Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   
Labour ou Labourd
  T. n.m. Nom d'une contrée de la Gascogne, Elle a au midi les Pyrénées & la basse Navarre, au levant & au nord les Landes, & au couchant la mer de Biscaye. Bayone en est la capitale : ses autres lieux un peu considérables sont St Jean de Luz, Andaye & Cibourre. Il y a une coutume de Labour qui fut rédigée en 1514.
     
Labour
  T. n.m. Remuement de la terre fait à dessein de la rendre fertile. Une terre à blé pour être bien façonnée, doit avoir trois labours. Il faut rembourser au Fermier qu'on dépossède, les labours & semences. Il est défendu de saisir les chevaux de labour, qui servent à la charrue. Cette ferme consiste au labour de trois charrues.
Les Vignerons & les Jardiniers se servent aussi de ce terme, quand ils travaillent, ceux-là avec leurs houes, & ceux-ci avec leurs béches. Donner un labour à la vigne. Donner un labour aux espaliers. Les plus fréquens labours sont d'ordinaire les meilleurs : tout au moins à l'égard des arbres il en faut quatre par an ; savoir, au printemps, à la S. Jean, à la fin d'Août, & immédiatement devant l'hiver. Les labours à proprement parler, ne sont autre chose qu'un mouvement, ou remuement, qui se faisant à la superficie de la terre, pénétre jusqu'à une certaine profondeur, ensorte que les parties de dessus & celles de dessous prennent réciproquement la place les unes des autres. Il s'en fait à la béche & à la houille, & cela dans les terres aisées. Il s'en fait à la fourche & à la besoche, & cela dans les terres pierreuses, & cependant assez fortes. Il s'en fait de plus profonds ; savoir, en pleine terre, & au milieu des carrés, & il s'en fait de plus légers Les labours rendent les terres, non seulement plus agréables, mais encore plus mobiles, ils augmentent leur fertilité dans les terres qui en ont peu, & la conservent dans celles qui en ont suffisamment. Il ne se doit point faire de labours aux terres qui sont entièrement stériles. Les labours se doivent faire en différens temps, & même différemment pour la multiplicité, eu égard à la différence des terres & des saisons ; les terres qui sont chaudes & sèches doivent en été être labourées, ou un peu devant la pluie, ou pendant la pluie, ou incontinent après, sur-tout s'il y a apparence qu'il en doive encore venir ; & l'on ne sauroit les labourer ni trop souvent, ni trop avant, quand il pleut, comme par la raison des contraires, il ne faut guère le labourer pendant le grand chaud, à moins que de les arroser aussitôt : ces fréquens labours donnent passage à l'eau des pluies, & les font pénétrer vers les racines, qui en ont besoin. Au contraire, les terres froides, fortes & humides, ne doivent jamais être labourées en temps de pluie ; mais plustôt dans les grandes chaleurs, & pour lors on ne sauroit les labourer ni trop souvent, ni trop avant, afin d'empêcher qu'elles ne se fendent par dessus, ce qui fait grand tort aux racines, & afin qu'étant amollies par les labours, la chaleur y pénétre plus aisément. Les labours fréquens empêchent qu'une partie de la bonté de la terre ne s'épuise à la production & à la nourriture des méchantes plantes.
     
Labourage
  T. n.m. On appelle Décharge & labourage des vins, cidres, & autres boissons, la sortie de ces sortes de liqueurs hors des bateaux dans lesquels elles sont arrivées aux ports de la ville de Paris. C'est aux seuls Maîtres Tonneliers à qui il appartient de faire ce labourage, à l'exclusion de tous autres Déchargeurs établis sur lesdits ports.
   
Lacois ou Lécois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de France. Elle est dans le diocèse de Langres, en Champagne. Il y a encore un Archidiacre dans l'Église de Langres qui porte le titre d'Archidiacre de Lacois. Châtillon sur Seine & Dampierre sont dans cet Archidiaconé. Le Lacois étoit autrefois aux environs & dans la banlieue de Langres, aujourd'hui il ne commence qu'à une lieue de cette ville, & comprend tout ce qui est depuis Châtillon jusqu'à Bar, de l'un & de l'autre côté de la Seine.
   
Ladre
  T. adj. Malade, atteint, & infecté de lépre. On sépare les ladres des hommes sains. Ce qui a donné de la haine aux Orientaux pour les cochons, c'est parce qu'ils sont sujets à être ladres. On a créé des Officiers langueyeurs de cochons, pour visiter ceux qui sont ladres, ou sursemés, qui ont des grains à la langue & à la gorge.
   
Ladrerie
  T. n.f. Se dit des Hôpitaux où on reçoit les lépreux. On les appelle autrement Maladreries, & Léproseries.
     
Lai
  T. adj. Qui n'est point engagé dans l'Ordre Ecclésiastique. Un frère Lai, est un homme dévot & non lettré, qui s'est donné à quelque Couvent, pour servir Dieu & les Religieux, qui a un habit différend du leur, qui n'entre point dans le Choeur, ni dans le Chapitre, qui n'est point dans les Ordres, & qui a seulement fait voeu de stabilité & d'obéissance. Frère Lai se prend aussi pour un Religieux non lettré, qui a soin du temporel & de l'extérieur, de la cuisine, de la porte, &c. Il y a aussi des frères lais qui font les trois voeux de Religion. On appelle soeurs laies dans les maisons des filles, celles qui pareillement n'entrent point dans le Choeur, & qui sont reçues pour le service du Couvent.
C'est en l'onzième siècle que commença l'institution des frères lais, ou laics ; c'est-à-dire, des Religieux qui étant sans lettres, ne peuvent devenir Clercs, ou qui ayant étudié & pouvant entrer dans les Ordres, y renoncent par humilité, & sont uniquement destinés au travail corporel & aux oeuvres extérieures.
     
Laîche
  T. n.f. Espèce d'herbe qui croît dans les prés, & qui se mêlant avec le foin, blesse la langue des chevaux. Ce foin ne vaut rien, il est tout plein de laiches.
   
Lainage
  T. n.m. Qui consiste en laine. Ce Marchand fait grand trafic de lainages, de toison de laine. Cet Abbé a les dîmes des lainages & charnages dans ces trois Paroisses ; c'est-à-dire, la dîme des toisons des moutons, la dîme des agneaux & des cochons.
     
Lainer
  T. v. Terme dont on se sert dans les Manufactures de Draperies & autres étoffes de Laine, pour signifier, Tirer de la laine sur la superficie d'une étoffe, la garnir, y faire venir le poil par le moyen des chardons. L'ouvrier qui laine les étoffes ou autres ouvrages s'appelle le laineur.
     
Lainier
  T. n.m. Marchand qui vend des laines, & sur-tout de celles qui sont en échevau, qu'on emploie aux tapisseries, franges, & autres ouvrages. Presque tout Paris appelle ces sortes de Marchands, Lainiers, mais entre eux, & dans leurs lettres de Maîtrise, ils s'appellent Teinturiers en laine.
     
Lais
  T. n.m. Terme des Eaux-Forêts. Jeune balliveau de l'âge du bois, qu'on laisse quand on coupe le taillis, afin qu'il revienne en haute futaie. Toutes les Ordonnances sur le fait des eaux & forêts, enjoignent de laisser par chacun arpent vingt-six balliveaux de l'âge du bois, qu'on nomme des lais, outre les autres balliveaux anciens & modernes.
Ce mot vient du verbe laisser, parce que lais est un jeune arbre qu'on laisse dans les coupes de bois ; qu'on ne coupe point, comme le reste du bois.
Dans quelques Coutumes le mot de lais signifie la croissance que la rivière donne au Seigneur Justicier. Atterrissement fait par une rivière. On appelle communément lais la croissance que la rivière donne.
Ce mot s'est dit apparemment parce qu'une rivière laisse ces terres, qu'elle ne les couvre plus, qu'elle se retire ailleurs.
     
Laiton
  T. n.m. Métal factice, qui se fait avec du cuivre rouge, dans lequel on mêle de la calamine, qui est un minéral jaune dont il y a abondance au pays de Liège, qui augmente le poids du métal. De cent livres de cuivre rouge, & de cent livres de pierre calamine fondus ensemble, il se forme cent cinquante livres de cuivre jaune, ou laiton. Le mélange en est plus ou moins grand, selon l'ouvrage qu'on veut faire. On disoit autrefois laton.
   
Laize
  T. n.f. Largeur qu'une étoffe ou une toile doit avoir entre les deux lisières
     
Lamanage
  T. n.m. Terme de Marine. C'est le travail des Mariniers qui conduisent un navire à l'entrée ou à la sortie d'un port, ou d'une rivière, particulièrement aux lieux où l'entrée est difficile. On l'appelle aussi menu pilotage & touage. On intente des actions en Justice pour le lamanage.
     
Lamaneur
  T. n.m. Terme de Marine. Pilote, ou Marinier qui fait le lamanage ; c'est un homme qui réside dans un port, qui en connoît les entrées & les issues, & qui conduit les vaisseaux étrangers dans les rades, ou dans les ports, lorsque les parages sont dangereux, & sont inconnus à ceux qui abordent.Ils doivent avoir 25 ans pour être reçus, après un rude éxamen en la Justice de l'Amirauté, où on leur taxe leur salaire : & si le vaisseau qu'ils conduisent échoue par leur ignorance, ils sont condamnés au fouet ; si c'est par malice, ils sont pendus à un mât. Les Lamaneurs sont aussi des Pilotes de rivières vers leurs embouchures, qu'on loue pour éviter les bancs & autres dangers, parce que l'Océan & les eaux d'amont les font changer de place presque tous les ans, & sur-tout vers Rouen, où il y a des Lamaneurs jurés de deux lieues en deux lieues.
     
Lambrequin
  T. n.m. Terme de Blason. Quelques-uns disent lamequin, & d'autres lambequin. Les lambrequins sont des morceaux d'étoffe découpés, qui descendent du casque, & qui coëffent & embrassent l'Écu pour lui servir d'ornement. C'étoit l'ancienne couverture des casques, comme la cotte d'armes étoit celle du reste de l'armure pour garantir de la chaleur, de la pluie, de la poudre, & faire reconnoître les Chevaliers dans la mêlée. Ils étoient d'étoffe, & servoient à soutenir & à lier les cimiers qui étoient de plumes. Les lambrequins formés de feuillages, entremêlés les uns dans les autres, sont plus nobles que ceux qui sont composés de plumes naturelles.
Quelques-uns les ont aussi appellés feuillarts, parce qu'ils ressembloient en quelque façon aux feuilles d'acanthe. Ils ont été quelquefois mis sur le casque en forme de bonnet élevé comme celui du Doge ; & leur origine vient des anciens chaperons qui servoient autrefois de coëffure, tant aux hommes qu'aux femmes.
     
Laminage
  T. n.m. L'action de passer des métaux entre des rouleaux pour les réduire en lame. Dans les Hôtels des Monnoies, il y a des machines qu'on appelle des laminoirs, pour réduire l'or, l'argent & le cuivre, en lames de l'épaisseur qu'on veut donner aux monnoies.
     
Laminer
  T. n.m. Mettre en lames. Ce mot se dit principalement du plomb que l'on fabrique en tables de 20 à 30 pieds de long sur 8 de large, & auquel on peut donner telle épaisseur qu'on veut par le moyen d'un moulin dont la propriété est de réduire ces tables à l'épaisseur que l'on souhaite, en les rendant tout-à-fait unies & parfaitement compactes, sans pores, pailles, vents, ni soufflures. Ce moulin a d'abord été inventé en Angleterre, ensuite perfectionné en France, examiné & approuvé par l'Académie Royale des Sciences, suivant son certificat du 28 Janvier 1728.
   
Lampadaire
  T. n.m. Nom d'un Officier, de l'Église de Constantinople. Le Lampadaire avoit soin du luminaire de l'Église ; il portoit un bougeoir devant le Patriarche, devant l'Empereur & l'Impératrice, quand ils étoient à l'Église, ou qu'ils alloient en procession. La bougie qu'il portoit devant l'Empereur étoit entourée de deux cercles d'or en forme de couronne ; celle qu'il portoit devant l'Impératrice, & devant le Patriarche, n'en avoit qu'un. Cette cérémonie fut établie pour avertir des personnes d'un si haut rang, que leur lumière doit éclairer ceux qui leur sont soumis.
   
Lampion
  T. n.m. Petit vaisseau de terre où l'on met de l'huile, ou de la graisse, pour brûler. On fait des illuminations avec 10 ou 12000 lampions. Il y a aussi des lampions de verre qui sont suspendus au milieu des lampes d'argent entre le panaché & le culot, & c'est-là où l'on met l'huile qui brûle. Lampion à parapet, est un vaisseau de fer où l'on met du goudron & de la poix pour brûler, & pour éclairer la nuit sur le parapet dans une ville assiêgée. On se sert sur mer de lampions qu'on met dans les lanternes, quand on va dans les voûtes aux poudres.
     
Lançoir
n T. n.m. Est la palle qui arrête l'eau du moulin, & qu'on lève, quand on le veut faire moudre, ou écouler l'eau du biez.
   
Landes
  T. n.m. Les landes de Bourdeaux. C'est une contrée de la Gascogne, Province de France. Elle est bornée au nord par la Guyenne propre ; au couchant par le Bazadois, le Condomois, & la Gascogne propre ; & au midi par le Béarn, & par la terre de Labour. La mer des Basques la baigne au couchant. C'est un pays qui répond assez à son nom, il est plein de bruyères & de sablons. Ses lieux principaux sont Dax, Capitale, Tartas & Albret.
     
Landgrave
  T. n.m. Prince ou Seigneur Allemand d'une Seigneurie qu'on appelle Landgraviat. Le Landgrave de Hesse.
Ce mot vient de land, qui signifie terre, & Grav, qui signifioit Juge ; ce que les Latins appelloient Comes, & ce qu'en Normandie on appelle encore Vicomte, parce qu'autrefois la Justice étoit rendue à la Cour par ces Juges qui accompagnoient toujours l'Empereur.
   
Langrois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de France. Le Langrois est une partie de la Champagne ; il prend son nom de Langres sa capitale.
   
Languedoc
  T. n.m. Nom propre d'une des plus grandes & des plus considérables Provinces de France. Elle est bornée au levant par le Rhône, qui la sépare de la Provence & du Dauphiné ; au nord, par le Foretz, l'Auvergne, le Rouergue & le Quercy ; au couchant, par la Gascogne, dont la Garonne la sépare en quelques endroits ; & au midi, par le Roussillon, & par le golfe de Lyon, partie de la mer Méditerranée. On donne à cette Province soixante & dix-huit lieues d'orient en occident, & cinquante dans sa plus grande largeur du septentrion au midi, le long de la rivière du Rhône. Toute cette Province, si on en excepte le quartier des Sevennes, jouit d'un air fort tempéré, & son terroir produit abondamment des blés, des vins, de l'huile, de la soie, & toutes sortes de fruits, à la reserve des oranges & des citrons. On la divise en trois grandes contrées, dont chacune a son Lieutenant de Roi, quoiqu'elles n'ayent toutes ensemble qu'un Gouverneur. Le haut Languedoc en est la partie occidentale, le bas Languedoc l'orientale, & les Sévennes la septentrionale. Cette Province a ses États particuliers, où entrent pour le Clergé trois Archevêques & dix-neuf Évêques ; pour la noblesse vingt-deux Barons, un pour chaque Diocèse ; leurs dignités sont attachées aux terres qu'ils possédent ; & pour le tiers État, un député de chaque capitale de ces vingt-deux Diocèses. Ces capitales des Diocèses sont dans le haut Languedoc, Toulouse capitale de toute la Province, & Archevêché, Montauban, Albi Archevêché, Rieux, Pamiers, S. Papoul, Lavaur, Mirepoix & Castres. Dans le bas Languedoc, Narbonne Archevêché, Aleth, Carcassonne, S. Pons, Béziers, Lodêve, Agde, Montpellier, Nismes & Usez. Et dans les Sévennes, Mende, le Puy & Viviers. On y distingue encore les villes de Foix, de Limoux, de Castelnaudary, de Pézenas, d'Anduze, d'Alais & de Beaucaire, célèbre par ses Foires.
Quelques Auteurs ont cru que ce pays avoit été appellé Languedoc à cause des Goths qui l'ont possédé, & de Land-Got, c'est-à-dire, pays des Goths. Nicot le dérive de Langue goth, comme qui diroit Langue Gothique, parce qu'on y parloit cette langue. D'autres disent qu'autrefois on divisoit le Royaume en deux parties, qu'on appelloit Langues ; l'une, la Langue d'ouï ; & l'autre ; la Langue d'oc, & de-là vint à cette Province, qui étoit une de celles de la langue d'oc, le nom de Languedoc. Cette division étoit fondée sur ce que les Gascons, & sur-tout les Goths disoient oc, ou bien hoc, pour dire ouï, & que dans le reste de la France on disoit ouï : De Langue d'oc, on forma Lingua Occitana, en Latin, & puis Provincia linguae Occitanae, & enfin Occitania, que quelques-uns ont écrit Orcitania, mais mal.
Le Canal du Languedoc. Ce Canal, qui a été commencé par le sieur Riquier l'an 1666 & fini en 1681 va depuis le pont de Sette, petit port de la mer Méditerranée, jusqu'à Toulouse, où il se joint à la Garonne. Il passe dans le Lac de Maguelone, à Frontignan, à Agde, à Narbonne, à Carcassone, &c. L'Aude, le Fresquel, & le petit Léers lui fournissent d'eau. Il a soixante-quatre lieues de longueur, & trente piés de largeur, deux réservoirs d'une prodigieuse grandeur, & cent quatre écluses. Il a couté des sommes immenses à faire, & il coute excessivement d'entretien ; il sert à porter les marchandises par eau de la mer Méditerranée à l'Océane, sans passer par le détroit de Gibraltar.
     
Langueyeur
  T. n.m. Officier établi par le Roi dans les marchés pour visiter les cochons, & empêcher qu'il ne s'en débite de ladres. Les Langueyeurs sont des Inspecteurs établis en titre d'office pour visiter les porcs à la langue dans les marchés, & avant qu'ils soient achetés ; parce que l'on prétend que lorsqu'ils sont ladres, il paroît à cette partie des pustules ou marques blanches, & quelquefois même des ulcères, qui indiquent cette maladie.
   
Languier
  T. n.m. Partie d'un cochon, qui contient la gorge & la langue, qu'on sale & qu'on met à la fumée. Les languiers du Mans sont en grande réputation chez les goinfres.
   
Lanquerre
  T. n.f. Peau en forme de gros & large bourlet, qui se met au-dessous des reins en forme de ceinture, & qui soutient un homme sur l'eau.
   
Lansquenet
  T. n.m. Jeu de cartes fort commun dans les Académies de jeu, & parmi les Laquais. Depuis un temps il est devenu le jeu de quelques honnêtes gens. On y donne à chacun une carte, sur laquelle on couche ce qu'on veut ; & si celui qui a la main en tirant les cartes, amène la sienne, il perd ; s'il amène quelqu'une des autres, il gagne. Le Lansquenet est défendu.
     
Lanture
  T. n.f. Terme de chaudronnier. Ce sont les petites façons, les petits agrémens qu'on fait avec le marteau sur le cuivre lorsqu'il est travaillé. Cette lanture est belle et bien rangée.
     
Lapidaire
  T. n.m. Ouvrier qui taille les pierres précieuses, Marchand qui les débite, ou celui qui est expert à les connoître. Les Voyageurs disent que le Grand Mogol d'aujourd'hui est un excellent Lapidaire, celui qui se connoît le mieux en pierreries. Il y a bien de l'art à être bon Lapidaire, à bien tailler les diamans. On appelle aussi Lapidaires, les Auteurs qui ont écrit des pierres précieuses
     
Laquais
  T. n.m. Valet roturier qui suit à pié son maître, & qui porte ses livrées. Les jeunes gens se piquent d'avoir des laquais bien faits, & proprement habillés. Les femmes se sont mises sur le pié d'avoir de grands laquais, & on en médit. Pourquoi croit-on que l'on charge les carrosses de ce grand nombre de laquais ? C'est pour exciter dans ceux qui les voient, l'idée que c'est une personne de grande condition qui passe, & la vue de cette idée satisfait la vanité de ceux à qui ils appartiennent.
     
Largue
 

T. n.m. Il n'a guère d'usage qu'en ces phrases ; Prendre le largue, tenir le largue, pour dire, Prendre la haute mer, tenir la haute mer, aller en haute mer. On dit aussi adverbialement qu'ils se sont mis à la largue, qu'ils se sont mis en haute mer, de peur d'être jettés sur les côtes. Tous les autres vaisseaux qui étoient dans le port s'étant mis à la largue, saluerent ces nouveaux venus de toute leur artillerie.

     
Las (ou lassière)
  T. n.m. Qui se dit d'une partie, d'un endroit d'une grange. Le las d'une grange est un endroit à côté de l'aire, où l'on entasse les gerbes de blé.
     
Last
  T. n.m. Terme de Marine. C'est en général la mesure, le poids, ou la charge d'un navire. C'est un mot Allemand qui est en grand usage dans toute la mer du Nord. En particulier, c'est une certaine quantité de telle, ou telle pesanteur, différente selon les lieux & les denrées ; comme à Dantzic le last ou charge de lin est de 2040 livres. Le last de houblon est de 3830. Un last de farine ou de miel comprend douze tonneaux : un last de sel en contient 18. Ordinairement le last se prend pour deux tonneaux de France ; & c'est ainsi que se mesurent les vaisseaux Hollandois. Le last des harengs est de dix milliers, chaque millier de dix centaines, & chaque cent de 120.
Il y en a qui écrivent ce mot avec un e muet à la fin, laste, & qui lui conservent son genre masculin.
     
Late
  T. n.f. Terme de coutumes. C'est en Provence une sorte d'amende pécuniaire. Il y a une late simple, & late triple : la late simple est de neuf deniers, la triple est de vingt-sept. La late simple est la même chose que l'érame, l'arrame, ou l'adras. Celui qui exige cette amende est appelé latier.
   
Latrines
  T. n.fpl. Lieu destiné à se décharger le ventre, à vuider les gros excrémens. Il est défendu de mettre des latrines auprès des puits. On ne se sert guère de ce terme en François ; ce que les Latins appelloient Latrines, nous l'appellons, Privés, garderobe, lieux secrets, & même absolument les Lieux.
     
Latte
  T. n.f. Mesure dont on se sert pour l'arpentage dans quelques endroits de la Guienne. Elle est plus ou moins grande suivant les lieux.
     
Laude
 

T. n.m. Terme de Coutumes, droit de vendition qui se lève dans les foires sur les marchandises. Droit qui se lève sur les habitans de quelques lieux du Berri sur chacun desdits habitans non ayans boeufs & s'appelle ledit droit, le droit de Laude.

     
Laure
  T. n.f. Lieu où demeuroient anciennement des Moines. Une Laure différoit d'un Monastère. Les Monastères étoient semblables à ceux que nous voyons encore aujourd'hui parmi nous. C'étoient de grands bâtimens composés de lieux destinés aux différentes assemblées de la Communauté, & de cellules, ou chambres que les Moines occupoient, chacun ayant la sienne particulière. Les Laures étoient des espèces de villages, dont chaque maison séparée étoit habitée par un ou deux Moines au plus. Ainsi l'on pourroit dire que les maisons des Chartreux nous représentent en quelque sorte les anciennes Laures ; & celles des Moines sont de vrais Monastères.
     

Lauret

 

Droit perçu à Marseille sur les grains et farines consistant en 1 denier par charge de 5 émines et au-dessus (1 émine = 38,7 litres) et de 1 obole par charge de moins de 5 émines. (s'ajoutait au piquet)

   
Lavabo
  T. n.m. Terme d'Église, & d'Imager. Carte qu'on met au côté droit de l'autel, où sont écrites ces paroles, Lavabo inter innocentes manus meas, &c. Mettre le lavabo où il doit être.
Lavabo, se dit aussi de l'action des Prêtres qui se lavent les mains, en disant la Messe, & de la partie de la Messe où cette action se fait. La Messe en étoit au lavabo, quand je suis arrivé. Il a fallu en entendre une autre.
   
Lavage
  T. n.m. Eau ramassée qui lave. Lorsque les égouts sont encombrés & qu'il pleut, il y a bien-tôt un grand lavage d'eau dans les rues. Un seau d'eau répandu dans une chambre fait un grand lavage.
Lavage, est aussi l'action de laver. On recommande aux Palfreniers le lavage des piés des chevaux. Les eaux grasses sont bonnes pour ce lavage.
     
Lavandière
  T. n.f. Femme qui blanchit du linge, des toiles. Il y a grand nombre de lavandières à Charanton, à Saint Cloud. En ce sens on dit plustôt Blanchisseuse. On se sert du mot de lavandière quand on veut parler de celle qui lave & qui aide à la blanchisseuse.
   
Lavange
  T. n.f. Amas de neiges qui se détache tout-à-coup des montagnes & des hauts rochers & qui est fort dangereux pour ceux qui se trouvent dans les vallées. Un petit peloton de neige qui roule le long d'une haute montagne grossit tellement, qu'il forme une lavange. On les nomme ainsi en Dauphiné ; mais vers Briançon & Pignerol on les nomme avalanges, ou avalanches.
   
Lavédan
  T. n.m. Nom propre de contrée. C'est une des deux parties du Bigorre, elle a titre de Vicomté. Sa capitale est Lourde.
   
Lavége
  T. n.f. Sorte de pierre dont on se sert à faire des marmites, & autres pots & ustensiles de cuisine qui se mettent au feu. Il n'y a que trois carriéres d'où l'on tire cette pierre : l'une dans le Comté de Chiavennes, l'autre dans la Valteline, & la troisiéme dans le pays des Grisons.
   
Laveton
  T. n.m. C'est la grosse laine qui demeure dans les moulins, où on foule les draps, la grosse bourre qui en sort par la foulure : c'est dont on fait les mauvais matelas. Le laveton est toujours gris, & sort d'une étoffe grossière. Il est défendu aux Tapissiers de faire des matelats où il y ait de la laine sur les bords, & du laveton au milieu.
     
Lavot
  T. n.m. Mesure dont on se sert à Cambrai pour mesurer les grains. Il faut quatre lavots pour la raziére. La raziére rend sept boisseaux un tiers de Paris.
     
Layer
  T. v. C'est marquer les bois qu'on doit laisser dans un bois taillis qu'on coupe, pour les laisser croître en haute futaie. Celui qui fait des laies ou qui marque le bois qu'on veut layer s'appelle layeur.
     
Layetier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des layettes, & autres menus ouvrages de bois de cédre, comme ratières, chaufferettes, &c.
   
Layette
 
T. n.f. Petit coffre de bois où l'on serre ordinairement du linge & autres menues hardes. Les femmes grosses préparent leur layette, emplissent un de ces petits coffres de tout le linge nécessaire, tant pour leur couche que pour leur enfant. Quand on met un enfant en nourrice, on lui donne une layette.
Layette, est aussi un tiroir d'une armoire, ou cabinet, ou buffet, où l'on serre plusieurs choses qu'on veut séparer & mettre en ordre. On le dit particulièrement des papiers dans un Trésor : des médailles, des coquilles dans un cabinet de curiosités.
Dans les Archives des Chambres des Comptes, des Chapitres, des Monastères, quand les titres sont bien en ordre, ils sont distingués par layettes, ou tablettes
   
Lazaret
  T. n.m. C'est un bâtiment public fait en forme d'Hôpital, pour recevoir les pauvres, les pestiférés. Il est destiné en quelques endroits à faire la quarantaine par ceux qui viennent des lieux suspects de peste. C'est une grande maison hors de la ville, dont les bâtimens sont séparés & isolés, & où l'équipage des vaisseaux demeure quarante jours, plus ou moins, selon les temps, & l'endroit du départ. Le Lazaret de Milan est un des plus beaux Hôpitaux d'Italie.
     
Lecht
 

T. n.m. Terme de Marine. C'est une mesure fort en usage sur la mer du Nord, qui contient 12 barils.

   
Lectoure
 

T. n.f. Nom propre d'une ville de Gascogne, province de France. Elle est dans l'Armagnac, sur le Giers, entre Auch & Agen, à six lieues de la première, & à quatre de la dernière. Cette ville inaccessible, excepté par le côté qui regarde Toulouse, est bâtie sur une montagne, environnée d'un double mur, & défendue par un château. Elle a Sénéchaussée & Évêché suffragant d'Auch.

     
Léde
  T. n.f. Terme de Salines. La léde d'un marais salant est le milieu & le plus grand espace du jas : autour de la léde on creuse une espèce de canal de deux ou trois piés plus creux que le jas, & de douze à quinze piés de large.
   
Légal
  T. n.m. Qui vit bien, & selon les loix, qui ne fait tort à personne, qui est loyal, fidèle, plein de probité. Ce Marchand est franc & légal ; il ne trompe point, il vend de bonnes marchandises, il est de bon compte. On dit au Palais, qu'il y a des peines légales, c'est-à-dire, qui sont imposées par les loix ; d'autres arbitraires, qui dépendent de l'opinion des Juges. Contrariété légale.
   

Légataire

 

Celui à qui un testateur a fait un legs

     
Legatine
  T. n.f. C'est une étoffe moitié fleuret, & moitié soie. Il y en a aussi de moitié laine. Elle est de même nature que la papeline
     
Lège
  T. adj. Terme de Marine, qui se dit des vaisseaux vuides & sans charge. Un vaisseau qui retourne lège, c'est-à-dire, qui revient sans charge de marchandises. Vaisseau lège, signifie aussi vaisseau qui n'a pas assez de lest, ou qui est trop léger pour quelque autre raison, comme par défaut de construction, &c. Retour lège, c'est-à-dire, qui revient sans charge ; ainsi lège veut dire léger ou vuide.
   
Légitime
 

T. n.f. Droit que la loi donne aux enfans seulement sur les biens de leur père & mère, & qui leur est acquis ; en sorte qu'on ne les en peut priver par une disposition contraire. C'est une portion privilégiée, & consacrée par la nature. La légitime des enfans, selon la Coutume de Paris, est la moitié de ce que chacun auroit eu ab intestat. En Normandie, c'est le tiers des biens dont le père étoit saisi au temps de son mariage. En Droit, c'est tantôt le tiers, tantôt la moitié, selon le nombre des enfans. Quand il y a plus de quatre enfans, c'est la moitié & le tiers, s'il n'y en a que quatre, & au-dessous.

   
Léonois
 

Pays situé sur la côte Septentrionale de Bretagne.

   
Lépre
  T. n.f. Maladie contagieuse, qu'on appelle autrement Ladrerie, dont les Juifs & les Orientaux ont été fort affligés autrefois. Galien la définit une effusion de sang trouble, & grossier, qui corrompt toute l'habitude du corps. Avicenne l'appelle une maladie universelle, ou chancre universel. Les Grecs l'appellent , parce que les malades ont leur peau âpre, ridée & inégale, comme les Éléphans. La lépre commence au-dedans longtemps auparavant que de paroître au-dehors. Elle étoit encore fort commune en Europe dans les X. & XIe siècle ; mais elle est maintenant presque tout-à-fait éteinte. Bien des gens croyent que la lépre n'est autre chose que la maladie vénérienne ;
Ce mot vient du Latin lepra, qui a été formé du Grec, écaille, parce que la lépre forme des espèces d'écailles sur la peau.
On avoit autrefois bien de la peine à connoître la lépre, dont voici les signes. Elle rend la voix enrouée comme celle d'un chien qui a longtemps aboyé, & cette voix sort par le nés plustôt que par la bouche. Le pouls du malade est petit & pesant, lent & engagé. Son sang est plein de petits corps blancs & luisans, semblables à des grains de millet qui s'en séparent, & demeurent sur le blanchet, après qu'il a été lavé & filtré. Il n'a qu'une sérosité scabieuse, & dépouillée de son humidité naturelle ; de sorte que le sel qu'on y met, ne se peut dissoudre. Il est si sec, que le vinaigre qu'on y verse, bouillonne : & est si fortement lié par des filets imperceptibles, que le plomb calciné qu'on y jette, y surnage facilement. Son urine est crue, ténue, cendrée & trouble. Son visage ressemble à un charbon demi-éteint, onctueux, luisant & enflé, semé de boutons fort durs, dont la base est verte, & la pointe blanche, & en général, il donne de l'horreur. Ses poils sont courts, hérissés & déliés, & on ne les peut arracher qu'avec un peu de la chair pourrie qui les a nourris. S'ils renaissent à la tête ou au menton, ils sont toujours blonds. Son front forme divers plis, qui s'étendent d'une temple à l'autre. Ses yeux sont rouges & enflammés, & éclairent comme ceux d'un chat. Ils s'avancent en dehors, mais ils ne peuvent se mouvoir à droite & à gauche. Ses oreilles sont enflées & rouges, mangées d'ulcères vers la base, & environnées de petites glandes. Son nés s'enfonce, à cause que le cartilage se pourrit. Ses narines sont ouvertes, & les conduits serrés avec quelques ulcères au fonds. Sa langue est sèche & noire, enflée, ulcérée & racourcie, coupée de sillons, & semée de grains blancs. Toute sa peau est couverte ou d'ulcères qui s'amortissent, & reverdissent les uns sur les autres, ou de taches blanches, ou d'écailles comme le poisson. Elle est inégale, rude & insensible, soit qu'on la pense, soit qu'on la coupe ; & au lieu de sang, elle ne rend qu'une liqueur sanieuse, & souvent on l'arrose d'eau sans la pouvoir mouiller. Il vient à ce degré d'insensibilité, qu'on lui perce avec une aiguille le poignet & les piés, même le gros tendon, qui est le plus sensible, sans qu'il souffre de douleur. Enfin, le nés, les doigts des mains & des piés, & même ses membres, se détachent tous entiers, & par une mort qui est particulière à chacun d'eux, ils préviennent celle du malade. On tient que ceux qui ont la lépre, ont une si étrange chaleur dans le corps, qu'après avoir tenu une pomme fraîche une heure dans la main, elle devient aussi sèche & ridée que si elle avoit été huit jours au soleil.
   
Léproserie
  T. n.f. Hôpital pour les lépreux, qu'on nomme communément Maladrerie. Il y a en France un très-grand nombre de maladreries, dédiées à Saint Lazare, à Sainte Marthe, & à Sainte Magdelène. La maladie de la lépre, qui étoit fort commune autrefois, a presque entièrement cessé depuis deux cents ans, en sorte que le revenu des maladreries & léproseries, étoit très-mal employé. Plusieurs misérables se faisoient passer pour lépreux, afin d'avoir prétexte de mendier des pensions sur ces hôpitaux. C'est pourquoi, par une déclaration de 1612. il fut ordonné qu'il seroit pourvu aux vrais lépreux, & qu'après avoir été visités, & séparés comme tels, du reste du peuple, avec les cérémonies Ecclésiastiques accoutumées, ils seroient reçus dans les léproseries sur les bulletins du Grand Aumônier de France.
   
Lesse
  T. n.f. Sonnerie des cloches pour les morts. Ce mot a cours en quelques endroits de la Province de Champagne. Lesse vient de Lessus, gémissement, cris, lamentations qu'on fait aux funérailles.
   
Lessive
  T. n.f. Prononcez lécive. Ce qui sert à blanchir le linge sale. L'action de la lessive se fait par la vertu des sels, des cendres de bois neuf, de soude ou de gravelée, qu'on met dans un charrier sur un cuvier plein de linge. La dissolution des sels se fait par de l'eau chaude qu'on verse plusieurs fois dessus, & par leur acrimonie ils détachent & emportent toutes les graisses & ordures qui y étoient attachées ; & c'est cela qu'on appelle, Couler la lessive. Le jour d'après on lave le linge en grande eau, pour en détacher les sels qui y pourroient être restés, & qui causeroient de grandes démangeaisons sur la peau.
     
Leth
  T. n.m. Terme de Marine & de Gabelle, qui se dit d'une certaine quantité de harengs. Le sel nécessaire pour la salaison des harengs, est réglé par l'Ordonnance des Gabelles, à sept minots & demi pour chacun leth de harengs blancs, & trois minots pour chacun leth de harengs-sors.
     
Lettre patente
 

T. n.fpl. Sont des Lettres du Roi scellées du grand sceau, qui servent de titre pour la concession de quelque octroi, grace, privilège de quelque établissement. Elles doivent être signées en commandement d'un Sécretaire d'État, & vérifiées au Parlement. Ce que sont les Édits pour le public, les Patentes le sont à l'égard des particuliers. On ne peut faire un établissement de Communauté sans Lettres Patentes. Il faut des Lettres Patentes pour l'érection d'une terre en Marquisat, en Comté, pour changer le nom d'une Seigneurie. Les Lettres Patentes se disent par opposition à Lettres de cachet, parce qu'on les délivre toutes ouvertes, Le mot de patan, en langage Celtique ou Bas-Breton, signifie visible.

     
Leude
  T. n.f. Ce terme n'est usité qu'en Languedoc. C'est une espèce de péage qui se prend sur les choses qui sont portées à Toulouse par des étrangers. Les habitans de Toulouse sont éxempts de la Leude. Cette immunité leur fut confirmée l'an 1539. par un Arrêt du Conseil.
     
Levage
  T. n.m. Terme de Coutumes. Dans l'Anjou, & dans le Maine, le levage est un droit appartenant au Seigneur Justicier : il se lève sur les denrées qui ont séjourné huit jours en son fief, & y ont été vendues & transportées, ailleurs ; c'est l'acheteur qui paye ce droit au Seigneur. Levage est aussi dans les mêmes provinces un droit qui est dû au Seigneur Justicier pour les biens de ses sujets qui vont demeurer hors de son fief. Ce droit ne doit pas excéder cinq sols.
   
Levant
  T. n.m. Se dit de tous les pays situés à l'orient à notre égard, & en particulier des Îles & Ports de la mer Méditerranée. Les Marseillois trafiquent au Levant, à Smyrne, à Alep. Les beaux maroquins viennent du Levant. Le sené, la casse, s'apportent du Levant. La mer Méditerranée s'appelle la mer du Levant. On dit aussi, le Vice-Amiral du Levant, qui commande sur la Méditerranée ; le Vice-Amiral du Ponant commande sur l'Océan. Ce qui est beaucoup au de-là de la Méditerranée, comme la Perse, l'Inde, & les autres pays de l'Asie plus reculés, ne s'appelle pas Levant, mais Orient. La Chine est un des plus riches pays de l'Orient. Les îles du Levant. La mer du Levant, Mare orientale, est plus particulièrement la partie orientale de la mer Méditerranée. Elle commence à la côte orientale de l'île de Candie, & s'étend jusqu'aux côtes de la Syrie, ayant la Natolie au nord, une partie du Royaume de Barca avec l'Egypte au midi.
   
Levantin
  T. adj. Qui est né au Levant. Les Levantins sont la pluspart Mahométans. Il se fait un grand commerce avec les Levantins. Les Levantins sont proprement ceux qui habitent le long des côtes de la Méditerranée du côté du levant, & dans les premiers Etats qu'on trouve au-delà de ces côtes, & parce qu'on va dans ce pays-là par la mer Méditerranée, on appelle les Officiers qui commandent, ou servent sur cette mer, Officiers Levantins. Les Chinois, les Japonois, les Indiens, ne sont point désignés par le nom de Levantins, quoique par rapport à nous, ils habitent du côté du levant. Il faut les appeller Orientaux : on va aujourd'hui chez ces peuples-là par l'Océan, en doublant le cap de Bonne-Espérance. Équipage Levantin, est un équipage de vaisseau levé sur les côtes de la Méditerranée. Les Matelots Levantins sont fort agiles.
     
Levée
  T. n.f. Terme de Fabrique d'étoffes à la navette & au métier. C'est autant d'ouvrage qu'un Ouvrier en peut faire sans être obligé de rouler sur l'ensuble de devant l'ouvrage déja fait. Cet Ouvrier est habile, il fait plus d'une levée par jour.
Levée se dit aussi de l'étoffe que l'on coupe d'une piéce chez un Marchand. Cette piéce de velours est presqu'entiére, on a n'en pris qu'une levée de jupe.
     
Levée
  T. n.m. Récolte de grains qu'on lève de dessus la terre. Ce Fermier ne me payoit pas, j'ai été contraint de saisir ses levées, de me faire ajuger ses levées, sa récolte.
     
Leveur
  T. n.m. Celui qui a soin de lever des droits Seigneuriaux, des dîmes, des tailles, des impositions. Voilà le Leveur de la dîme, le Leveur du huitième denier. Il y a des Leveurs de tailles qui en font le recouvrement, au lieu des Asséeurs & Collecteurs.
     
Levure (de bière)
  T. n.m. Ecume que fait la bière quand elle bout dans le tonneau ; car ce n'est pas celle qu'elle fait quand on la cuit sur le feu. Cette levure sert quelquefois à faire du levain pour le petit pain, & sur-tout le pain qu'on nomme à la Reine : ce qui le rend souvent amer, quand on y en met trop. La levure enfle beaucoup le pain, & en peu de temps, & le rend plus léger, plus délicat & plus tendre. On tient que l'usage de la levure de bière a été introduit depuis peu par l'avarice des Boulangers, & qu'il n'y a qu'environ cinquante ans qu'ils ont renouvellé cet usage, dont se servoient les Gaulois, selon le témoignage de Pline. Il y a eu un arrêt qui a permis aux Boulangers de s'en servir, quoique les Médecins ayent soutenu qu'elle étoit contraire à la santé, par un decret du 24 Mars 1668 malgré l'arrêt ; le pain n'en est pas moins pesant dans l'estomac.
   

Leyde

 

Droit seigneurial perçu sur les marchandises apportés sur les foires et marchés en contrepartie de l'obligation des seigneurs d'entretenir les lieux en bon état et de fournir les poids et mesures nécessaires. Ses taux et mode de perception pouvaient être très divers.

     
Liage
  T. n.m. Droit qui étoit dû autrefois au Seigneur sur le vin, ou plustôt sur les lies de vin. Le Grand Bouteiller a eu en France le droit de liage sur les vins qui se vendoient à Paris en Broche & dans les cabarets : ce droit consistoit dans la moitié des lies des vins.
     
Liais
  T. n.f. Les Tisserans & autres Ouvriers, qui travaillent de la navette, se servent de longues tringles de bois, auxquelles ils donnent le nom de Liais. Ce sont les liais qui soûtiennent les lisses ; & des lisses & des liais sont formées ce qu'on nomme les Lames.
     
Liais
  T. n.f. Pierre fort dure qu'on tire des carrières d'Arcueil près Paris. Il y a du franc liais, & le liais féraut, qui est plus dur que le franc. De celui-ci on fait les fours, les âtres, les fourneaux, parce qu'ils résistent au feu. Il se trouve sous le liais doux au fauxbourg Saint Jacques. On appelle cliquart, le liais de tout appareil, du haut liais, du bon banc, &c. Le liais rose qui est plus doux, & reçoit un beau poli au grais, se tire vers Saint Cloud. Le franc liais de Saint Leu se prend le long des côtes de la montagne.
     
Liaisonner
  T. v. Terme de Maçon, c'est arranger les pierres, en sorte que les joints des unes portent sur le milieu des autres. C'est aussi remplir leurs joints de mortier, pendant qu'elles sont sur les calles. Liaisonner de ciment, veut dire, cimenter.
   
Liard
  T. n.m. Monnoie qui vaut trois deniers, faite de la même matière que les sols. Elle a cours encore dans le Lyonnois & dans le Dauphiné. On les appelloit petits liards sous Louis XI. En 1467. ils étoient du poids d'un denier, & avoient trois deniers d'alloi, valans trois deniers tournois. Ils portoient une croix entre deux lis, & une couronne ; & au revers un dauphin avec la légende, Sit nomen Domini benedictum. Il s'en est fait depuis de simple cuivre, qui porte le nom de liard de France, & qui est à présent réduit en doubles. Les liards & les hardis furent particulièrement faits pour les Provinces de Guienne & de Dauphiné. Cette monnoie, qui valoit trois deniers, & qui par conséquent partageoit le sol en quatre, étoit appellée hardi en Guienne, & liard en Dauphiné, & dans les autres Provinces qui sont en deçà de la Loire.
La fabrication des liards fut ordonnée par Déclaration du premier Juillet 1654 registrée le 11 du même mois pour être fabriqués de cuivre pur, & sans aucun melange de fin : à la taille de 64 pièces au marc Ces espèces furent depuis réduites à 2 den. par lettres patentes du quatrième Juillet 1658. Alors on les appella doubles, parce que c'étoit de doubles deniers, ou 2 deniers ; depuis le commencement de ce siècle, ils ont été remis à 3 deniers, comme ils y sont encore, & avec leur ancienne valeur, ils ont repris leur premier nom de liard. les Doubles d'aujourd'hui, sont la plus la petite monnoie qui ait cours à Paris & aux environs, les deniers de cuivre ne courant que dans les Provinces.
   
Liasse
  Unité de mesure de conservation, formée d'un ensemble relativement volumineux de pièces, dossiers et, éventuellement, de cahiers ou de registres, solidement attaches par une sangle ou une ficelle
     
Libage
  T. n.m. Gros moilon ; morceau de pierre de taille malfait & rustique, moindre que les carreaux. Il y en a quatre, cinq, ou six à la voie. On s'en sert d'ordinaire dans les fondemens des grands édifices. On l'appelle quelquefois Libe.
     
Libellance
  T. n.m. Terme de Coutumes. Ce mot ne se trouve point seul, il est joint à celui de Clerc. Clerc & Libellance du Bailliage, ou de la Justice, c'est dans la Franche-Comté la même chose que Greffier.
Ce mot vient apparemment de celui de libellus, parce que les Greffiers gardent les titres, les registres, les papiers.
   
Libelle
  T. n.m. Écrit qui contient des injures, des reproches, des accusations contre l'honneur & la réputation de quelqu'un.
   
Libéral
  T. adj. Qui donne abondamment, mais avec raison & jugement, ensorte qu'il ne soit ni prodigue, ni avare : car le libéral qui va trop loin, devient prodigue. Il y a bien des gens qui donnent beaucoup, & qui ne sont point libéraux. Un homme libéral, à le bien définir, est le martyr de sa vanité. Celui-là est véritablement libéral, qui choisit par préférence des sujets où le mérite & la vertu se trouvent joints à la mauvaise fortune.
     
Libération
  T. n.f. Terme de Jurisprudence. C'est la décharge d'une dette, d'une servitude. On légue souvent par testament à un débiteur la libération de ce qu'il doit au Testateur. J'ai obtenu la libération de cette servitude, de cette charge qui étoit sur ma terre, moyennant une telle somme. La libération de l'État, c'est le payement des dettes de l'État.
     
Libouret
  T. n.m. Terme de Marine, est une espèce de ligne à pêcher les maquereaux, qui a deux ou trois petites cordes où est attaché le hameçon & l'appat.
     
Libraire
  T. n.m. Marchand qui imprime, ou qui vend des livres. Un bon livre en style de Libraire, est un livre qui se débite bien, quoiqu'il soit mauvais par rapport à l'Auteur.
Tous les Libraires ont des marques qui les distinguent, soit par les enseignes de leurs boutiques, soit par allusion à leurs noms, soit par des emblêmes, & des devises propres du commerce des livres. L'une des plus heureuses étoit celle de ... Borde... Rigaud... & Artaud, qui ayant eu séparément, l'un la figure du Temps pour devise, l'autre l'image de la Fortune, & le troisième celle de la Vertu, s'étant associés, ils joignirent ces trois enseignes en un corps d'emblême, où le temps tiroit la charrue, & la Vertu la conduisoit, tandis que la Fortune semoit
Librairie, signifioit autrefois une Bibliothèque, un grand amas de livres. On appelloit au siècle passé dans la Maison du Roi, Maître de la Librairie, l'Officier que nous nommons communément aujourd'hui, Bibliothécaire du Roi.
   
Lice
  T. n.f. Champs clos, carrière où combattoient les anciens Chevaliers, soit à outrance, soit par galanterie, dans les joûtes & tournois. On l'appelloit ainsi, parce qu'il étoit fermé de pals, de barrières, ou de pieux, & de toiles. On a inventé en France les lices doubles, afin de faire courir les Chevaliers l'un d'un côté, & l'autre de l'autre, & afin qu'ils ne se pussent rencontrer que du bout de leurs lances ; ce qui étoit moins dangereux. Ce Chevalier se présenta pour entrer en lice.
     
Lice
  T. n.f. Sorte de fabrique de tapisserie, qu'on appelle de Haute-lice, quand le fond sur lequel les Ouvriers travaillent, est tendu de haut en bas ; & de basse-lice, quand il est couché tout plat. On dit aussi absolument Une haute-lice, une basse-lice, pour dire, Une tapisserie de haute-lice, de basse-lice.
   
Licenciement
  T. n.m. Qui ne se dit guère que des troupes & des soldats à qui on donne congé. Quand la paix est publiée, on fait le licenciement des troupes.
     
Licitation
  T. n.f. Action qu'on poursuit contre des copropriétaires d'un héritage possédé par indivis, afin que la propriété en appartienne à un seul, en remboursant ou dédommageant les autres ; ou afin que chacun obtienne la part qui lui appartient en son juste prix & valeur, suivant qu'il sera estimé ou enchéri en Justice. La licitation se peut faire à l'amiable sur des estimations faites par Experts convenus, ou à la rigueur en Justice par des enchères, & une adjudication dans les formes.
   
Licol
  T. n.m. Lien de cuir, de corde ou de crin que l'on met autour de la tête des chevaux, des mulets, des ânes pour les attacher. On dit qu'Un homme traîne son licol, pour dire, Que tôt ou tard il sera pendu, à cause de ses mauvaises actions car licol se dit aussi de la corde qui sert à étrangler les pendus.
     
Lide
  T. n.m. Sorte d'ancienne machine de guerre. C'étoit une longue poutre retenue par un contrepoids, qui étant lâché, lui faisoit jetter un tas de pierres dans les villes assiégées.
   
Lienterie
  T. n.f. Espèce de dévoiement dans lequel on rend les alimens comme on les a pris, ou à demi digérés. La lienterie vient de ce que le levain de l'estomac manque entièrement, ou est émoussé, ou parce que le pylore est tellement relâché, & les fibres du ventricule si fort irritées en même temps, qu'il laisse sortir les alimens, au lieu de les retenir. La lienterie survient à de grandes maladies. L'excès de la boisson peut causer ce mal en relâchant trop l'estomac, & sur-tout le pylore. Les Anciens croient que la lienterie arrive, lorsque les intestins étant trop unis & glissans par-dedans, ils laissent échapper les alimens avant qu'ils soient digérés ; d'où vient qu'ils lui avoient donné ce nom, qui est Grec, & qui est formé de poli, & de intestin.
   

Lies et passeries

 

Convention conclue dans les Pyrénées entre les habitants de chaque côté d'une vallée pour régler l'usage des pâturages, eaux, bois, assurer la paix (même en cas de guerre franco-espagnole), commercer en fréquentant foires et marchés.

   
Lieu-dit
  Lieu nommé par la coutume locale, mais non reconnu par l'autorité compétente
     
Lieue
  T. n.f. Mesure de chemins. Espace de terre considérée dans sa longueur, servant à mesurer les chemins, & la distance d'un lieu à un autre, & contenant plus ou moins de pas géométriques, selon le différent usage des Provinces & des Pays. La lieue des anciens Gaulois étoit de mille cinq cents pas géométriques. Les autres croient que les lieues ont chacune quatre milles. Les grandes lieues de France sont ordinairement de trois mille pas géométriques, & en quelques endroits de 3500. La lieue moyenne, ou commune, est de 2400 pas géométriques, & la petite lieue de 2000 pas géométriques. Chaque lieue de Languedoc contient environ quatre milles. Sa mesure en Bretagne est de trois mille pas.
     
Lieur
  T. n.m. Homme de journée qu'on prend pour lier les gerbes pendant la moisson.
   
Lieuvin
  T. n.m. Nom propre d'une Contrée de Normandie, province de France. C'est l'Évêché de Lisieux, le Diocèse de Lisieux. Le Lieuvin enserré dans les rivières de Rifle, de Carentonne & de Tonque, & arrosé de celles d'Orbec & de Cormeilles, est une des plus fertiles Contrées de Normandie, & même de la France, & la seule qu'on pourroit appeller les délices des Normands. Tout ce pays est presqu'une plaine, où les pommiers abondent, vers le Pontaudemer & Lieurrey, qui font un cidre déferqué, de couleur d'ambre, & transparent, & qu'on pourroit, les six premiers mois, préférer à beaucoup de vins François. Les villes de ce quartier sont Lisieux, le Pontaudemer, Honfleur, Bernay, Orbec, Chambrois & Montereul.
   
Lieux
  T. n.mpl. Latrines. Il ne se trouve point de preuves dans les écrits ni dans les bâtimens qui nous restent des Anciens, qu'ils eussent dans leurs maisons des fosses à privé. Ce qu'ils appelloient Latrinae, étoit un lieu public, (il y en avoit plusieurs de cette espéce à Rome) où alloient ceux qui n'avoient point d'Esclaves pour vuider & laver leurs bassins : ces bassins s'appelloient aussi Latrinae, à lavando, selon le sentiment de Varron. Les latrines publiques étoient en divers lieux de la ville ; on les nommoit encore Sterquilinia : elles étoient couvertes & garnies d'éponges, comme nous l'apprenons de Sénéque dans ses Épîtres. Ils avoient pour la nuit la commodité des eaux qui couloient dans toutes les rues de Rome, où ils jettoient les ordures. Les gens riches avoient des bassins que les Valets avoient soin de vuider dans les égouts, dont toutes les eaux se rendoient dans le grand cloaque, & de là dans le Tibre.
     
Liéve
  T. n.f. Extrait d'un papier terrier d'une Seigneurie, qui sert de mémoire au Receveur pour faire payer les cens & rentes, & autres droits Seigneuriaux. Il contient le nom des terres, les tenanciers, & la qualité de la redevance, sans être autrement authentique. Les Liéves anciennes servent quelquefois de preuves pour faire de nouveaux terriers, quand des titres ont été perdus par guerre, ou par incendie, comme il est porté dans l'Édit de Melun en faveur des Ecclésiastiques.
     
Lige
  T. adj. Vassal qui tient une certaine sorte de fief, qui le lie envers son Seigneur dominant d'une obligation plus étroite que les autres. Ce mot vient d'une cérémonie qu'on faisoit en rendant la foi & hommage, de lier le pouce au Vassal, ou de lui serrer les mains dans celles du Seigneur, pour montrer qu'il étoit lié par son serment de fidélité
Lige-étage. Terme de coutume. C'est un devoir des vassaux à l'égard de leur Seigneur. Ce devoir est une obligation qu'ont les vassaux de demeurer, de résider dans la terre de leur Seigneur pour garder son château en temps de guerre, pour défendre sa personne, pour lui rendre d'autres devoirs.
     
Ligence
  T. n.f. Qualité d'un fief qu'on tient nuement & sans moyen d'un Seigneur, par le moyen de quoi on devient son homme lige. Tenue à ligence, veut dire la tenue d'un fief qu'on tient ligement & sans moyen. Ligence signifie aussi un devoir des vassaux à l'égard du Seigneur au château duquel ils sont obligés de faire la garde en temps de guerre. Fief de ligence est un fief auquel ce devoir est attaché.
     
Lignage
  T. adj Dans quelques villes le droit de lignage, est un droit qui se lève pour la conduite & l'entrée du bois.
   
Lignage
 

T. n.m. Parenté issue d'une même souche. Il est de noble lignage ; pour dire, de bonne maison. Il est de mon lignage ; c'est-à-dire, mon parent. Ce mot vieillit, & ne se dit plus guère que dans le Comique.

     
Lignage
  T. n.m. Se dit d'un certain vin rouge fait de toutes sortes de raisins. On boit du lignage presque tout le long de la rivière de Loire.
     
Lignager
  T. adj. Qui est de la même parenté, du même lignage. Le retrait lignager est celui qui est éxercé par un parent : il a été introduit par la pluspart des Coutumes de France pour conserver les héritages dans une famille. Les retraits lignagers sont de droit étroit, & sujets à plusieurs formalités qu'il faut rigoureusement observer, comme d'offrir bourse & deniers à découvert & à parfaire, frais & loyaux-coûts, en tous les appointemens de la cause.
   
Ligne collatérale
  Frères et soeurs et leurs ascendants ou descendants.
   
Ligne directe
  Lignée verticale entre différentes générations, fils, père, grand-père, arrière grand-père...
   
Ligne
  Série de membres d'une même famille. On dira ligne directe ou ligne collatérale, droite ligne, ligne ascendante, ligne agnatique ou cognatique, etc.
   
Lignée
  Sens plus général que ligne. Il a le sens de race, descendance
     
Ligneul
  T. n.m. Cordon qui se fait de plusieurs fils attachés ensemble par de la poix, qui sert aux Savetiers & autres Ouvriers à faire un assemblage grossier de leurs cuirs.
Ce mot vient de lin, parce qu'autrefois on employoit du lin, ou fil délié à cet ouvrage. Il vient plustôt du mot lignol, qui en langage Celtique, ou Bas-Breton, signifie la même chose.
     
Lignette
  T. n.f. Médiocre ficelle dont les Pêcheurs, Oiseliers & autres Ouvriers font quelques-uns des filets qui servent pour la pêche & pour la chasse.
     
Lignier
  T. n.m. Vieux mot inusité, qui signifioit le lieu où l'on met le bois ... Il se dit encore en Champagne.
   
Ligoure
  T. n.f. Petit pays de France en Haut-Limosin : il a environ quatre lieues d'étendue. Le lieu le plus remarquable est St. Jean de Ligoure.
     
Ligue
  T. n.f. Union ; traité de confédération entre des Princes, ou des États, pour attaquer un ennemi commun, ou s'en défendre, quand ils ont le même intérêt de Religion, ou d'État. Il y a eu plusieurs Ligues saintes faites par les Princes Chrétiens contre les Sarrasins & les Infidèles, qu'on a appellées Croisades. Il y a eu Ligue offensive & défensive entre l'Empereur & le Roi d'Espagne. Il y a maintenant une pareille ligue entre la France & l'Espagne. La ligue d'Augsbourg, ou triple alliance. Il y a eu aussi des Ligues odieuses de sujets révoltés contre leurs Princes, comme dans les guerres de la Ligue sous Henri III. Quand nous disons simplement & absolument la Ligue, c'est celle-là que nous entendons ; elle dura depuis 1576, jusqu'en 1593 qu'Henri IV. fit abjuration. Elle se nomma Maimbourg a écrit l'histoire de la Ligue.
La Ligue des Provinces-Unies des Pays-Bas fut causée par la cruauté des Gouverneurs.
   
Lilium
  T. n.m. Terme de Pharmacie ou de Confiseur. C'est une liqueur appellée autrement en Latin Camphorata. Elle est fort propre à rappeler les esprits d'un malade très foible.
   
Limagne
  T. n.f. Nom propre d'une contrée de la basse-Auvergne en France. Elle est célèbre pour sa fertilité, & elle peut avoir environ douze lieues le long de l'Allier, & a sa gauche. Ses lieux principaux sont Clermont, Riom, Montferrand, Isoire, Brioude, &c. Ce mot vient du Latin alimonium, qui veut dire nourriture. Le Nom de Limaigne a été donné à ce pays, parce qu'il produit beaucoup de choses, qui servent à la nourriture des hommes & des animaux.
   
Limbes
  Séjour de félicité des enfants morts sans être baptisés. Contrairement au paradis, Dieu n’y est pas présent
     
Limonadier
  T. n.m. Marchand qui vend de la limonnade, & plusieurs autres sortes de liqueurs, comme eaux de cerises, verjus, groseilles, framboises, du sorbet, de l'orengeade, &c.
     
Limosin
  T. n.m. Se prend particulièrement pour une espèce de Maçons, qui font les murailles de moîlon, avec de la terre, ou du mortier. Les Limousins ont fait le mur. La pluspart de ces sortes de Maçons viennent effectivement du Limosin, ou Limousin.
   
Limosin
  T. n.m. ou limousin, c'est ainsi qu'on prononce ; mais nos Géographes écrivent Limosin. Nom propre d'une Province de France, renfermée dans le Gouvernement général de la Guienne. Elle est bornée au midi par le Querci ; au levant par l'Auvergne ; au nord par la Marche ; & au couchant par l'Angoumois, & le Périgord. Le Limousin est un pays froid, & peu fertile : il produit peu de froment, & moins de vin, mais beaucoup de seigle, d'orge & de chataignes, qui servent de pain aux Limousins plusieurs mois de l'année. On divise le Limousin en haut & bas ; le haut est au nord, & le bas au sud. Limoges, St Hyvier, Chalus, sont dans le premier ; Tulle, Brive, Userche, le Viconté de Turenne & le Duché de Ventadour, dans le dernier. Limoges en est la capitale.
     
Limosinage
  T. n.m. ou LIMOUSINAGE, s. m. Ouvrage de ces sortes de Maçons. Ce bâtiment n'est que du limosinage.
     
Lin
  T. n.m. Plante dont la tige est ordinairement simple, haute d'environ deux piés, menue, ronde, vuide. Son écorce est pleine de filets qui servent à faire de la toile déliée. Ses feuilles sont oblongues, étroites, pointues, placées alternativement le long de leur tige. Ses fleurs sont belles, bleues, composées chacune de cinq feuilles disposées en oeillet, & soutenues dans un calice à plusieurs feuilles. Cette fleur étant passée, il paroît un fruit gros comme un petit pois, presque rond, renfermant en dix capsules membraneuses dix semences oblongues, polies, douces au toucher, de couleur rougeâtre luisante, remplies d'une moèle ou substance huileuse. Il n'y a que la semence qui soit en usage en Médecine : on la fait infuser entière, & bouillir dans de l'eau pour les mucilages : on la réduit en farine pour les cataplasmes : on en tire aussi une huile dont on fait un grand trafic. On appelle fil de lin, toile de lin, le fil & la toile qu'on fait des filets tirés de l'écorce, rouis, séchés & broyés comme le chanvre. Il y a plusieurs autres espèces de lin.
Lin vif. C'étoit une sorte de lin dont on faisoit de la toile, qui non seulement résistoit au feu, mais qui se nettoyoit plus dans la flamme, que si on l'eût mis à la lessive. On ensevelissoit le corps des Rois dans de la toile faite de ce lin. Cette sorte de lin est perdue, & on n'en sauroit recouvre.
     
Linger
  T. n.m. Marchand qui vend de la toile, ou du linge ; ou l'Ouvrier qui le fait, qui le taille, qui l'ourle, qui le dresse. Il y a de gros Marchands Lingers. Il y a aussi des Maîtrises particulières pour des Lingers, établies du temps de S. Louis. Il y a dans la Maison du Roi deux Lingers & Lingères.
   
Lingerie
  T. n.m. Marchandise de linge & de toiles. Ce Marchand fait grand trafic de lingerie. Cette fille entend bien la lingerie, travaille bien en linge.
Lingerie, ce mot se dit aussi du lieu où sont les boutiques des Lingers, des Lingères. Allez à la lingerie, vous y trouverez tout ce qu'il vous faut. Rue de la Lingerie, est le lieu où il se vend le plus de toiles, de linge.
Lingerie. Ce mot est aussi usité dans quelques Communautés & Maisons Religieuses, pour signifier le lieu où l'on met le linge blanc, & le linge sale. Il faut porter ce linge à la lingerie.
     
Lingettes
  T. n.fpl. Ce sont aussi de petites serges qui se fabriquent dans l'Election de Vire en Basse-Normandie. Elles se transportent presque toutes en Bretagne.
     
Linier
  T. n.m. Marchand ou Marchande qui fait négoce de lin.
     
Linière
  T. n.f. Terre semée de graines de lin.
     
Linon
  T. n.m. On disoit autrefois Linomple. Toile fort déliée, faite de fin lin, qu'on vend en coupons, & dont on fait des rabats & des manchettes.
   
Liste de bourgeoisie
  Enumère les habitants d’une ville ou paroisse à une date donnée. N’existent pas partout
   
Liste éclair
  Liste de patronymes étudiée par un généalogiste (généralement avec dates et lieux)
     
Lisser
  T. n.m. la laine. C'est l'ouvrir en la remuant avec des lissoirs pour lui faire prendre également la couleur.
     
Lisseron
  T. n.m. C'est la partie du métier des tissutiers qui soutient les lisses & qui aide à faire l'ouvrage.
     
Lissoir
  T. n.m. Instrument qui sert à lisser. On en fait de verre, de marbre, de buis bien tourné et bien poli. C'est aussi une perche qui sert à brasser & remuer la laine.
   
Liste de bourgeoisie
  Enumère les habitants d’une ville ou paroisse à une date donnée. N’existent pas partout
   
Liste éclair
  Liste de patronymes étudiée par un généalogiste (généralement avec dates et lieux)
     

Lithophage

  T. n.m. Petit vers qui se trouve dans la pierre, & qui la ronge. Il est couvert d'une petite coquille fort tendre, de couleur cendrée, & verdâtre. On apperçoit dans les couches de l'ardoise les traces de ce ver, qui se creuse un chemin dans la pierre, pendant qu'elle est encore molle.
   
Litière
  T. n.f. Sorte de voiture, ou corps de carrosse suspendu sur des brancarts, & porté ordinairement par des mulets. La plus douce des voitures est celle de la litière. On ne peut aller dans les montagnes qu'en litière. Pline appelle une litiere couverte, une chambre de voyageur.
   
Litre
  T. n.f. Ceinture funèbre. C'est un droit honorifique qu'ont les Seigneurs-Patrons Fondateurs, ou les Seigneurs Hauts-Justiciers dans les Églises qu'ils ont fondées, ou qui sont de leur Seigneurie. Il consiste à faire peindre les Écussons de leurs armes sur une bande noire, en forme d'un lé de velours, autour de l'Église, tant par dedans, que par dehors. Le droit de litre est des premiers droits honorifiques. Il est difficile de déterminer précisément le temps auquel on commença de souffrir des litres, ou ceintures de deuil dans les Églises. M. de Laurière croit que l'usage des litres n'est pas fort ancien, & qu'il ne s'est établi que depuis que les armoiries ont été héréditaires dans les familles : car lorsqu'elles étoient personnelles, & qu'elles ne servoient qu'à distinguer les Chevaliers dans les tournois, il eût été inutile aux familles de les mettre dans les Églises pour se faire connoître, & donner une marque de leurs droits à laquelle on n'eût pu les reconnoître.
     
Litron
  T. n.m. Petite mesure ronde de choses sèches, comme graines, pois, sel, farine, &c. Il contient la seizième partie d'un boisseau de Paris. Un litron de sel, de fèves. Un litron de châteignes. Par la dernière Ordonnance de 1669 le litron de Paris doit être haut de trois pouces & demi, sur trois pouces dix lignes de large.
     
Liturgie
  T. n.f. Ce mot signifie en général toutes les cérémonies qui concernent le service & l'office divin. Dans une signification plus particulière, il signifie les cérémonies de la Messe. Il y a différentes Liturgies, la Liturgie Grecque, Latine. Les anciennes liturgies. Le Cardinal Bona a écrit deux livres des liturgies. Tous ceux qui ont écrit des liturgies, demeurent d'accord, que le service public se faisoit dans les premiers siècles sans beaucoup de cérémonie, & qu'on n'y récitoit qu'un petit nombre d'oraisons ; mais peu à peu l'on y a ajouté quelques prières, & quelques cérémonies extérieures, pour rendre le sacrifice plus vénérable au peuple. Enfin, les Églises ont réglé, & mis par écrit la manière de le célébrer, & c'est ce qu'on appelle liturgie.
   
Livradois
  T. n.m. Petit pays de France dans la Basse-Auvergne, aux environs d'Ambert qui en est le chef-lieu.
   
Livre
 

T. n.f. Terme de compte, & se prend en France pour vingt sols, qui est la valeur d'une monnoie qu'on appelloit autrefois franc, & qui est synonyme. La livre de compte numéraire composée de 20 sols, & chaque sol de douze deniers, dont nous nous servons aujourd'hui avec presque toute l'Europe, commença sous Charlemagne. car les François se servirent de la livre Romaine jusqu'au temps de ce Prince, qui la changea en livre Gauloise. On tailla les sols de telle manière, qu'il s'en trouvoit vingt à la livre de poids : en sorte qu'on fit une livre de compte composée de pareil nombre de pièces. Ainsi depuis ce temps-là, quand il est parlé de livres, cela se doit entendre de la livre de compte, composée de 20 sols, à moins que le mot de poids ou de la matière n'y soit ajouté.
Il n'y a peut-être point de mots François où la bizarrerie de notre langue paroisse davantage, que dans l'emploi de francs, ou de livres. Ils sont purement synonymes, & ont cependant un usage très-différent. On dit, j'ai trente mille livres de rente ; & ce seroit mal parler que de dire, j'ai trente mille francs de rente : on ne met jamais francs avec milie & rente. On ne dit point, cela m'a couté une livre, deux livres, trois livres, cinq livres : ni il me doit cent livres. Mais quand la somme passe cent, il semble qu'on use indifféremment de l'un & de l'autre : il me doit deux cents livres, ou deux cents francs. Il n'y a que l'usage qui puisse apprendre l'usage capricieux de ces deux termes. Voici pourtant quelques règles qu'on doit observer :
1°. En chiffrant, ou en comptant avec des jetons, on peut dire une livre, deux livres, trois livres, &c. Mais dans le discours ordinaire, on dit plustôt vingt sols, quarante sols, un écu, quatre francs, cent sols, six francs, &c. Il en faut excepter quelques nombres rompus ; car on dit plustôt quarante-trois livres que quarante-trois francs, deux mille cinquante-six livres, que deux mille cinquante-six francs.
2°. Il faut se servir du mot de livre toutes les fois qu'on y doit ajouter un nombre de sols, ainsi on dit, trois livres cinq sols, & non pas trois francs cinq sols.
3°. On se sert du mot de livres toutes les fois que le mot de rente suit. Trois livres, dix livres de rente.

   
Livre de raison
 

Registre ou cahier dans lequel un particulier ou plusieurs personnages d'une même famille ont inscrit des comptes personnels et des mentions, parfois fort diverses, se rapportant à leurs intérêts économiques, à leur vie domestique ou à leur vie de famille

   
Livrée
  T. n.f. Couleur qu'une personne aime, & dont elle se sert pour se distinguer des autres. Les livrées se prennent par affection & par fantaisie, ou demeurent par succession dans les familles. Les anciens Chevaliers qui paroissoient dans les tournois, se faisoient distinguer par les livrées de leurs Dames, qu'ils portoient. Les Grands-Seigneurs font porter leurs livrées à leurs domestiques, pour montrer qu'ils leur appartiennent. Aujourd'hui on ne fait porter les livrées qu'aux Pages, Laquais, Suisses, Cochers, Postillons & Palfreniers. On les appelle gens de livrées. La signification du mélange, & l'union des couleurs dans les livrées, sont expliquées en détail par le Père Ménestrier dans son Traité des Carousels & Tournois.
   
Livret de famille
  Institué en 1877, c'est à partir de ce moment que les variations d'écritures des patronymes ont disparues, les déclarants produisant une pièce écrite
   
Livret ouvrier
  S'il apparaît dans des lettres patentes de 1781, il ne sera réellement mis en place qu'au tout début du 19ème siècle. Le maire est alors tenu de délivrer ces livrets, d'où l'existence de registres de délivrance de livrets. D'abord destiné aux ouvriers des manufactures, en 1854, il s'étend aux employés et employées tandis qu'en 1874 apparaîssent les livrets pour enfants. Il sera supprimé en 1890 sauf celui pour les enfants qui évoluera vers l'actuel livret d'apprentissage.