Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

     
Dam
  T. n.m. Peine des damnés, consistant en la privation de la vûe de Dieu, ce qu'on tient pour leur plus grande souffrance.
   
Dam
  T. n.m. Ce mot dans la langue flamande signifie une levée de terre, une sorte de digue pour retenir les eaux de la mer, d'une rivière, d'un canal. Il entre dans la composition d'un grand nombre de noms géographiques & est particulier aux villes des Pays-Bas. Ce mot désigne presque toujours un lieu situé sur une de ces digues, & l'on y joint d'ordinaire le nom de la rivière qui passe à cet endroit comme Rotterdam, Amsterdam, ou le nom de ceux qui l'ont faite, comme Monikendam, &c.
   
Dame
 

T. n.f. Le terme de dame ou madame fut d'abord réservé aux femmes nobles ou aux abbesses pour les distinguer du bourgeois & du peuple, les roturières étant appelées demoiselle ou mademoiselle.
Etre damée signifiait avoir été appelée madame par le roi et conférait le droit de porter ce titre. A la cour, dames d'atour, d'honneur, du palais... étaient nombreuses.

   

Danger

  Droit seigneurial d'un dixième dû au seigneur pour la vente de bois relevant de sa seigneurie. Parfois,on lui devait le tiers du prix de vente, le danger étant en sus. En d'autres lieux, le tiers existait sans le danger, ou le danger sans le tiers.
En Normandie, les tiers et danger étaient au profit du roi.
     
Dangereux (sergens)
  T. En termes d'Eaux & Forêts, on appelle Sergens dangereux, des Sergens traversiers qui alloient autrefois faire des visites de forêts en forêts extraordinairement, pour voir si les Sergens & Gardes ordinaires faisoient leur devoir. Ils avoient l'inspection sur les forêts où le Roi a le droit de tiers & de danger, & c'est de là qu'on leur a donné le nom de dangereux.
     
Darins
  T. n.mpl. Toiles de chanvre qui se fabriquent en Champagne
     
Darse
  T. n.f. La partie d'un port de mer la plus avancée dans la ville, bordée d'un quai, & fermée d'une chaîne, qui sert à retirer les bâtimens de mer, & à tenir à flot les bâtimens désarmés. La darse de Toulon, de Gennes. Quelques-uns écrivent darce, & darcine, pour darse & darsine, On l'appelle aussi darsine sur la Méditerranée. Mais sur l'Océan, ces lieux retirés du grand port où les navires sont plus en assurance, s'appellent paradis, chambre, bassin
 
 

 

Dation en paiement
  T. n.f. Mode d'extinction d'une obligation suivant lequel le débiteur fournit à son créancier une prestation différente de celle primitivement convenue
     
Dauphine
  T. n.m. Etoffe. Les laines dont cette étoffe est composée sont teintes & mélangées avec que d'être cardées. On file le même mélange & ensuite on le travaille sur le métier & c'est ce qui fait la jaspure des étoffes appellées dauphines. C'est une espèce de petit droguet très léger tout de laine. Le nom dauphine vient d'ouvrier dauphinois qui a inventé cette étoffe à Rheims.
     
Débacle
  T. n.f. Action par laquelle on débarrasse les ports, & on en retire les vaisseaux vuides, pour approcher du rivage ceux qui sont chargés. Il y a un jour précis ou ordonné pour faire la débacle.
Débacle, se dit aussi par extension, de la rupture des glaces qui se fait tout-à-coup, lorsque les rivières ont été prises long-temps. La débacle fait souvent un grand désordre. La débacle d'une telle année a emporté plusieurs ponts & moulins.
     
Débacleur
  T. n.m. Officier de ville qui commande sur le port quand il faut débacler, pour faire sortir les vaisseaux vuides qui sont sur le rivage, & en faire approcher les autres qui en sont plus éloignés.
     
Débail
  T. n.m. Terme de coutumes. Etat d'une femme qui devient libre par la mort de son mari. Débail est opposé à bail. Quand une femme se marie il y a bail, parce qu'elle est en la puissance de son mari, quand le mari meurt, & que la femme survit, il y a débail.
     
Débardage
  T. n.m. Terme de marchand de bois. Action par laquelle on décharge un bateau de bois pour l'empiler ou pour le transporter ce qui se faisoit autrefois avec un bard & ce qu'on fait maintenant sur des crochets. Les marchands de bois, de fagots & de cotrets, doivent payer le débardage & livrer le bois à terre.
     
Débardeur
  T. n.m. Celui qui décharge les bateaux de bois. Ce sont les marchands qui payent les débardeurs.
     
Débiller
  T. n.m. Détacher les chevaux qui tirent les bateaux sur les rivières. Il y a plusieurs ponts à passer en cette navigation, il faut débiller à tout moment.
     
Débitant
  T. n.m. Commis qui vend en détail le tabac de son bureau & qui après en avoir fait la consommation, retourne à l'entrepôt pour en avoir d'autre.
L. n.m. Celui, celle qui vend des marchandises en détail. Particulièrement celui, celle qui vend des boissons. Une débitante de vin, de cidre.
     
Débonder
  T. v. Lâcher, ou ôter la bonde d'un étang. Quand on veut pêcher un étang, il faut le débonder & lâcher la bonde, afin de le mettre en cours, & de laisser écouler les eaux. Avec le pronom personnel, il se dit en parlant des eaux qui s'épandent avec violence par les ouvertures qu'elles trouvent. Effluere, diffluere, effundi. Cette chaussée est rompue, les eaux se débondent dans les prairies. Quand les ecluses & les digues de Hollande sont rompues, la mer se débonde dans les campagnes.
   
Debout
  T. adv. Il se dit des marchandises qui passent dans une ville, une province, un état sans y payer de droits, ni être visités.
   
Débridée
  T. n.f. Prix qu'on paye à l'hôtellerie pour un cheval lorsqu'on ne s'y arrête que le temps de son dîner. On le dit aussi d'une grande compagnie qui descend chez quelqu'un. Il a eu toute la débridée, c'est-à-dire ils ont tous logé chez lui.
     
Décharge
  T. n.m. & labourage des vins. C'est la fonction des maîtres-tonneliers-déchargeurs de vins, à qui seuls il appartient de décharger & labourer les vins qui arrivent à Paris par la rivière, c'est-à-dire de les sortir des bateaux & les mettre à port.
     
Déchargeur
  T. n.m. Officier de ville commis sur les ports pour décharger les bateaux. Les Déchargeurs de vin sont des Tonneliers, qui, après que les Bourgeois ont acheté des vins dans les bateaux, les déchargent & mettent à terre par le moyen de grosses pièces de bois qu'ils appellent chemins ; car il leur est défendu de passer sur les planches mises par les Officiers Plancheyeurs. Il y a aussi des Déchargeurs d'artillerie entre les Officiers qui sont à la suite de l'artillerie.
     
Déchaumer
  T. v. Terme d'agriculture. Déchaumer une terre, c'est la casser, la mettre hors de friche. Les laboureurs disent, j'ai ce matin déchaumé un quartier de terre.
     
Déchausser
  T. v. se dit des arbres fruitiers & des vignes que l'on laboure au pied où on met du fumier ou dont on change la terre, pour leur faire rapporter plus de fruit.
     
Déchet
  T. n.m. En matiére de Gabelle, se dit d'une diminution qui survient au sel en masse, pendant le temps qu'il reste dans le grenier. Le déchet ordinaire est réglé à deux minots sur chaque muid de sel vendu & distribué dans les greniers du Roi. Le déchet extraordinaire est celui qui se trouve au-dessus des deux minots qu'on accorde pour le déchet ordinaire, & dont les Grenetiers, Receveurs & Controlleurs sont tenus de payer en argent, sur le même pied qu'il se vend dans les greniers où ils sont établis. Ordonn. des Gabelles de 1680.
     
Déchirage
  T. n.m. On appelle à Paris bois de déchirage, le bois qui provient des vieux bateaux que l'on dépéce.
     
Décennal, e, es
  Composé de dix. Dix ans pour les tables décennales.
     
Décimateur
  T. n.m. Seigneur à qui appartiennent les grosses dîmes d'une Paroisse, d'un certain canton de terre. Cet Abbé est le Collateur de cette Cure, en est le gros Décimateur. Les gros Décimateurs doivent donner aux Curés une portion congrue. Les Seigneurs Laïques qui ont des dîmes inféodées sont aussi gros Décimateurs. Quand il y a des dîmes à partager entre le Curé & les gros Décimateurs, c'est au Curé à choisir.
     
Décimes
  n. mpl. Imposition ecclésiastique que le clergé se payait à lui-même pour subvenir à ses charges. Les membres du clergé étaient répartis en 8 classes mais ce sont les évêchés et cures importantes qui étaient taxés le plus légèrement au détriment du bas clergé lourdement imposé. Cette situation a en partie été responsable de la mésentente entre bas et haut clergé.
le Béarn, la Bresse, le Bugey et le Valromey étaient abonnés aux décimes.
     
Déclaration
  T. n.f. Lettres patentes du Prince, par lesquelles il déclare sa volonté sur l'exécution d'un Edit, ou d'une Ordonnance précédente, pour l'interpréter, la changer, l'augmenter, ou la diminuer. Il y a des Déclarations de François I. sur l'Ordonnance de l'abbréviation des procès. Les Déclarations sont datées du jour qu'elles sont données ; au lieu que les Edits ont seulement la date du mois. Les Déclarations se scellent seulement en cire jaune, & les Edits en cire verte. La Déclaration est fort différente des Edits, Loix, Ordonnances & Constitutions.
     
Déclaration de grossesse
  voir "Edit Henri II"
   
Déclicq
  T. n.m. Machine propre à enfoncer des pieux. Sorte de belier d'une pesanteur extraordinaire, qu'on élève avec un tour entre deux ou quatre pièces de bois, longues de 25 ou 30 pieds. Quand ce belier est monté en haut, on tire une petite corde qui détache un déclicq, & fait tomber le mouton sur la tête du pieu.
     
Décolleur
  T. n.m. Nom en usage sur les vaisseaux qui vont à la pêche des morues pour signifier celui des matelots dont l'emploi est de couper la tête des morues aussitôt qu'elles ont été pêchées.
   
De cujus
  Terme de latin désignant l'auteu. En généalogie, il désigne l'individu dont on recherche les ancêtres alors que dans une succession, il s'agit du décédé.
     
Décret
 

T. n.m. En termes de Palais, est une sentence ou ordonnance du Juge qui interpose son decret, & son autorité ; mais ce mot ne s'emploie qu'en deux occasions. La première, en matière criminelle, quand un Juge met son ordonnance au bas des informations, qui porte que l'accusé sera tenu de se présenter pour subir l'interrogatoire, comme il arrive quand le cas est léger, ou bien qu'il sera ajourné personnellement, ou bien enfin qu'il sera pris au corps, quand le cas est énorme, & qu'il y échet peine afflictive : ce qui fait qu'il y a trois sortes de decrets en matière criminelle, le decret d'assigné pour être ouï, le decret d'ajournement personnel, & le decret de prise de corps. Un decret de prise de corps, & le decret d'ajournement personnel, emportent interdiction des fonctions de la charge de celui qui est Officier ; mais non pas le decret d'assignation pour être ouï.
La seconde, en matière civile, quand pour purger les hypothèques qui sont sur un héritage vendu en Justice, le Juge déclare que toutes les formalités requises pour y parvenir ont été observées, & adjuge l'héritage franc & quitte au dernier enchérisseur ; & pour cela il y interpose son decret ou autorité. Ainsi un decret en France est un jugement par lequel un héritage est adjugé aux créanciers. On ne peut maintenant acheter sûrement aucune terre, qu'elle n'ait été passée par decret.
Les decrets en matière civile se divisent en decrets forcés & en decrets volontaires : les decrets forcés se font malgré le débiteur, à la diligence des créanciers : les decrets volontaires se font en conséquence d'un contrat de vente, à l'effet de purger les hypothèques, pour la sûreté de l'acheteur.

     
Décrétale
  T. n.f. Escrit ou épître d'un pape pour juger quelque question du droit ecclésiastique. Les décrétales composent le second volume du droit canon. Il y a plus de Decretales d'Innocent III. seul que de tous les autres Papes ensemble. Il étoit bon Jurisconsulte. On les appelle aussi Epitres Decrétales. Le Pape Grégoire IX. en 1220. fit compiler toutes les Decrétales, ou Constitutions Pontificales de ses devanciers en cinq livres, par Frère Raimond de l'Ordre de Saint Dominique, son Chapelain. Cette Collection des Decrétales est seule autorisée du Saint Siége, lûe dans les écoles ; & on s'en sert dans le for extérieur & contentieux. A son imitation Boniface VIII. en 1297. en fit faire un nouvelle Compilation sous le nom de Sexte ; mais elle n'a pas eu en France le même crédit que les autres Collections, à cause des démêlés de Boniface VIII. avec le Roi Philippe le Bel. Elle contient cinq livres de Decrétales. Clément V. fit aussi une collection sous le nom de Clémentines, & Jean XXII. sous celui d'Extravagantes. Quand Luther fit solemnellement brûler les Decrétales à Wittemberg, son action fut plutôt regardée comme une insulte au Pape, & un coup de colère, que comme une juste condamnation du Droit Canonique.  
   
Décri
  T. n.m. Défense par un cri public & par autorité du Juge d'exposer certaine monnoie, de porter des dentelles d'or ou d'argent, & de certaines manufactures. On n'oseroit exposer de la monnoie légère après le décri qu'on en a fait. Les manufactures exposées après le décri sont sujettes à confiscation.
     
Défaix
  T. n.m. Terme de coutumes. Lieu défendu. Une garenne, un étang qui appartient au seigneur est un défaix.
   
Défaux
  T. n.m. Terme de coutumes. Amende qui est dûe au Seigneur censier pour le défaux de cens non payé.
   
Défends
 

Chose dont l'usage ou l'accès sont interdit. Sous l'ancien régime le terme s'applique plutôt aux bois et terres cultivées dont l'accès était en défends jusqu'à enlèvement de la récolte. Le service des eaux et forêts spécifiait les lieux défensables dont l'accès était interdit aux bestiaux.

     
Défensable
  T. n.m. Terme de coutumes. Un lieu défensable est un lieu où il n'est permis qu'à quelques personnes de faire certaines choses, qu'il est défendu à tous autres d'y faire. Par exemple, un bois où il n'est permis qu'au propriétaire de faire paître ses bestiaux est un lieu défensable.
   
Défrai
  T. n.m. Payement de la dépense d'une maison, d'un équipage.
     

Défrichement

  n.m. Sous l'ancien-régime les terres incultes étaient particulièrement nombreuses. Différents édits (Henri IV en 1599, Louis XII en 1613...) les ont encouragé et celui de 1766 exemptait de dîme et toute autre imposition les terres défrichées pendant 15 ans.
     
Dégan
  T. n.m. Terme de coutumes. Officier établi dans chaque paroisse. Il est parlé des dégans dans quelques coutumes.
   
Degré
 

T. n.m. En termes de Jurisprudence, se dit de la distance entre parens, ou des générations suivant lesquelles on compte la proximité, ou l'éloignement des parentés & alliances. Grégoire le Grand fut le premier qui défendit les mariages jusqu'au septième degré. Les Canonistes ont long-temps maintenu cet usage. Le Concile de Latran sous Innocent III. a restreint la prohibition des mariages au quatrième degré inclusivement. L'Ordonnance a permis les récusations & les évocations jusqu'au quatrième degré de parenté & d'alliance inclusivement, c'est-à-dire, jusqu'aux enfans des cousins issus de germain ; & en matière criminelle, jusqu'au cinquième degré.
Un père & son fils sont parens au premier degré.
Le Droit Civil compte les degrés de parenté autrement que le Droit Canon. Le Droit Civil compte les degrés par le nombre des personnes qui sont sorties d'une même souche ; ensorte que chaque personne qui en est issue fait un degré : mais avec cette différence, qu'en ligne directe l'ordre commence par le premier degré, ainsi le père & le fils sont parens au premier degré : mais en ligne collatérale l'on ne compte point de premier degré. Deux frères ne sont parens qu'au second degré, parce que le père, qui est la tige commune, fait le premier degré.
Le Droit Canonique garde la même règle en ligne directe ; mais en ligne collatérale une génération ne fait qu'un degré. C'est le Pape Grégoire le Grand qui commença à compter les degrés autrement que le Droit Civil. Les frères sont au premier degré, & les cousins germains au second ; au lieu que le Droit Civil met les frères au 2. & les cousins germains au 4e ; par conséquent deux degrés du Droit Civil n'en font qu'un selon le Droit Canonique. On suppute même entre deux personnes qui ne sont pas dans une égale distance, par celle qui est la plus proche ; comme entre l'oncle & la nièce, quand il s'agit d'un mariage. Ils sont du premier au second degré. Sous le premier degré est compris le second, & le troisième sous le second, ensorte que ne pouvant épouser la mère, on ne peut épouser la fille. Le premier degré imprimant cette répugnance au second, c'est comme si ces degrés rentroient les uns dans les autres.

   
Degrés
 

Les 4 grades décernés par les universités : Maitrise ès arts ; baccalauréat ; licence ; doctorat. Généralement il fallait 2 ans de philosophie pour atteindre le niveau maitrise, suivis de 3 ans de théologie pour le baccalauréat, deux ans pour la licence, et 4 thèses au doctorat même si selon les universités les usages pouvaient légèrement différer.

   
Délai (Archives)
  On distingue 2 types de délais :
* Les délais d'accessibilité : ce sont les temps nécessaires pour avoir accès aux documents demandés, dès l'instant ou cette demande à été formulée administrativement
* Les délais de communication : ce sont les dates limites fixées réglementairement jusqu'auxquelles est autorisée la libre consultation des documents d'archives antérieurs à cette date. Ces délais de consultabilité, pour chaque catégorie de documents réservés, sont notamment spécifiés dans la loi n° 79-18 du 3 janvier 1979 sur les archives
     
Délestage
 

T.n m. Terme de Marine. La décharge qui se fait du lest du vaisseau. Il y a des lieux marqués par les Officiers de la Marine hors des ports & des rades pour le délestage des vaisseaux. On trouve aussi dans les Ordonnances le mot de délestage pris pour celui de lest, c'est-à-dire, pour les choses qui servent à lester un vaisseau, qui en font le lest.

   
Déliot
  T. n.m. C'est un petit bonnet de cuir blanc, dont les velineuses couvrent le bout de leur pouce, pour travailler au point de France. On se sert du déliot comme on se sert du dé à coudre, excepté que le déliot se met au pouce, & en couvre environ autant qu'en emporte l'ongle. Il sert à pousser l'aiguille à velin, qui est si fine, que le cul en entreroit dans la chair sans ce secours
   
Déliage
  T. n.m. Terme de coutumes. C'est un droit qui se lève sur les voitures & sur différentes marchandises ou denrées & se paye au Seigneur.
     
Délit
  T. n.m Terme de coutumes. Certain droit d'un boisseau de ségle sur chacune ancienne tenue de chacun ménager paroissien tenant feu & fumée & labourant terre.
   
Démarier
 

T. n.m. Casser ou annuller un mariage. On démarie ceux qui sont mariés, lorsqu'ils sont parens au degré prohibé, ou qu'il y a quelque autre empêchement dirimant. Il y a eu des gens qu'on a démariés par impuissance, qui se sont mariés valablement ailleurs. Il y a bien des personnes raisonnables qui se voudroient démarier, s'il étoit en leur pouvoir.

   
Démarquer
  T. n.m. On dit démarquer le vin & autres boissons. Les Commis aux Aydes démarquent les tonneaux quand les marchands ont payé le droit. On dit aussi Commis à la démarque.
   
Demoiselle
 

T. n.m. Femme ou fille d'un Gentilhomme qui est de noble extraction.Cette personne est bien Demoiselle, quoiqu'elle soit pauvre, elle est fille de Gentilhomme, elle est veuve d'un Noble de Province. Les femmes d'Avocats tenoient autrefois à grand honneur d'être appellées Demoiselles : maintenant elles se font appeller Madame.
Autrefois on disoit Damoiselle, & on trouve encore ce mot dans des actes, comme contrats, &c.
Demoiselle, se dit aujourd'hui de toutes les filles qui ne sont point mariées, pourvu qu'elles ne soient pas de la lie du peuple, ou nées d'Artisans. Ces deux belles Demoiselles sont filles d'un Marchand, d'un Procureur. Ce nom ne se donnoit autrefois qu'aux filles des Princes & des Grands Seigneurs, des Barons & des Chevaliers, qui n'étoient point mariées. Et ce mot vient du Bas-Breton, ou ancien Gaulois, où on disoit Demoiselle en la même signification.
Demoiselle, se dit aussi d'une fille qui est à la suite ou au service d'une Dame. Les Demoiselles suivantes sont les confidentes de leurs maîtresses.
Demoiselle, est aussi un ustensile qu'on met dans le lit pour échauffer les pieds d'un vieillard. C'est un fer chaud qu'on met dans un cylindre creux, qu'on enveloppe dans des linges, & qui entretient long-temps sa chaleur ; quelques-uns l'appellent moine.

   

Denier

 

Pièce de monnaie jusqu’en 1649 et unité de monnaie de compte valant le 12ème d’un sou et le deux cent quarantième d'une livre. Par extension, argent de quelque espèce et de quelque valeur que ce fût.

   
Denier fort
  T. n.m. Denier fort, ou fort denier, terme usité dans les recettes du Roi, se dit d'un ou deux deniers qu'on donne quelquefois de plus en payant les droits du Roi au Bureau. Un particulier, par exemple, veut faire entrer cinq livres de marchandises, qui doivent cinq deniers pour livre de droits. Sur ce pied il revient au Roi 2 s. 1 d. juste ; mais comme on ne peut pas faire 2 s. 1. d. juste, à cause de la valeur des petites monnoies, le particulier est obligé de donner 2 s. 3 d. qui est 2 d. de plus, c'est ce qu'on appelle denier fort.
     
Deniers patrimoniaux
 

T. n.m. Sont certaines rentes & héritages appartenant aux villes & Communautés, qui servent aussi à l'acquittement des charges de villes, comme les réparations des ponts, ports, entretenement du pavé, des fontaines, les gages des Sécretaires de ville, &c.

   

Denier St André

 

T. n.m. Droit qui se perçoit sur les marchandises qui passent de Languedoc en Dauphiné, Provence, ou Comtat, ou qui viennent de ces Provinces en Languedoc. Ce droit consiste en un denier pour livre sur le prix des marchandises qui traversent ces Provinces par terre, ou qui passent sur le Rhône, soit en montant, descendant ou traversant la riviére, depuis Rocque-Maurette en Vivarais, jusqu'au Bureau de Silvériat.

   

Denier vingt

 

L’intérêt d’une somme : placer un capital au denier 20 équivaut à le placer à 5 % (rapport d'un denier pour 20 engagés)

   

Dénombrement

  Comptage des habitants d’un lieu. Le dénombrement de feux est un document qui contient l'état nominatif des chefs de famille (ou de foyers) d'une localité donnée en vue
   
Dentifrice
  T. n.m. Terme de Médecine, qui se dit des remèdes avec lesquels on se frotte les dents. Il y en a de secs, dont quelques-uns sont en forme de poudre, composés avec les coraux, la pierre ponce, le sel, l'alun, les coquilles d'oeufs, d'escargots & d'écrevisses, la corne de cerf, l'os de sèche, &c. On en fait aussi en forme d'opiate avec ces mêmes poudres, en y ajoûtant du miel. Il s'en prépare encore avec des racines cuites avec l'alun, & séchées au four. D'autres sont en forme de liqueur, qu'on tire par distillation d'herbes desséchantes, & de médicamens astringens. Les Hollandois disent que le meilleur opiate, ou dentifrice, qui conserve les dents belles, est de les frotter avec du beurre. Les Espagnols les frottent avec de l'urine.
     
Déparager
  T. v. Terme de coutume. Déparager une fille c'est la marier à une personne d'une condition inégale.
   
Département
 

T. n.m. Département, se dit de quelques endroits d'une maison qu'on assigne à quelqu'un pour y loger. Le plus haut étage d'un logis est le département ordinaire des écoliers, des domestiques.

     
Département
  T. n.m. Département, signifie encore, Assignation de logement à des troupes. Et selon les saisons on l'appellera en Latin hiberna, ou aestiva, quand il s'agit des troupes. Ils tirerent au sort les villages les plus proches, & chacun alla à son département. Ce Régiment a obtenu cette année un bon département pour passer son quartier d'hiver.
     
Département
  T. n.m. Distribution, assignation qu'on fait des tailles, & autres impositions sur les Elections & les Paroisses. Ce sont les Intendants de Justice à qui on adresse les commissions des tailles & autres levées de deniers, pour en faire le département sur les Elections, Villes, & Paroisses. On leur mande d'en faire le département le plus juste qu'il leur sera possible.
   
Dépense
  T. n.m. Dépense, ou Gardemanger, est un lieu proche de la cuisine, où on serre les provisions de la table, & ce qui y sert ordinairement. Chez les grands Seigneurs on l'appelle office. La dépense est une pièce du département de la bouche.
Dépense, se dit aussi du petit vin qu'on donne à boire aux valets, qu'on fait avec de l'eau qu'on fait cuver sur le marc pressuré : ce qu'on appelle en quelques lieux boire, ou beuvande.
Dépense sur mer. C'est le lieu où le maître valet tient les vivres qu'il distribue. Dans les navires de guerre, on place ordinairement la dépense au fond de cale, proche la cuisine, &;il y a une ouverture par laquelle on donne les vivres ; mais dans les Vaisseaux marchands, la dépense est plus souvent placée à la même hauteur que la cuisine. Dans un vaisseau de cent trente-quatre pieds de long de l'étruve à l'étambord, la dépense doit avoir cinq pieds & demi de long, & cinq de large.
     
Dépiécer
  T. v. Terme de coutumes & de jurisprudence féodale. Dépiécer un fief signifie démembrer un fief, le mettre en pièces.
   

Dépointement

  Vieille coutume picarde qui empêchait un propriétaire de congédier à volonté un fermier et attribuait à ce dernier un certain droit sur la chose louée.
   
Dépôt
  Lieu d'archivage. Archives déposées
   
Dépouilles
  Fruits de la terre coupés et moissonnés
   
Dépouillement
  Lecture systématique & complète d'un dossier d'archives.
     
Dépri
  T. n.m. Terme de Finance. C'est une déclaration qu'on va faire au Bureau des Aides du lieu d'où on veut faire transporter son vin pour le vendre ailleurs, avec soumission d'en venir payer le droit de gros, qui est le vingtième selon le prix qu'on l'aura vendu. L'Ordonnance ne parle du dépri qu'à l'égard du vin : néanmoins on le dit aussi des autres déclarations qu'on fait au Bureau des autres marchandises qu'on transporte, dont les droits de douane sont dûs, des bestiaux qu'on fait passer debout dans les villes sans payer l'entrée, &c. des droits de péage & autres semblables.
     
Déroger
 

Déroger, signifie faire un acte indigne de sa profession, de sa dignité. Un Gentilhomme qui se fait Marchand, Fermier, ou Sergent, déroge à Noblesse. Les sottes gens de qualité auroient bien voulu persuader, que c'étoit déroger à la Noblesse que d'avoir de l'esprit. B. Rab. Un Prélat, un Magistrat qui font des bassesses, des choses indignes de leur rang, dérogent à leur dignité. Un Cavalier qui fait une lâcheté, qui s'enfuit, déroge à son honneur, perd sa réputation.

     
Descendance
 

T. n.m. Suite de filiations relatives à une certaine souche, ou père commun. Les Evangélistes rapportent la descendance de Jesus Christ de père en fils depuis Abraham. Il faut prouver une descendance noble pour être admis dans les Ordres de Chevalerie.

   
Descendance agnatique
  Descendance rassemblant tous les descendants issus du probant par les mâles
   
Descendance utérine
  Descendance rassemblant tous les descendants issus du probant par les femmes
   
Descendance utile
  Descendance n'énumérant que les descendants ayant laissé une postérité
   
Descendant
  Toutes les personnes reliées par un lien de parenté avec le "de cujus" et nés après lui
     
Descente
 

T. n.f. Terme de Gabelles. C'est l'arrivée du sel & de la décharge pour les mettre dans les greniers. Il y a des Commissaires aux descentes.

     
Désert (assemblée du)
  Protestants qui après la révocation de l'édit de Nantes se réunissaient dans des lieux isolés pour pratiquer leur culte et ce, en dépit des peines qui pouvaient frapper leur membres : mort pour les ministres, galères et confiscations de leurs biens pour les fidèles.
     
Deshérence
 

T. n.f. Droit qu'a un Seigneur de fief de se mettre en possession des biens vacans d'un défunt, dont il ne paroît point d'héritiers Quelques Coutumes, comme celle de Normandie, bornent le droit de succéder au septième degré : mais d'ordinaire la succession a droit à l'infini : c'est pourquoi on appelle la déshérence, ligne éteinte, ou ligne faillie. Les Docteurs prétendent que la déshérence est un droit Royal, qui n'appartient au Seigneur de fief que par usurpation.

     
Desrener
  T. v. Terme de coutumes. Nier avec serment quelque chose. Ce mot se trouve dans la coutume de Normandie en plusieurs endroits.
     
Dessoler
  T. v. Changer la division des terres de labour & ne les pas cultiver ou ensemencer en la manière accoutumée. Tous les baux des métairies portent à la charge de ne point dessoler la terre & changer la sole, mettre en blé ce qui devoit être en jachère ou en menus grains.
     
Détailleur
  T. n.m. Marchand qui vend au détail. Les marchands en magasin appellent détailleurs tous ceux qui vendent en boutique.
     
Détroy
  T. n.m. Terme de coutumes. Signifie un tribut & une amende ou peine en argent imposée par le juge.
   
Devantière
  T. n.f. Sorte de long tablier ou de jupe fendue par derrière que les femmes portent quand elles montent à cheval jambe de-ça, jambe de-là.
     
Devants
  T. n.mpl. On appelle devants une certaine somme que l'on donne à dépenser par jour à quelques Commensaux, lorsque la Cour va en campagne, & que l'on prend sur la cassette. Quatre Valets de chambre, deux Valets de garde-robe & deux Tapissiers, qui accompagnent les meubles des deux chambres que l'on porte à la suite du Roi, ont chacun un écu par jour à dépenser, que l'on prend sur la cassette, & qu'on appelle les devants. Les Maréchaux de logis qui accompagnent le Roi quand la Cour marche, ont cent sols à dépenser par jour, qu'ils appellent aussi pour leurs devants.
     
Dévêtissement
 

T. n.m. Terme de Jurisprudence. Action de se démettre, de se dépouiller de son bien. La démission est un dévêtissement général que les pères & mères font de tous leurs biens en faveur de leurs enfans.

     
Dévideur
  T. n.m. Ouvrier qui dévide des fils, les laines, des soies, soit en écheveaux soit en pelotons.
     
Dex
  T. n.m. Terme de coutumes. Ce mot est en usage à Toulouse. Il paroît par le texte des auterus qui l'emploient qu'il signifie limites, étendue, district, jurisdiction. Le dex de Toulouse.
     
Diacre
 

T. n.m. Ministre qui sert à l'Autel, & qui est promû au second des Ordres sacrés.
Les Diacres furent institués sept en nombre par les Apôtres. Ce nombre fu long-temps conservé dans plusieurs Eglises. La fonction des Diacres étoit de servir dans les Agapes, & de distribuer le pain & le vin aux communians. Par d'anciens Canons, le mariage n'étoit point incompatible avec l'état & le ministère de Diacre : mais depuis, le mariage leur a été interdit, & le Pape ne leur accorde des dispenses que pour des raisons très-importantes. Et jamais ils ne restent dans leur rang, & dans les fonctions de leur Ordre, quand ils ont dispense & qu'ils se marient ; mais ils retournent au rang des laïques & à la communion purement laïque. Il étoit défendu aux Diacres de s'asseoir avec les Prêtres.

     
Dictateur
  T. n.m. Terme de collège. C'est le nom qu'on donne à celui qui a la première place. Il est au-dessus de ceux qu'on appelle empereurs & qui sont ordinairement les premiers. On ne peut être dictateur dans une classe, qu'on ait été plusieurs fois empereur.
     
Dideau
  T. n.m. Terme de pêche. C'est un grand filet qui sert à barrer les rivières pour arrêter tout ce qui passe. Au pont de St Cloud il y a un grand dideau suspendu par des potences & des poulies qu'on tend & qu'on lâche dans certaines occasions.
     
Dîme
 

Il y a une dîme Royale, ou Seigneuriale, qui est appellée en quelques endroits champart ; une autre Ecclesiastique, qui est dûe naturellement aux Curés, & qui a été depuis aliénée à d'autres personnes. Si les grosses dîmes appartiennent à d'autres qu'au Curé, à des Moines par exemple, alors les gros Décimateurs sont obligés de lui payer une pension, qu'on appelle portion congrue. Elle est réglée à 300. liv. par une Déclaration de 1686. & cela outre les menues dîmes, & les Novales qui appartiennent toujours au Curé. Un Curé pour lever les dîmes n'a besoin d'autre titre que de son clocher.
Il y a des Auteurs qui écrivent dixmes. On dit au singulier, lever la dixme, prétendre la dixme. Avoir les dîmes, c'est être celui à qui on doit payer ce droit.
Dîmes inféodées, sont celles qui sont aliénées aux Seigneurs Ecclésiastiques, ou temporels, & qui sont unies à leur fief, & possédées comme biens profanes.
Menues dîmes, ou dîmes vertes, ce sont les dîmes qui se recueillent dans les jardins clos & closeaux, comme pois, fèves, & autres légumes. Il y a aussi la dîme des veaux, cochons, agneaux, qu'on appelle autrement dîmes insolites.
Dîmes novales, sont des dîmes des terres nouvellement défrichées, qu'on adjuge toujours aux Curés, aussi-bien que les menues dîmes. La nouveauté est bornée à 40 ans avant la demande.

La dîme Saladine, est une dîme qui fut établie par un Concile de Paris en l'an 1188. sous Philippe Auguste, pour le secours de la Terre-Sainte envahie par Saladin. Tous ceux qui ne vouloient point aller à la Terre-Sainte étoient condamnés à payer la dîme de leur bien. On fit de même en Angleterre un impôt de 70 mille livres sterling en 1188. sous Henri II. pour faire la guerre à Saladin ; & cet impôt fut aussi appellé dîme Saladine.

Dîmerie
  Etendue d'un territoire sur lequel on a droit de dîmer.
     
Dinanderie
  T. n.f. Marchandise de cuivre jaune, qui fait partie de celles que vendent les Clincaillers. Les poëlons & chauderons, platines & chenets de cuivre, appartiennent à la dinanderie. Dans les tarifs des Aides il y a des articles particuliers pour la taxe des dinanderies. Ce mot vient de Dinant ville du Liégeois, pays abondant en calamine, dont le mélange avec la rosette fait le cuivre jaune. Ainsi on a appellé dinanderie parmi les Marchands, le cuivre jaune que la ville de Dinant envoie par toute l'Europe. On appelle même en plusieurs lieux les Chauderonniers, Dinandiers.
     
Diocèse
  n.m. Etendue de territoire dont le gouvernement spirituel est confié à un évêque ou à un archevêque. Sous l'ancien régime il y en avait 139 dont 18 archevêchés et 121 évêchés. Certains ne comportaient que quelques cures (Cavaillon, Orange, Grasse, Vence...) alors que Rouen en comptait 1388, Limoges 868, Chartres 810...
   
Diplomatique
  Science de la définition des règles de chancellerie, de l'établissement des actes et de la critique des chartes. Par extension, science de l'étude des documents
   
Diplôme
  Charte impériale ou royale établie dans les formes diplomatiques les plus solennelles.
   
Disette
  La disette fut un phénomène assez courant dans la France d'ancien régime du fait de la faible production agricole et de la manière déplorable dont les grains étaient gérés.
   
Dispensaire
  T. n.m. En terme de médecine est le nom qu'on donne aux recueils qui ont été faits par divers auteurs d'un grand nombre de remèdes composés. C'est la même chose qu'Antidotaire.
     
Distributrice
  T. n.f. C'est une femme qui a une place auprès du parterre de la Comédie & qui pendant l'été vend des liqueurs rafraîchissantes & pendant l'hiver des liqueurs qui réchauffent.
     
Diurnal
  T. n.m. Livre d'église qui contient l'office divin qui se récite chaque jour, c'est-à-dire les petites heures, Vêpres & Complies. Un Ecclésiastique porte d'ordinaire un diurnal dans sa poche.
     
Dix-huitains
  T. n.m. Nom que l'on donne particulièrement en Provence, Languedoc & Dauphiné à certains draps de laine dont la chaîne est composée de 18 fois cent fils, c'est-à-dire, de 1800 fils en tout.
     
Dixième
  Impôt exceptionnel et, comme la capitation, universel établi pour faire face aux dépenses de la Guerre de Succession d'Espagne. Il prélève le 10ème des revenus de toute propriété. Les non propriétaires ne sont pas imposés. Créé en 1710 par Louis XIV, supprimé en 1717, il est à nouveau levé à l’occasion de différents conflits, puis remplacé par le vingtième en 1749.
     
Dizeau
  T. n.m. Terme de moissonneur. Amas de 10 gerbes ensemble. On laisse sur le champ les gerbes par dizeaux ou trézeaux jusqu'à ce qu'elle soient dîmées ou champartées.
   
Doctorat
  Grade le plus élevé qu'il eût été possible d'obtenir dans une faculté.
     
Doloire
  T. n.f. Instrument de tonnelier qui a un tranchant long & fort aigu & un manche pesant qui lui sert de contrepoids. Son usage est pour unir & aplanir le bois, tailler les cerceaux, &c. La doloire tient le milieu entre la hache & la serpe. En quelques lieux on coupe la tête avec une doloire.
     
Dommage
  T. n.m. En termes de Jurisprudence, signifie plus particulièrement le dégât que font les bestiaux dans des prez, des blez, & autres héritages. On a saisi les boeufs qui ont été trouvés en dommage, il faut estimer le dommage.
     
Domenger
  T. n.m. Terme de coutume, usité sur-tout en Gascogne & en Béarn. Gentilhomme. Les anciens actes latins distinguent les nobles de Gascogne & de Béarn en milites & domicellos, c'est-à-dire en chevaliers & domengers
   
Domestique
  Sous l'ancien régime, il s'agit soit d'un homme faisant partie de la maison (familier du maître du logis), soit d'un homme qui reçoit des gages pour des fonctions d'ordre inférieur. Loin d'être méprisée, la domesticité de la première catégorie a quelque chose de noble et d'envié. Chez le roi et les grands seigneurs, écuyer, chambellan, échanson, page, précepteur sont des domestiques et leurs postes sont avidement recherchés.
Les choses sont un peu différentes pour la seconde catégorie car les domestiques sont parfois vus avec défiance par la police et plusieurs ordonnances tentent de réglementer la profession en leur interdisant de quitter un service sans lettre de congé sous peine d'être accusé de vagabondage ou en leur interdisant d'être armé en ville. Le vol domestique est puni de mort et en cas de grossièreté ou d'insolence envers le maître carcan et bannissement peuvent être prononcés.
     
Dominotier
  T. n.m. Ouvrier qui fait du papier marbré & d'autre papier de toute sorte de couleurs & imprimé de plusieurs sortes de figures, que le peuple appelloit autrefois des domino. Il y a un corps de dominotiers à Paris. Il est enjoint aux syndics des libraires de visiter les dominotiers, imagiers & tapissiers afin qu'ils n'impriment aucune peinture dissolue.
     
Donation
 

T. n.f. C'est en général une cession entre des particuliers faite par pure libératité, & sans contrainte ; c'est plus particulièrement un contrat, un acte public par lequel un homme transmet à un autre la propriété, ou l'usufruit de tout, ou d'une partie de ses biens. Une donation entre vifs, c'est une donation qu'on fait en pleine santé. Elle est irrévocable, c'est ce qui la distingue spécialement de la donation à cause de mort. Une donation à cause de mort, c'est celle qui se fait par un testament, ou par un acte passé par un malade. Il est quelquefois assez difficile de distinguer la donation à cause de mort, de la donation entre vifs. Car il ne suffit pas qu'il soit fait mention de la mort dans une donation, pour constituer une donation à cause de mort. S'il en est fait mention dans le dispositif & dans l'exécution, alors c'est une donation à cause de mort. Mais s'il est seulement parlé de mort pour l'exécution, c'est une donation entre vifs. Ainsi le caractère d'une donation à cause de mort, c'est d'être perpétuellement révocable, & de n'être exécutée qu'après la mort du donateur, ensorte qu'il peut toujours disposer de la chose donnée. Par le Droit Civil les donations à cause de mort, & les donations entra vifs, étoient conçues dans les mêmes termes : il n'y avoit que cette différence, que la première étoit révocable, & la seconde ne l'étoit point. Mais par le Droit Coutumier les donations à cause de mort doivent être revêtues de toutes les formalités des testamens. Les donations entre vifs sont sujettes à l'insinuation dans les quatre mois par les Ordonnances. L'acceptation est de l'essence de la donation entre vifs : elle est nulle sans cette formalité.
Une donation, pour être valide, parfaite & accomplie, suppose la capacité dans le Donateur & dans le Donataire, & requiert le consentement, l'acceptation, l'insinuation & la tradition.

     
Don gratuit 
  T. n.m. Présent que font au Roi les Etats assemblés d'une Province, ou le Clergé dans leurs Assemblées, en considération des priviléges qui leur sont accordés, ou des impositions dont ils sont déchargés.Il paroît que le don gratuit que Messieurs du Clergé firent en 1675 à Sa Majesté, montoit à quatre millions cinq cents mille livres. Le don gratuit se lève sur tous les Bénéfices du Royaume & les Ecclésiastiques appellent cette sorte de taxe, décimes extraordinaires.
     
Don gratuit
  Taxes sur le clergé et les Etats provinciaux. Le clergé considérait qu'il était exempt de toute contribution aux charges de l'état par droit divin. S'il y participait, ce n'était que par sa propre volonté et non par obligation.
De même, les Assemblées des pays d'Etat considéraient que leur contribution aux charges de l'Etat n'était qu'un don bénévole qu'ils étaient libres de refuser.
C'est ainsi qu'est né le terme de "don gratuit" qui s'appliquait aux sommes que les assemblées ecclésiastiques et les pays d'état ne manquaient jamais de voter pour le roi. D'ailleurs, chaque fois que des Etats tentèrent de s'en affranchir comme le Languedoc en 1632 la répression ne tarda pas : le pouvoir royal ne tolérait l'indépendance des états qu'à la condition que ses finances n'en souffrent pas.
     
Doréas
  T. n.m. Mousseline ou toile de coton blanche qu'on apporte des Indes Orientales particulièrement du Bengale
     
Dortoir
  T. n.m. Galerie dans les Couvens, divisée en plusieurs cellules, où les Religieux habitent & dorment. C'est un crime à un Religieux de coucher hors du dortoir. Il paroît d'après la Règle de St Benoît, que les dortoirs autrefois n'étoient pas toujours divisés en plusieurs cellules ; mais qu'il y en avoit qui n'étoient autre chose que de grandes salles où il y avoit plusieurs lits, comme aujourd'hui dans nos hôpitaux.
     
Dosse
 

T. n.m. Grosse planche de bois qui sert à des clôtures & à d'autres usages. On le dit particulièrement des planches qui ne sont sciées que d'un côté, & qui de l'autre ont quelque aubier ou écorce, ou qui sont fort inégales. On les appelle dosse flache. Quand on a équarri un arbre, la première planche qu'on en retire de chaque côté en le sciant, est une dosse.
On appelle en particulier les planches d'un bateau des dosses, parce que ces sortes de planches ne sont sciées que d'un coté.

     
Dossage
  T. n.m C'est un droit & un tribut qui se levoit en argent.
   
Dot
 

T. n.f. Il faut toujours prononcer le t. Somme de deniers assignés à une fille, quand on la pourvoit, soit par mariage, soit par entrée en Religion. A l'égard du mariage, c'est plus particulièrement ce qui est donné au mari par la femme, ou par quelque autre personne que ce soit, pour en avoir l'usufruit pendant le mariage, afin d'en supporter plus aisément les charges. En Normandie la dot d'une femme est assurée, elle est inaliénable. En pays de Droit écrit il y a un augment de dot que donne le mari, qui répond au préciput qu'on donne ailleurs. La dot a par tout de grands priviléges. La dot est préférable au douaire
En France la dot des personnes qui entrent dans les Monastères pour y faire profession de la vie religieuse, est réglée par l'Ordonnance du Roi du 28. Avril 1693. La dot qu'on donne pour entrer dans les Monastères des Carmelites, des Filles de Sainte Marie, des Urselines, & autres qui ne sont pas fondés, & qui sont établis depuis 1600. en vertu de Lettres patentes registrées aux Parlemens, tient lieu de la pension viagère qu'il est permis d'exiger de celles qui entrent dans ces Monastères ; & cette dot ne doit pas excéder la somme de huit mille livres dans les villes où il y a Parlement, & celle de six mille livres ailleurs.

   
Douaire
 

T. n.m. Biens que le mari assigne à sa femme en se mariant, pour en jouïr par usufruit pendant sa viduité, & en laisser la propriété à ses enfans. Usufruit d'une certaine portion des biens du mari, que la femme doit prendre quand elle suivit. C'est le prix & la récompense de la pudeur. Ce que l'on appelle douaire en pays coutumier, est la même chose que l'augment de dot du Droit Civil. Car le Droit Romain ignoroit ce que nous appellons douaire ; mais dans les Provinces de Droit écrit l'augment ou l'accroissement de dot revient au même. Par diverses Ordonnances du Roi le douaire se gagne au coucher. Il y a des usages différens en cette matière ; & en quelques lieux le douaire est dû après la célébration du mariage, quand même le mari mourroit avant la consommation.
Le douaire préfix, est celui qui consiste en une certaine rente, ou somme d'argent, ou en quelque terre, ou héritage affecté au douaire. Douaire coutumier, est la moitié de tous les biens qu'a le mari le jour de son mariage, lequel a lieu quand on n'a point stipulé de douaire préfix. En Normandie c'est le tiers en usufruit. Il y a des femmes qui font du mariage un commerce d'intérêt, qui ne se marient que pour gagner des douaires, & pour s'enrichir de la dépouille de leurs maris.

     
Douane
  T. n.f. Lieu où on paye les impôts & les taxes sur les marchandises. La Douane de Lyon est une des cinq grosses Fermes. C'est un impôt sur les draps d'or, & d'argent, de soie, de filoselle, de passement, de canetille, & autres semblables ouvrages qui viennent d'Espagne, en Italie, & qui entrent en France. Cet impôt fut établi, selon quelques-uns, sous le Règne de Louïs XI. & selon d'autres, sous celui de Charles IX. Il s'appelle Douane de Lyon, parce qu'il se paye à Lyon, où il faut que passent ces sortes de draps. Il faut que tous les Rouliers viennent à la Douane faire déclaration de leurs marchandises. De toutes les marchandises qu'on décharge à la Douane, il n'y a que les livres qui ne payent rien. Par tout l'Orient il y a des Douanes établies, où se levent les seuls deniers pour la subsistance de l'Etat. On le dit aussi du droit que payent les marchandises. On a confisqué ces étoffes faute d'avoir payé la Douane. Il se dit aussi des droits qui se lèvent par l'Ordonnance des Juges.
   

Douane de Lyon

  Droit essentiellement d'entrée d'abord établi sur les étoffes de soie, d'or et d'argent en provenance de l'étranger pour protéger la manufacture lyonnaise. Il s'étendit peu à peu à toutes les marchandises arrivant de l'étranger puis à celles en provenance du Languedoc, Provence et Dauphiné. Les bureaux des douanes lyonnaises se multiplièrent tant et si bien, qu'au début du XVIIe siècle on en comptait 167.
   

Douane de Valence

  A l'origine simple péage établi en 1595 sur le Rhône, elle s'agrandit pour devenir selon Colbert, la plus grande charge commerciale en terme de nombre de bureaux : il y en eut jusque dans l'Auvergne, le Forez, le Beaujolais, la Bresse et le Bugey, 110 autour du Dauphiné, 28 autour de Lyon, et même 6 en Provence.
Contrairement à la douane de Lyon qui n'était qu'un droit d'entrée, la douane de Valence se levait en général sur toutes les marchandises entrant, sortant, ou traversant le Dauphiné, aussi bien par voie de terre que fluviale.
     
Douaner
 

T. v. Douaner est un terme de Marchand qui signifie mettre le plomb de la Douane à quelque marchandise. Faire douaner une étoffe, une marchandise, c'est la faire passer à la Douane, pour y être visitée & plombée. Ce terme est particuliérement en usage à Lyon & à Tours.

     
Doublerie
  T. n.f. On nomme ainsi dans quelques provinces de France, particulièrement en Normandie, pays du Maine & dans le Perche, ce qu'on appelle plus communément du linge ouvré. Aux environs de Rouen, on dit doubles-oeuvres. Les tisserans donnent au linge ouvré ces deux noms, parce qu'il contient pour ainsi dire, deux sortes d'ouvrage.
     
Doubleuses
  Doubleuses de soies. Ce sont des filles, qui après que la soie a été filée par le moulinier, la doublent sur des guindres qui sont des espéces de rouets.
   
Douche
  T. n.m. Qui ne se dit que dans les lieux où il y a des eaux minérales qu'on épanche sur la partie affectée pour la guérir. La douche se donne 12 à 15 jours durant, quand l'eau est fort chaude, & 20 à 25 jours quand elle ne l'est guère. On ne la donne jamais sur la tête.
     
Douillart
  T. n.m. Mesure dont on se sert à Bordeaux, & presque dans toute la Guienne, pour mesurer des charbons de terre d'Angleterre & d'Ecosse. Neuf douillarts font le tonneau, composé de 36 bariques, qui reviennent à 72 barils, de la mesure de ceux portés par les Tarifs de 1664 & 1667.
     
Douillon
  T. n.m. Il se dit en Poitou & dans quelques autres provinces voisines, des laines de moindre qualité.
     
Douvain
  T. n.m. Terme de marchand. Bois à faire des douves & des barils. Le millier de douvains vaut tant.
   
Douzain
  Mesure pour les grains. Désigne aussi une petite pièce de monnaie valant 12 deniers
   
Drageoir
  T. n.m. Petite boite en forme de montre que les dames portoient autrefois à la ceinture par ornement où elles mettoient les dragées.
     
Dragon
  T. n.m. En termes de guerre, est un sorte de Cavalier sans bottes, qui marche à cheval, & qui combat à pied, & quelquefois à cheval. On a beaucoup multiplié en France le corps des Dragons. Les Dragons sont postés à la tête du camp, & vont les premiers à la charge, comme les enfans perdus. Ils sont réputés du corps de l'Infanterie, par une Ordonnance du Roi de l'année 1665, & en cette qualité ils ont des Colonels & des Sergens ; mais ils ont des Cornettes comme la Cavalerie. Les Dragons ont pour armes l'épée, le fusil & la baïonnette. Ils ont l'étendart, des tambours & des haut-bois. Lorsqu'ils marchent à pied, leurs Officiers portent la pertuisane, & les Sergens la hallebarde. Les Dragons ont succédé aux Carabins.
   
Drague
  T. n.f. Outil qui sert à tirer du sable des rivières, à curer les puits & à tirer les immondices de quelque endroit. C'est une espèce de pelle de fer ayant une perche ou un long manche de bois, qui a des rebords des trois côtés & plate par le devant pour enlever ce sable & ces ordures.
     
Dranet
  T. n.m. Sorte de filet que deux hommes traînent dans la mer. On s'en sert sur les côtes de Normandie.
     
Drapant
  T. n.m. Nom que l'on donne aux manufacturiers & aux ouvriers qui fabriquent ou font fabriquer les draps de laine, pour les distinguer des marchands qui n'en font que le débit, les premiers étant appellés drapiers drapans & les autres marchands drapiers.
     
Drapier
  T. n.m. Marchand qui vend du drap & autres marchandises de laine quoique les merciers leur contestent le pouvoir de vendre des ratines, des serges & des étamines. Les drapiers font maintenant le premier des six corps des marchands de Paris à cause que les fourreurs leur ont vendu leur primogéniture. On les appelle drapiers-chaussetiers parce qu'autrefois leur métier étoit de faire des hauts-de-chausses & des bas. On appelle aussi drapiers les artisans qui font du drap, qu'on nomme drapiers drapans. Il a été fait de nouveaux statuts en 1669 pour les drapiers drapans, sergiers & façonniers qui contiennent la largeur de toutes sortes de drap & de serges & les longueurs des pièces.
     
Drege
  T. n.f. Terme de Marine. C'est un filet en usage sur les côtes de l'Océan, avec lequel se fait la pêche la plus considérable & des poissons les plus délicats, comme turbots, soles, barbues, &c. La pêche qu'on fait pendant tout le Carême du plus beau poisson sur les côtes de l'Océan, se nomme la pêche de la Drége. Les filets dont on se sert pour cette pêche s'appellent trameaux, & ils sont faits à peu près comme des alliers à perdrix. Au haut de ces trameaux on attache du liége pour les tenir élevés, & au bas on met des plaques de plomb pour les faire enfoncer dans le sable. Cette pêche est semblable à celle qui se fait dans les rivières avec un filet qu'un homme tire d'un côté, & qu'un autre homme tire de l'autre. De même le flux & reflux de la mer pousse avec rapidité le bateau, qui étant poussé fait avancer les trameaux qui y sont attachés avec un cordage par un bout. Le borset de Drége auquel ces trameaux sont attachés aussi par l'autre bout, étant aussi poussé par le courant des eaux, traîne & fait avancer de son côté ces mêmes trameaux ; ensorte que le borset de Drége & le bateau sont comme deux hommes éloignés l'un de l'autre qui tirent des deux côtés les trameaux, lesquels étant ainsi tirés & enfoncés d'un pouce dans le sable, recueillent, en le grattant, tout le poisson qui y est enfoncé. Les Ordonnances ne permettent la pêche de la Drége que pour le temps du Carême, parce qu'elle emporte tout, & qu'elle nuit beaucoup au fond de la mer, où les poissons trouvent leur nourriture.
     
Dresche
 

T. n.f. C'est le nom qu'on donne au marc de l'orge moulu dont se servent les Brasseurs de biére. Par Ordonnance du 4 Novembre 1701. rapportée dans le Traité de la Police de M. De la Mare, liv. 4. tit. 7. p. 576. & 577. il est permis aux Brasseurs de vendre aux particuliers qui nourrissent des vaches laitiéres, le marc de l'orge moulu, vulgairement appellé dresches, & aux particuliers d'en nourrir leurs vaches, pourvû que la dresche ne soit point aigrie. L'expérience nous apprend que la dresche peut germer jusqu'à devenir un épi parfait. Par Sentence de la Police de Paris du 10 Décembre 1743. un vacher fut condamné en 100 liv. d'amende, pour avoir nourri ses bestiaux de dresche corrompue, contre la disposition des Ordonnances de Police.

   
Dressoir
  T. n.m. Espèce de buffet qu'on dresse à côté pour le service de table où on met le vin, les verres, la vaisselle, &c.
   
Drogue
  T. n.m. Terme général de marchandise d'épicerie de toute sorte de nature, & sur-tout des pays éloignés, lesquelles servent à la Médecine, aux teintures & aux Artisans, comme sené, casse, mastic, borax, alun, brésil, sandaraque, &c. Lemery a publié en 1698. un Traité universel des drogues par ordre alphabétique. Les Apothicaires doivent avoir dans leur boutique toutes sortes de drogues. Il y a de certaines drogues qui ne sont point nourrissantes, lesquelles appaisent la faim pour quelque temps.
Ménage, après Saumaise, dérive ce mot de droga, qui a été fait du Persan droa, signifiant odeur, parce que les drogues aromatiques ont beaucoup d'odeur. Guichart le fait venir du mot Hébreu rakab, qu'il explique par préparer des parfums, des aromates, des onguents.
Drogue, se dit aussi des choses de peu de valeur qu'on veut mettre en commerce. Le fonds dont ce Marchand se veut défaire n'est que de rebut, ce n'est que de la drogue. Cet usurier en faisant un tel prêt en a donné la moitié en drogue, en méchans billets, méchans meubles, &c.
On dit proverbialement, qu'un homme sait bien faire valoir sa drogue, pour dire, qu'il est charlatan, qu'il sait vendre cher de mauvaise marchandise.
En 1543, François I fit un édit portant qu'on ne pourroit pas décharger les épiceries & drogueries qui seroient nécessaires au Royaume qu'en deux ports & havres de son état : savoir, pour celles par la mer Océane à Rouen & pour celle de la Méditerranée à Marseille.
     
Droguerie
 

T.n f. Terme de mer, qui se dit de la pêche & préparation du hareng. Drogueries se dit aussi de plusieurs sortes de marchandises qui doivent l'impôt. De Rufi, dans son Histoire de Marseille, le dit de ce que nous appellons drogues. En 1543. François I fit un Edit, portant qu'on ne pourroit pas décharger les épiceries & drogueries, qui seroient necessaires en ce Royaume, qu'en deux ports & havres de son Etat ; savoir, pour celles par la mer Océane à Rouen, & pour celle de la Méditerranée à Marseille.

     
Droguet
 

T. n.m. Etoffe de laine de bas prix, qui est une espèce de drap, mais fort mince & fort étroit. Le droguet de Hollande est presque drap. Il y a des droguets façonnés, dont la chaîne est de fil, & la trême de laine, qui se font à basse lisse à la marche de l'ouvrier. En général le droguet est une espèce de ratine, ou de serge, moitié fil & moitié laine. Il s'en fait aussi tout de laine. Les droguets faits de laine fine sont appellés demi-foulés.

   
Droguier
  T. n.m. Buffet d'un naturaliste curieux qui est divisé en plusieurs tiroirs & casses, en chacune desquelles il y a une drogue différente avec son étiquette.
     
Droguiste
  T. n.m. Marchand épicier qui s'attache particulièrement au commerce & à la vente des drogues. Les marchands droguistes logent à la halle.
   
Droit commun
  Règles juridiques générales à l'exception des privilèges
   
Droit coutumier
  Règles juridiques du nord de la France, même si dès 1453, le roi avait décidé la rédaction de ces coutumes les transformant ainsi en droit écrit.
   
Droit écrit
  Le sud du royaume, pays de droit écrit a toujours conservé le régime du droit romain. Nul ne contestait son autorité même si de rares coutumes subsistaient en quelques endroits.
Réciproquement, en pays coutumier il était parfois nécessaire de se référer au droit romain lorsque les coutumes restaient silencieuses.
     
Droit honorifique
  T. n.m. Sont les honneurs, les prééminences qui appartiennent aux Seigneurs, aux Patrons, aux Fondateurs & Donateurs des Eglises.
     
Droiturier
  T.adj. En termes de Coutumes, se dit d'un Seigneur qui a des vassaux qui relèvent de lui, & lui payent les droits pour leur fief.
     
Drosseur
  T. n.m. Nom de certains ouvriers dans les fabriques de draperie dont la seule occupation est d'engraisser les laines avec de l'huile d'olive ou de navette & de carder avec de grandes cardes de fer posées sur un chevalet de bois disposé en talus en manière de pupitre.
   
Drouilles
  T. n.pl. Ce mot se trouve en quelques coutumes & signifie des étrennes ou des présens qu'on donne au juge au delà du prix d'une vente.
     
Drouïne
  T. n.f. Terme de chaudronnier. Espèce de havresac que les chaudronniers de campagne portent derrière le dos & dans quoi ils mettent tous leurs outils. Ils vendent & raccommodent divers ustensiles de cuisine.