Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Caables
 

Terme de Jurisprudence. Ce mot dans les Ordonnances des Forêts veut dire, bois versés & abattus par les vents.

     
Cabal
  T. n.m. et cabau. Terme de Coutumes. On appelle cabal les marchandises qu'on prend de quelqu'un à moitié, au tiers, au quart de profit. Cabal, en langage Toulousain, veut dire, le fond d'un Marchand.
   
Cabal, cabaux
  n.m. Mot du midi pour désigner toutes sortes de biens ou d'objets meubles par opposition aux biens immeubles. Le compoix cabaliste était un état des industries, meubles, bestiaux, deiers prêtés à intérêts et en Languedoc, s'opposait au compois terrien qui récapitulait les terres de la Province.
     
Cabaliste
  T. n.m. Terme de Commerce, qui est en usage à Toulouse, & dans toute la Province de Languedoc. C'est un Marchand qui ne fait pas le commerce sous son nom, mais qui est intéressé dans le négoce d'un Marchand en chef.
   
Cabaret
  T. n.m. Lieu où l'on vend du vin en détail. On confond aujourd'hui ce mot avec taverne. Néanmoins ils sont fort différens, en ce que le cabaret est le lieu où on donne seulement du vin à pot par un trou pratiqué dans un treillis de bois qui y sert d'enseigne, sans qu'il soit permis d'asseoir ni de mettre de nape. On l'appelle pour cela pot renversé, parce que l'hôte est obligé de renverser le pot si-tôt qu'il a vendu le vin. Au lieu qu'à la taverne on vend le vin par assiette & on y apprête à manger. Il faut fuir ces débauchés qui ne hantent que le cabaret. Le vin de cabaret est presque toujours frelaté, & fait mal à la tête.
   

Cabaret bourgeois

  Maisons dans lesquelles les bourgeois vendaient leur propre production vinicole. Ce vin, qui n'avait donc pas été taxé puisque non transporté, représentait un important manque à gagner pour les villes qui cherchaient à restreindre le droit. Lyon avait par exemple essayé d'interdire aux acheteurs d'entrer dans les maisons de ces bourgeois et la vente devait se faire à travers une ouverture pratiquée dans la porte.
   
Cabinet
  T. n.m. Le lieu le plus retiré dans le plus bel appartement des Palais, des grandes maisons. Un appartement royal consiste en sale, antichambre, chambre & cabinet avec une galerie à côté. Dans les maisons ordinaires, c'est aussi une pièce d'appartement & un lieu retiré où l'on étudie, où l'on se séquestre du reste du monde & où l'on serre ce qu'on a de plus précieux.
     
Cabotage
  T. n.m. Terme de marine. Première partie du pilotage. Le cabotage est la navigation de terre à terre, ou le long des côtes. C'est aussi la connoissance de la boussole, des côtes, des mouillages, des ancrages, des courans & marées, des profondeurs des bancs & autres dangers, & le pointage des cartes plattes.
     
Cabottière
  T. n.f. Bateau plat, long & étroit d'environ 3 pieds de profondeur avec un gouvernail très long fait en forme de rame. Cette sorte de bateau ne sert guère qu'au commerce qui se fait par la rivière d'Eure, qui vient du côté de Chartres, passe à Dreux, & se jette dans la Seine à un quart de lieue au dessus du Pont de l'Arche.
     
Cabron
  T. n.m. Peau de jeune chèvre
   
Cachou
  T. n.m. Petit grain qui se fait d'une composition de musc & d'ambre, qui sert à parfumer l'haleine. Sa base est une gomme qui se tire d'une décoction épaisse d'un certain arbre qui croît aux Indes. Cet arbre, que les Auteurs appellent kais, & qu'au Brésil on nomme caious, est de la grandeur d'un grenadier. Il a la feuille d'un verd clair de charnu. Sa fleur est blanche, & presque semblable à celle de l'oranger. Il porte un fruit de même nom qui est fort estimé, comme étant de bon goût & fort bon pour l'estomac. Il est fait comme une grosse pomme fort jaune & de bonne senteur, spongieux au dedans, & plein d'un suc douceâtre & astringent. On coupe le bois de cet arbre en petits morceaux que l'on fait bouillir ; & l'eau dans laquelle bout ce bois s'étant épaissie, forme une espèce de gomme qu'on fait sécher, & qu'on envoie en Europe, où on la met en petits grains, après y avoir mêlé du musc & de l'ambre.
   
Cadastre
  Registre public contenant la liste détaillée des propriétés et de leurs propriétaires en vue de leur imposition. Date de Napoléon 1er dans sa conception moderne car sous l'ancien régime les cadastres n'existaient qu'en certains endroits, souvent en pays de taille réelle (Provence, Languedoc, Dauphiné, Artois, Flandre, etc.) et étaient encore bien imparfaits.
   
Cadeau
  T. n.m. Grand trait de plume & fort hardi que font les maîtres écrivains pour orner leurs écritures, pour remplir les marges & le haut & le bas des pages. Les écoliers s'enhardissent la main à faire des cadeaux.
Cadeau se dit aussi des repas qu'on donne hors de chez soi & particulièrement à la campagne. Donner un grand cadeau. Le mari, dans les cadeauux qu'on donne à sa femme est toujours celui à qui il en coûte le plus.
   
Cadeler
  T. v. Faire des cadeaux. Nicot avoit dit sous cadeau que c'est une grande lettre capitale, tirée par Maîtrise de l'art des écrivains, à gros traits de plume, & que toute l'écriture est de tels cadeaux, on l'appelle écriture cadelée. Lettre cadelée.
     
Cadet
 

T. n.m. Cadet, en terme de Guerre, se dit d'un jeune homme qui se met volontaire dans les troupes sans prendre de paye, ni être mis sur le rôle, & à qui on ne peut refuser le congé. Il sert seulement pour apprendre le métier de la guerre, & se rendre capable de quelques emplois.

Cadet aux Gardes, est un jeune homme volontaire dans le Régiment des Gardes. Il n'y doit avoir que deux cadets dans chaque Compagnie, âgés au plus de dix-huit ans, par l'Ordonnance de 1670. En 1682. le Roi établit en son Royaume des Compagnies de jeunes gens, à qui l'on donna le nom de Cadets. Les enfans des Gentilshommes, ou de ceux qui vivoient noblement, y étoient instruits dans tous les exercices militaires, & lorsqu'on les trouvoit capables de commander, on les faisoit Sous-Lieutenans, Enseignes, ou Cornettes.Cet établissement s'est renouvellé sous le règne de Louis XV.
Mais on a depuis licencié par ordre du Roi la Compagnie des 600 Cadets, que S. M. entretenoit à Metz, dont la plûpart ont été faits Lientenans ou Sous-Lieutenans dans les Régimens de Milice.

   
Cadet
  T. n.m. Enfans d'une famille qui ont un aîné. A Paris chez les Bourgeois, les cadets ont autant que l'aîné en partage. Les aînés n'ont le préciput que pour les biens nobles. La Coutume de Caux en Normandie donne tout à l'aîné, & laisse une petite légitime aux cadets. Il n'est pas raisonnable de marier une cadette avant son aînée.
   
Cadette (branche)
  Quand le cadet meurt sans postérité, même à un age avancé, on appelle cadette, la branche issue de son frère puiné le plus proche
     
Cadette
  T. n.f. Pierre de taille pour paver. Cadetter étant paver avec des pierres de taille.
     
Cadis
  T. n.m. Sorte de petite étoffe de laine de bas prix.
     
Cadisé
  T. n.m. Espéce de droguet croisé & drapé dont il se fabrique plusieurs sortes en divers lieux du Poitou.
   
Caen
 

T. n.m. Nom d'une ville de Basse-Normandie, dont elle est capitale. Ce mot est monosyllabe, prononcez Can, . Caen est situé sur l'Orne, à trois lieues de la mer. Caen n'est pas une ville ancienne ; mais elle est grande, belle & bien peuplée. Caen n'a eu aucune réputation avant les premiers Ducs de Normandie ; mais dès lors il fut une ville importante ; & selon Guillaume Le Breton, qui a vécu vers le milieu du XIIIe siècle, Caen étoit alors une ville si peuplée & si bien bâtie, qu'elle pouvoit presque aller de pair avec Paris.
Caen a une Université. Elle fut fondée d'abord par Henri VI Roi d'Angleterre en 1431 confirmée par Eugene IV en 1437 & érigée en second lieu par Charles VII Roi de France en 1450 quand il eut chassé les Anglois de Normandie. Il y a aussi une Académie de Belles Lettres & de Physique commencée en 1652 par M. Brieux, continuée par M. de Segrais, & après sa mort érigée par lettres Patentes du Roi en Compagnie réglée l'an 1705. par les soins de M. Foucault, alors Intendant de Caen. Il y a aussi à Caen une Vicomté, un Bailliage, un Présidial, un Bureau des Finances, une Election, un Grenier à sel, une Amirauté & une Chambre des Monnoies.

Le nom ancien de Caen étoit Cathim. Il est ainsi nommé dans la Chartre de donation de Richard III. Duc de Normandie datée de l'an 1026.

   
Cafard
  T. n.m. Bigot, hypocrite. Il se dit particulièrement des gens qui font leurs affaires sous prétexte de Religion, en abusant de la simplicité & de la confiance des autres.
Ménage dérive ce mot de l'Arabe cafar, qui se dit par les Arabes proprement d'un homme qui de Chrétien s'est fait Turc, ou de Turc Chrétien. Cafara signifie en leur langue nier.
   

Café

  n.m. Introduit au 17e siècle, l'usage du café s'est très vite généralisé et de nombreux établissements obéissant aux mêmes règles que les cabarets ont vu le jour. Les autres boissons étant taxées, très vite le manque à gagner s'est fait sentir et un édit de 1692 a remédié à cet état de fait en instaurant une taxe de 4 livres sur la livre de café, taxe étendue au thé et au chocolat.
     
Caffa
  T. n.f. Toiles de coton qui se fabriquent aux Indes Orientales & qu'on achète au Bengale. L'aunage en est inégal. Ces toiles sont peintes de diverses couleurs & elles sont remarquables & curieuses par une grande variété de desseins.
   

Cahier de doléances

  Cahiers rédigés par les électeurs à l’occasion de la convocation d’états généraux et contenant leurs doléances et leurs voeux. Rédigés par ordre, il y avait les cahiers du tiers-état, du clergé et de la noblesse, mais aussi ceux des corporations qui rédigeaient les doléances propres à leur activité.
Les plus célèbres sont ceux de 1789 qui reflètent souvent de manière pittoresque les idées et désirs du peuple à la veille de la révolution.
   
Caissetin
  T. n.m. Petite caisse de sapin, plus longue que large, dans laquelle on envoie de Provence cette sorte de raisins en grappes, séchés au soleil, qu'on appelle raisins aux Jubis.
     
Calaison
  T. n.f. On nomme ainsi dans les ports de la province de Guienne, particulièrement à Bourdeaux, la profondeur d'un vaisseau depuis le premier pont jusqu'au fond de cale. Jauger la calaison, c'est-à-dire, en jauger la profondeur.
     
Calandre
  T. n.f. Terme de manufacture. Une machine propre pour presser les draps & les toiles & autres étoffes & pour les rendre polies, unies, & lissées. Calandrer signifie mettre une étoffe sous la calendre pour la presser. L'ouvrier qui conduit la calendre est le calendreur.
   
Calèche
  T. n.f. Petit carrosse coupé qui a d'ordinaire plusieurs ornemens. Il sert aux jeunes hommes qui veulent marcher en parade.
Manière de petit carosse fort propre & pour deux personnes seulement.
     
Caleçonnier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des caleçons. On le dit plus particulièrement de celui qui fait des caleçons de chamois. Les maîtres boursiers prennent cette qualité dans leurs statuts.
     
Calembour
  T. n.m. C'est une espéce de bois des Indes que l'on vend chez les droguistes en bûche & dont les ébénistes se servent dans leurs ouvrages de marqueterie. Il est verdâtre & d'une odeur si agréable, que les barbiers en mettent dans l'eau dont ils se servent pour faire la barbe. On en fait aussi des chapelets et d'autres ouvrages.
     
Calencar
  T. n.m. Toile peinte qui vient des indes & de Perse. C'est la plus estimée de toutes les indiennes.
     
Calendaire
  T. n.m. C'est le nom d'un registre que l'on conservoit dans les églises, où l'on inscrivoit le nom des bienfaicteurs & le jour de leur mort. On y enregistroit aussi la mort des abbés, prieurs & religieux. C'est la même chose que le nécrologe.
     
Callemandre
  T. n.f. Sorte d'étoffe de laine fort lustrée, en noir ou en diverses couleurs, dont on fait des robes de chambre, des jupons, ou autres habillemens communs.
   
Calligraphe
  T. n.m. Ecrivain, Copiste, qui mettoit autrefois au net ce qui avoit été écrit en notes par les Notaires. Ce qui revient à peu près à ce que nous exprimerions maintenant ainsi, Celui qui fait la grosse d'une minute. Autrefois on écrivoit la minute d'un Acte, le brouillon ou le premier exemplaire d'un ouvrage en notes ; c'est-à-dire, en abréviations, qui étoient une espèce de chifre ; Cela se faisoit pour écrire plus vîte & pouvoir suivre celui qui dictoit. Ceux qui écrivoient ainsi en notes s'appelloient en Latin Notaires, & en Grec Ecrivains en notes, & gens qui écrivent vîte. Mais parce que peu de gens connoissoient ces notes, ou ces abréviations, que d'ailleurs ces premiers exemplaires ne pouvoient être assez nets ni assez propres ; d'autres Ecrivains, qui avoient la main bonne, & qui écrivoient bien & proprement, les copioient pour ceux qui en avoient besoin, ou pour les vendre ; & ceux-ci s'appelloient Calligraphes.
     
Calot
  T. n.m. On nomme ainsi une masse de pierre que l'on tire brute des ardoisières pour la fendre & tailler en ardoises.
     
Calvanier
  T. n.m. Terme d'agriculture. C'est un homme de journée qu'on prend pendant la moisson pour tasser les gerbes dans la grange. Un bourgeois qui donne sa terre à moitié fruits est obligé de fournir des calvaniers à son métayer. Il est aussi appelé aoûteron ou aoûteur
   
Camargue
  T. n.f. La Camargue est un petit pays de France dans la Provence entre deux bras du Rhône.
     
Cambage
  T. n.m. Droit qui se lève sur la bière. C'est aussi le lieu où l'on fait la bière.
     
Cambiste
  T. n.m. Terme de banque & de négoce. qui se dit des gens qui fournissent des lettres de changes ou qui en acceptent.
   
Cambrésis
  T. n.m. Petit pays renfermé entre la Picardie, l'Artois & le Hainault. Il n'a qu'environ 7 lieues de long sur quatre ou cinq de large. Il prend son nom de Cambrai qui en est la capitale.
     
Camelot
  T. n.m. Etoffe faite ordinairement de poil de chèvre avec laine ou soie.
   
Camisole
  T. n.f. C'est la même chose qu'une chemisette. Petit vêtement qu'on met la nuit ou pendant le jour, entre la chemise & le pourpoint pour être plus chaudement vêtu. Elle ne va d'ordinaire que jusqu'à la ceinture.
     
Camoïard
  T. n.m. Espèce d'étoffe faite de poils de chèvre sauvages
     
Campagne
  T. n.m. En termes de Guerre, est le temps de chaque année où on peut tenir les troupes en corps d'armée. Les Allemands commencent leur campagne fort tard, & attendent la récolte. Les François la commencent quelquefois dès l'hiver. En ce sens on le dit aussi pour désigner une certaine année où on a fait quelque notable exploit de guerre. La campagne de Lille. La campagne de Cambrai. On a fait une heureuse campagne. On le dit aussi dans la Marine. Faire une campagne sur mer.
Campagne, signifie aussi les années qu'un Officier, ou qu'un soldat a servi. Cet Officier a quinze campagnes sur la tête ; c'est-à-dire, est dans le service depuis quinze ans
   
Campanaire
  T. n.m. Terme de fondeur de cloches qui n'est en usage que lorsqu'on parle de l'échelle campanaire ou campanalle, qui est une règle pour les dimensions des cloches, pour régler leur hauteur, diamètre, épaisseur & afin qu'elles aient un certain son.
     
Campanier
  T. n.m. Sonneur de cloches. A le prendre à la lettre, ce mot conviendrait mieux à celui qui fait ou qui vend les cloches qu'à celui qui les sonne.
     
Campanile
  T. n.m. Terme d'architecture. On appelle ainsi une tour d'Eglise.
     
Campe
  T. n.m. Sorte de droguet croisé et drapé qui se fabrique dans le Poitou.
   
Campos
  T. n.m. Terme de collège. Congé qu'on donne aux écoliers pour sortir, pour aller aux champs se divertir. On le dit aussi de ceux qui sont sujets & attachés à quelque travail. Les clercs n'ont campos que les Dimanches et fêtes.
     
Canabassète
  T. n.f. Etoffe dont il est fait mention dans le tarif de la douane de Lyon de 1632. Il y en a de deux sortes : les unes sans soie, les autres rayées de soie.
   
Canadien, enne
  T. n.m&f. adj. François établi ou né en Canada. Canadien n'est pas la même chose que Canadois. Nos François, qui sont en Canada, ou qui y ont été, distinguent fort ces deux mots. Un Canadien est un homme né en Canada, mais de parens François établis en Canada, ou qui y ont demeuré, & qui pendant leur séjour y est venu au monde : au lieu que Canadois est un Sauvage, un naturel de Canada.
     
Canche
  T. Terme de coutume. C'est ainsi qu'en quelques endroits on appelle un ban à vin, c'est-à-dire le droit de vendre du vin en quelque lieu à l'exclusion de toute autre personne.
   
Cande
  T. n.m. C'est en plusieurs endroits la même chose que confluent. Ainsi on appelle candé l'embouchure où la Vienne se joint à la Loire. On dit parfois condé ou coignac.
     
Candy
  T. n.m. Sorte de grand bateau qu'on voit en Normandie sur la Seine & qui a environ 27 toises entre chef et quille. On ne voit pas sur les rivères de France de plus grand bateau que le candy.
     
Canevassière
  T. n.f. C'est une des qualités ou titres que l'on donne aux marchandes lingères de Paris, par leurs statuts & lettres de maîtrise.
     
Cangette
  T. n.f. Sorte de petite serge qui se fabrique dans quelques endroits de la Basse-Normandie, particulièrement à Caen d'où cette étoffe a pris son nom.
     
Cannage
  T. n.m. Mesurage des étoffes, toiles, rubans, &c. qui se fait avec la mesure des longueurs qu'on appelle canne
     
Cannequin
  T. n.m. Toile de coton blanche. On l'apporte des Indes.
     
Canner
  T. v. Dans les lieux où la canne est en usage pour une mesure de longueurs, on dit canner dans toutes les mêmes significations, qu'auner dans les lieux où l'on se sert de l'aune.
   
Canole
 

T. n.f. Se dit à Limoges d'un petit pain qui se fait avec la plus pure farine & des jaunes d'oeufs.

   

Cantonnement

  Droit pour le propriétaire d'une forêt grevée de droits d'usage de s'en réserver une partie en toute propriété abandonnant le reste à la communauté. La seule contrainte était que cette dernière portion soit suffisante pour assurer la subsistance de la communauté.
     
Cantonner
  T. v. Terme de guerre, qui se dit des troupes distribuées dans plusieurs villages pour la commodité de leur subsistence, avant l'ouverture de la campagne, ou l'entrée en quartier d'hyver. Les troupes commencent à cantonner.
   

Capage

  T. n.m. Terme de coutume. Sorte de capitation municipale levée en Provence en des circonstances extraordinaires comme la réparation d'une église, d'une horloge... Ce mot est aussi en usage au même sens de capitation en plusieurs endroits du Dauphiné.
     
Capelan
  T. n.m. Pauvre Prêtre qui cherche l'occasion de desservir quelque Chapelle, d'aller dire la Messe pour quelqu'un. Cet homme se dit Abbé, & ce n'est qu'un pauvre Capelan. Les Espagnols se servent aussi du mot de Capelan, & c'est le nom général des Prêtres & des Ecclésiastiques. Les Languedociens & Provençaux appellent aussi généralement de ce nom tous les Ecclésiastiques séculiers
     
Caphar
  T. n.m. Droit que les Turcs font payer aux marchands chrétiens qui conduisent ou envoient des marchandises d'Alep à Jérusalem & autres lieux de la Syrie.
   

Capitainage

  T. n.m. Dans le pays de Forez est un droit qu'on appelle taille baptisée : c'est un droit porté par les terriers du Roi par dessus du cens. Pour la perception de ce droit, on fait des rolles.
     

Capitation

 

T. n.f. Imposition, droit qui se lève sur chaque personne, en considération de son travail, de son industrie, de sa charge, de son rang, &c. Les tailles s'imposent par capitation sur chaque personne. Les premières capitations en France s'appellerent fouages, & ne duroient qu'un an. Depuis on les appella tailles, lorsque sous Charles VII. elles furent rendues perpétuelles. En Dauphiné la capitation s'appelle capage.
On appelle encore capitation, une certaine taxe qu'on impose par tête dans les besoins de l'Etat. La capitation a été établie en France par une Déclaration du Roi du 18. Janvier 1695. La connoissance des affaires qui regardent la capitation est attribuée aux Intendans des Provinces, & à l'égard de la ville de Paris, aux Prévôt des Marchands & Echevins, à la charge de l'appel au Conseil du Roi.

     

Capitation (rôle de)

  En 1695, à l'occasion de l'instauration de la capitation, impôt qui concernait toutes les classes sociales, il a fallu pour les nobles non soumis à la taille établir la base de leur imposition. Cette tâche fut réalisée par un gentilhomme en collaboration avec l'intendant, mais celui-ci évitait au maximum d'y prendre part par crainte d'éventuelles rancunes. En tout état de cause la capitation de la noblesse fut toujours extrèmement modique, sans aucune commune mesure avec celle du taillable.
Ce rôle, parfois conservé, fournit aujourd'hui des informations essentielles concernant l'organisation et la hiérarchie de la société d'ancien régime.
Impôt sur le rang, les contribuables furent répartis en 22 classes selon leur profession et situation sociale chacune soumise à une taxe uniforme allant de 2000 l. pour la première (Dauphin, Princes de sang, ministres, fermiers généraux) à 20 sols pour la dernière (soldats, manoeuvres, journaliers).
* Classe I : regroupe la Cour et le gouvernement en ne concernant que 75 personnes : la famille royale, le chancelier, le contrôleur général des finances, les ministres et secrétaires d'état, les principaux officiers et les fermiers généraux.
* Classe II : Princes, ducs et maréchaux
* Classe III : Chevaliers du Saint Esprit et vice amiraux
* Classe IV : 30 conseillers d'état, lieutenant général de police, Prévôt des marchands de Paris
* Classe V : maîtres de requête, intendants de province
* Classe VI : premiers présidents des conseils supérieurs, présidents à mortier des parlements provinciaux, présidents de chambre du parlement de Paris, lieutenants généraux des armées du roi, lieutenant criminel du Châtelet
* Classe VII : gentilshommes titulaires d'un fief : marquis, comtes, vicomtes, barons, bourgeois de finance (payeurs de rentes, receveurs des amendes)
* Classe VIII : lieutenant général de la table de marbre du Palais, maréchaux de camp, premier commis des revenus casuels
* Classe IX : commis des greffiers du conseil
* Classe X : gentilshommes seigneurs de paroisses, brigadiers des armées, colonels, banquiers et agents de change
* Classe XI : négociants (commerce en gros)
* Classe XII : gros propriétaires fermiers
* Classe XIII : bourgeois des villes vivant de leurs rentes
* Classe XIV : propriétaires fermiers
* Classe XV : gentilshommes possédant fief et château, bourgeois des villes de second ordre vivant de leurs rentes
* Classe XVI : gros marchands tenant boutique, professeurs de droit
* Classe XVII : Professeurs des collèges de France, médecins de Paris, avocats au parlement
* Classe XVIII : gros vignerons
* Classe XIX : petits nobles de campagne (hobereaux) ou gentilshommes n'ayant ni fief ni château, bourgeois des petites villes vivant de leurs rentes
* Classe XX : laboureurs aisés
* Classe XXI : petits laboureurs & vignerons
* Classe XXII : journaliers, brassiers
On remarque que la noblesse a cessé d'être une marque de supériorité absolue. Dans cette classification, on la retrouve dans 7 classes différentes, de la première à la 15ème classe et la notion de pouvoir y joue un rôle prépondérant, reléguant les Princes après les ministres et secrétaires d'état, les gentilshommes titulaires d'un fief après les présidents de parlements,
     
Capitaux
  T. n.m. Terme de coutume. On appelle capitaux en quelques provinces ceux qui relèvent immédiatement du Chef ou du Roi.
     
Capitel
  T. n.m. On appelle ainsi le plus clair & le plus liquide d'une lessive composée de cendre, d'eau et de chaux vive. Le capitel entre dans la composition du savon tant blanc que noir.
     
Capitulaire
  T. adj. n.m. Acte qui se passe dans un chapitre, soit de chevaliers, soit de chanoines, soit de religieux. Il a été fait plusieurs délibérations & actes capitulaires pour régler la discipline de cette maison, de cet ordre.
     
Caplanier
  T. n.m. ou capalanier. On nomme ainsi sur les vaisseaux Bretons ceux qui vont à la pêche de la morue sèche & les matelots qui aident à cette pêche. Ils ont rang entre les décoleurs & les saleurs & ont le même pot de vin.
   
Capote
  T. n.f. C'est une mante que les femmes mettent par-dessus leurs habits quand elles sortent & qui les couvre depuis la tête jusqu'aux pieds. Il y a des capotes de camelot & il y en a de taffetas.
     
Caporal
  T. n.m. Terme de guerre. C'est un bas Officier dans une Compagnie d'Infanterie, qui commande une escouade. Il y a trois Caporaux en chaque Compagnie. Le Caporal pose & lève les sentinelles, reçoit le mot du guet, & fait observer la discipline dans le corps de garde. Ces Officiers sont qualifiés Hautes payes. Le Caporal de consigne est toûjours celui du plus ancien Régiment, ou de la plus ancienne compagnie. Il doit s'informer de celui de la garde descendante de ce qu'il y aura à faire dans le poste. Pendant le temps que chaque Caporal est en faction, on le nomme Caporal de pose. Celui de consigne a droit de choisir, & prend ordinairement la premiére pose. Quoi qu'il en soit, celui qui en sera chargé, doit prendre la consigne de celui qui aura fait la derniére pose. Le Caporal de consigne doit avoir soin d'envoyer chercher le bois ou la tourbe, la chandelle & les autres choses que l'on donne pour le corps de garde.
   
Capse
  T. n.f. Terme usité en Sorbonne ou en faculté de droit. C'est une petite boite de cuivre ou de fer blanc où les Docteurs mettent leurs suffrages afin de recevoir ou de refuser celui qui est examiné pour l'acte de tentative ou pour la licence.
     
Captation
  T. n.f. Il se dit au Palais des ruses & artifices dont quelqu'un s'est servi pour se faire établir dans un testament.
     
Captein
 

T. n.m. Terme de Coutumes. C'est la protection, la défense que le Seigneur accorde à ses vassaux. Captein est aussi le droit que les vassaux payent au Seigneur pour la protection qu'ils en reçoivent.

     
Captiverie
  T. n.f. On nomme ainsi dans le Commerce des Négres, qui se fait par les François au Sénégal, de grands lieux destinés à renfermer les captifs que l'on traite, & dans lesquels on les tient jusqu'à ce qu'ils soient en assez grand nombre pour être transportés aux vaisseaux, & envoyés aux Îles.
     
Capuce
  T. n.m. Morceau d'étoffe qui couvre la tête des Augustins déchaussés, & de la plupart des religieux de St François & qui d'ordinaire est fait en pointe.
     
Caque
  T. n.m. Petit baril qui tient le quart d'un muid où particulièrement l'on enferme du hareng. (mesure)
     
Caquer
  T. v. Terme de Marine, qui se dit du hareng auquel on arrache les entrailles ou breuilles, pour le mettre dans la caque. Le caqueur est le matelot qui caque le hareng.
   
Caquetoire
 

T. n.f. Petit fauteuil qui sert à se mettre auprès du feu, & où on caquete à son aise.

   
Caqueux
 

T. n.mpl. Il y a en Bretagne une certaine espèce de gens que le reste du peuple a toujours regardé avec une extrême aversion, prétendant que c'est un reste des Juifs, & qu'ils sont tous infectés de lèpre de père en fils. On les nomme Caqueux, & ils exercent ordinairement le métier de Cordier. Hevin, savant Jurisconsulte, a fait voir de nos jours, que cette aversion étoit mal fondée, & a obtenu un Arrêt de Parlement en leur faveur ; mais il est difficile d'ôter cette prévention de l'esprit de la plupart des Bretons. Il y a même plus de 250 ans que les Evêques dans la même prévention, ont ordonné que les Caqueux se tiendroient au bas des Eglises & leur ont défendu, sous peine de cent sols d'amende, de toucher aux vases de l'autel.

   
Caquerolle
 

T. n.m. Petit pot de cuivre à trois pieds, qui a une longue queue pour l'approcher du feu, & pour secouer les fricassées, ou autres mets qu'on fait cuire ordinairement. On dit aussi Casserolle.

   
Caquetoire
  T. n.f. Petit fauteuil qui sert à se mettre auprès du feu & où on caquete à son aise
     
Carabin
  T. n.m. On donne en quelques endroits ce nom au bled noir ou bled sarrasin. Les carabins n'ont pas réussi cette année. Le carabin est fort bon pour nourrir les volailles.
   
CARAN
  Centre d'Accueil et de Recherche des Archives Nationales de Paris.
     
Caraque
 

T. n.m. C'est le plus grand des vaisseaux qui se soient vus sur la mer. Les Portugais les appellent naos, & ce sont de grands vaisseaux ronds de combat, plus étroits par enhaut que par enbas, qui ont quelquefois sept ou huit planchers, & sur lesquels on peut loger quelquefois deux mille hommes.

     
Caravelle
 

T. n.f. Vaisseau rond équipé en forme de galère, ayant pouppe carrée. C'est un vaisseau qui n'a point de hune, mais le bois traversant le mât est seulement attaché près de son sommet. Les voiles sont faites en triangle ce qu'on appelle voiles latines ; & leur bout d'enbas n'est guère plus élevé que les autres fournitures du vaisseau. Ce sont les meilleurs voiliers qui soient sur la mer : ils sont ordinairement du port de six à sept vingts tonneaux. Les Portugais se servent de ces vaisseaux en guerre pour aller & venir en plus grande diligence : car ils les font tourner facilement, lèvent & serrent les voiles, & reçoivent le vent comme il leur plaît. Le premier qui s'en servit pour les Indes & l'Ethiopie fut Vasco de Gama.

     
Carbouillon
  T. n.m. Terme de finance. Est un droit des salines en Normandie qui est le quatrième du prix du sel blanc fabriqué dans les salines. Il en est fait mention dans l'ordonnance des gabelles.
   
Carcan
  T. n.m. Vieux mot, qui signifioit autrefois un collier, ou une chaîne de pierreries que les femmes portaient sur la gorge. Ce mot rentre dans l'usage depuis quelques années. Les femmes portent un carcan comme elles faisoient autrefois.
Carcan est maintenant un supplice qui note l'infamie & qu'on fait souffrir aux banqueroutiers ou à d'autres malfaiteurs en les attachant par le cou avec un collier de fer à un poteau dans une place publique afin qu'ils soient exposés à la risée publique.
     
Cardeur
  T. n.m&f. Ouvrier qui carde la laine, le coton ou autres choses semblables. Le cardier étant celui qui fait & vend des cardes pour carder.
     
Cardinal
  T. n.m. Prince de l'église, qui a voix active & passive dans le conclave lors de l'élection des Papes. Les cardinaux composent le Conseil & le Sénat du Pape. La dignité du cardinal est le cardinalat.
     
Carême
  T. n.m. Temps de pénitence où l'on jeune 40 jours pour se préparer à célébrer la fête de Pâques.
On appelle provisions de carême, viandes de carême, les alimens dont on se sert le plus ordinairement en carême comme harengs, morue, pois, fèves, prunaux, &c.
     
Cargaison
 

T. n.f. Terme de Marine. C'est la charge d'un vaisseau, & le temps propre pour charger les navires. C'est aussi la facture des marchandises chargées dans le vaisseau. La cargaison de ce vaisseau est de telle & telle marchandise. Ce mois-ci est le temps de cargaison des vins, des morues. Cargaison se prend encore pour l'action de charger. Pendant toute cette cargaison il a toujours été sur notre bord.

     
Carlette
  T. n.f. C'est une des sortes d'ardoises qui se taillent sur les ardoisières d'Anjou & du pays du Maine
   
Carnacière
  T. n.f. Petit sac de toile ou de filet que les chasseurs portent à leur ceinture pour mettre le gibier.
     
Carnalage
  T. n.m. Terme de coutumes. Droit qui est dû en chair à un Seigneur par les bouchers de sa Seigneurie, comme de prendre toutes les langues de boeufs que l'on tue.
     
Carpot
  T. n.m. Terme de coutumes. Nom d'un impôt qui se levoit autrefois sur le vin. C'est aussi la part de vendange du propriétaire d'une vigne qui en partage les fruits avec son vigneron.
M. n.m. On appelle ainsi en Bourbonnois un droit qu'on lève sur le vin.
CSP. n.m. Le quart de la vendange. Espèce de champart réservé par le propriétaire des vignes.
     
Carras
  T. n.mpl. On nomme ainsi en Languedoc les bois de sapin qui sont débités comme nos bois carrés.
     
Carrée fine, carrée forte
  T. Ce sont deux espéces d'ardoises qui se taillent dans les ardoisières d'Anjou.
     
Carréger
  T. v. C'est sur la Méditerranée ce que Louvier ou Louvoyer signifie sur l'océan, c'est-à-dire prendre & courir plusieurs bordées en voguant tantôt à droite tantôt à gauche. On est obligé de carréger quand on a le vent contraire.
     
Carrier
  T. n.m. Homme de journée qui tire & qui coupe la pierre des carrières. On le dit aussi des marchands de pierre.
     
Carrière
  T. n.f. En termes de coutume, chemin large de 8 pieds où l'on peut mener charrette l'une après l'autre & bétail en cordel & non autrement.
   
Carronnière
  Fabrique de "carrons" : briques et dalles en terre cuite que l'on rencontre en Bresse
   
Carrosse
  T. n.m. Voiture commode pour aller par la ville & par la campagne. Les carrosses de louage sont de deux sortes. Les Carrosses de remise & les Carrosses de places, appellés communément Fiacres. Ces derniers à Paris ne sont pas si propres que les carrosses de remise. On les appelle carrosses de places, parce qu'on les trouve sur les places publiques à Paris, où ils attendent qu'on les loue, & les autres carrosses de remise, parce qu'ils ne sont point sur les places. Pour le nom de Fiacre, il vient du nom de celui qui a établi ces carrosses, & les a le premier fournis au public à Paris : il se nommoit Fiacre.
   
Carrousel
  T. n.m. Course de chariots & de chevaux : fête magnifique que font des Princes ou des grands Seigneurs pour quelque réjouissance publique, comme aux mariages, aux entrées des Rois.
   
Cartouche
  T. n.m. C'est le nom d'un fameux voleur qui fut exécuté en 1721. De-là est venu que pour dire qu'un homme est un scélérat, on dit par un proverbe populaire que c'est un vrai Cartouche.
   

Cartulaire

  * Recueil de chartes contenant la transcription des archives d'un établissement religieux, d'une ville ou d'une famille établi pour d'éviter de manipuler les originaux.
* Recueil de titres relatifs aux droits temporels d'un monastère, d'une église (ex : cartulaire de l'abbaye de Saint-Amant de Boixe de l'évêque Guillaume de Blaye) Voir chartrier
     
Cassaille
  T. n.m. Terme de labourage, qui se dit de la levée des guerets, quand il faut casser & ouvrir la terre pour lui donner son premier labour, sa première façon. La cassaille se fait entre Pâques et la St Jean.
   
Catalogue
  Inventaire qui s'applique à des documents de même nature ou se rapportant à un même objet appartenant à un ou plusieurs fonds
   
Catel, cateux
  T. n.m. Biens qui en Flandre, aux Pays-Bas et en Picardie n'étaient ni meubles ni immeubles. Il y avait des cateux dits verts, tels que grains, fourrages, bois... et des cateux dits secs comme les moulins, granges....
Le droit de meilleur catel était un droit seigneurial qui permettait au Seigneur de choisir le meilleur meuble ou catel de la succession de ses sujets.
   
Catherinette
  T. n.f. On donne ce nom dans quelques collèges de Paris à des thèses que l'on fait soutenir vers la fête de Sainte Catherine, patrone des écoliers & surtout des philosophes.
     
Caserne
  T. n.m. Chambre bâtie sur le rempart des villes de guerre pour loger les soldats de la garnison. On y loge généralement 6 soldats, qui montent la garde alternativement. Le Roi a fait bâtir dans ses villes de guerre des casernes magnifiques qui sont de grands hôtels pour loger les garnisons. Loger dans des casernes s'appelle caserner.
     

Casernement

  T. n.m. Sous l'ancien régime les troupes stationnaient chez l'habitant et le logement de gens de guerre était considéré dans certaines régions comme une cause de la misère des populations contraintes d'héberger et nourrir ces hommes.
Dans d'autres, frontalières, particulièrement touchées par le phénomène de guerre comme le Dauphiné, le Languedoc la Provence, et surtout la Flandre les premiers casernements apparurent très tôt car loger des troupes aussi nombreuses chez la population aurait rendu la situation intenable.
     
Castramétation
  T. n.m. Art de bien placer un camp, une armée. Un maréchal de camp doit bien savoir la castramétation.
     
Cartaux
  T. n.pl. Sur mer, on appelle cartaux les cartes marines. En mer, le volume des cartes marines s'appelle un carton
     
Cartayer
  T. v. Terme de cocher & de charretier. C'est lorsqu'ils ne font pas rouler leurs charrettes & carrosses dans les vieilles ornières, ou quand dans une rue ils laissent le ruisseau au milieu & entre les chevaux. Il y a de l'adresse & quelquefois du danger à cartayer. On prononce carteyer. On dit aussi quarter & quartoyer.
   

Cartes à jouer

  Les cartes à jouer introduites en Europe à la fin du 14e siècle connaissent rapidement un succès populaire et les cartiers s'organisent en corporation au cours du 16e siècle. Travail minutieux, les figures sont peintes à la main tandis que les emblèmes sont réalisés au pochoir...
Dès 1583, le fisc a imposé les cartes à raison d'un sol par jeu et de 2 sols par jeu de tarot et en 1613, Louis XIII impose aux maîtres cartier de graver leur marque sur le valet de trèfle de chaque jeu.
En 1701, le droit sur les jeux passa à 18 deniers et en 1751, modes et lieux de fabrication furent décidés par arrêt du conseil.
     
Cartel
  T. n.m. Mesure de continence pour les grains qui est en usage à Rocroy, Mézières et autres lieux. Cette mesure est différente selon les lieux.
     
Cartelade
  T. n.f. Mesure dont on se sert pour l'arpentage des terres dans quelques endroits de la Guienne. Il faut 36 picotins pour faire la cartelade, chaque picotin de douze escairs & chaque escair de douze pieds, mesure d'Agen qui est environ de trois lignes plus grande que le pied de Roi.
     
Cartelet
  T. n.m. Petite étoffe ordinairement toute de laine
     
Cartier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des cartes à jouer ou qui en fait trafic. C'est aussi le nom d'une sorte de papier destiné à couvrir les jeux ou les sixains de cartes à jouer.
     
Cartonnier
  T. n.m. Ouvrier qui fait ou vend du carton
   
Cartouche
  T. n.m. C'est le nom d'un fameux voleur qui fut exécuté en 1721. De là est venu que pour dire qu'un homme est un scélérat, on dit par un proverbe populaire que c'est un vrai cartouche. Un voleur de la bande de Cartouche s'appelle un cartouchien.
     
Cartouchier
  T. n.m. Espèce de petit coffre en bois couvert de cuir que le soldat porte du côté droit & où il met des cartouches ou charges de fusil.
     
Cartulaire
 

T. n.m. Les Cartulaires sont les papiers terriers des Eglises où sont écrits les contrats d'achat, de vente, d'échange, les priviléges, immunités, exemtions, & autres chartes. Ils sont ordinairement postérieurs à la plupart des actes qui y sont contenus, & ils n'ont été faits que pour conserver ces actes dans leur entier. Les Compilateurs des cartulaires n'ont pas toujours été fidèles ; on y trouve une infinité de pièces manifestement fausses, ou corrompues, comme on le justifie en comparant les originaux avec les copies qui ont été enregistrées dans les cartulaires, ou en comparant d'anciens cartulaires avec d'autres plus nouveaux, où les mêmes actes se trouvent : car plus les copies des cartulaires sont nouvelles, plus les pièces qu'ils renferment sont étendues. On remarquera de plus que les Monastères ont fait quelquefois confirmer leurs titres par les Princes & par les autres Puissances en leur représentant que leurs anciens titres étoient si vieux qu'on avoit de la peine à les lire ; & alors il est arrivé souvent que sous ce prétexte on en substituoit d'autres en la place des anciens. Il ne faut donc pas recevoir facilement & sans examen les actes qui se trouvent enregistrés dans les cartulaires.

   
Casal
  T. n.m. Maison. En quelques Provinces signifie le lieu où il y a eu une maison.
n.m. Les Languedociens appellent ainsi une maison ruinée, qui n'a point de toit.
Casal peut aussi être employé pour bourg, village, hameau
   
Casau
  T. n.m. En quelques provinces de France voisines de l'Espagne on appelle un jardin casau
n.m
. Jardin. Mot du patois du Béarn qui a cette signification. On le trouve aussi dans la coutume du Labourd.
   
Caserette
  T. n.f. C'est un moule de bois, une forme dans laquelle on fait des fromages. On appelle dans quelques endroits ces sortes de formes ou de moules, des cagérotes, mais dans tout le pays d'Auge, d'où viennent ces excellents fromages que l'on appelle de Livarrot, on ne les nomme point autrement que caserettes
   
Caseux, euse
  T. adj. Epithète qu'on donne aux parties les plus grossières du lait dont on fait des fromages. On les appelle aussi fromageuses. Le lait d'ânesse ne contient que peu de parties caseuses mais celui de la vache en contient beaucoup.
   
Casier
  T. n.m. Vieux mot encore en usage en Picardie. Pour vous donner entendre quelle chose est ung casier, c'est ung garde-mangier en la façon d'une huche, long & estroit pour raison ; & assez profond où l'on musse les oeufs, le beurre, le fromage & autres telles victuailles.
     
Casse
  T. n.f. Espéce de mousseline ou toile de coton, blanche, très fine, qui vient des Indes Orientales.
     
Cassenolle
  T. n.f. Drogue servant aux teinturiers. C'est la même chose que la noix de galle qui vient sur quelques chênes.
   
Cassette
  T. n.f. Petit coffre portatif où on enferme ce qu'on a de plus précieux.
   
Cassine
  T. n.f. Petite maison à la campagne. Ce qui s'est dit premièrement de l'habitation d'un hermite, ou d'un moine qui s'est retiré en quelque lieu désert pour vivre en solitaire.
n.m. mot provençal qui signifie une petite maison de campagne.
     
Castelogne
  T. n.f. Couverture de lit faite de laine très fine. Ce nom vient de castalana, parce qu'on les fait d'ordinaire de la toison des agneaux. On les appelle quelquefois mantes. A Lyon, on les nomme catalognes, parce qu'elles sont venues de Catalogne.
   
Castille
  T. n.m. Qui se dit en Anjou, Bretagne & peut-être en quelques autres lieux pour le fruit qu'on appelle à Paris & dans la plupart de nos provinces, groseille.
   
Castoigneau
  T. n.m. ou casloigneau. Petit panier dans lequel on met quelques espèces de marchandises.
     
Casuel
  n.m. Somme qui devait être payées à l'église lors des baptêmes, mariages ou sépultures. Le casuel fut pendant longtemps imposé par les curés même si officiellement il était laissé à l'appréciation des fidèles qui ne le voyaient d'ailleurs pas d’un bon œil car il s’ajoutait à la dîme.
     
Casuel
  T. n.m. Revenus fondés sur les cas fortuits & qui ne viennent pas toujours régulièrement, ni en même temps. Le Roi a beaucoup de revenus casuels, comme aubaines, confiscations, Paulette, &c. Le Trésorier des parties casuelles reçoit la Paulette, les prêts & les taxations au quatrième ou au huitième denier des Offices qui changent de titulaire. On appelle simplement parties casuelles les droits qui reviennent au Roi pour les charges de judicature ou de Finance, quand elles changent de titulaire. On appelle encore parties casuelles, le Bureau établi pour le recouvrement de ces sortes de droits. Les Seigneurs ont aussi des revenus casuels comme quints & requints, rachats, lods & ventes, qu'ils reçoivent aux mutations de propriétaires des terres qui relèvent d'eux, des deshérences, des amendes, des confiscations, &c.
     
Casuiste
  T. n.m. Docteur qui a écrit ou que l'on consulte sur les cas de conscience, dont la fonction est de traiter des cas de conscience & d'en donner des résolutions. Un casuiste a plus besoin de droiture et de bon sens que de pénétration et de subtilité.
   
Catapelte
  T. n.f. Nom d'un instrument de supplice dont on se servoit autrefois. C'étoit une espèce de pressoir, ou de presse composée de planches entre lesquelles on mettoit & on pressoit le patient.
     
Catapulte
  T. n.f. Machine de guerre dont se servoient les anciens pour lancer de puissans traits ou javelots longs de douze ou quinze pieds sur les ennemis.
     
Catéchuménat
  T. n.m. Etat de catéchumène, c'est-à-dire, d'un homme qui se fait instruire pour embrasser la religion chrétienne & se disposer au baptême.
     
Cathédrale
  T. adj.Eglise qui est le siége d'un Evêque, ou d'un Archevêque. C'est toujours la principale de la ville où elle est bâtie.
     
Catisseur
  T. n.m. C'est un ouvrier qui dans les manufactures de lainage, travaille à presser les étoffes pour leur donner le cati. Cet ouvrier se nomme aussi presseur.
     
Cauciage
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un droit seigneurial qui est dû pour les chaussées.
   
Caudiot
  T. n.m. Le peuple de Basse-Normandie appelle ainsi un feu de joie.
   
Caux
  T. n.m. Pays de France en Normandie. Le pays de Caux est borné au Leant par le territoire d'Abbeville, au midi par le Beauvaisis, au septentrion par l'océan & au couchant par la rivière de Seine avec une partie du Roumois. Ses principales villes sont Caudebec, Harfleur, le Havre, Dieppe, Eu, & Aumale.
     
Cavalquet
  T.n.m. Terme de guerre, est une manière de sonner de la trompette, dont on se sert lorsque l'armée approche des villes, ou lorsqu'elle passe par dedans. Il y a aussi un double cavalquet.
     
Cavier
  T. n.m. Cavier de l'église. Celui qui a la charge de recevoir le vin affecté aux chanoines.
     
Cavier
  T. n.m. Terme de coutumes. On appelle Seigneurs caviers, ceux auxquels les cens, rentes & devoirs fonciers sont dûs par les tenanciers. Cavier vient de caballarius qui signifioit chevalier dans la basse-latinité. Ainsi cavier dans son origine, signifie un vassal qui doit service de cheval à son seigneur.
   
Cédé et délaissé
  Terme juridique signifiant "dont on a renoncé à la possession"
   
Cédule
  T. n.f. Petit morceau de papier où l'on écrit quelque chose pour servir de mémoire.
     
Ceinturier
  R. n.m. Marchand ouvrier qui fait & vend de toutes sortes de baudriers, sangles, ceintures, ceinturons, jarretières, porte-épées, porte-mousquetons, &c.
     
Celeret (ou Coleret)
  T. n.m. Filet dont on se sert sur les côtes de Normandie.
   

Ceinture de la reine

  T. n.m. Droit fort ancien qui se lève à Paris de trois ans en trois ans, qui étoit d'abord de trois deniers pour chaque muid de vin, & de six deniers pour chacune queue. Il étoit destiné à l'entretien de la maison de la Reine. On l'a depuis augmenté, & on l'a étendu sur d'autres denrées, comme sur le charbon, &c. On l'appelloit autrefois la taille du pain & du vin
     
Cellérage
  T. n.m. Droit seigneurial qui se prend quand le vin est mis au cellier. En quelques endroits on l'appelle Droit de chantelage, quand on le met sur le chantier.
     
Cenage
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un droit qui se paye à cause de la pêche accordée à quelqu'un sur une rivière.
     
Cendal
  T. n.m. Etoffe qui étoit fort estimée chez les anciens dont on faisoit entre autres choses les bannières. C'étoit une espèce de camelot.
     
Cénotaphe
  T. n.m. Tombeau vuide. Monument dressé à la gloire de quelque mort illustre dont on n'a pu trouver le corps après une bataille ou un naufrage pour l'y pouvoir inhumer.
   

Cens

  Le propriétaire d'une censive payait une rent annuelle au seigneur : le cens, charge réelle accrochée à la terre qui marquait la dépendance. Ce n'était pas le plus lourd (souvent modique) mais le plus général des droits seigneuriaux. Il était la marque essentielle caractérisant la terre roturière. Perpétuel, irrachetable, grève tous les tenanciers successifs d’une terre.
Il se payait souvent en argent, parfois en mesures de grains, poule, gants... et pour les arrérages, le seigneur passait avant tout autre créancier.
Cens et champart, représentaient en quelque sorte le loyer de la terre.
     
Censal
  T. n.m. Terme de commerce du Levant qui signifie courtier. Ce mot est en usage principalement en Provence & dans les Echelles du Levant. Pour la commodité des marchands & pour faire fleurir le négoce, il y a aujourd'hui dans Marseille 46 censaux ou courtiers.
   
Cense
  n. f. Dans le nord, grosse exploitation donnée à ferme et tenue par un censier. Dans certaines régions, c’est le nom que l’on donne aux métairies. Peut également être synonyme de rente. Donner à cense, c'est affermer moyennant une redevance annuelle & souvent perpétuelle.
   
Censeur
  T. n.m. Les Censeurs sont parmi les écoliers ceux que le Régent choisit pour l'aider à maintenir le bon ordre, & la discipline scholastique. Un Régent doit se défier de la probité & de la fidélité des Censeurs, qui agissent souvent par passion. Les Censeurs des leçons, sont ceux qui doivent reprendre ceux qui récitent leurs leçons lorsqu'ils font des fautes.
   

Censier

  Registre ou rouleau dans lequel un propriétaire établit la liste des biens dépendants de son domaine ou de sa seigneurie, avec l'indication des cens et rentes qu'il en doit tirer.
   

Censive

  T. n.f. Tenure paysanne donnée à cens par un seigneur. Etendue d'un fief sur lequel est dû le cens.
La terre restait noble au regard du seigneur, mais roturière au regard du censitaire. Se concédaient à titre de censive des maisons, jardins, vignes, prés, labours... Le censitaire avait le domaine utile de la terre et cette propriété était perpétuelle, proche de la vraie propriété à ceci près qu'il n'avait le domaine direct qui lui aurait permis de l'acenser
Se prend encore pour la redevance en argent, ou en denrées, que certains biens doivent annuellement au Seigneur du Fief dont ils relevent. Cette terre doit tant de censive.
   

Centième denier

  Impôt établi en 1703 et perçu à partir de 1706 sur les insinuations (mutations immobilières par succession ou donation entre vifs..). Il se monte à 1 % de la valeur des biens-fonds et est prélevé lors de l'insinuation laïque.
   

Centièmes

  En Artois, l'impôt est réparti entre les communautés selon le principe des " centièmes ", taxe foncière assise sur un cadastre dressé en 1569 et révisé au 18e siècle. Les centièmes sont acquittés par tous, y compris le clergé et les nobles.
Avec ce revenu, les Etats d'Artois payent le don gratuit, les aides extraordinaires, les fourrages en remplacement des impôts traditionnels (taille, gabelle, aides) qui n'ont pas cours dans la province.
     
Cépées
  T. n.fpl. Terme d'exploitation & de commerce de bois. Ce terme signifie quelquefois des buissons. Mais le plus souvent on le dit des bois qui repoussent d'une même souche, comme le taillis, qui de là sont appellés bois de cépées.
     
Cerceau
  T. n.m. Lien dont on se sert pour relier les tonneaux, les cuves. Les cerceaux sont faits de branches de châtaignier fendues par le milieu. Il faut remettre des cerceaux à cette cuve.
   
Cercueil
  T. n.m. Vaisseau de plomb propre pour transporter & enterrer les morts. Quand il est de bois, on l'appelle bière.
     
Cercle
  n.m. Nom donné aux circonscriptions créées par les huguenots en 1611 inquiets des desseins du gouvernement. Afin de mieux se défendre, ils groupèrent leurs églises en districts, ces districts en provinces et ces provinces en cercles.
     
Cercle
 

T. n.m. Grand Cercle. Petit Cercle. Terme de guerre qui se dit de l'assemblée que font tous les soirs en cercle tous les sergents d'une garnison, pour donner l'ordre. On l'appelle ainsi à la distinction de ceux de chaque régiment. Chaque caporal de semaine doit se trouver armé tous les soirs à l'heure marquée pour l'ordre au grand cercle que les Sergents forment pour cet effet. Chaque Caporal de consigne des postes du dedans de la Place doit aller à l'ordre au grand cercle avec le Sergent du plus ancien Régiment de son poste, duquel il doit recevoir le mot, & après le grand cercle rompu, sans s'arrêter à celui de son Régiment, ni ailleurs, il doit s'en retourner vîte à son poste, pour le distribuer aux autres Caporaux. Celui du corps de garde de la Place aura soin de porter le fallot allumé pour éclairer le grand cercle. Dès que l'heure sera venue & que l'on appellera a l'ordre, tous les Sergents doivent former le grand cercle suivant l'ancienneté de leur Régiment, bataillon & compagnie, ayant chacun leur Caporal derriére eux, qui présentera les armes du côté de dehors. Le grand cercle rompu, les Seigents de chaque Régiment doivent former un petit cercle particulier, où leurs Officiers Majors leur répéteront & leur expliqueront par détail tout ce qui regardera le service & la discipline. Ce petit cercle rompu, chaque Sergent dira à son Caporal ce qu'il aura à faire. Rompre le cercle, c'est renvoyer ceux qui le composent.

     
Cercles goudronnés
  T. n.mpl. En termes de Guerre, ce sont de vieilles mèches, ou de vieux cordages poissés, & trempés dans le goudron, pliés, & tournés en cercles. Ils servent à mettre dans des réchauts pour éclairer dans une ville assiégée.
     
Cerclier
  T. n.m. Ouvrier qui travaille à faire des cercles ou cerceaux dans les forêts. L'Ordonnance veut que les cercliers, tourneurs, sabotiers &c. ne puissent tenir atteliers qu'à demi-lieue des forêts.
     
Cérémonie sous la nappe/voile
  n.f. Cérémonie par laquelle un couple qui avait un ou plusieurs enfants naturels se présentait à l'église pour régulariser sa situation, légitimait l'enfant au cours de la messe de mariage en tenant l'enfant recouvert d'un voile
     
Cerquemaner
  T. v. Terme de coutume. C'est faire descente sur les lieux avec jurés experts cerquemaneurs pour régler les différends qui naissent au sujet des limites d'un héritage, d'une maison, d'un chemin.
     
Cerquemaneur
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un juge ou expert & maître juré qu'on appelle pour planter des bornes d'héritage ou pour les rasseoir & les replanter & qui a quelque jurisdiction pour en juger les différends. Il a à sa suite des Sergens & un greffier. Il y en a encore en Picardie & en Flandres & il en est fait mention dans les coutumes de Mons, Cambrai, Valenciennes & autres.
     
Certificat de descente
  T. n.m. C'est un billet par lequel les commis du bureau des traites déclarent & certifient qu'ils ont vu et visité certaines marchandises conduites ou descendues à leurs bureaux.
   
Cervoise
  T. n.m. Boisson faite de blé ou d'orge & de houblon. C'est la même chose que la bière. Comme elle nourrit plus que le vin, elle est de plus grosse substance, & plus difficile à digérer. Etant mal cuite ou nouvellement faite, elle cause des obstructions, le mal de tête, la colique, la gravelle & l'ardeur d'urine. Si elle est trop vieille, ou qu'elle tire sur l'aigre, elle offense les parties nerveuses & l'estomac & engendre un mauvais suc.
     
Cétérée
  T. n.f. Mesure qui sert à l'arpentage dans quelques endroits de la Guienne. C'est proprement l'arpent du pays.
   
Cévennes
  T. n.f. Les cévennes sont un quartier du Languedoc. Elles ont au midi le bas Languedoc, le Rouergue au couchant, l'Auvergne & le Forêt au nord & au levant le Rhône les sépare du Dauphiné. Les Cévennes renferment le Gevaudan, le Velay, & le Vivarez dont les villes principales sont Mende, Le Puy & Viviers.
   
Chablais
  T. n.m. Le Chablais est une province de Savoye qui a titre de Duché & qui est située entre le lac & le territoire de Genève au nord, le Genevois au couchant , le Faucigny au sud, & le Valais au levant. Tonnon en est le principal bourg.
     
Chableau
  T. n.m. Corde longue de moyenne grosseur qui sert à tirer & remonter les bateaux sur la rivière.
   
Chableur
  T. n.m. Officier de la ville commis sur les rivières, qui sert à faire partir les coches & les bateaux, & à les faire passer par les pertuis, sous les ponts & autres passages difficiles. Les voituriers sont obligés de se servir de chableurs pour passer les ponts & pertuis là où ils seront établis. Les chableurs doivent travailler en personne, & ne peuvent faire commerce sur la rivière, ni tenir cabaret ou hôtellerie.
   
Chabler
  T. v. Attacher un fardeau à un cable, le haler, l'enlever, comme on fait dans les atteliers.
     
Chabnam
  T. n.m. Espéce de mousseline ou toile de coton très claire & très fine qu'on apporte des Indes Orientales.
     
Chablis
  T. n.m. Terme de forêts. Ce sont des arbres de haute futaie, abattus, renversés, brisés ou arrachés par les vents. Les Maîtres des Eaux & Forêts sont obligés après les grands orages de se transporter dans les forêts & de faire un procès verbal du nombre des chablis & en faire la vente ensuite.
     
Chacart
  T. n.m. Espéce de toile de coton à carreaux, de différentes couleurs. Elles viennent des Indes Orientales.
   
Chafaudier
  T. n.m. On nomme ainsi sur les vaisseaux bretons qui vont à la pêche de la morue & qui la font sécher, ceux de l'équipage qui dressent les échafauds sur lesquels on met sécher le poisson.
     
Chaffe
  T. n.f. Terme d'amydonnier. Ceux qui font l'amydon avec du froment en grain appellent la chaffe, l'écorce ou son du grain qui reste dans leurs sacs, lorsqu'avec de l'eau ils en ont exprimé toute la fleur du froment.
   
Chaland
  T. n.m. Bateau plat de moyenne grandeur dont on se sert pour amener à Paris les marchandises qui descendent par la rivière. On appelle bateaux marnois ceux qui sont construits vers la source de la Marne. Le forme des marnois est plus courte, mais plus large. Chaland se dit plus particulièrement des bateaux de la Loire qui sont fort légers & qui vont à la voile.
   
Chalcographe
  T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle les graveurs sur métaux. Ce mot vient de airain, cuivre & je grave.
   
Chalet
  T. n.m. C'est ainsi que les Suisses nomment certains bâtimens bas qui se trouvent répandus dans les montagnes de Griers, uniquement destinés à faire des fromages.
   
Chalit
  T. n.m. Bois de lit.
   
Chalons
  T. n.m. Terme de pêche. C'est un grand filet que les pêcheurs traînent dans les rivières avec deux bateaux auxquels il est attaché.
     
Chamade
  T. n.f. Terme de Guerre. C'est un certain son du tambour, ou de la trompette, que donne un ennemi pour signal qu'il a quelque proposition à faire au Commandant, soit pour capituler, soit pour avoir permission de retirer des morts, faire une trève, &c.
     
Chambellage
  T. n.m. ou chambrellage. Terme de Coutumes. C'est un droit que le vassal doit au Seigneur féodal en certaines mutations, qui est différent suivant les lieux. Il y a aussi un droit de chambellage qui est dû au premier Huissier de la Chambre des Comptes par ceux qui y font la foi & hommage : ce qui vient de ce que le Chambellan du Roi avoit un droit sur les vassaux qui relevoient nuement de la Couronne, en considération de ce qu'il les introduisoit dans la chambre du Roi, pour faire la foi & hommage ; il se tenoit à côté du Roi, & disoit à ceux qui se présentoient
   
Chambrière
  T. n.m. 1° Servante qui nettoie la chambre. 2° demi-cercle de fer suspendu par une anse aussi de fer que l'on accroche à la crémaillère d'une cheminée. On se sert de la chambrière pour fricasser plus commodément, parce que l'on pose la poële dessus pour soulager ses bras & laisser bouillir ce que l'on fricasse. On ne lève la poële de dessus la chambrière que lorsqu'on veut tourner ce que l'on fricasse, ce qui fatigue beaucoup moins que s'il falloit toujours supporter la poële à frire avec ses bras.
   
Chambrillon
  T. n.f. Petite servante qui gagne peu de gages.
   
Chamoiseur
  T. n.m. Celui dont la profession est de préparer & passer en huile des peaux de chamois, ou de travailler à les imiter avec d'autres peaux.
   
Champagne
  T. n.f. Province de France qui est bornée au septentrion par la Flandre, à l'orient par la Lorraine, par la Bourgogne au midi, par l'Isle de France & une partie de la Picardie au couchant. La Champagne se divise en 9 contrées qui sont la Champagne particulière, le Rhémois, le Châlonnois, le Pertois, le Bassigni, le Pays d'Argone, le Rhételois, la Brie & le Sénonois. La Champagne a titre de Comté.
   
Champan
  T. n.m. Terme de coutume. Droit qu'à un seigneur de prendre un certain nombre de gerbes sur les champs qui dépendent de sa seigneurie.
   

Champart

  T. n.m. Terme de Coutumes. Droit qu'a un Seigneur de prendre sur les champs dépendans de sa Seigneurie la dixième, treizième ou quinzième gerbe dans la moisson de ses tenanciers, comme le Curé fait la dîme pour son droit ecclésiastique. Il y a des terres qui payent la dîme, d'autres le champart. Le droit de Champart emporte lods & ventes s'il est seigneurial, & tient lieu de chef-cens ; autrement, & si ce n'est qu'un droit foncier constitué après le cens, il n'emporte point lods & ventes Dans de nombreuses provinces c’est le plus lourd des droits seigneuriaux : une redevance due au seigneur en nature et proportionnelle à la récolte (entre le tiers et le 20ème de la récolte). Il s'applique aux terres nouvellement défrichées et porte souvent sur les « bleds », vignes, bois, légumes, et arbres fruitiers en étant généralement exemptés. il s'oppose au cens, annuel et fixe, mais constitue avec lui le loyer de la terre. Selon les régions, il porte aussi les noms de terrage, agrier, gerbage, tâche, tasque... La dîme se prélevait avant le champart, Dieu étant le principal seigneur.
     
Champarter
  T. v. Lever le droit de champart. Un laboureur ne peut enlever aucune de ses gerbes que le champ ne soit champarté.
La grange seigneuriale où se mettent les champarts est la champarteresse. Les tenanciers des terres sont obligés de conduire à leurs frais les gerbes prises par le champarteur dans la grange champarteresse auparavant que d'enlever aucune de celles qui leur appartiennent.
     
Chandeleur
  T. n.m. Fête qu'on célèbre dans l'église le deux de février en l'honneur de la purification de la Sainte Vierge, où on fait des processions avec des chandelles allumées.
   
Chandelier
  T. n.m. Ouvrier ou marchand qui fait ou qui vend des chandelles. Au féminin on dit chandelière.
n.m. Ce mot semble avoir eu autrefois une signification particulière. Il désigne une femme vendant de petits cierges
   
Changeur
 

T. n.m. Homme qui fait trafic de changer les espèces des monnoies, de changer l'or & l'argent en menue monnoie, & la menue monnoie en or ; de donner le prix de la monnoie légère, ou de celle qui est altérée. Comme le change de l'argent est une chose qui regarde le public, & d'une grande conséquence pour le bien de l'Etat, nos Rois se sont appliqués dans tous les temps à régler le nombre des Changeurs, & l'exercice de leur charge.

     
Chanoine
  n.m. Dignité ecclésiastique occupant le rang immédiatement inférieur à l'évêque à l'origine créée pour décharger les évêques de l'administration temporelle des évêchés et leur permettre de se consacrer à leurs fonctions spirituelles. Plusieurs chapitres, comme Lyon, Strasbourg, St Julien de Brioude, St Victor de Marseille... n'étaient ouverts qu'aux nobles ayant 16 quartiers de noblesse.

T. n.m. Celui qui possède une Prébende dans une Eglise Cathédrale, ou Collégiale ; c'est-à-dire, un certain revenu affecté à ceux qui y doivent faire le Service Divin. Les Chanoines des Eglises Cathédrales ont quelque préeminence sur les autres : ils sont obligés (en quelques lieux) à se faire Prêtres lorsqu'ils ont atteint l'âge requis ; autrement ils peuvent être privés des distributions quotidiennes. Autrefois les chanoines n'étaient que des Prêtres ou autres Ecclésiastiques inférieurs, qui vivoient en commun, & qui résidoient auprès de l'Eglise Cathédrale, pour aider à l'Evêque à la desservir. Ils dépendoient de sa volonté en toutes choses. Ils étoient nourris du revenu de l'Evêché, & demeuroient sous le même toit, comme étant la vraie famille, ou même le Conseil & le Sénat de l'Evêque.
La vie commune fut établie dans toutes les Cathédrales sous la IIe Race, & chaque Cathédrale avoit un Chapitre distingué du reste du Clergé, avec des Supérieurs particuliers. Mais ils n'étoient pas destinés à une vie aussi peu active que celle qu'ils menent aujourd'hui. On les appella Chanoines, non-seulement à cause de la pension qui leur étoit alors assignée, qu'on appelloit Canon, ce qu'en vieux François on appelloit aussi Provende, & en Latin Praebenda, mais aussi parce qu'on leur donna des règles, & institutions canoniques, selon lesquelles ils étoient obligés de vivre.
     
Chantelage
  T. n.m. Droit qu'on paye au Seigneur pour le vin vendu en gros ou à broche sur le chantier de la cave & du sellier.
n.m. Droit seigneurial. C'est le droit que perçoit un seigneur sur le vin de ses vassaux.
     
Chantier
  T. n.m. Grosse pièce de bois qui sert de chevalet à un Charpentier pour en élever un autre qu'il coupe, ou qu'il façonne. On travaille à faire votre charpente, elle est sur le chantier. Ce vaisseau n'est pas achevé, il est encore sur le chantier ; c'est-à-dire, sur de grosses pièces de bois qui en soutiennent la quille ou la sole.
Chantier, se dit aussi des pièces de bois de pareille nature, sur lesquelles ou pose les tonneaux de vin, afin qu'ils ne se pourrissent point à terre. Ce Marchand a cent muids de vin sur l'étape qui sont sur le chantier. Ce Tavernier est riche, il a toujours dans sa cave cent pièces de vin sur le chantier. On le dit aussi des pièces de bois sur lesquelles posent les sacs de blé qui sont dans les ports de Paris.
Chantier, se dit aussi parmi les Loueurs de carrosse, d'une espèce de grande remise où ils rangent leurs carrosses. Vous pouvez choisir de tous les carrosses de mon chantier celui qui vous accommodera le mieux.
Chantier, signifie aussi, l'attelier d'un Charron, d'un Charpentier, le lieu où ils coupent, façonnent & gardent leur bois. On dit aussi, que les pierres sont en chantier, quand elles sont dans le lieu où on les a taillées.
Chantier, se dit aussi d'un magazin, ou des lieux où les Marchands de bois empilent, ou serrent leur bois, en attendant qu'il soit sec, ou vendu. Il y a des chantiers de bois de chauffage, d'autres de bois de menuiserie & de charpenterie.
   
Chantilly
 

Bourg de l'Isle de France, à sept lieues de Paris, & à une lieue de Senlis. Il y a une maison magnifique qui appartient à M. le Prince de Condé, & qu'on appelle aussi du nom du bourg, Chantilly. Le Prince de Condé, Louïs de Bourbon, parut aussi grand retiré à Chantilly les dernières années de sa vie, qu'il avoit paru à la tête de nos armées & dans les batailles.

   
Chantourné
  T. n.m. Piéce d'un lit qui est de bois bien travaillé ou couvert d'étoffe & qui se met entre le dossier & le chevet.
     
Chantre
  T. n.m. Celui qui chante dans un choeur d'église.
     
Chanvre
  T. n.m. Plante d'un grand usage pour les arts. Elle est annuelle & on en sème des champs entiers dans plusieurs endroits du royaume. La récolte de chanvre est d'un grand profit pour certaines provinces & sa culture est beaucoup plus utile que celle du lin.
On s'en sert en médecine principalement pour la semence dont la décoction faite dans du lait est très bonne contre la toux & contre la jaunisse. Les feuilles sont aussi bonnes contre la brûlure. On en tire un suc qui est propre pour la surdité. L'huile de chanvre est recommandée pour les pommages dans les petites véroles. Sa graine, qu'on nomme chenevi sert à nourrir les oiseaux.
Broyer le chanvre, tailler ou tiller le chanvre, c'est séparer tirer la filace de l'écorce. Rouïr le chanvre c'est le faire tremper quelque temps dans l'eau pour le faire ensuite sécher. Il est défendu de faire rouïr le chanvre dans les eaux vives où il y a du poisson car l'eau où a roui le chanvre est très pernicieuse pour la santé. On fait avec le chanvre de la toile & des cordes.
     
Chapeau de maître
  T. n.m. en termes de commerce de mer, signifie un certain droit ou présent, que les maîtres des vaisseaux marchands se font donner pour chaque tonneau de marchandise qui se charge dans leurs bords. Ainsi un maître de navire dit : il me faut tant pour le fret, & tant pour mon chapeau.
   
Chapel
  T. n.m. On a dit autrefois ce mot pour chapeau.
     
Chapelle
  T. n.f. Petite église distincte & séparée qui n'est ni paroisse, ni cathédrale, ni prieuré, qui subsiste d'elle-même. Une chapelle est proprement un oratoire où il n'y a qu'un autel. Le Concile d'Agde en 506, permet aux particuliers d'avoir des chapelles dans leurs maisons mais avec défense aux clercs d'y célébrer sans la permission de l'Evêque.
     
Chapier
  T. n.m. Chantre, ou celui qui porte ordinairement la chape dans une église pendant qu'on y fait l'office divin. A la campagne on se sert quelquefois de paysans pour être chapiers.
     
Chapitre
  T. n.m. La communauté des ecclésiastiques qui desservent une église cathédrale ou collégiale.
     
Chappe
  T. n.f. Habit que portent les cardinaux, qui a un capuce doublé d'hermine.
     
Chappier
  T. n.m. C'est une grande armoire où l'on garde dans les sacristies les chappes tendues ou pliées. Dans quelques chapitres, comme celui de Rheims, le chappucier est un officier qui a soin des chappes.
   
Chapuis
  T. n.m. Charpentier. Ce mot se disoit autrefois.
n.m. En Lionnois & Daulphiné, est celuy que nous disons charpentier
     
Charbonnière
  T. n.f. Est une place qu'on marque dans les bois pour faire le charbon. L'Ordonnance ne permet en coupant les bois qu'un certain nombre de charbonnières.
     
Charcanas
  T. n.m. Etoffe de soie & de coton qui se fabrique aux Indes Orientales.
   
Charenton
 

T. n.m. Bourg de France sur la Marne, un peu au-dessus de l'endroit où elle se décharge dans la Seine. Un Temple que les Huguenots y avoient avant la révocation de l'Edit de Nantes, & où ceux de Paris faisoient leurs assemblées, a fait souvent parler de ce lieu. On a dit par une espèce de proverbe, Aller à Charenton. Aller à la Messe à Charenton, pour se faire Huguenot.

   
Charge (femme de)
  T. n.f. On appelle femme de charge une femme qui est domestique dans une grande maison & qui a soin ordinairement du linge, de la vaisselle d'argent, &c.
   
Charge à cueillette
  T. n.f. ou à tonneau. C'est un terme usité sur l'océan. On dit qu'un vaisseau est chargé à cueillette lorsque sa charge a été faite de l'amas de diverses marchandises que le maître a reçues de divers particuliers pour faire le chargement de son vaisseau.
Charge à juintal signifie la même chose en Méditerranée.
     
Chargeur
  T. n.m. Officier de ville qui est établi pour charger & arranger les bois dans les membrures sur les ports, afin que le bourgeois ne soit point trompé. On les appelle aussi gagne deniers.
     
Chariage
  T. n.m. Charroi, action de charier. Peine ou salaire qu'on paye pour une voiture.
n.m. Terme de coutume. Droit de passage avec une charrette sur la terre d'un autre.
   
Charivari
  T. n.m. Bruit confus que font des gens du peuple avec des poëles, des bassins & des chaudrons pour faire injure à quelqu'un. On fait les charivaris en dérision des gens d'un âge fort inégal qui se marient. On les faisoit aussi à ceux qui passoient a de secondes & à de troisièmes noces. Ces tumultes furent défendus par le Concile de Tours sous peine d'excommunication.
   
Charnage
  T. n.m. Temps où il est permis de manger de la chair, temps opposé au Carême, qui comprend toute l'année, à la réserve des 40 jours de suite où on jeûne & où il est défendu de manger de la chair & des oeufs.
Charnage se dit aussi en fait de dîmes. Cet abbé en toutes ses terres a les dîmes des lainages & charnages, c'est-à-dire, des toisons, des moutons, des agneaux, des cochons, &c.
   
Charretin
  T. n.m. Espèce de charrette sans ridelles, & dons les Bourguignons se servent sur-tout pour charrier du vin. Il paroît que ce mot n'est en usage qu'en Bourgogne
     
Charrier
  T. n.m. Piéce de grosse toile, dans laquelle on met de la cendre au-dessus du cuvier, quand on fait la lessive.
     
Charriot
  T. n.m. C'est une mesure ou estimation, à laquelle on vend à Paris la pierre de taille ordinaire. Le charriot contient deux voies & chaque voie cinq carreaux, c'est-à-dire, environ quinze pieds cubes de pierre.
   

Charrois

  Transport effectué par chariot pour le compte du seigneur. Compte au nombre des corvées.
     
Charruage
  T. n.m. Terme de coutumes. On appelle en quelques endroits les terres labourables.
     

Charrue

  Les gentilhommes avaient le droit d'exploiter en franchise de taille le terrain que pouvaient labourer 4 charrues (3 en Normandie). Les Commensaux ou officiers du roi, deux. Les bourgeois des villes, une. Dans la généralité de Paris, la charrue était fixée à 120 arpents tandis que dans l'Orléanais elle n'était que de 90.
   
Charte
  Acte authentique portant concession de droits, souvent muni d'un ou plusieurs sceaux.
     
Charte-partie
 

T.n. f. Terme de Marine. C'est l'acte d'affrétement sur l'Océan, ou de nollissement sur la Méditerranée. C'est un écrit contenant la convention pour le louage d'un vaisseau, ou la lettre de facture, & le contrat de cargaison du vaisseau. Elle doit être rédigée par écrit, & passée entre les Marchands & le Maître, ou les propriétaires du bâtiment. Elle doit contenir le nom & le port du vaisseau, celui du maître & de l'Affréteur, le prix du fret, & les autres conditions dont les parties seront convenues, comme il est porté au Livre IIIe de l'Ordonnance de la Marine. Dans cet acte les Capitaines & les Officiers confessent avoir reçu un tel navire bien & dûement calfaté, étanché victuaillé, munitionné & agréé pour un tel voyage. La chartepartie est distinguée d'avec le connoissement, parce que celle-là se fait pour l'entier affrétement du navire, & pour l'aller & pour le retour ; au lieu que le connoissement n'est fait que pour une partie de la charge, & se fait par une promesse particulière pour l'aller ou pour le retour seulement.

     
Chartil
  T. n.m. Grande charrette & longue, dont les paysans se servent pour transporter leurs gerbes en la grange. Chartil est aussi un lieu couvert dans une basse-cour où l'on serre les charrettes, charrues, herses, & autres choses servant au labour qui se pourroient gâter étant exposées à la pluie.
   

Chartrier

  Recueil de chartes et aussi désigne le lieu où l'on conservait les chartes du royaume ou d'une abbaye. Archives seigneuriales. Les actes les plus importants étaient conservés dans des "layettes", tandis que certains étaient résumés et rassemblés dans des cartulaires que l'on consultait plus souvent que les originaux.
Des inventaires de chartriers étaient réalisés par les seigneurs qui classaient leurs documents par catégories, lieux, droits.... Aveux, censiers, papiers-terriers se retrouvaient dans ces chartriers.
     

Chasseranderie

  T. n.f. Terme de Coutume. C'est le droit que des Meuniers payent en certains pays à un Seigneur qui a droit de moulin bannal, pour avoir permission de chasser dans l'étendue de sa terre.
     
Chassipolerie
  T. n.f. Terme de coutumes. Droit que les sujets doivent à un seigneur pour avoir droit de se retirer dans son château avec leurs effets en temps de guerre.
     
Chasuble
  T. n.f. Ornement d'église. C'est celui que le prêtre met par dessus son aube quand il va dire la messe.
     
Chasublier
  T. n.m. Marchand qui vend des chasubles & qui fait les autres ornemens d'église.
   
Châtaigne
  T. n.f. On a repris dans le Dictionnaire qu'on ait dit qu'en quelques endroits on en fait de la bouillie. Cette prétendue bouillie, dit-on, n'est autre chose que des châtaignes auxquelles on a ôté leurs peaux, & qu'on fait cuire dans l'eau sans cependant les rompre. Il est faux pareillement, ajoûte-t-on, qu'on en fasse du pain : la farine de châtaigne ne pourroit pas se lier. Ce qui a donné occasion à cette erreur, c'est que dans quelques pays, comme en Limousin, les paysans vivent presque toute l'année de châtaignes, ou cuites ou séches, sans manger de pain, de sorte que les châtaignes leur en tiennent lieu. Il faudroit avoir parcouru toute la France, pour voir ce qui est le plus vrai sur cela.
     
Chatepeleuse
  T. n.f. Petit insecte ou vermine qui ronge le blé. On l'appelle aussi calendre ou charançon.
   
Chaudeau
  T. n.m. Bouillon qu'on porte aux mariés le lendemain de leurs noces. Il s'entend souvent de lait bouilli avec du sucre, des jaunes d'oeufs & de la cannelle qu'on donne aux femmes nouvellement accouchées.
     
Chauffage
  T. n.m. Droit qu'ont plusieurs seigneurs, communautés & officiers, de couper du bois pour leur provision dans les forêts du Roi. Les Maîtres des Eaux & Forêts ont parmi leurs droits celui de chauffage, ils prennent souvent leur chauffage en argent.
   
Chaufferette
  T. n.m. Petit coffret qu'on met sous les pieds pour les tenir chauds. Il est garni de lames de fer entre lesquelles on met le feu. Le dessus est percé de plusieurs petits trous pour lui donner de l'air en laissant sortir la chaleur.
   
Chauffoir
  T. n.m. Linge qu'on chauffe pour tenir chaudement quelques parties du corps. Est aussi une chambre commune où on se va chauffer dans les couvents et les hôpitaux.
     
Chaufour
  T. n.m. Grand fourneau dans lequel on cuit la chaux. C'est aussi le lieu où l'on serre le bois, la pierre à chaux & la chaux quand elle est faite.
     
Chaufournier
  T. n.m. Ouvrier qui fait la chaux, qui la fait cuire dans le fourneau. C'est aussi le marchand qui vend la chaux.
     
Chauler
  T. v. Chauler le bled, est le mêler avec une certaine quantité de chaux vive & d'eau. Il y a des provinces où l'on sème le bled tel qu'il sort de l'aire, sans être chaulé & sans aucune préparation.
   

Chaumage

  Droit pour les pauvres de ramasser le chaume laissé par les moissonneurs qui s'en servent alors comme fourrage, combustible, couverture pour leur toit...
     
Chaume
  T. n.m. Partie du tuyau du blé qui reste attaché à la terre quand on l'a scié. On brûle les chaumes en beaucoup d'endroits pour engraisser la terre.
     
Chaumer
  T. v. Couper ou arracher le chaume & le mettre en botte pour servir à couvrir les maisons, des murailles de bauge. On appelle aussi chaumer les arbres quand on y met du feu au pied par malice pour les faire tomber, ou qu'on y fait quelqu'autre maléfice.
   
Chaussage
  T. n.m. Ce qui est nécessaire pour entretenir quelqu'un de souliers.
   
Chausse
  T. n.m. En terme d'université, se dit d'un ornement ou marque distinctive que portent ceux qui ont quelque degré dans une Université. Une chausse de docteur. Ceux qui ont des degrés dans quelqu'une des quatre facultés qui composent une université, ont droit de porter la chausse. Elle est différente ou quant à la maière, ou quant à la couleur, ou quant à la forme dans les différentes facultés, à raison des degrés quo'n y a. La chausse se porte sur l'épaule gauche à découvert & pardessus tous les autres habillemens. C'est une pièce de drap, large par le bout qui pend derrière l'épaule & qui va en diminuant vers l'autre bout, à peu près comme le haut d'un bas ordinaire qui en diminuant par le bas. C'est sans doute cette ressemblance qu'elle a avec le bas ordinaire dont nous nous couvrons la jambe, ou la chausse, qui lui a fait donner ce nom.
   
Chausséage
  T. n.m. Droit qui se lève sur les personnes, voitures & marchandises pour avoir permission de passer sur de certaines chaussées. En quelques lieux ce droit est domanial & appartient au Roi, en d'autres il est seigneurial.
     
Chaussetier
 

T. n.m. Ce mot se joint ordinairement avec Drapier. C'est un Marchand de draps de laine, qui fait un des six Corps des Marchands de Paris. On les a appellés Drapiers-Chaussetiers, parce que dans le siècle passé il falloit avoir à faire à deux Marchands pour se faire un habit. Les Pourpointiers faisoient des pourpoints qui étoient de satin, de velours, ou de peaux de senteur. Les Drapiers faisoient les chausses, qui étoient toujours de drap, & différentes des pourpoints. Les Tailleurs n'étoient appellés que pour les façons, & ne pouvoient rien fournir, à cause qu'ils n'étoient pas Marchands. Ou n'a fait la réunion de ces deux Corps de Pourpointiers & de Tailleurs qu'en l'année 1656.

     
Chelles
  T. n.fpl. Toiles de coton à carreaux de différentes couleurs, qui viennent des Indes Orientales.
   
Chemage
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un droit qui se paye en quelques lieux pour le chemin & le passage.
   
Chemineau
  T. n.m. Sorte de pain que l'on fait à Rouen durant le Carême. En Picardie, on les appelle seminiaux
     
Chenaler
  T. v. Terme de marine. C'est chercher un passage dans la mer en un lieu où il y a peu d'eau, en suivant ou rangeant les sinuosités d'un chenal, soit par le secours de balises, soit par celui de la sonde. Il y en a qui écrivent chenailler.
   
Chêne le Pouilleux
 

Nom propre d'une petite Ville ou Bourg de Champagne, en France. Chêne le Pouilleux a le privilége d'envoyer au sacre de nos Rois une Compagnie d'environ 80 de ses habitans sous les armes, lesquels, tambour battant & enseigne déployée, précédent le Prieur de l'Abbaye de S. Remi, lorsqu'il apporte la sainte Ampoulle à la Cathédrale, accompagné des quatre Barons de la sainte Ampoulle. Ce privilége leur a été accordé parce qu'autrefois, dit-on, pendant les guerres des Anglois, ils retirérent la sainte Ampoulle des mains de ces ennemis qui l'enlevoient.

   
Chènevière
  T. n.f. Lieu semé de chènevis pour faire venir du chanvre. La chènevière était souvent à proximité de la maison, dans une petite parcelle au sol très fertile. Elle était abondamment fumée, profondément labourée et attentivement surveillée lorsque les graines étaient mûres, pour écarter les oiseaux.
   
Chenevis
  T. n.m. Petite graine qui est la semence de la plante dont on tire le chanvre. C'est un grain dont les oiseaux sont friands & qui sert à nourrir ceux qui sont en cage. Le chevenis étoit mis autrefois au nombre des légumes que l'on servoit frites au dessert. Mais à présent, ce mauvais ragoût est entièrement banni des tables. Il est mauvais à l'estomac & à la tête. Il aliéneroit l'esprit à qui en mangeroit beaucoup. L'on en fait de l'huile qui sert aux lampes & à quelques pauvres gens qui en mangent au potage.
(En latin, cannabis semen, qui n'est autre que notre cannabis actuel).
     
Chepteil
  T. n.m. Bail de bestiaux qui se fait lorsqu'un maître donne à un fermier un nombre de boeufs ou de brebis, à condition de les nourrir & d'en rendre pareil nombre à la fin du bail & d'en partager le croît & le profit. c'est un grand trafic qui se fait dans les provinces, que celui des bestiaux à chepteil.
   
Chère
  T. n.f. Terme sous lequel on comprend tout ce qui regarde le service de la table, & la quantité, la qualité, la délicatesse des viandes, & la maniére de les apprêter.... On dit chez les Cabaretiers, tant pour la bonne chère, c'est-à-dire, tant pour le couvert & les autres menus frais, dont on ne compte pas en détail.

On appelle Chère entiére, un grand repas suivi de plusieurs divertissemens ; & chère de Commissaire, un repas où l'on sert chair & poisson.
     
Cherpille
  T. n.m. Il y a dans la banlieue de Villefranche capitale du Beaujolois, un usage fort singulier. Lorsque le petit peuple croit que les grains sont mûrs, il va les couper sans la permission du propriétaire ; il les lie, & se paye de sa peine, en emportant la dixième gerbe. Cette manière de moissonner s'appelle la Cherpille, & a toujours fort déplu aux propriétaires ; mais jusqu'à présent ç'a été en vain
     
Chétolier
 

T. n.m. Terme de coutumes. Celui qui prend des bestiaux à chetel.

   
Chétron
  T. n.m. C'est une petite layette en forme de tiroir, qu'on fait au haut d'un des côtés du coffre pour y mettre à part les choses qu'on veut trouver sous sa main en l'ouvrant & les séparer du reste de ce qu'on y serre.
   

Chevage

  T. n.m. Droit de 12 deniers parisis qui se paye sous peine d'amende tous les ans au Roi en quelques provinces,par les bâtards et les aubains mariés, qui s'y sont établis. Ce droit s'appelle chevage parce que chaque chef marié ou veuf le doit, au cas qu'il soit bâtard ou aubain. Ceux qui doivent le droit de chevage sont appelés chevagiers.
     
Chevedage
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est la même chose que chezal ou chezeau c'est-à-dire feu, maison, ménage.
   
Chevet
  T. n.m. On appelle droit de chevet une certaine somme qu'un officier des compagnies supérieures pays à ses confrères quand il se marie.
   
Chevet
  T. n.m. Oreiller long & rond rempli de plume sur lequel on met la tête quand on est couché. On l'appelle autrement traversin. Chevet se dit aussi de la partie du lit où on met ce traversin.
     
Chèvre
  T. n.m. Animal domestique qu'on nourrit en troupeaux. C'est la femelle du bouc. On se sert de poil de chèvre à faire des chapeaux, de leur lait à faire des fromages & même quelques pauvres gens en mangent la chair. Varron affirme que les chèvres sont si mal saines & qu'elles ont toujours la fièvre. Il est certain du moins que par la plupart des coutumes de France il y a prohibition perpétuelle de laisser aller les chèvres dans les champs, ou dans les prairies d'autrui & qu'elles sont toujours en deffends.
     
Chèvre
  T. n.f. Machine dont se servent les architectes & les charpentiers pour élever des pierres et des poutres. Elle porte de plus gros fardeaux que la grue parce qu'elle n'a pas le bec si long.
     
Chévre
  T. n.f. On nomme ainsi dans les salines de Lorraine, une espéce de grande table de bois sur laquelle les Sauniers dressent leurs meules de sel à mesure qu'il se fait & qu'ils le tirent du fond de la chaudière avec des rateaux.
   
Chevrette
  T. n.f. Terme d'Apothicaire, qui signifie un pot de fayence avec un goulot, où l'on met les syrops.
   
Chevrotage
  T. n.m. Droit que les habitans qui ont des chèvres doivent en quelque lieu à leur seigneur
     
Chezé
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un certain espace de terre autour du château ou de la maison noble qui est en fief. Cet espace est en quelques endroits de deux arpents, en d'autres de quatre.
     
Chiffe
  T. n.fm. On appelle chiffes de vieux morceaux de toile de chanvres, ou de lin, qui servent à la fabrique du papier.
   
Chiffreur
  T. n.m. Qui sait bien compter avec la plume. Arithméticien.
   
Chinage
  T. n.m. Terme de coutumes. Droit qui se paye à raison des charrettes qui passent dans le bois. C'est la même chose que chemage.
   
Chine
 

T. n.m. Grand Royaume de l'Asie, qui occupe la région la plus orientale de notre continent. La Chine est presque ronde, de sorte qu'elle a près de quatorze cents lieues de tour.
La Chine est si bien cultivée par l'industrie & le travail de ses habitans, qui ont applani toutes les campagnes, converti des montagnes même en plaines, par les terrasses qu'ils y ont faites jusqu'au haut, comme en amphiteâtre ; par les canaux qu'ils ont conduits dans toutes les Provinces ; qu'il n'y a presque pas un pouce de terre inutile, & que les campagnes ressemblent à des jardins. D'ailleurs, outre que la Chine produit tous nos fruits d'Europe, à la réserve des amandes, elle en a beaucoup d'autres que nous ne connoissons point en ce pays-ci. Malgré tout cela, la terre suffit à peine à la nourriture de ses habitans, tant elle est peuplée, & les pères & mères exposent tous les jours une infinité d'enfans, après qu'ils sont venus au monde, parce qu'ils ne pouroient les nourrir.
Les Provinces de la Chine sont au Nord le Pekeli, le Xansi, le Xensi, le Xatung, le Honan & le Suchuen ; & au Sud le Huquang, le Kiangsi, celle de Nankin, le Chekiang, le Fokien, le Quantung, le Quangsi, le Quelcheu & Junnan. Les fleuves de la Chine les plus considérables sont le Hoangs ou la rivière jaune, le Kiang, ou la rivière bleue, & le Canton, ou le Ta. Les villes de la Chine sont ou villes de guerre, ou villes de Police. Chaque espèce de ces villes est distinguée en plusieurs ordres. Il y a plus de mille villes de guerre du premier ordre, & beaucoup plus du second & du troisième. Pour les villes du premier ordre, il y en a plusieurs plus grandes, ou aussi grandes que Pekin. Il y en a plus de 80 du premier ordre, qui sont comme Lyon & Bourdeaux. Parmi deux cents soixante du second ordre, il y en a plus de cent comme Orleans ; entre douze cents du troisième, on en trouve plus de six cents aussi considerables que la Rochelle & Angoulême ; sans parler d'un nombre prodigieux de villages, qui surpassent en grandeur & en nombre d'habitans les villages de Marene & S. Jean de Luz.
L'Empereur de la Chine est absolu, & les loix lui donnent une autorité presque sans bornes. Il a deux Conseils, l'un ordinaire, composé des Colaos, qui sont les Ministres d'Etat ; l'autre extraordinaire, composé des Princes du sang. Il y a six Tribunaux souverains à Pekin ; le Ljipou, pour ce qui regarde les Officiers de l'Etat, que nous nommons Mandarins ; le Houpou, pour les finances ; le Lipou pour la religion, les anciennes coutumes, les sciences, les arts, les affaires étrangères ; le Pimpou, pour la guerre ; le Himpou pour les affaires criminelles ; le Compou, pour les ouvrages publies. Les Mandarins sont tous Docteurs. Il y en a 13647. de neuf ordres différens.
Il y a quatre principales religions à la Chine. L'ancienne qui est celle de l'Etat, & qui ne reconnoît qu'un Dieu, souverain, maître du Ciel & de la terre ; sans idoles, ni statues. L'idolatrie est la seconde. Elle y fut apportée par Fohe, ou Fohi, Philosophe Indien, 32 ans avant la naissance de Jesus-Christ. Il y a aussi un fort grand nombre d'Athées. Enfin, la Religion Chrétienne y a pénétré.

     
Chiourme
  T. n.f. Les galériens ou forçats qui font mouvoir une galère à force de rames. La chiourme est différente de l'équipage et l'équipage ne comprend pas les forçats qui composent la chiourme.
     
Chirurgien
  T. n.m. Celui qui sait la chirurgie & qui en fait les opérations ; qui saigne, qui panse les plaies. Quoique la Chirurgie fasse partie de la Médecine, qui est l'une des quatre Facultés de l'Université, cependant les Chirurgiens ne sont point du corps de l'Université. Elle a refusé de les y admettre, sous prétexte que leur art tient un peu de la cruauté. Pour se dédommager de cet honneur, ils se sont associés en Confrairie sous la protection de S. Côme & de S. Damien. C'est pourquoi, selon l'institution, ils sont obligés de panser gratuitement le premier Lundi de chaque mois tous ceux qui se présentent, & qui ont besoin de leur secours.
* Chirurgien de robe longue, est un Chirurgien qui a étudié en Médecine, & qui a droit de porter la robe au lieu que le Barbier Chirurgien est un Chirurgien qui fait la barbe, & autres menues opérations de Chirurgie. On les distinguoit autrefois par les enseignes. Ceux de robe longue avoient des boëtes, & les Barbiers des bassins. Depuis l'an 1656, ils sont réunis, & ne font plus qu'une Communauté
* Chirurgien major, est celui qui est préposé dans les Armées, dans les villes de guerre, sur les vaisseaux du Roi, pour préparer les médicamens, panser, traiter les malades, faire les opérations, les visites, les raports,
     
Chites
  T. n.m. Toiles de coton des Indes, extrêmement belles, dont la peinture ne dure pas moins que les toiles même sans rien perdre de leur éclat.
   
Choine
  T. n.m. Pain blanc & délicat. Ce mot se trouve dans Rabelais. On le dit en Anjou & en Normandie.
   
Cholagogue
  T. n.m. Médicament qui purge la bile par bas. Il y en a de simples & de composés, & les uns & les autres sont de trois sortes par rapport à leur activité. Il y en a de bénins, de médiocres & de violens. Les bénins sont ceux qui purgent doucement, comme la manne, la casse, les roses, les tamarins, &c. Les médiocres sont, le senné, la rhubarbe, l'aloës, &c. & les violens, le jalap, la scammonée, &c.
   
Chômage
  T. n.m. Sous l'ancien régime, les fêtes chômées étaient très nombreuses. Colbert en supprima 17 mais sans pouvoir faire disparaître les abus. Il arriva même que des ouvriers se plaignent de cet état de fait, car les jours travaillés n'étaient pas assez nombreux pour assurer leur subsistance et payer leurs impôts.
     
Chommage
 

T. n.m. État d'une chose qui est sans agir un certain temps. Quand des ouvriers ont manqué de se trouver dans un attelier, on leur déduit leur chommage. L'Ordonnance règle le chommage des moulins pendant vingt-quatre heures à quarante sols quelque nombre de roues qu'ils aient : on leur paye ce chommage quand ils sont empêchés de moudre par le passage des trains, des bateaux.

     
Chrême
  T. n.m. Huile consacrée par l'Evêque qui sert à administrer les sacremens de baptême, confirmation, ordre et extrême onction.
     
Chrêmeau
  T. n.m. Petit bonnet qu'on prépare pour mettre sur la tête des enfans qu'on baptise lorsqu'on leur a appliqué le Saint Chrême.
     
Christodin, ine
  T. n.m. Au commencement du Calvinisme, on donna ce nom aux Huguenots ou Calvinistes en France parce qu'ils ne parloient que de Christ, que dans leurs traductions du Nouveau Testament, & dans leurs autres livres, on trouvoit sans cesse ce mot Christ.
     
Chuquélas
  T. n.m. Etoffe de soie & coton fabriquée aux Indes Orientales