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Thèmes
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Allezer |
T. v. Terme d'Artillerie. C'est nétoyer l'ame d'un canon, l'agrandir & la rendre du calibre dont il faut qu'elle soit. | |
Ange |
T. n.m. En termes d'Artillerie, est un boulet de canon fendu en deux, dont les deux moitiés sont attachées par une chaine, ou une barre de fer. On en tire sur la mer pour désemparer les vaisseaux, & pour rompre les cordages, mâts & manoeuvres des ennemis. | |
Arquebuse |
T. n.f. Arme à feu de la longueur d'un fusil ou d'un mousquet & qui se bande d'ordinaire avec un rouet. | |
Baliste |
T. n.f. Machine de guerre & espèce de fronde dont se servoient les anciens pour jeter des pierres. La baliste différoit de la catapulte en ce que les catapultes servoient à lancer des javelots et des dards, au lieu qu'avec les balistes on ne lançoit que des pierres. Du reste, elles se bandoient de la même manière. | |
Balles à feu |
T. n.fpl. erme d'Artillerie. Elles sont faites de grosse toile remplie de poudre & d'autres matiéres capables de mettre le feu. Il y en a de plusieurs espéces, selon l'usage auquel on les destine ; les unes sont pour mettre le feu aux travaux de l'assiégeant, ou aux édifices d'une ville ; les autres pour incommoder les travailleurs : on en fait pour éclairer pendant la nuit, qu'on appelle des balles luisantes. On s'en sert aussi dans les feux d'artifice : d'autres servent à faire une grande fumée ; & d'autres enfin à infecter l'air, ou à répandre la puanteur dans une mine, ou un souterrain. |
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Batterie |
T. n.f. En terme de Guerre, est le lieu où l'on place les canons pour tirer. On les met sur une plate-forme de planches ou madriers appellés tablouins, pour empêcher que la pesanteur des canons ne fasse entrer les roues dans la terre ; ces planches sont élevées par derrière, pour diminuer ou empêcher le recul : elles sont couvertes par un parapet, où sont les embrasures, qui sont défendues par un fossé & deux redoutes. | |
Blindes |
T. n.m.pl. Terme de guerre. Défenses faites de bois ou de branches entrelassées qu'on enferme entre deux rangs de pieux debout ou de claies. Les pieux sont de la hauteur d'un homme & distans de quatre ou cinq pieds. On s'en sert particulièrement à la tête des tranchées, quand on les pousse de front vers les glacis ou lorsqu'elles sont enfilées pour mettre à couvert les travailleurs. | |
Blindage |
T. n.m. Terme de guerre. L'action de blinder, ce qui concerne les blindes, faire un blindage. | |
Bosse |
T. n. f. Terme d'Artillerie. C'est une bouteille de verre fort mince, remplie de quatre ou cinq livres de poudre, au cou de laquelle, après qu'on l'a bien bouchée, on met quatre ou cinq mèches qui pendent en bas. On lui attache ensuite une corde longue de deux à trois pieds, qui sert pour la jetter ; & quand la bouteille vient à se briser, elle met le feu à tout ce qu'elle rencontre. On se sert de cette machine sur la Méditerranée, & on la jette dans les vaisseaux pour mettre l'équipage en désordre. | |
Bouche à
feu |
T. n. f. Bouche a feu. En termes d'Artillerie on nomme bouche à feu toutes les armes à feu, canons, mortiers, carabines, mousquets, fusils. Il y a un instrument pour calibrer les bouches à feu, c'est-à-dire, les piéces de canon, les fusils, les mortiers. | |
Boute-feu |
T. n.m. Officier d'artillerie qui met le feu au canon. On appelle aussi du même nom la hampe, ou le bâton garni d'un serpentin, dans lequel on passe la mèche & avec lequel on y met le feu. | |
Brancades |
T. n.fpl. Sont les chaînes des forçats | |
Brancher |
T. v. Pendre un soldat ou un vagabond à la branche du premier arbre. Cela n'a d'usage qu'à la guerre & chez les Prévôts. | |
Buttière |
T. n.m. Sorte d'arquebuse qu'on appelle buttière. Elle ne diffère des autres qu'en ce qu'elle est plus grande et plus pesante. Les chevaliers de l'Arquebuse se servent de buttières pour tirer l'oiseau & le prix. | |
Cadet |
T. n.m. Cadet, en terme de Guerre, se dit d'un jeune homme qui se met volontaire dans les troupes sans prendre de paye, ni être mis sur le rôle, & à qui on ne peut refuser le congé. Il sert seulement pour apprendre le métier de la guerre, & se rendre capable de quelques emplois. Cadet aux Gardes, est un jeune homme volontaire dans le Régiment
des Gardes. Il n'y doit avoir que deux cadets dans chaque Compagnie,
âgés au plus de dix-huit ans, par l'Ordonnance de 1670.
En 1682. le Roi établit en son Royaume des Compagnies de jeunes
gens, à qui l'on donna le nom de Cadets. Les enfans
des Gentilshommes, ou de ceux qui vivoient noblement, y étoient
instruits dans tous les exercices militaires, & lorsqu'on les trouvoit
capables de commander, on les faisoit Sous-Lieutenans, Enseignes, ou
Cornettes.Cet établissement s'est renouvellé sous le règne
de Louis XV. |
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Campagne |
T. n.m. En termes de Guerre, est le temps de chaque
année où on peut tenir les troupes en corps d'armée.
Les Allemands commencent leur campagne fort tard, & attendent la récolte.
Les François la commencent quelquefois dès l'hiver. En ce
sens on le dit aussi pour désigner une certaine année où
on a fait quelque notable exploit de guerre. La campagne de Lille.
La campagne de Cambrai. On a fait une heureuse
campagne. On le dit aussi dans la Marine. Faire une campagne
sur mer. Campagne, signifie aussi les années qu'un Officier, ou qu'un soldat a servi. Cet Officier a quinze campagnes sur la tête ; c'est-à-dire, est dans le service depuis quinze ans |
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Cantonner |
T. v. Terme de guerre, qui se dit des troupes distribuées dans plusieurs villages pour la commodité de leur subsistence, avant l'ouverture de la campagne, ou l'entrée en quartier d'hyver. Les troupes commencent à cantonner. | |
Caporal |
T. n.m. Terme de guerre. C'est un bas Officier dans une Compagnie d'Infanterie, qui commande une escouade. Il y a trois Caporaux en chaque Compagnie. Le Caporal pose & lève les sentinelles, reçoit le mot du guet, & fait observer la discipline dans le corps de garde. Ces Officiers sont qualifiés Hautes payes. Le Caporal de consigne est toûjours celui du plus ancien Régiment, ou de la plus ancienne compagnie. Il doit s'informer de celui de la garde descendante de ce qu'il y aura à faire dans le poste. Pendant le temps que chaque Caporal est en faction, on le nomme Caporal de pose. Celui de consigne a droit de choisir, & prend ordinairement la premiére pose. Quoi qu'il en soit, celui qui en sera chargé, doit prendre la consigne de celui qui aura fait la derniére pose. Le Caporal de consigne doit avoir soin d'envoyer chercher le bois ou la tourbe, la chandelle & les autres choses que l'on donne pour le corps de garde. | |
Caserne |
T. n.m. Chambre bâtie sur le rempart des villes de guerre pour loger les soldats de la garnison. On y loge généralement 6 soldats, qui montent la garde alternativement. Le Roi a fait bâtir dans ses villes de guerre des casernes magnifiques qui sont de grands hôtels pour loger les garnisons. Loger dans des casernes s'appelle caserner. | |
Casernement |
T. n.m. Sous l'ancien régime les troupes
stationnaient chez l'habitant et le logement de gens de guerre était
considéré dans certaines régions comme une cause
de la misère des populations contraintes d'héberger et nourrir
ces hommes. Dans d'autres, frontalières, particulièrement touchées par le phénomène de guerre comme le Dauphiné, le Languedoc la Provence, et surtout la Flandre les premiers casernements apparurent très tôt car loger des troupes aussi nombreuses chez la population aurait rendu la situation intenable. |
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Castramétation |
T. n.m. Art de bien placer un camp, une armée. Un maréchal de camp doit bien savoir la castramétation. | |
Catapulte |
T. n.f. Machine de guerre dont se servoient les anciens pour lancer de puissans traits ou javelots longs de douze ou quinze pieds sur les ennemis. | |
Cavalquet |
T.n.m. Terme de guerre, est une manière de sonner de la trompette, dont on se sert lorsque l'armée approche des villes, ou lorsqu'elle passe par dedans. Il y a aussi un double cavalquet. | |
Cercle |
T. n.m. Grand Cercle. Petit Cercle. Terme de guerre qui se dit de l'assemblée que font tous les soirs en cercle tous les sergents d'une garnison, pour donner l'ordre. On l'appelle ainsi à la distinction de ceux de chaque régiment. Chaque caporal de semaine doit se trouver armé tous les soirs à l'heure marquée pour l'ordre au grand cercle que les Sergents forment pour cet effet. Chaque Caporal de consigne des postes du dedans de la Place doit aller à l'ordre au grand cercle avec le Sergent du plus ancien Régiment de son poste, duquel il doit recevoir le mot, & après le grand cercle rompu, sans s'arrêter à celui de son Régiment, ni ailleurs, il doit s'en retourner vîte à son poste, pour le distribuer aux autres Caporaux. Celui du corps de garde de la Place aura soin de porter le fallot allumé pour éclairer le grand cercle. Dès que l'heure sera venue & que l'on appellera a l'ordre, tous les Sergents doivent former le grand cercle suivant l'ancienneté de leur Régiment, bataillon & compagnie, ayant chacun leur Caporal derriére eux, qui présentera les armes du côté de dehors. Le grand cercle rompu, les Seigents de chaque Régiment doivent former un petit cercle particulier, où leurs Officiers Majors leur répéteront & leur expliqueront par détail tout ce qui regardera le service & la discipline. Ce petit cercle rompu, chaque Sergent dira à son Caporal ce qu'il aura à faire. Rompre le cercle, c'est renvoyer ceux qui le composent. |
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Cercles goudronnés |
T. n.mpl. En termes de Guerre, ce sont de vieilles mèches, ou de vieux cordages poissés, & trempés dans le goudron, pliés, & tournés en cercles. Ils servent à mettre dans des réchauts pour éclairer dans une ville assiégée. | |
Chamade |
T. n.f. Terme de Guerre. C'est un certain son du tambour, ou de la trompette, que donne un ennemi pour signal qu'il a quelque proposition à faire au Commandant, soit pour capituler, soit pour avoir permission de retirer des morts, faire une trève, &c. | |
Chiourme |
T. n.f. Les galériens ou forçats qui font mouvoir une galère à force de rames. La chiourme est différente de l'équipage et l'équipage ne comprend pas les forçats qui composent la chiourme. | |
Conducteur |
T. n.m. Terme de guerre. Les Sergens majors de l'Artillerie, autrement conducteurs, ont le soin de faire préparer les chemins, & d'avoir les choses nécessaires pour la conduite des piéces | |
Dragon |
T. n.m. En termes de guerre, est un sorte de Cavalier sans bottes, qui marche à cheval, & qui combat à pied, & quelquefois à cheval. On a beaucoup multiplié en France le corps des Dragons. Les Dragons sont postés à la tête du camp, & vont les premiers à la charge, comme les enfans perdus. Ils sont réputés du corps de l'Infanterie, par une Ordonnance du Roi de l'année 1665, & en cette qualité ils ont des Colonels & des Sergens ; mais ils ont des Cornettes comme la Cavalerie. Les Dragons ont pour armes l'épée, le fusil & la baïonnette. Ils ont l'étendart, des tambours & des haut-bois. Lorsqu'ils marchent à pied, leurs Officiers portent la pertuisane, & les Sergens la hallebarde. Les Dragons ont succédé aux Carabins. | |
Ecouvillon |
T. n.m. Instrument qui sert aux Canoniers à nettoyer le canon, ou à le rafraîchir. C'est un long bâton nommé hamée, au bout duquel il y a un gros bouton nommé boête, garni d'une peau de mouton avec sa laine. On l'appelle autrement griffon & arroussement. On le dit aussi des balais qui servent aux Boulangers & aux Pâtissiers à nettoyer leur four. | |
Emboucher |
T. v. Terme d'artillerie. Emboucher l'artillerie des ennemis, tirer dessus, tirer à la bouche du canon & la ruiner, la mettre hors d'état de nuire. Les coups tirés du niveau de l'ame du canon ou horizontalement sont les plus courts, & servent d'ordinaire dans les batailles rangées à emboucher l'artillerie des ennemis, & à favoriser les tranchées & boyaux d'un siége. | |
Embrasure |
T. n.f. Terme
de Guerre. C'est l'ouverture par où on tire les canons, soit dans
les casemattes, soit dans les batteries qui ne sont couvertes que de gabions,
soit dans les parapets des murailles. Les embrasures doivent
être distantes entre elles de douze pieds, ouvertes par dehors de
six à neuf pieds, & par dedans de deux ou trois. On les appelle
aussi canonnières, lorsque les ouvertures sont assez grandes pour
y passer la bouche du canon ; & meutrières, lorsqu'elles sont
petites, ensorte qu'on n'y passe que le fusil. Afin que le canon puisse
tirer, il faut que le parapet ait des embrasures, dont les merlons
soient de bonne terre, pour pouvoir résister au canon de l'ennemi.
Lorsque le parapet a si peu d'élévation, que le canon peut
tirer sans embrasures, on dit que le canon tire en barbe, ou
à barbette. En Architecture on appelle aussi l'embrasure ou embrasement des fenêtres, les ouvertures qui sont entre les trumaux des murs fort épais, dans lesquelles on fait les fenêtres. Et particulièrement il se dit de cet élargissement qui se fait en dedans |
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Enfant perdu |
T. n.m. Ces mots, en termes de Guerre, signifient des soldats qui marchent à la tête des troupes commandées pour les soutenir. Les enfans perdus sont tirés de plusieurs Compagnies ; & on les emploie pour forcer quelque poste, pour faire quelque attaque, ou pour donner quelque assaut. Commander les enfans perdus. Autrefois il y avoit d'autres enfans perdus, à l'égard desquels ce mot n'est plus en usage. Ce sont aujourd'hui communément les Grenadiers qui commencent ces sortes d'attaques. | |
Escopette |
T. n.f. Arme à feu faite en forme de petite arquebuse qu'on porte en bandoulière. La cavalerie françoise s'en servoit sous le règle d'Henri IV & de Louis XIII. Elle portoit à ce qu'on dit, 500 pas. | |
Estrapade |
T. n.m. Supplice
militaire par lequel on lie les mains derrière le dos à
un soldat, & on l'élève avec une corde au haut d'une
longue pièce de bois, & puis on le laisse tomber jusques près
de terre, en sorte que le poids de son corps lui fait disloquer les bras.
On donne quelquefois jusqu'à trois estrapades, quelquefois
même davantage. Ce mot vient du vieux mot François estréper, qui signifioit autrefois, briser, extirper, éventrer. |
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Etape |
T. n.m. En termes de Guerre, est une
fourniture & distribution de vivres & de fourrage à des
troupes qui sont en marche. L'étape a été
établie pour empêcher que les soldats ne foulent le paysan
qui les loge. L'étape se fournit pour tant de places &
de rations pour chaque compagnie. Une partie de la taille étoit
ci-devant imposée sous le nom d'étape. C'est aussi le lieu où on distribue l'étape aux soldats. On dit, Brûler l'étape, pour dire, Ne s'y arrêter pas, passer plus loin. |
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Etapier |
T. n.m. Entrepreneur qui se charge, moyennant un certain prix, de fournir les étapes ou les vivres aux gens de guerre, qui passent dans une Province. Les Etapiers ne doivent point fournir aux soldats l'étape en argent, ils la doivent fournir aux Majors ou aux Sergens en espèces. | |
Etendard |
T. n.m. Enseigne qu'on porte à la guerre, qui sert de signal pour réunir ensemble les troupes d'un même corps. Les gens de guerre au premier coup de tambour se doivent ranger sous l'étendard. La plus grande marque de victoire, c'est quand on prend les étendards des ennemis, quand un Prince arbore l'étendard sur les remparts d'une ville. L'armée étoit rangée en bon ordre, on voyoit voler ses étendards de tous côtés. L'étendard des Rois de France n'a pas toujours été le même. Les Rois de la première race se servoient de la Chappe, ou du Manteau de Saint Martin. Ceux de la troisième prirent la Bannière de Saint Denys, à laquelle on donnoit le nom d'Oriflamme, parce qu'apparemment elle étoit semée en fleurs d'or. Dans la suite cet usage a cessé. |
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Fanion |
T. n.m. Terme de Guerre. C'est un étendard qu'un valet de chaque brigade de cavalerie ou d'infanterie porte à la tête des menus bagages de la brigade, lorsqu'on fait marcher les bagages de l'armée pour leur faire observer leur ordre, & éviter l'embarras de la marche des équipages. Il est de serge, & de la couleur des livrées du Brigadier ou du Commandant. |
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Fortificateur |
T. n.m. Ingénieur qui fortifie les places ou qui écrit sur les fortifications. | |
Fourrage |
T. n.m. Paille ou herbe sèche qui sert à nourrir les bestiaux & les chevaux. En termes de Guerre, on dit, mettre en quartier de fourrage ; pour dire, Mettre des Cavaliers en un lieu où ils puissent nourrir commodément leurs chevaux. Aller au fourrage, fourrager. En ce sens, les foins & les grains y sont compris. Une trousse de fourrage. On appelle, Ration de fourrage, la portion de foin, de paille & d'avoine, qu'on distribue à chaque Cavalier pour faire subsister son cheval chaque jour, c'est douze livres de foin, autant de paille, & trois picotins d'avoine. | |
Fricassée |
T. n.f. En termes de Guerre, Battre la fricassée, c'est, Battre le tambour avec tumulte & précipitation, pour amasser promptement les soldats, quand il arrive quelque personne de condition à qui on veut faire honneur. | |
Gendarme |
T. n.m. Cavalier armé. Il se dit particulièrement
des Gendarmes du Roi, ou de la Reine, &c. qui ont succédé
aux Hommes-d'armes des anciennes Compagnies d'Ordonnances qui étoient
armés de toutes pièces, & qu'on appelloit Gendarmes.
Maintenant les Compagnies des Gardes du Corps, Mousquetaires, &
des Chevaux-legers de la Maison Royale, tiennent rang de Gendarmes,
& sont réputés du Corps de la Gendarmerie. |
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Gendarmerie |
T. n.f. Est la Cavalerie, & particulièrement
celle de la Maison du Roi. Aujourd'hui c'est un corps de cavalerie composé
de 16 Compagnies qui sont, 1. Les Gendarmes Écossois. 2. Les
Gendarmes Anglois. 3. Les Gendarmes Bourguignons. 4. Les Gendarmes Flamands.
Ces quatre premières compagnies sont celles du Roi, il en est
le Capitaine ; & l'Officier qui les commande n'est que Capitaine-Lieutenant,
il en est de même des autres Compagnies, dont les Princes dont
elles portent le nom, sont Capitaines. 5. Les Gendarmes de la Reine.
6. Les Chevaux-legers de la Reine. 7. Les Gendarmes de Monseigneur le
Dauphin. 8. Les Chevaux-legers de Monseigneur le Dauphin. 9. Les Gendarmes
de Bourgogne. 10. Les Chevaux-legers de Bourgogne. 11. Les Gendarmes
d'Anjou. 12. Les Chevaux-legers d'Anjou. 13. Les Gendarmes de Berri.
14. Les Chevaux-legers de Berri. 15. Les Gendarmes d'Orléans.
16. Les Chevaux-legers d'Orléans. |
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Générale |
T. n.f. Terme de Guerre. Il se dit d'un certain signal donné par le Tambour, pour faire partir tel corps d'Infanterie que ce soit. Quand les Régimens sont en marche, & qu'ils vont de ville en ville, on bat la générale, pour les faire assembler & partir. | |
Giberne |
T. n.m. Espéce de sac qui sert aux grenadiers à mettre des grenades. Ils la portent comme le fourniment. Ils ont aussi comme les autres soldats, une cartouche contenant de 18 à 20 charges. | |
Goujat |
T. n.m. Valet de soldat. Les goujats font plus de désordre que les maîtres dans un village. Il y a aussi dans les atteliers des goujats qui sont des valets de Maçons, qui portent l'oiseau chargé de mortier. |
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Grégeois |
T. n.m. Epithète qu'on donne au feu d'artifice dont se sont servis les Anciens du moyen âge pour jetter sur les ennemis, avant que la poudre à canon fût inventée. Anciennement on disoit Grégeois pour les Grecs. Le feu Grégeois étoit un feu d'artifice qui brûloit dans l'eau. Il fut inventé par un nommé Callinique, la seconde année de l'Empire de Constantin Pogonat, pour brûler les vaisseaux des Sarrazins, qui cette année-là s'établirent à Cyzique, d'où ils venoient attaquer Constantinople. |
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Grenadier |
T. n.m. C'est un soldat qui a une gibbecière appelée grenadière pleine de grenades qui se jettent à la main. Il y a des Compagnies de Grenadiers à pied, & une de Grenadiers à cheval, qui marche à la tête des Gardes du corps du Roi dans les armées, & dans le service de la guerre, mais ils ne font pas le service de garde pour la personne du Roi comme les Gardes du corps. Chaque Compagnie des Gardes avoit autrefois dix Grenadiers, & celles des autres Régimens cinq. Cette disposition change selon la volonté du Roi, & aujourd'hui il y a dans le Régiment des Gardes trois Compagnies entières de Grenadiers, qui marchent à la tête de tout le Régiment. En temps de guerre elles servent tous les ans en campagne, & ne roulent point comme les trente autres Compagnies. Dans les autres Régimens il y a une Compagnie de Grenadiers par bataillon. | |
Grenage |
T. n.m. Terme en usage dans les moulins où se fabrique la poudre à canon. Il signifie l'action avec laquelle le Poudrier forme le grain de la poudre à canon. |
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Heaumerie |
T. n.f. Art de fabriquer des heaumes ; ce qui s'entend de toutes les autres piéces de l'armure, tant des Cavaliers & de leurs chevaux, que de l'Infanterie. |
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Heraut |
T. n.m. Ancien Officier de guerre & de cérémonie, qui étoit autrefois en grande considération, & qui avoit plusieurs belles fonctions, droits & priviléges.Son principal emploi étoit de composer ou de dresser des Armoiries, des Généalogies, & des preuves de Noblesse. Les Hérauts étoient Surintendans des armes, & conservateurs des honneurs de la guerre, dont le blason est un symbole. Ils avoient droit aussi d'ôter les Armoiries à ceux qui méritoient d'être dégradés de Noblesse pour leur lâcheté & trahison. Ils avoient le pouvoir de reprendre les vices des Nobles mal-vivans, & de les chasser des joutes, tournois & behors. Ils recevoient & vérifioient les preuves du nom & des armes des Chevaliers, & faisoient peindre leurs quatre quartiers dans leurs livres armoriaux & cartulaires de Chevalerie. Ils avoient droit de corriger tous les abus & usurpations des couronnes, casques, timbres & supports, & connoissoient des différens entre les Nobles pour leurs blasons, pour l'antiquité de leurs races & prééminences ; & même la Cour les a quelquefois mandés pour avoir leurs avis sur les différens de cette nature qui y étoient pendans. Ils alloient même dans les Provinces pour faire des enquêtes sur la Noblesse, & avoient droit de se faire ouvrir toutes les Bibliothéques, & de se faire communiquer tous les vieux titres des Archives du Royaume. Ils avoient l'entrée en toutes les Cours des Princes étrangers, pour y annoncer la guerre, ou la paix, & leurs personnes étoient sacrées comme celles des Ambassadeurs |
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Ingénieur |
T. n.m. Officier qui sert à la guerre pour les attaques, défenses & fortifications des places. C'est un Mathématicien habile, expert & hardi qui sait l'art de l'Architecture militaire, qui va reconnoître la place que l'on veut attaquer, & qui en marque au Général l'endroit le plus foible, qui trace les tranchées, les places d'armes, les galeries, les logemens, & conduit les travaux jusques auprès de la muraille, marquant aux travailleurs ce qu'ils doivent faire durant une nuit. L'Ingénieur marque aussi les lignes de circonvallation avec des redoutes de distance en distance. Cet Ingénieur a inventé une nouvelle sorte de bombes, une nouvelle manière de camper, de faire des ponts, &c. En général Ingénieur se dit de tous ceux qui entendent l'art d'attaquer, & de défendre les places, & qui connoissent l'usage des machines, & de tous les instrumens nécessaires pour cela. | |
Ingénieur de feu |
T. n.m. Terme d'Artillerie. Les Ingénieurs de feu chargent les bombes, grenades, pots à feu, & généralement tout ce qui se peut pour la poudre. De la Fontaine. On dit Ingénieur de Marine |
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Lide |
T. n.m. Sorte d'ancienne machine de guerre. C'étoit une longue poutre retenue par un contrepoids, qui étant lâché, lui faisoit jetter un tas de pierres dans les villes assiégées. | |
Manicles |
T . n.fpl. Ce sont des fers qu'on met aux mains des prisonniers. On dit plus ordinairement menottes. | |
Maraude |
T. n.f. On appelle à la guerre, la Maraude, la petite guerre qui se fait par des soldats qui se dérobent du camp, & qui vont sans ordre & sans chef piller le Paysan. On punit les soldats qui vont à la maraude. | |
Marquise |
T. n.m. En termes de guerre, signifie une grande toile que l'on tend par-dessus une tente, pour empêcher que la pluie n'y pénètre. Tendre une marquise. La soldatesque n'a que de simples tentes, nommées Canonniéres ; mais les Officiers ont des marquises par-dessus. | |
Marron |
T. n.m. En termes de Guerre, est une piéce de cuivre de la grandeur d'un écu, qui marque les heures auxquelles les Officiers doivent commencer leurs rondes. Les Sergens les tirent au sort dans un sac que tient le Major, pour les Officiers de leur Compagnie. Sur chaque marron est gravé : Ronde de dix heures, de dix heures & demie, & ainsi de suite sur chacun, pour toutes les heures & demi-heures de la nuit. Ces piéces sont numérotées 1, 2, &c. jusqu'à la derniére ronde, ensorte, par exemple, que celui qui doit faire celle de dix heures, a autant de marrons numérotés 10, 10, qu'il y a de corps de gardes dans le circuit qu'il doit faire. Ainsi quand il arrive au premier, après avoir donné le mot au Caporal, qui doit le recevoir l'épée nûe à la main, & la pointe près de l'estomac de celui qui le lui donne, il lui remet le marron cotté 1. Les marrons étant percés dans le milieu, le Caporal enfile celui qui lui est remis, avec une aiguille de fer qui le conduit dans une espéce de tronc qu'on appelle Boëte aux rondes. Cette boëte, dont le Major a la clef, est portée le lendemain chez lui, & ainsi il lui est aisé de connoître, lorsqu'il l'ouvre, si les rondes ont été faites fidélement, & les marrons donnés & reçus, en voyant si les marrons sont enfilés de suite. Cette invention est fort bonne pour empêcher que l'Officier & le Caporal ne manquent à leur devoir. | |
Matamore |
T. n.f. On croit que ce mot est Arabe. C'est une prison où l'on enferme sous terre les Esclaves toutes les nuits. La matamore est très-incommode, & très-cruelle, & il semble qu'elle n'ait été inventée que pour tourmenter les Esclaves. On y descend par 20 ou 30 degrés. On n'y peut point recevoir d'air ni de lumière que par un petit trou. Les Esclaves y sont horriblement pressés, & souvent ceux qui en sortent meurent, parce qu'ils ne peuvent supporter le grand air. Ils y étouffent quelquefois de chaleur ; & ils y sont presque toujours mangés des puces & des poux. | |
Milice |
T. n.f. Terme collectif, qui se dit des gens de
guerre, de ceux qui font profession des armes. Ce mot & ses dérivés viennent de militia. Et militia vient de miles, soldat. Dans les levées qui se faisoient à Rome, comme chaque Tribu fournissoit mille hommes, quiconque étoit de ce nombre s'appelloit Miles. Milice, se dit plus particulièrement des habitans d'un pays qui s'arment soudainement pour le défendre & en ce sens les milices sont opposées aux troupes réglées. Les ennemis ont tenté descente sur nos côtes ; mais ils ont été repoussés par les milices du pays, par les communes. Toute la milice bourgeoise s'est mise en armes pour aller au-devant du Roi. |
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Montre |
T. n.f. En termes de Guerre, se dit de la revue qu'on fait des troupes, pour voir si elles sont complettes, & pour en régler la marche & le payement. Census, recensio, ,. Il y a des Commissaires à faire les montres. Les troupes ont fait montre & revue devant le Roi. |
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Onagre |
T. Nom d'une ancienne machine de guerre, ou instrument qui servoit à jetter des pierres, ou qui avoit quelque ressemblance avec une fronde. On lançoit des pierres plus ou moins grandes, selon la grandeur & la force de la machine | |
Paille |
T. n.f. On dit en termes de Guerre, Faire aller les soldats à la paille, pour dire, permettre aux soldats d'un bataillon d'aller aux nécessités de nature, à la charge de venir, au premier signal, reprendre leurs armes qu'ils ont laissées sur le terrein pour marquer leur poste. | |
Patureur |
T. n.m. Ce mot qui n'est d'usage qu'à la guerre, se dit des Cavaliers & des valets qui ménent les chevaux à l'herbe. On dit donner une escorte aux Patureurs. | |
Pavesade |
T. n.f. Grande bande, ou lé de toile, de
frise ou de drap, qu'on étend le long du platbord d'un vaisseau,
quand on se prépare au combat, qui est soutenue par des pontilles,
afin de cacher aux ennemis ce qui se fait sur le pont, & que les soldats
puissent combattre comme derrière un parapet. On l'appelle autrement
Paviers, Pavois & bastingue. La pavesade étoit autrefois une palissade de plusieurs boucliers appellés pavois & c'est de là que ce nom s'est formé. On appelloit aussi pavesades de grandes claies portatives de derrière lesquelles les archers tiroient. Elles étoient en usage longtemps avant Philippe-Auguste. Les pavessiers ou pavescheurs étoient ceux employés à soûtenir la pavesade tant aux sièges des villes que dans les vaisseaux. |
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Pertuisane |
T. n.f. Arme d'hast, qui est une espèce de hallebarde qui a un fer plus long, plus large & plus tranchant que les autres. Les Gardes qui sont proches de la personne du Roi, portent des pertuisanes. Le pertuisanier est l'homme de guerre armé d'une pertuisane. | |
Pionnier |
T. n.m. Celui qui est employé à l'armée pour applanir les chemins, faire passer l'Artillerie, creuser des lignes & des tranchées, & à tous les autres travaux. On lève des Pionniers, on fait partir des outils de Pionniers, cela menace d'un siège. | |
Porte-clef |
T. n.m. C'est aussi le nom qu'on donne à ceux qui dans la Bastille servent les prisonniers d'État. | |
Poulevrin |
T. n. m. Terme d'artillerie. Poudre fine pour amorcer le canon. | |
Recors |
T. n.m. Aide de Sergent, celui qui l'assiste, lorsqu'il va faire quelque exploit ou exécution, qui lui sert de témoin, & qui lui prète main-forte. | |
Recrue |
T. n.f. Levée de gens de guerre pour augmenter une Compagnie, ou remplacer les soldats qui ont déserté, ou qui sont morts. Ce Capitaine est allé faire sa recrue en son pays. On lui a donné 500 livres pour sa recrue. | |
Recruter |
T. n.m. Terme de guerre. Faire des recrûes, ou lever des soldats pour remplir les troupes. | |
Recuiteur |
T. n.m. Nom qu'on donne aux ouvriers des monnoies pendant leur apprentissage. | |
Réformer |
T. n.m. En termes de Guerre, c'est Suprimer, casser des Compagnies, des Régimens, & en incorporer les soldats dans d'autres Corps. On le dit aussi du plein licenciement des troupes. |
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Régiment |
T. n.m. Terme de Guerre. Corps de troupes faisant partie d'une armée. Les Régimens de Cavalerie sont commandés par un Mestre de Camp, & ont d'ordinaire six Compagnies. Un Régiment d'Infanterie est commandé par un Colonel, & a quelquefois un grand nombre de Compagnies. Le Régiment des Gardes est fixé à trente Compagnies de 150 soldats chacune. Celui de Picardie a eu jusqu'à 120 Compagnies & plus. C'est un beau poste d'être à la tête d'un Régiment. Quelques-uns prétendent qu'avant l'année 1636 ou 1637 il n'y avoit point de Régimens de Cavalerie. Les Compagnies étoient détachées, & ne faisoient point ensemble les Corps de troupes, qu'on appelle Régimens. | |
Revue |
T. n.f. Terme de Guerre. C'est une montre qu'on fait faire aux soldats qu'on range en bataille, & qu'on fait ensuite défiler, pour voir si les compagnies sont complètes, ou pour leur faire toucher leur solde. On a fait passer ce Régiment en revûe. Le Roi a fait la revûe de ses troupes, avant que de les faire marcher en campagne. |
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Sappe |
T. n.f. Il se dit en termes de guerre d'un travail
qu'on fait sous terre pour la descente d'un fossé. Prendre par
sappe, pousser la sappe, conduire la sappe
; aller à la sappe, user de la sappe, tout cela
se dit d'une certaine maniére de pousser, de conduire la tranchée.
Quand on ouvre la tranchée, on l'ouvre à découvert,
les travailleurs n'ayant rien pour les couvrir. Tout ce qu'on fait, c'est
de creuser promprement, &c. de jetter la terre du côté
de la place, laquelle avec des fascines qu'on y place forme le parapet
de la tranchée. On avance de la sorte jusqu'à ce que le
feu, par le voisinage de la place, devenant plus meurtrier, on a recours
à la sappe, pour épargner la vie des travailleurs. Voici comment la sappe se fait. Au débouché de la tranchée le premier Sappeur fait avancer un mantelet pour se couvrir contre le feu de la Place, puis il place de la main, ou avec une fourchette un gabion Alors s'il le remplit lui-même tout-à-fait de terre, cela s'appelle sappe pleine, ou simplement sappe. S'il ne le remplit qu'à demi, pour avancer chemin & pour en placer un autre, laissant au second sappeur le soin d'achever de le remplir, on l'appelle demi-sappe. Que s'il ne jette point de terre dans le gabion, mais qu'il avance toûjours pour en placer un nouveau, c'est ce qu'on appelle sappe volante. Les Sappeurs se suivent à la file ; les premiers ébauchent, les autres perfectionnent la sappe. On remplit les gabions de terre, & l'on met dans l'entre-deux des gabions des sacs à terre, pour fermer le vuide. On met aussi par-dessus les gabions, quand ils sont pleins de terre, des fascines, & sur le tout on continue à jetter de la terre, jusqu'à ce qu'on ait fait un bon parapet à l'épreuve du canon. Quand on a élargi la sappe à dix ou douze pieds, sur trois de profondeur, en taluant, pour-lors elle change de nom, & s'appelle tranchée. Le métier de Sappeur est dangereux, surtout plus on approche du corps de la place, & il demande un apprentissage, pour s'y rendre habile. On distingue cinq sortes de sappes. La sappe entiére, la demi-sappe, la sappe volante, la double sappe, & la sappe couverte. La Sappe entiére se faisoit autrefois par un seul homme, qui après avoir fait un trou de trois pieds de profondeur, sur trois de largeur, où il se trouvoit à couvert, continuoit ensuite sur l'alignement qu'on lui prescrivoit, en jettant toûjours les terres du côté de la place. Ce travail étoit extrêmement long, & quand on vouloit s'en servir, on employoit des années entiéres pour un siége. Aujourd'hui la sappe entiére se fait par des Sappeurs qui posent à couvert des gabions dont ils ferment les entre-deux avec des sacs à terre, ou des fagots de sappe, & qu'ils remplissent de terre à mesure qu'ils les ont posés, faisant une tranchée de trois pieds de largeur sur autant de profondeur, que les travailleurs viennent ensuite aggrandir. La Demi Sappe est lorsqu'on pose à découvert une certaine quantité de gabions sur un alignement donné, & qu'après en avoir formé les entre-deux avec des sacs à terre ou des fagots de sappe, on travaille à les remplir. Ces deux sortes de sappes sont à présent les plus usitées. La premiére, lorsque le feu de la place est violent, & la seconde lorsqu'on peut éteindre le feu par le moyen des batteries qui ruinent les défenses de l'ennemi, & l'empêchent d'incommoder les travailleurs. L'usage de travailler à la sappe & demi-sappe, lorsque la tranchée est parvenue près du glacis, ou au glacis même, est fort bon. M. de Vauban est le premier Ingénieur qui ait fait travailler à la demi-sappe d'assez loin. La demi-sappe consomme bien moins d'hommes que le travail ordinaire. La Sappe volante est lorsqu'on trace tout l'ouvrage avec des gabions, & que sans y avoir mis auparavant les Sappeurs pour les remplir, on y fait aller les travailleurs, qui approfondissent & forment la tranchée de la grandeur dont elle doit être. Cette maniére ne peut guère se pratiquer que la nuit, & lorsqu'on est encore loin de la place. La Double Sappe est lorsqu'on est obligé de se couvrir des deux côtés, pour éviter d'être vû de l'ennemi. La Sappe couverte est un chemin qu'on fait sous terre pour mettre les Sappeurs à couvert des grenades, à l'approche des ouvrages qu'on veut attaquer. On ne laisse pardessus que deux pieds de terre, qu'on soûtient s'il en est besoin, & qu'on fait tomber quand on veut. |
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Sarrasine |
T. n.f. Terme de Fortification. C'est une herse qui se met au-dessus des portes des villes, & qu'on fait tomber quand on veut, pour empêcher les surprises. | |
Sergent |
T. n.m. se dit d'un bas Officier d'Infanterie qui est dans chaque Compagnie, armé d'une halebarde, & préposé pour faire garder les distances, & dresser les files & les rangs. Le Sergent est le premier des hautes payes. Chaque Compagnie des Gardes a six Sergens. Celles des autres Corps en ont deux. Les Compagnies des Dragons en ont aussi deux. |
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Soldoyer |
T.v. On dit maintenant, soudoyer. Payer la solde des gens de guerre. Le Roi soudoie cent mille hommes. | |
Tablouins |
T. n. M. Terme d'Artillerie. Planches, ou madriers dont est faite la plate-forme où l'on place les canons, que l'on met en batterie. Elles soutiennent les roues des affuts, & empêchent que la pésanteur du canon ne les fasse enfoncer dans les terres. On fait un peu pancher cette plate-forme vers le parapet, afin que le canon ait moins de recul, & qu'il soit plus aisé de le remettre en batterie. | |
Tambour |
T. n.m. Instrument militaire qui sert particulièrement
dans l'infanterie, tant pour assembler les soldats, que pour les faire
marcher, combattre, & en d'autres occasions. Cet instrument fort en
usage dans la guerre, est composé d'une espèce de caisse
ronde, aux deux bouts de laquelle sont appliquées deux peaux de
parchemin que l'on tend, on bande plus ou moins selon le ton qu'on veut
qu'elles expriment, & que l'on bat ou frappe avec deux baguettes ou
bâtons pour en tirer le son. Ce mot vient de l'Espagnol tambor, qui est pris de l'Arabe altambor, parce qu'il vient originairement des Sarrasins. Tambour, est aussi un soldat destiné à battre la caisse. Il y a un Tambour Major dans chaque régiment. En chaque compagnie d'Infanterie il y a du moins un Tambour. Il y en a aussi dans les Mousquetaires du Roi & dans les Dragons. |
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Tourteau |
T. n.m. Terme d'Artillerie. C'est une espèce de flambeau fait de vieille corde, ou de vieille mèche détortillé, que l'on trempe dans de la poix ou du goudron pour éclairer dans les fossés, ou dans les attaques d'une ville assiégée. |
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Trompette |
T. n.f. Terme de Guerre. Instrument de Musique,
qui est le plus noble des instrumens à vent portatifs, qui sert
à la guerre dans la cavalerie, pour l'avertir du service. On la
fait d'ordinaire de laiton, & on en peut faire de fer, d'étain,
de bois, ou d'argent. Le jeu de la trompette dépend de l'adresse de celui qui l'embouche, qui est obligé de mettre les bouts des lèvres dans le bocal. A la guerre il y a huit principales manières de sonner de la trompette. La première s'appelle le cavalquet, dont on se sert quand l'armée approche des villes, ou quand elle passe par dedans durant la marche. La seconde s'appelle le bouteselle, dont on use quand on veut déloger ou marcher, & puis on fait suivre la levée du bouteselle. La troisième est quand on sonne à cheval, & puis à l'étendart. La quatrième est la charge. La cinquième est le guet. La sixième s'appelle double cavalquet. La septiéme la chamade ; & la huitième est la retraite. On fait aussi des fanfares avec la trompette dans les réjouissances. |
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Vague-maître |
T. n.m. En termes de guerre est un Officier qui a soin de faire charger, atteler & défiler le bagage d'une armée, afin qu'il marche en bon ordre. Il y a un Vague-Maître Général, ou pour chaque ligne d'infanterie, ou pour chaque aile de cavalerie. Il y en a même un pour chaque brigade, pour chaque Régiment. | |
Vauderoute |
T. n.f. Défaite d'une armée. L'armée Espagnole fut mise à vauderoute devant Rocroi en 1643 | |
Vedette |
T. n.f. Sentinelle à cheval. On met des vedettes avancées pour découvrir les ennemis. Tous les corps de garde de cavalerie ont des vedettes. On donne aussi le nom de vedettes à de petits cabinets ou tourrillons que l'on met sur les angles des grands parcs, jardins, & châteaux de campagne pour découvrir de loin. | |
Vivandier |
T. n.m. Marchand qui suit l'armée ou la Cour, pour y vendre des vivres, & autres nécessités. Il est défendu, sur de grosses peines, de faire aucun dommage aux Vivandiers. | |