Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Ciboire
  T. n.m. Vaisseau sacré en forme de grand calice couvert qui sert à conserver les hosties consacrées pour la communion des Chrétiens.
     
Cicerole
  T. n.f. Espèce de pois chiches.
   
Cidrailler
  T. v. Passer le temps dans un cabaret ou ailleurs à boire du cidre. Ce mot est usité à Rouen et dans toute la Normandie.
     
Ciergier
  T. n.m. Marchand qui vend des cierges ou l'ouvrier qui les fait. A Paris, on l'appelle plutôt marchand cirier
     
Cimentier
  T. n.m. Homme de journée qui bat le ciment & qui le vend.
     
Cincenelle
  T. n.f. Terme de navigation. C'est une corde de médiocre grosseur qui sert aux batteliers à remonter leurs coches & bateaux & autres usages. Une espèce de petit cable.
     
Cinglage
  T. n.m. Terme de marine qui signifie le chemin qu'on croit qu'un vaisseau fait en 24 heures. Il signifie quelquefois le loyer des gens de mer.
     
Cirier
  T. n.m. Marchand épicier qui s'attache particulièrement au commerce de la cire, à faire des cierges et des bougies.
   

Cimetière

  n. m. Quelques gens disent cémetière : mais mal ; puisqu'il n'y a que cimetière qui soit en usage parmi les honnêtes gens, & tous ceux qui se piquent de bien parler. C'est un lieu sacré destiné à enterrer les corps des défunts. Autrefois on n'enterroit personne dans les Eglises ; mais dans les cimetières. Les cimetières ont toujours été en grande vénération parmi les Chrétiens.
Au XVIIIe siècle, l'hygiène devient un nouveau critère dont il faut tenir compte, car le manque de place associé au besoin qu'éprouvaient certaines personnes (nobles & notables) à être enterrés dans l'église, font qu'il n'est pas rare de déterrer un corps pour en enterrer un autre. Considérés comme insalubres, certains cimetières furent alors déplacés hors des villes, et en 1776, il devient interdit d'enterrer quelqu'un dans l'église.
   

Cinquantième

  Impôt en nature du cinquantième du revenu institué en 1725 qui devait permettre de pallier aux manques à gagner occasionnés par les abonnements, exemptions et traitements de faveur accordés sur le dixième. Impôt égalitaire, il devait frapper tous les revenus des propriétaires sans exception qu'ils soient ecclésiastiques, laïiques, nobles ou roturiers. Il déclencha l'hostilité violente de ces mêmes privilégiés qui eurent gain de cause : il fut aboli un an plus tard.
   
Cinq sols
  Droit d'aides établis en 1561 sur les boissons et dont le montant varia au fil des époques.
   
Cinquante sous par tonneau
  Droit de traite de 50 sous par tonneau transporté par les navires étrangers entrant dans un port français créé en 1659 par Fouquet.
     
Cirimanage
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un cens qui est dû aux seigneurs en quelques endroits et notamment dans le Béarn.
     
Cirographe
  T. n.m. On écrivoit ce mot en grosses lettres au milieu d'une feuille de velin & l'on faisoit de part & d'autre une copie de la transaction, ensuite de quoi on coupoit le cirographum par le milieu & chacune des deux parties gardoit par devers soi une moitié de cette feuille ainsi coupée afin de vérifier la transaction quand il en seroit besoin en représentant & rejoignant le cirographe coupé en deux. Les Anglois coupoient ordinairement leurs cirographes en scie au lieu qu'en France on les coupoit en ligne droite.
     
Civerage
 

T. n.m. Terme de coutumes. C'est un droit dû en quelques endroits aux seigneurs & payable en avoine. Quelques auteurs écrivent cinerage.
CSP. n.m. Droit seigneurial. En Dauphiné, c'est un droit d'avenage ou payable en avoînes qui est dû communément aux seigneurs pour les usages qu'ils ont concedez aux habitans de leurs terres.

   
Claie
  T. n.m. Ouvrage de vannier fait d'osier servant à divers usages. Une claie est faite ordinairement de branches entrelassées les unes dans les autres. Il y a des claies à claires voies, d'autres serrées. On met des claies devant les fenêtres, derrière les lits. Il y a des claies qui servent à nettoyer les habits & d'autres qui servent à faire sécher les fruits.
     
Clarine
  T. n.f. Sorte de petite clochette qu'on pend au cou des vaches qui paissent dans les forêts.
     
Classe
 

T. n.f. En termes de Marine, est un ordre qu'on a mis sur tous les ports pour le service des vaisseaux du Roi, par lequel les Cannoniers, les Pilotes, & tous les Matelots, ayant été enrollés, ont été distribués dans trois, quatre, ou cinq divisions, qui ont été appellés classes, pour servir alternativement dans les armemens de mer, suivant un Edit de l'an 1637.

     
Clémentin
  T. n.m. Ce mot est en usage chez les Augustins qui appellent clémentin un religieux qui après avoir été neuf ans Supérieur, cesse de l'être & vit particulier & soumis à un supérieur. Ce mot vient de ce que Clément... défendit par une bulle qu'un Supérieur chez les Augustins fût plus de neuf ans de suite en charge.
     
Clerc du guet
 

T. n.m. En termes de Marine, est celui qui a soin d'assembler le guet sur les ports de mer, & sur les côtes, & qui en fait le rapport à l'Amirauté, suivant le titre 6. du liv. 4. de l'Ordonnance de la Marine.

     
Clergé (assemblée du)
  T. n.f. Les Assemblées du Clergé sont grandes, ou petites. Les grandes se tiennent de dix ans en dix ans, pour renouveller avec le Roi le contrat des décimes ordinaires, & pour accorder à Sa Majesté quelque secours extraordinaire. Entre deux grandes Assemblées, il s'en tient une petite pour examiner les comptes du Receveur général du Clergé, & dans laquelle on fait un présent au Roi, comme dans les grandes. Les grandes Assemblées sont composées de quatre Députés de chaque Province Ecclésiastique, deux desquels sont du premier ordre, c'est-à-dire, Archevêques ou Evêques, & les deux autres du second, c'est-à-dire, Abbés, Prieurs, ou autres Bénéficiers de la province qui les envoie. Les petites Assemblées sont composées de deux Députés seulement de chaque Province Ecclésiastique, dont l'un est du premier ordre, & l'autre du second. Ces Assemblées grandes ou petites, s'appellent ordinaires, parce qu'elles se tiennent régulièrement de cinq ans en cinq ans, & alternativement, grandes ou petites. Celle de 1705. étoit grande, & celle de 1710. étoit petite, d'où l'on peut juger en quelles années se sont tenues & se doivent tenir tant les grandes que les petites. Il n'y a que seize provinces Ecclésiastiques qui envoient des Députés aux assemblées ordinaires. Ces Provinces sont, Lyon, Rouen, Tours, Sens, Paris, Reims, Bourges, Albi, Bourdeaux, Auch, Narbonne, Toulouse, Vienne, Arles, Aix, Ambrun : les autres Provinces du Royaume n'étant réunies à la Couronne que depuis le contrat de Poissi, les Eglises qui y ont des biens, n'envoient point des Députés aux Assemblées ordinaires où il s'agit des décimes : mais quand il y a des Assemblées extraordinaires, où l'on traite des affaires générales de l'Eglise de France, & de ce qui regarde la foi, les moeurs, & la discipline, les Archevêques & Evêques des nouvelles conquêtes s'y trouvent. Ainsi en 1682. les Provinces de Cambray & de Besançon envoyèrent des Députés à l'Assemblée
     
Clergé régulier
  Religieux et religieuses soumis à une règle et vivant en communauté dans une abbaye, prieuré, monastère... De nombreux ordres furent créés au XVIIe siècle à la faveur du regain de religiosité observé au lendemain de la Réforme.
     
Clergé séculier
  Religieux non soumis à une règle. Le clergé séculier comprend :
1 * les archevêques et évêques
2 * les chanoines
3 * curés et vicaires
4 * diacres et autres ministères inférieurs de l'église
En 1789, il y avait 18 archevêchés et 121 evêchés d'étendue et d'importance inégales. A la fin de l'ancien régime, le diocèse de Rouen contrôlait 1388 paroisses, tandis qu'Agde dans le Languedoc n'en avait que 25.
     
Clergesse
  T. n.f. Nom que les lingères donnent à celle d'entre elles qui a soin des affaires de leur communauté.
   
Clayon
  T. n.m. Ouvrage d'osier fait en rond dont se servent particulièrement les pâtissiers pour porter leurs pains bénits & leurs autres pâtisseries. On s'en sert aussi dans les cuisines pour faire égoutter les mets qu'on fait cuire dans l'eau.
   
Clepsydre
  T. n.f. Horloge qui mesure le temps par la chute d'une certaine quantité d'eau. Il s'en est fait aussi avec du mercure. L'usage des clepsydres est très ancien. Elles furent inventées sous les Ptolémées Rois d'Egypte aussi bien que les cadrans solaires. Elles servoient principalement en hiver, comme les cadrans en été, mais elles avoient deux défauts, l'un que l'eau s'écouloit avec plus ou moins de facilité, selon que l'air étoit plus ou moins épais & l'autre, qu'au commencement elle s'écouloit plus promptement qu'à la fin.
   
Clientèle
 

T. n.m. Protection que les grands Seigneurs de Rome donnoient aux pauvres citoyens. Le crédit des Romains dépendoit d'avoir une grande & nombreuse clientèle.
Les Avocats & les Procureurs se servent de ce mot, en parlant des parties dont ils sont chargés de défendre les intérêts. C'est un tel Avocat ou un tel Procureur qui a la clientèle de cette personne, pour dire, qui défend ses intérêts. On dit qu'un Avocat à de belles clientèles, pour dire, qu'il a de belles affaires, ou qu'il est chargé des intérêts de personnes distinguées.

     
Clincaille
  T. n.f. Menue marchandise de fer ou de cuivre, comme couteaux, haches, ciseaux & outils de toutes sortes d'ouvriers, chauderons, chandeliers, &c. On fait payer aux douanes tout le cuivre ouvrage, comme de la clincaille.
Le marchand qui vend de la clincaille ou la fabrique s'appelle un clincailler.
     
Cliquart
 
T. n.m. Nom d'une sorte de pierre excellent pour bâtir qui se tiroit des carrières du fauxbourg St Jacques à Paris. La carrière du cliquart est finie aujourd'hui. On trouve encore maintenant une sorte de pierre qu'on appelle cliquart doux
     
Cloître
 

T. n.m. Habitation fermée de murailles où logent des Chanoines, & des Religieux. Les Cloîtres des Chanoines sont composés des maisons appartenantes aux Chapitres, que les Chanoines tiennent à vie, pour s'y loger. C'est par un abus que les séculiers & les femmes, logent dans les Cloîtres des Chanoines, comme à Paris dans les Cloîtres de Notre-Dame, de S. Honoré, &c.
Cloître, se dit plus particulièrement des Monastères fermés des Religieux, des Religieuses. Les gens qui ont renoncé au monde se retirent dans un Cloître. On a condamné cette femme à être mise dans un Cloître pour y faire pénitence. Les pères regardent d'ordinaire les Cloîtres comme une décharge de ce qui les incommode dans leur famille, & offrent à Dieu ceux de leurs enfans qui leur déplaisent. S'il y a du danger à jetter dans le Cloître des ames remplies de l'amour du monde, il n'y en a pas moins à retenir dans le siècle des ames fragiles, qui se pourront sanctifier dans la retraite. Combien de gens s'enferment dans un Cloître pour y sacrifier à Dieu les restes languissans d'une vie dont ils ne peuvent plus joüir !

     
Closeau
  T. n.m. Petit jardin de paysan qui est clos de haies ou de fagotage où il séme des herbes potagères ou du chanvre. Les curés prétendent les dîmes vertes des clos & closeaux. Les paysans disent closet en Normandie.
     
Closerie
  T. n.f. C'est la même chose que closeau. En quelques lieux on la prend pour une petite métairie.
     
Clôture
  T. n.f. Terme de vannier. Il se dit de cette partie du métier des vanniers qui n'a pour objet que la fabrique des hotes à vin & des vans à vanner les blés & les autres grains.
     
Co-bourgeois
  T. n.m. Terme de commerce de marine. Celui à qui un vaisseau appartient en commun avec un ou plusieurs propriétaires & qui en est bourgeois avec eux.
     
Cocaigne
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne en Languedoc à un petit pain de pastel avant qu'il soit réduit en poudre & vendu aux teinturiers. On en fait grand trafic en ce pays là et parce qu'il ne vient que dans des terres fertiles & qu'il apporte un très grand revenu à ses maîtres,vû qu'on en fait cinq ou six récoltes par an, quelques-uns ont nommé le haut Languedoc un pays de cocagne. De là est venu qu'on a appellé pays de cocagne, tous les pays fertiles & abondans & où l'on fait grande chère.
   
Coche
  T. n.m.Voiture posée sur quatre roues, qui est en forme de carrosse, à la réserve qu'il est plus grand, On s'en sert pour aller de ville en ville. Il y a des coches de Paris à Lyon, Rouen, Bourdeaux, & pour toutes les grandes villes de commerce. Les Rois de la première Race se faisoient traîner par quatre boeufs attelés à une espèce de coche, & de chariot. On appelle aussi coche d'eau, des batteaux publics & couverts, qui servent à voiturer les personnes, & les marchandises, sur les rivières. Les coches de Melun, de Sens, de Joigny, d'Auxerre.
On appelle coches volans, les coches bien attelés qui font une plus grande diligence que les autres.
     
Codécimateur
  T. n.m Terme de Jurisprudence. On appelle Codécimateurs, plusieurs Seigneurs qui perçoivent les dixmes d'une même Paroisse. Les Codécimateurs sont tenus de fournir la portion congrue au Curé qui n'a point de gros, ou un supplément, si le gros ne monte pas à 300. livres, & 150. livres pour un Vicaire, si l'Evêque juge nécessaire qu'il y en ait un. Chaque Codécimateur est tenu solidairement de payer ces sommes, sauf à lui à poursuivre le régalement contre les autres.
     
Codicille
  T. n.m. Est une dernière volonté moins solennelle qu'un testament : ou un écrit par lequel on ajoûte ou l'on change quelque chose à un testament, soit sous seing privé, soit devant des personnes publiques. Il y a cette différence entre un testament, & un codicille, c'est que le codicille ne peut contenir d'institution d'héritier, & qu'on n'est pas obligé d'y observer rigoureusement toutes les formalités que le Droit Romain prescrit pour les testamens solennels. Dans les pays coutumiers les testamens ne sont à proprement parler que des codicilles, parce que c'est la coutume elle-même qui nomme les héritiers, & qu'elle ne permet point d'institution d'héritiers testamentaires.
   
Coëffe
  T. n.m. On écrit aussi coiffe. Couverture légère de la tête tant pour les hommes que pour les femmes.
     
Coëffeur
  Celui ou celle qui gagne sa vie à coëffer des dames qui vont au bal, des épousées & autres qui se veulent parer.
     
Coffretier
  T. n.m. Celui qui fait ou qui vend des coffres. Les coffretiers-malletiers sont ceux qui font des coffres d'armées, des malles, des valises, des fourreaux de pistolets. Les coffretiers-bahutiers sont d'un corps différent & sont ceux qui font des coffres qui servent dans le ménage & dans la ville.
   
Cognation
  T. n.m. Terme de Jurisprudence. Lien de parenté entre tous les descendans d'une même souche, & d'une même tige, tant par les mâles, que par les femelles. L'agnation, au contraire, ne comprend que les descendans par le sexe masculin. En France pour la succession à la couronne on suit l'agnation ; & en Espagne, ou en Angleterre, on suit la cognation. Les femmes viennent à la succession selon le degré de proximité au défaut des mâles, ou de leurs descendans, de branche en branche.
Dans le Droit Romain les mots de cognation & de cognat se prennent dans une signification plus étroite, suivant laquelle cognation signifie seulement le lien de parenté qui est entre ceux qui descendent d'une même souche par les femmes : & cognats, ceux qui ont entre eux ce lien de parenté.
     
Cognée
  T. n.f. Grande hache, instrument de fer plat acéré & tranchant, ayant un long manche de bois. Il sert aux bucherons à abattre du bois dans les forêts, aux charpentiers à le tailler dans le chantier.
     
Cognet
  T. n.m. Terme de Fabrique de marchandises de tabac. On appelle cognets en Guyenne, des espéces de rolles de tabac, faits en pain de sucre, dont on se sert pour unir & serrer les rolles quand on en a rempli les boutes & les futailles, afin qu'il ne puisse y entrer aucun air.
     
Cohuage
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un droit qui se lève & se prend sur les marchandises qu'on porte aux cohues, ou marchés.
     
Colage
  T. n.m. Terme de coutumes. Le colage est un droit que doivent en quelques endroits au Seigneur les habitans qui ont des boeufs dont ils labourent la terre. Le droit de colage est la même chose que le droit de cornage.
     
Coleret
 

T. n.m. Terme de Marine, est un filet que deux hommes traînent en mer aussi avant qu'ils y peuvent entrer, ou mettre pied : on s'en sert sur les côtes de Normandie

     
Colinhou (ou Collinhou)
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne à un certain vin qui croît en Normandie dans le Pays de Caux. Le vin de colinhou se tire des vignes qui sont attachées à leurs arbres & ce nom est sans doute le nom propre de celui qui s'avisa le premier de gouverner ainsi ses vignes.
   
Collatéral
 

T. n.m. Terme de droit & de Généalogie, se dit au figuré d'un parent qui sort d'une même souche, & qui n'est point au rang des ascendans, ni descendans ; mais qui est comme à côté, tels que sont les oncles, tantes, neveux, nièces, cousins, cousines. On dit au pluriel les collatéraux. Quand il s'agit de dispense de mariage l'on a égard à cette distinction, & à cette espèce de collatéraux ascendans & descendans.
On appelle en Généalogie, la ligne collatérale : celle qui est au côté de la directe, où sont les cousins, neveux, oncles, tantes, &c.

   
Colle forte
  T. n.f. est celle qui se fait avec des pieds, des peaux, des nerfs, des cartilages de boeuf, qu'on fait macérer quelque temps, puis bouillir fort long-temps jusqu'à ce que le tout devienne liquide. On la passe à travers d'un gros linge, & on la jette sur une pierre platte où elle se congèle ; & on la coupe par morceaux. On l'appelle en quelques lieux colle de cerf ; & Mathiole dit qu'il s'en fait de cuir de toutes sortes de bêtes à quatre pieds. La meilleure est celle qui vient du taureau, qui est blanche & claire, & qui se fait à l'Isle de Rhodes. Elle sert aux Menuisiers pour coller & joindre leur bois, ou les ornemens de gros carton. Il est défendu par plusieurs statuts d'Artisans, d'employer de la colle forte faite avec des rognures ou parures de cuir. Il y a aussi de la colle à miel, dont se servent les Doreurs, qu'ils appellent bature. On dit aussi d'un homme enrhumé qui crache beaucoup, qu'il crache de la colle.
     
Collecte
  T. n.m. Levée des tailles ou autres impositions dans une paroisse. Ce paysan a fait la collecte des tailles de cette années, il a bien payé les deniers de sa collecte. La collecte des tailles est censé une charge sordide.
Collecte se dit aussi de l'étendue des lieux où doit se faire cette levée.
Celui qui est nommé par les habitants d'une paroisse pour asseoir & lever la taille est le collecteur.
   
Collection
  Ensemble de documents dont la réunion est le fruit du hasard ou d'un choix et qui n'étaient pas destinés par leur nature à être conservés ainsi groupés
     
Collégiale
  T. n.f. On appelle une Eglise Collégiale, une Eglise où il n'y a point de Siége Episcopal, & qui est desservie par des Chanoines. Il y a deux sortes d'Eglises Collégiales : les unes de fondation Royale, comme les saintes Chapelles, dont le Roi confére les prébendes ; les autres sont de fondation Ecclésiastique. Les unes & les autres pour le Service divin se règlent comme les Cathédrales ; il y a même de ces Eglises Collégiales qui ont des droits Episcopaux. Quelques Collégiales étoient anciennement des Abbayes, qui ont été sécularisées.
   
Collerette
  T. n.f. sorte de petit collet que les femmes portent pour se couvrir la gorge & surtout les paysannes & les femmes de basse condition.
   
Collet
 

T. n.m. Partie de l'habillement qui joint le cou, qui se met autour du cou. On le dit premièrement du haut d'un pourpoint qui entoure le cou. Un collet de chemise. Un collet de manteau, est un morceau de drap qui regne sur le manteau le long des épaules. Dresser des collets montés. On ne voit ni fraises ni collets avant Henri II. son père avoit le cou nud : à remonter jusques à S. Loüis, les autres Rois l'ont eu de même, hors Charles le Sage, qu'on voit par tout représenté avec un collet d'hermine.
Collet, est aussi un ornement de linge qu'on met sur le collet du pourpoint pour la propreté. A l'égard des hommes, on l'appelle rabat. A l'égard des femmes, elles n'en portent plus, mais elles avoient ci-devant des collets montés qui étoient soutenus par des cartes, de l'empois, & du fil de fer. On appelle encore une vieille femme critique, un grand chaperon, un collet monté. Molière a fait un plaisant usage de ce mot dans les Femmes savantes, où il introduit Bélise, disant que le mot de sollicitude est bien collet monté.

     
Colletier
  Celui qui fait & qui vend des collets de bufle.
   
Colliger
  T. v. Ramasser, recueillir, extraire. Il ne se dit principalement que des livres & des ouvrages. Ce savant a colligé, a ramassé tout ce qu'il a pu trouver. Cet écolier a extrait, a colligé tous les plus beaux passages de St Augustin.
     
Colombier
 

T. n.m. Lieu bâti en forme de tour pour y nourrir des pigeons. Dans la plupart des Coutumes de France le droit de colombier n'est pas un droit féodal. Il n'est permis qu'aux Seigneurs qui ont haute Justice d'avoir des colombiers à pied. Les autres Seigneurs ne peuvent avoir de colombier, à moins qu'ils n'aient un certain nombre d'arpens de terre. En Normandie le droit de colombier est attaché au plein fief de Haubert. Il n'est pas permis de bâtir un colombier sur une roture.
Un colombier à pied, est celui qui a des boulins depuis le sommet jusqu'au rez de chaussée. Les autres s'appellent des volets des fuies.

   
Colombin, ine
  T. adj. Espèce de couleur qui est du violet lavé, du gris de lin entre le rouge et le violet.
   
Colombier
  n.m. En principe, le droit d'avoir un colombier n'appartenait qu'aux seigneurs haut-justicier, et en Dauphiné aux nobles. Les volières bâties sur piliers, le bas formant hangar ou étable étaient permises à tout propriétaire d'au moins 50 arpents de terre labourables. Les cahiers de doléances de 1789 sont plein de lamentations sur les dommages faits au récoltes par les pigeons et réclament, pour le moins, qu'ils soient tenus enfermés pendant les semailles.
   

Colonge

  n. f. Mode de tenure Alsacien dans lequel le propriétaire baillait à perpétuité des immeubles répartis entre plusieurs personnes contre une rente et l'obligation de faire juger les différends à propos des fonds concédés par lui-même assisté de tous les preneurs.
     
Colporter
  T. v. Porter à son cou, ou sur son dos quelques mannes, ou balles de marchandises, pour les vendre par les rues, & par la campagne. Il est permis aux Ramonneurs, & autres petits Merciers, de colporter des marchandises, mais non pas de les vendre en boutique hors des Foires. En temps de contagion la Police défend à tous Revendeurs d'habits, colporteurs, d'exposer en vente, ou de colporter par la ville, aucuns habits, linges, ou autres hardes
     
Colporteur
 

T. n.m. Marchand qui va vendre ses marchandises par les rues, & qui les porte dans une manne ou cassette pendue à son cou. Les Colporteurs vendent des images, des étuis, des ciseaux, des lacets, & autres menues marchandises. On le dit particulièrement des crieurs de gazettes, d'Edits, & autres feuilles volantes, qui sont nouvelles, & d'un prompt débit. Par les statuts des Libraires, il est défendu aux Colporteurs de tenir apprentifs, magazins, ni boutiques, ni imprimerie, ni faire imprimer en leurs noms ; mais ils peuvent porter au cou une balle pour porter de petits livres qui ne passeront pas 8. feuilles brochées, ou reliées à la corde, & imprimées par un Libraire de Paris avec sa marque. Les Colporteurs ne doivent rien débiter sans la permission du Lieutenant Général de Police.

     
Colsa
  T. n.m. Est le nom qu'on donne à une sorte de choux qui croît en campagne dans les blés. On tire une huile de ses semences.
     
Comblan
  T. n.m. Grosse corde qui sert à traîner le canon. C'est la même chose que combleau.
   
Combraille
  T. n.f. Petit pays de France dans la basse Auvergne qui confine à la Marche & au Bourbonnois. On nourrit de fort bons chevaux en Combraille.
     
Combrière
  T. n.f. Terme de marine. C'est un filet dont on se sert sur les côtes de Provence pour prendre des thons, palamides & autres grands poissons.
   
Comingeois
  T. n.m. Pays de France en Gascogne. Le Comingeois a pour bornes l'Armagnac au nord, le Conserans à l'orient, la Catalogne au midi & le Comté de Bigorre à l'occident. Le Comingeois a titre de comté. Les Comingeois étoient originairement des Brigands qui se retiroient dans les forêts des Pyrénées. Pompée vainqueur de Sertorius les attaqua, & les obligea à demander la paix. Une des conditions fut qu'ils quitteroient leurs forêts & leurs montagnes où ils erroient, & qu'ils se rassembleroient au lieu que nous appellons Cominges, où ils formeroient une ville.
     
Comite
  T. n.m. Officier de galère qui commande la chiourme, qui a le soin de faire ramer les forçats. Les comites ne sont point chiches de coups de bâton.
     
Commande
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un droit que le seigneur prend tous les ans sur les veuves de condition servile durant leur viduité, pour reconnoissance de son droit de servitude. Il y a des lieux où le droit de commande est un droit qui se lève sur les femmes de condition servile mariées à d'autres qu'à ceux de la condition et servitude du seigneur.
     
Commande
  T. n.f. En quelques coutumes, signifie la taille qui est dûe par des personnes de condition servile.
     
Commande de bestiaux
  T. n.f. Terme de coutumes. C'est un contrat par lequel on donne à un berger, ou laboureur, un troupeau de bétail pour en avoir soin, à charge de le nourrir & d'en jouir pendant un certain temps, après lequel il doit représenter le troupeau pour partager le surplus, ou le croît, entre le maître et lui.
   
Commère
 

T. n.f. Femme, ou fille, qui ont tenu avec quelqu'un un enfant sur les fonts de Baptême. Celui qui a été le parrein d'un enfant, est le compère de celle qui en est la marreine, & réciproquement la marreine est la commère de celui qui en a été le parrein. Le père & la mère de l'enfant sont compères & commères de ceux qui ont été parreins, ou marreines de leurs enfans. Il y a alliance spirituelle entre le père de l'enfant, & la commère qui a servi de marreine ; ils ne se peuvent marier sans dispense. Le Pape Etienne appelle souvent dans ces lettres le Roi Philippe son compère & la Reine Bertrade sa commère, & les deux Princes leurs fils ses enfans spirituels ; ce qui fait croire qu'il fut leur parrein, & montre que ces noms consacrés par la Religion étoient alors des titres d'honneur, ou du moins qu'ils n'étoient point du style bas & familier, comme aujourd'hui.

     
Commettage
  T. n.m. Terme de cordier. Réunir, commettre, plusieurs fils, de plusieurs torons ou cordons par le tortillement pour faire des ficelles, des cordons, des grelins.
     
Commettre
  T. v. En terme de coutume, signifie confisquer.
     
Commis (droit de)
  T. n.m. Terme de coutume. C'est une espéce de confiscation de quelque bien pour felonie, fraude, trahison ou autre cause semblable.
     
Committimus
 

T. n.m. Mot purement Latin : il signifie nous commettons. Dans le style de Pratique, c'est un droit, ou un privilége, que le Roi accorde aux Officiers de sa Maison, & à quelques personnes, ou Communautés, de plaider en première instance aux Requêtes de l'Hôtel, ou du Palais, en toutes leurs affaires pures personnelles, possessoires, ou mixtes, tant en demandant, qu'en défendant, & d'y faire renvoyer, ou évoquer, celles qui seront pendantes devant d'autres Juges, pourvu qu'elles ne soient point encore contestées, & que l'on n'y ait pas encore procédé. Le Committimus du grand Sceau n'étoit autrefois que pour les Commensaux de la Maison du Roi ; mais il a été étendu du depuis à plusieurs autres personnes. Il peut s'éxécuter par tout le Royaume, avec cette restriction, que pour distraire une affaire d'un Parlement à un autre, il faut qu'il s'agisse de mille livres, & au dessus. Le Committimus du petit Sceau ne s'étend & ne peut être executé que dans le ressort du Parlement, & attire les affaires aux Requêtes du Palais. Les privilégiés peuvent en user quand il s'agit de deux cents livres, & au dessus. Les Lettres de Committimus du petit & du grand Sceau ne durent qu'un an, après quoi il faut les renouveller. On ne peut se servir du droit de Committimus contre le Roi, pour quelque cause que ce soit, parce que le Roi n'accorde jamais de privilege contre ses droits.
Committimus, signifie aussi les Lettres qu'on expédie au grand & au petit Sceau, pour l'exécution de ce privilége. J'ai fait sceller un Committimus. J'ai mis mon Committimus entre les mains d'un Sergent, pour faire renvoyer une telle affaire du Châtelet aux Requêtes. Cet usage des Committimus a commencé vers l'an 1367. Ils furent plus fréquens sous Charles VI. le privilége qui étoit restreint à la Maison du Roi, fut alors étendu à tous les Officiers du Parlement, & ensuite plus loin.
Ceux qui ont droit de Committimus du grand Sceau, sont les Princes du Sang, les autres Princes reconnus en France, les Ducs & Pairs, les Officiers de la Couronne, les Chevaliers & Officiers de l'Ordre du Saint-Esprit, les deux plus anciens Chevaliers de l'Ordre de saint Michel, les Conseillers d'Etat servans actuellement, ceux qui ont été employés dans les Ambassades, les Maîtres des Requêtes, les Huissiers du Conseil, les Présidens, Conseillers, Avocats & Procureurs Généraux, le Greffier en chef, & le premier Huissier du Grand Conseil, le Grand Prévôt de l'Hôtel, ses Lieutenans, l'Avocat & le Procureur du Roi & le Greffier de cette jurisdiction, les Secrétaires du Roi, & autres Officiers de la Chancellerie, les quinze anciens Avocats du Conseil, les Agens Généraux du Clergé pendant leur agence, les Doyen, Dignités & Chanoines de Notre-Dame de Paris, les quatre plus anciens de l'Académie Françoise, les Capitaines, Lieutenans, Sou-Lieutenans, Enseignes, Commissaires d'anciennes création, Sergent Major & son Aide, Prévôt & Maréchal des logis du régiment des Gardes, les Officiers, Domestiques, & Commensaux de la maison du Roi, de la Reine, des Enfans de France, du premier Prince du Sang, dont les états sont portés à la Cour des Aides, & qui servent ordinairement, ou par quartier, aux gages de soixante livres au moins.
Ceux qui ont droit de Committimus au petit Sceau, sont les Présidens, Conseillers, & autres Officiers du Parlement, les Avocats, Procureurs du Roi, & Greffier en chef des Requêtes de l'Hôtel, le Greffier en chef des Requêtes du Palais, les Officiers des Chambres des Comptes, des Cours des Aydes, de la Cour des Monnoies, les six anciens Trésoriers de France de la Généralité de Paris, les quatre anciens des autres Généralités, les Secrétaires du Roi établis aux Chancelleries des Parlemens, & autres Cours Souveraines, les Prévôts de l'un & de l'autre Châtelet de Paris, leurs Lieutenans Généraux Civils, de Police, Criminels & Particuliers, les Procureurs du Roi auxdits deux Châtelets, le Bailly du Palais, son Lieutenant, & le Procureur du Roi, le Président, le Doyen, & le Procureur du Roi de l'Election de Paris, les Officiers vétérans de toutes les susdites qualités, après en avoir obtenu lettres ; les Doyen, Chantre, & le plus ancien Chanoine de Saint Germain l'Auxerrois à Paris, & le Chapitre, pour les affaires communes ; le Collége de Navarre, pour les affaires communes de la maison ; les Directeurs de l'Hôpital Général de Paris, les Prevôt des Marchands & Echevins de Paris, pendant leur charge, les Conseillers & Procureurs du Roi, les Receveurs & Greffier de l'Hôtel de Ville, le Colonel des trois cents Archers de la Ville, les douze anciens Avocats du Parlement de Paris, & six des autres Parlemens.
Les veuves des Officiers décédés dans le service, & qui avoient droit de committimus, en joüissent tandis qu'elles demeurent en viduité.

     
Commodat
  T. n.m. Terme de Jurisprudence. La concession gratuite de l'usage d'une chose, soit meuble, soit immeuble, que l'on fait à quelqu'un pour un certain temps, à la charge de restituer la même chose en espèce après le temps marqué : c'est une espèce de prêt, & de contrat. Il y a pourtant cette différence entre le prêt, & le commodat, c'est que le commodat se fait gratuitement, & ne transfère point de propriété. Il faut rendre la chose en essence, & sans la détériorer : en sorte que les choses qui se consument par l'usage ne peuvent être la matière d'un commodat, mais d'un prêt ; parce qu'on ne peut les rendre en individu, quoiqu'on puisse les rendre en espèce. Il y a deux sortes de commodats, l'un gratuit, l'autre utile : le commodat gratuit est purement au profit du commodataire ; le commodat gratuit est lorsqu'on prête quelque chose que le commodataire est obligé de rendre en essence & en individu, mais sans rien donner pour l'emprunt : le commodat utile, est lorsqu'on retire quelque chose pour le prêt, & alors c'est une espèce de location.
   
Commode
 

T. adj. Terme qui, sous l'ancien régime désignait quelqu'un d'aisé, vivant sans difficulté financière.

     
Communal
  T. adj. Qui appartient aux habitans d'un ou plusieurs villages.
   

Communaux

  T. n.mpl. Landes, friches, jachères ou bois utilisés collectivement par les villageois, en particulier pour la pâture du bétail.
C'est dans les communaux que les habitants les plus pauvres des villages trouvaient leurs moyens de subsistance même s'ils étaient soumis à des redevances seigneuriales, comme en Bourgogne où le seigneur prélève un droit de "bleyrie" (2 raz d'avoine et 2 poulets par an pour avoir droit de mener son bétail bovin paître et aisancer en communes".
   
Commune
  T. n.m. Le menu peuple. La commune s'émeut facilement. Communes au pluriel signifie le peuple de la campagne.
     
Compagnonage
  T. n.m. Ce terme est en usage dans quelques communautés des arts & métiers pour signifier le temps que les apprentis sont obligés de servir les Maîtres en qualité de compagnons avant que de pouvoir aspirer à la maîtrise.
     
Compare
  T. n.m. Terme de coutumes. Les compares sont des usages & redevances que les Vicomtes de Narbonne prétendoient contre l'Evêque.
   
Compère
 

T. n.m. Qui tient un enfant sur les fonts de Baptême. Un garçon qui tient un enfant avec une fille est son compère. Il est aussi compère à l'égard des père & mère de l'enfant, & il contracte une alliance spirituelle avec eux. On ne contracte cette alliance qu'à cause du Sacrement même du Baptême, & non point à cause des cérémonies qui l'accompagnent. Le Pape Etienne IX. appelle souvent dans ses lettres le Roi Philippe I. son compère, & la Reine Bertrade sa commère, & les deux Princes, leurs fils, ses enfans spirituels ; ce qui fait croire qu'il fut leur parrain, & montre que ces noms consacrés par la Religion, étoient alors des titres d'honneur, loin d'être du style bas & familier, comme aujourd'hui.

     
Compersonier
  T. n.m. C'est ainsi que se nomment les associés dans un ménage où tous les biens sont communs. Ce qui arrive souvent dans les familles de main-morte pour les conserver les biens dans une parenté. Il s'en trouve encore plusieurs en Bourgogne, Nivernois, en Champagne, &c.
     
Complant
  T. n.m. Terme d'agriculture. Lieu planté d'arbres, de vignes. J'ai fait un complant dans ce parc. On dit aussi, donner une terre à complant pour la planter en vignes, cultiver & exploiter moyennant certaines redevances.
Complanter, c'est planter des vignes, des arbres, &c.
     
Complanterie
  T. n.m. Terme de coutumes. Droit qui appartient au seigneur sur les vignes qu'il a données à complanter, à cultiver.
     
Complies
  T. n.fpl. Prière du soir qui est la dernière partie de l'Office du Bréviaire & qui se dit après Vêpres. Quand les complies sont dites, les religieux vont souper. Dans l'Ordre de St Benoît il est défendu de parler après complies. Les complies s'appellent ainsi parce que c'est la fin & l'accomplissement de l'Office divin.
   

Compoix (ois)

  T. n.m. C'est dans le Languedoc ce qu'est ailleurs le Cadastre. Le mot de cadastre est en usage dans les Provinces de Dauphiné & de Provence, où il signifie un Registre qui contient la qualité, l'estimation des fonds de chaque Communauté, & le nom de ceux qui les possédent.
Le Roi Louis XIV. par son Edit du mois de Juillet 1690. portant création des Procureurs du Roi & Greffiers des Hôtels de Ville, ordonne que les Secrétaires & Greffiers tiendront les Livres des compoix ou cadastres desdites villes & communautés ; écriront & dresseront lesdits Livres de compoix & cadastres, lorsqu'ils seront renouvellés.
   
Compost
  T. n.m. Terme d'Almanach. La science de compter le temps par le mouvement des astres, par rapport à l'Eglise, s'appelle Compost Ecclésiastique. Il a été établi principalement pour la célébration exacte de la Pâque, qui règle toutes les autres Fêtes mobiles. Il est composé du Cycle Solaire, du nombre d'or, ou de l'Epacte, de la Lettre Dominicale, & de l'Indiction Romaine. En Chronologie on l'appelle le Comput Ecclésiastique.
On appelle aussi en termes de Marine, ou d'Hydrographie, compost, l'Art de trouver les jours de la Lune, & ensuite les marées, pour l'usage de la navigation. Le compost est sur tout nécessaire pour le cabotage, c'est-à-dire, pour naviger en suivant toujours les côtes. Les Pilotes côtoyers doivent savoir le compost. Les Professeurs Royaux d'Hydrographie doivent apprendre le compost aux jeunes gens qui se destinent à la mer. Il y a des livres pour les Pilotes sous le titre de compost manuel. On y met la situation des Ports pour la connoissance des marées, &c.
Compost, autrefois avoit une signification plus étendue, & signifioit en général une composition, un recueil. C'est de là qu'est venu l'usage d'aujourd'hui, qui donne à ce mot la signification particulière expliquée ci-dessus.
Compost, est aussi un terme d'Agriculture, qui signifie le bon état d'une terre
     
Composter
  T. v. Terme d'agriculture, mettre une terre en bon compost, en bon état. Le compost signifiant le bon état de la terre.
   
Compote
  T. n.m. Assaisonnement de viandes qu'on fait cuire dans un pot avec du lard & des épices. Une compote de pigeonneaux. On le dit aussi de la cuisson des fruits ou confitures qu'on veut manger promptement.
     
Comptablie
  T. n.f. Terme de commerce. Ce mot est en usage à Bordeaux. On appelle comptablie le bureau où l'on paye les droits que les marchandises doivent au Roi.
   
Comput
  T. n.m. Terme de chronologie. Il ne se dit que des supputations qui servent à régler le calendrier & les fêtes de l'église, comme le cycle solaire, le nombre d'or, l'épacte, l'indiction romaine, & le temps des fêtes mobiles aussi bien que des calendes, ides, quatre-temps, bissexte, &c.
   
Computiste
  T. n.m. Celui qui travaille au comput & à la composition du calendrier.
   
Comtat
  T. n.m. Est le territoire ou l'état d'Avignon. On dit le Comtat d'Avignon ou le Comtat tout court, comme on dit la Comté tout court pour la Franche-Comté ou la Comté de Bourgogne. Le Comtat à le Dauphiné au nord, la Provence au levant & au midi, le Languedoc au couchant. La capitale du Comtat est Avignon. La Principauté d'Orange est renfermée dans le Comtat.
     
Conche
  T. n.m. C'est le nom des seconds réservoirs des marais où l'on fabrique le sel. Le premier de ces réservoirs s'appelle Jas, le second s'appelle conche. L'eau de la mer se communique du jas dans les conches par des tuyaux de bois & après s'être un peu échauffée dans les conches, elle passe dans un autre réservoir nommé le mort, par un canal qu'on appelle ame d'eau.
     
Conclave
  T. n.m. Assemblée de tous les Cardinaux qui sont à Rome pour faire l'élection du Pape.
     
Conclaviste
  T. n.m. Domestique qu'un Cardinal choisit pour le servir & qui s'enferme avec lui dans le Conclave. Chaque Cardinal a deux conclavistes
     
Concuré
  T. n.m. Prêtre chargé avec d'autres du soin de la conduite des âmes d'une paroisse avec un pouvoir égal, & non pas simplement comme vicaire.
     
Concussion
  T. n.f. Volerie, exaction faite par un juge ou un Officier public, qui se fait payer de plus gros droits que ceux qui lui sont attribués ; par un receveur qui fait payer de plus grosses taxes que celles qui lui sont dûes.
   
Condit
  T. n.m. Terme de pharmacie qui se dit de toutes sortes de confitures tant au miel qu'au sucre. Il y a un condit stomacal, purgatif & corrobatif qui diffère des opiates en ce qu'il y a plus de sucre, moins de poudre & plus de conserve & de syrop.
   
Condomois
  T. n.m. Contrée de Gascogne dont Condom est la capitale. Le Condomois est entre l'Armagnac, la Gascogne propre, le Bazadois & les Landes.
   
Condrieu
 

T. n.m. Jolie petite ville de France dans le Lyonnois, remarquable par ses bons vins. Elle est au pied d'une colline proche du Rhône, à trois lieues de Vienne.
Condrieu. C'est une sorte de vin qui vient dans le Lyonnois dans un canton de ce nom : On dit assez souvent du vin de Condrieu, mais on dit aussi quelquefois absolument du Condrieu ; & on lit dans le Dictionnaire que le Condrieu est un excellent breuvage.

     
Conducteur
  T. n.m. Terme de guerre. Les Sergens majors de l'Artillerie, autrement conducteurs, ont le soin de faire préparer les chemins, & d'avoir les choses nécessaires pour la conduite des piéces
   
Confisquer
  T. v. Adjuger au fisc, ou à ceux qui en ont les droits. On confisque le corps & les biens des criminels & des rebelles.
     
Confins
  T. n.mpl. Bornes d'un champ, d'une seigneurie, d'un pays.
     
Confit
  T. n.m. Terme de pelletier. Sorte de cave où l'on met confire les peaux de mouton, d'agneau & de lièvre.
Les maroquiniers appellent aussi confit, l'excrément du chien délayé dans l'eau tiède dont ils se servent pour la fabrique de leurs maroquins.
     
Confiturier
  T. n.m. Marchand qui fait & vend des confitures. Quelques uns l'appellent confiseur. Quelques autres en font distinction & appellent confiseur celui qui confit effectivement les fruits & confiturier celui-là seulement qui en fait commerce.
   
Conflans, conflants
  T. n.m. C'est le lieu où deux rivières se joignent. On a donné en France le nom de conflant à plusieurs lieux qui sont proches de l'endroit où deux rivières de joignent, situés au confluent de deux rivières.
     
Congé
 

T. n.m. En termes de Marine, est une Patente qu'un Roi ou une République donnent à leurs sujets, pour leur permettre de naviguer, de courir les mers, faute de la représentation de laquelle on est réputé corsaire.

     
Congé
  T. n.m parlant des Aides. C'est ce qui est dû aux Commis des Aides, pour la permission qu'ils accordent d'enlever ou remuer du vin d'un lieu à un autre. Il y a un autre droit de congé, qui se paye aux Officiers de l'Amirauté par les Capitaines & Maîtres des vaisseaux Marchands, pour obtenir la permission de mettre à la mer.
     
Congéable
  T. adj. Terme de Coutumes, qui se dit d'un domaine dont le possesseur se doit dessaisir à la volonté du Seigneur duquel il est tenu, en lui payant ses méliorations. Il y en a beaucoup de cette sorte en Bretagne.
     
Congrégation
 

T. n.m. Assemblée de plusieurs personnes Ecclésiastiques qui font un corps. On le dit particulièrement des Cardinaux qui sont commis en certain nombre par le Pape, & distribués en plusieurs chambres pour exercer certains offices de jurisdictions, à peu près comme les Bureaux des Conseillers d'Etat en France. La première est la Congrégation du S. Office, ou de l'Inquisition. La seconde, la jurisdiction sur les Evêques & les Réguliers. La troisième, est celle du Concile. Elle a pouvoir d'interpréter le Concile de Trente. La quatrième est celle des coutumes, cérémonies, préséances, canonisations, appellée la Congrégation des Rites. La cinquième, celle de la fabrique de S. Pierre, qui connoît de toutes les causes pies, dont une partie est dûe à la fabrique de S. Pierre. La sixième, celle des eaux, ponts & chaussées. La septième, celle des fontaines & des rues, dont le Cardinal Grand Chambellan est le chef. La huitième, celle de l'Index, qui juge des livres à imprimer, ou à corriger. La neuvième, est celle du gouvernement de tout l'Etat de l'Eglise. La dixième, de bono regimine. Le Cardinal Neveu est chef de ces deux dernières. La onzième, est celle de la Monnoie. La douzième, celle des Evêques, où on examine ceux qui doivent être promus aux Evêchés d'Italie. Elle se tient devant le Pape. La treizième, est celle des matières consistoriales, dont le chef est le Cardinal Doyen. Il y a encore une Congrégation de l'aumône, qui a soin de ce qui regarde la traite des vivres nécessaires à la subsistance de Rome, & de l'Etat Ecclésiastique. Les Congrégations changent quelquefois selon la volonté des Papes, qui en établissent souvent de nouvelles, qui ne durent qu'un certain temps, & pour décider des affaires particulières.

     
Congrier
  T. n.m. Terme de coutumes. Droit de faire un congrier dans une rivière. Congrier est un espace dans une rivière enfermé de deux pieux joints près l'un de l'autre & sortant de l'eau entre lesquels le poisson est enfermé.
   
Conjuges
  Conjoints
     
Connoissement
 

T. n.m. Terme de Marine. C'est un acte signé du Capitaine du vaisseau & de l'Ecrivain, qui contient la déclaration des marchandises d'un vaisseau, de leur qualité, du nom de ceux qui les ont chargées, & à qui elles sont adressées, & de l'envoi, ou du lieu où elles sont destinées, avec soumission de les porter au lieu de leur destination.
Connoissement, se dit particulièrement de la reconnoissance que fait le Maître des marchandises qu'il prend à sa charge, dont on fait trois copies ; l'une pour le Marchand Chargeur, l'autre pour le Maître du navire, & l'autre pour celui à qui la marchandise est adressée. Le connoissement ne se fait proprement que pour une partie de la marchandise ; car quand un Marchand charge tout un vaisseau, l'acte qui s'en dresse s'appelle chartepartie, & particulièrement sur l'Océan.
Connoissement ne se dit pas seulement de la lettre du Capitaine d'un vaisseau, mais de toute lettre, acte, passeport, &c. qui peuvent servir à faire connoitre ce qu'il est, d'où il vient, où il va, ce qu'il porte &c. & servir à sa sûreté.

     
Conque
  T. n.m. Mesure de grains dont on se sert à Bayonne & à St Jean de Luz. A Bayonne on se sert de la conque pour mesurer les sels. Deux conques composent un sac mesure de Dax.
   
Conquests
  n.mpl. Dans sa signification la plus étendue, bien acquis en commun par plusieurs personnes. Dans l'usage le plus général, les acquêts sont les biens acquis avant la communauté de mariage alors que par conquêts on entend ordinairement ceux qui ont été acquis pendant la communauté.
   
Consanguin
  Parent par le père et par extension les personnes ayant un ascendant commun. Voir "Utérin" Enfants nés du même père mais de mères différentes
   
Consérans
  T. n.m. Contrée de France dans la Gascogne, entre le Comté de Foix au levant, celui de Comminges au nord & au couchant, & la Catalogne au midi. Le Consérans a eu titre de comté.
     
Conserve
 

T. En termes de Marine, se dit des vaisseaux qui vont en mer de compagnie pour se défendre, s'escorter & se secourir les uns les autres. Il est parti dix vaisseaux qui vont de conserve.

   
Consommateur
  T. n.m. Terme théologique. Il ne se dit qu'en certaines phrases consacrées. Jésus-Christ est l'auteur et le consommateur de notre foi. C'est-à-dire, il a achevé, il a accompli le mystère de notre foi, confirmé nos espérances.
   
Contéours
  T. n.m. Espèce de farceurs ou bateleurs qui étoient en vogue avant le règne de François I & qui chantoient, jouoient des instrumens & récitoient des vers.
     
Contrat
 

En termes de Marine, on appelle un contrat à la grosse (on sousentend aventure) ou à retour de voyage, une espèce de société entre deux particuliers, dont l'un envoie des effets par mer, & l'autre lui fournit une somme d'argent, à condition de la retirer avec un certain profit en cas de bon voyage ; & de la perdre, si les effets périssent.

   
Contrat de mariage
  n.m. Convention par laquelle les futurs époux déterminent leur régime matrimonial. Souvent conclu la veille des noces, après les fiançailles. Sauf exception, le notaire est celui de la famille de l’épouse
   
Contre-coeur
  T. n.m. Le fond d'une cheminée entre les jambages & le foyer. C'est aussi une plaque de fer ornée de sculpture qu'on met au milieu de la cheminée pour conserver le mur & répercuter la chaleur.
   
Contrebande
 

Acte contraire à la loi qui touchait en particulier le transport et la vente en fraude de denrées dont le commerce était réglementé, tels le sel ou le tabac. La contrebande était très répandue sous l'ancien régime notamment aux limites des pays de grande gabelle où le sel coûtait très cher.
En 1729 les peines étaient :
* peine de mort pour contrebande faite par au moins 5 personnes armées
* 5 ans de galères et 1000 l. d'amende pour de la contrebande à moins de 5 et sans armes
* mort en cas de violence ou résistance
* galères perpétuelles en cas de résistance
* pour les femmes : amende, fouet, bannissement, incarcération....
* quant aux commis ou employés de la ferme coupables de complicité, ils étaient condamnés à mort.

     
Contreporter
  T. v. Vendre des marchandises en les portant chez les bourgeois, au lieu de tenir une boutique. Par les statuts de la plupart des métiers il est interdit de contreporter.
Le contreporteur est celui qui porte ses marchandises par les rues pour les vendre. On les a depuis appelés colporteurs, parce qu'elles sont souvent dans une manne pendues au cou. Il est défendu de vendre par la ville aucune toile ni étoffe neuve.
     
Contrôle
 

T. n.m. C'est un registre double qu'on tient des expéditions, des actes de Finance & de Justice, pour en assurer davantage la conservation & la vérité. Toutes les quittances de Finances s'enregistrent au Contrôle général. Il se fait un contrôle du payement des rentes de la Ville. Le contrôle des Exploits empêche bien des antidates, des friponneries de Sergens.
On a des Commis aux portes, aux Bureaux, qui tiennent le contrôle, le registre des entrées.
Contrôle, est aussi le droit qu'on paye pour ce contrôle, l'état de celui qui tient ce contrôle. Le contrôle général des Finances est une belle charge. Le contrôle des Exploits est affermé à tant.
Contrôle, se dit aussi de quelques droits & impositions. On paye un droit de contrôle, quand on taxe des dépens. Des contrôles pour des marques de marchandises.

   
Contrôle des actes
  n.m. Créé par une ordonnance de 1654, le contrôle des actes ne concernait qu’une partie des actes notariés et exploits d'huissiers : testaments, substitutions, inventaires judiciaires. En 1705, les actes sous seing-privé entrèrent dans son champ d’application. Ces actes concernent souvent des assemblées familiales ou des autorisations particulières et ne se retrouvent que dans ces registres puisque le notaire n’en possédait pas la minute. Ils précisent la date de l’acte et son analyse, le nom et le lieu d’exercice du notaire, le montant du droit perçu (centième denier) Les contestations relatives au contrôle étaient de la compétence des intendants.
Le contrôle s'appliquait à tous les actes et ses registres, non publics, ils ne pouvaient être communiqués qu'aux parties directement concernées.
Flandre, Hainaut, Artois, Cambrésis, Labourd étaient abonnés au contrôle. L'Alsace en était exempte.
     
Convoi de Bourdeaux
  Bureau du Roi établi en la ville de Bourdeaux pour la perception des droits qui se lèvent par mer seulement, sur 6 ou 7 sortes de marchandises, comme sur les vins, eaux-de-vie, prunes, &c. L'origine de ce droit vient de ce qu'anciennement les bourgeois & marchands de Bourdeaux, pour la sûreté de leur commerce, faisoient des armemens pour escorter les vaisseaux qu'ils envoyaient sur mer. Et pour subvenir à cette dépense, ils s'imposoient eux-mêmes certains droits à proportion des marchandises qu'ils envoyaient & chargeoient sur les vaisseaux. Dans la suite, le conseil ayant
     
Copeiz
  T. n.m. Terme de coutume. Bois nouvellement coupés.
     
Copie intégrale d'un acte
 

Doit indiquer toutes les mentions figurant dans l'acte original, y compris nom et adresse du notaire en cas de contrat (sur un acte de mariage), et mentions marginales

   
Copter
  T. v. Faire battre le battant d'une cloche seulement d'un côté
     
Coq
  T. n.m. cuisinier du vaisseau.
   
Coquemar
  T. n.m. Ustensile de cuisine qui sert à faire bouillir de l'eau & cuire plusieurs choses. Les barbiers portent avec eux leur bassin & leur coquemar. On fait des coquemars de terre, d'étain, de cuivre, d'argent.
   
Coqueron
  T. n.m. Terme de navigation. Quelques uns nomment ainsi une petite chambre, ou retranchement qui est à l'avant des petits bâtimens, sur tout de ceux qui naviguent dans les eaux internes. On le nomme ainsi parce qu'il sert de cuisine.
     
Coquetier
  T. n.m. Marchand qui amène ordinairement à Paris des oeufs en coque, du beurre, des volailles, du poisson de somme. Les Manceaux s'en retournent à leur pays par la voie des coquetiers. On les appelle fruitiers coquetiers & beurriers. Ajoûter : c'étoient les coquetiers qui marchoient toute la nuit pour arriver de bon matin à Paris.
     
Corbeillier
  T. n.m. Officier du Chapitre de l'Eglise d'Angers, qui distribuoit le pain de chapitre. A présent, ils officient aux fêtes doubles & sont quatre. Le grand corbeillier est le chef du bas choeur, c'est le curé du chapitre. Le bréviaire de ceux qui décèdent lui appartient.
   
Corbières
  ou la vallée de Corbières. Petit pays de France dans le diocèse de Narbonne & dont la capitale est Sejan.
   
Corbillard
  T. n.m. Coche d'eau qui mène à Corbeil, petite ville à sept lieues de Paris. On appelle ironiquement un corbillard, un carosse bourgeois, où on voit plusieurs personnes fort pressées.
   
Corbillon
 

T. n.m. Panier à mettre des oublies, étroit par le milieu, large par les extrémités. On a gagné le corbillon de cet Oublieur. On le dit aussi d'un petit panier d'osier, où on présente les balles dans un jeu de paume. On le dit pareillement sur la mer d'un vaisseau semblable où l'on met le biscuit, qu'on donne à chaque repas pour un plat de l'équipape.
Corbillon, est aussi un petit jeu d'enfans où il faut répondre, & rimer en on. Ceux qui ne sauroient rimer en on, ou qui trouvent une rime qui a déja été dite, donnent un gage ; & à la fin du jeu on tire les gages l'un après l'autre sans choix, & l'on fait deux ou trois commandemens agréables, & capables de divertir la compagnie, à celui à qui est le gage, en disant j'ordonne à celui à qui appartient le gage touché de, &c. Celui à qui est le gage choisit des commandemens celui qu'il lui plaît de faire, & on lui rend son gage.

     
Corbinage
 

T. n.m. Terme de Coutume. Par ce mot on entend differens droits ; quelquefois c'est un droit en vertu duquel les Curés prétendent avoir le lit des Gentilshommes qui meurent en leur Paroisse : quelquefois c'est un droit annuel que le Seigneur Châtelain prétend sur chaque boeuf qui laboure la terre, ou sur ceux qui sèment les blez. Ce droit a différens noms en diverses Provinces, on l'appelle Cornage, Fromentage, Bladage

     
Cordeau
 

T. n.m. Petite corde. Il se dit proprement de ces longues cordes & menues qui servent aux Géomètres & Ingénieurs pour lever des plans, pour tracer des desseins de bâtimens, ou de fortifications ; ou de celles de Jardiniers qui font des parterres, ou qui plantent des arbres en droite ligne ; ou de celles des Charpentiers avec lesquelles ils allignent leur bois.Le Maçon appelle ligne, ce que le Jardinier appelle cordeau. On dit bander le cordeau ; tracer le long du cordeau. Cette allée, ce bâtiment, sont tirés au cordeau. Tirer une planche au cordeau, une allée, une rue tirée au cordeau.
Cordeau, signifie encore la petite corde avec laquelle on étrangle ceux qui sont condamnés à la potence.

     
Cordelat
  T. n.m. Etoffe de laine qui se fabrique à Albi & aux environs de cette ville de Languedoc
     
Cordeliére
  T. n.m. Espéce de serge rase qui se fabrique dans quelques endroits de Champagne, particulièrement à Rheims. Elles sont partie d'Espagne & partie laines Françoises.
     
Cordilias
  T. n.m. Est une grosse étoffe de laine qui est une espèce de gros drap ou de bure. Il en vient d'Espagne & de Languedoc
     
Cordouan
  T. n.m. Espèce de cuir qui vient de Cordoue & dont on fait le dessus des souliers. Il se fait de cuir de chèvre passé en tan : ce qui le distingue du maroquin, qui est passé en galle. Celui qui prépare & passe les cuirs nommés cordouans est le cordouanier.
     
Corées
  Droit qui est dû par les bouchers de Villefranche. Il consiste dans les intestins, en tout ou partie, des bêtes à manger qu'on tue, comme le coeur, le poumon, le foie, &c.
     
Cormier
  T. n.m. Grand arbre qui porte des cormes, & qu'on plante d'ordinaire dans une terre à blé. Le cormier est un bois propre à faire des fuseaux pour les rouets & lanternes des moulins, qui se doivent debiter ou fendre de quatre pouces en quarré. On en fait aussi les outils des Ménuisiers ; car ce bois est extrémément dur & serré. On dit qu'un ais de cormier mis dans un tas de blé en chasse toutes sortes d'insectes.
     
Cornage
  T. n.m. Terme de coutumes. Droit qui se lève sur les boeufs dont on laboure la terre. On appelle ce droit cornage parce que les boeufs sont des bêtes à cornes. Le droit de cornage est la même chose que le droit de colage.
   
Cornet
  T. n.m. Petit cor de chasse qui est de cuivre, qui n'a quelquefois qu'un demi-cercle. Quelquefois il a plusieurs tours ou cercles pour faire circuler la voix. .
Cornet, se dit aussi d'un petit cor fait de corne qui sert à augmenter le cri, ou le son de la voix. Un cornet de vacher est fait d'une corne de vache. Un cornet de Postillon, lui sert à donner de loin le signal qu'on lui prépare des chevaux. Il faut un cornet pour parler à un sourd, lorsqu'il n'entend point si on ne lui parle à travers un semblable vaisseau de corne qui ramasse la voix.

Cornet
, est aussi un instrument de guerre des Anciens. Végèce, nous apprend que les Légions avoient des trompettes, des cornets & des buccines ; que lorsque les cornets sonnoient il n'y avoit que les enseignes qui obéissent, & non les soldats ; que quand les enseignes devoient marcher seules sans les soldats, on ne sonnoit que des cornets ; comme on ne sonnoit que des trompettes, quand il étoit question de faire marcher les soldats seuls, sans les drapeaux, pour quelque faction ou quelque ouvrage ; que c'étoient les cornets & les buccines qui sonnoient la charge & la retraite ; & que pendant le combat les trompettes & les cornets sonnoient ensemble.

Cornet
a bouquin, Instrument de Musique qui sert à soutenir un grand choeur dans un lieu vaste & étendu, comme dans les Cathédrales. Le cornet à bouquin est une espèce de grande flûte qui a sept trous, dont le septième est inutile. Il y en a de tout droits, faits d'une seule pièce de bois de cornier, ou de prunier. D'autres sont courbés, & de deux pièces. On les couvre de cuir pour les conserver. Le dessus est de deux pieds de long, & la basse de quatre. Le diamètre de sa patte est d'un pouce, celui de son bocal d'une ligne, & celui de chaque trou de quatre lignes. Il a l'étendue d'une octave. On peut jouer sur le cornet jusqu'à cent mesures sans respirer, parce qu'il dépense moins de vent qu'on ne fait avec la bouche, par la respiration ordinaire.

Cornet
, est aussi un des principaux jeux de l'orgue. Il y a le grand cornet qui a cinq tuyaux sur touche, & dix-neuf touches parlantes sans les dièses. Le petit cornet est un jeu qui a un troisième clavier séparé de celui du positif & du grand corps de l'orgue, lequel on appelle aussi cornet séparé, & n'a que dix-neuf touches qui jouent.

On appelle aussi cornets, plusieurs petits vaisseaux qui sont ordinairement de corne. Un cornet pour jouer aux Dez & au Trictrac.

Un cornet d'écritoire, est la partie de l'écritoire où on met l'encre.

On dit aussi des cornets de papier, lorsqu'on tortille du papier en pointe pour y enfermer quelque chose de menu, ou pulvérisé. Un cornet de dragée, un cornet de poivre.

Cornet a vantouser. C'est un instrument dont on se sert pour appliquer des vantouses.
Cornet de fayence, ou de porcelaine. C'est un vaisseau de fayence, ou de porcelaine, qui est fait en forme de cornet à jouer, & dont on se sert pour parer les coins des cabinets, ou ceux des cheminées. Les cornets de porcelaine sont bien plus chers que les autres.

Cornet, est aussi une espèce de pâtisserie faite de farine & de sucre, qu'on cuit entre deux fers comme une gauffre, & qu'on tortille à la manière d'un cornet de dez. On envoie quérir un plat de cornets pour boire du vin d'Espagne. Les cornets de métier pour le peuple se font seulement avec du miel.

Cornet de pourpre, est une espèce de pourpre ou de poisson servant aux teintures, qu'on appelle autrement porcelaine à cause de sa figure.
     
Cornetier
 

T. n.m. Ou Refendeur de cornes. C'est un Artisan qui refend les cornes de boeufs, qui les redresse avec des fers chauds & autres instrumens, & les revend aux peigniers, pour en faire des peignes, & aux Patenôtriers pour en faire des chapelets.

   
Cornette
 

T. n.m. Ce mot se disoit autrefois de toute sorte d'habillement de tête ; & on appelloit cornette de Moine, leur capuchon, cornette d'Avocats, de Docteur, le chaperon qu'ils portoient autrefois sur leur tête. La partie de devant de ce chaperon, ou bourlet, s'entortilloit sur la fontaine de la tête, c'est-à-dire, sur l'os coronal : & ce nom lui vient de ce qu'après avoir fait quelque tours, les extrêmités formoient sur la tête comme deux petites cornes. C'est encore maintenant une marque de magistrature, & on la porte pendante sur l'épaule, & le chaperon par derrière, comme en usent plusieurs Consuls, ou Echevins. On regardoit comme un grand désordre en 1495. que les Ecclésiastiques commençassent à la manière des Séculiers, de porter des chapeaux sans cornettes. Il fut ordonné qu'ils auroient des chaperons de drap noir, avec des cornettes honnêtes, & que s'ils étoient trop pauvres, ils auroient du moins des cornettes attachées à leurs chapeaux, & cela sous peine de suspension, d'excommunication, & de cent sous d'amende.

   
Cornouaille
  T. n.f. Pays de France. Quimper-Corentin est la principale ville du pays de Cornouaille.
   
Cornouille
 

T. n.m. Fruit rouge & acide qui croît sur le cornouillier, & qui murit en Septembre. Les cornouilles sont rafraîchissantes, déssicatives & astringentes. On s'en sert dans la dyssenterie, & dans la diarrhee. On en fait une gelée semblable au cotignac, qu'on confit avec du sucre, & qui est sort bonne pour resserrer. On les confit aussi dans la saumure comme des olives.

   
Cornuau
  T. n.m. Mauvais poisson qui monte en Loire en très grande quantité en même temps que l'alose & si semblable qu'on peut y être trompé, si ce n'est qu'il est plus court. Les paysans et artisans en mangent pendant toute la saison.
     
Corporal
  T. n.m. Terme Ecclésiastique. C'est un linge sacré, fort fin, & fort délié, qu'on étend sous le calice en disant la Messe, pour recevoir les fragmens de l'hostie, s'il en tomboit quelques-uns. Le corporal étoit autrefois une grande nappe qui couvtoit tout l'Autel. Le Corporal doit être de toile de lin, ou de chanvre sans aucun ornement, si ce n'est vers les bords.
     
Correaux
  T. n.mpl. On nomme ainsi à Bourdeaux une espéce de bateaux dont on se sert pour décharger les barques & autres bâtimens de sel qui se mettent en coûtume pour être taillés au large.
   
Correcteur
  T. n.m. En termes de collège, est celui qui châtie & qui fouette les écoliers par l'ordre du régent ou du préfet.
     
Corroyeur
  T. n.m. Artisan qui corroie les cuirs, qui leur donne leur dernière préparation pour les mettre en oeuvre, qui les teint, qui les amollit, qui les graisse.
   
Corsage
  T. n.m. Terme populaire qui signifie la taille. Cette paysanne est d'un beau corsage.
   
Corse
 

T. n.f. Nom d'une Isle de la mer méditerranée, située entre les côtes de Genes & l'Isle de Sardaigne, dont elle n'est séparée que par un canal de trois lieues de largeur. L'air y est mal-sain. Il y a des montagnes qui la séparent en deux parties, dont celle qui est au midi s'appelle Corse de delà les monts ; & celle qui est au nord, Corse de deçà les monts. L'Isle de Corse est à la République de Gènes. La Bastie est la ville la plus considérable de l'Isle de Corse.

   

Corvée royale

 

T. n.m. Servitude, redevance corporelle, qu'on doit à un Seigneur dominant pour quelque droit, ou héritage qu'on tient de lui à cette charge. L'usage des corvées est très-ancien en France. Parmi les Gaulois les paysans n'étoient pas moins soumis à leurs Seigneurs que les esclaves à leurs maîtres : cette tyrannique coutume a duré fort long-temps. L'Ordonnance de Louïs XII. en 1499. a extrêmement modéré la rigueur de ces exactions : & comme les corvées sont odieuses, on ne peut les acquérir, même par la prescription centenaire ; il faut un titre positif. Les corvées sont des servitudes qui offensent la liberté publique, & marquent les violences des Seigneurs sur leurs Sujets. Les corvées sont des charges auxquelles les Gentilshommes ne sont pas sujets

Pour la population des campagnes, il s'agissait de travailler gratuitement un certain nombre de jours par an à la construction ou l’entretien des grandes routes. Bien que cet impôt indirect ait été contraignant, coûteux et souvent injuste pour ces gens, certaines paroisses l'ont parfois instamment réclamé tant leurs habitants étaient gênés par le mauvais état de leurs routes. Toutefois l'absence de législation a fait de ces corvées un impôt en nature complètement arbitraire pouvant varier de 6 à parfois 40 jours de travail par an. Elles furent abolies par Turgot en 1776 puis remplacées par un supplément de taille.
     
Corvette
  T. n.m. Petit bâtiment léger dont on se sert ordinairement dans les armées navales pour aller à la découverte & pour porter des nouvelles & des ordres parce qu'elle va très vite. C'est une espéce de barque longue qui n'a qu'un mât & un petit trinquet ou mât d'avant. Elle va à voiles & à rames.
     
Cosse
  T. n.f. Terme de Parcheminier. On appelle du parchemin en cosse, ou en croûte, la peau du mouton telle qu'elle sort de la mégie, c'est-à-dire, dont on fait seulement tomber la laine ; on attache le parchemin en cosse sur un chassis qui s'appelle herse, là on le rature, & l'on en ôte toutes les superfluités
   
Cosse
  T. n.f. Espéce de graine de navette un peu plus grosse que la navette ordinaire. On en tire une huile qui est bonne à brûler.
   
Cotantin
  T. n.m. Contrée de la Basse Normandie dont une partie forme une presqu'île qui s'avance sur l'océan & qui fait les pieds de devant du chien couché, que représente la Normandie sur les cartes. Le Cotantin a la mer britannique au septentrion & à l'occident. Le Bessin à l'orient, & l'Avranchin au midi. Ce pays prend son nom de Coutance sa capitale.
   
Cote
  Code alphanumérique d'identification d'un document archivé Référence administrative attribuée à un document dans un service d'archives. Elles sont représentées par une suite de lettres et de chiffres.
     
Coterie
  T. n.f. Se dit parmi les artisans, d'un juré, d'un maître de confrairie à l'égard de celui qui est en même charge. Un juré ne peut aller en visite tout seul, il faut qu'il attende sa coterie. Il se sont servis de ce mot pour ne pas abuser de celui de collègue, qui est plus honorable.
   
Coterie
  T. n.f. C'est un mot qui se trouve dans plusieurs coutumes qui se dit des compagnies & sociétés de villageois demeurans ensemble, pour tenir d'un Seigneur quelques héritages qu'on appelle tenus en coterie, ce qui arrive particulièrement parmi les gens de main-morte.
     
Côtier
  T. adj. On appelle en termes de marine, pilotes côtiers ceux qui ont grande connoissance des côtes, rades, ports & rivages, par opposition aux pilotes hauturiers qui gouvernent les vaisseaux en pleine mer & en prenant la hauteur des astres. Il est aussi substantif : ce pilote est un bon côtier.
   
Cotignac
  T. n.m. Confiture, ou pâte faite de jus de coins de sucre royal, & de vin blanc le meilleur qu'on trouve. Le bon cotignac se fait à Orléans. Le cotignac est astringent ; si on le prend à l'entrée du repas il fortifie l'estomac, aide à la digestion, garantit la tête des fumées qui montent au cerveau après avoir bû ; au contraire, s'il est pris après le repas, il lâche le ventre insensiblement & peu à peu sans l'offenser.
   
Cotillon
 

T. n.m. Diminutif de cotte. Petite jupe ou cotte de dessous. On le dit particulièrement de celle des enfans, des paysannes, ou des petites gens. On a troussé son cotillon pour lui donner le foüet. On dit qu'un homme aime le cotillon pour dire, qu'il aime les femmes. Il y a une danse qui s'appelle le cotillon.

     
Cotonnine
  T. n.f. Grosse toile de coton dont on fait quelquefois des voiles pour les galères, dont la chaîne est de coton, & la trême de chanvre.
   
Cotte
  T. n.f. Partie du vêtement des femmes, qui s'attache à leur ceinture, & qui descend jusqu'en bas. Il ne se dit plus qu'à l'égard des paysannes, ou personnes du peuple ; car les Dames de qualité l'appellent jupe, particulièrement celle qu'elles portent dessus, & qui est traînante. On dit encore à l'égard des enfans. levez votre cotte, troussez votre cotte.
   
Cotteron
  T. n.m. Petite cotte qu'on met par dessous les jupes pour être plus chaudement en hiver
   
Couche
  T. n.m. Bois de lit. Couche se prend aussi pour le lit entier mais en ce sens il est peu en usage. Se prend aussi figurément en morale pour le mariage. On dit d'une femme qu'elle a souillé la couche de son mari quand elle a commis adultère.
   
Couchée
  T. n.f. Gîte, lieu où l'on couche particulièrement en voyage. Nous avons plus loin à aller à la couchée que nous n'avons eu à la dînée. Il nous en a tant coûté pour la couchée, pour dire pour le gîte de l'hôtellerie. Le repas du soir y est ordinairement compris.
     
Coudraie
  T. n.f. Lieu planté de coudriers. En quelques lieux on l'appelle coudrette
     
Coudran
  T. n.m. Composition de certaines herbes mêlées de plusieurs ingrédiens, dont se servent les Bateliers de Paris pour empêcher que les cordes ne se pourrissent. On dit plus ordinairement goudran, qui n'est autre chose qu'une poix noire & liquide. L'ouvrier qui trempe les cordes dans le coudran est le coudranneur.
     
Coudrer
  T. v. ou brasser les cuirs. C'est les remuer en tournant pendant un certain temps dans la cuve avec le tan & l'eau chaude pour les rougir.
     
Coudrier
  T. n.m. Arbre qui porte des noisettes & qu'on appelle autrement noisettier.
     
Coulage
 

Terme de négoce, de commerce. C'est la perte, la diminution qui se fait des liqueurs lorsqu'elles s'écoulent des vaisseaux où elles étoient enfermées. Marchandises sujettes à coulage. Dans le commerce de ces sortes de Marchandises on compte tant pour le coulage.

     
Coulage
  T. n.m. Terme de négoce, de commerce. C'est la perte, la diminution qui se fait des liqueurs lorsqu'elles s'écoulent des vaisseaux où elles étoient enfermées. Dans le commerce de ces sortes de marchandises, on compte tant pour le coulage.
     
Couletage
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un droit qui se prend en quelques endroits sur toutes les marchandises qui se vendent. Couletage est la même chose que courtage.
   
Couloire
  T. n.f. Passoire, vaisseau troué pour faire passer une liqueur, pour faire égoutter ce qui est trop humide.
   
Couperet
  T. n.m. Instrument tranchant, large & pesant, propre à couper des choses dures, comme des os, du bois, &c. Il sert particulièrement à la cuisine & à la boucherie pour couper les viandes, pour faire des hachis. Il sert aussi aux Menuisiers pour fendre du menu bois, pour faire des chevilles, des coins & autres choses
     
Coupeur
  T. n.m. Vendengeur qu'on loue pour couper & détacher les raisins des seps de la vigne. Il me faut tant de hotteurs & tant de coupeurs.
     
Coupis
  Toiles de coton à carreaux que l'on apporte des Indes Orientales, particulièrement du Bengale.
     
Coupon
  T. n.m. Chez les marchands de bois flotté, est une certaine quantité de buches liées ensemble avec des perches et des rouettes. Il faut dix-huit coupons pour former un train de bois flotté.
   
Courratier
  T. n.m. Ce mot se trouve dans plusieurs coutumes. Il veut dire médiateur, entremetteur, sequester.
     
Courau
  T. n.m. Petit bateau sur la rivière de Garonne. Il sert à charger les grands bateaux.
     
Courbe
 

T.n f. en termes de navigation, se dit de deux chevaux accouplés qui servent à remonter les bateaux sur les rivières. Il faut dix ou douze courbes de chevaux pour remonter ce bateau

   
Courcelle
  T. n.f. Petite cour.
     
Cours
  T. n.m. Le cours en Bresse est une rente d'oeufs, de poulets, de chapons, de beurre, de fromage, &c. qui est dûe au Maître par le granger à proportion de ce qu'il nourrit de poules, de vaches, &c. Cette rente s'appelle cours, parce qu'elle est assignée sur les choses qui viennent de la basse-cour.
     
Coursie
  T. n.m. Toute la chiourme se rangea sur la coursie de la galère. Passage qui est entre les bancs des forçats sur une galère, depuis la pouppe où se met le Comité pour les faire ramer.
     
Courtage
  T. n.m. Métier de celui qui s'entremet de faire vendre des marchandises, des charges, de faire prêter de l'argent, ou autre négoce. Les secrétaires des Rois sont exempts des droits de jaugeage & courtage. Ce mot vient de courir parce que le courtage se fait par plusieurs allées & venues. Signifie aussi le droit qu'on donne à ceux qui exercent le courtage.
   

Courtage

  Droit d'aides sur les alcools qui furent très important dans la mesure où ils s'appliquaient à tout le royaume, soit directement pour les pays d'aides, soit par abonnement pour les autres. Perçu à chaque vente ou passage son montant variait selon les généralités. L'office de courtier fut créé en 1691et celui de jaugeur en 1696. Tour à tour réunis, supprimés puis rétablis dans tous le royaume, il s'agissait de percevoir des droits sur les vins et alcools, les droits de jauge n'étant dûs qu'au premier enlèvement seulement, tandis que les droits de courtage s'appliquaient à chaque vente.

Courtage de Bourdeaux. Droit qui se perçoit par mer sur toutes sortes de marchandises. La recette du droit de Courtage appartenoit originairement à la ville de Bourdeaux, qui vendit ce droit à quarante particuliers qui élisoient entr'eux un Receveur pour en faire la perception. Mais en 1680 Louis XIV fit la réunion de ce droit au Bureau de Convoi & Comptablie de Bourdeaux ; & pour dédommager les particuliers qui en jouissoient, il leur accorda des provisions de Courtiers Royaux, & en rendit les offices héréditaires. C'est pour cette raison qu'en supprimant les charges des Agens de change & Courtiers dans tout le Royaume, on en excepta celles de la ville de Bourdeaux. Edit de 1705.

     
Courtauder
  T. v. Couper la queue. Il n'est en usage qu'en parlant des chevaux.
     
Courtier
 

T. n.m. On disoit autrefois Couratier, qui s'entremet pour faire faire des ventes, des prêts d'argent. Il y a des Courtiers établis en titre d'Office pour négocier les prêts qui se font sur la place du Change, qu'on nomme Agens,
Les Courtiers de chevaux de la marchandise par eau, sont des Officiers de ville établis pour la navigation, qui ont soin de visiter les chevaux pour le montage des coches & des bateaux, de biller les cordes, & d'obliger les Voituriers à réparer ou dépécer les bateaux qui ne seront pas en état de faire voyage. Il y a d'autres Courtiers de chevaux qui se mêlent de faire vendre des chevaux.
Les Courtiers de sel, sont des Officiers des Gabelles qui assistent au grenier, & fournissent les minots aux mesureurs, & les toiles & bannes pour mettre sous les minots.
Les Courtiers de lards & de graisses, sont des Officiers de ville établis pour décharger, empiler & visiter ces marchandises dans les places où elles se vendent, & qui sont responsables envers l'acheteur de la bonté de la marchandise, & envers le vendeur du payement du prix. On les appelle dans le Nouveau Traité de Police Courtiers, ou Visiteurs des chairs, lards & graisses des porcs.
Les Jurés Courtiers de vins sur les ports, sont des Officiers de ville dont la charge est de goûter les vins, pour connoître s'ils ne sont point chargés d'eau, ou d'autres mauvais remplages. Ils doivent avertir l'acheteur si le vaisseau ne contient pas la juste moison suivant la marque apposée par le Jaugeur.
Chaque Corps de Marchands a ses Courtiers, qui sont nommés par ses Maîtres & Gardes. Il y en a aussi chez les Manufacturiers.

   
Courtil
  T. n.m. Petite cour ou jardin de campagne qui n'est point fermé de murs mais seulement de haies, de fagotage ou de fossés. On le dit aussi des bassecours où on fait le ménage de la campagne. On le dit aussi en quelques lieux des jardins.
     
Courvette
 

T.n f. Terme de Marine, est une espèce de barque longue qui n'a qu'un mât & un petit trinquiet, & qui va à voiles & à rames. Il y en a d'ordinaire à la suite d'une armée navale pour aller à la découverte, & pour porter des nouvelles.

   

Coutumes

  n.fpl. Usages et pratiques juridiques qui s'appliquaient à tous les domaines de la vie quotidienne et qui avec le temps, ont pris force de loi. On distinguait les pays de droit coutumier et les pays de droit écrit (ou droit romain) les premiers plutôt situés au nord et les seconds au sud. En fait, cette limite n'était pas tout à fait aussi rigide car des pays de droit écrit connaissaient des coutumes (Bordeaux se référait d'abord à la coutume bordelaise, aux coutumes voisines et au droit naturel avant d'en arriver au droit romain) tout comme les provinces du nord de la France se référaient au droit romain en cas de lacunes ou d'obscurité dans une coutume locale. Parfois, c'était la coutume de Paris qui faisait foi.
La rédaction de ces coutumes fut entreprise dès le 13e siècle pour être rendue obligatoire en 1454 mais il fallut attendre le milieu du 16e siècle pour que la tâche fut à peu près réalisée. Bien souvent les rois (Louis XI, Louis XIV....) ont tenté de les uniformiser mais ils se sont généralement laissé décourager par leur masse énorme, leur obscurité et les réticences de certaines provinces peu disposées à modifier leurs usages. Malgré tout, plus de 60 coutumes générales et environ 300 locales furent rédigées au cours de cette période même si l'unification tant espérée n'eut jamais lieu.
   
Coûtumerie
  T. n.m. Terme de coutumes. Dans les coutumes où ce mot se trouve il veut dire la même chose que péageries, c'est-à-dire la levée des péages, des droits qu'on impose.
   

Coutumier

 

T. adj. Le Volume où sont contenues les Coutumes d'une Province, ou le Recueil de toutes les Coutumes de France, tant générales que locales, c'est-à-dire, des lieux particuliers, comme celles de Gisors, Andely, Caën, Bayeux, Vernon, Langres, &c. Le grand Coûtumier de Normandie a été d'abord imprimé & commenté par Guillaume Rouillier d'Alençon en 1539.
On appelle aussi pays coûtumier, le pays qui se régit par la coutume, par opposition au pays de Droit écrit, qui se régit par le Droit Romain, comme le Languedoc, le Lyonnois, &c.

Le Droit commun de la France coûtumière doit servir de loi.
Coûtumier, a signifié aussi autrefois les sujets d'un Seigneur féodal non nobles. Ainsi on a appellé personne coûtumière, vilain coûtumier, homme, femme & fille coûtumière, ceux qu'on a voulu nommer roturiers : & on appelle bourse coûtumière, l'achat que faisoit un roturier d'un héritage noble ou non ; amendes coûtumières, les amendes taxées par la coutume, ou arbitraires
On appelle aussi coûtumiers & coûtumes, les usagers & les usages de bois, pacages ou panages.

   
Cousin issu de germains (second degré)
  Enfants des cousins germains, donc même arrière-grand-père ou arrière-grand-mère. Appelés aussi "petits cousins" ou "sous-germains". Ceux qui sont issus de cousins au second degré sont dits au troisième degré. Nous pouvons donc avoir des cousins au quatrième, cinquième, sixième degré.
   
Cousin
  Parent issu ou descendant de frères ou de soeurs. Se dit de tous les parents ou alliés en général. Les cousins germains sont les enfants de frères ou soeurs.
     
Cousinière
  T. n.f. Nombreuse parenté, comme elle est ordinairement dans les petites villes où presque tous les parens, ne fussent-ils parens qu'au dixième degré, se traitent de cousins.
   
Cousins germains
  Enfants de deux frères ou soeurs. (même grand-père ou grand-mère)
   
Couterie
  T. n.f. Office de Coutre, Officier inférieur dans une Eglise. Office de Sacristain, de celui qui gardoit les ornemens d'une Eglise. On l'appelloit aussi Custodie. La Custodie ou Couterie de l'Eglise du village de Lampernesse n'étoit qu'un Office de Clerc servant le Curé. Cet Office consistoit à garder les clefs de l'Eglise & du thrésor, à prendre soin du luminaire, & à entretenir les lampes, à ouvrir les portes, à sonner les cloches
     
Coutier
  T. n.m. Celui qui fait des coutils. Les maîtres tapissiers prennent dans leurs lettres & statuts la qualité de Contrepointiers neutrés & coutiers.
     
Coutil
  T. n.m. Quelques-uns disent coutis, s. m. Toile faite de fil fort délié, & fort pressée, qui sert à faire des tentes, à enfermer de la plume pour faire des lits, des traversins & des oreillers, parce qu'elle est extrêmement forte & serrée. Tela fili densioris. Les coutils doivent être faits de bons fils de chanvre & sans étouppe. Il sont marqués à huit, neuf & dix rais, qui ont leurs longueurs & largeurs ordonnées par les statuts des Tapissiers, selon les villes où on les fabrique.
     
Coutume
 

T. n.f. Droit qu'on paye ordinairement comme une espèce de péage aux passages des villes, & le plus souvent à l'entrée des Bailliages & Vicomtés, pour l'entretien des ponts & passages, dont on ne connoît point l'origine ni l'établissement. On met un morceau de bois tourné & attaché au bout d'une perche, pour signal aux Voituriers qu'il faut payer ce droit & on l'appelle billot, ou billete
Coûtume ; a signifié autrefois un revenu annuel en blé, vin & autre chose payable au Seigneur qui avoit donné l'héritage à cette condition. Ainsi on dit, Prendre un héritage à coûtumes, pour dire, à certaines charges spécifiées, ou selon l'usage ordinaire des lieux. On appelle aussi droits de coûtumes, d'autres sortes de droits établis par les Seigneurs dans les marchés sur les denrées par l'usage & la coûtume des lieux.

     
Coutumerie
  T. n.f. Terme de coutumes. Veut dire la même chose que péageries, c'est-à-dire la levée des péages, des droits qu'on impose.
   
Coutumier
  Recueil de coutumes. Certaines ont été mises par écrit à partir de la fin du 12ème siècle mais la plupart n'ont été rédigées qu'à la fin du 15ème siècle. Une compilation de ces coutumes a été publiée en 1724 par Charles Bourdot de Richebourg dans son "Coutumier général"
     
Couturier, ière
  T. n.m.Tailleur de village, ou celui qui travaille dans les villes, & qui n'est point Maître, mais qui racoutre des habits pour des Fripiers, ou de pauvres gens. On appelle aussi Couturières, des femmes qui font les robes des enfans, & qui vont travailler à journée dans les maisons.
   
Couvert
  T. n.m. Logement où l'on est à l'abri des injures du temps. Il n'avoit que le couvert à l'hôpital, & il falloit que pour vivre, il mendiât son pain de porte en porte.
     
Couverturier
  T. n.m. Marchand ou artisan qui vend ou qui fait des couvertures.
   
Couvet
  T. n.m. Pot de terre ou de cuivre avec une anse, que les pauvres femmes remplissent de feu & mettent sous elles l'hiver.
   
Crachoir
  T. n.m. Sorte de vase qui sert à recevoir les crachats des personnes incommodées. En Hollande, où l'on ne peut souffrir de crachats sur les planchers, ils sont fort en usage. Les Religieux se servent aussi de crachoirs & les mettent en de certains endroits de leur église comme autour des autels & dans le choeur afin que l'on crache dedans & non sur le pavé. mais ces crachoirs ne sont pas comme ceux dont on se sert dans les maisons. Ce sont des espèces de petites auges de bois pleines de chaux vive.
   
Crand
  Terme de coutumes. Sureté, assurance. Crand de dettes. Crand semble aussi signifier ce qui est prêté.
   
Créat
  T. n.m. Terme de manège. Gentilhomme qui est élevé dans une Académie pour se mettre en état d'enseigner l'art de monter à cheval. Il sert aussi de sous-écuyer.
     
Crêche
  T. n.f. Mangeoire où on met le foion, les fourrages des boeufs, vaches, moutons. On le disoit autrefois des chevaux mais ce mot est maintenant banni des manèges.
   
Crédence
  T. n.f. Chambre où l'on serre les vivres. D'où vient qu'on appelle quelquefois crédencier, un sommelier.
Se dit aussi du buffet qu'on dresse chez les grands, où on met toute leur vaisselle d'argent en parade, quand ils sont à table.
     
Crédence
  T. n.m. Petite table qu'on met de chaque côté de l'autel, où l'on pose les chandeliers, bassin, burettes, linge & autres ornemens ou vaisseaux qui servent au sacrifice & aux cérémonies de l'autel.
   
Crémaillère
  T. n.f. Instrument de fer plat & délié d'environ trois ou quatre pouces, ayant plusieurs crans ou hoches, qu'on attache à la cheminée pour y pendre des marmites, des chauderons qu'on veut mettre au feu. On dit proverbialement lorsqu'un homme change de maison ou prend son ménage, qu'on ira pendre la crémaillère chez lui, pour dire, qu'on ira manger & se réjouir chez lui.
   
Crémaillon
  T. n.m. Petit morceau de crémaillère qu'on attache à la grande soit pour l'allonger, soit pour faire cuire quelque chose à côté.
     
Crême
  T. n.m. Terme de coutumes. Il se prend dans quelques livres qui traitent de jurisprudence féodale pour diocèse, étendue de jurisdiction spirituelle.
     
Crêpe
  T. n.m. Etoffe claire faite de soie crue & gommée & torse sur le moulin. Le crêpe frisé se met sur les habits pour porter le grand deuil. Le crêpe lisse ou uni se porte pour témoigner un moindre deuil pour une personne un peu éloignée. Le crêpe seul, qu'on appelle autrement voile, est une étoffe d'une soie déliée & retorse qui est plus claire.
   
Crêpine
  T. n.f. Ouvrage à jour par le haut, par en bas pendant en grands filets ou franges, qu'on travaille avec des fuseaux. On en fait de fil, de laine, de soie, d'or ou d'argent. Crêpine est aussi un terme de rôtisseur & de boucher. C'est une manière de petite toile de graisse qui couvre la panse de l'agneau & qu'on étend sur les roignons, lorsque l'agneau est habillé.
     
Cres
  T. n.f. Sorte de toile de lin qui se fabriquent à Morlaix en Bretagne & aux environs.
     
Cretonne
  T. n.f. Sorte de toile blanche qui se fabrique en Normandie du côté de Lisieux. C'est toiles ont été ainsi appellées du nom de celui qui en a fabriqué le premier.
     
Creux
  T. n.m. En termes de Droit, se dit des droits casuels des Curés, & de tout ce qu'ils reçoivent au-delà du gros, ou de leur portion congrue. Les creux sont principalement ce qui est donné aux Curés pour l'administration des Sacremens, & pour les sépultures, les offrandes, les rétributions des Messes, les fondations, &c. Le creux s'appelle aussi honoraire.
     
Crible
  T. n.m. Instrument à vanner, à nettoyer le grain, le blé, l'avoine. Il y a des cribles à pied dans les greniers qui sont composés d'une grande auge élevée où l'on verse le grain qui en coulant sur de petites planchettes de bois & sur plusieurs rangs de fil d'archal, s'évente et se nettoie, tandis que la poudre & les ordures coulent le long d'une peau qui est au derrière.
     
Cribleur
  T. n.m. Celui qui crible le blé. Par un Edit de 1704, le Roi a créé en titre d'Offices 50 jurés cribleurs de blé, froment, seigles & orges sur tous les ports, halles & marchés de Paris.
   
Criée
  T. n.f. Publication en justice des choses à mettre à l'enchère ou au rabais. La criée des meubles exécutés se doit faire en place publique & les jours de marché.
Criée se dit plus particulièrement de cette formalité essentielle aux décrets qui consiste en 4 publications qui se font à la porte des églises paroissiales, des immeubles dont on poursuit la vente en justice.
     
Crinier
  T. n.m. Artisan qui accommode le crin, & le met en état d'être employé par les selliers, tapissiers & bourreliers.
     
Criquet
  T. n.m. Bidet, petit cheval de peu de valeur. Il a acheté un petit criquet pour monter un laquais.
   
Cristallomancie
  T. n.f. Art de deviner, de connoître les choses secrètes & cachées, par le moyen d'un miroir, en les faisant voir dans un miroir. On dit qu'il y a des devins qui font voir dans un miroir la personne que l'on veut connoître ; par exemple, celui qui a volé, ou fait quelque autre chose que l'on veut savoir. C'est ce qui s'appelle Cristallomance,
   
Croc
  T. n.m. Ustensile de cuisine qui a plusieurs pointes où on attache de la viande. Le croc d'un juge de campagne est toujours bien garni de volaille, de gibier.
   
Crocans (ou Croquant)
  T. n.m. ou Croquant, nom de faction de paysans révoltés en quelques Provinces au-delà de la Loire pendant la ligue sous Henri IV. Il se fit en 1593. un soulevement de paysans dans le Périgord, le Limousin & le Poitou. Ils s'attrouperent, se firent des Chefs, & des Officiers, refuserent de payer les impots, coururent la campagne, & ne faisoient aucun quartier aux Gentilshommes qui tomboient entre leurs mains, pour se venger, disoient-ils, des violences qu'ils en avoient souffert, & des extorsions des Gouverneurs des villes & des châteaux. On leur donna le nom de Croquants, parce qu'ils croquoient, c'est le terme populaire, c'est-à-dire, qu'ils mangeoient & buvoient tout ce qu'ils trouvoient à manger & à boire dans les maisons des Gentilshommes, & que tout leur butin étoit employé à faire bonne chère.
     
Croît du bétail
  T. n.m. Augmentation d'un troupeau par le moyen des petits qui y naissent. Dans tous les baux à chepteil des bestiaux, après qu'on a remplacé le premier nombre qu'on en a donné d'abord, le maître & le métayer partagent le croît.
     
Crone
  T. n.m. C'est sur le bord d'un port de mer, une tour ronde, & basse, avec un chapiteau, comme celui d'un moulin à vent, qui tourne sur un pivot, & a un bec qui, par le moyen d'une roue à tambour, & des cordages, sert à charger & à décharger les marchandises.
   
Croisée
 

T. n.m. Fenêtre, grande ouverture qu'on laisse dans une muraille en l'élevant, pour éclairer les appartemens. On ne fait plus de croisée avec des méneaux, parce qu'ils défigurent tout un bâtiment ; c'est cependant de ces méneaux qui formoient une croix dans l'ouverture de la fenêtre d'où est venu le nom de croisée que les fenêtres re tiennent encore aujourd'hui. Une croisée partagée, est celle qui est à 4. à 6. ou 8. jours. Croisée cintrée, est celle dont la fermeture est en plein cintre, ou en anse de panier. On le dit aussi de la croisée de menuiserie.
On appelle croisée, le chassis de menuiserie qui sert à boucher cette ouverture, avec les vitres & volets qu'on y applique

   
Croisière
  T. n.f. En termes de marine, est une certaine étendue de mer, où les vaisseaux vont croiser & faire des courses. Etre en bonne croisière, c'est être en un bon endroit pour attendre les vaisseaux & pour les attaquer.
   
Croît du bétail
  Augmentation d’un troupeau par les petits qui naissent chaque année
     
Croupière
  T. n.m. Longe de cuir qui passe au-dessous de la queue du cheval ou autre bête de somme, qui s'attache à la selle pour la tenir en état.
     
Crue
  T. n.f. Seconde partie de la taille. On l'imposoit ci-devant par une commission particulière sur le pied de la grande taille. On distinguoit alors taille, taillon, crue, subsistence, étapes, &c. qui sont à présent confondues.
   
Cueilleret
  T. n.m. ou cueilloir. Terme de pratique. Etat des cens & rentes dûes & reconnues par les tenanciers d'un seigneur.
     
Cueillette
 

T.n f. En termes de Marine, est l'amas de différentes marchandises, qu'un Maître de navire cherche & reçoit de divers particuliers pour faire le chargement de son vaisseau, qui de cette manière est dit chargé à cueillette sur l'Océan ; on dit au quintal sur la Méditerranée.

   
Cueilloir
  T. n.m. Petit panier long d'environ un pied, large de cinq à six pouces, n'ayant point d'anses, & fait pour l'ordinaire d'osier verd assez grossièrement rangé. C'est dans ces sortes de cueilloirs que les gens de la campagne apportent au marché leurs prunes, cerises, groseilles, &c
     
Cuiratier
  T. n.m. On nomme ainsi en quelques endroits du Languedoc, particulièrement à Beaucaire, ceux qui travaillent à la la préparation de cuirs.
     

Cuirs

  Droits d'aides établis pour servir de gages à des offices de vendeurs, marqueurs, contrôleurs des cuirs
     
Curateur
  T. n.m. Celui qui est élu ou nommé pour avoir soin des biens & des affaires d'une personne émancipée ou interdite. En pays de droit écrit après l'âge de 14 ans, on donne un curateur aux mineurs jusques à 25 ans, jusqu'à 14 s'ils ont un tuteur.
     
Curial
  T. adj. Qui concerne la Cure. Ce Prieur fait toutes les fonctions Curiales dans son bénéfice. Les droits Curiaux sont dûs au Curé à Pâques ; ils étoient anciennement taxés à un blanc, ou cinq deniers, par chaque chef de famille.
     
Curoir
  T. n.m. Terme de laboureur. Bâton avec quoi on cure, on nettoie la charrue
     
Cuve
  T. n.f. Grand vaisseau de bois, rond & composé de doëles, ou douvelles, exactement appliquées l'une à l'autre, & entouré de cerceaux qui lient ces doëles, & les serrant l'une contre l'autre, font que ce vaisseau peut tenir la vendange que l'on y apporte de la vigne, que l'on y jette, que l'on y foule pour en tirer la mère-goutte, & que l'on y laisse plus ou moins, selon que l'on veut laisser prendre plus ou moins de couleur au vin. On tient que la cuve de Clervaux tient quatre cents muids. Abbreuver une cuve, c'est y mettre de l'eau, pour la laver, la nettoyer, l'imbiber, & faire renfler le bois, afin que les fentes que la secheresse y a fait depuis qu'elle n'a servi, se bouchent, & que le vin ne s'écoule point.