont levé & fait voir leur matricule. On le dit aussi des Rentiers de l'Hôtel de Ville, qui font écrire leurs noms sur les Registres des payeurs, quand les rentes changent de propriétaire. |
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Matriculier |
T. n.m. Qui est écrit sur la matricule de l'Église. Pauvre que l'Église entretient. Il y avoit des pauvres nommés matriculiers, parce qu'ils étoient inscrits dans la matricule ou catalogue, soit du Dôme, c'est-à-dire, de la Cathédrale, soit des autres Églises. | |
Matriligne
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Quand la filiation est unilatérale et que la parenté est transmise aux enfants que par la mère | |
Matrologue |
T. n.m. C'est le nom qu'on donne à un Registre sur lequel on a soin d'écrire tout ce qui regarde & concerne une ville, une compagnie, une communauté. Le Roi Charles IX par ses Lettres du 17 Octobre 1573 enregistrées au Matrologue de la ville. | |
Matutinaire |
T. n.m. Terme Ecclésiastique. Le Matutinaire étoit autrefois le livre qui contenoit l'Office de Matines. | |
Mayeur |
T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle dans quelques Provinces le premier Officier de l'Hôtel de ville, que l'on nomme Maire dans d'autres, les Mayeurs & Échevins de Calais. | |
Mazel |
T. n.m. C'est ainsi qu'en certains pays de la France on nomme une boucherie. Du Latin Macellum, qui s'appelle encore aujourd'hui à Rome Macello. C'étoit un lieu où l'on vendoit non-seulement de la viande, mais aussi du poisson & d'autres victuailles. | |
Méage |
T. n.m. On appelle Droit de méage dans quelques villes de Bretagne, un droit qui se paye à l'entrée desdites villes, & qui fait une partie de leurs deniers communs & patrimoniaux. | |
Mécher |
T. v. Terme de Marchand de vin. Mécher du vin, c'est le soufrer avec une mêche soufrée. On fait un trou au haut du tonneau, on y attache la méche soufrée allumée, & on tire du vin par un autre trou au-dessous. La vapeur de la méche entrant par le trou d'en-haut, y introduit l'odeur du soufre | |
Medaillier |
T. n.m. C'est un tablier comme celui du trictrac, mais moins creux, où un Antiquaire place ses médailles, selon leur ordre, & dans de petites loges creusées, comme on place les poids dans un trebuchet. Médaillier signifie aussi un petit cabinet rempli de tiroirs, dans lesquels on range les médailles. On apprend sans peine dans un médaillier la suite des Consuls, des Empereurs & des Rois, leurs noms, leurs traits & leurs actions. | |
Mégie |
T. n.m. Art de préparer les peaux de moutons, ou autres peaux délicates, d'en faire tomber le poil & la laine, & les rendre propres à plusieurs manufactures, comme gants, bourses, parchemins | |
Mégisserie |
T. n.f. Trafic & commerce de l'Artisan qui prépare & qui vend les laines, & les peaux de moutons, & autres. Il y a à Paris la rue de la mégisserie. | |
Mégissier |
T. n.m. Artisan qui prépare & teint les peaux blanches qui n'ont point besoin d'être passées par le tan, & les menues peaux, qui les passe en mégie. Il prépare aussi les fourrures, comme chiens, & chats, &c. | |
Megnie |
T. n. f. Vieux mot, qui signifioit autrefois famille, au lieu duquel on a dit depuis ménage. Elle comprend la femme, les enfans, serviteurs & domestiques d'un père de famille, & même tous ceux qui sont à sa suite. Cet homme a amené à la noce toute sa mégnie ; pour dire, sa femme & ses enfans. Ce mot est hors d'usage : on ne le dit que pour se moquer des gens. On a étendu sa signification au train & à la suite d'un grand Seigneur. |
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Meix |
Terme bourguignon pour "manse", ("mas" en provençal). En Bourgogne, le meix est une unité d'exploitation ou le domaine d'une famille. Il comprend bâtiments, cours, jardins, arbres, passages, quelquefois pré, vigne et culture. | |
Ménager |
T. n.m. Ce mot dans les Coutumes signifie qui a
ménage, feu & maison dans un lieu. La Coutume de Bretagne
dit, chacun ménager, paroissien tenant feu & fumée,
& labourant terre, &c. Ménagère, est la femme, ou la servante qui conduit le ménage. Nous avons au logis une habile ménagère. Parmi le petit peuple, & les paysans, un mari appelle sa femme, notre ménagère. |
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Ménagerie |
T. n.f. Lieu destiné à nourrir des bestiaux, & à faire le ménage de la campagne. Il ne se dit qu'à l'égard des châteaux des Princes ou des grands Seigneurs, qui en ont plustôt par curiosité & magnificence, que pour le profit ; & qui y entretiennent souvent des bêtes étrangères & extraordinaires : comme la ménagerie de Versailles, de Vincennes, de Meudon. Il ne se dit point des basses cours & des métairies. | |
Mencault
(ou Maucaud) |
T. n.m. Mesure de grains dont on se sert en quelques endroits de Flandres, entr'autres à Landreci, au Quesnoy & à Casteau. | |
Mendiant |
T. n.m. Gueux qui demande l'aumône. On y
a fait un Hôpital général pour y renfermer tous les
gueux qui sont effectivement mendians. Les gueux qui sont effectivement
mendians ne sont point compris au rolle des tailles. On voyoit
des troupes errantes de mendians demander avec plus d'obstination
que d'humilité, & importuner le monde du récit indiscret
de leurs besoins. Que de peine à contenir ces mendians
renfermés, qui regardent leur asyle comme une prison, & qui
croient n'avoir rien à ménager, parce qu'ils n'ont rien
à perdre. Mendiant, se dit aussi des Religieux qui vivent d'aumône, qui vont quêter de porte en porte. Il y en a quatre Ordres anciens, qu'on nomme principalement les quatre Mendians, les Carmes, Jacobins, Cordeliers & Augustins. Les Mendians dans leur premier établissement, ne pouvoient avoir des rentes. Les Capucins, Récollets, Minimes & autres, sont aussi Religieux Mendians. On surcharge les villes, en multipliant les Monastères des Mendians. |
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Mendicité |
Du fait de l'extrème misère, de la contrebande, de l'assiette arbitraire des impôts, nombre de familles étaient fréquemment ruinées et contraintes de recourir à la mendicité, l'un des pires fléaux de l'ancien régime. De nombreux édits l'interdisent, en 1700 il est interdit de faire l'aumône dans les rues et les églises sous peine de 50 livres d'amende, mais aucune mesure n'est efficace et les rangs des mendiants grossissent sans cesse. Circulant souvent en bandes, ils se livrent alors à des violences sur une population terrorisée. |
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Meneur |
T. n.m. Terme de cartier. C'est l'ouvrier qui rogne les feuilles de cartes peintes & lissées pour en faire des jeux. Le meneur de ciseaux doit être le plus habile de tous les ouvriers cartiers. | |
Meneuse |
T. n.f. Femme qui méne les enfans en nourrice, qui les en raméne, & qui vient en donner des nouvelles. C'est à la meneuse que l'on paie les mois, & que l'on donne ce qu'il faut pour les enfans. | |
Menil |
T. n.m. Vieux mot, qui signifioit autrefois Maison de campagne, & quelquefois village. On appelle le Menil-montant, un village près de Paris. Il y a aussi diverses terres qui se nomment blanc-Menil, grand-Menil, petit-Menil, Menil-piquet, Menil-Simon, &c. Ce qui fait voir que ce terme a été fort en usage. Le nom de du Menil est encore fort commun. | |
Mense |
T. n.f. Ce mot signifie proprement une table où l'on mange, du Latin mensa ; mais il n'est point en usage en ce sens. Il est devenu un terme Ecclésiastique, qui signifie le revenu d'un Prélat, ou d'une communauté. Cette Seigneurie appartient à la mense Épiscopale, ou Abbatiale d'un tel lieu. Les Religieux Réformés ont éteint tous les Offices claustraux, & les ont unis à la Mense Conventuelle. | |
Menstrues |
T. n.fpl. Les purgations ordinaires des femmes qui leur viennent tous les mois. Quand l'Écriture veut parler d'abomination & d'impureté, elle se sert de cette expression. On les appelle aussi males semaines, parce qu'elles coulent pendant une semaine aux femmes oisives & gourmandes. On leur donne aussi les noms de mois, de règles, des temps, des fleurs rouges | |
Mentions
marginales |
Report du résumé d'un acte en marge d'un autre acte | |
Menus-marchés |
T. n.m. Terme des Eaux & Forêts & du commerce des bois. Il signifie la vente des chablis, des arbres de délit, & autres tels bois qui peuvent se rencontrer dans les forêts du Roi, & qui ne font pas des ventes ni des coupes réglées ou entiéres. On y comprend les glandées, les pâcages & les paissons. | |
Mercénaire |
T. n.m. Homme de journée, ou Artisan, qui
travaille pour de l'argent, pour gagner sa vie. C'est un péché
criant, de retenir le salaire des valets & des mercénaires.
Mercénaire, adj. m. & f. Qui est intéressé, facile à corrompre, qui fait tout pour de l'argent. Les gens de basse naissance ont d'ordinaire l'ame mercénaire & lâche. Combien d'Auteurs travaillent par un esprit mercénaire ; font des Dédicaces, & donnent des éloges mercénaires ? |
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Mercerie |
T. n.f. Marchandise. Le Corps de la Mercerie
de Paris est puissant & fort étendu. C'est le troisième
des six Corps des Marchands, qui est divisé en six états
différens : le Marchand grossier, ou en gros, qui peut vendre en
balle & sous corde tout ce que les autres cinq Corps peuvent vendre
en détail, & qui détaille aussi quelquefois ; le second,
celui qui vent des étoffes de drap d'or, d'argent, de soie &
de laine : le troisième, celui d'ostades : le quatrième,
celui qui vend des tapisseries : le cinquième, est celui de la
jouaillerie ; & le sixième, celui de la menue mercerie. Ce
Corps a été institué en l'année 1407 par Charles
VI. & a cela de beau, que ce négoce peut commencer par cent
écus, & se continuer dans la suite avec des millions. Mercerie, se dit plus particulièrement des menues marchandises, & de celles qu'on vend en détail. Les rubans, le fil, la soie, les aiguilles, coëffes, masques, toilettes, font de la menue mercerie. |
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Mercier |
T. n.m. Marchand qui vend toutes sortes de marchandises dépendantes du corps de la Mercerie. Le Corps des Marchands Merciers de Paris est le plus nombreux & le plus puissant des six Corps des Marchands. Les gros Marchands Merciers vendent toutes les belles étoffes de soie, d'or & d'argent, & quelque marchandise que ce soit, tant du Royaume, que des pays étrangers, comme étoffes, cuirs, fourrures, tapisseries, passemens, soies, jouailleries, drogueries, métaux, armes, quincaillerie, dinanderie, coutellerie, & tous ouvrages de forge & de fonte. Les Marchands Merciers ne doivent faire aucun ouvrage de la main, si ce n'est pour enjoliver les marchandises qu'ils vendent. Les Merciers en détail ne peuvent pas vendre celles qui concernent les autres Corps. Il y a aussi de menus Merciers qui colportent, qui étalent de petites marchandises dans les marchés & les foires ; qui ne sont pas du Corps des Marchands Merciers. | |
Mercuriale |
T. n.m. Ce mot s'emploie aussi pour signifier une assemblée de gens de Lettres, qui se fait tous les Mercredis chez quelque personne savante, & où l'on parle de plusieurs choses, soit de Lettres, soit de nouvelles. On a tenu longtemps des Mercuriales chez M. Ménage. C'est de-là que ce nom est venu, parce que ce Savant homme tenoit chez lui des assemblées tous les Mercredis | |
Mercuriale |
T. n.f. Assemblée qui se fait dans les Cours souveraines les premiers Mercredis après l'ouverture des Audiences de la Saint Martin & de Pâques, où le Président exhorte les Conseillers à rendre éxactement la justice, à observer les réglemens, & fait quelquefois des remontrances, ou corrections à ceux qui ont manqué à leur devoir ; elles ont été établies par les Édits des Rois Charles VIII. Louis XII. & Henri III. afin de s'informer si les Ordonnances avoient été gardées & observées. | |
Mère |
T. adj. Épithète qu'on donne ordinairement à goutte, pour signifier le plus pur du vin qui sort de la cuve par le propre poids du raisin, ou avec une légère pression. Le vin de la mère goutte est bien plus estimé que celui du pressurage. On appelle aussi mère laine, la meilleure laine, celle qu'on prend sur le dos des brebis. On faisoit autrefois à Dijon & en quelques villes de Flandre des fêtes populaires, & de Carnaval, qu'on nommoit la Mère folie. | |
Mérelle |
T. n.m. Le jeu des mérelles, est
une sorte de jeu de petits garçons, qui consiste en une manière
d'échelle faite avec de la craie, & où les enfans qui
jouent marchent à clochepié, en poussant avec le pié
une espèce de palet. Mérelle, est aussi un jeu qu'on joue sur un tablier distingué par plusieurs lignes, avec des dames, ou autres marques, dont il s'en doit trouver trois en ligne droite. Le jeu de la mérelle ne se joue que parmi les écoliers ; il est fort ancien, Ovide en a parlé. |
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Mérin |
T. n.m. Dans quelques Coutumes ce mot signifie la même chose que Sergent. Dans la Navarre Françoise un Mérin est un Magistrat, un Juge. | |
Merlin |
T. n.m. On donne ce nom aux Magiciens & aux Sorciers. Et l'on s'en sert pour signifier un grand Magicien, ou un grand Sorcier. Il vient de ce Merlin Enchanteur ou Magicien si fameux dans l'histoire d'Angleterre du cinquième siècle. Il étoit issu, dit-on, du commerce d'une Dame Angloise avec un de ces Démons, à qui on donne le nom d'Incubes. | |
Merlut |
T. n.m. On nomme Peaux en merlut, les peaux de bouc, de chévre & de mouton en poil & en laine qu'on a fait sécher sur la corde, pour les pouvoir garder sans se corrompre, en attendant qu'elles puissent être passées en chamois, en mégie ou en marroquin. | |
Merrain
(ou merrein) |
T. n.m. Quelques-uns écrivent mairain, ou meirain. L'Académie écrit mairain. Bois de charpente propre à bâtir. Les ouvriers appellent particulièrement merrain le bois à faire des douves de tonneaux. Il est différent selon les lieux. Le merrain de pipe est de quatre piés de long. Celui des muids, qu'on appelle autrement buisserie, de trois piés ; celui des barriques & demi-queues, de deux piés & demi ; & chaque pièce est ordinairement nommée douve. Il a depuis quatre jusqu'à sept pouces de large. Les pièces qui sont au-dessous sont réputées rebuts, ou effautages. Le merrain des enfonçures a deux piés de long, & six pouces de large : & ceux au-dessous sont réputés effautages. Ils doivent tous avoir l'épaisseur de trois quarts de pouce. On fait aussi du merrein pour les paneaux de menuiserie. D'où vient que quelques-uns le veulent dériver du Grec , qui signifie diviser, mais ils se trompent. L'Ordonnance de la ville parle aussi du merrein à treilles, osiers & ployons. | |
Mésalliance |
T. v. Qui ne se dit qu'avec le pronom personnel. Prendre une femme, ou un mari indigne, ou de basse condition, qui fasse perdre quelques avantages de noblesse, d'honneur, ou de dignité. Un bourgeois qui se mésallie en épousant sa servante, ou une coureuse, perd sa réputation & son crédit. | |
Meslis |
T. n.m. de Bretagne. On nomme ainsi des toiles à voiles qui se fabriquent dans quelques paroisses de l'évêché de Rennes. | |
Mesnie |
T. n. f. Vieux mot, qui signifie famille, maison, tous ceux qui la composent. | |
Messadgerie |
T. n.f. Terme de Coutumes. Fonction, emploi des Messadges, qui éxécutent les mandemens, les commissions d'une Cour de Justice. | |
Messager |
T. n.m. Vin de messager. Terme de Pratique.
C'est un droit qui appartient à la partie qui demeure hors de la
Jurisdiction où il a fallu plaider, lorsqu'elle a obtenu gain de
cause. Ce droit est ainsi appellé, parce qu'avant l'établissement
des postes, c'étoit un droit qui se donnoit pour rembourser ce
qu'on avoit payé à un homme qu'on avoit été
obligé d'envoyer sur les lieux, soit pour charger un Procureur,
soit pour faire quelque autre chose nécessaire pour l'instruction
d'un procès. Aujourd'hui il se donne pour tenir lieu de remboursement
des ports de Lettres & autres papiers de la partie au Procureur, &
du Procureur à la partie. Messager se dit en quelques endroits d'un bateau qui part à certains jours réglés d'une ville pour une autre. De Boulogne je partis pour Venise dans un bateau qu'on appelle le messager. |
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Messagerie |
T. n.f. Bureau du Messager, le droit de le tenir, de faire transporter les lettres. Toutes les Messageries ont été, depuis peu, réunies aux postes. La Messagerie d'un tel lieu est affermée tant. | |
Messeure |
T. n.f. Terme de Coutumes. Salaire qu'on donne en quelques endroits à ceux qui moissonnent les blés du grangeage. C'est ordinairement l'onzième gerbe. | |
Messier |
T. n.m. Villageois commis à la garde des
fruits de la terre au temps de la moisson, & particulièrement
en celui des vendanges. Autrefois il y a eu une dignité dans l'Église de Cambrai sous le nom de Messier : celui qui en étoit revêtu avoit soin de faire garder les blés. |
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Messire |
T. n. m. Titre, ou qualité que prennent les Nobles, & les personnes de qualité dans les Actes qu'ils passent, au lieu de celle de Maître qu'on donne aux Gradués | |
Mestivage |
T. n.m. Droit qui se lève sur les blés qu'on moissonnne, redevance de blé. | |
Mesuage |
T. n.m. Terme de Coutumes. Maison où on loge, propre à être habitée | |
Mesurage |
T. n.m. Mesurage, signifie aussi le droit Seigneurial qu'on prend sur chaque mesure, & la peine de celui qui mesure. Quand on a acheté le blé au marché, il faut payer le droit du mesurage. Dans les greniers on épargne le mesurage, on fait le mesurage soi-même. | |
Mesurage |
T. n.m. Action par laquelle on mesure, ou l'on
éxamine si la mesure est bonne. J'ai acheté tant de muids
de blé ; j'en veux voir le mesurage. Mesurage, se dit aussi parmi les Arpenteurs. Lorsque le mesurage étoit défectueux, l'Arpenteur étoit tenu des dépens, dommages & intérêts des parties qui l'avoient employé. |
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Mesureur |
T. n.m. Celui qui mesure. Il y a des Officiers en titre de Mesureurs. Mesureurs de charbon, qui doivent exercer leur charge en personne ; & des Jurés Mesureurs de sel, qui ont des Boursiers, & qui ont une chambre à l'Hôtel de Ville, où sont gardées toutes les mesures de bois dont ils sont les étallonneurs. Les Jaugeurs sont aussi des Mesureurs de tonneaux. Les Mouleurs de bois sont des Mesureurs de bois à brûler, qui regardent si sa mesure est bonne. Il y a à la ville des Officiers Jurés-Visiteurs & Mesureurs d'aux, d'oignons, de noix, & autres fruits : des Mesureurs de plâtre, qu'on appelle aussi Toiseurs : des Mesureurs & Porteurs de chaux : des Jurés-Mesureurs de grains, qui ont droit de visiter les grains & farines. | |
Métairie |
T. n.f. Habitation d'un Métayer avec les logemens convenables pour exploiter les terres qu'on lui donne à cultiver, soit pour y serrer les grains, soit pour y faire des nourritures de bestiaux. Il y a tant de terres, de prés, de vignes dépendantes de cette métairie. La chose change de nom suivant les diverses provinces : en plusieurs lieux on l'appelle ferme, domaine ; en d'autres la grange ; en d'autres bastide ; en d'autres chesal, closerie, borde, bouriage. Il y a tant de métairies, de fermes, de domaines dépendans de cette Seigneurie, ou de cette Abbaye. | |
Métayage |
T. n.m. Mode dexploitation
du sol stipulant que le propriétaire apporte le capital foncier,
le bétail et les semences tandis que le métayer
apporte ses outils et sa force de travail. Les profits sont ensuite
partagés par moitié (= bail à mi-fruit). Les variantes
sont en France très diverses et leurs statuts parfois complexes. |
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Métayer |
Prononcez météier. Qui cultive
& fait valoir des terres, ou une métairie, soit à
prix d'argent, soit à moison, ou à moitié fruits,
soit comme domestique au profit du maître. En quelques lieux on
les appelle Metays ; en d'autres metiviers. |
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Méteil |
T. n.m. Dans les provinces le petit peuple dit
metau. C'est du blé, moitié seigle & moitié
froment. Le meilleur froment bise toujours d'année en année,
& devient enfin méteil. Le blé de dîme
est du blé-méteil. On n'est obligé de payer
les fermes de dîmes & de champarts qu'en blé-méteil.
Le gros méteil, ou bon méteil, est celui
qui est plus gras, ou plus fort de froment que de seigle. Le petit méteil,
est celui qui est plus maigre, ou plus fort de seigle que de froment.
Le passe-méteil est le bled dans lequel il y a deux tiers de froment contre un tiers de seigle. |
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Métromètre |
T. n.m. Machine nouvellement inventée pour régler la mesure d'un air de musique. Cette machine se fait avec un pendule d'horloge ou de pendule, que l'on fait aller plus vîte ou plus lentement, selon la mesure de l'air. | |
Meule |
T. n.m. Se dit des grosses pierres rondes &
plates, qui servent à broyer les grains dans les moulins, &
à faire de la farine. Le grain s'écrase entre les deux meules.
C'est la roue du moulin qui par le moyen du ploquier fait tourner la meule
de dessus. L'oeil de la meule est le trou par où passe
le fer du ploquier. Il y a des meules d'une seule pierre, d'autres
qui ont des chanteaux. La meule d'enbas s'appelle le gite, ou
la meule gisante. Celle d'enhaut s'appelle meule courante,
qui écrase le grain. Il faut de temps en temps battre, piquer, & empâter la meule. Meule, se dit aussi des pierres dures qui servent aux Couteliers & Taillandiers pour aiguiser les fers destinés à tranchér & à couper. Elle se tourne avec une grande roue à bras. Il faut faire passer les couteaux sur la meule. Les Gagne-petits promènent par les rues une petite meule. Meule, se dit aussi d'une petite roue d'acier qui sert tant dans des moulins domestiques, que principalement aux Lapidaires pour tailler les pierres. |
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Meule |
T. n.f. Quelques-uns disent meulon. Richelet prétend qu'il faut dire mule avec tous les gens du métier. L'Académie dit meule, sans faire mention de meulon. C'est un monceau, une pile, un tas de foin qu'on laisse quelque temps dans le pré pour mieux sécher. On fait aussi des meulons, des pailliers dans les bassecours ; & en beaucoup de lieux on laisse les grains en gerbe dans les champs si proprement ajustés en meulons, qu'il ne craignent point la pluie. On fait aussi des meulons de sel, que dans le pays on appelle Vaches | |
Meulière |
T. n.f. Carrière d'où l'on tire les meules de moulin. On dit plus ordinairement molière. On appelle aussi meulière tout moilon de roche mal fait, & plein de trous. La pierre de meulière étant rude & spongieuse ; | |
Meunier |
T. n.m. (Le petit peuple dit Munier ou
Monnier.) Celui qui tient, & fait valoir un moulin, qui fait
moudre des grains. Les Meûniers prennent une certaine mesure
pour leur peine, qu'ils appellent moûture. On dit ironiquement de
ceux qui mettent beaucoup de poudre sur leurs cheveux, qu'ils sont enfarinés
comme les Meûniers. On a dit aussi Moulinier. Meûnier, ière, se dit aussi, quoique rarement, de celui qui fait aller, qui gouverne d'autres moulins, que des moulins à grain. Le Meûnier d'un moulin à tan, le Meûnier d'un moulin à foulon. |
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Mex |
T. n.m. Terme de Coutumes. C'est le tenement & héritage main-mortable des personnes de servile condition & de main-morte. | |
Meximieux |
T. n.m. s. m. Bourg de France dans la Bourgogne, avec titre de Baronnie. |
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Mézéline |
T. n.f. Est une sorte d'étoffe, mêlée de soie & de laine. C'est une espèce de brocatelle, qu'on appelle dans le monde, étoffe de la porte de Paris. | |
Mice |
T. n.f. Terme de Coutumes. Droit de mice, c'est en quelques lieux le droit de percevoir la moitié des fruits. | |
Michailles |
T. n.m. Petit pays de France, appellé communément le Mandement, ou le Territoire de Michailles. Châtillon en est le principal lieu. | |
Miche |
T. n.f. Petit pain de grosseur suffisante pour nourrir un homme à un repas. On donne des miches aux écoliers pour leur déjeûner. On donne des miches aux pauvres qui ont assisté aux enterremens. | |
Mi-douaire |
T. n.m. C'est une pension qui est adjugée à la femme dans certains cas, pour lui tenir lieu de douaire. Le douaire n'est jamais ouvert que par la mort naturelle du mari. C'est pour cela que l'on dit en commun proverbe, que Jamais mari ne paya douaire ; mais dans les cas de séparation de biens & d'habitation, de longue absence, ou de mort civile du mari, on adjuge quelquefois sur ses biens une pension à la femme, pour en jouir jusqu'à ce que douaire ait lieu. Cette pension dépend de la prudence des Juges. On l'appelle Mi-douaire, parce qu'elle va souvent à la moitié du douaire. | |
Miège |
T. n.f. Terme de Coutumes. Droit de miége, c'est droit de la moitié d'une chose. | |
Mil
(ou millet) |
T. n.m. Plante qui pousse des tiges à la
hauteur d'une coudée & demie, assez grosses, noueuses. La graine
de millet est employée en quelques endroits à faire
du pain, qui est sec friable, & de petite nourriture ; mais qui étant
chaud, a assez bon goût. On nourrit des oiseaux de cette graine,
& les ortolans en sont fort friands. On se sert en Médecine
de la farine de la semence de millet pour faire des cataplasmes
anodins & résolutifs. Cette graine est, dit-on, appellée milium, parce qu'elle porte ses graines en grand nombre & comme par milliers. |
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Milerine |
T. n.f. On appelle ainsi dans quelques pays une terre où on sème du mil. | |
Milice |
T. n.f. Terme collectif, qui se dit des gens de
guerre, de ceux qui font profession des armes. Ce mot & ses dérivés viennent de militia. Et militia vient de miles, soldat. Dans les levées qui se faisoient à Rome, comme chaque Tribu fournissoit mille hommes, quiconque étoit de ce nombre s'appelloit Miles. Milice, se dit plus particulièrement des habitans d'un pays qui s'arment soudainement pour le défendre & en ce sens les milices sont opposées aux troupes réglées. Les ennemis ont tenté descente sur nos côtes ; mais ils ont été repoussés par les milices du pays, par les communes. Toute la milice bourgeoise s'est mise en armes pour aller au-devant du Roi. |
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Minage (droit
de) |
T. n.m. Droit Seigneurial que le Roi & les Seigneurs prennent pour le mesurage des grains sur chaque mine de blé, d'aveine. Tenir à minage, signifie dans les coutumes tenir une terre à ferme, à condition de rendre tant de mines de blé par an. Droit perçu par le roi, un seigneur ou une municipalité sur les grains et autres marchandises vendues dans les foires et les marchés. En théorie, il s'agissait d'un droit de mesurage créé pour protéger les consommateurs des fraudes, mais dans les faits les droits de minage éloignaient les marchandises des marchés et les taxes se retrouvaient alors dans les droits d'octrois perçus par ailleurs. Suspendu par Turgot en 1775, le droit de minage navait pourtant pas totalement disparu à la veille de la révolution (synonyme : hallage) |
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Minot |
T. n.m. Mesure de grains qui fait le quart d'un
setier de Paris. Trois boisseaux font un minot.
Ce mot se dit tant de la mesure, que de la chose mesurée. Prêtez
moi votre minot. Il m'a livré dix minots de blé.
Un minot de charbon, un minot de chaux. Le minot
de sel est de cent livres pesant. Par l'Ordonnance de 1669. le minot
à blé doit avoir onze pouces 9 lignes de hauteur, sur un
pié 2 pouces 8 lignes de diamètre entre les deux fûts.
Le minot de bois est composé du fût, de la potence
de fer, la fléche, la plaque qui la soutient, & ses quatre
goussets qui tiennent le fond en état. Le minot d'aveine
est de quatre boisseaux. Minot, est aussi une mesure de terre, qui est environ un quartier d'arpent de Paris, qui se doit semer avec un minot de grain. Voilà une pièce de terre de dix minots, ou de deux arpens & demi. |
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Minutes notariales |
T. n.f. Se dit de l'original des actes qui se passent chez les Notaires, des jugemens qui s'expédient dans les Greffes, &c. qui sont signés des parties, ou des Juges, & sur quoi on délivre des grosses, & des expéditions authentiques & éxécutoires. Les Notaires sont Gardenotes du Roi, c'est-à-dire, des minutes des actes. Quand on s'inscrit en faux contre un acte, il faut apporter la minute originale au Greffe. |
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Minutier
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n.m. Désigne l'ensemble des minutes détenues par un notaire. Un minutier central est un minutier ou sont conservées les minutes de plusieurs notaires. |
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Miostades |
T. n.f. Espéce de petite serge qui est moins forte que les ostades. Il s'en fait beaucoup à Amiens. | |
Mirebelais |
T. n.m. Nom propre d'une petite contrée de France. Le Mirebelais est une partie du Poitou, située entre le Loudunois, & le territoire de Poitiers. Il prend son nom de Mirebeau sa capitale. Le Mirebelais est serré de la rivière de Clain du côté de l'orient ; il a au septentrion la Verde, qui traverse le pays, l'arrose de ses eaux, & le rend fertile en toutes sortes de grains & d'herbages. | |
Mitoyerie |
T. n.f. Séparation de deux héritages contigus, & qui appartiennent à deux ou à plusieurs propriétaires. Ainsi on dit que deux voisins sont en mitoyerie, lorsque le mur qui partage leurs maisons est mitoyen, s'il n'y a titre au contraire. | |
Mitron |
T. n.m. C'est un nom général qu'on donne au maître garçon d'un Boulanger ; comme celui de Frater chez les Chirurgiens. Le second s'appelle Geindre, & le troisième Aide. On les a appellés Mitrons, parce qu'ils portoient autrefois des bonnets en forme de mitre. | |
Mixe |
T. adj. La terre mixe. C'est un petit pays de la Gascogne. Il est dans la basse Navarre. St Palais en est la capitale. | |