Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Nacelle
 

T. n.f. Petit bateau qui n'a ni mât ni voile, & dont on se sert pour passer une rivière, ou pour faire un autre petit voyage.

   
Nage
  T. n.f. Terme de Batelier de Paris. C'est le morceau de bois du bachot où pose la platine de l'aviron, lorsque l'anneau de l'aviron est au touret. Sur mer on appelle une chaloupe bonne de nage, lorsqu'elle est facile à manier.
     
Naguette (ou Naquette)
  T. n.f. Marchande lingère qui vend en détail les dentelles & la toile qu'elle prend dans les magasins des gros Marchands. On dit aussi Noguette.
     
Naisage
  T. n.m. Terme de Coutumes. Droit de faire rouir son chanvre dans un étang.
     
Naiser
  T. n.m. Rouir.
   
Nantes
 

T. n.m. Nom propre d'une ville de France. Elle est dans la Bretagne sur la Loire, environ à dix-huit lieues de Rennes, vers le midi. Nantes est une grande ville, bien peuplée, bien bâtie, fort marchande, riche, fortifiée & défendue par un ancien château. On l'a appellée l'Oeil de la Bretagne, à cause de la beauté de son terroir. Les anciens Ducs de Bretagne y ont quelquefois fait leur résidence. Il y a maintenant Présidial, Élection, Généralité, Chambre des Comptes, Université & Évêché, dont l'Évêque, Suffragant de Tours, est Conseiller-né du Parlement de Bretagne.
L'Édit de Nantes est un Édit donné en cette ville par Henri IV. au mois d'Avril 1598. qui permettoit aux prétendus Réformés de France l'éxercice public de leur Religion, & qui fut révoqué par Louis le Grand l'an 1685.
Le Comté de Nantes, ou le Comté Nantois. C'est la partie la plus méridionale de la Bretagne, province de France. Ce Comté s'étendoit des deux côtés de la Loire, depuis l'Anjou, jusqu'à la mer de Gascogne, & comprenoit le Duché de Retz. Nantes en est la capitale.

   
Nantoise
  T. n.f. Cape dont les femmes se couvrent tout le corps, quand elles sont en deshabillé. Cet habillement est appellé Nantoise, parce qu'il vient de Nantes.
     
Natte
  T. n.f. Tissu plat, fait de bons brins de paille battue, & tortillés ensemble. Il s'en fait aussi de jonc & de genèt. Il n'y a pas longtemps que toutes les murailles des maisons n'étoient tapissées que de nattes. Maintenant la natte ne sert plus que pour faire des parterres, pour couvrir des planchers, pour mettre au-devant des fenêtres, & dans les jeux de paume. Des pantouffles de nattes. Les Orientaux couchent sur de la natte.
Anciennement les tapisseries étoient rares et il n'y en avoit que chez les grands seigneurs, les autres se servoient de nattes.
   
Nattier
  T. n.m. Ouvrier qui fait & vend de la natte. Le métier des Nattiers étoit fort bon autrefois, mais il ne vaut plus rien depuis que le luxe a introduit les tapisseries au lieu de la natte.
     
Natural
  T. n.m. Terme de Coutumes. Dans le Béarn on appelle naturaux casalés, les jardiniers originaires du pays.
     
Naturalisation
 

T. n.f. Terme de Droit. Acte par lequel quelqu'un est naturalisé, qui lui donne les privilèges & les droits des naturels. Qualité, droits qui résultent de cet acte dans ceux qui sont naturalisés.Il y a des Étrangers qui ne sont point aubains en France, & qui succèdent sans naturalisation. En France, la naturalisation n'appartient qu'au Roi.

     
Naufragé
  T. n.m. Terme de commerce de mer, qui se dit des marchandises qui ont été gâtées par l'eau de la mer dans quelque naufrage. Du coton naufragé, de la draperie naufragée. On le dit aussi des effets & marchandises que l'on sauve des Vaisseaux qui ont fait naufrage, ou qui proviennent des débris & échouemens des Navires. L'article 27 du titre 9. du quatriéme livre de l'Ordonnance de la Marine de 1681 porte que si les effets naufragés ont été trouvés en pleine mer ou tirés de son fond, la troisiéme partie en sera délivrée incessamment & sans frais, en espéces, ou en deniers, à ceux qui les auront sauvés.
   
Naulage
  T. n.m. Le fret ou le louage d'un vaisseau, le prix que payent les passagers au Maître d'un navire, pour leur passage. Nauliser est louer & fretter un vaisseau.
   
Navarre
 

T. n. f. Nom propre d'un pays de l'Europe qui est en partie delà les Pyrénées, & en partie deçà. On appelle la première partie le Royaume de Navarre, & l'autre la basse Navarre. Elles appartenoient autrefois toutes deux au Roi de Navarre, un des prédécesseurs de Henri IV Roi de France : mais Ferdinand Ve Roi d'Aragon, usurpa tout ce qui est au-delà des Pyrénées, l'an 1512.
Le nom de Navarre est moderne & récent. Les uns, entre lesquels est Jérôme Paul Barcellonois, disent qu'il vient de celui d'une petite rivière appellée Nava, ou Navia, qui prend sa source en Biscaie, & arrose les environs de Pampelune. D'autres d'un village des montagnes de Navarre, appellé Nivaria. Selon l'opinion des plus habiles, il est composé de deux noms
Le Royaume de Navarre, est une province de l'Espagne. Elle est bornée au midi par l'Arragon, au couchant par la Castille vieille, au nord par la Biscaie, & au levant par les Pyrénées, qui la séparent de la Gascogne. C'est un pays fort montagneux, & peu fertile, divisé en cinq contrées, qu'on nomme Mirindadas. Elles prennent leurs noms des cinq villes qui sont dans le pays ; savoir, Pampelune, Estella, Olite, Tudela, & Sanguésa.
La basse Navarre. C'est une contrée du pays des Basques, en Gascogne. Elle est entre la terre de Labour, le pays de Soule, & les Pyrénées, qui la séparent de la haute Navarre. Elle appartient à la France, & ses lieux principaux sont St Palais & S. Jean de pié-de-port.

     
Navire
 

Un navire est un vaisseau de haut bord pour aller sur la mer avec des voiles. On le dit en général de toutes sortes de grands vaisseaux, à la réserve des Galères. On l'appelle aussi simplement bord, ou vaisseau ; & ce mot est le plus en usage. Ce port est capable de tant de navires. Les navires sont à l'ancre à une telle rade.
Navire en guerre & en marchandise, est un navire marchand qui a commission de l'Amiral pour faire la guerre. On dit armer, équiper, fretter un navire. La grandeur d'un navire s'estime par son port, qui est de tant de tonneaux, dont chacun pèse deux milliers. On distingue aussi les navires du premier, du second, du troisième, du quatrième & du cinquième rang, selon la grandeur de leur quille, leur port, ou capacité, le nombre de leurs ponts, ou des canons dont ils sont montés. Les navires sont réputés meubles par l'Ordonnance de la Marine. Ils peuvent être néanmoins vendus par décret, si leur port est au-dessus de dix tonneaux,
Tout navire allant en guerre, ou en long cours, doit être considéré en ces trois parties : la bourgeoise, à qui appartient le vaisseau, qu'elle doit fournir avec bons apparaux, armes & artillerie ; l'équipage qui consiste en gens de guerre & Mariniers, Pages, Garçons & Gourmettes. Le Victuailleur, qui fournit les victuailles, les poudres, boulets, clouages, chaînes, carreaux, grenades, & tout ce qu'on nomme armement. En parlant de vaisseaux de guerre, on dit plus ordinairement Vaisseau que Navire.

   
Nazière
  T. n.f. Terme de Voiturier de navigation & de Pêcheur sur riviére. C'est un lieu où l'on tend des nazes ou nasses pour prendre du poisson.
     
Nécrologe
  T. n.m. Terme de Diplomatique, est en usage principalement chez les Moines. C'est un livre que l'on conservoit dans les Églises, & dans lequel étoit le nom des Bienfaicteurs, le temps de leur mort, & le jour de leur commémoration. On y marquoit aussi à mesure, la mort des Abbés, des Prieurs & des Religieux, & dans les Séculiers, celle des Chanoines & des Dignitaires. Le Nécrologe s'appelloit aussi Calendaire, Calendarium & Obitorium, ou Obituarium, comme qui diroit, le livre des Obits.
   
Nécrologe
  Registres propres aux couvents qui mentionnent les décès du couvent (ne figurent pas à l'état civil)
   
Négrier
  T. n.m. On appelle Navires Négriers, Vaisseaux Négriers, ceux qui servent au commerce des Négres, & avec lesquels les Nations d'Europe qui font ce négoce, vont sur les côtes d'Afrique faire la traite de ces malheureux Esclaves, pour les transporter & les aller vendre aux Isles Antilles, & dans quelques endroits du continent de l'Amérique Espagnole.
   
Négrillon
  T. n.m. Ce sont les petits Négres de l'un & de l'autre sexe qui n'ont pas encore passé dix ans. Trois enfans de dix ans font deux piéces d'Inde, & l'on compte deux enfans de cinq ans pour une piéce.
   
Néologisme
  T. n.m. Recherche d'expressions nouvelles & inutiles. Tous les bons Auteurs se sont récriés contre le néologisme de nos nouveaux Ecrivains. Si les habiles Ecrivains ne s'étoient pas roidis, & n'avoient pas frondé une quantité de petits Auteurs de balle qui affectoient mille termes de leur invention, & des tournures de phrase extraordinaires, ils auroient gâté & corrompu toute la pureté & l'excellence de notre langue par leur précieux & ridicule néologisme.
     
Népotisme
  T. n.m. Terme dont on se sert en Italie en parlant de l'autorité que les neveux d'un Pape vivant ont dans l'administration des affaires, & du soin que les Papes prennent de les élever, & de les enrichir. Il y a eu plusieurs Livres écrits sur le Népotisme. Les Papes ont souvent tâché de réformer les abus du Népotisme. Le Pape Innocent XII. a aboli le Népotisme.
   
Nermoutier
  T. n.m. Nom propre d'une petite île de la mer de Gascogne. Elle est sur les côtes de la Bretagne & du Poitou, duquel elle dépend. Il y a un bourg avec un Monastère, dont les Moines sont habillés de noir ; ce qui a donné lieu d'appeller l'île, Nermoustier, c'est-à-dire, le Monastère noir.
     
Neufme
 

T. n. f. Termes de Coutumes. Droits que les Curés prenoient sur les biens des personnes décédées : anciennement c'étoit la neuvième partie des meubles : mais en 1559. ce droit fut réduit à la neuvième partie du tiers des meubles.

   
Neustrie
  T. n.f. Signifie France occidentale. C'étoit anciennement une grande partie du Royaume de France. Elle n'eut pas toujours une même étendue. Sous la première race de nos Rois, ce fut quelquefois un Royaume particulier, appellé le Royaume de Neustrie, lequel renfermoit la Bourgogne, l'Aquitaine, la Provence, & la Neustrie propre. Ces noms de Neustrie & d'Austrasie ne furent faits qu'après la mort de Clovis, dans le partage que ses enfans firent de son Royaume. Les principales parties de la France (au VIe siècle) furent la Neustrie, c'est-à-dire, la France occidentale ; & l'Austrasie, c'est-à-dire, la France orien
   
Nevers
 

T. n.m. Nom de la ville capitale du Nivernois, province de France. Elle est sur la Loire, à onze lieues de Bourges, vers l'orient méridional. Cette ville est assez grande, elle a sept paroisses, une Chambre des Comptes, un Bailliage, un Évêché suffragant de Sens, avec une citadelle, & un beau pont de pierre de vingt arches. On y travaille fort bien en verre & en fayence. Nevers fait aussi grand commerce de fer.

     
Neveu
  T. n. m. Terme relatif à oncle & à tante. Fils du frère, ou de la soeur de celui dont on parle, qui est parent au troisième degré, selon le Droit Civil ; & au deuxième, selon le Droit Canon.
Neveu, à la mode de Bretagne, est le fils d'un cousin ou d'une cousine germaine. Patruelis, aut consobrinae filius. Cette phrase vient de ce qu'en Bretagne les cousins germains sont appellés oncles des fils de leurs cousins germains.
   
Niche
  T. n.f. Petite tromperie, ou malice qu'on fait à quelqu'un. Les Écoliers se plaisent à faire toujours quelque niche à leurs compagnons.
Niche, en terme d'Architecture, est un enfoncement, une cavité, une place qu'on ménage dans l'épaisseur d'un mur, pour y placer une statue par le moyen d'un demi-rond qu'on y creuse. Il se dit aussi d'un petit réduit pratiqué dans un appartement pour y mettre un lit, ou dans un jardin pour s'y retirer en particulier.
     
Nichet
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne à un oeuf qu'on met dans les nids qu'on prépare pour faire pondre les poules. Quand les poules apperçoivent cet oeuf, elles s'assujettissent à venir toûjours pondre au même endroit ; au lieu que si l'on n'avoit pas cette précaution, elles pondroient çà & là, & indifféremment partout, & leurs oeufs se perdroient assez souvent. Il n'est pas nécessaire que le nichet soit absolument un oeuf, il n'en a quelquefois que la figure. Tantôt c'est une pierre blanche, taillée en forme d'oeuf, & tantôt c'est une boule de bois ovale, peinte en blanc. Tout cela fait le même effet que si c'étoit un oeuf véritable.
     
Nicotiane
  T. n.f. Tabac, petun, herbe à la Reine, herbe sainte, herbe sacrée. Ce sont les noms qu'on donne à une plante, qui vient originairement de l'Amérique, qui dessèche le cerveau, & fait éternuer ; à qui on donne diverses préparations pour la prendre en poudre par le nez, ou en machicatoire par la bouche, ou en fumée avec une pipe. Le Président Nicot l'envoya en France pendant qu'il étoit Ambassadeur en Portugal en 1560, & il lui a donné son nom, comme il témoigne lui-même dans son Dictionnaire. Il dit qu'elle a une merveilleuse vertu contre toutes les plaies, dartres, ulcères. Catherine de Médicis l'a voulu faire appeller Médicée de son nom : delà vient qu'on l'appelle encore en plusieurs lieux, herbe à la Reine. Elle étoit venue de la Floride ; où quelques-uns disent qu'on l'appelloit petun. C'est un remède pour la goutte que de manger des feuilles de Nicotiane. Un mauvais usage de cette herbe est mortel. Sa décoction prise en lavement, guérit une épilepsie.
   
Nimègue
 

T. n.m. Nom propre d'une ville des Provinces-Unies. Elle est dans la Gueldre Hollandoise, sur le Wahal, qui est la plus grande branche du Rhin, entre Arnhen & Grave : cette ville est médiocrement grande, forte, & défendue par le fort de Knotzenbourg, séparée de la ville de Wahal. Le feu Roi, de glorieuse mémoire, prit cette ville l'an 1672. on l'abandonna en 1674. La paix de Nimègue est la paix qui fut faite entre la France, la Hollande, l'Espagne & l'Allemagne aux années 1678, & 1679.

   
Nippes
  T. n.fpl. Terme général qui se dit tant des habits que des meubles, & de tout ce qui sert à l'ajustement & à la parure. Son usage le plus ordinaire est au pluriel. Il a fait un troc, partie en argent, partie en nippes. Les usuriers qui prêtent de l'argent, en fournissent une partie en nippes qu'ils font bien valoir. Pour les mille écus restans, il faudra que l'emprunteur prenne les hardes, nippes & bijoux dont s'ensuit le mémoire.
     
Nître
  T. n.m. Voyez SALPÊTRE : c'est la même chose, quoique quelques-uns le tiennent beaucoup différent, & disent que c'est une espèce de sel particulier. Le nître des Anciens étoit tout fossile & minéral. Ils en faisoient de quatre espèces, qui n'étoient différentes que par les noms des lieux d'où on les tiroit, l'Arménien, le Romain, l'Africain, qu'on appelloit autrement aphronitre, qu'Avicenne appelle Baurach ; & enfin l'Égyptien qui étoit le plus fameux, & prenoit son nom de Nitria, certaine région d'Egypte où il croissoit en abondance. Sérapion dit que les mines de nître étoient semblables à celles du sel commun, & que c'étoit de l'eau coulante qui se congeloit, comme une pierre vulgaire, d'où lui a été donné le nom de salpêtre.

La principale vertu que les Anciens attribuoient au nître, est de dessécher, de déterger & d'atténuer. Ils le croyoient utile à guérir les ulcères, les maux des yeux, la galle, la goutte, & l'employoient dans les emplâtres faites pour attirer : ils le faisoient prendre intérieurement pour dissoudre & atténuer les humeurs, & ils s'en servoient contre la morsure des serpens : mais ils n'ont point connu sa vertu réfrigérative, dont la Médecine tire aujourd'hui de grands secours. Dans une fièvre épidémique les Médecins de Breslaw se servirent utilement des médicamens nîtreux donnés dans une quantité proportionnée de breuvage, afin de nettoyer les entrailles d'une matière âcre & bilieuse. Ils sont encore excellents contre les maux de coeur, accompagnés de hoquet, & d'une envie perpétuelle de vomir.
Le nître a aussi ses utilités hors de la Médecine ; au défaut du sel il sert à assaisonner les viandes, comme Pline & Bellon le témoignent. Les Égyptiens l'employoient autrefois à préserver les corps morts de pourriture, & à les conserver. Il ouvre les pores du blé, & les prépare à germer, comme remarque Virgile ; mais bien loin de contribuer à la fertilité des terres, il les rend stériles. Enfin, le nître servoit autrefois aux Blanchisseurs, & à faire le savon & le verre. La soude a pris sa place pour ces deux derniers usages, & la cendre pour le premier.

   
Nivernois
  T. n.m. Duché de Nevers. Province de France, bornée au levant par la Bourgogne ; au midi par le Bourbonnois, au couchant par le Berri, & au nord par le Gâtinois. Cette province est un ancien Comté, qui fut érigé en Duché-Pairie par le Roi François premier, l'an 1538. & rétabli ensuite par Louis XIV. Ses principaux lieux sont Nevers capitale, la Charité, St Pierre le Moutier, Dezize, Clamecy & Corbigni, Cône, Donzi, &c. Aujourd'hui il n'a titre que de Comté.
   
Nobiliaire
 

T. n. m. Est un recueil, ou histoire des maisons, & personnes nobles d'une province, ou d'une nation. Le Sieur Chaurier a donné un Nobiliaire du Dauphiné, ayant été Procureur du Roi à la recherche des Nobles. Il a été fait aussi un Nobiliaire de Champagne dans le même temps par les soins de M. Caumartin, Intendant de la province. Les Allemans sont soigneux de faire des Nobiliaires, pour conserver la pureté de leur Noblesse.

     
Noble
  T. adj. Gentilhomme, celui qui a un privilège qui le met au-dessus des roturiers, ou par sa naissance, ou par ses charges, ou par une grace du Prince. Sous les deux premières races de nos Rois, la France étoit occupée par des personnes libres, & ces personnes libres avoient sous elles, à la manière des Romains, de véritables esclaves, & des serfs, dont la condition n'étoit pas entièrement incompatible avec la liberté. Sous la troisième race, on trouve qu'à la réserve des grands Seigneurs & des possesseurs de fiefs, toute la France étoit devenue mainmortable, & qu'elle a été soumise à la servitude de corps ou d'héritages. Cet asservissement général a duré quelque temps, & on a vu ensuite trois états de personnes. Les Nobles, les Roturiers, qui étoient libres, & les Mainmortables, ou les Serfs de corps & d'héritages. Enfin, les servitudes ont été presque entièrement abolies, & tous les états réduits aux Nobles & aux Roturiers. Aujourd'hui en France, la possession d'un fief de dignité, d'un fief noble, ne rend pas noble celui qui le possède ; c'est la disposition de l'article 258. de l'Ordonnance de Blois.
Ce mot vient de nobilis, qui a été formé de l'ancien mot noscibilis, qui veut dire, connoissable, distingué, remarquable. Telle est en effet parmi nous une personne distinguée, ou par la vertu de ses Ancêtres, ou par son mérite personnel, ou par une fortune opulente. Les premiers se nomment nobles de race, & les autres à qui le Roi a accordé des lettres de noblesse, ou ceux qui possèdent de grandes charges, sont appellés anoblis.
Les Nobles de race, de sang, d'extraction se préfèrent aux autres. Les nouveaux Nobles sont ceux qui ont été anoblis par leurs charges, ou par les emplois ausquels le droit de noblesse est annéxé. Les Nobles par lettres, sont ceux qui ont obtenu lettres du Prince pour jouir du privilège des Nobles. Les Nobles sont éxempts de la taille dans les lieux où la taille est personnelle. Sur la côte de Malabar, les enfans ne peuvent être nobles que du côté de leur mère, parce qu'il leur est permis de prendre autant de maris qu'il leur plaît, & de les quitter, quand bon leur semble. Autrefois en Champagne, la femme noble mariée à un Roturier, anoblissoit ses enfans. Et les anciennes Coutumes portoient que le ventre anoblit. Cela ne s'observe plus.
Dans les actes, le terme de noble homme, dit moins que celui de Gentilhomme.
     
Noblesse
  T. n. f. Qualité qui rend une chose noble, prérogative de distinction, qui élève celui qui en est revêtu au-dessus des Roturiers. Il y a des charges & des dignités par lesquelles on acquiert une parfaite noblesse qui passe à la postérité : telles sont les Offices de la Couronne, les Charges de Conseillers d'État, &c. mais il y a des Offices qui n'acquièrent qu'une noblesse accessoire & personnelle, ils donnent les privilèges de la noblesse, & ne la transfèrent pas aux enfans. Par éxemple, un Conseiller au Parlement jouit des droits & des éxemptions de la noblesse ; mais ses enfans ne sont pas nobles. Cependant elle devient graduelle dans un cas, & l'on a jugé que celui qui peut montrer que son père, & son ayeul ont été Conseillers au Parlement, est noble lui-même, & sa postérité. Il en est de même des charges des Chambres des Comptes, & des autres Compagnies supérieures. C'est un usage observé dans le Royaume, & confirmé par les arrêts du Conseil, & les Ordonnances des Intendans de provinces. Quelques-uns rapportent l'origine de la noblesse de l'Europe aux Goths. Après avoir envahi une partie de l'Europe, ils récompensèrent leurs Capitaines par des titres d'honneurs, & ils les appellèrent nobles, pour les distinguer du simple peuple. La noblesse de la cloche, est celle qu'acquièrent les Maires & Échevins de quelques villes, comme de Lyon, Bourges, Angers, Poitiers, la Rochelle, &c. C'est un privilège des Verriers, de ne point déroger à la noblesse. On déroge à la noblesse en éxerçant un métier, ou un art méchanique. Par un Édit de 1669 le Roi a déclaré que l'on ne déroge point par le trafic, pourvu que l'on ne vende point en détail. On a renouvellé cet Édit depuis quelque temps. En Bretagne, un noble ne déroge jamais à sa noblesse par le trafic ; il en recouvre tous les droits & les avantages, dès qu'il cesse de trafiquer ; & on dit que pendant ce temps-là sa noblesse dort. Ceux qui ont perdu le privilège de noblesse par des actes dérogeans, peuvent se faire réhabiliter en obtenant des lettres du Roi. Une femme déroge à la noblesse en épousant un homme roturier ; mais elle recouvre son privilège de noblesse en déclarant, après son veuvage, qu'elle entend désormais vivre noblement.
     
Noce
 

T. n. f. Fête, réjouissance qu'on fait aux épousailles, repas qu'on donne à ses parens & amis en se mariant. L'Avent & le Carême ne sont point des temps à faire noces. Noces, au pluriel, signifie aussi le mariage. Un présent de noces est un présent qu'on fait aux mariés pour honorer leur mariage. Épouser en premières ou en secondes noces. Ce que le Droit civil appelle donation en faveur de noces, augment de dot, ou donatio propter nuptias, est ce que l'on appelle douaire, en pays coutumier

   
Nolis
  T. n.f. Terme de Marine dont on se sert dans la Méditerranée, pour dire, Fret, le louage d'un vaisseau. On écrit aussi naulis, & quand on parle d'affrétement & de fret sur l'Océan, on dit naulage. Tous ces mots viennent du Latin naulum, salaire que l'on donne aux bateliers.
     
Nonce
  T. n.m. Ambassadeur du Pape vers un Prince, ou un État Catholique, ou qui assiste de sa part à une assemblée de plusieurs Ambassadeurs. Le Nonce a jurisdiction, & peut déléguer des Juges dans tous les États où il réside, excepté en France, où les Nonces sont comme des Ambassadeurs simplement. La pluspart des Nonces deviennent ensuite Cardinaux. Nonce est un mot Latin qui signifie la même chose que celui d'Ambassadeur, mais il désigne spécialement le Ministre du Pape
     
Nonciature
  T. n.f. Fonction ou charge du Nonce, & le temps de sa durée. Un tel Prélat a brigué longtemps la Nonciature de France. Il s'est bien acquitté de sa Nonciature. Pendant sa Nonciature il a eu bien des affaires délicates à manier.
     
None
  T. n.f. Droit ancien. Neuvième denier que l'on payoit pour certains biens. Le Concile de Meaux de l'an 845 demande que ceux qui doivent à l'Église les nones & les dîmes, à cause des héritages qu'ils possèdent, soient éxcommuniés, s'ils ne les payent, pour fournir aux réparations & à l'entretien des Clercs. C'est que les Laïques, qui tenoient des terres par concession de l'Église, lui devoient double redevance, premièrement la dîme Ecclésiastique, puis la neuvième partie des fruits, comme rente Seigneuriale
     
None
  T. n.f. Terme de Bréviaire. C'est la dernière des petites Heures, ou Heures Canoniales, qui se dit avant Vêpres. Cette heure répond à trois heures après midi. L'Office simple finit à none, aussi bien que l'Office des Morts. L'heure de none étoit autrefois celle où finissoit la Synaxe, ou l'assemblée des Chrétiens dans les Églises.
   
Nopape
  T. n.m. On appelle le nopape d'une piéce de drap ou de quelque autre étoffe de lainerie, la façon qu'on leur donne, en leur arrachant les noeuds avec de petites pinces, après qu'on les a levées de dessus le métier. Les nopeuses sont les ouvrières qui nopent ou énouent les pièces de lainerie au sortir du métier.
   
Normandie
  T. n.f. Nom propre d'une province de France, située sur la mer de Bretagne, qui la baigne au couchant, & au nord elle a la Picardie, l'île de France au levant, & le Perche avec le Maine, & une petite partie de la Bretagne au midi. On lui donne environ soixante-dix lieues du couchant au levant, & trente du nord au sud. Le terroir n'y produit du vin, qu'en très-peu d'endroits du côté du midi ; mais quantité de blés, & quantité de pommes & de poires, dont on fait le cidre & le poiré, qui sont les breuvages ordinaires du pays. On divise cette province en deux parties générales ; la Haute Normandie, qui est au levant, comprend les Bailliages de Rouen & d'Évreux, de Caux & de Gisors ; & la Basse-Normandie, qui est au couchant, ceux d'Alençon, de Caen & de Coutance. Il y a un grand nombre de villes en cette province, dont les principales sont Rouen capitale, Dieppe, le Hâvre de Grace, Harfleur, Caudebec, Gisors, Vernon, Évreux, Alençon, Séez, Lisieux, Falaise. Caen capitale de la basse Normandie, Bayeux, Carentan, Cherbourg, Coutance, Avranches & Vire. La Normandie étoit autrefois une partie de la Neustrie. Les Normans peuples du Danemarck & de la Norvége, étant entrés en France, conduits par Rollon ou Raoul, le Roi Charles le Simple leur donna ce pays par accord l'an 912. & il prit delà le nom de Normandie. Raoul en fut déclaré Duc, & la tint en fief de la Couronne de France, & ses successeurs après lui, d'où elle tomba par mariage au pouvoir des Rois d'Angleterre, qui la possédèrent jusqu'à Jean sans-terre, sur lequel Philippe Auguste la confisqua l'an 1202 pour crime de parricide & de félonie ; ainsi elle revint sous la domination de la France, & les Rois d'Angleterre n'y tiennent plus que les îles de Gersey, de Gernesey, de Sark, d'Aldernay & d'Origny
   
Nore
  T. n. f. Belle-fille ou bru dans quelques coutumes, notamment celles de la Charente.
   
Norole
  T. n.f. Brioche, espèce de pâtisserie. C'est un terme de Province qui commence à prendre vogue dans Paris.
     
Norrequier
  T. n.m. Terme de Coutumes. Celui qui a des bêtes à laine, qui les nourrit, les élève. On trouve quelquefois norrecquier.
   
Nos
  T. n.fpl. Ce sont des tripes de morues salées qu'on apporte dans des bariques.
     
Notaire
  T. n.m. Officier dépositaire de la foi publique, qui garde les notes & minutes des contrats que les parties ont passé pardevant lui, & qui en délivre des expéditions, qui sont authentiques & obligatoires, & portent hypothèque. Les Notaires du Châtelet ont maintenant la qualité de Conseillers du Roi & Gardenotes. Les Sécretaires du Roi s'appellent Conseillers Notaires & Sécretaires du Roi. Il y a quatre Notaires Sécretaires du Parlement. Ragueau fait une distinction entre les Notaires & Tabellions, & dit qu'en plusieurs villes, les Notaires reçoivent & passent seulement les minutes & notes des contrats, & les peuvent délivrer aux parties en brevet mais qu'ils sont tenus de les porter aux Tabellions pour les garder & délivrer en grosse aux parties, si elles le requièrent pour avoir une éxécution parée & il se fonde sur des Édits de François I. des années 1542. & 1543. Pasquier dit la même chose. Il ajoute pour raison, qu'anciennement les Notaires étoient les Clercs des Tabellions, & écrivoient sous eux. Peu à peu ils se séparèrent de leurs Maîtres, & ensuite on les érigea en Offices pour recevoir les minutes des contrats par un Édit de François I. en 1542. Mais ces Tabellions ont été supprimés par le Roi Charles IX. en l'Ordonnance d'Orléans & maintenant on appelle Notaires, tous les Officiers Royaux qui reçoivent & qui délivrent des grosses de toutes sortes de contrats & conventions & Tabellions, ceux qui font la même chose dans les Seigneuries & Justices subalternes. On appelle maintenant l'étude des Notaires, on disoit autrefois Boutique & on le dit encore en plusieurs provinces.
Les Notaires, en Latin Notarii, ont été ainsi appellés, de nota, marque, parce qu'anciennement ils écrivoient par notes, ou écritures abrégées, une lettre ou chiffre signifiant un mot entier. Cet art d'écrire en notes n'est pas venu jusqu'à nous.
Dans les premiers siècles de l'Église il y avoit des Notaires qui étoient des Officiers Ecclésiastiques chargés de recueillir & de conserver les actes des Martyrs. Ces Notaires étoient sept, chacun avoit son quartier dans la ville de Rome car dans l'établissement des Notaires en sept quartiers ou régions, on les appelloit Régionaires, Notaires ordinaires, C'est le Pape St Clément qui le premier établit sept Notaires à Rome & qui leur distribua les quartiers ou régions de la ville, pour écrire les actes des Martyrs qui y souffroient. Au IIIe siècle, St Fabien Pape, considérant que l'écriture en note étoit fort obscure, il préposa sept Soudiacres à ces Notaires, afin que ces sept Soudiacres eussent soin de faire mettre au net, & tout au long, sans notes ou abréviations, ce que les Notaires auroient écrit en notes.
Les Notaires avoient soin du patrimoine de l'Église Romaine.
Notaire Apostolique, est un Notaire qui reçoit & expédie des actes en matière spirituelle & bénéficiale, comme les résignations des bénéfices, concordats de permutation, &c. Il a une commission du Pape, confirmée & approuvée par l'Évêque Diocésain, & il est opposé à Notaire Royal. Les Notaires Apostoliques ne peuvent instrumenter dans les affaires temporelles. On prétend cependant qu'ils peuvent recevoir des Testamens. Mais les Parlemens ne le souffrent point.
Les Notaires Épiscopaux sont les Notaires des Évêques ; le nombre en doit être reglé dans les Diocèses, afin de ne point causer de préjudice aux Notaires Royaux.
Chez les Romains, ce nom étoit commun à tous ceux qui écrivoient sous autrui, ou qui recevoient les sentences, & les contrats. On apprend par la Novelle 44. de Justinien, que d'abord les contrats étoient écrits en notes ou abréviations par les Notaires, ou Clercs de Tabellions, & jusques-là ils n'étoient point obligatoires : ensuite on les mettoit en lettres, & les parties contractantes y apposoient leur signature, & leur sceau. Le premier écrit, qui n'étoit qu'un simple brouillon, s'appelloit minute, & le second que le Tabellion lui-même mettoit au net, étoit la grosse, & la perfection du contrat. On a déja observé qu'en France les Notaires ont été long-temps les Clercs des Tabellions ; mais avec cette différence, que la minute, qui n'étoit parmi les Romains qu'une ébauche, & un contrat imparfait, est en France l'original, & la preuve du contrat.
   
Notoriété
  T. n.f. Évidence, connoissance publique : certitude d'un fait dont on ne peut nier, ni obscurcir la vérité. On produit souvent des actes de notoriété pour prouver un fait évident, ou un usage certain dans un pays. On condamne une personne en Justice sur la notoriété publique.
   
Nouet
  T. n.m. Espèce de grand panier d'osier, très-plat, plus long que large, dont les angles sont arrondis, & les bords n'ont qu'environ deux pouces de hauteur : il a une anse de châtaigner qui le traverse dans sa largeur, & qui sert à le tenir. Les femmes le portent sur la tête, & le posent sur une toile roulée & pliée en rond, qu'elles nomment un tortillon ; les hommes qui s'en servent le tiennent à la main.
   
Nourrice
  T. n.f. Qui donne à tetter à un enfant, qui a soin de l'élever dans ses premières années. Une nourrice pour être bonne, doit être saine & d'un bon tempérament, avoir bonne couleur, & la chair blanche. Elle ne doit être ni grasse ni maigre. Il faut qu'elle soit gaie, gaillarde, éveillée, jolie, sobre, chaste, douce & sans aucune violente passion. La plus excellente de toutes les nourrices, c'est la mère.
   
Nouvelliste
  T. n.m. Curieux de Nouvelles, qui les cherche, &;les débite. Les Nobles ruinés & fainéans sont d'ordinaire Nouvellistes, ou Généalogistes. Le caractère de Nouvelliste conduit au ridicule, c'est une espèce de profession qui rabaisse l'homme au-dessous de lui-même.
     
Noue
  T. n.f. Terre un peu humide & grasse, qui est une espèce de pré ou pâture. Il en est fort parlé dans les Coutumes de Chartres & Châteauneuf.
     
Novales
  T. n.fpl. Terres nouvellement défrichées et mises en labour.
     
Noviciat
  T. n.m. Année de probation, pendant laquelle on éprouve si un Religieux, ou une Religieuse ont une vocation, & des qualités propres pour vivre dans la règle dont ils doivent vouer l'observation. Le noviciat dure un an ordinairement, & en quelques Maisons davantage. Ce Religieux a fait heureusement son noviciat. L'année de noviciat est comme le lit de la mort civile d'un Novice, qui meurt au monde par la profession. On a jugé qu'une donation faite entre-vifs, dans l'année de noviciat, étoit censée une donation à cause de mort. Par le Concile de Trente le temps du noviciat doit être d'une année complette, continue & sans interruption ; s'il manquoit un seul jour à l'année de probation, il n'en faudroit pas davantage pour la rendre nulle.
Se dit aussi des maisons, ou des lieux où l'on instruit les Novices. Le Noviciat des Jésuites, se dit quelquefois du Noviciat des Prêtres qui se disposent au dernier voeu. Le Noviciat est souvent un Cloître séparé du grand Dortoir.
   
Noyale
  T. adj. Terme de Marine, qui se dit d'une toile très-forte, qui se fait en divers endroits, mais sur-tout à Olonne, & dans les villages voisins. Les toiles noyales doivent être faites du coeur du chanvre, le fil bien lescivé ; elles seront bien battues, renforcées & unies, ayant du corps, sans gommes, & les lisières bien faites
   
Noyé
  T. adj. Il sera très-utile de remarquer que c'est un préjugé populaire que les noyés périssent suffoqués par la quantité d'eau qu'ils ont avalée. Tous les Physiciens en conviennent aujourd'hui, & l'ouverture que l'on fait des cadavres prouve qu'ils meurent faute de respiration. Il est bon aussi de remarquer que la pratique de suspendre les noyés par les pieds la tête en bas, est non-seulement inutile, mais qu'elle peut être dangereuse.
   
Numéro
  T. n.m. Terme de Banque, & de Marchandise. Article du registre d'un Banquier, ou d'un Marchand, cotté d'un certain nombre, faisant mention d'une certaine affaire, rescription, ou marchandise. Il est enjoint aux Banquiers expéditionnaires en Cour de Rome, de mettre sur toutes leurs expéditions le chiffre ou le numero répondant à l'article de leurs registres qui en contient l'envoi. Un tel a eu un billet à cette loterie, cotté sur le numéro 5430. Les Marchands ont de certaines marques qu'ils mettent sur leurs marchandises, qui les font souvenir du prix marqué dans les articles du numéro de leurs registres qui y répondent. On le dit aussi des marques que les Notaires mettent sur leurs titres & papiers qu'ils inventorient, répondant aux articles de leurs Inventaires. Ce contrat est inventorié sous le numéro 6. On le dit aussi du chiffre que l'on met au dos d'un livre dans les grandes Bibliothèques ; pour marquer le rang & la place de ce livre. Voyez au numéro tant, & apportez la Bible que vous y trouverez.
On dit proverbialement qu'un homme entend le numéro, quand il sait découvrir le prix secret d'un Marchand, & figurément, quand il pénetre dans le secret, & de toute autre affaire où il s'agit de compte, ou de profit ; qu'il a de l'adresse, de l'intelligence.
   
Nuncupatif (testament)
 

T. adj. Terme de Jurisprudence, qui se dit seulement d'un testament fait verbalement, & de vive voix.

   
Nyctage
  T. n.m. Nom de secte. Les Nyctages étoient des Hérétiques qui blâmoient la pratique de veiller la nuit pour chanter les louanges de Dieu, parce que la nuit, disoient-ils, a été faite pour le repos