Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Eau froide
  T. Epreuve de l'eau froide. on dit que si celui qu'on mettoit à l'épreuve dans l'eau froide, enfonçoit dans l'eau, il étoit tenu pour coupable. C'est tout le contraire. S'il en eût été ainsi, tout le monde auroit été coupable : car tous ceux qu'on y auroit mis, auroient été à fond. Aussi le P. Le Brun, & autres qui ont traité ces matiéres, disent-ils tout le contraire.
     
Ebauchoir
  T. n.m. Qui se dit des outils qui servent à plusieurs artisans pour ébaucher leur besogne ou préparer leurs matières, comme les ciseaux des charpentiers & menuisiers & autres outils qu'emploient les sculpteurs & ceux qui travaillent aux ouvrages de stuc.
     
Ebouqueuse
  T. n.f. Terme de manufacture de draperies & étoffes de laine. C'est une femme qui, avec de petites pincettes de fer, ôte les noeuds, pailles ou petits bourras qui se trouvent aux étoffes après qu'elles sont sorties de dessus le métier. Elles ont divers nom suivant les provinces : le plus commun est celui d'énoueuses.
     
Ebouziner
  T. v. Terme de maçonnerie. C'est, ôter d'une pierre ou d'un moilon, le bouzin, ou le tendre du lit de pierre & l'atteindre avec la pointe du marteau jusqu'au vif.
     
Ecarlatin
  T. n.m. Espèce de cidre que l'on fait dans le Cotentin, pays de Normandie. Les cidres abondent dans le Cotentin & y sont excellens, principalement l'écarlatin qui ressemble en couleur au vin paillé & l'égale presque en bonté.
   

Ecartèlement

  T. n.m. Supplice en usage dans la jurisprudence criminelle de l'ancien régime. Rare, il ne s'ordonnait que pour un régicide, mais s'accompagnait alors du brûlement de la main, tenaillement, et du versement dans les plaies d'huile bouillante et de plomb fondu...
   
Echafaud
  T. n.m. Ouvrage de charpenterie élevé en forme d'amphithéatre pour y placer des spectateurs, afin de voir commodément quelque grande cérémonie. On fait de grands échafauds pour voir le carrousel. Toutes les rues étoient pleines d'échafauds à l'entrée de la Reine.
Échafaud, se dit aussi d'un petit théatre qu'on dresse en une place publique, sur lequel on roue les criminels, on coupe la tête à un Gentilhomme. Les méchantes actions conduisent un homme sur l'échafaud, elles lui font laisser la tête sur un échafaud.
Échafaud, se dit aussi de ces planches soutenues par des tretaux, ou par des pièces de bois fichées dans un mur, sur lesquelles se mettent des Maçons, des Sculpteurs, des Peintres, pour travailler en des lieux élevés, murs, plafonds, & autres choses. Il s'en fait aussi d'assemblage de charpente pour le haut des clochers ou flèches. Il y a aussi des échafauds volans qui s'appliquent contre le mur, avec des cordes, dont se servent les Couvreurs & Sculpteurs.
     
Echalas
 

T. n.m. Morceau de bois en forme de bâton, qui a environ quatre pieds & demi de longueur, & qui sert à soutenir un sep de vigne, ou des treillages, ou des contre-espaliers. Les bons échalas se font de coeur de chêne. On les appelle en plusieurs endroits du paisseau. L'échalas se fait depuis quatre jusqu'à quinze pieds de long Les petits servent aux vignes ; les grands aux berceaux & aux espaliers. Les grands échalas s'appellent autrement perches. . Et même en plusieurs endroits on ne les appelle point du tout échalas, mais toujours perches.

     
Echalier
  T. n.m. Clôture d'un champ faite de fagots liés ensemble, pour empêcher que les bestiaux n'y entrent. Les échaliers diffèrent des haies, en ce que celles-ci sont faites d'arbres vifs, & les autres de bois sec. Les échaliers sont fort communs en Berri. Ce mot se prend aussi pour une manière de petite échelle que l'on met en quelques endroit de ces clôtures, afin que l'on puisse entrer plus commodément dans les champs : ainsi on dit, Passer par les échaliers.
     
Echanvrer
  T. v. la filasse. C'est lui ôter avec l'échanvroir les plus grosses chenevottes qui lui sont restées après qu'on l'a concassée. Ce terme est Picard. En Normandie on dit écousser. Echanvrer vient du chanvre, comme qui diroit, purifier le chanvre en ôtant ce qui le rend grossier & chargé de choses inutiles.
     
Echardonner
  T. v. Oter les chardons d'une terre. Les chardons offusquent les blez si on n'a soin d'échardonner les terres. L'échardonnoir est le petit crochet tranchand qu'on attache au bout d'un bâton pour échardonner les terres.
     
Echaudoir
 

T. n.m. Lieu où les Bouchers font les abattis de leurs viandes. Les règlemens de Police ordonnent aux Bouchers de tenir leurs échaudoirs fort nets, & de n'y point faire couler le sang.
Échaudoir, se dit aussi des lieux & des vaisseaux où les Teinturiers & les Mégissiers échaudent & dégraissent leurs laines en les trempant dans l'eau bouillante..

     
Echauguette
  T. n.f. Lieu couvert & élevé pour placer une sentinelle & pour découvrir ce qui se passe à la campagne. Il se dit particulièrement des tours & lieux élevés sur les côtes de la mer. Ce mot ne se dit que lorsque cette guérite est en bois. Quand elle est en pierre, on l'appelle guérite.
     
Echauler
  T. v. Terme d'Agriculture & de labourage qui se dit des blez. c'est prendre de la chaux amortie, la mettre dans l'eau, puis en arroser le blé qu'on veut semer. Les Laboureurs prétendent que cette manière d'accommoder le blé l'empêche d'être gâté.
     
Echelette
  T. n.f. diminutif. Petite échelle. On dit ce mot d'une espèce de petite échelle plus large par le bas que par le haut, dont se servent les Charretiers lorsqu'ils charrient du foin, & cette échelle se met sur le devant d'une charrette ridelée.
     
Echemer
  T. v. Faire un nouvel essaim d'abeilles.
   
Echenal
  T. n.m. En quelques endroits on dit écheneau & dans quelques coutumes on trouve échenez. Ces trois mots signifient la même chose, qui est une gouttière de bois pour recevoir l'eau qui découle de dessus les toits & empêche qu'elle ne tombe au pied du mur ou sur le fonds des voisins. Ces trois mots viennent de chêne parce que ces sortes de gouttières sont faites de bois de chêne.
   
Echets
  T. n.m. Ce mot se trouve au pluriel dans quelques titres où les échets veulent dire les redevances, ce qui est échu.
   
Echillon
 

T. n.m. Terme de Marine de Levant. C'est une nuée noire, d'où sort une longue queue qui va toujours en diminuant, & qui s'allongeant dans la mer, en tire l'eau comme une pompe avec tant de violence, qu'on voit bouillonner l'eau tout alentour. Les Mathelots craignent plus que toute autre tempête cet étrange météore. Ils croient qu'en piquant dans le mât un couteau à manche noir, cela détourne l'orage, tant ils poussent loin la superstition. C'est presque la même chose que ce que sur l'Océan on appelle siphon.

     
Echoite
 

T. n.f. Terme de Coutumes, qui signifie succession collatérale. De Beaumanoir dit que l'eschoite si est quant hiretage descent du costé par défaute de che que chil qui muert n'a nus enfans, ne nul qui de ses enfans soit issus, si que ses hiretages eschoient à son plus prochain parent.

     
Echoppe
  T. n.f. Petite boutique attachée à un mur, & couverte en appentis, qui se bâtit en des lieux passans, & où il se fait grand commerce. C'est où se logent des Marchands qui n'ont pas à débiter des choses de grande valeur. Aux environs du Palais on a bâti plusieurs échoppes. Dans les marchés, dans les parvis des Cathédrales, il y a toujours quelques échoppes.
     

Ecluse

  T. n.f. Construction de pierre, ou de charpente, qui sert à retenir ou à élever des eaux. Une écluse de moulin est une petite digue qui sert à amasser l'eau d'une fontaine pour la faire tomber sur la roue d'un moulin. Les écluses de Flandres servent à retenir les eaux pour empêcher qu'elles n'inondent les terres qui sont plus basses, si ce n'est quand il est besoin de les noyer. Les écluses de Briare sont de grosses constructions de pierre, ou murailles parallèles distantes de 20 à 24 pieds, fermées par de puissantes portes par les deux extrémités, au milieu desquelles se forme une chambre beaucoup plus longue que large, où quand un bateau est enfermé, on lâche de l'eau qui l'élève de deux ou trois toises, le fait passer d'un canal plus bas en un autre d'un fond plus élevé ; & ainsi un bateau de la Loire passe dans la Seine, quoique le terrain d'entredeux soit élevé de plus de 50 toises au-dessus de ces deux rivières. Le canal de Briare a 42 écluses, tant en montant qu'en descendant. Celui de Languedoc pour la communication des mers en a cent & plus.
     
Ecofrai
  T. n.m. Grosse table qui sert à plusieurs artisans pour tailler & préparer leur besogne comme celles des cordonniers, selliers, bourreliers, &c.
     
Ecolatre
  T. n.m. Chanoine qui jouït d'une Prébende en quelques Cathédrales, qui l'oblige d'enseigner gratuitement la Philosophie, & les lettres humaines à ses confrères, & aux pauvres Ecoliers du Diocèse, & d'en tenir Ecole.
     
Ecole paroissiale
  En 1695, puis en 1698, deux édits ont institué une école élémentaire dans chaque paroisse placée sous la surveillance du curé. Cette éducation, catholique, visait à enrayer la progression du protestantisme. Ces édits furent inégalement appliqués.
     
Ecope
  T. n.m. Terme de batelier. Espèce de pelle creuse qui sert à vuider l'eau des bateaux sur les rivières.
     
Ecorcier
  T. n.m. Bâtiment qui doit accompagner les moulins à tan. C'est un grand magasin où on met à couvert les écorces de chêne, parce que si on les laissoit à la pluie, le sel s'en détacheroit & c'est en quoi consiste toute sa vertu.
     
Ecouvillon
  T. n.m. Instrument qui sert aux Canoniers à nettoyer le canon, ou à le rafraîchir. C'est un long bâton nommé hamée, au bout duquel il y a un gros bouton nommé boête, garni d'une peau de mouton avec sa laine. On l'appelle autrement griffon & arroussement. On le dit aussi des balais qui servent aux Boulangers & aux Pâtissiers à nettoyer leur four.
     
Ecrinier
  T. n.m. Artisan qui fait des écrins. Il y a à Paris une communauté des Maîtres Layettiers Ecrainiers
   
Ecriteau
  T. n.m. Titre ou inscription en grosses lettres qu'on met sur quelque chose pour en donner connoissance. Les boêtes d'Apoticaires ont des écriteaux pour faire connoître les drogues qui sont dedans. On met des écriteaux aux gens qu'on fustige, pour marquer la cause de leur suplice. On met des écriteaux aux maisons qui sont à vendre, à louer, aux chambres garnies.
   
Ecritoire
  T. n.f. Espèce d'étui où l'on serre les choses nécessaires à écrire, & particulièrement le canif, les plumes, l'encre & la poudre. Il y a de grandes écritoires de cabinet, de petites écritoires pour la poche. Les écoliers se battent à coups d'écritoire. Les Nobles appellent par mépris les gens de robe, des gens d'écritoire.
     
Ecritoire
  T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle le lieu où se tiennent les assemblées des Maîtres Jurés Charpentiers de la ville & fauxbourgs de Paris.
     
Ecrivain
 

T.n f. En termes de Marine, l'Ecrivain est un Officier, ou Commis dans chaque vaisseau, qui tient registre de toutes les marchandises dont il est chargé, de ce qui y entre, de ce qui en sort, & de ce qui s'y consume. Il y sert aussi de Greffier & de Notaire, pour y rédiger par écrit tout ce qui s'y passe de notable. Il peut même recevoir des testamens, comme il est porté dans l'Ordonnance de la Marine.

   
Ecuelle
  T. n.f. Ustensile de table, petit plat sans bord qui sert d'ordinaire à prendre un bouillon ou à préparer du potage pour quelqu'un.
     
Ecuelle
  T. n.f. C'est ainsi qu'on appelle une servante de peine, qu'on emploie ordinairement dans la cuisine à laver la vaisselle à à quelqu'autre grosse besogne.
     
Ecureur
  T. n.m. de puits. Ouvrier qui avec un outil, qu'il appelle drague, écure les puits, les cîternes, & vuide les lieux. Il s'appelle Vuidangeur & Maître des basses oeuvres. La plupart du monde appelle cette sorte d'Ouvrier Cureur de puits ; mais Ecureur est le vrai mot. L'Académie n'est pas de cet avis : elle a omis, dans son Dictionnaire le mot Ecureur, & y a mis celui de Cureur.
   

Edit

  T. n.m. Lettre de Chancellerie que le Roi signe, & fait sceller pour servir de loi à ses sujets. Les Edits contiennent quelquefois des loix & des règlemens, comme l'Edit de Melun des secondes nôces, l'Edit des duels, du règlement des monnoies. Quelquefois des créations d'Offices, des établissemens de droits, des créations de rentes, &c. Quelquefois des articles de pacification, comme l'Edit de Nantes. Les Edits & Déclarations du Roi se vérifient dans les Compagnies Souveraines, & s'exécutent par provision. Les Edits se scellent en cire verte, pour marquer par cette couleur qu'ils sont perpétuels & irrévocables de leur nature ; au lieu que les autres lettres qui s'expédient dans la Chancellerie, des Paréatis, des Privilèges personnels, des committimus, &c. sont scellées en cire jaune ; & tout ce qui s'expédie pour le Dauphiné, en cire rouge avec un sceau particulier. Les Edits n'ont point de date du jour, mais seulement du mois où ils ont été donnés.
   

Edit d'Henri II

  En 1556, Henri II oblige par cet édit les mères célibataires et les veuves à déclarer leur grossesse. Ces déclarations sont consignées dans des cahiers de grossesse
     
Efflotter
  T. v. Terme de Marine, qui signifie séparer d'une flotte. Les navires s'efflottent quelquefois par un coup de vent, par des nuits très-obscures, ou par d'autres accidents. Un tel navire s'efflotta, & ne nous rejoignit qu'au bout de deux jours. Un coup de vent nous efflotta de notre chère compagne la Tranquille.
   
Effouage
  T. n.m. Certaine somme que chaque feu ou famille doit payer.
     
Effoueil
  T. n.m. ou effouil. Terme de coutumes. C'est le profit qui provient du bétail, comme le lait, la laine, &c.
     
Efourceau
  T. n.m. C'est une machine dont les principales parties sont un timon, deux roues & un aissieu commun, comme les charriots & les charrettes ordinaires, mais le tout est plus massif & d'une plus grande force. On s'en sert pour traîner & conduire les plus pesans fardeaux, sur-tout les gros corps d'arbres, les grosses poutres, &c.
     
Egandiller
  T. n.m. Terme dont on se sert en Bourgogne pour signifier ce qu'on entend ailleurs par étalonner. C'est-à-dire, marquer des poids ou des mesures, après les avoir vérifiés sur les étalons.
     
Egardise
  T. n.m. Ce terme n'est guère en usage que dans la sayetterie d'Amiens, où les Jurés des Communautés sont appellés Egards : ainsi, en ce sens, égardise signifie la même chose que Jurande.
     
Egrugeoir
  T. n.m. Terme de Cordier. Instrument qui ressemble à un banc qui n'a que deux pieds à un de ses bouts, qui est garni à cette extrémité d'une rangée de dents semblables à celles d'un rateau, l'autre bout qui porte par terre, est chargé de pierres. En peignant l'extrémité du chanvre femelle avec les dents de l'égrugeoir, on fait tomber le chenevi avec ses enveloppes.
   
Eignes
 

T. n.fpl. On appelle ainsi en Champagne les raisins tirés de dessous le pressoir, le marc des raisins. Eignes vient apparemment du mot Latin ignis, feu ; tant à cause de la chaleur des eignes, que parce qu'ordinairement on les brûle dans l'alambic pour en faire de l'eau-de-vie, ou au feu pour en avoir des cendres. Nous avons dans notre Langue le mot Ignée, qui a la même origine. Les eignes éparpillées sur le grenier détruisent les charencons. L'Auteur du Spectacle de la Nature écrit aines, & dit qu'on en tire une eau-de-vie de mauvais goût, mais qui est utile pour les blessures, & pour bien d'autres usages.

     
Elbeuf
  T. n.m. Gros bourg de Normandie, mais aussi le drap qui s'y fabrique ou qui l'imite. Donnez-moi un bon elbeuf. Il étoit vêtu d'un elbeuf. L'ordonnance du 28 mai 1733 veut que les habits uniformes des Officiers soit de drap d'elbeuf ou autre manufacture semblable, au lieu que ceux des cavaliers sont de drap de Lodève ou de Berry.
   
Elevage
  Même si les cultures céréalières étaient au coeur des préoccupations populaires et administratives, l'élevage revêtait également une grande importance notamment dans les pays de bocage ou de montagne. L'omniprésence du bail à cheptel atteste que les revenus d'appoint générés par quelques têtes de bétail complétaient souvent de maigres revenus agricoles et ce, que les exploitants soient journaliers ou laboureurs.
Des transhumances s'opéraient entre plaines et montages et c'est souvent grâce à elles que les troupeaux pouvaient s'alimenter, les ressources locales étant insuffisantes.
Au XVIe et XVIIe une mutation s'est opérée : si la diversité était jusque là de mise, les nombreuses restrictions qui sont apparues à ce moment (ordonnances des Eaux & Forêts limitant la présence des bêtes dans les bois, l'aliénation des communaux, les défrichements....) ont fait qu'une certaine spécialisation s'est mise en place tenant compte des particularités régionales, en plus des restrictions dues aux insuffisances fourragères.
En Picardie, Lorraine, Ile de France, pays d'openfield la vaine pâture était limitée à 2 ou 3 moutons par arpent d'exploitation. En Auvergne, il était interdit de faire pâturer l'été, plus de bêtes que l'on pouvait en accueillir l'hiver.
Boulonnais excepté,les régions qui élevaient de cheval (Normandie, Gascogne, Bretagne, Franche-Comté, Poitou, Limousin, Auvergne) ne l'employaient qu'accessoirement aux labours car tous les espoirs se portaient alors vers les bovins. A partir du XVIIIe ils servirent aux charrois, mais aussi attelés à la charrue où ils remplacèrent les boeufs.
L'âne fut particulièrement apprécié pour les courtes distances à partir du XVIIe siècle surtout dans les pays accidentés du sud et dans les vignobles tout comme les mulets peu coûteux à élever, qui présentaient des qualités de force, endurance et longévité.
Dans le Charolais, le Brionnais ou le Limousin, c'est la production de viande bovine qui suscita un actif commerce dès le XVIIe siècle tandis que l'élevage laitier se développa en Auvergne (Bleu, St Nectaire, fourme...) et en Savoie (gruyère...)
Le mouton était partout (pays bocagers, marais littoraux, garrigues méditerranéennes, montagnes, et même dans les openfields où parqués dans des enclos mobiles, ils assuraient la fertilisation des terres), et au XVIIIe siècle plusieurs bergeries nationales virent le jour. Il faut dire que les débouchés offerts étaient doubles : laine et viande, la laine alimentant une industrie textile naissante et surtout croissante.
Chèvres et porcs, très nombreux au moyen-âge, ont souffert de la fermeture des forêts et de la restriction de la glandée et à la fin du XVIIIe siècle les effectifs s'étaient considérablement réduits ne subsistant plus que pour un usage domestique.
La production d'animaux de basse-cour, modeste, alimentait surtout les marchés locaux ou ravitaillait les marchands-coquetiers, les abeilles produisaient cire et miel (sucre de l'époque), quant aux lapins ce n'est que bien plus tard (XIXe siècle) qu'ils firent l'objet d'un élevage domestique.
   
Emage
  T. n.m. Ancien droit qui se lève sur le sel en quelques endroits de Bretagne, particulièrement dans les bureaux de la Prévoté de Nantes
   
Embabouiner
  T. v. Amuser quelqu'un de belles espérances, se rendre maître de son esprit. C'est à faire aux sots à se laisser embabouiner par les femmes. Il s'est laissé embabouiner par ce hableur qui lui promettoit de faire sa fortune. Ce mot est populaire, & vient de babouin, comme qui diroit traiter quelqu'un en sot, en enfant, en petit babouin.
   
Emballage
 

T. n.m. Action d'empaqueter, de mettre en balles.Il faut compter les frais de l'emballage sur les marchandises. L'emballage apporte toujours quelque tare ou déchet. Il faut diminuer sur les marchandises le poids de l'emballage. Dans le deuil, le bonnet des Chinois a une figure tout-à-fait bizarre ; il est d'une toile de chanvre rousse, & fort claire, à peu-près comme notre toile d'emballage.

     
Embatage
  T. n.m. Terme de maréchal. Application de bandes de fer sur des roues.
N. n.m. Application que le maréchal fait des bandes de fer qui sont ces larges plaques de fer cloutées à gros clous qu'on appelle clous à bande, sur & tout autour d'icelles roues.
     
Embaucheur
  T. n.m. Celui qui embauche les compagnons artisans & qui les fait entrer au service de quelque maître. Ou celui qui enrôle quelqu'un pour soldat par adresse.
     
Emblaver
  T. v. Semer une terre en blé. On oblige les fermiers à emblaver les terres dans les saisons convenables. Quand ils ont emblavé les terres, il leur faut payer leurs labours & semences. Emblaver est la même chose qu'ensemencer.
Un fermier est obligé de laisser à la fin de son bail les terres emblavées quand on les lui a données en tel état. On disoit autrefois bléer. Plusieurs coutumes portent qu'il est permis à un bourgeois de bléer ou desbléer ses terres toutes les fois qu'il veut. Nicot distingue une terre semée, d'une terre emblavée. Il appelle terre semée, celle dans laquelle le blé est encore en grain & terre emblavée cele dans laquelle le blé est déjà levé.
     
Emblure
  T. n.m. Terme d'agriculture. Champ emblavé. Terre ensemencée de quelque grain que ce soit, de froment, de seigle, d'orge, d'avoine, &c.
     
Emboucher
  T. v. Terme d'artillerie. Emboucher l'artillerie des ennemis, tirer dessus, tirer à la bouche du canon & la ruiner, la mettre hors d'état de nuire. Les coups tirés du niveau de l'ame du canon ou horizontalement sont les plus courts, & servent d'ordinaire dans les batailles rangées à emboucher l'artillerie des ennemis, & à favoriser les tranchées & boyaux d'un siége.
   
Embouchoir
  T. n.m. Instrument qui sert à élargir des bottes. Il est fait d'un morceau de bois en forme de botte, fendu en deux.
     
Embourrer
  T. v. Terme de potier de terre. C'est boucher & cacher les défauts de quelque ouvrage de poterie avec une composition de chaux & de terre, pétries ensemble avec de l'eau. Cet embourrement est défendu par les statuts.
     
Embrasure
  T. n.f. Terme de Guerre. C'est l'ouverture par où on tire les canons, soit dans les casemattes, soit dans les batteries qui ne sont couvertes que de gabions, soit dans les parapets des murailles. Les embrasures doivent être distantes entre elles de douze pieds, ouvertes par dehors de six à neuf pieds, & par dedans de deux ou trois. On les appelle aussi canonnières, lorsque les ouvertures sont assez grandes pour y passer la bouche du canon ; & meutrières, lorsqu'elles sont petites, ensorte qu'on n'y passe que le fusil. Afin que le canon puisse tirer, il faut que le parapet ait des embrasures, dont les merlons soient de bonne terre, pour pouvoir résister au canon de l'ennemi. Lorsque le parapet a si peu d'élévation, que le canon peut tirer sans embrasures, on dit que le canon tire en barbe, ou à barbette.
En Architecture on appelle aussi l'embrasure ou embrasement des fenêtres, les ouvertures qui sont entre les trumaux des murs fort épais, dans lesquelles on fait les fenêtres. Et particulièrement il se dit de cet élargissement qui se fait en dedans
   
Embrocation
 

T. n.f. Terme de Pharmacie, se dit des remèdes, huiles, décoctions, ou autres liqueurs qu'on applique, ou qu'on fait pleuvoir sur les parties malades ; qui ne font que des espèces de lotions. Elle est maintenant de peu d'usage, si ce n'est pour les maux de tête. On l'appelle aussi irrigation. Si la douleur ne cesse point, faites une embrocation de lait de vache tiède sur la tête. On fera une embrocation sur la partie avec de l'huile de lis bien chaude, ou avec de l'onguent althaea. La douche qu'on prend dans les bains naturels, est proprement une embrocation.

   
Embut
  T. n.m. On s'en sert dans le Languedoc pour dire un entonnoir.
   
Emeri(l)
  T. n.m. Pierre métallique qui se trouve dans toutes les mines, particulièrement en celles de cuivre, de fer & d'or. Elle est rouge & quelquefois grise, fort pesante & très-dure, & sert à polir & brunir l'or, & aussi à caver & à couper le verre, à tailler le marbre & les pierreries, à la réserve du diamant. Quand l'émeri est fondu avec le plomb & le fer, il les endurcit, & il augmente même le poids & la couleur de l'or, & il le fait devenir rouge. On en mêle un peu à l'or de Madagascar, qui est pâle, & qui se fond facilement, sans y ajoûter du borax, comme on fait à l'autre. L'émeril sert à polir le fer & les miroirs d'acier. Il se réduit en une poudre imperceptible dans de l'eau-de-vie ou de l'esprit de vin.
     
Emission
  de voeux. Par les capitulaires de Charlemagne, il étoit défend de donner l'habit de religieux, sans le consentement du père, lequel étoit une condition essentielle à l'émission de voeux. On a toujours considéré le consentement des parens comme une des conditions essentielles à l'émission des voeux.
   
Emmiellure
 

T. n.m. Onguent dont se servent les Ecuyers & les Maréchaux pour guérir les blessures ou écorchures des chevaux. Il est fait d'un mélange de miel, de graisse, de térébentine, & d'autres drogues, & on en frotte les parties incommodées, enflées, foulées, &c.

     
Emoluments
  T. n.m. Terme de pratique qui se dit des profits qu'on tire journellement d'une charge.
     
Emonder
  T. v. Couper les menues branches d'un arbre soit pour en oter le bois nuisible & superflu, soit pour faire des fagots pour brûler. On émonde les arbres fruitiers quand ils jettent trop de bois.
   
Emotion
  n.f. Révolte populaire
     
Emoudre
  T. v. Aiguiser le taillant des instrumens tranchans sur une meule, sur un grais. Emoudre des couteaux, sa cognée, sa serpe, ses marteaux, &c. Il y a des couteliers à Paris qui disent émeudre mais cela n'empêche pas que tous les honnêtes gens disent émoudre.
     
Emouleur
  T. n.m. Coutelier, gagnepetit, taillandier qui aiguise le tranchant des couteaux, & autres ferremens tranchans.
     
Empailler
  T. v. Garnir une métairie de pailles & de fourrages nécessaires pour la faire bien valoir, pour amender les terres. Mon fermier a dissipé les pailles & paillliers de ma métairie, j'avois dépensé 1 200 livres à l'empailler. Une métairie bien empaillée est affermée à plus haut prix qu'une autre qui est sans fourrages.
     
Empellement
 

C'est la même chose que lançoir, vanne, palle, &c. car on l'appelle différemment, selon les divers pays. Il y a des empellemens aux biez des moulins, aux écluses, aux étangs, &c. L'empellement d'un étang ou d'un lac, est la palle ou bonde qui se léve & se baisse, pour faire sortir ou retenir l'eau. Un pêcheur ayant abbaissé les vannes ou empellemens d'un de ces lacs afin de mettre la riviére à sec, pour pouvoir pêcher des truites, & n'ayant pû, étant seul, relever ces empellemens, le lac se remplit tellement, que l'eau emporta les écluses.

     
Empan
  T. n.m. Distance ou mesure de longueur qui se fait par l'extension de la main depuis le pouce étendu d'un côté jusqu'à l'extrêmité du petit doigts opposé. Un empan fait trois quarts de pied.
     
Emparager
  T. v. Mettre dans un rang égal à celui qu'on a. On disoit autrefois, emparager une fille pour dire la marier noblement & sans dérogeance.
   
Empasmé
  T. n.m. C'est une poudre qu'on répand sur le corps pour en corriger la mauvaise odeur & pour empêcher les sueurs inutiles.
     
Empasteler
  T. v. Terme de Teinture. C'est, donner le bleu aux laines & aux étoffes par le moyen du pastel, ou de la guède, qui est la même chose. Il faut guêder & empasteler les étoffes pour leur donner un pied de bon teint.
     
Empêchement dirimant
  T. n.m. Est un empêchement, ou une raison non-seulement pour empêcher un mariage non fait, mais encore pour le rompre s'il étoit fait, & le faire déclarer nul ; comme la minorité, le rapt, &c. On appelle empêchement seulement empêchant, les obstacles capables de retarder, ou d'éloigner le mariage, & qui ne sont pas suffisans pour le rompre. L'affinité qui se contracte par l'adoption n'est qu'un empêchement de bienséance pour le mariage.

On compte douze empêchements dirimants. 1. L'erreur ou la surprise quant à la personne. 2. La surprise quant à l'état ou à la condition des personnes. 3. Les voeux solemnels de chasteté. 4. La parenté en certains degrés. 5. Le crime, c'est-à-dire, l'homicide & l'adultère en certains cas. 6. La différence de Religion. 7. La violence. 8. L'engagement dans les Ordres sacrés. 9. Un premier mariage subsistant. 10. L'honnêteté publique. 11. L'affinité en certains degrés. 12. L'impuissance.

     
Empennele
  T. n.f. Terme de Marine. Petite ancre que l'on mouille au devant d'une grosse. Il y a un petit cable qui la tient, & ce cable est frappé à la grosse ancre, afin que le vaisseau soit plus en état de résister au vent. On écrit aussi empennelle. Elle empêche la grosse de casser.
     
Empeseur, euse
  T. n.m. Il y a des empeseurs suivans la Cour. Les bourgeois ont des empeseuses, des blanchisseuses de menu linge.
   
Emphytéose
  T. n.f. Terme de Palais. Bail d'héritages à perpétuité, ou à longues années, à charge de les cultiver, de les améliorer, & d'en faire un certain revenu. L'emphytéose est différente de la vente, en ce qu'elle ne transfère que le domaine utile, & non pas la propriété. L'emphytéose étoit d'abord temporelle chez les Romains, & ensuite elle fut perpétuelle. Les emphytéoses sont des baux au-dessus de dix ans jusqu'à 99 ans souvent pratiqués en Languedoc et Provence..
   
Emplacement
 

T. n.m. Ce mot se dit dans les greniers des Gabelles, quand on y décharge du sel. L'Ordonnance veut que les Officiers des Gabelles soient présens à l'emplacement & mesurage du sel.
On dit aussi emplacement, pour l'espace de terre dans lequel on peut faire bâtir. Il y a bien de l'emplacement dans un tel hôtel, dans un tel jardin. L'emplacement coûte souvent à Paris plus que le bâtiment, c'est-à-dire, qu'il en coûte plus d'argent pour avoir un terrain commode & dans un beau quartier, que pour y faire bâtir une maison. Je crois qu'emplacement en ce dernier sens, est un mot différent de celui qu'on emploie dans les greniers à sel, & que l'un doit s'écrire emplacement, comme venant du mot François place, platea, locus ; l'autre, emplassement, dont l'origiine pourroit bien être Grecque, du verbe entre autres choses, entasser, mettre en tas.

     
Empois
  T. n.m. Colle délicate faite d'amidon délayé & cuit, dont on se sert pour affermir le linge, afin qu'il ne se chiffonne pas si-tôt. De l'eau d'empois. Coller avec de l'empois.
     
Empouille
  T. n.m. Les fruits, la récolte, la moisson, la dépouille d'une terre. Ils attestent qu'ils n'ont jamais profité des empouilles qui étoient sur pied à la Saint Jean-Baptiste. Factum. Ce mot ne se dit qu'au Palais, & il ne se dit que des fruits de la terre tandis qu'ils sont sur pied : quand ils sont coupés, moissonnés, fauchés, c'est la dépouille.
     
Encan
  T. n.m. Vente publique de meubles, qui se fait par autorité de Justice, & par un Sergent, qui les adjuge au plus offrant & dernier encherisseur. Les meubles vendus à l'encan ne se peuvent révendiquer, après les huit jours de recousse.
Ces ventes s'appelloient autrefois inquans ; & il y a apparence, à ce que quelques-uns disent, que ce mot vient de in quantum, combien.
     
Encensoir
  T. n.m. Vaisseau dont on se sert dans les Eglises pour brûler l'encens, & encenser. Il est fait en forme de petit rechaud couvert de son dôme, & suspendu avec des chaînes. Josephe dit que Salomon fit faire vingt mille encensoirs d'or pour le Temple de Jérusalem, qui servoient à offrir les parfums, & cinquante mille autres qui servoient à porter le feu.
   
Encharté
  T. n.m. Prisonnier
     
Enchanteler
  T. v. Mettre sur des chantiers. Il se dit particulièrement du vin, soit pour l'exposer en vente sur l'étape, soit pour le garder dans une cave. Enchanteler du bois, c'est le ranger dans les chantiers.
   
Enclave
 

T. n.f. Chose qui est enfermée, ou enclavée dans une autre. On a uni à ce Présidial, un tel Bailliage avec toutes ses enclaves, c'est-à-dire, toutes les terres & Justices qui sont enfermées dans son ressort & sa dépendance. L'enclave s'est dit originairement des bornes & limites d'un territoire & il se prend plus ordinairement pour une portion ou dépendance de Jurisdiction, dont le territoire est entièrement détaché, & enfermé dans un autre. Ainsi Danvilliers est une enclave de Luxembourg en Lorraine. L'Allemagne est pleine d'enclaves.
On dit les enclaves de la France. La ville d'Avignon, le Comtat Vénaissin & les Principautés d'Orange & de Dombes, sont des enclaves de la France. Enclaves sont des terres ou pays qui sont enfermés dans un autre, sans en dépendre. La Principauté de Monaco est enclavée dans le pays de Gènes, ou est une enclave de Gènes.

   
Enclosure
  Mouvement de clôture des champs visant à passer d’une agriculture communautaire (principe des 3 soles : blé, céréale de printemps, orge ou avoine, et jachère pour troupeaux) à une forme individuelle d’exploitation au bénéfice des grands propriétaires qui ont cherché à rentabiliser leurs exploitations, et à « clore » leurs terres pour les soustraire aux pratiques communes. A entraîné l’élimination progressive des paysans indépendants
   
Encorneter
  T. v. C'est mettre dans un cornet fait de papier. Ces sortes de cornets servent aux épiciers, vendeurs de grains, & d'autres choses.
     
Encourement
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est la peine que nous encourons par notre faute.
     
Encrier
  T. n.m. Les Imprimeurs appellent encrier, une espéce de table ou de planche quarrée, qui a des bords de trois côtés, sur laquelle ils broient le vernis & le noir de fumée, dont ils font leur encre. C'est aussi sur l'encrier qu'ils prennent avec leurs balles l'encre dont ils noircissent leurs formes.
     
Encroué
 

T. adj. Terme des Eaux & Forêts. C'est un arbre qui en l'abattant, est tombé sur un autre, & s'est engagé dans ses branches. Il n'est pas permis d'abattre un arbre sur lequel un autre se trouve encroué, sans ordre des Officiers.

   
Encyclopédie
 

T. n.f. Science universelle ; recueil, ou enchaînement de toutes les sciences ensemble. C'est une témérité à un homme de vouloir posséder l'Encyclopédie. Ce mot a vieilli, & n'est plus en usage que dans le burlesque. Les Grecs appelloient , la connoissance des sept Arts libéraux, la possession de toutes les sciences. Les Grecs ont dit aussi, ce qui rend ordinairement ridicule le projet de l'encyclopédie, c'est que ceux qui l'entreprennent se contentent de savoir un peu de tout, & assez superficiellement. Il vaut mieux s'en tenir à une seule chose, & tâcher de la bien posséder.

   
Endogamie
  Mariage entre individus originaires du même lieu
   
Endroit
  T. n.m. Lieu. On demande comment il faut prononcer ce mot. Le mieux est de prononcer endrouet, & endrouêts au pluriel, mais dans le discours ordinaire, & même généralement on prononce endret, & au pluriel endrêts. Cette usage est si universel, qu'on ne peut condamner cette prononciation.

Endroit. Il se dit aussi du corps. Voilà l'endroit où il est blessé.
Il se dit aussi des choses qu'on mange & qu'on coupe. Donnez-moi de cet endroit-là.
On dit figur. Prendre quelqu'un par son endroit sensible, pour dire, le prendre par ce qui l'intéresse le plus.

Le côté le plus beau, le plus doux, le plus uni, le plus brillant d'une étoffe, d'une toile, &c. Il est opposé à l'envers. L'endroit d'un velours, d'un satin, d'un brocard. La plupart des étoffes, des tapisseries, ne se travaillent pas par l'endroit, mais par l'envers.

     
Ene
  ou ena. Ancien titre que les dames aquitaines mettoient à la tête de leurs noms. Il signifioit la même chose que dame & ne se portoit que par les femmes dont les maris étoient d'un rang distingué.
   
Energumène
 

T n. m&f. Terme dogmatique dont se servent les Ecclésiastiques, pour signifier un possédé du Diable & du malin Papias dit que ce sont des furieux qui contrefont les actions du Diable, & font des choses qu'on croit être surnaturelles.

   
Enerver
 

T. v. Faire perdre aux nerfs leur force, leur usage, leur fonction, soit en les coupant, ou en les affoiblissant par les débauches, ou par quelque autre violence. Quand on veut rendre des chevaux inutiles on les énerve, on leur coupe les nerfs. La jeunesse s'énerve par la débauche des femmes. Le vin énerve, affoiblit les nerfs.
Énerver, se dit figurément en Morale, & signifie Amollir, affoiblir. L'oisiveté, & les plaisirs énervent le courage. L'affliction, la nécessité, énervent l'esprit, émoussent toute sa vigueur.

   
Enfant adultérin
  Enfant né d'un rapport extra-conjugal, d'un adultère. L'expression a disparu du Code Civil et est remplacée par "enfant naturel". Né de relations intimes hors mariage.
   
Enfant légitime
  Enfant né de parents mariés officiellement
   
Enfant légitimé
  Le mariage valide la paternité voire la maternité (n'implique pas toujours la vrai paternité)
   
Enfant mort-né
  Mort à la naissance ou avant la naissance, pas toujours déclaré (sous l'ancien régime), on déclare rarement le sexe et bien entendu n'a pas de prénom
   
Enfant naturel
  Né de personnes non mariées (et dont souvent la mère seule est connue)
   
Enfant trouvé sans filiation connue
  Enfant dont on ne sait rien et qui a été trouvé dans une église, un "tour" de couvent, ou n'importe où ailleurs. Le tout premier établissement pour enfants trouvés voit le jour à Paris au XIVe siècle, mais il faudra surtout attendre St Vincent de Paul (1581-1660) qui en 1638, organise l'assistance aux enfants en créant "l'oeuvre des enfants trouvés". En ces temps, l'abandon d'enfant était très fréquent :
* l'enfant légitime, du fait de la grande misère qui régnait chez les gens du peuple
* l'enfant illégitime, pour éviter l'opprobre
Les enfants sont souvent remis à des voituriers qui les acheminent sans précautions vers des nourrices qui bien souvent, n'auront pas plus d'égards pour eux... Ceux qui ne sont pas morts au cours du voyage ne sont qu'en sursis et très peu survivent à pareil traitement. Au XVIIIe siècle, lorsque par miracle ils parviennent à l'âge de 16 ans, ils sont admis au tirage au sort de la milice en remplacement d'un fils légitime de leur famille d'accueil.
     
     
Enfant perdu
  T. n.m. Ces mots, en termes de Guerre, signifient des soldats qui marchent à la tête des troupes commandées pour les soutenir. Les enfans perdus sont tirés de plusieurs Compagnies ; & on les emploie pour forcer quelque poste, pour faire quelque attaque, ou pour donner quelque assaut. Commander les enfans perdus. Autrefois il y avoit d'autres enfans perdus, à l'égard desquels ce mot n'est plus en usage. Ce sont aujourd'hui communément les Grenadiers qui commencent ces sortes d'attaques.
   
Enfant trouvé
  Si l'abandon d'enfant -ou exposition- est considéré comme un crime par la législation, il n'en reste pas moins très fréquent sous l'ancien régime. On le dépose devant la porte d'un notable, d'une église, à Paris dans un tour, voire même simplement dans la rue afin qu'il soit recueilli.
En campagne, ces enfants trouvés sont en principe à la charge du seigneur haut justicier du lieu mais cette loi est bien mal respectée et ce sont souvent les paroisses qui héritent du fardeau.
Au 17e siècle, un souci humaniste voit le jour et des établissements spécialisés apparaissent imitant celui ouvert en 1638 par Vincent de Paul.
Légitimes ou illégitimes, tous les enfants sont concernés par l'abandon y compris chez les bourgeois, et si nombre d'entre eux semblent l'être avec l'intention (réelle ou pas) de "le reprendre" plus tard (on laisse une marque permettant de l'identifier), cette intention sera rarement suivie d'effet, le taux de mortalité étant extrèmement élevé.
     
Enfonçage
 

T. n.m. Terme de Tonnelier qui est d'usage en Normandie & en Picardie, dans la préparation & le commerce du hareng paqué. Il signifie mettre le fond à un baril rempli de hareng, après qu'il a eu toutes ses façons : l'enfonçage de chaque baril coûte deux sous six deniers.

   
Engageant
  T. n.m. Noeud de ruban de couleur que les jeunes demoiselles portent sur le sein.
   
Engageante
  T. n.m. C'est une sorte de manches de toile ou de dentelle, qui pendent au bout du bras. Elles font partie de l'habillement des femmes.
   
Enger
  T. v. Produire quelque méchante engeance. Embarrasser, charger. Ce lit est tout engé de punaises. Ces vieux meubles nous engeront de vermine.
     
Engerber
  T. v. Se dit des muids de vin qu'on met les uns sur les autres, soit sur l'étape, soit dans les caves des gros marchands à la manière des gerbes. Ce marchand a 3 rangs de tonneaux engerbés les uns sur les autres.
     
Engerber
  T. v. Lier le blé, mettre les javelles en gerbe. Ce blé a été longtemps javellé, il est temps d'engerber. Il signifie aussi mettre des gerbes sur le tas, les ranger dans une grange. Voilà une grange dîmeresse qui est commune, le curé engerbe ses gerbes d'un côté & le seigneur gros décimateur engerbe de l'autre.
     
Engin
  T. n.m. Machine pour élever ou soutenir de gros fardeaux, comme grue, guindal, moufles, verrins, &c. On le dit particulièrement de cette machine qui sert dans les bâtimens ordinaires à élever les pierres & les poutres, qui est composée de sole, poinçon, rancher, fauconneau, treuil, poulies, &c.
Les Meûniers appellent aussi engin une espèce de machine sur deux roues, pour tirer le moulin au vent. C'est aussi une sorte de tourniquet au haut du moulin pour tirer les sacs de blé.
Ce mot vient de ingenium, qui signifioit simplement autrefois esprit ; & parce qu'il faut de l'esprit pour inventer les machines qui augmentent les forces mouvantes, on les a aussi appellées engins.

Le mot d'engin se trouve dans les Ordonnances de la Marine, & dans celles qui regardent les Eaux & Forêts. Dans ces endroits-là engin signifie simplement instrument. Les engins défendus sont les instrumens pour prendre le gibier & le poisson, desquels il n'est pas permis de se servir.
Engin, signifie en général, les outils qui servent à faire quelque rupture. Ces voleurs en s'enfuyant ont laissé leurs pinces & leurs engins avec lesquels ils vouloient voler cette maison. On a confisqué les filets & engins de ces pêcheurs, qui venoient voler la nuit le poisson de ce Seigneur.
Ce mot d'engin s'est dit particulièrement des filets à prendre du poisson.

 
     
Engrainer
 

T. v. un bateau, se dit de certaines marchandises de gros volume, dont le propriétaire n'est pas pressé, qu'on met dans un bateau qui n'est pas en état de partir sitôt ; pour raison de quoi on obtient meilleur marché de la voiture, que n'obtiendront ceux qui y mettront huit ou dix jours plus tard.

     
Engrais
  T. n.m. Pâturages où on met des boeufs & autres animaux pour les engraisser. Ce marchand a 50 boeufs à l'engrais : ce qui se dit tant du pâturage, que de la graisse que prend le bétail.
Engrais, signifie aussi la nourriture, & l'action d'engraisser les animaux.
Engrais, signifie encore l'amendement des terres labourables, vignes & prez, comme fumiers, marne, cendres de chaume, &c. Ce mot est sur-tout d'usage quand on parle de boeufs, ou de moutons, ou de volaille. Nous l'avons risqué quelquefois en parlant des terres, au lieu d'employer les termes de fumier, & d'ordures. On en voit bien la raison. L'engrais fait recueillir du vin plus abondamment, mais le vin n'en est pas si bon. Si les engrais augmentent la quantité du vin, constamment ils en diminuent le mérite.
     
Engranger
  T. v. Serrer les blez dans la grange. On laisse sécher les gerbes dans les champs avant que de les engranger.
   
Enleveurs de quartiers
  T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle des soldats qui forcent, qui prennent & enlèvent d'autres soldats qui sont à l'armée logés dans leurs quartiers. Dieu vous garde, lorsque vous dormirez, de tous enleveurs de quartiers.
     
Enoueuses
  T. n.fpl. Ouvrières qui travaillent à énouer les draps, & autres étoffes de laine c'est-à-dire éplucher un drap, en ôter les noeuds.
   
Enregistrement des actes
  n.m. Procédé destiné à garantir les actes privés. L'ancien régime avait instauré :
* l'insinuation ( 1539)
* le contrôle (1581)
Les actes royaux étaient enregistrés par le Parlement et autres cours souveraines.
   
Enrôlement
  T. n.m. Action par laquelle on enrôle. Il s'est fait un grand enrôlement de soldats en telle province. Il signifie aussi l'acte, la feuille où l'enrôlement est écrit.
     
Enseigne
  T. n.f. Terme de Manufacture de draperie, qui signifie une certaine mesure de drap, qui revient à trois aunes de France ; ensorte que quand on dit qu'une piéce de drap est de quinze enseignes, on doit entendre qu'elle contient quarante-cinq aunes.
     
Enseigne
 
T. n.f. Signe, marque publique & évidente qu'on met en quelque endroit pour trouver quelque personne, ou quelque chose. Les Marchands mettent une enseigne à leurs boutiques, afin qu'on les reconnoisse. Ils enveloppent leurs marchandises dans une image de leur enseigne. Ils payent un droit au Voyer pour poser leur enseigne, pour changer d'enseigne. Les armoiries des nouvelles maisons sont la plus grande partie, les enseignes de leurs anciennes boutiques. Quand on vend un logis, pour le désigner on dit, où pend pour enseigne, &c. Il est défendu aux Marchands & aux Artisans de changer ou d'usurper les enseignes, ou les marques des uns des autres.
Ce mot vient de insigne.
Enseigne, est aussi un signe militaire sous lequel se rangent les soldats, selon les différens corps dont ils sont, ou les différens partis qu'ils suivent.
     
Ensimage
 

T. n.m. Terme de Manufacture de lainage, qui signifie mettre légérement avec la main du saindoux sur la superficie des étoffes, du côté de leur endroit, afin de les pouvoir tondre plus facilement, le saindoux aidant à faire couler les forces.

     
Ensimer
  T. v. C'est humecter avec les mains, d'huile ou de graisse une pièce de drap ou autre étoffe, pour la pouvoir tondre de plus près & avec plus de facilité. Il est défendu aux Tondeurs d'user de cette manoeuvre. Il leur est seulement permis d'adoucir avec de l'huile d'olive le tranchant des Forces dont ils se servent pour leurs apprêts. Les Tondeurs se servent quelquefois pour ensimer d'une composition appellée Flambart ; cet ensimage leur est encore très-expressément défendu, parce que les étoffes ainsi engraissées perdent de leur qualité.
     
Ensouffroir
  T. n.m. Lieu bien fermé en manière d'étuve où l'on expose à la vapeur du soufre les soies, les étoffes de laine pour leur donner le blanc.
     
Entiercer
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est mettre une chose mobiliaire en main tierce.
     
Entrage
  T. n.m. Terme de coutumes. Ce mot veut dire entrée, commencement de jouissance. Dans quelques provinces celui auquel a été fait un bail, doit payer pour son entrage quelques deniers au bailleur.
     
Entrée
 

T. n.f. en terme de Marine, est l'embouchure d'une rivière, l'endroit auquel une rivière sort de son lit pour entrer dans une autre rivière, ou dans un lac, ou dans la mer. Le Havre d'entrée est en termes de Marine, celui dans lequel on peut entrer en tout temps, parce qu'il y a toujours de l'eau suffisamment pour porter les navires.

     
Entrecours
  T. n.m. Terme de Coutumes. Traité entre deux Seigneurs, en vertu duquel les sujets de chacun d'eux peuvent aller s'établir sur les terres de l'autre. Il y avoit autrefois entrecours entre les Comtes de Champagne & les Seigneurs de Bar.
     
Entrejou
  T. n.m. Ce mot se trouve dans quelques Coutumes, & signifie Espace pour donner cours à l'eau. On permet aux particuliers de faire des moulins sur les rivières non navigables, pourvû qu'il y ait sault & entrejou.
   
Entremets
  T. n.m. Plats de ragoût qu'on met sur la table entre les services & particulièrement entre le rôt & le fruit.
     
Entreposeur
  T. n.m. Celui qui est commis à la garde des marchandises entreposées. Les Entreposeurs du tabac dans les villes le distribuent en gros aux Débitans, dans les villes mêmes, & aux endroits de leur Election, où il y a des Bureaux particuliers établis. Entreposeur se trouve dans la Déclaration du Roi du 10 Octobre 1723. qui régle la maniére dont la Compagnie des Indes doit faire l'exploitation de la vente exclusive du café.
     
Entrepôt
 

T. n.m. Lieu de réserve & mitoyen où on fait magasin de quelques marchandises pour les venir reprendre au besoin. L'Ordonnance des Aides défend aux Marchands de vin d'avoir des entrepôts, des magasins ou étapes de vin en deçà de trois lieues de Paris. Les Marchands qui amènent des bestiaux de lieux éloignés sont obligés d'avoir des entrepôts, pour les laisser reposer & reprendre graisse.
On appelle aussi sur la mer entrepôts, des ports où on établit des magasins de marchandises destinées à transporter au loin.
On appelle aussi des villes d'entrepôt, celles où il y a d'ordinaire des Commissionnaires qui reçoivent des marchandises d'un lieu éloigné pour les envoyer en un autre. Lyon & Orleans, Paris & Rouen, sont des villes d'entrepôt. Batavia est l'entrepôt des Hollandois pour leur commerce de la Chine & de l'Europe.

   
Entreprise
  T. n.m. Résolution hardie de faire quelque chose. C'étoit une hardie entreprise que celle du bâtiment de Saint Pierre de Rome. La traduction de la Bible est une entreprise bien difficile.
Entreprise, se dit aussi au Palais des attentats que font les Juges sur la jurisdiction les uns des autres, & sur l'autorité de leurs charges. Il y a tous les jours des procès en règlement pour les entreprises des Juges les uns sur les autres.
Entreprise, se dit encore en fait de Police, quand des compagnons d'un métier font des ouvrages qu'il n'appartient qu'aux Maîtres de faire ; ou quand des Maîtres d'un métier en font qui appartiennent à un autre métier. Il y a tous les jours à la Police des affaires pour les entreprises des Artisans.
Entreprise, en termes de Guerre, se dit d'un dessein qu'on forme, du devoir où on se met de surprendre, de conquérir une place, une Province, d'enlever un quartier, &c.
Entreprise, se dit aussi des desseins qu'on a sur la vie de quelqu'un. Les méchans font des entreprises sur la vie des gens de bien.
On dit en termes de Chasse, qu'un chien ou qu'un oiseau est de grande entreprise ; pour dire, qu'il attaque hardiment le gibier. On disoit autrefois emprise pour entreprise, & emprendre pour entreprendre.
Entreprise, se dit fort aujourd'hui en matière de commerce, de finances, de traités, de contrats & d'achats, &c. Une grosse entreprise. Faire de grosses entreprises.
     
Entreval
  T. n.m. Terme de coutumes. Espace qui est entre deux maisons.
     
Envélioter
  T. v. Terme de faucheur. C'est mettre en véliotes. C'est à dire en petits tas. Envélioter le foin.
     
Enversin
  T. n.m. Petite étoffe de laine qui se fabrique à Châlons sur Marne.
     
Enviné
  T. adj. Il se dit des Marchands de vin, ou Cabaretiers qui sont fournis de bons vins. Ce Marchand est le mieux enviné de toute la ville. Quelques-uns disent aviné, mais enviné est plus propre en ce sens. On peut dire également enviné, ou aviné, en parlant d'un vaisseau imbû, & humecté de vin.
     
Epart
 

T. n.m. Espéce de jonc, dont les Marseillois font des paniers & des cabats, pour mettre & emballer plusieurs de leurs fruits secs, & diverses autres marchandises. Ce jonc croît en Espagne.

   
Epave
  T. n.f. Droit d'un Seigneur haut-Justicier, par lequel les choses égarées, qui se trouvent dans sa Seigneurie, & qui ne sont réclamées de personne, lui appartienent.
On appelle aussi épave, la chose non réclamée & perdue. On appelle cela en Normandie choses gayves. Epave s'est dit proprement des bêtes égarées, effrayées & errantes, qui ne sont réclamées de personne. On a dit aussi épave d'avettes, ou d'abeilles : ce qu'on a étendu à toute autre chose, même à ce que la mer a rejetté sur ses bords. On appelle épaves foncières, des fonds présumés vaquans, parce qu'on n'en connoît pas bien le propriétaire. En quelques Coutumes on a appellé épaves, les aubains. On le dit aussi des choses que la mer jette sur les côtes.
Il est aussi adjectif. Un cheval épave. Les bêtes épaves. Biens épaves.
Épave, se dit aussi des personnes, & signifie ceux qui sont nés si loin hors du Royaume, qu'on ne peut savoir le lieu où ils ont pris naissance.
     
Epeautre
 

T. n.f. Quelques-uns font ce mot masculin. On nomme épeautre dans quelques provinces du Royaume une espèce d'orge dont l'épi n'a que deux rangs de semences. L'épeautre est une plante qui est fort semblable au froment, mais qui a son tuyau plus mince, plus ferme & plus court. Son épi, qui fleurit environ la fête de S. Jean-Baptiste, est aplati : il n'est point barbu le plus souvent ; & quelquefois il l'est. Ses grains sont disposés seulement de deux côtés, deçà & delà : ils sont joints deux à deux, & enfermés dans leur base, d'où on ne peut les séparer que difficilement. Les Anciens en faisoient la fromentée, qui étoit une bouillie dont ils faisoient grand état. Les Allemands en font à présent du pain, qui n'est pas moins blanc que celui du froment ; mais il n'est pas si nourrissant, il est difficile à digérer, & n'a pas le goût & les qualités du pain ordinaire.

     
Eperonnier
  T. n.m. Artisan qui forge & qui vend des éperons & des mords de bride, &c.
     
Epice
 

T. n.m. Épices, s'est dit particulièrement autrefois du sucre, des dragées & des confitures qu'on donnoit en présent aux Juges, quand ils avoient fait gagner un procès, & cela par pure gratification. Depuis ce présent a été converti en taxe pécuniaire.
Ces sortes de présens qu'on faisoit aux Juges s'appelloient épices, parce qu'avant la découverte des Indes on confisoit les fruits, & on faisoit les dragées avec des épiceries, & non pas avec du sucre, qui étoit fort rare en ce temps-là. La libéralité volontaire des dragées & confitures, fut tournée en nécessité, & changée en argent. On en trouve le commencement dès l'an 1369. On demande encore le vin & les épices à la fin des repas qui se font dans les écoles de Théologie & de Médecine, de quelques Universités.
Épices, aujourd'hui se dit au Palais des salaires que les Juges se taxent en argent au bas des jugemens, pour leur peine d'avoir travaillé au rapport & à la visitation des procès par écrit. Au commencement il n'y avoit que les Juges pédanées à qui on donnoit des épices, parce qu'ils n'avoient point de gages, les épices n'entroient point en taxe. Celui qui gagne son procès paye les épices. On donne maintenant un exécutoire pour le remboursement des épices. On paye les épices en écus quarts de trois livres quatre sols.

     
Epicerie
  T. n.f. Est le corps des marchands épiciers qui est le secon des six corps de marchands de Paris. L'épicerie a 4 états différents qui sont les épiciers, les ciergiers, les apothicaires & les confiseurs.
     
Epicier
  T. n.m. Qui fait trafic d'épicerie, droguerie & grosserie. Les Apothicaires font partie du corps des Marchands Epiciers & Droguistes. Les Epiciers prennent pour leur Patron Saint Nicolas, à cause que la plupart de leurs marchandises viennent par eau, & que Saint Nicolas est le Patron de ceux qui trafiquent sur l'eau. Les Epiciers ont des Maîtres & Gardes, qui ont droit de visite & de réformation des poids, balances & mesures, sur tous les Marchands & métiers de la ville, fauxbourgs & banlieue de Paris, qui vendent leurs marchandises au poids, & ont eu de tout temps la garde de l'étalon des poids & mesures.
     
Epigraphe
  T. n.f. Inscription qu'on met sur les bâtimens pour en faire connaître l'usage ou pour marquer le temps, & le nom de ceux qui les ont fait construire.
     
     
Epinçoir
  T. n.m. Gros marteau court & pesant dont se servent les paveurs pour couper ou tailler le pavé de grès, soit sur la carrière lorsqu'il débitent ces sortes de pierres, soit lorsqu'ils mettent le pavé en place.
   
Epinette
  T. n.f. Instrument de musique qui tient le premier ou le second rang entre les instrumens harmonieux.L'épinette joue par le moyen d'un clavier composé de 49 touches, qui sont autant de morceaux de bois longs & plats arrangés selon l'ordre des tons & demi tons de musique, qui tandis qu'on les touche par un bout, font de l'autre élever un sautereau, lequel fait sonner les cordes. Les 30 premières cordes sont de laiton, les autres sont d'acier ou de fil de fer.
   
Epingles
 

T. n.fpl. Présent qu'on fait aux filles, ou aux femmes, lorsqu'elles ont rendu quelque service, ou qu'on achete quelque chose où elles ont part, pour leur tenir lieu de ce qu'on appelle entre les hommes pot de vin. On donne les épingles aux servantes de ceux chez qui on loge. Quand on achete quelque chose du mari, on stipule que la femme aura tant pour ses épingles. Le mot d'épingles en ce sens n'a point de singulier.

     
Epinglier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des épingles, ou la marchande qui les vend.
     
Eplaigneur
  T. n.m. Ouvrier qui avec les instrumens qu'on nomme croix, & qui sont montées sur des chardons, répare le drap ; c'est-à-dire, y fait venir le poil, en faisant aller ces croix depuis le haut jusqu'au bas du drap qui est étendu sur une perche. Il faut trois ans d'apprentissage pour être reçû Eplaigneur.
     
Epousailles
  T. n.fpl. Cérémonie qui se fait à l'église pour la célébration d'un mariage. On invite les parens & amis d'assister aux épousailles.
     
Epeautre
 

T. n.f. Quelques-uns font ce mot masculin. On nomme épeautre dans quelques provinces du Royaume une espèce d'orge dont l'épi n'a que deux rangs de semences. L'épeautre est une plante qui est fort semblable au froment, mais qui a son tuyau plus mince, plus ferme & plus court. Son épi, qui fleurit environ la fête de S. Jean-Baptiste, est aplati : il n'est point barbu le plus souvent ; & quelquefois il l'est. Ses grains sont disposés seulement de deux côtés, deçà & delà : ils sont joints deux à deux, & enfermés dans leur base, d'où on ne peut les séparer que difficilement. Les Anciens en faisoient la fromentée, qui étoit une bouillie dont ils faisoient grand état. Les Allemands en font à présent du pain, qui n'est pas moins blanc que celui du froment ; mais il n'est pas si nourrissant, il est difficile à digérer, & n'a pas le goût & les qualités du pain ordinaire.

     
Equipage
 

T.n m. en terme de Marine, est un mot collectif, qui comprend les soldats, matelots & mousses, ou garçons qui servent dans le vaisseau. Il n'a plus que pour quinze jours de vivres pour son équipage. L'équipage n'est pas la provision des choses qui servent à équiper le vaisseau. Il ne faut pas confondre l'équipage avec l'équipementLes mâts du vaisseau, ses voiles, ses cordages, & tout ce qui a rapport à ces trois choses, sont compris sous le nom d'agrès. Agréer un vaisseau, c'est le fournir, l'équiper de tout cela. Mais l'équipage du vaisseau sont les gens du vaisseau, tous ceux qui ont quelque emploi. La moitié, le quart de l'équipage, c'est la moitié, le quart des hommes qui sont nécessaires pour le service d'un vaisseau. Les Officiers ne sont point compris dans l'équipage, ce mot ne les désigne pas.

     
Equipage
 

T.n m. Il se dit en termes de Marine de la provision & de l'assortiment qui est nécessaire à la subsistance & à la sûreté d'un vaisseau qu'on met en mer.

   
Equipe
  T. n.f. Nombre de bateaux appartenant à un même voiturier. Une équipe de 12 bateaux. On dit aussi train.
     
Ergot
 

T. n.m. On appelle ainsi les grains de sègle qui deviennent, dans certaines années, longs, noirâtres & cornus. La farine de ce grain est blanchâtre, & très-pernicieuse. Lorsqu'il est arrivé que les épics du sègle étoient chargés de ce mauvais grain, & qu'on n'a pas été soigneux de le rejetter, on a vû régner à la campagne des maladies qu'on appelle Feu de S. Antoine.

     
Ermes
  T. Vieux terme de coutumes qui se dit des terres non labourées, ni cultivées qui sont vacantes, en friche & en désert. On les appelle aussi terres brehaines. Dans les coutumes de la Marche & du Bourbonnois on appelle terres hermes, des terres en friches.
     
Escait
  T. n.m. Mesure servant à l'arpentage, qui est en usage en divers endroits de la Généralité de Bourdeaux. Elle est plus ou moins grande, selon les lieux.
     
Escandillonage
  T. n.f. Terme de coutumes. Droit dû aux Seigneurs pour la visite, l'examen, et l'étalonage des mesures.
     
Escayolle
  T. n.f. Droit qui vient du Levant par la voie de Marseille. Elle est sujette au droit de vingts pour cent.
     
Escaude
  T. n.f. petite barque dont on se sert sur les marais & sur les petites rivières.
   
Escarpin
  T. n.m. Soulier à simple semelle, qui sert particulièrement pour la danse, & pour la propreté : chausson de cuir que l'on portoit autrefois dans des mulles, & qu'on porte encore dans des sabots. Comme l'escarpin est fort léger les Danseurs de corde s'en servent. On dit de jolis escarpins : chausser l'escarpin.
D'où le verbe escarpiner, courir vite & légèrement comme on fait quand on est chaussé avec des escarpins, avec une chaussure commode.
     
Escarts
  T. n. mpl. Dans quelques coutumes on appelle droits d'escarts, un droit qui est dû sur tous les biens meubles & à feux, quand ils passent des mains d'une personne bourgeoise à une autre qui ne l'est pas.
     
Esclavage
 

T. n.m. En termes de Négoce, est un droit qu'une Compagnie de Marchands Anglois a seule d'acheter & de vendre les marchandises à l'égard des étrangers ; ou un impôt qu'elle a établi sur toutes les marchandises qui entrent & sortent par mer en Angleterre. On ne le fait payer qu'aux François.

     
Escocher
  T. v. la pâte. Terme de boulangers, particulièrement en usage parmi ceux qui font le biscuit de mer. C'est battre la pâte du plat de la main afin de bien la joindre en une seule masse.
   
Escoffion
  T. n.m. Terme populaire qui se dit de la coëffure des femmes du peuple ou des paysannes, des femmes coëffées malproprement. Les harangères qui se querellent s'arrachent leur escoffion.
     
Escopette
  T. n.f. Arme à feu faite en forme de petite arquebuse qu'on porte en bandoulière. La cavalerie françoise s'en servoit sous le règle d'Henri IV & de Louis XIII. Elle portoit à ce qu'on dit, 500 pas.
     
Eshoupper
  T. v. Terme des Eaux & Forêts. Couper les houppes ou cimes des arbres. L'Ordonnace veut que l'on condamne à l'amende ceux qui auront eshouppé, ébranché & déshonoré les arbres.
     
Espade
  T. nm. Terme de cordier. Espéce de sabre de bois à deux tranchans qui sert à affiner le chanvre. L'ouvrier qui affine le chanvre avec un espade est un espadeur.
     
Espalier
 

T.n m. En termes de Marine, est le rameur qui tient le bout de la rame, qui donne le mouvement aux autres. L'Espalier est ordinairement un homme fort & robuste, parce qu'il a plus de peine que les autres, étant obligé à chaque mouvement de la rame de se lever de dessus son banc, & de se rasseoir.

     
Espinçoir
  T. n.m. C'est un gros marteau court & pesant qui est fendu en angle par les deux côtés comme un têtu, qui sert particulièrement à tailler du pavé.
     
Espallement
  T. n.m. Terme en usage parmi les commis des Aides qui signifie la même chose que Jaugeage. Il ne se dit guère que du mesurage qui se fait dans les brasseries. C'est l'étalonnage qui se fait des mesures en les conférant avec l'original & les matrices. On le fait en versant deux fois du grain de millet par la trémie dans la mesure matrice, qu'on met d'abord comble, & qu'on rase sans laisser grain sur bord, & quand la mesure qu'on apporte se trouve de la même moison de l'étalon, on la marque à la lettre courante de l'année. Les droits de bière se payent sur le pied de l'espalement des chaudières
     
Esquiers
  T. Terme de coutumes. L'endroit des clochers selon quelques coutumes & selon d'autres, l'endroit d'un clocher à l'autre.
     
Essanger
  T. v. Donner la première façon au linge qu'on met à la lescive pour le blanchir : le laver dans l'eau froide, & le décrasser dans la première eau. La lescive a trois façons, on l'essange le premier jour, on la lave le troisième. Pour essanger le linge, on le fait tremper dans l'eau, afin d'en ôter la plus grosse ordure, & particulièrement le sang, qui est ce qui a donné le nom à cette première façon.
     
Essarter
 

T. v. Défricher un terre, en arracher les bois, les racines, le taillis, ou le vieux plant qu'on y avoit mis, ou les ronces qui y sont venues faute de culture, pour la rendre disposée à y semer ou planter ce qu'on voudra. Il y a bien de vieilles souches sur cette terre, elle sera difficile à essarter. On appelloit autrefois essars, des brossailles ; d'où vient que plusieurs s'appellent des Essarts Dans les loix des Bourgnignons exartum facere in silva, c'est essarter un endroit d'une forêt.

     
Essogne
 

T. n.f. Terme de Coutumes. C'est un droit seigneurial qu'on paye en plusieurs lieux au Seigneur, lorsque quelqu'un de ses Ténanciers meurt sur sa terre : c'est d'ordinaire le double du cens annuel que doit l'héritage. On écrivoit autrefois essongne.

     
Estaféte
  T. n.f. Terme de poste. Nous avons emprunté ce mot des Espagnols qui appellent estaféta le courier ordinaire qui porte les lettres. Les Italiens disent stafetta.
   
Estaminet
  T. n.m. Espéce de cabaret à biére où l'on va boire & fumer à tant par tête. On boit & fume à discrétion dans les estaminets. En Flandres les plus gros Marchands vont à l'estaminet ; ils s'assemblent là pour parler de leur négoce & de leurs affaires. On appelle autrement ces sortes de lieux tabagies.
     
Estime
 

T.n f. Estime, se dit particulièrement, en termes de Marine, du jugement que fait un Pilote du chemin qu'il croit avoir fait, & du lieu où il croit être, ou du calcul que fait tous les jours le Pilote, du chemin qu'a fait le navire, afin de pointer sa carte, & de juger à peu-près du lieu où il est : ce qui se fait tant par la considération du vent & du sillage, que du nombre des voiles, & de la route qui a été tenue. La plus grande science du Pilote est de savoir faire une bonne estime. Le lendemain l'estime nous précéda un peu ; le jour suivant au contraire nous la précédâmes. Frézier. Nous trouvâmes un jour avoir fait 25 lieues, lorsque l'estime n'en donnoit que 16 ; ces erreurs venoient des courants. Id. L'estime est beaucoup facilitée par les Tables loxodromiques.

     
Estoc
 

En termes de Jurisprudence, se dit figurément de la liaison de parenté qui vient d'une commune souche. Chacun des parens paternels & maternels héritent des immeubles qui viennent de leur estoc, ou de leur côté & ligne. Cet homme n'avoit pas un sou de son estoc, tous ses biens sont des acquêts. Etre du même estoc, c'est être sorti du même tronc, être descendu du même chef, soit père, soit mère, aïeul ou aïeule, bisaïeul ou bisaïeule, &c.

     
Estocage
  T. n.m. Terme de coutumes. Droit de 4 deniers qui est dû au Seigneur en vente d'héritages.
   
Estorer
  T. v. On se sert de ce mot en Normandie pour dire se pourvoir, faire sa provision.
     
Estouble
  T. n.m. Chaume, ce qui reste du tuyau de blé sur la terre quand on a fait la moisson. Il y a quelques endroits où on dit éteule. En Bourgogne, on dit éteuble.
     
Estoublage
  T. n.m. Terme de coutumes. Droit qui se lève sur les blez ou esteules à Rouen.
   
Estrade
  T. n.f. Chemin public, ou de la campagne. On s'en sert en cette phrase militaire, Battre l'estrade, c'est-à-dire, Envoyer des Cavaliers aux nouvelles, à la découverte des ennemis.
Il vient de l'Italien strada, qui signifie rue, ou chemin, qui est dérivé du Latin strata, qui signifie rue pavée.
On dit proverbialement, Battre l'estrade, pour dire, aller en divers pays, en diverses provinces : le peuple se sert de cette expression en parlant des garçons de boutique qui vont travailler de ville en ville, avant que de s'établir.
Estrade, est aussi une élévation de plancher qui se fait dans une alcove, ou dans la moitié d'une chambre, avec des ais cloués sur des lambourdes, pour en faire un réduit distingué & plus paré, afin d'y recevoir les gens apparens, & que l'on considère.
   
Estrain
  T. n.m. Côte de la mer qui est plate & sablonneuse.
     
Estrapade
  T. n.m. Supplice militaire par lequel on lie les mains derrière le dos à un soldat, & on l'élève avec une corde au haut d'une longue pièce de bois, & puis on le laisse tomber jusques près de terre, en sorte que le poids de son corps lui fait disloquer les bras. On donne quelquefois jusqu'à trois estrapades, quelquefois même davantage.
Ce mot vient du vieux mot François estréper, qui signifioit autrefois, briser, extirper, éventrer.
     
Estraper
 

T. v. Scier le chaume qui reste après le sciage des blez. L'instrument dont on se sert pour cela se nomme estrapoire, qui est un petit faucillon emmanché d'un bâton d'environ deux pieds de long.

   
Estrapontin
 

T. n.m. Quelques-uns disent strapontin. Petit siége qu'on met au devant d'un carrosse coupé. Quand on mène des personnes que l'on considère, il faut leur donner le fond, & se tenir sur l'estrapontin.

     
Estrayer
 

T. v. Terme de Jurisprudence qui n'est plus en usage. Biens estrayers, sont biens étrangers dévolus au fisc. Dans la suite on a appellé de ce nom toutes sortes de biens confisqués, toute sorte de confiscation.

     
Estrelage
 

T. n.m. Terme de Gabelles. Sorte de droit qui s'est levé sur le sel. Il est defendu par l'Ordonnance sur les Gabelles de lever aucun droit de péage & estrelage en essence sur le sel.

     
Estuc
  T. n.m. C'est un certain droit que les voleurs payent à un autre fripon qui les protége & leur rend service dans les occasions, tantôt en leur procurant des entrées dans de certains lieux, & tantôt en favorisant leur évasion lorsqu'on les prend sur le fait.
     
Etaim
  T. n.m. Laine cardée, & propre à filer. On fait de grands filets d'étaim pour faire des étoffes, des tapisseries, des bas, &c. Et on appelle particulièrement étaim, les filets de laine étendus de long pour faire l'étoffe, par opposition à trame, qui sont les filets qui les traversent.

Etaim n'est pas, ainsi qu'on le dit dans le Dictionnaire, de la laine cardée propre à filer. C'est le plus fin de la laine, qui n'est appellé étaim, que quand il est tiré de la laine. L'Ouvrier qui carde la laine, s'appelle simplement Cardeur, & celui qui en tire le plus fin, s'appelle Tireur d'étaim. On se contente de faire chauffer la laine, après quoi on la brise avec deux grands peignes, dont les dents appellées pics, sont longues d'environ dix pouces, un peu recourbées par l'extrémité. Quand la laine se trouve bien brisée, le Tireur fait suivre à la main le fin de la laine, & alors c'est de l'étaim. Etaim à filer, étaim filé, bas d'étaim.
Si l'étaim n'étoit que de la laine cardée propre à filer, bas d'étaim & bas de laine seroient absolument la même chose. La différence cependant est grande. Des bas d'étaim sont des bas faits du fin de la laine, & des bas de laine sont des bas faits de simple laine cardée, dont communément on n'a pas tiré le fin.

     
Etablage
 

T. n.m. Le louage d'une étable. On dit proverbialement d'une chose qu'on veut bien mépriser, qu'elle ne vaut pas l'établage.
Établage, est aussi un droit que les Seigneurs levent en quelques lieux pour permettre aux Marchands d'exposer leurs marchandises en vente. On l'appelle en d'autres lieux plassage, hallage & étalage.

     
Etalage
  T. n.m. Droit dû pour la place où on étale. Les marchands dans les foires payent l'étalage.
     
Etaleur
  T. n.m. Pauvre libraire qui étale des livres sur les bords du Pont-Neuf. On trouve quelquefois d'assez bons livres chez les étaleurs.
     
Etalier
  T. adj. Qui ne se dit que des Compagnons bouchers qui vendent en détail & qui étalent en public les chairs de la boucherie. Il faut être étalier-boucher avant que d'être maître.
     
Etalier
  T. n.m. Les normands appellent étaliers, certaines fascines qui ferment les terres afin que les chevaux n'y puissent pas entrer.
     
Etant
 

T. Terme des Eaux & Forêts, qui se dit du bois qui est en vie, debout, sur pied & sur racine. Il y a dans ce bois tant d'arbres en bois mort, & tant en étant. On disoit autrefois, qu'un homme étoit en son étant, pour dire, debout, comme on dit encore, en son séant, pour dire, qu'il est assis. L'Ordonnance défend de faire des ventes d'arbres en étant avec les chablis.

     
Etamage
  T. n.m. L'action d'étamer. Il y a un arrêt du Conseil du Roi du 17 Septembre 1743. qui défend aux Chauderonniers d'employer du plomb dans l'étamage de la vaisselle de cuivre, sous peine de confiscation des piéces de chauderonnerie dans l'étamage desquelles il y aura du plomb, & de 500 livres d'amende.
     
Etamer
 

T. v. Enduire avec de l'étaim fondu, ou en menues feuilles. On étame les marmites de cuivre, afin qu'elles ne prennent point le goût de l'airain. On étame, on blanchit les serrures, le fer blanc, les mords & les éperons. On étame les glaces de miroirs. L'étameur est celui qui étame.

     
Etamine
 

T. n.m. Petite étoffe fort mince, travaillée quarrément comme la toile. Etamine de laine, étamine de soie ; étamine du Lude buratée. Les étamines de laine se font avec de la laine sèche dégraissée avec du savon noir auparavant que d'être filée. Il y a aussi une espèce d'étamine, qu'on appelle voile, qui est toute de soie crue, telle qu'elle vient du cocon.

Étamine, se dit aussi d'un morceau d'étoffe clair, dont les Apothicaires & autres se servent pour passer ou filtrer leurs médecines ou autres liqueurs. Quelques gens propres portent aussi une étamine dans leur poche pour nettoyer leurs habits au besoin.

     
Etaminier
  T. n.m. Celui qui fabrique ou qui vend des étamines à Reims.
     
Etamper
  T. v. Terme de Maréchal. Percer un fer de cheval. On dit étamper maigre, quand on fait les trous bien près du bord du fer ; & étamper gras, quand on perce le fer un peu plus en dedans. Et on dit que le Maréchal encloue les chevaux sur l'enclume, quand les clous sont mal étampés, soit gras, soit maigre, car il est difficile, en brochant les clous, de ne pas enclouer le cheval.
     
Etamure
  T. n.f. Terme de chauderonnier. C'est l'étaim dont les chauderonniers se servent pour étamer. C'est aussi l'action d'étamer.
     
Etape
  T. n.f. Étape, se dit aussi d'une ville de commerce. Le port de Redon en Bretagne est l'étape des vins pour Rennes. Calais étoit l'étape des laines & draps d'Angleterre, qui a été transferée à Bruges. Gand est l'étape des blez qui sont amenés en France. Arras étoit autrefois l'étape des vins de France, &c.
   
Etape
 

T. n.m. Place publique où les Marchands sont obligés d'apporter leurs marchandises pour être achetées par le peuple. A Paris l'étape est à la Grève devant l'Hôtel-de-ville. Les Marchands de vin de dehors sont tenus de faire venir leurs vins sur l'étape ; & les Taverniers qui vendent à hui coupés & pots renversés, sont tenus d'y en faire venir un tiers par l'Ordonnance des Aides.
Étape, en termes de Guerre, est une fourniture & distribution de vivres & de fourrage à des troupes qui sont en marche. L'étape a été établie pour empêcher que les soldats ne foulent le paysan qui les loge. L'étape se fournit pour tant de places & de rations pour chaque compagnie. Une partie de la taille étoit ci-devant imposée sous le nom d'étape.

     
Etape
  T. n.m. Étape, en termes de Marine, signifie, Attache, carcan, pilori, & on le voit en cette signification dans l'Article XXVI. des Jugemens d'Oleron.
     
Etape
  T. n.m. En termes de Guerre, est une fourniture & distribution de vivres & de fourrage à des troupes qui sont en marche. L'étape a été établie pour empêcher que les soldats ne foulent le paysan qui les loge. L'étape se fournit pour tant de places & de rations pour chaque compagnie. Une partie de la taille étoit ci-devant imposée sous le nom d'étape.
C'est aussi le lieu où on distribue l'étape aux soldats. On dit, Brûler l'étape, pour dire, Ne s'y arrêter pas, passer plus loin.
     
Etapier
  T. n.m. Entrepreneur qui se charge, moyennant un certain prix, de fournir les étapes ou les vivres aux gens de guerre, qui passent dans une Province. Les Etapiers ne doivent point fournir aux soldats l'étape en argent, ils la doivent fournir aux Majors ou aux Sergens en espèces.
   
Etat civil
  Ensemble des actes de naissance, mariage et décès (N.M.D.) dont l'établissement fut laïcisé en 1792.
Avant cette date, les premiers registres d'état civil remontent à l'ordonnance de Villers-Cotterêts, en août 1539 qui prescrivaient la tenue d'un registre dans lesquel les curés inscriraient les enfants baptisés. Ce registre serait ensuite déposé au greffe du bailliage le plus proche. L'ordonnance de Blois en 1579, ajouta l'obligation d'inscrire les mariages et les décès, et en 1667 un nouveau texte imposa la tenue de ces registres en double exemplaire, l'un pour rester à la cure, l'autre pour le greffe.
     
Etau
 

T. n.m. Quelques-uns disent au singulier étal. Petite boutique, quelquefois fixe, quelquefois portative, où on travaille, où on étale, où on vend différentes sortes de marchandises, de la chair, du poisson, des fruits & autres menues denrées. On loue bien chèrement les étaux de Boucher. Il n'y a que le Roi qui accorde la permission de construire des étaux de Boucher. La Placerie de la halle a tant d'étaux à louer. On appelle aussi étaux, ces petites boutiques portatives qu'ont les Savetiers & les Ravaudeuses au coin des rues.

     
Etavillon
 

T. n.m. Terme de Gantier. Il signifie un morceau de cuir, coupé & disposé pour en former un gant. Doler les étavillons, c'est les parer & amincir avec le couteau à doler ; ce qui se fait avant que d'entailler les doigts

   
Eteignoir
  T. n.m. Petit morceau de fer blanc tourné en cône qu'on met au bout d'un bâton pour éteindre les cierges.
     
Eteinte de chandelle
  T. n.m. Terme de Coutumes. Cette expression se dit de certains baux qui s'appellent baux à éteinte de chandelle, parce que l'adjudication des héritages, & la conclusion du bail, se fait pendant qu'un fort petit bout de chandelle qu'on a allumé se consume. Les Fermes du Roi s'adjugent à éteinte de chandelle ; on dit aussi à chandelle éteinte ; & c'est de là qu'est venu à éteinte de chandelle. On a fait un nom substantif du participe éteinte.
     
Etendard
 

Parmi les Tailleurs on nomme étendard, ou bannière, une pièce d'étoffe qui reste d'un habit que l'on a fait, & qu'ordinairement les Tailleurs ne rendent pas, & l'on dit que le Tailleur a levé l'étendard pour lui.

     
Etendard
 

T.nm. c'est le pavillon d'une galère. L'étendard Réal, c'est le pavillon de la Réale, ou de la principale galère. On disoit autrefois stendard.

     
Etendard
 

T. n.m. Enseigne qu'on porte à la guerre, qui sert de signal pour réunir ensemble les troupes d'un même corps. Les gens de guerre au premier coup de tambour se doivent ranger sous l'étendard. La plus grande marque de victoire, c'est quand on prend les étendards des ennemis, quand un Prince arbore l'étendard sur les remparts d'une ville. L'armée étoit rangée en bon ordre, on voyoit voler ses étendards de tous côtés. L'étendard des Rois de France n'a pas toujours été le même. Les Rois de la première race se servoient de la Chappe, ou du Manteau de Saint Martin. Ceux de la troisième prirent la Bannière de Saint Denys, à laquelle on donnoit le nom d'Oriflamme, parce qu'apparemment elle étoit semée en fleurs d'or. Dans la suite cet usage a cessé.

     
Etendoir
  T. n.m. Terme de papetier. On appelle ainsi l'endroit où l'on étend sur des cordes les feuilles de papier nouvellement faites pour les faire sécher.
   

Eteuf

  T. n.m. Balle du jeu de longue paume fort petite, fort dure, remplie de son, & couverte ordinairement de cuir. Celui qui fait les éteufs ou balles à jouer à la paume est un éteuffier.
     
Etier
  T. n.m. Terme de Gabelles. C'est le canal ou conduit qui sert à recevoir l'eau de la mer dans les marais salans. Les Ordonnances sur le fait des Gabelles ont fait plusieurs règlemens touchant les étiers des marais salans.
     
Etole
 

T. n.fm. Ornement sacerdotal que les Curés mettent par-dessus leurs surplis pour marque de la supériorité dans leur Eglise. Les Prêtres en portent aussi sur leur aube pour célébrer la Messe, & alors elle est croisée sur leur estomac. Les Diacres la portent en écharpe sur leur épaule gauche. C'est une grande bande d'étoffe chargée de trois croix, qui pend depuis le cou jusqu'aux pieds. On met le bout de l'étole sur la tête, quand on dit un Evangile pour quelque personne. Les Evêques ont prétendu que les Curés ne devoient point paroître devant eux avec l'étole.

     
Etou
  T. n.m. Les bouchers nomment de la sorte une espéce de table à claire-voie, sur laquelle ils attachent les moutons pour les tuer & pour les habiller.
     
Etouble
  T. n.m. Chaume. Ce qui reste de blé sur la terre après que l'on a fait la moisson. Il y a quelques endroits où l'on dit éteule.
     
Etoupe
  T. n.f. La bourre du chanvre, de la filasse, du lin. On fait des bouchons de bouteille avec de l'étoupe. On mêle l'étoupe avec du goudron pour calfater les vaisseaux.
On appelle aussi étoupe, les toiles qui sont faites avec des étoupes de chanvre ou de lin.
     
Etouperie
  T. n.m. Le tarif de la douane de Lyon nomme étouperies étrangères, les toiles d'étoupe qui se fabriquent hors du royaume.
     
Etrape
  T. n.m. Petit instrument de fer qui sert à couper & scier le chaume qu'on appelle autrement faucillon. On dit aussi étraper le chaume pour dire le scier.
     
Etrille
  T. n.f. Espéce de peigne de fer qui a plusieurs rangs de dents en forme de scie avec quoi on panse les chevaux, on les gratte, on les décrasse. Etre logé à l'étrille veut dire en hôtellerie, une hôtellerie où l'on rançonne, où on fait payer trop cher.
     
Etrousser
  T. v. Adjuger en justice. Il s'est fait étrousser cette maison, ce loyer, ces fruits à prix raisonnable.
   
Etudiole
  T. n.m. C'est un petit buffet posé sur une table qui a plusieurs tiroirs & qui est commode aux gens d'étude pour y serrer leurs papiers, ou mémoires.
     
Etuviste
  T. n.m. Baigneur qui tient des bains & étuves. Les perruquiers ont des lettres de baigneurs & étuvistes, quoiqu'on les appelle simplement baigneurs.
   
Europe
 

T. n.f. Terme de Géographie. Nom propre de l'une des parties du monde. Les limites de l'Europe ont toujours été les mêmes du côté du Septentrion, du Couchant & du Midi. Voici les bornes que l'on donne aujourd'hui à cette partie du monde. Elle est baignée au nord par l'Océan septentrional, au couchant par l'occidental, au midi par la mer Méditerranée, qui la sépare de l'Afrique. Elle est séparée de l'Asie au levant par l'Archipel, le détroit de Gallipoli, la mer de Marmara, le détroit de Constantinople, la mer Noire, le détroit de Caffa, la mer de Zabache, la rivière du Don jusqu'à sa courbure la plus orientale, où est la ville de Taya, d'où cette borne passe au Volga, qu'elle remonte tant que ce fleuve coule du nord au sud, de là elle va à l'Oby qu'elle suit jusqu'à son embouchure dans l'Océan Scythique & Septentrional.

Dps
   
Evaltonner (s')
  T. v. Prendre des airs, des manières trop libres. Jeune homme, vous vous évaltonnez.
     
Evantailliste
  T. n.m. C'est un peintre qui ne peint que des éventails, un marchand qui les vend.
     
Évêché
  T. n.m. Diocèse, petite contrée qui est soumise à la jurisdiction spirituelle d'un Prelat, d'un Evêque. Il y a cent onze Evêchés en France, en comptant celui de Béthléem, & outre cela Kébec en Canada. Ces Evêchés sont érigés dans les villes suivantes, Agde, Agen, Aire, Alet, Alais, Amiens, Angers, Angoulême, Apt, Arras, Auxerre, Avranche, Autun, Bayeux, Bayonne, Bazas, Beauvais, Bellai, Bethléem, Beziers, Blois, Boulogne, Saint Brieux, Cahors, Carcassonne, Castres, Cisteron, Châlons sur Marne, Châlon sur Saône, Chartres, Clermont, Cominges, Condom, Cornouaille, ou Quimper-Corentin, Conserans, Coutance, Dax, Die, Digne, Dol, Evreux, Saint Flour, Fréjus, Gap, Glandève, Grace, Grenoble, Leitoure, Langres, Laon, Lavaur, Leon, Lescar, Limoge, Lisieux, Lodève, Lombez, Luçon, Mâcon, Saint Malo, Mende, Le Mans, Marseille, Meaux, Mets, Mirepoix, Montauban, Montpelier, Nantes, Nevers, Nîmes, Noyon, Oleron, Saint Omer, Orange, Orléans, Pamiers, Saint Papoul, Saint Paul-trois Châteaux, Perigueux, Perpignan, Poitiers, Saint Pol de Leon, Saint Pons de Tomiers, Le Puy, Rennes, Rieux, Riez, La Rochelle, Rodez, Saintes, Scez, Sarlat, Senez, Senlis, Soissons, Strasbourg, Tarbes, Toul, Toulon, Tréguier, Troyes, Tulles, Vabres, Valence, Vannes, Vence, Verdun, Viviers, Usez.
   
Eventoir
  T. n.m. Gros éventail d'osier dont on se sert pour éventer les charbons quand on fait griller ou rôtir quelque chose.
     
Evitée
 

T. C'est la largeur que doit avoir une rivière, ou un canal, pour le libre passage des vaisseaux. Cette rivière en son embouchure n'est navigable que pour des bateaux, parce qu'elle n'a pas assez d'évitée pour les grands bâtimens.

     
Evocation
  T. n.f. Récusation d'un tribunal, pour faire renvoyer le jugement d'un procès dans un autre Parlement, ou une autre Jurisdiction. On fait des évocations d'un Parlement à un autre, à cause des parentés & alliances. Au Parlement de Paris il faut dix parens au troisième degré : & huit seulement si l'une des parties est membre du Parlement. A l'égard des Parlemens de Toulouse, Bourdeaux & Rouen, il en faut six ; & cinq si l'une des parties est du Corps du Parlement. Pour les autres Parlemens il en faut quatre, & trois seulement si l'une des parties est du Parlement. L'évocation se fait aussi d'une Chambre à l'autre dans un même Parlement, lorsque l'une des parties est Président, ou Conseiller dans la Chambre où le procès est pendant. On le peut encore, lorsque l'une des parties a son père, ou son fils, ou son gendre, ou son beau-frère, ou son oncle, ou son neveu, ou son cousin germain dans une Chambre. Alors on peut demander le renvoi dans une autre Chambre.
     
Evolage
  T. n.m. Dans quelques provinces ce mot se dit pour un étang plein d'eau & empoissonné
     
Exéat
  T. n.m. Terme de la Discipline Ecclésiastique, qui est purement Latin, & qui se dit de la permission que donne un Evêque à un Prêtre pour sortir de son Diocèse ; un Abbé à un Religieux, pour sortir de son Monastère : ce qu'on appelle autrement une obédience. Ce terme s'emploie aussi dans les Colléges de Paris, quand on donne à un écolier la liberté de sortir. Son Précepteur lui a donné un exéat.
     
Exiguer
  T. v. Terme de coutumes qui signifie faire le partage des bêtes baillées à moitié, ou à chepteil
   
Exogamie
  Mariages conclus à l'extérieur du groupe d'appartenance
   
Expédition
 

T. n.f. Lettres & actes qu'on délivre en Justice, soit en original, ou en copie. Ce Secrétaire m'a rendu toutes mes expéditions, m'a fait tant payer pour le sceau & l'expédition de mes lettres. Je ne veux point ce contrat en forme, je n'en veux qu'une simple expédition en papier. Synonyme de grosse.

   
Exploitation agricole
 

En fonction de sa taille, l'exploitation agricole ne revêtait pas toujours la même signification. Le chemin était long entre l'exploitation partielle, souvent complément de revenu pour un artisan rural ou un journalier, et le gros laboureur des exploitations d'openfield du nord de la France. Entre les deux, une multitude de cas se présentaient
* petites exploitations (souvent de moins de 1 ha) sans attelage,
* exploitations familiales de moins de 20 ha qui formaient une catégorie intermédiaire et où l'on retrouvait la plupart des laboureurs (elles disposaient d'outils de production mais recouraient peu à la main d'oeuvre étrangère, "borderie" de l'ouest et du centre, "closerie" angevine, "locature" berrichonne... domaines pyrénéens exploités en faire valoir direct comme la "ousta" du Gévaudan, ou la "casa" du Capcir en faisaient partie,
* grandes exploitations qui recouraient à du personnel salarié et qui étaient fortement impliquées dans l'économie régionale mobilisant un capital important et diversifié. ("métairies" de l'ouest et du centre, "cense" du nord, "ferme céréalière" de l'Ile de France, "domaine" du Languedoc, de Lorraine ou de Bourgogne.
*Dans le centre, ce sont des communautés familiales parfois appelées frérêches qui tenaient les exploitations importantes du Bourbonnais, Nivernais et Auvergne.