Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   
Vacherie
 

T. n.f. Étable à vaches, & le lieu où l'on trait les vaches, où l'on tire leur lait.

   
Vagant
 

T. n.m. Terme de Mer. Ce sont des gueux ou valides mendians, qui au temps d'orage courent sur les côtes, pour voir s'il n'y a rien à butiner. Ce mot est employé dans les Us & Coutumes de la Mer. On les appelle autrement Roussiniers, Pinçons de rivière, Truands, & gens qui vivent dans le libertinage. Originairement le mot de Vagans ou de Bagans signifioit en Gascogne Berger ; & Fauchet dit que Vagans étoient des paysans qui autrefois se rebellerent contre leur Prince.

     
Vague-maître
  T. n.m. En termes de guerre est un Officier qui a soin de faire charger, atteler & défiler le bagage d'une armée, afin qu'il marche en bon ordre. Il y a un Vague-Maître Général, ou pour chaque ligne d'infanterie, ou pour chaque aile de cavalerie. Il y en a même un pour chaque brigade, pour chaque Régiment.
   
Vaine pâture
 

Droit accordé aux habitants de la paroisse de faire paître leurs animaux sur les communaux, les parcelles en jachère ou cultivées une fois la moisson faite

     
Vaisseau
 

T.n m. en termes de Marine, se dit généralement de tous les bâtimens de mer, qui sont de deux sortes ; l'une des vaisseaux de haut bord, qui vont seulement à voiles, & qui courent sur toutes les mers, l'autre des vaisseaux de bas bord, à rames & à voiles, comme les galères, qui ne vont d'ordinaire que sur la Méditerranée.

     
Vaissellée
  T. n.f. Il se dit dans les Manufactures de lainage, particuliérement du côté d'Amiens, de la quantité d'étoffes de laine qui est contenue dans chaque vaisseau d'un moulin à foulon. Quelques-uns disent aussi Pilée.
   

Vaissure

  T. n.m. Nom propre d'une contrée du Duché de Bar, en Lorraine.Elle est entre Verdun, Mètz, & Montmédi ; mais on en ignore les bornes.
   
Valentinois
 

T. n.m. Contrée du bas Dauphiné, en France. Le Valentinois est entre le Viennois, le Diois, le Comtat Vénaissin & le Rhône, qui le sépare du Languedoc. On lui donne le titre de Duché, & ses lieux principaux sont Valence capitale, Romans, saint Marcellin, le Crest, Montelimar & saint Paul-trois-Châteaux.

   

Valet

  T. n.m. Serviteur, domestique qui sert dans les bas emplois. Souvent on n'est pas mieux servi pour avoir un grand nombre de valets.
Valet de chiens
, est un valet qui sert à mener les chiens, & à avoir soin de leur nourriture.
Valet de cour, est celui qui a soin de tout le ménage rustique d'une ferme, d'une maison de campagne.
Valet d'écurie, ou valet d'étable, celui qui a soin de panser, de nourrir ou accommoder les chevaux, particulièrement dans les hotelleries. .
Valet a tout faire. C'est un serviteur unique dans la maison, qui sert à toutes choses, comme les Cuistres, les valets de Prêtres.
En plusieurs lieux on appelle valets de Justice, les Sergens ordinaires.
Valet de Bourreau, est la personne la plus infâme de la ville, qui sert sous le Bourreau à fustiger, donner la fleur de lis & autres menus supplices, jusqu'à ce qu'il se rende capable d'en infliger de plus grands.
On dit figurément, qu'un homme est un valet à louer, lorsqu'il n'a plus de charge & d'emploi, qu'il est fainéant, qu'il n'a plus d'occupation, qu'il en cherche.
Le valetage est le service du valet.
   
Valois
 

T. n.m. Nom propre d'une petite contrée avec titre de Duché. Elle est dans le Gouvernement de l'Ile de France, vers les rivières d'Aîne & d'Oise. Crépi en Valois en est le lieu principal.

   
Van
 

T. n.m. Ce qui sert à nettoyer le grain battu, en le remuant & en le jetant en l'air. C'est un instrument d'osier à deux anses, courbé en rond par derrière, & dont le creux diminue insensiblement jusques sur le devant, ayant à peu-près la forme d'une coquille. On s'en sert aussi à vuider les eaux d'un vivier, d'un bâtardeau.

     
Vanant
  T. adj. Terme de Papetier. Il se dit du papier qui n'est pas si blanc, ni si fin que le beau papier. Papier vanant.
   

Vanne

  T. n.f. On nomme ainsi à Lyon, & dans quelques Provinces voisines, ce qu'on appelle ailleurs une couverture ou courte-pointe piquée.
   
Vanner
  T. v. Secouer, remuer le grain, le jeter en l'air avec un van pour le nettoyer. Voilà du bled bien vanné & bien criblé. Vanner du blé, de l'avéne, des pois. L'agiter, le remuer, le jetter en l'air par le moyen du van, & séparer de cette façon le grain d'avec les paillettes, la bale & les autres ordures.
   
Vanneur
  T. n.m. Paysan loué pour vanner ou nettoyer les grains
     
Vannerie
  T. n.f. Métier de celui qui fait divers vaisseaux d'osier
   
Vannier
  T. n.m. Artisan qui fait des vans & tous autres ouvrages d'osier, comme paniers, hottes, claies, cages, &c. Il vend aussi des pelles, boisseaux, soufflets, &c.
   
Vantail
 

T. n.m. Manteau ou battant d'une porte, qui s'ouvre des deux côtés. On appelle aussi vantaux de fenêtres, les volets qui ferment une fenêtre de haut en bas.

     
Varaigne
  T. n.f. On appelle varaigne dans les marais salans, l'ouverture par laquelle on introduit l'eau de la mer dans le premier réservoir de ces marais qui s'appelle le Jas. La varaigne s'ouvre & se ferme à peu près comme on fait avec la bonde des étangs. On ouvre la varaigne dans les grandes marées de Mars, puis on la referme quand la mer vient à baisser, afin de tenir les jas pleins d'eau.
   
Varenne
  T. n.f. Mesure des grains dont on se sert en quelques lieux de la Savoye, particuliérement à la Rochette. La varenne pése 31 livres poids de Genève.
   
Varenne
  T. n.f. Plaine, étendue de pays uni qui ne se fauche ni ne se laboure ; fond plat entre des coteaux. Les habitans de ce village mènent paître leurs bestiaux dans la varenne où il y a de bons pâturages. La Varenne du Louvre, est une Jurisdiction qui se tient au Louvre, établie pour la conservation de la chasse dans des plaines qui sont à six lieues à la ronde de Paris.
     
Varlope
  T. n.f. Outil de Menuisier. C'est un grand rabot qui sert à rendre le bois fort uni. Il y a de grandes, & de demi-varlopes ;
     
Varre
 

s. f. Terme de Négoce, est une espèce d'aune dont les Marchands se servent en quelques lieux. La varre d'Espagne est égale à la canne de Toulouse, & contient une aune & demie de Paris.

A partir de 1768 à Bastia
   
Vasselage
  T. n. m. Servitude ou dépendance d'un Seineur supérieur. Vasselage, a aussi signifié un grand fait d'armes, & de là on a appellé Vassaux, ceux qui avoient fait paroître beaucoup de courage. Vasselage, signifie aussi la foi que le vassal rend à son Seigneur.
   
Vassive
  T. n.f. ou vassiveau n.m. Terme fort usité en Berri. Il se dit des agneaux qui sont dans leur seconde année. Le premier se dit des fémelles, & le second, des mâles. On les appelle aussi moutonats, mais Vassive & Vassiveaux sont plus communs.
   

Vauderoute

  T. n.f. Défaite d'une armée. L'armée Espagnole fut mise à vauderoute devant Rocroi en 1643
   
Vaudeville
  T. n.m. Chanson que le peuple chante, & qui court dans les rues. On vous chante en vaudeville. Les chansons qu'on chante sur le Pont-neuf, sont de vrais vaudevilles. Cette femme est fort décriée, on l'a mise dans les vaudevilles.
   

Vavassourie

  T. n. f. Terme de Coutume, qui se trouve dans celle de Normandie, Petit fief ou tènement qui relève d'un autre & qui n'a que basse-justice. Les vavassouries sont quelquefois vilaines, & quelquefois franches & nobles, selon qu'il a plû au Seigneur faire son vavasseur. Les vavassouries vilaines sont celles pour lesquelles on doit au Seigneur féodal sommage, service de cheval, deniers, rentes ou autres services. Les vavassouries nobles sont celles qui ne doivent point ces services.
     
Vaxel
  T. n.m. Espéce de boisseau dont on se sert dans les Salines de Lorraine pour mesurer les sels. Le vaxel pése 34 à 35 livres. Il faut 16 vaxels pour le muid.
     
Vedette
  T. n.f. Sentinelle à cheval. On met des vedettes avancées pour découvrir les ennemis. Tous les corps de garde de cavalerie ont des vedettes. On donne aussi le nom de vedettes à de petits cabinets ou tourrillons que l'on met sur les angles des grands parcs, jardins, & châteaux de campagne pour découvrir de loin.

 

 

 

Véguer
  T. n. m. ou béguer. Terme de Palais en Béarn. Huissier. Il y a en Béarn trois sortes d'Officiers pour exploiter ; les premiers sont Huissiers du Parlement qui peuvent faire toutes sortes d'exploits, & à toutes autres personnes ; les seconds sont les Véguers, qui peuvent faire les exploits contre les Gentilshommes dans leurs Vigueries ou Bégueries, à l'exclusion des Bayles ; & les troisièmes sont les Bayles, qui ne peuvent exploiter dans leur district que contre les Roturiers seulement.
   
Véhérie
  T. n. f. Terme de Droit & de Coutumes du Dauphiné. Vicairerie. Office de Véhier ou Vigier, Jurisdiction & district de cet Officier
   
Veillote
  T. n.f. Terme d'Agriculture. C'est un petit tas de foin qu'on ramasse avec la fourche, quand il est fané, & qu'on laisse encore quelque temps sur le pré, en attendant qu'on en fasse de gros meulons, & qu'on l'enlève. Parvus foeni cumulus. Il faut douze ou quinze veillotes de foin pour en faire une charretée.
     
Veissel
  T. n.m. Mesure des grains dont on se sert à Chambery en Savoye. Le veissel pése 140 livres poids de Genève.
   

Vélai

  T. n.m. Nom propre d'une petite contrée des Sévennes en Languedoc. Elle est entre le Vivarèz, le Gévaudan, l'Auvergne, & le Forèz. C'est un pays fort montagneux, traversé par la Loire, & qui n'a rien de considérable que la ville du Pui qui en est la capitale
   

Vélin

 

T. n.m. Peau de veau qui a été préparée, & qui a passé par les mains d'un Mégissier & d'un Parcheminier, qui est plus délicate & plus unie que le parchemin ordinaire

     
Velte
  T. n.f. Terme de Négoce. C'est une mesure des choses liquides, dont on se sert dans le trafic d'Hollande. La velte contient trois pots, le pot deux pintes, & la pinte d'eau de vie pèse deux livres & demie. Les pipes ou bariques d'eau de vie qu'on vend en Poitou, ou à Nantes, ou à Orléans, contiennent 60 ou 70 veltes.
   
Vénaissin (Comtat)
  T. n.m. Contrée de la Provence, située aux confins du Dauphiné, & séparée du Languedoc par le Rhône. Ce pays n'est pas de grande étendue ; mais il est fort beau & fort fertile. Vénasque en étoit autrefois la capitale. Maintenant c'est Carpentras. Les autres lieux de quelque considération sont, Vaison, Cavaillon, Vaureas, l'île Boulène, Masan, &c. Jeanne Reine de Naples, Comtesse de Provence, vendit l'an 1348, le Comtat Vénaissin avec la ville d'Avignon, au Pape Clément VI, pour la somme de 4 000 livres, & les Papes possèdent encore l'un & l'autre, quoique le Parlement de Provence ait déclaré la vente nulle, & ait réuni ces terres à la Couronne de France, par Arrêt du 26 Juillet 1663.
   
Vénal
  T. adj. Qui s'achète à prix d'argent. Les charges de Judicature en France sont vénales : les charges municipales sont électives
   
Vénalité
  T. n. f. La vénalité des Offices n'est pas fort ancienne en France. Ce fut Louis XII. qui mit les Charges dans le commerce : pour acquitter les dettes immenses de Charles VIII son prédécesseur, & pour ne point charger son peuple par de nouveaux impôts, il s'avisa de vendre les Offices, dont il tira de grandes pécunes. François I. profita de cet expédient pour amasser de l'argent, & pratiqua tout ouvertement la vénalité des Charges. Ce n'étoit au commencement qu'un prêt, mais le prêt n'étoit qu'un nom pour déguiser une vente effective. Le Parlement qui ne pouvoit approuver la vénalité des Charges, faisoit toujours préter serment que l'on n'avoit acheté sa Charge ni directement, ni indirectement. On en exceptoit tacitement le prêt fait au Roi pour être pourvû de la Charge. Mais le Parlement ayant reconnu que ses oppositions étoient inutiles, & que le trafic des Charges étoit publiquement autorisé, abolit le serment en 1597.
   
Vendange
  T. n.f. Récolte de vin. Signifie aussi le raisin & le vin qui en est sorti. On foule la vendange dans la cuve. On porte la vendange foulée au pressoir.
Au pluriel, se dit de la saison où l'on fait la récolte & de l'action de cueillir et pressurer le raisin.
   
Vendangeoir
  T. n.m. Maison où l'on fait la vendange.
   
Vendangeur
  T. n.m. Gens de journée qui aident à faire la récolte du vin. Il y en a de coupeurs, de hotteurs, de chargeurs, de fouleurs, de pressureurs.
   

Vendition

 

T. n.f. droit qu'on doit au Seigneur pour les marchandises vendues en foire, ou marché, qu'on appelle la laude, la maille, le coutelage, & de plusieurs autres noms suivant les lieux.

   
Vendômois
 

T. n.m. Nom propre d'une ville capitale du Vendomois, en France. Elle a titre de Duché, un ancien château, un Collége, & quelques Maisons religieuses ; elle est située sur le Loir, à sept lieues de Blois, vers le nord.
Vendôme. C'est un nom de Seigneurie qui a donné lieu à deux proverbes dans la langue.

   
Ventier
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne aux Marchands de bois qui achètent les forêts, & qui les font exploiter sur les lieux. Les Marchands ventiers doivent fournir aux Bucherons des chaînes & mesures des longueurs de bois, conformes aux Ordonnances du Roi & de la ville.
   
Ventilateur
  T. n.m. On publia en 1744. un livre sous le titre de Description du Ventilateur, par le moyen duquel on peut renouveller facilement & en grande quantité l'air des mines, des prisons, des hôpitaux. Le ventilateur est une espéce de soufflet ou pompe d'air, qui attire tout l'air d'une chambre & d'un appartement, le conduit dehors, & donne lieu à celui de dehors de le remplacer dans cet appartement. En Angleterre on se sert déja du ventilateur dans les vaisseaux de guerre, & dans plusieurs mines de charbon ; on s'en sert aussi pour sécher le houblon, les grains, la poudre à canon, &c. L'air corrompu est très-nuisible à la santé, & cause une infinité de maladies & par rapport au corps & par rapport à l'esprit. Le ventilateur a été inventé pour parer à ces inconvéniens, en renouvellant l'air où il a besoin d'être renouvellé.
     
Ventrée
 

T. n. f. En termes de Coutumes, se dit du partage des successions des père & mère entre des enfans nés de différens mariages. Ce partage se fait en sorte, qu'un seul enfant d'un mariage ou d'un même lit, prend autant que plusieurs enfans d'un autre mariage, qu'on appelle ventrée, & pour cela on divise la succession en autant de parts qu'il y a eu de mariages.

     
Vêpres
  T. n.fpl. Partie de l'Office Divin qui se dit l'après-dînée. Un bon Chrétien doit assister tous les Dimanches à la Messe de Paroisse, au Sermon & à Vêpres.
   
Verdagon
  T. n.m. Nom qu'on donna au vin de 1725, qui étoit de très-mauvaise qualité. Les pauvres Religieux furent réduits au verdagon. Quand on le laissoit demi-heure en bouteille, il devenoit noir. Les tonneaux où il y en avoit eu étant tous corrompus, on n'y pouvoit plus mettre d'autre vin.
   
Verderie
  T. n.f. Etendue de bois, & de pays qui est commise à la garde, & à la jurisdiction d'un Verdier. Il y avoit autrefois des Verderies & Sergenteries fieffées, qui étoient des terres données à fief & à cens à plusieurs particuliers, à la charge de garder les forêts du Roi ; elles ont été supprimées par Édit du mois d'Août 1669.
   
Verdier
  T. n.m. Officier des Eaux & Forêts, dont la fonction a été différente selon les temps & les lieux. Car il a été aussi appellé Gruyer, Forestier, Châtelain, Concierge, Segrayer, Maître Sergent & Garde de Marteau, par l'Ordonnance de Henri III. de l'an 1583.
C'est un Officier établi pour commander aux Gardes d'une forêt éloignée des Maîtrises, qui en doit faire la visite de quinzaine en quinzaine en personne. Il a une Jurisdiction pour les moindres délits, qui s'étend jusqu'à soixante sols d'amende. Il fait son rapport des autres délits dans les siéges des Eaux & Forêts. C'est maintenant le même que Gruyer.
   
Verdurier
  T. n. m. Officier du Roi qui a soin de fournir sa maison de verdure, comme salades, asperges, artichaux.
   
Verge
  T. n. f. Se dit de la baguette que portent les Huissiers, Sergens & Bedaux, pour faire faire silence aux Audiences, & faire passage aux Magistrats qu'ils conduisent. Les Sergens à verge du Châtelet étoient autrefois des Huissiers, comme ceux qui servent à l'Audience, qu'on a multipliés selon la nécessité. L'Ordonnance d'Orléans de 1560. veut que quiconque sera touché de la verge du Sergent, le suive en prison. On appelle aujourd'hui les Bedeaux des Paroisses Porte-verges. C'étoit autrefois des Sergens des Justices subalternes, qui servoient à la Justice, & à l'Église de la Seigneurie. On disoit autrefois, porter blanche verge, en signe de Seigneurie ; & on appelle encore en Normandie le pouvoir de la verge, l'étendue du territoire dans lequel un Sergent à verge peut exploiter. On appelle aussi la verge de Justice, le gouvernement d'un Prince doux & pacifique.
     
Verge
  T. n.m. Mesure des longueurs en quelques lieux, qui répond à l'aune. La verge d'Angleterre contient sept neuvièmes de l'aune de Paris. Mais en général, chez les Auteurs, la verge est la même chose que la perche, la corde & la chaîne, qui est de dix pieds, différente selon les lieux. Elle est de 12 pieds de Roi en quelques endroits sur le Rhin.
Verge de terre, est une mesure de terre dont on se sert en quelques provinces, qui est environ un quartier d'arpent de terre. L'action de mesurer avec une verge est le vergeage.
   
Vergette
  T. n.f. Ustensile de ménage qui sert à nettoyer les habits & les meubles. Il est fait de plusieurs brins de joncs, de bruyère, de soie de porc, de sanglier, &c. Il faut donner un coup de vergette sur votre chapeau.
   
Verjus
  T. n.m. Raisin encore verd & aigre, qui a été cueilli avant sa maturité. On l'emploie dans les alimens & dans les remèdes.
     
Verle
  T. n.f. Espéce de jauge ou instrument qui sert à jauger les tonneaux & futailles remplies de liqueur, ou propres à les contenir.
   
Vermandois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Picardie en France. Elle est entre la Tiérache, l'Île de France, le Santerre & le Cambresis. Ce pays a titre de Duché ; & ses lieux principaux sont Saint Quentin capitale, Ham & Vermand
   

Vernaculaire

  Du latin « vernaculus » indigène, domestique. = du pays, propre au pays. Une langue vernaculaire n’est parlée qu’à l’intérieur d’une communauté. Un bâtiment vernaculaire est celui qui appartient à un type communément répandu dans une zone donnée, à une époque donnée.
   
Vérole
  T. n.f. Terme de Médecine. On écrivoit autrefois vairole. Maladie contagieuse qui couvre le corps de gales, ou de pustules, qui épaissit la peau, & qui y laisse des cicatrices ou des cavités. L'amour est comme la petite vérole, plus on la garde plus on est malade. Les Médecins tiennent que la vérole & la rougeole ont beaucoup d'affinité & de ressemblance, en sorte que les deux ou trois premiers jours on a de la peine à les distinguer l'une de l'autre. Elles viennent toutes deux d'un sang impur, & d'humeurs corrompues. Elles different pourtant : car la vérole est faite d'une matière plus crasse, visqueuse & sanguine ; & la rougeole d'une matière chaude, subtile & bilieuse. La vérole s'élève en pustules pointues & blanchissantes, avec une petite tumeur qui pique & démange, & laisse des marques qui gravent le cuir ; au lieu que la rougeole laisse seulement des taches passagères comme des morsures de puces, le plus souvent rouges, quelquefois vertes & noires, & ne sort guère hors du cuir, mais s'étend en large, & ne démange point. La petite vérole est la maladie des petits enfans. Elle vient quelquefois aux grandes personnes, & elle leur est très-dangereuse. On tient qu'on n'a guère qu'une fois la petite vérole. Cependant il s'en faut bien que la règle ne soit générale.
Un malade qui avoit tous les symptômes de la petite vérole sans qu'elle pût sortir, n'eut pas plustôt été mis dans un bain d'eau chaude, que la petite vérole sortit abondamment : pratique d'autant plus remarquable qu'elle est extraordinaire & hardie. Un Chirurgien ayant conseillé à une jeune personne qui avoit la petite vérole, & à qui elle commençoit à sècher, de froter de graisse de chien la croute qu'elle avoit sur le visage afin de l'amollir & de l'ôter, & que l'humeur qui étoit dessous n'y demeurant point long-temps, ne pût, disoit-il, ronger la chair & y faire des trous, dont la malade seroit marquée ; il la persuada, & la frota deux fois. De plus la malade l'ayant prié de lui couper les cheveux, parce qu'elle avoit de la peine à soutenir la mauvaise odeur qui en sortoit, causée par la sueur & la vérole qu'elle avoit eue à la tête, il lui obéit ; mais la maladie recommença, & l'humeur maligne étant rentrée, la malade, qui étoit auparavant hors d'affaire, fut emportée en deux jours.
On appelle grosse vérole, une autre maladie contagieuse qui se contracte ordinairement par le commerce avec une femme débauchée. On l'appelle en France mal de Naples, parce que les soldats en furent infectés au Royaume de Naples sous Charles VIII. Avant ce temps-là elle étoit inconnue en France. Les Italiens l'appellent mal Francese, parce que les François en furent les premiers atteints, & ont cru qu'ils l'avoient apporté. La vérole n'est point honteuse à Goa ; on fait même gloire de l'avoir eue plusieurs fois. On la guérit là avec de la racine de chine, ou schine.
   

Vérolie

  T. n.f. Terme de Coutume. Le Droit de Vérolie, selon la Coutume de Poitou, c'est le Droit de detroit, en vertu duquel les Seigneurs contraignent leurs sujets de moudre à leurs moulins.
     
Verre
  T. n.m. Corps diaphâne & transparent, fait par art. Il tient le milieu entre les métaux, & les pierres. Il est fusible comme les métaux, mais il n'est pas malléable. Le verre est le dernier ouvrage que l'art peut faire par le moyen du feu ; car tous les métaux à force de feu se tournent enfin en verre, & la terre même, comme on voit aux briques trop cuites, qui se vitrifient. Le verre se fait avec des cailloux blancs & reluisans, ou avec du sable blanc bien lavé, & avec du sel alkali, ou de l'herbe de soude ; ou bien pour faire du verre commun, du sel de cendres de fougère : le tout dans un feu de réverbère très-violent. On en fait aussi avec des cristaux de roche fondus. On fait le beau verre avec de la soude du Levant & du sable blanc. On y mêle un peu de manganèse pour ôter le verdâtre de la soude ; & si on en met beaucoup, il sera d'un rouge de pourpre. Le verre qui a une foible teinture de rouge est très-propre pour faire des verres objectifs & des lunettes d'approches. On fait le verre jaune avec de la seule rouille de fer. On le fait de couleur bleue ou d'aigue-marine, en y mêlant du cuivre rouge calciné plusieurs fois, & y ajoutant un peu de safre calciné. On fait du verre verd avec le cuivre calciné & la rouille de fer, ou avec le minium, c'est-à-dire, la chaux rouge de plomb. On le fait violet, en y mêlant du safre & de la manganèse. On a vu en Allemagne des bouteilles d'un verre si délié par le fond, qu'on les pouvoit rendre convexes ou concaves en soufflant, ou en tirant l'air doucement : ce qui montre qu'il peut y avoir quelque flexibilité dans le verre. L'esprit du sel très-bien rectifié ronge le verre, & en dissout tout le tissu, en sorte qu'il devient friable.
     
Verrerie
  T. n.m. Lieu où l'on fait le verre. La plus belle verrerie du monde est celle de Muran, qui est un fauxbourg de Venise. On a établi depuis près de 40 ans une fort belle verrerie près de Cherbourg en Normandie. On y a fait des glaces qui ne cèdent en rien à celles de Venise. C'est de cette verrerie que vient le verre blanc. Il y a aussi une verrerie à Paris dans le fauxbourg St Antoine. C'est là qu'on polit les glaces qui viennent de la verrerie de Cherbourg. A Nevers il y a une autre verrerie où on fait différens petits ouvrages de verre. Il y en a aussi en quelques autres endroits de France, comme à Saint Cloud près de Paris, à Rouen, à Orléans, &c. Une verrerie consomme prodigieusement de bois.
     
Verroterie
  T. n.f. Terme de Négoce. C'est une menue marchandise de verre, comme des grains ou patenôtres de verre, ou de cristal, dont on trafique avec les Barbares & Sauvages. On fait un grand commerce vers le Sénégal de verroterie de toutes sortes de couleurs.
   
Versailles
 

T. n.m. C'est une petite ville assez régulièrement bâtie, mais sans murailles. Elle est dans l'île de France, à quatre lieues au sud-ouest de Paris. Le Roi a dans ce lieu le plus magnifique Palais de l'Europe, bâti par Louis le Grand, & où ce Prince faisoit sa résidence ordinaire. Il y a plusieurs choses à admirer dans ce vaste & superbe Palais, où les Princes du sang, & les Ministres & Sécretaires d'Etat étoient logés ; mais ce qu'il y a de plus admirable, est la quantité surprenante d'eaux qu'on y fait venir de la Seine par de grandes machines qu'on appelle la Machine de Marli, & qu'on distribue en un grand nombre de fontaines, jets d'eau, cascades, napes &c. Versailles fut commencé en 1661. La nouvelle Chapelle de Versailles qui est le dernier morceau qui y ait été fait, & qui sera un monument superbe de la piété & de la grandeur, de la magnificence & du bon goût de Louis le Grand, fut finie en 1710. On trouve dans le nom de Versailles la prophétie de ce qu'elle devoit être un jour, & de ce qu'elle est aujourd'hui. Car l'anagramme de Versailles est, sans qu'il manque une seule lettre : Ville seras.

   
Versenne
  T. n f. Mot Saintongeois qui signifie Sillon. Il est aussi en usage en d'autres provinces, & paroît venir du Latin versare terram, qui signifie Labourer.
     
Versine
  T. n.f. Mesure de grains dont on se sert dans quelques lieux de la Savoye. La versine d'Aiguebelle pése vingt-quatre livres poids de marc.
     

Vertemoute

 

T. n.f. Terme de Coutume. Droit de Vertemoute est un droit dû au Seigneur par le sujet & tenant en grange hors du fief.

   
Vertugale
  T. n.f. Gros & large bourrelet, que les Dames avoient coutume de porter au-dessous de leurs corps de robe.
Il les garantissoit de la presse, & étoit fort favorable aux filles qui s'étoient laisser gâter la taille. La mode en est encore demeurée chez les Espagnols, qui l'appellent garde infante.
   
Vesce
  T. n.f. Plante qui pousse des tiges à la hauteur d'un pied & demi, ou plus hautes, anguleuses, canelées, creuses. On cultive cette plante dans les champs ; on se sert de sa semence pour nourrir les pigeons, on en donne aussi avec de l'avoine aux chevaux. Il y a plusieurs autres espèces de vesce.
   
Vésiau
  T. n.m. Terme de Coutume. Voisinage, communauté & corps des voisins, qui demeurent en un même lieu.
   
Vespérie
  T. n.f. Certaine Thèse qu'on soutient dans les Colléges les après-dinées par un simple exercice, & entre les Écoliers, sans cérémonie. C'est aussi le dernier acte que fait dans les Universités un Bachelier la veille du jour qu'il doit prendre le bonnet de Docteur, où trois Docteurs disputent contre lui ; & cette Thèse a pour titre, pro actu vesperiarum.
   
Veste
  T. n.f. Espèce de justaucorps qui va jusqu'aux genoux. En France on porte des vestes légères sous les justaucorps, plus ou moins haut selon les modes. En Orient on porte des vestes qui servent d'habits de dessus, & elles sont un peu plus longues.
   
Vestiaire
  T. n.m. Dépense qu'on fait pour habiller un Religieux, pour le vétir. Quand on donne des pensions aux Moines, il leur faut tant pour leur nourriture, & tant pour leur vestiaire. Ce mot n'est point dans l'Académie. Il se trouve dans Richelet ; mais avec une autre signification, puisqu'il dit que vestiaire est le lieu où les Religieux mettent leurs habits, & l'étoffe pour les faire.
     
Veuvage
  T. n.f. État des personnes qui ont perdu leur femme, ou leur mari. Une femme pendant son veuvage jouit de tous les priviléges qu'avoit son mari.
   
Viager
  T. adj. Qui dure pendant la vie. On doit aux enfans naturels une pension viagère. L'usufruit, le douaire sont viagers. Un bail viager, pour la vie. Un don mutuel n'est que viager. On dit en plusieurs Coutumes viage ; pour dire, pendant la vie. Une rente, une ferme, une pension donnée à viage ou viagèrement, c'est-à-dire, pour en jouir pendant la vie.
   
Viaige
  T. n. m. Viagier. Celui ou celle à la vie desquels quelques rentes, fruits ou pensions viagères sont dûes. C'est un terme de Coutume.
     
Viatique
  T. n.m. Ce qu'on donne à des Religieux pour faire les frais d'un voyage, d'une mission.
Viatique, signifie figurément la communion que l'on donne aux agonisans qui vont faire le voyage de l'autre monde. On ne donne point le sacré Viatique à ceux qui sont exécutés à mort par ordre de Justice.
     
Vicaire
 

T. n.m. Celui qui est comme lieutenant d'un autre ; qui tient sa place ; qui fait ses fonctions en son absence, & sous son autorité.
Vicaire, se dit particulièrement de ceux qui soulagent les Évêques, & les Curés dans leurs fonctions. Les Évêques nomment d'ordinaire deux Grands Vicaires pour leur aider à faire leurs visites, & à règler leur Diocèse. On confond quelquefois le Grand-Vicaire avec l'Official. Mais leurs fonctions sont distinctes & séparées ; le Grand-Vicaire n'est commis que pour le spirituel, & pour la jurisdiction volontaire & gracieuse : les Officiaux exercent la jurisdiction contentieuse. Un Grand-Vicaire doit être Prêtre, & Gradué, suivant l'Ordonnance de Blois.
Les Religieux ont aussi des Vicaires pour faire la fonction d'un Général, ou d'un Supérieur, lorsqu'il est absent, ou que sa Charge est vacante.
On appelle Vicaires perpétuels, des Curés qui desservent les Cures dépendantes d'un Chapitre, d'une Abbaye, ou d'un Prieuré, au lieu des Curés Primitifs, qui sont les gros Décimateurs, & qui ne laissent à ces Vicaires que des portions congrues. Leur cure s'appelle une vicairie.

     
Victuailleur
  T. n.m. Terme de Marine, est celui qui s'est obligé à fournir dans un vaisseau les victuailles, qui doit aussi fournir les poudres, lances à feu, fausses lances, & menus ustensiles, comme bidons, corbillons, lanternes, gamelles, &c.
   
Vidimer
  T. v. Terme de Pratique. Collationner une copie à un titre original, & certifier au bas qu'elle lui est entièrement conforme, afin qu'on y ajoute foi en Justice. Le titre collationné à l'original est un vidimus. La pluspart des titres qui sont au-delà de 500 ans, ne sont que des vidimus des Juges qui attestent avoir vû & fait copier les titres originaux.
   
Viduité
  T. n. m. On appelle en Normandie Droit de viduité, le droit qu'a un mari de jouir par usufruit de tous les biens de sa femme morte, lorsqu'il en a eu un enfant né vif. Il ne jouit que du tiers lorsqu'il se remarie. La vieille Coutume l'appelle droit de veuveté.
   
Vientrage
  T. n.m. Terme de Coutumes. C'est un droit Seigneurial qui se lève sur les vins & autres breuvages, comme les droits de chantelage, de forage & d'afforage. Il y a aussi un droit de vinage, qui est un droit Seigneurial qui se lève sur les marchandises & bétail passant pays, ainsi que le péage & le pontonage
     
Vigans
  T. n.mpl. Gros draps qui se vendent à la foire de Beaucaire, & qui font partie des draps que les François envoient à Constantinople, à Smyrne, & dans quelques autres Echelles du Levant.
   

Vignage

 

T. n.m. Droit que le Seigneur prend sur les marchandises & bétail passant pais, comme le treu, le péage, & le droit de pontenage.

   
Vigordan
  T. n.m. Le Vigordan est la Langue de Bigorre, que les Bigordans parlent. Le Vigordan est ancien, c'est une ancienne Langue.
   
Viguier
  T. n. m. Juge en Languedoc, Provence, Limousin, & aux provinces voisines. Il connoît de toutes matières en première instance entre Roturiers, excepté de certains cas réservés aux Sénéchaux & Baillis. Le Viguier ne peut connoître des causes des Nobles. L'appel de ses sentences se relève devant le Bailli ou le Sénéchal.
     
Vil
  T. adj. Terme de Coutume, synonyme de vilain ou vilein, & l'on appelle dans la Coutume de Normandie, Vils, ou vilains, services, tènement vilein, ceux des bordiers, qui tiennent bordage, & de ceux qui servent à sac & à somme, qui tiennent les vavassouries par sommage & par service de cheval, ou qui doivent curer les mares, marner ou fumer les terres, ou féner les foins de leur Seigneur, ou refaire leurs écluses, fossés & maisons, labourer les terres, cueillir & charroyer les grains, les battre & les vanner. Ce que la Coutume de Bretagne appelle viles corvées.
   
Villain
  T. n.m. Roturier, paysan, villageois.
Ce mot vient de villanus, paysan demeurant dans un village ; Pasquier dit que les Nobles appellerent villains ceux qui habitoient mollement dans les villes, au lieu de s'endurcir comme eux au travail de la campagne, pour être propre à la fatigue des armes. Villain, originairement est un homme de main-morte, ou de serve condition, qui rend des services vils & des peines de corps à son Seigneur ; & il est opposé à l'homme franc & bourgeois. On a appellé villenage, ou terre villaine, & rente villaine, celle qui n'est pas tenue noblement & en fief.
   
Ville
  T. n.f. Habitation d'un peuple assez nombreux, qui est ordinairement fermée de murailles ; assemblage de plusieurs maisons disposées par rues & renfermées d'une clôture commune, qui est ordinairement de murs & de fossés. Il est assez difficile de donner une bonne définition du mot de ville, à cause que l'usage a toujours conservé le nom de bourg ou de village à de certains lieux qui sont pourtant de véritables villes. Le Roi, en parlant de Paris sa capitale, l'appelle sa bonne ville de Paris. Les villes frontières & maritimes doivent être bien fortifiées. Elles sont en même temps villes de guerre, & villes de commerce.
Dans les vieilles Coutumes on appelle villes de paix, les villes où il n'étoit pas permis de vuider ses différends que par la Justice, comme a toujours été la ville de Paris, par opposition à plusieurs autres où les combats étoient en usage.
Ville Métropolitaine, est celle où est le Siége d'un Primat, ou d'un Archevêque. Ville Episcopale, celle où est le Siége d'un Évêque.
Villes d'arrêt sont des villes dont les Bourgeois & habitans par privilége spécial accordé par les Rois de France, peuvent saisir & arrêter les biens & choses appartenantes à leurs débiteurs forains, trouvées en icelles, encore qu'ils ne soient fondés sur aucune obligation ou cédule, telle qu'est la ville de Paris
     
Ville
 

T. n.m. En termes de Manufactures, une ville où il y a maîtrise.

Ville d'arrêt sont des villes dont les Bourgeois & habitans par privilége spécial accordé par les Rois de France, peuvent saisir & arrêter les biens & choses appartenantes à leurs débiteurs forains,

   
Villenage
  T. n. m. Terme de Coutumes, qui se dit des tenues de rentes, héritages ou possessions non nobles. Et on dit, Tenir en villenage, lorsqu'un vilain est obligé de rendre de vilains services au Seigneur, comme de charrier ses fumiers, ou faire autres corvées.
   
Villette
  T. n.f. Petite ville. Ce n'est quelquefois qu'un village.
   
Vimeux
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Picardie, en France. Elle est vers la côte, entre la Brêle & la Somme. St Valeri sur Somme en est le lieu principal.
     
Vinade
  T. n.f. Terme de Coutume. Droit qui est dû au Seigneur, par ses sujets pour charroyer son vin.
     
Vinage
  T. n.m. Terme de Coutumes. C'est un droit seigneurial qui est dû en plusieurs lieux sur les vignes, au lieu de censives, qui se doit payer à bord de cuve : c'est-à-dire, avant qu'on puisse tirer le vin de la cuve, comme le champart se paye avant que d'enlever les gerbes.
A Angers & ailleurs, le droit de Vinage a été converti en argent de cens annuel.
Ce mot de Vinage a encore différens autres usages & différentes significations. La plus ancienne est un droit pour le passage par la terre ou seigneurie d'autrui dans les Provinces du Nord de la France.
Souvent Vinage se prend pour les droits qui se payent aux Seigneurs par des Communautés & territoires en bled, vin ou argent ; en conséquence de quoi les Seigneurs font réparer les ponts & passages.
Quelquefois Vinage se prend pour un droit qui se lève sur le vin.
Quelquefois il se prend pour un droit à prendre sur le vin pressuré, comme au Terrier de l'Île Adam, où il est dit, qu'au lieu de Parmin, il y a deux grands Pressoirs à vin, banniers, dont a le droit de vinage, à raison de quatre sceaux de vin y pressuré.
   
Vinaigrette
  T. n.f. Petite caléche à deux roues, traînée par un homme. On rappelle aussi Roulette. L'Abbé de Saint Martin, autrement l'Abbé Malotru est l'inventeur de ces petites chaises qu'un homme tire, & qu'on nomme à Paris Vinaigrettes. Il en avoit une où il se faisoit traîner dans les rues de Caën.
     
Vinaigrier
  T. n.m. Marchand qui fait & qui vend le vinaigre, qui fait la moutarde, &c.
   

Vingtième

  n.m. Principal impôt foncier du Hainaut réparti à partir de cadastres anciens remontant à la fin du 16e siècle.
Terme de Coutume. Le vingtième se paye en Dauphiné, & ailleurs, des bleds & vins de l'année, pour la construction & réparation des murailles des villes, des châteaux & des forts.
     
Vintain
  T. n.m. Droit de Vintain, qui est un droit par lequel le Seigneur, fondé en titre, prend le Vintain ; c'est-à-dire, la vingtième partie des fruits qui croissent en sa terre, ou de quelques espèces de fruits seulement, selon les conventions. Le droit de Vintain, est ou réel ou personnel : le réel, est dû par les fonds mêmes. & est appellé Tâche en Dauphiné & en Provence : le personnel, est dû par les Sujets à leur Seigneur, pour construire & maintenir, à ses dépens, les murailles du bourg, ou de l'enclos du château, pour leur sureté & la conservation de leurs meubles, moyennant le Vintain ; c'est-à-dire, la vingtième partie des bleds & du vin qu'ils recueillent, qu'ils sont obligés de lui donner. Ce droit fut établi à l'occasion des guerres
     
Virevau
  T. n.m. Terme de Marine. C'est une machine qui sert à lever l'ancre, ou des fardeaux. C'est une espèce de tour, ou de treuil, qui est posé horizontalement, & qui se tourne verticalement avec des barres, ou léviers. Le câble se file autour de l'essieu, quand le poids y est attaché. Le virevau sert aux vaisseaux de charge, ce que le cabestan sert aux vaisseaux de guerre. On s'en sert aussi dans les atteliers.
     
Virte
  T. n.f. Mesure dont on se sert pour jauger les bariques ou autres futailles à mettre les vins & eaux-de-vie, à Xaintes, Coignac & Angouleme ; c'est à peu près la velte.
   
Visite
  T. n.f. Visite de Matrones, l'examen que des Sages-Femmes font par ordre de Justice, de l'état d'une femme ou d'une fille.
Visite de cadavre, l'examen que les Chirurgiens nommés par la Justice, font d'un mort.
   

Visite

 

T. n.m. u de visitation. C'est le droit qui est dû aux Maîtres & Gardes des six Corps des Marchands de Paris, & aux Jurés des Communautés des Arts & Métiers, lorsqu'ils vont en visite.

     
Vitrier
  T. n.m. Artisan qui accommode les vitres
     
Vivandier
  T. n.m. Marchand qui suit l'armée ou la Cour, pour y vendre des vivres, & autres nécessités. Il est défendu, sur de grosses peines, de faire aucun dommage aux Vivandiers.
   
Vivarais
  T. n.m. Nom propre d'une contrée du Languedoc, en France. C'est une grande partie du pays, qu'on nomme les Sévennes, & elle est bornée par le Forèz, le Vélai, le Gévaudan, le bas Languedoc & le Rhône, qui la sépare du Dauphiné. Ce pays est fort montagneux, il ne laisse pas d'être fertile, principalement le long du Rhône. Ses lieux principaux sont Viviers, capitale, Tournon, Annonai, Privas, Aubenas, Vals & Ville-Neuve de Berg
   
Vive-pâture
  T. n.m. En termes de Coutume, Vive-Pâture, c'est le temps de Grainer & de Glander ; on bien le temps auquel on peut ramasser le gland dans les forêts, qui est depuis la Saint Michel, jusqu'à la Saint André inclusivement.
   
Vivier
  T. n.m. C'est aussi un bateau dont le milieu est retranché, & l'eau entre dans ce retranchement par des trous que l'on fait aux côtés. On y met le poisson qu'on vient de pecher, pour le transporter. On l'appelle aussi Gardouer en quelques Provinces.
   
Vivre
  T. n.m. Nourriture ou pension suffisante pour se nourrir. Cet Aumonier n'a que son vivre & son logement chez son maître. Vivres, au pluriel, se dit généralement de tous les alimens. Les vivres sont chers à Paris.
     
Vogueur
  T. n.m. Rameur, forçat.
   
Voierie
  T. n. f. Dans les anciennes Coutumes il ne signifie autre chose que Voie, chemin, travers, carrière, sentier, ou rue commune & publique.
Voierie, maintenant signifie la Charge du Voyer. La Grande Voierie est exercée par les Trésoriers de France ; & la petite Voierie, dans les villes, où il n'y a point de Trésoriers de France, par les Procureurs du Roi, ou autres Officiers de Justice, qui en ont le droit.
Voierie, dans plusieurs Coutumes, se prend aussi pour Jurisdiction. La basse Voierie, ou simple Voierie, est la basse Justice & foncière. La grande Voierie signifie la moyenne Justice. Dans la Coutume de Blois le moyen Justicier s'appelle Gros Voyer.
Voierie, est aussi une place à la campagne, qu'un Seigneur qui a le droit de Justice & de Voierie est obligé de donner au public pour y porter les boues, immondices & vuidanges de sa Seigneurie. On jète à la voierie les corps de ceux qu'on ne croit pas dignes d'être enterrés en terre sainte, qui n'ont pas voulu recevoir les Sacremens de l'Église.
     
Voilerie
  T. n.f. Lieu où l'on fait, & où l'on raccommode les voiles des vaisseaux.
   
Voisiné
  T. n.m. Terme populaire qui signifie, les voisins. C'est un mot provincial, qui n'est pas supportable.
   
Voisiner
  T. v. Hanter ses voisins ; les visiter familièrement. Il est bas. Les hobereaux de campagne subsistent en allant voisiner chez les uns, & chez les autres.
   
Voiture
  T. n.f. Transport de personnes ou de choses pesantes, qui se fait par le moyen de chevaux, charretes, bateaux, &c. Les Rouliers, les Patrons d'un vaisseau doivent avoir lettres de voiture, qui contiennent l'état des choses voiturées. On taxe aux Financiers la voiture ou le port des deniers.
Voiture, se dit aussi de la manière de porter les choses. La voiture par litière est la plus commode : celle par eau est de moindre coût, & est la plus douce. La plus rude voiture est celle des chevaux de Messagers, de Chassemarée. Les voitures d'Orient se font par des boeufs, ou des chameaux ; celles des montagnes par des mulets. Quand on voyage, il n'est rien tel que d'aller par les voitures publiques.
Voiture, se dit aussi de la charge des charrettes, des bêtes de somme, des vaisseaux. Ces Rouliers sont partis qu'ils n'avoient que demi-voiture.
     
Voiturier
  T. n.m. Celui qui voiture, qui transporte des personnes, des hardes. On distingue les Voituriers, en Voituriers par eau, qui sont les Bateliers ; & Voituriers par terre, qui sont les Charretiers ou Rouliers. Tous Voituriers ne doivent partir des ports de charge, sans lettres de voiture, qui marquent la quantité & qualité des marchandises, le prix de la voiture, le lieu de la charge & de la destination. Les Voituriers par eau sont obligés, par les Ordonnances de la ville, de laisser leurs bateaux pour tenir port 15 jours, à l'égard des grains, foin, bois & charbon, & à l'égard du vin un mois.
     
Voiturin
  T. n.m. On appelle ainsi celui qui loue des chevaux à des Voyageurs, & qui les conduit ; mais il ne se dit que des Voituriers, dont on se sert en Italie, & dans les provinces de France qui en sont voisines. Ailleurs au lieu de Voiturin on dit Messager.
     
Volaillier
  T. n.m. Marchand de volaille. On l'appelle plus ordinairement à Paris, Poulaillier.
   
Volet
  T. n.m. Petit colombier bourgeois & domestique, où l'on nourrit des pigeons, qui n'a qu'une petite ouverture qu'on ferme avec un ais. Il n'est permis qu'aux Seigneurs d'avoir des colombiers à pied ; mais on souffre qu'un bourgeois ait un volet.
   
Volière
  T. n.f. Lieu où l'on enferme plusieurs oiseaux par curiosité, & pour avoir le plaisir de les entendre chanter.
Volière, est aussi un petit colombier où l'on nourrit des pigeons domestiques avec du grain, qui ne vont point à la campagne avec les autres. Les pigeonneaux de volière sont plus estimés que les fuiards.
     
Voquer
  T. v. Terme de Potier. C'est tourner la terre avec les mains, & l'apprêter jusqu'à ce qu'on n'y voie plus de sâble, & qu'elle soit en état d'être mise en oeuvre sur la roue.
     
Voyer
  T. n.m. a lessive. C'est faire passer & couler l'eau chaude sur le linge dans les pannes. On appelle panne en Anjou, & particuliérement à Doué, une espéce de cuvier de bois, dont on se sert pour lessiver les toiles que l'on veut mettre au blanchiment. La voyette est une grande écuelle de bois emmanchée pour voyer la lessive. Ces termes sont de Bretagne et d'Anjou.
   
Voyer
  T. n. m. Officier commis pour avoir soin que les rues & voies publiques soient sûres & commodes. Le Voyer prend garde aux avenues, enseignes & saillies. Il donne des alignemens pour empêcher qu'on n'entreprenne sur la voie publique. Il fait étayer les maisons qui menacent ruine. Il y avoit autrefois un grand Voyer de France. Il a fini sous Louis XIII. Maintenant les Trésoriers de France, sur tout à Paris, prétendent être Grands Voyers ; ils en font la fonction, & ont soin des grands chemins, des voies publiques, du pavé, tant de la ville que de la campagne. A Paris il y a un Voyer. Ailleurs, par l'usage ordinaire, l'office de Voyer est exercé par le Procureur du Roi de la Prevôté ou Vicomté. Les Coutumes & Ordonnances parlent aussi des Seigneurs Voyers, qui avoient Justice & Seigneurie sur les chemins, avec la connoissance des crimes qui y étoient commis ; & pour cela ils levoient des droits de péage pour l'entretien des chemins publics. On les appelloit Voyers, parce qu'ils n'avoient point d'autre auditoire que dans la voie, ou dans le chemin. En quelques Coutumes les Voyers se sont appellés Vicomtes, & en d'autres Ruyers, comme ayant soin des rues & chemins.
     
Vuidangeur
  T. n.m. Celui qni vuide les fosses à privés. Le Roi a fait un don à François Toulmai son Juré Vuidangeur, de toutes les matières fécales de Paris par Lettres patentes dûement vérifiées. Les Vuidangeurs s'appellent aussi Maîtres des basses oeuvres, pour les distinguer des Bourreaux, qu'on appelle Maîtres des hautes oeuvres.
   
Vuide-bouteille
  T. n.m. Petit appartement dans un jardin, ou autre endroit commode, où les enfans de la joie s'assemblent pour se divertir & faire bonne chère. Ce n'est pas une maison que j'ai à Vaugirard, c'est seulement un vuide-bouteille.
     
Waque
  T. n.f. Sorte de mesure dont on se sert pour mesurer le charbon de terre dans les houilliéres du Hainaut. La waque de charbon revient à quinze sols, dont douze sont pour le Marchand, deux sols six deniers pour le droit des États de Mons, & six deniers pour de petits droits établis sur les bateaux pour la construction & entretien des écluses.