Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Obédience
  T. n.f. Tel étoit dans les premiers siécles de l'Etat Monastique, l'esprit & l'usage des grandes Abbayes ; les prieurés n'étoient alors que de simples obédiences ; les Religieux qui les desservoient, & le prieur lui-même qui se trouvoit à leur tête, étoient tous amovibles au gré de l'Abbé.
En parlant du grand schisme d'Avignon, obédience est le mot propre pour signifier les Etats qui reconnoissoient l'un ou l'autre Pape. Obédience d'Urbain VI. presque toutes les villes de Toscane & de Lombardie, toute l'Allemagne, la Bohême, la Hongrie, la Pologne, la Prusse, le Danemarck, la Suéde, la Norvége, l'Angleterre. Obédience de Clément VII. la France, la Lorraine, l'Ecosse, la Savoie, Naples. L'Espagne fut d'abord dans l'obédience d'Urbain, & ensuite dans celle de Clément.
     
Obérer
  T. v. S'endetter, engager son bien. Ce Seigneur est un homme ruiné, il a obéré sa maison.
     
Obit
  T. n.m. Anniversaire ; Messe fondée qu'on dit pour un défunt tous les ans à pareil jour de sa mort. Le plus ancien obit de France est l'Anniversaire du Roi Childebert, qui est fondé en l'Abbaye de saint Germain des Prés, & qui se dit le 23 Décembre.
     

Obituaire

 

T. n.m. Registres où l'on écrit le nom des morts, & le jour de leur sépulture. En plusieurs endroits on les appelle Mortuaires, & plus communément Nécrologes. Ils permettent de célébrer les messes anniversaires pour le repos de l'âme du défunt.

     
     
Office
 

T. n.m. Charge qui donne pouvoir & autorité de faire quelque chose. Loyseau définit l'office, une dignité avec fonction publique. Premièrement on le dit de ceux de Judicature & de Police. Office de Président, de Conseiller, de Greffier, de Procureur, de Notaire. La vénalité des offices n'est pas fort ancienne. Loyseau a écrit amplement des Offices de France. Il y a des Offices vénaux, & non vénaux. Les Offices vénaux sont ceux qui sont vendus, & aliénés par le Roi. Les Offices vénaux sont de deux sortes : les domaniaux, & les casuels. Les domaniaux sont ceux qui ont été démembrés du Domaine du Roi, qui ne vaquent point par mort, & qui passent aux héritiers comme un héritage. Tels sont les Greffes & les Tabellionages. Les Offices casuels sont ceux dont l'Officier est pourvu à vie, par des provisions du Roi, & qui vaquent par la mort au profit du Roi, lorsque le pourvu meurt sans avoir résigné, ou sans avoir payé la Paulette, quand on la payoit encore. Car depuis quelques années on l'a rachetée, & on ne la paye plus. Ce droit est rétabli, sous le nom d'Annuel.
Ce qu'on appelloit autrefois office, on l'appelle aujourd'hui charge : de-là vient qu'on dit Officiers du Parlement, du Présidial, &c. Officiers de robe, Officiers d'épée, Officiers de robe longue, de robe courte, &c.
Office de Finance, est celui qui donne pouvoir de recevoir & de manier les deniers du Roi, ou du public, à la charge d'en rendre compte. Un office de Trésorier, Receveur général, Payeur des rentes, des gages des Officiers. L'Office ancien, alternatif, triennal, & quadriennal, se dit des offices qui s'éxercent par année.
Office, se dit aussi des charges de la Chancellerie. Les Sécretaires du Roi sont des offices héréditaires qui ne payent point de Paulette. Les autres sont casuels, & se perdent faute de payer la Paulette.
Office de ville, sont des charges dépendantes du Bureau de la ville, établies pour avoir soin de la police des ports, & des marchandises, comme Mouleurs de bois, Mesureurs de blé, Porteurs de charbon, Planchéieurs, Débacleurs, &c. Civitatis
Office, se dit aussi des charges de la Maison du Roi, ou des Princes. Il y a les sept Offices, qui sont les offices de la Chambre, de la Garderobe, &c. Les sept offices se prennent dans un sens plus particulier pour certaines fonctions qui sont sous la jurisdiction & la direction du Grand-Maître de la Maison du Roi. Ces sept offices sont,
1°. Le Goblet.
2°. La Cuisine-Bouche ; ces deux sont seulement pour la personne du Roi.
3°. La Pannéterie-commun.
4°. L'Échansonnerie-commun.
5°. La Cuisine-commun.
6°. La Fruiterie.
7°. La Fourriere. Le nom d'office pris dans ce sens, est toujours du genre féminin dans l'État de France, où l'on trouve ces mots.

Oblat
  T. n.m. Enfant qu'on offroit à Dieu pour le rendre Religieux dans une Abbaye. Autrefois ces Oblats étoient autant engagés aux Monastères par la dévotion de leurs pères, que par leur propre profession ; desorte qu'ils ne les pouvoient quitter sans apostasie. S'est dit ensuite pour Frère Convers, ou Frère Lai. Religieux Laïque. C'est dans le XIe siècle que commença dans les Monastères l'institution des Oblats ou Donnés. Dans les premiers temps on appelloit Oblats, ceux que leurs parens engageoient dès l'enfance à la vie Monastique & Convers, ceux qui l'embrassoient d'eux-mêmes dans un âge déja capable de ce choix.

Oblat, a signifié depuis une Moine-Lai, que le Roi mettoit anciennement en chaque Abbaye, ou Prieuré dépendant de sa nomination, auquel les Religieux étoient obligés de donner une portion monacale, à la charge qu'il sonneroit les cloches, qu'il balayeroit l'Église & la cour. Ces places étoient destinées à des soldats estropiés & invalides.

     
Obliage
  T. n.m. Terme de Coutumes. Droit que les Sujets doivent en quelques lieux au Seigneur. Il y a des lieux où ce droit consiste en un chapon de rente, ayant un douzain au bec. L'Interpréte de la Coutume de Blois dit que ce droit est dû à un Seigneur par un Sujet, qui ne lui a pas payé son droit, ou devoir annuel au jour marqué.
     
Obligation
 

Obligation a la Grosse, ou a la Grosse aventure. Terme de Marine. C'est un contrat par lequel un Maître de Navire emprunte de l'argent à gros intérêts, pour mettre son vaisseau en mer, & faire un voyage ; si le vaisseau revient du voyage, les deniers prêtés sont rendus & payés au créancier, principal & intérêts stipulés ; mais si le vaisseau périt, l'obligation est éteinte, & le débiteur ne rend ni principal, ni intérêt. On l'appelle aussi contrat à retour de voyage : on l'appelle encore quelquefois Bomérie.

   
Océan
  T. n.m. La grande mer qui environne toute la terre.
C'est cette vaste mer qui environne les deux continens qui nous sont connus, le vieux & le nouveau. L'Océan occupe plus de place dans ce que nous connoissons du globe terrestre, que la Terre. Il semble qu'on peut le diviser commodément en Océan supérieur & inférieur.
Le flux & reflux de la mer ne paroît bien que dans le grand Océan. L'Océan entre dans les terres par différens détroits, & alors il quitte son nom d'Océan pour prendre celui de Mer, ou de Golfe, ausquels on joint quelque adjectif pour les distinguer, mer Méditerranée, mer Rouge, &c. Golfe Persique, &c. Dans les endroits fort serrés, l'Océan s'appelle Détroit, détroit de Gilbraltar, détroit de le Maire ou du Maire, détroit de Magellan, &c. Magellan a navigé sur l'un & l'autre Océan. Il y a des poissons monstrueux dans l'Océan du Nord. Vasco de Gama est le premier qui a trouvé le chemin des Indes par l'Océan Atlantique. On dit aussi à l'adjectif, la mer Océane. On ne navige sur la mer Océane qu'avec des vaisseaux de haut bord, & non point avec des galères.
Océan Supérieur. Les Anciens qui n'ont connu que cette partie de l'Océan, l'ont appellée la Mer extérieure, Mare exterius ou extremum, parce qu'elle environne tout notre continent. Il y a quatre grandes parties, qui prennent leurs noms de quatre points principaux du Monde, vers lesquels elles sont. On les nomme donc l'Océan Septentrional, l'Occidental, le Méridional & l'Oriental.
Océan Septentrional, Glacial, ou Scythique. C'est cette partie de l'Océan supérieur, qui approche le plus du pole Arctique, ayant au midi le cercle du pole Arctique, & les côtes septentrionales de l'Europe & de l'Asie ; & au nord les Terres polaires inconnues. On a donné à cette mer le nom d'Océan glacial, parce que ceux qui ont cherché par cette mer un chemin pour aller par le nord au Japon, à la Chine, aux Philippines, &c. l'ont trouvée si pleine de glaces qu'il leur a été impossible d'aller plus avant, que la nouvelle Zembie. Cet Océan comprend une partie de la mer de Danemarck, ou d'Allemagne, avec celles de Moscovie & de Tartarie : quelques uns y comprennent aussi la mer des Kaimachites ou d'Amoër, qui est à l'orient de la grande Tartarie.
Océan Occidental, ou Atlantique. C'est la partie de l'Océan qui baigne les côtes occidentales de l'Europe & de l'Afrique, & s'étend depuis le cercle du pole Arctique, jusqu'à la ligne équinoctiale. Ses principales parties sont l'Océan Calédonien, la plus grande partie de la mer du Danemarck, ou d'Allemagne, la mer d'Irlande, & celles de Bretagne, de France, d'Espagne, des Canaries, du Cap-verd & de Guinée. Il est plus commode de renfermer cet Océan dans ses bornes, que de l'étendre jusqu'aux côtes de l'Amérique, comme on le fait quelquefois.
Océan Méridional, ou Éthiopien. Cette partie de l'Océan supérieur porte le nom d'Océan méridional, parce qu'il est vers le midi, s'étendant depuis la ligne équinoctiale jusqu'aux terres antarctiques inconnues ; & on l'appelle Océan Ethiopien, parce qu'il environne la basse Éthiopie en Afrique. Ses principales parties sont la mer de Congo, celle des Caffres, & celle de Zanguebar.
Océan Oriental, ou Indien. Cette partie de l'Océan prend le premier de ses noms de sa situation vers l'Orient, & le second de l'Inde orientale, qui est un des principaux pays qu'elle baigne. Cette mer s'étend depuis la côte d'Ajan, jusqu'aux îles des Larrons. Ses principales parties sont la mer d'Arabie, la mer de l'Inde, la mer de la Chine, l'Archipel des Moluques, celui de S. Lazare, & la mer de Lantchidol, qui est vers la nouvelle Hollande.
Océan Inférieur, ou Amériquain. C'est la vaste partie de l'Océan, qui baigne les côtes de l'Amérique. Cette partie de l'Océan a été inconnue, ou presque inconnue aux Anciens, de même que l'Amérique. On la partage en trois grandes parties.
1°. La mer du Nord, qui baigne les côtes orientales de l'Amérique, depuis le cercle du pole Arctique jusqu'au tropique du Capricorne.
2°. La mer Magellanique, qui environne une partie de l'Amérique méridionale, depuis le tropique du Capricorne jusqu'aux terres Australes inconnues.
3°. La mer du Sud ou Pacifique, qui baigne les côtes occidentales de l'Amérique, s'étendant vers le levant jusqu'aux îles des Larrons ; & du midi au nord, depuis le tropique du Capricorne, jusqu'à la terre de Jesso. Ces trois grandes parties de l'Océan inférieur en renferment plusieurs moindres.
Nous avons mis au mot MER tous les noms différens de la mer dont plusieurs se disent aussi avec le mot Océan, comme Océan Atlantique, Océan Oriental, Océan Occidental, Océan Septentrional, Océan Méridional, Océan Éthiopien ; mais le mot de mer est plus usité, & plus étendu. Le mot Océan ne se dit que de la grande mer, & non des golfes. Car on ne dit point l'Océan Baltique, l'Océan Rouge, l'Océan Méditerranée, l'Océan Persique, ni l'Océan de Gascogne, l'Océan d'Allemagne, &c. Il faut dire mer en toutes les occasions semblables.
     
Octroi
  T. n.m. Concession de quelque grace, ou privilège faite par le Prince. Il ne s'emploie guère que dans les lettres de Chancellerie, & dans les affaires de Finance. L'octroi d'une grace, d'un pardon, des lettres d'ennoblissement, &c. Les deniers d'octroi, sont des deniers que le Roi a permis à des Communautés de lever & imposer sur elles-mêmes, pour fournir à leurs besoins & nécessités sur les marchandises de consommation locale (boissons, bétail à pied fourché, suif, chandelle, bois et matériaux de construction, parfois le blé et la farine...) Si à l'origine, ils étaient perçus au profit des communautés urbaines sur autorisation du roi, ce dernier, confronté aux besoins de l'état en argent frais, ne tarda pas à se les approprier : en 1647 le doublement des octrois collectés par les fermiers est décidé. Ils en reversent ensuite 50 % aux municipalités.
Les droits les plus importants sont prélevés sur le vin, ceux sur l'abattage des animaux arrivant en seconde position.
Les villes, considérant qu'ils freinaient le commerce n'aimaient pas les droits d'octrois et répugnaient à en créer de nouveaux d'autant plus que la fraude était considérable et que trop de privilèges étaient accordés à certains bourgeois et nobles.
   
Oculiste
  T. n.m. Chirurgien qui s'applique particulièrement à guérir les maladies de la vue, à ôter les taies, les cataractes des yeux.
   
Odomètre
  T. n.m. Instrument de méchanique fort utile aux Géographes & aux Arpenteurs. Son nom est composé de deux mots Grecs, chemin & mesure, comme qui diroit, Mesure-chemin ; parce qu'il sert à mesurer les distances, ou à sçavoir combien on a fait de chemin, sans être obligé de toiser ou de compter les pas. Butlerfield, dès l'année 1678. avoit beaucoup perfectionné cet instrument ; mais en 1681 il le rendit encore plus commode & plus parfait, en épargnant la peine de compter les tours d'une roue de carosse dont on connoît la circonférence. Cet instrument n'est composé que de six roues, quatre pignons & un ressort. On le place sur l'aissieu d'un carosse proche la grande roue, ou sur le brancard d'une berline ou d'une chaise roulante. Il marque distinctement jusqu'au nombre de cent mille tours de roue. Ainsi la circonférence de cette roue étant, par exemple, de quinze pieds de roi, elle fera dans mille tours quinze mille pieds, c'est-à-dire une lieue, & continue ainsi jusqu'à cent lieues, après quoi tous les index ou aiguilles de roues recommencent tout de nouveau. Par le moyen de cet odométre, on sçait à chaque moment ce que l'on a déja fait de chemin depuis le départ. Celui de Butlerfield a cela de particulier, que si le carosse recule, il recule de même : ainsi il ne marque jamais que le chemin qu'on a fait en avançant.
   
Oeillet
  T. n.m. Terme de salines. Les oeillets de salines sont de petites fosses où l'on fait le sel à la chaleur du soleil.
     

Offices claustraux

 

T. n.mpl. Offices qu'on donne à des Religieux, pour avoir soin de l'Infirmerie, de la Sacristie, de la Panneterie, du Cellier, des aumônes, &c. Ce sont des titres de Bénéfices ausquels certains revenus sont annéxés ; mais ils ont été réunis la plus-part aux Menses des Abbayes qui sont en congrégation.

     

Officialité

 

T. n.f. Cour, ou Justice d'Église, dont le Chef est l'Official. La Partie publique dans les Officialités, s'appelle le Promoteur. Le Lieutenant s'appelle le Vicegérent. La pratique des Officialités est présentement réduite à peu de chose. Les actions en promesse ou en dissolution de mariage, sont les causes les plus ordinaires de l'Officialité.

   
Oie
  T. n.f. On dit, Tirer l'oie, pour exprimer une sorte d'exercice que font les bateliers, en attachant à une corde sur la riviére une oie en vie, qu'ils sont obligés d'arracher par morceaux avec les dents.
   
Oiseleur
  T. n.f. Celui qui prend des oiseaux. On le dit particulièrement de ceux qui prennent des oiseaux de chasse au passage.
   
Oiselier
  T. n.m. Celui qui vend des oiseaux de volière, qui les élève en cage. Dans les arrêts & règlemens de police ils sont appelés oiseleurs & non pas oiseliers.
   
Olivettes
  T. n.fpl. Espèce de danse de campagne, qu'on fait en courant les uns après les autres, & en serpentant autour de trois arbres, ou de trois autres points fixes qu'on marque exprès. Le vrai moyen de se lasser, c'est de danser les olivettes.
   
Olivaison
 

T. n.f. Saison où l'on fait la récolte des olives, soit pour en tirer l'huile, soit pour les confite & les mettre dans la saumure.

     
Olive
  T. n.f. Fruit à noyau dont on tire beaucoup d'huile, & dont on fait des salades. Fruit de l'olivier. Olea, oliva. Les olives de Luques sont vertes, douces & menues. Celles d'Espagne sont grosses, charnues & amères. On vend les olives à la chopine, à la pinte, au baril. L'huile d'olive ne vaut rien à peindre, parce qu'elle ne sèche point. Pour tirer cette huile, après avoir ramassé les olives, on les laisse quelque temps sur le pavé afin qu'elles s'égoutent, & qu'elles murissent davantage ; ensuite on les réduit en pâte par le moyen d'une meule de moulin ; on met cette pâte dans de grands cabas, & on verse de l'eau bouillante dessus ; enfin on presse le tout, & on sépare facilement l'huile qui nage sur l'eau. Les olives ont un goût fort amer & fort désagréable au sortir de l'arbre. Afin de les rendre bonnes à manger, on les fait tremper dans l'eau, ou bien dans une lescive faite avec des cendres de chêne, de vigne, ou autre semblable, & de la chaux, jusqu'à ce qu'elles ayent perdu toute leur amertume ; après on les met dans des vaisseaux de terre ou de verre, & on les couvre d'une eau médiocrement salée, y ajoutant du fenouil, ou de l'écorce de citron ou d'orange, ou quelque autre aromat. Les merles, les grives, les étourneaux sont fort friands des olives.
   

Olographe (testament)

 

n.m. Ecrit de la main même du testataire. De plus il est daté et signé. Ce testament pouvait-être déposé chez un notaire pour en garantir la valeur et dans certains cas, éviter sa disparition...

   
Oluse
  T. n.f. Vente de vin en fraude, & sans payer les droits des Aides. Vendre à l'oluse, c'est-à-dire, en cachette, en fraude. Du vin à l'oluse. Ce mot est bas. L'Auteur d'un Poëme manuscrit sur la ville de Vertus en Champagne, grand partisan de l'oluse, étoit si content de ce terme, qu'il a fait aussi oluseur, pour dire, qui vend en fraude.
   
Oméga
  T. n.m. En termes de Collége, on donne le nom d'Oméga à celui de tous les Ecoliers d'une classe, qui dans la composition pour les places se trouve le dernier de tous. Il y a des Régens qui donnent toûjours quelque récompense à celui qui a la premiére place, & qui est Empereur ; & par une raison contraire font fouetter celui qui est l'Oméga. Ce nom est tiré de l'alphabet de la langue Grecque, dont la derniére lettre s'appelle Oméga.
   
Onagre
  T. Nom d'une ancienne machine de guerre, ou instrument qui servoit à jetter des pierres, ou qui avoit quelque ressemblance avec une fronde. On lançoit des pierres plus ou moins grandes, selon la grandeur & la force de la machine
     
Oncle
  T. n. m. Terme relatif. Troisième degré de parenté à l'égard des ascendans : le frère du père, ou de la mère, de celui auquel on le rapporte. L'oncle, le neveu, & la niéce sont termes opposés relativement. Nous n'avons point de mot unique comme les Latins, pour signifier l'oncle de père, & l'oncle de mère. Les oncles paternels sont les frères du père. Les oncles maternels sont ceux du côté de la mère. Grand-oncle est celui qui est frère du grand-père, ou de la grand-mère. Ce mot s'étend à tous les autres ascendans en ligne collatérale. Oncle à la mode de Bretagne, est celui qui a le germain sur un autre. Un tel & mon père étoient cousins germains, & il est mon oncle à la mode de Bretagne.
     
Ondain
  T. n.m. Droit particulier qui appartient au Roi dans la ville de Meaux. Le Roi jouit de tout le foin qui croît sur les deux rives du Brasset jusqu'à la portée de trois faux de chaque côté ; & on a donné le nom d'Ondain à cette partie du Domaine
     

Ondoyement

 

T. n.m. Baptême fait sans cérémonie. Lorsqu'un enfant aura été ondoyé, & que l'ondoyement aura été fait par le Curé, Vicaire ou Desservant, ils seront tenus d'en inscrire l'acte incontinent sur les deux Registres.... Déclaration du Roi du 9 Avril 1736. art. 5. Il est parlé dans le même article de l'ondoyement fait par la Sage-femme ou autre ; & l'article suivant porte que lorsque les cérémonies du Baptême seront suppléées, l'acte en sera dressé, & qu'il y sera fait mention du jour de l'acte d'ondoyement.

   
Onglée
  T. n.f. Panaris, mal d'aventure. C'est un mal qui cause une douleur très-sensible à l'extrémité du doigt. On prétend que pour calmer cette douleur, rien n'est plus spécifique que de mettre le doigt dans le trou de l'oreille d'un chat. On applique pour le même mal un ver de terre vivant sur le bout du doigt, & un peu plus bas. Un bon reméde encore est de faire une lessive de cendre de sarment, & d'y tremper le doigt plusieurs fois de suite.
   
Onomastique
  Etude, science des noms propres (et spécialement des noms de personnes). Voir Anthroponymie.
     
Opium
  T. n.m. Larme ou suc qui découle des incisions qu'on a faites aux têtes de pavot, lorsqu'elles approchent de leur maturité, & qui a été ensuite épaissi. Il vient de la Grèce où le pavot croît en abondance. On doit le choisir pesant, compacte, net, visqueux, de couleur noir, tirant sur le roux, amer & un peu âcre au goût. Il diffère du moconium, en ce que celui-ci n'est que le suc du pavot qu'on en tire par l'expression ; l'opium en coule par la seule incision. Les Turcs gardent pour eux le véritable opium, dont ils usent beaucoup, & ne nous envoient que le moconium. Il est propre pour calmer les douleurs, pour exciter le sommeil, pour arrêter le vomissement & les cours de ventre. Sa dose est depuis un demi-grain jusques à deux grains. Il y a des personnes qui étant obligées d'en prendre souvent, y sont si fort accoutumées, qu'elles en prennent jusqu'à cinquante ou soixante grains. Les Turcs en prennent jusqu'à une dragme, lorsqu'ils vont au combat, ou qu'ils entreprennent quelque ouvrage qui demande toutes leurs forces.
L'Opium excite je ne sais quel sentiment de plaisir, & il a la vertu d'arrêter pour un temps les débordemens d'humeurs, les flux, les hémorragies ; apparemment parce qu'il est composé de parties rondes & lissées, qui par une espèce de chatouillement obligent les intestins, & les autres vaisseaux à se replier, & comme à se froncer.
     
Oral
  T. n.m. Est le nom d'un vêtement pontifical. C'est une espèce de grand voile que le Pape met sur sa tête, qui se replie sur ses épaules & sur sa poitrine.
   
Orange
 

La Principauté d'Orange. C'est un petit État Souverain, renfermé dans les bornes de la Provence. Il a le Rhône au couchant, & le Comté Venaissin le confine de tous les autres endroits. Ses principaux lieux sont, Orange, capitale, Courtezon & Jonquières : la Baronnie d'Orpière, en Dauphiné, est une dépendance de cette Principauté.

T. n.m. Nom propre de la ville capitale de la Principauté d'Orange, située sur la petite rivière d'Aigue, à une lieue du Rhône, & à quatre lieues au-dessus d'Avignon. Cette ville est fort ancienne, & elle a été plus grande qu'elle n'est aujourd'hui, comme cela paroît par les masures de ses vieilles murailles. On y voit encore des restes de son ancienneté, un Cirque, des Aquéducs, & une partie d'un Arc de Triomphe. Elle a une Université, & un Évêché suffragant d'Arles. Les Princes d'Orange y avoient un ancien château sur une éminence, qui domine la ville ; le Prince Maurice le fit environner de bons bastions l'an 1622 mais Louis XIV Roi de France, fit démolir tous ces bastions l'an 1660. ensuite il a fait abattre le château, & enfin les murailles de la ville l'an 1682. & depuis il achetta les droits de M. le Prince de Conti sur cette ville & sa Principauté.
     
Orangiste
  T. n.m. Terme de Jardinage. C'est ainsi qu'on appelle ceux qui élévent des orangers, qui les cultivent, & qui en ont soin. Je n'aurois jamais fait, si je voulois entrer dans le détail des maniéres de chaque Orangiste.
   
Orbateur
  T. n.m. Mot qui a été dit autrefois pour Batteur d'or. Artisan qui à force de coups de marteau applatit l'or entre des feuilles de papier rouge, ensorte qu'il le réduit en petites feuilles très-déliées, dont les Doreurs, Peintres & autres se servent pour dorer.
   
Orbus
  orphelin
     
Ordinaire
  T. n.m. Ordinaire signifie directoire, c'est-à-dire, un livre qui apprend comment il faut réciter l'office divin, & dire la Messe. On appelle aussi l'Ordinaire de la Messe, tout ce qui se dit tous les jours à la Messe, les prières de la Messe rangées de suite, comme elles se disent. On trouve dans tous les Missels l'Ordinaire de la Messe.
     
Ordinaire
  T. n.m. On appelle sur la mer, l'ordinaire ou portée, la place qu'on assigne dans le vaisseau aux matelots, pour y porter leurs coffres & leurs hardes jusqu'à une certaine quantité. On le dit aussi des choses mêmes, c'est-à-dire, des hardes & coffres que les matelots mettent dans l'endroit du vaisseau qui leur est marqué. Enfin, ce mot signifie le droit que les matelots ont de mettre, à leur compte, quelque chose sur le vaisseau, jusqu'à la concurrence d'un certain poids.
   
Ordinaire
  T. n.m. Ce mot est aussi en usage parmi les Gargotiers de Paris, & signifie une portion de viande ou de poisson, qu'on donne dans les gargotes à ceux qui y vont manger. Prendre un ordinaire de trois sols.
Ordinaire, se dit aussi de cette mesure réglée de vin, de bois, chandelles, foin & aveine qu'on fournit tous les jours aux domestiques, & à l'Écurie. Le Maître-d'Hôtel & le Sommelier ont soin de fournir l'ordinaire aux valets & aux chevaux. Quand les chevaux ont bien travaillé, on leur renforce l'ordinaire.

Ordinaire, se dit aussi au substantif, de la poste ou du Courier qui part réglément en certain jour de la semaine. L'ordinaire de Lyon, de Rome, de Venise. Je vous ai écrit par l'ordinaire. Il a manqué un ordinaire à me faire réponse.
     
Ordonnance
  T. n.f. Se dit plus particulièrement dans la Jurisprudence Françoise, des loix qui sont établies par la seule autorité du Roi : auquel sens, on dit Ordonnances Royaux, par une vieille façon de parler qu'on n'a point encore changée : car, si on vouloit parler regulièrement, il faudroit dire Ordonnances Royales. Mais cela n'est point encore reçu. On dit aussi Ordonnance, des Loix faites dans les États Généraux du Royaume, quoiqu'elle ne soit pas émanée de la seule autorité Royale. Ordonnance de Blois. Ordonnance de Moulins. Ordonnance d'Orléans. Ordonnance a encore une signification plus particuliere, par laquelle on distingue une Ordonnance d'un Édit, non pas par la force, car ces deux sortes de loix obligent les sujets, mais par la forme. Une Ordonnance proprement dite, & prise dans cette signification étroite, dont nous parlons, n'a pas un long préambule, qui contienne en détail les motifs de commander, ou de défendre telle chose, comme un Edit. Enfin, le mot Ordonnance est générique. Il comprend toutes les espèces de Lettres-Patentes, mais on l'applique dans l'usage aux Édits généraux, qui contiennent des dispositions sur plusieurs matières différentes. Toutes les Ordonnances, comme les Édits & les Lettres-Patentes qui font une première loi, commençent par ces mots : A tous présens & à venir, salut. Elles sont scellées de cire verte, sur des lacs de soie verte & rouge. Elles ne sont datées que du mois & de l'année. Les adresses d'une même Ordonnance sont différentes selon les Cours.
   
Ordurier
  T. n.m. Petite machine de bois, qui est en usage chez les Religieux, & qui sert à ôter les ordures de tous les lieux que l'on balaie. Les Carmes Déchaussés appellent cette petite machine, Porteimmondice, mais tous les autres Religieux disent ordinairement Ordurier, ou Porte-ordures.
     
Oremus
  T. n.m&f. Prière. Une belle Oremus. Ce Prêtre a dit bien des Oremus à la Messe. Cette Dévote n'a pas encore dit tous ses Oremus. Oremus signifie "prions"
   
Orfèvre
  T. n.m. Celui qui vend ou fabrique de la vaisselle, ou des ouvrages d'or ou d'argent. Il y a des Maîtres & Gardes pour Officiers de la Communauté des Orfévres, & non pas des Jurés, comme chez les autres Artisans. Un Orfévre ne peut faire tourner, planer, ni bailler à friser, ni tailler aucun ouvrage d'or ni d'argent, ni bailler à tirer du fil d'or, qu'aux Maîtres Orfévres, ou à leurs Veuves. Les Orfévres, suivant les Réglemens de l'an 1554. doivent avoir leurs forges & fourneaux scellés en plâtre dans leurs boutiques & sur la rue ; & il leur est défendu de travailler ailleurs, & hors les heures de police. Les Orfévres de Paris doivent être réduits à trois cents par les Réglemens faits en Décembre 1679. Un Orfévre est reçu pour tenir & lever forge, & avoir un poinçon à contre-seing. Tout Orfévre doit signer la vaisselle qu'il fabriquera, de son poinçoin. Il est défendu par les Ordonnances aux Orfévres, d'acheter, de fondre, ou de difformer aucune espèce d'or ou d'argent, ayant cours ou décriées, pour employer à leurs ouvrages & par une Ordonnance de l'an 1332. Il leur est défendu d'acheter de l'argent à meilleur prix ; c'est-à-dire, à plus haut prix qu'il ne vaut dans les monnoies, & de fabriquer de la vaisselle, ou des ouvrages de plus grand poids que de trois ou quatre marcs, si ce n'est pour les Églises.
     
Organsin
  T. n;M; Terme de Manufactures, qui se dit des soies torses apprêtées, & bien conditionnées, qui ont passé deux fois par le moulin. Les plus belles étoffes, les fils du velours & du satin, doivent être faits d'organsin de Boulogne.
     
Orge
  T. n.m. Il y a quelque difficulté à se déterminer sur le genre de ce mot. Richelet fondé sur de bonnes autorités, veut qu'il soit masculin,. Cependant l'Académie veut qu'il soit féminin, excepté dans cette seule phrase, orge mondé. On croit donc que le plus sûr est de le faire féminin, l'Académie devant être considérée en ces sortes de choses, comme la plus grande autorité que nous ayons. Et certainement on ne dit point les orges sont beaux cette année, comme on dit les blés sont beaux ; mais les orges sont belles, sont grandes, sont bien venues, de même que les aveines sont belles, &c. Il faut néanmoins ajouter encore orge entier à orge mondé. L'orge, hordeum, est une plante qui pousse une tige plus courte que celle du froment ou du seigle, entrecoupé ordinairement de cinq noeuds, & quelquefois de six. Il sort de chacun de ces noeuds une feuille qui environne presque toute la tige ; les feuilles basses sont plus étroites que celles du froment, les autres sont quelquefois aussi larges. Ses fleurs & ses graines naissent dans des épis. Chaque fleur est à plusieurs étamines soutenues par un calice â deux ou trois feuilles. Les graines sont pointues par les deux bouts, grosses vers le milieu, attachées fortement à la bale, qui est souvent terminée par un filet, de couleur blanche tirant sur le jaune, remplies d'une substance moëlleuse, qui se réduit en farine. Sa racine est chevelue.
On fait du pain d'orge. L'orge sert à faire de la ptisane, de la bière. En Espagne, on donne de l'orge aux chevaux, au lieu d'aveine. En plusieurs lieux on l'appelle Marséche, comme en Berri.
   
Orgeade
  T. n.f. Prononcez orjade. Terme de Limonadier. C'est de l'eau d'orge, où il entre de la semence de melon, du sucre & quelque eau de senteur, L'orgeade se vend vingt sols la pinte. L'orgeade est rafraîchissante. L'usage aujourd'hui est de dire orgeat.
   
Orléannois
 

T. n.m. Nom propre d'une petite province de France. Elle est entre le Gâtinois, le Blaisois & la Beauce. Elle est baignée par la Loire, & on y voit au couchant la ville d'Orléans, la forêt d'Orléans qui contient 70 000 arpens de terre, & qui en contenoit 140 000 du temps de François I. Ses principaux lieux sont Orléans capitale, Beaugency, Meun, Gergeau, Pluviers, Sully & la Ferte Senéterre.
Orléannois, s. m. Le Gouvernement général de l'Orléannois est une des douze parties générales, ausquelles on divise communément le Royaume de France. Ce gouvernement est borné au nord par la Normandie & l'Île de France ; au couchant par la Champagne & par la Bourgogne ; au sud par le Bourbonnois, la Marche, le Périgord & la Saintonge, & au couchant par la mer de Gascogne & par la Bretagne. On lui donne cent lieues dans sa plus grande longueur du levant au couchant, & soixante huit du nord au sud. C'est le pays le mieux arrosé de la France. La Loire, le Cher, l'Indre, la Vierme, la Mayenne, la Sarte, le Loir & la Charente, sont ses principales rivières. Le terroir y est généralement fort fertile en blé, vin, fruits & pâturages. On divise le Gouvernement de l'Orléannois en quatorze provinces, la Beauce, le Perche, le Vandomois & le Maine sont au nord ; le Poitou, l'Angoumois & le pays d'Aunis au midi. On trouve les autres sept le long de la Loire dans cet ordre, en commençant par le levant, le Nivernois, le Berri, le Gâtinois, l'Orléannois particulier, le Blaisois, la Touraine & l'Anjou. Orléans est la ville capitale de ce Gouvernement ; on marquera les autres, qui sont en grand nombre, en parlant de chaque province en particulier.

     
Orme
  T. n.m. Arbre de haute futaie qui sert à faire des allées dans les jardins, & des avenues. Il y en a de deux sortes ; l'un qui croît dans les champs, & l'autre dans les montagnes. Le premier est un grand arbre fort rameux, dont le bois est dur, jaunâtre, & difficile à fendre. Il pousse premièrement ses fleurs qui sont des entonnoirs à pavillon découpé, & garni de quelques étamines de couleur obscure. Il leur succède des fruits membraneux qui renferment une semence petite, plate, blanche. Après la chute des semences, les feuilles paroissent ; elles sont larges, ridées, dentelées en leurs bords, oblongues. Il vient souvent sur ces feuilles des vessies, où se trouve une liqueur visqueuse & gluante, dans laquelle naissent ordinairement de petits vers. Sa racine s'étend d'un côté & d'autre dans la terre.
     
Ort
  T. n.m. Terme de douane et de commerce. Peser ort signifie peser les marchandises avec les emballages.
     
Osier
  T. n.m. Espèce de saule qui jette beaucoup de verges, ou rameaux menus, plians, couverts d'une écorce rouge noirâtre. Ses feuilles sont oblongues, pointues, sans poil, un peu blanchâtres par-dessous, crénelées en leurs bords. Les rameaux d'osier servent à lier des cercles pour les tonneaux, à faire des panniers, des hottes, & autres ouvrages du métier de Vanier. Des bottes d'osier, des brins, des sions d'osier. Les gerbes d'osier & de ployon, doivent être chacune de quatre piés de lien.
     
Ostise
  T. n.f. Terme de Coutume. Ce mot veut dire fouage, ténement. Droit d'ostises est en quelque endroits, un droit d'une geline par an qu'un sujet paie à son Seigneur pour le fouage & ténement. En ce sens on disoit au pluriel ostizes & hostizes. Voyez la Coutume de Blois.
   
Otage
  T. n.m. Personne que deux partis ennemis se donnent réciproquement, quand ils sont sur le point de faire quelque traité ou capitulation pour assurance de part & d'autre de l'éxécution de ce qui sera convenu. La garnison d'une telle place capitule, elle a donné des ôtages. Un tel Officier a servi d'ôtage. Un ôtage devient accessoire, ou principal, selon l'état des choses. Il est simplement un accessoire, lors, par éxemple, qu'un Prince promet fidélité à un autre Prince, & qu'il donne, ou son fils, ou quelque grand Seigneur, pour assurance de sa parole, sans qu'il soit rien stipulé davantage. Ces ôtages ne sont qu'un surcroît de l'engagement du Prince, ensorte que s'il vient à manquer de parole, ils n'en demeurent en aucune manière responsables. Un ôtage devient principal, lorsque par une alternative on stipule qu'il répondra de l'événement des choses. Par éxemple, si une ville promet de se rendre dans un certain temps, en cas qu'elle ne reçoive point de secours, & que pour sureté de sa parole elle donne des ôtages, ces ôtages sont, comme est une caution à un créancier pour la sureté de la dette de son principal débiteur ; ensorte que si le secours arrive dans le temps, la promesse devenant nulle, les ôtages sont déchargés, & ne peuvent point être retenus ; de même que la caution est déchargée, & ne peut pas être recherchée, si le véritable débiteur paie le créancier ; mais si le secours ne venant point, cette ville ne laisse pas de fausser sa parole, & de refuser de se rendre, alors les ôtages prennent la place de la chose même, & deviennent principal, & l'on peut sur eux punir la mauvaise foi, & répéter les dommages & intérêts que l'on en souffre, comme la caution devient le principal débiteur, si le débiteur même est insolvable.
     
Ouaille
  T. n.f. Brebis. En ce troupeau il y a tant de moutons, & tant d'ouailles qu'on a données à chepteil. Il ne se dit plus qu'à la campagne.
     
Oublie
 

T. n.f. Droit d'Oublie. Termes de Coutumes. Droit que les sujets & les vassaux doivent à leurs Seigneurs en quelques endroits ; il consiste en quelques pâtisseries, appellées oublies, que les vassaux donnent à leurs Seigneurs. Ce droit d'oublie a été changé en argent.

   
Oublie
  T. n.f. Pâtisserie ronde, déliée, & cuite entre deux fers. On la fait avec de la pâte délayée. A Paris les oublies sont insipides. A Lyon on les fait comme des cornets de métier. C'est le profit des garçons Pâtissiers de crier le soir, en hiver, des oublies. Ils appellent une main d'oublies, les sept ou huit qu'ils jettent sur la table.
   
Oubliettes
  T. n.fpl. Lieu qu'on dit être en quelques prisons, où l'on met ceux qui sont condamnés à une prison perpétuelle, qu'on a tout-à-fait oubliés. Du Cange dit qu'on appelloit autrefois oubliette, la prison de l'Évêque de Paris, parce que les Clercs qui avoient failli, y étoient si longtemps, qu'on les tenoit pour oubliés. On ne dit plus ce mot qu'au pluriel.
Il y avoit autrefois en Perse un château que les Grecs appelloient : c'étoit ce que nous appellons oubliette. Ceux qui étoient enfermés dans ce château, devoient être tellement oubliés, qu'il étoit défendu, sur peine de la vie, de prononcer leur nom.
   
Oublieur
  T. n.m. Garçon pâtissier qui va crier des oublies.
     
Ouche
 
T. n.f. Vieux mot François qui est encore en usage en plusieurs provinces, qui signifie une terre labourable close de fossés ou de haies ; en Anjou, dans le Maine, la Touraine, le Berri & ailleurs, c'est un jardin fermé de haies & planté d'arbres fruitiers, sous lesquels on sème quelquefois des légumes ou du chanvre. Dans la Coutume de Nivernois il y a hosche.
   
Ouche
  T. n.m. Nom d'une petite contrée de France, le pays d'Ouche. C'est un petit pays de Normandie. Il est au couchant de la rivière d'Ilon, & de la ville d'Évreux. On en ignore maintenant les bornes. Terroir plat, pierreux pour la pluspart, trop sec dans les chaleurs, & trop humide dans les pluies ; & toutefois par le travail des habitans, il rapporte suffisamment des grains. Ses villes & bourgades sont Verneuil, Breteuil, Conches, l'Aigle, Lyre, Rugles & la Barre.
     
Oudenarde
  T. n.f. Se dit tout court des tapisseries que l'on fabrique à Oudenarde, ville des Pays-Bas, capitale d'une châtellenie de la Flandre Espagnole & située sur l'Escaut qui la partage en deux entre Gand & Tournay. Oudenarde est considérable par son commerce, & par les belles tapisseries qu'on y fabrique, & l'est encore davantage par ses fortifications, & par sa citadelle. Nous la prîmes l'an 1658. & on la rendit par la paix des Pyrénées : nous la reprîmes, l'an 1667. & elle fut encore rendue par la paix de Nimégue, l'an 1679.
   
Ouille
  T. n.f. Sorte de potage fait de diverses herbes, & sans beurre, qu'on sert quelquefois les jours maigres sur les bonnes tables pour faire quelque diversité.
     
Oulmière
  T. n.m. Lieu planté d'ormes.
   
Ourdir
  T. v. Terme de Ferrandinier & de Tisserand. Disposer & arranger en long,
Ce mot vient du Latin ordiri, commencer.
Ourdir, est aussi un terme de Vanier, qui signifie, Tourner l'osier à l'entour du moule du panier ; tortiller l'osier.
Ourdir, en termes de Maçonnerie, se dit d'un grossier enduit qu'on fait de chaux ou de plâtre sur un mur de moîlon, par-dessus lequel on en met un autre de plâtre fin, qu'on unit proprement avec la truelle. Ce mur n'est pas encore bien enduit, il est seulement ourdi. On l'écrit plus souvent avec une h.
En terme de cordier, étendre les fils & les disposer comme il convient pour faire les torons.
   
Outarde
  T. n.f. Gros oiseau qui vit dans les campagnes, bon à manger, qui est fait comme une oie. L'Outarde, qu'on appelle aussi Ostarda ou Bitarde, est plus grosse qu'un coq-d'Inde, & qu'une grue. Elle pèse beaucoup, à cause de la quantité de sa graisse ; il y en a grand nombre en Espagne & en Angleterre, l'on en voit en France dans les plaines de la Champagne, elles viennent des Alpes & des pays septentrionaux ; cet oiseau se plait dans les campagnes spacieuses, où il n'y a ni arbres ni buissons, parce qu'il ne se branche jamais, & à cause qu'il craint les Chasseurs, qui le surprendroient avant qu'il fût en état de s'élever, à raison de sa trop grande pesanteur. Les outardes ne fréquentent point les eaux, si ce n'est celles qu'elles rencontrent après les pluies dans les plaines. Les personnes qui en ont voulu nourir, disent qu'elles meurent de déplaisir de se voir privées de leur liberté, & qu'elles s'étouffent elles-mêmes, en retirant leur souffle, & s'empêchant la respiration.
Quelques-uns disent que sa chair a sept sortes de goûts différens. Cet oiseau est si pesant, que si un homme bien monté le surprend avant qu'il se soit levé, il le prendra à la main. L'on prend ces oiseaux avec des filets, en faisant marcher un cheval qu'ils suivent, à cause qu'ils se plaisent grandement à voir des chevaux, & qu'ils ont de la sympathie pour eux.
     
Outrée
  T. n.f. Terme de Coutumes. Délivrance, adjudication, enchère. Un Seigneur qui a le droit d'ouïr pour l'outrée de la grosse dîme. Un droit de neuf gros payable au Seigneur par celui qui a l'outrée, c'est-à-dire, par celui qui a l'adjudication, qui est adjudicataire.
     
Outrepasse
  T. n.m En termes des Eaux & Forêts, est l'abattis qu'on fait des bois au-delà des bornes marquées par les Officiers. L'Ordonnance veut que les Marchands qui font des outrepasses, soient condamnés au double, à raison du prix de leur adjudication.
   
Overlande
  T. n.f. Petit bâtiment qui sert en Hollande sur le Rhin & la Meuse, à porter des terres pour faire des ouvrages, à charger la poterie,