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N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Local
  T. adj. Droit local, droit particulier qui se paye à l'entrée de certaines villes, à un territoire, à un passage, à un pont, &c. Il y a beaucoup de droits locaux sur la riviére de Loire, aussi-bien que dans la Province de Flandre.
   
Locataire
  T. n.m. Celui qui prend une portion de maison, ou une maison entière à loyer, à Bail. On appelle, Principal locataire, celui qui loue toute la maison, & en reloue les appartemens & les chambres à d'autres particuliers. Les principaux locataires sont tenus des charges de ville, de faire les deniers bons aux maîtres. Il y a plusieurs ménages, plusieurs locataires en cette maison. Les grains & les meubles d'un locataire répondent pour payer le salaire des moissonneurs, & le loyer de la maison.
     
Location
  T. n.m. Terme de Jurisprudence. Action par laquelle on donne à ferme. La location & conduction sont des termes relatifs, qui se disent tant de l'action de celui qui loue, que de celui qui prend à loyer. La location tacite se fait lorsque le locataire demeure après le temps du bail expiré : elle est présumée faite encore pour un an aux mêmes conditions. Ce mot n'est en usage qu'au Palais.
   
Lochies
  T. n.fpl. Évacuation qu'ont les femmes immédiatement après leurs couches. On les appelle autrement Vuidanges.
     
Locquets
  T. n.mpl. Terme dont on se sert en Normandie, aux environs de Rouen, & dans le pays de Caux, pour signifier la laine que l'on coupe de dessus les cuisses des bêtes à laine. Elle est la moins estimée de toutes.
   
Lodier
  T. n.m. Grosse couverture de lit, piquée & garnie de bourre, ou de laine, entre deux toiles.
D'autres disent loudier ; mais Lodier est bien plus usité.
     
Lods & ventes
  T. n.mpl. On écrivoit autrefois Laods, & présentement plusieurs écrivent lots & ventes. Terme de Jurisprudence féodale. C'est un droit en argent que doit un héritage au Seigneur dont il relève immédiatement, quand on en fait la vente, en considération de la permission qu'il est présumé donner au Vassal pour aliéner son héritage.On doit aussi les ventes, c'est la même chose. En vertu de l'Édit de 1673 & d'un autre de 1674 on doit maintenant des lods & ventes pour l'échange d'un fonds contre des rentes constituées à prix d'argent, ou d'échange général, qui ne se payoient autrefois qu'en cas de vente réelle ; & en deniers comptans. Le droit de lods est de vingt deniers pour livre en la Coutume de Paris, c'est-à-dire, le douzième ; en d'autres plus, en d'autres moins. En quelques lieux on ne paye que des myloas. Les Fermiers composent ordinairement des lods & ventes. A Paris l'acheteur doit les lods. En la Coutume de Meaux c'est le vendeur, s'il n'a stipulé ses deniers francs. A Troyes ils se payent par égales portions : l'acheteur paye les lods, & le vendeur les ventes. Les lods & ventes sont dûs doubles dans les Châtellenies de Corbeil & de Tournant. Les lods & ventes ne sont point dûs d'un contrat de vente d'un héritage, dans lequel le vendeur est rentré faute de payement. Les lods & ventes ne sont point dûs des ventes forcées, faites en Justice par decret, dans le Beaujolois. Lods & ventes ne sont point dûs sur les fiefs en Bourgogne. Lods & ventes ne sont point dûs, dans les domaines de la Couronne, par les Chevaliers du Saint Esprit, les Maîtres des Requêtes, les Maîtres des Comptes, les Sécretaires du Roi, ni leurs veuves. Ce mot vient du Latin laudimia, à cause qu'en payant ce droit, le Seigneur approuvoit le contrat, & l'ensaisinoit.
   
Loge
  T. n.f. Sorte de hutte, petit lieu serré où l'on se retire en quelques occasions. Les Bergers qui parquent, ont une petite loge roulante. Les Hermites se font de petites loges dans les bois. Dans les Hôtels il y a la loge du Portier, Dans les basses-cours celle du dogue.
Les Facteurs d'orgue appellent aussi loge, le lieu où ils posent leurs soufflets.
Loge, se dit quelquefois sur mer de l'appartement de certains Officiers. Loge de l'Aumonier, loge du Maître-Canonnier.
Loge, se dit aussi d'une petite boutique qu'on loue pour un temps, ou pendant une foire. Il y a quatre cents loges à la Foire de St Germain des Prés. Les meilleures loges de la Foire sont celles des encognures à pan coupé.
   
Loges
  T. n.fpl. Nom propre de lieu. C'est un bourg de l'ïle de France à quelques lieux au couchant de Paris, près de St Germain, & dans le pays appellé la forêt de Laye.
     
Logement des gens de guerre
  Charge publique terriblement redoutée sous l'ancien régime. Elle consistait à assumer financièrement et héberger les troupes royales de passage dans une région ou une ville. Elle était d'autant plus lourde que beaucoup en étaient exemptés, et qu'elle pesait presque exclusivement chez les gens de condition modeste. Dans certaines communes souvent exposées au passage des troupes, les habitants désertaient les lieux à l'approche des soldats, terrorisés par leurs excès.
Le casernement en tant qu'hébergement dans des lieux spécifiques n'est apparu qu'au 18e siècle et d'abord aux villes frontières qui hébergeaient un si grand nombre de ces hommes qu'il était impossible de tous les loger chez l'habitant. (voir aussi garnison)
     
Logies
  T. n.m. Terme de Coutumes. Le droit de logies est un droit que le Roi prend tous les ans sur chaque Prevôté de la Sénéchaussée & Comté de Poitou. Ce droit est de huit livres cinq sols au-dessus du prix auquel les Prevôtés ont été mises, & quinze sols pour le droit des gens de Comptes.
   
Loire
 

.T. n.f. Nom propre de la plus grande rivière de France. La Loire a sa source en un lieu qu'on nomme pour cela la fontaine de Loire. La Loire a près de deux cents lieues de cours ; elle est navigable pendant cent soixante lieues, depuis Roanne, jusqu'à la mer. Elle prend sa source dans le Vivarais, au pié de la montagne de Gerbier, sur les confins du Vélay. Elle coule quelque peu au couchant, puis tournant au septentrion, elle passe à deux lieues du Puy, partage le Vélay en deux, & baigne Montbrison, Roanne, Nevers, la Charité, Cosne, Celle, Neuvy, Briare, Gien, Sully, Fleury, Jargeau, Orléans, Blois, Amboise, Tours, Saumur, Pont de Cé, Nantes ; après quoi elle se jette dans la mer. Depuis le Lyonnois jusqu'à Orléans elle court au nord-ouest, depuis Orléans jusqu'à son embouchure à l'ouest. Elle reçoit de très-grosses rivières, l'Allier, le Cher, l'Indre, la Vianne, ou Vignane ; & beaucoup d'autres moins considérables. On en compte jusqu'à cent douze. La Loire divisoit autrefois les Celtes de l'Aquitaine. La Loire est un grand torrent qui fait quelquefois de grands desordres par ses débordemens.

   
Lomagne
  T. n.f. Nom propre d'un petit pays de la Gascogne, en France. Il est entre l'Armagnac, le Comté de Gaure & la Garonne, qui le sépare de l'Agénois. Le bourg de Vic en est le lieu principal. Autrefois c'étoit Leitoure, qui était capitale de la Lomagne
     
Londre
  T. n.m. Vaisseau de bas bord en façon de galère ; mais d'une construction plus matérielle, & plus pesante à la rame. Il n'a ni rambade, ni couradoux ; mais au lieu de château de proue & de rambade, on y met un parapet pliant. Il y a des londres de différente capacité.
     
Londrins
  T. n.mpl. Draps de laine qui se fabriquent en France, particuliérement en Languedoc, en Provence & en Dauphiné, dont la destination est pour les Échelles du Levant. Ces draps ont pris leur nom de la ville de Londres en Angleterre.
     
Long
  T. n.m. Terme des salines & sauneries de Salins. C'est une longue auge, où la muire, c'est-à-dire, l'eau salée est distribuée. Les eaux élevées du fond du puits par une roue, sont reçues dans une auge de bois, depuis laquelle la muire est distribuée à deux autres auges, qu'ils appellent longs, soit pour leur longueur, soit par une diction significative, & de l'art, vu que la ville de Longs-le-Saulnier, en Latin Ledon, en est appellée : chacun de ces longs contient vingt-quatre muids.
   
Longimétrie
  T. n.f. Art de mesurer les longueurs, tant accessibles, comme un chemin, qu'inaccessibles, comme un bras de mer. C'est une partie de la Trigonométrie, & une dépendance de la Géométrie, de même que l'Altimétrie, la Planimétrie, Stéréométrie, &c.
   
Longin
  T. n.m. Se dit en plusieurs Provinces, & surtout en Champagne, des gens froids & paresseux, qui sont longs à faire tout ce qu'ils entreprennent.
   
Longuette
  T. n.f. Petit livre couvert de basanne, que les Merciers de Paris vendent, & dont les petits enfans se servent, lorsqu'ils commencent à aller à l'école.
   
Lopin
  T. n.m. Terme populaire, qui signifie, Morceau de chair, ou de pain, qu'on attrape, dont on se saisit à la hâte, ou avec avidité, & le plus souvent à la dérobée. De-là vient Hapelopin, qui attrape ce qu'il peut dans les cuisines. J'ai si bien fait que j'en ai attrapé un bon lopin.
   
Lorgnette
  T. n.f. On fait des éventails à Paris, dans le milieu desquels il y a une petite ouverture garnie de verre ou d'un petit treillis, par le moyen duquel les Dames voient sans être vûes, & ces ouvertures s'appellent des Lorgnettes.

Loupe dont se servent ceux qui ont la vue basse, & ceux qui veulent considérer avec exactitude certains objets, comme des médailles, des pierres gravées, &c. Il y a deux sortes de lorgnettes ; les unes ont deux verres enfermés dans un petit étui, moins long que le doigt ; elles ne servent qu'à ceux qui ont la vue basse ; c'est une espèce de lunette d'approche : les autres ne sont qu'une loupe entourée d'un cercle de corne, ou d'écaille, avec un petit manche. Celles-ci s'appellent toujours aujourd'hui loupes, & jamais lorgnettes.

   
Lorraine
  T. n.f. Nom propre d'un petit État souverain, situé entre l'Allemagne & la France.
La Lorraine est bornée au nord par le Duché de Luxembourg, & par l'Archevêché de Tréves ; au levant par le Palatinat du Rhin, & par l'Alsace ; au midi par la Franche-Comté, & au couchant par la Champagne. On lui donne soixante lieues du septentrion au midi, & quarante de l'orient à l'occident. L'air y est tempéré & sain, étant sous le 49 & 50e degrés de latitude. Il est arrosé par plusieurs rivières, dont la Meuse, la Moselle, le Meurte & la Sare sont les principales. Le terroir y est assez fertile en blé, en vin, en chanvre & en pâturages ; il y a de bonnes salines, quantité de mines de fer, & quelques-unes d'argent & de cuivre. On le divise en deux Duchés, qui sont celui de Lorraine, & celui de Bar. Les Évêchés de Mets, de Toul & de Verdun, y sont enclavés ; mais ils sont à la France. Nanci en est la ville capitale. Louis XIV, Roi de France a possédé ce pays pendant plusieurs années ; mais il l'a rendu par la paix de Riswick au Duc de Lorraine, qui vint en personne à Versailles lui rendre hommage du Duché de Bar, qui est un fief de la couronne de France.
La Lorraine avoit anciennement beaucoup plus d'étendue qu'elle n'en a aujourd'hui. Elle comprenoit la plus grande partie de l'Austrasie, & elle étoit divisée en Haute & Basse Lorraine. La Haute Lorraine ou Mosellane, comprenoit outre la Lorraine d'aujourd'hui, le Duché de Luxembourg, avec les Diocèses de Strasbourg, de Tréves, de Toul, de Mets & de Verdun.
La Basse Lorraine renfermoit le Brabant, avec une partie de l'Évêché de Liège & de la Gueldre.

Le Duché de Lorraine. C'est la partie orientale des États de Lorraine. Ce Duché est incomparablement plus grand que celui de Bar. On le divise en terres du Domaine, & en terres annéxées. Les terres du Domaine comprennent les Bailliages de Nanci, de Mirecourt & de Vaudrevange, où l'on voit entre les villes capitales de chaque Bailliage, celles de Luneville, de Rosières, de Chaligny, de Neuchastel, de S. Diey, de Remiremont & de Sar-Louis. Les terres annéxées comprennent le Marquisat de Hatton-Chastel ; les Comtés de Blamond, de Vaudemont, de Sarbourg, de Sar-Albe, de Salm, avec les Seigneuries ou Prevôtés d'Espinal, de Marsal, de Bitsch, de Phalsbourg, de Denewre, d'Apremont & de Commercy.

   
Loterie
  T. n.f. Jeu de hasard, où l'on met des lots de marchandises, ou des sommes d'argent. On mêle plusieurs billets noirs & blancs ; sur les uns sont inscrits les lots mêmes, ou les numero qui marquent un bon lot, & sur les autres rien : chacun en achette telle quantité qu'il lui plaît à un certain prix. Ces billets sont ensuite distribués au sort ; quelques-uns tirent de bons lots, ou les bons billets, & la pluspart des autres, rien du tout. Il s'est fait plusieurs loteries en Angleterre & en Hollande par permission du Magistrat. On en a fait aussi plusieurs en France par permission du Roi, en faveur des Hôpitaux, &c. Tirer une loterie, ouvrir une loterie, fermer une loterie. M. le Clerc a fait un petit Traité sur ce qu'il peut y avoir de louable ou de blamable dans les loteries.
     
Lotizé
  T. adj. Terme de Coutumes. Parti, partagé, divisé en lots, par lots
     
Louage
  T. n.m. Action par laquelle on loue une chose. J'ai fait aujourd'hui le louage de ma maison. Il signifie aussi l'acte, le contrat par lequel on loue, l'instrument par lequel une ou plusieurs personnes donnent à louage quelque chose, qu'une ou plusieurs autres personnes prennent à louage. C'est encore la nature, l'espèce particulière d'un contrat. Le contrat de louage diffère du contrat de vente, de la donation, du prêt, &c. On le dit de la chose qu'on loue, pour marquer de quelle maniere on traite de cette chose avec celui qui en est le maître, le propriétaire. Un carrosse de louage. Un pré, une maison de louage, qu'on tient à louage, qu'on a prise à louage. Un cheval de louage n'est estimé en Justice que cinquante livres. On le dit aussi du prix qu'on donne de la chose louée. Il m'a tant couté en louage de maison. Je paye trop cher ce louage. Le Roi paye le louage des Bureaux. Le temps du louage étant fini, le locataire a huit jours pour vuider, après lesquels on l'y contraint par éxécution, & mise de ses meubles sur le carreau.
     
Louchet
  T. n.m. Espèce de hoyau, ou de bèche propre pour fouir la terre, qui est plat & tiré en droite ligne avec son manche, qui ressemble à une pêle
   
Loudunois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de France, qui prend son nom de Loudun sa capitale.Le Laudunois a le haut Poitou au couchant & au midi, la Touraine au levant, l'Anjou au nord. La petite rivière de Dive le sépare de l'Anjou & du Poitou : le Loudunois a sa Coutume particulière, appellée Coutume du pays de Loudunois.
     
Louer
  T. v. Donner à ferme, à louage, des héritages, des maisons, des droits, pour en jouir sous certaines conditions, & pour un certain temps ; & se dit tant à l'égard du bailleur que du preneur ; ensorte qu'il signifie aussi, prendre à louage de celui à qui appartient la chose qui est à louer. Je lui ai loué ma maison un tel prix. Il l'a louée pour un tel temps. Il loue des appartemens tous garnis, des chambres garnies.
Louer, se dit aussi des meubles, des voitures, des bestiaux. Les Fripiers louent des habits aux masques & à d'autres. Les Tapissiers louent des meubles pour les cérémonies. Les Bedeaux louent des chaises au Sermon : les Maquignons louent des chevaux. On loue des carrosses & des litières. Ce troupeau de vaches n'est pas à ce Métayer, il les loue, il les tient à loyer de divers bourgeois.
Louer, se dit aussi des personnes, & de leur travail. Louer des valets & des servantes, des Tapissières, des Couturières, des Compagnons de métier, des gens de journée, des Moissonneurs, Vendangeurs, Bucherons. On loue des pleureux en plusieurs lieux pour assister à des funérailles. C'étoit l'ancienne façon des Romains.
Louer, se dit proverbialement en ces phrases. Cet homme a des chambres à louer dans la tête ; c'est-à-dire, qu'il manque de cervelle, qu'il a la tête vuide, qu'il est un peu fou. On dit aussi qu'un homme a loué son ventre, son tabourin pour dire, qu'il s'est engagé d'aller manger avec quelqu'un. On dit aussi à celui qui demande quelque corvée qu'on ne veut pas faire, Je ne suis pas loué pour cela.
   
Lourde
 

T. n.f. Nom propre d'un bourg de France, situé dans le Bigore en Gascogne, sur le Gave de Pau, à sept lieues au-dessus de la ville de ce nom. Il est dans le Lavédan, & c'en est le lieu principal. On dit que c'est un nom Gascon, ou Biscaïen, qui a été anciennement donné aux habitans de ce lieu, à cause de leurs vols & de leurs brigandages.

     
Loxodromie
  T. n.f. Art de naviger obliquement. C'est une invention, une pratique, un calcul dont on se sert sur mer pour conduire un vaisseau, & faire une plus sure estime, & un pointage plus certain. Le premier qui les inventa, fut Pierre Nonius en l'an 1530. Il les appella Rumbs, en sa langue, & il en fit la supputation par les triangles sphériques, à quoi s'appliqua aussi Gérard Mercator & Stevin, & en Bretagne Édouard Wricht, puis Robert Hues. Elles ont été portées à la dernière perfection par Willebrordus Snellius, appellé Thiophènes Batavus, en son Histiodromie imprimée en 1624. où il a traité cet art d'une manière géométrique, & en a composé plusieurs Tables. Ce mot signifie un cours oblique, car on décrit une ligne courbe, ou spirale.
Le chemin que fait le vaisseau, en suivant les rumbs de vent, est toujours une loxodromie, excepté lorsqu'il court nord & sud ; car alors il décrit un arc de méridien, & par conséquent de grand cercle de la sphère ; ou lorsqu'il court est & ouest, car pour lors il décrit un arc de parallèle, & par conséquent d'un petit cercle de la sphère, à moins qu'il ne soit sous la ligne. Hors de-là le cours du vaisseau ira toujours obliquement & en spirale ; ensorte que suivant le rumbs nord nord-ouest, par éxemple, on tourneroit toujours à l'entour du pole septentrional, sans y arriver jamais. Il semble d'abord qu'on feroit mieux de naviger par le grand cercle, en faisant toujours décrire au vaisseau des arcs de grand cercle de la sphère, que de suivre la loxodromie ; mais la navigation par le grand cercle, demande une si parfaite connoissance de la Trigonométrie sphérique, & des calculs si longs & si embarrassés, qu'elle est absolument impraticable en mer ; & quand les Pilotes pourroient & voudroient s'assujettir à cette méthode, je crois qu'elle ne les avanceroit pas plus que la loxodromie, au moins dans les routes ordinaires.
     
Luet
  T. n.m. Terme de Coutumes. Droit de luets, est un droit qui consiste en un boisseau de seigle sur chacune tenue, & chacun ménager tenant feu & fumée, & labourant terres dans une paroisse.
     
Luminié
  T. n.m. C'est ainsi que dans la Coutume d'Auvergne on appelle ceux qu'on nomme ailleurs Marguilliers. On les nommoit Luminiers, parce qu'ils avoient soin du luminaire.
     
Lustrine
  T. n.f. Sorte d'étoffe de soie à fleurs, qui a beaucoup de brillant. Le Comte d'Eu avoit un habit de lustrine gris de perle, avec broderie en or.
   
Lustucru
  T. n.m. Terme de mépris. Nom injurieux qu'on dit des personnes : il signifie, vil, méprisable, léger, qui n'est de nulle considération. Ce terme est bas & populaire. C'est un beau lustucru.
     
Lutrin
  T. n.m. Pupitre sur lequel on met les livres d'Église, auprès duquel les Chantres s'assemblent. On le dit principalement de celui qui est au milieu du Choeur mais on le dit aussi de ceux qui sont placés sur les hautes chaises. On dit d'un Marguillier de Village, dont on veut vanter la capacité, qu'il chante bien au lutrin, & sait tout son office par coeur.
     
Luzerne
  T. n.f. Herbe dont on sème les près, qui est excellente à nourrir les chevaux. On cultive dans la vallée de Ylo un peu de blé & de légumes, mais beaucoup de luzerne, dont il se fait une grande consommation, lorsqu'il y a quelques vaisseaux en rade ; parce que les Marchands qui viennent de plusieurs endroits fort éloignés, sont obligés d'y amener une grande quantité de mules.
     
Luzernière
  T. n.f. Terre où l'on a semé de la luzerne. La graine se vend bien, & il en tombe toujours assez pour garnir de mieux en mieux la luzernière.
   
Lyonnois
  T. n.m. Nom propre d'une Province de France, enfermée entre la Bresse, le Beaujolois, le Forès & le Dauphiné. Elle a environ douze lieues du sud au nord, & six ou sept du couchant au levant : le Rhône & la Saône l'arrosent. Ses lieux principaux sont Lyon capitale, Condrieu, Bresse & Ance.
Le Gouvernement du Lyonnois. C'est un des douze grands Gouvernemens de la France. Il est borné au nord par le Berry, le Nivernois & la Bourgogne ; au levant par la Bresse & le Dauphiné ; au midi par les Sevennes & le Rouergue ; & au couchant par le Quercy, le Limosin & le Poitou. Ce Gouvernement baigné par le Rhône, la Saône, la Loire & l'Allier, renferme toutes ces Provinces ; le Lyonnois particulier, le Beaujolois, le Forès, le Bourbonnois, l'Auvergne & la Marche. Lyon en est la Capitale.
     
Lyonnoise
  T. n.f. Nom que l'on a donné à quatre Provinces de France, qu'on nommoit anciennement dans les divisions des Gaules, & qu'on nomme encore aujourd'hui en parlant de l'Antiquité, & sur-tout en termes d'histoire Ecclésiastique ; la Première, la Seconde, la Troisième, & la Quatrième Lyonnoise.
La Première Lyonnoise, comprenoit tout ce qui dépend de la métropole de Lyon, c'est-à-dire, l'Archevêché de Lyon & les Evêchés d'Autun, de Langres, de Challon & de Mâcon.
La Seconde Lyonnoise, est la Normandie, ou l'Archevêché de Rouen, & tous ses suffragans, Bayeux, Avranches, Évreux, Séez, Lizieux & Coutances.
La troisième Lyonnoise, renferme les Diocèses de Tours, métropole, du Mans, de Rennes, d'Angers, de Nantes, de Quimper, de Vannes, de S. Paul de Léon, & de Dol.
La Quatrième Lyonnoise, comprend les Diocèses de Sens, de Chartres, d'Auxerre, de Troye, d'Orléans, de Paris & de Meaux.