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Thèmes
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Accon |
T. n.m. Terme de marine. Petit bateau plat, sans quille, ni mât, ni voile, ni gouvernail, qu'un homme seul fait couler sur la vase quand la mer est retirée, ayant un pied dedans et l'autre dehors pour aller chercher le poisson qui se trouve arrêté dans les filets & engins tendus à l'ouverture des bouchots, & prendre les moules qui se nourrissent & se multiplient sur les pieux et clayonnages de ces bouchots. Les bouchots étant des parcs ou pêcheries établies sur les côtes. Les Poitevins se servent d'accons dans les marais. |
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Affrétement |
T. n.m. Terme de marine. C'est la convention pour le louage d'un vaisseau. Ce mot se dit sur l'océan. Sur la Méditerranée, on dit nolissement. L'acte qu'on passe, quand on prend un vaisseau à louage, s'appelle chartepartie. | |
Agréer |
T. v. Terme de Marine. Fournir un navire de son funin, voiles, canons, poudre, balles & mêche, selon le voyage. Il signifie aussi, Voir si tous les cordages sont bien garnis, suffisans & en état. Et on dit entre Marchands, Agréer un vaisseau, pour dire, Accepter un navire. |
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Aiguade |
T.n.f. Terme de Marine. Renouvellement de provision d'eau douce, quand on trouve des lieux propres dans les voyages de long cours. Les vaisseaux entrerent dans cette baie pour faire aiguade. Il répandit sa Cavalerie le long du rivage, pour empêcher la Flotte de faire aiguade. L'aiguade se dit également de la provision de l'eau, & du lieu où on la fait. |
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Ajudant |
T. n.m. Pilote, est un jeune Pilote qui n'a pas encore assez d'expérience pour qu'on lui confie toute la conduite du vaisseau, mais qui est avec le Maître Pilote, ou Pilote en chef, & achève de s'instruire. On lui donne à faire les choses les plus aisées ; on lui fait faire son estime & son journal ; on lui fait rendre compte de ses observations. Sur les vaisseaux du Roi, sur tout en cas de guerre ou de voyage de long cours, il y a deux Pilotes Royaux, & quatre ou cinq Ajudans Pilotes. |
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Amariner |
T. v. Terme de Marine. C'est envoyer dans un Navire pris & réduit, des Officiers, des Soldats & des matelots à la place de ceux qui y étoient, & qu'on a pris prisonniers. J'eus une peine infinie à amariner ces deux vaisseaux. |
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Amateloter |
T. v. Terme de Marine. C'est donner un compagnon à chaque homme de l'équipage, ou associer les matelots deux à deux, afin qu'ils se soulagent l'un & l'autre, & qu'ils servent chacun à leur tour. |
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Apparaux |
T. n.mpl. Terme de Marine, qui se dit des agrès d'un vaisseau, & de toutes les choses qu'on prépare pour faire un voyage par mer, même de l'artillerie ; mais on n'y comprend pas l'équipage, ni les vivres, comme on fait dans l'équipement. Un vaisseau après le combat est dégarni de la plupart de ses apparaux. |
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Argouzin |
Terme de Marine. Sergent de Galère, Officier qui a soin de faire ôter, ou de faire remettre les chaînes aux Forçats selon les occasions, qui prend garde qu'ils ne s'évadent, & qui mene faire aiguade ceux qui servent volontairement dans les Galères. Un Argousin gagne 8. ou 9. sols par jour, ayant outre cela portion comme un Galérien. |
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Armogan |
Terme de Marine, qui signifie, Le beau temps qui est propre pour naviger. Quand le Maître perd son armogan, s'il arrive du dommage au navire, il le doit payer au Marchand. |
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Arondelle |
T. n.f. En termes de Marine, on appelle arondelles de mer, des vaisseaux médiocres & légers, comme les Brigantins, Pinasses, Pinques, &c. |
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Arrache-persil |
T. n.m. On nomme ainsi sur la rivière de Loire, les mariniers qui tirent les équipes ou trains de bateaux qui la remontent jusqu'à Roanne. On les appelle ainsi par dérision car ils remontent les bateaux avec une corde attachée au col qui les oblige à se courber jusqu'à terre. | |
Assurance |
T. n.m. Terme de Marine, est un contrat par lequel un particulier s'oblige de réparer les pertes & dommages qui arriveront pendant un voyage, soit par naufrage, ou tempête ; soit par pillage, ou par guerre, ou par feu ; soit par cas fortuit à un vaisseau, ou à son chargement, moyennant certaine somme qui lui est payée par le propriétaire par avance, laquelle somme on appelle Prime. Ce contrat doit être passé par-devant le Greffier de la Communauté des Marchands. Il peut aussi être fait sous signature privée. Il se fait aussi des assurances pour des marchandises transportées par terre. Quand les assurances sont frustratoires, l'assuré doit payer demi pour cent à ses assureurs ; & au contraire quand elles ont lieu, l'assuré doit toujours courir le risque du dixième de la cargaison, pour lequel il doit contribuer à toutes les avaries. Il y a des assurances qui se font sur la marchandise ; d'autres sur le corps, & quille du vaisseau, ses agrès, apparaux, victuailles, &c. Les unes ne se font que pour l'envoi, & les autres que pour le retour. On peut faire assurer la liberté, non pas la vie des personnes : on peut pourtant assurer contre tout accident, excepté la mort naturelle. Par l'Ordonnance de la Marine de l'année 1681. il est défendu de faire assurer le profit espéré sur les marchandises chargées dans le vaisseau, & de faire assurer au-delà de la valeur des marchandises. L'assurance n'a point de temps limité, & celle qui se fait par mois est usuraire : aussi est-ce une invention des Juifs inconnue aux Anciens. Ils s'en servirent, lorsqu'ils furent chassés de France sous Philippe Auguste & Philippe le Long, comme témoigne Jean Villani en son Histoire Universelle. Le Bureau des Assurances, est une Chambre, ou Assemblée de ces Marchands qui se rendent garants des fortunes de mer. Il y en a une établie à Paris. |
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Aval |
T. adv. Terme de batelier qui désigne la pente, la descente, l'inclination de quelque chose. On prononce maintenant avau. Dans les débordements tous les bois qui sont sur les bords de la rivière s'en vont à-vau-l'eau. | |
Avalant |
T. n.m. Terme de batelier, c'est-à-dire, qui descend, qui va en avalant. On ne mettra aucun empêchement au passage des bateaux montants ou avalant. Le montant doit céder à l'avalant. | |
Avarie |
T. n.f. C'est le dommage arrivé à
un vaisseau, ou aux marchandises dont il est chargé, depuis le
départ, jusqu'au retour. On répute aussi pour avaries,
les dépenses extraordinaires & imprévues faites pendant
le voyage, soit pour le vaisseau, soit pour les marchandises, soit pour
le tout ensemble. Il y a des avaries simples, qui sont les
dommages arrivés aux marchandises par leur vice propre ; comme
l'empirance, pourriture, dégât, mouillure d'eau, visite,
& appréciation, ou pour les sauves, &c. dont la répartition
ou contribution se fait au marc la livre entre l'assuré &
les assureurs, & seulement sur les choses qui ont souffert le dommage.
Les avaries ordinaires, sont les emballages, enfonçages,
chariages, droits de celui qui fait ou adresse la cargaison, & le
coût de l'assurance. Les autres avaries sont grosses
& communes, comme toutes celles qui adviennent par tourmente, ou
par la faute du maître du navire, pour pilotage, touage, lamanage,
ancrage, & par un second fret qu'on est obligé de faire des
vaisseaux ou alléges, quand le navire a touché. Elles
sont réglées au sol la livre, tant sur les propriétaires
du vaisseau, que des marchandises. Elles sont réglées
dans le titre VII. du livre 3. de l'Ordonnance de la Marine de 1681.
Toutes ces distinctions y sont marquées précisément.
On appelle aussi Avarie commune, ou grosse Avarie,
celle qui arrivient par jet des marchandises, pour cables, voiles, ou
mâts coupés pour le salut commun. |
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Avictuaillement |
T. n.m. Provision de victuailles que l'on met sur un vaisseau pour le mettre en état de faire voyage. | |
Bachot |
T. n.m. Petit bateau qui sert à passer les rivières pour les gens à pied & qui est aussi de service pour porter les cordages des grands bateaux ou les décharger. Le passeur ou batelier, s'appelle un "bachoteur". | |
Baclage |
T. n.m. Terme de Commerce de riviére, particuliérement en usage sur les ports de la ville de Paris. Il signifie l'arrangement des bateaux dans un port, que l'on y fait entrer les uns après les autres, pour y ouvrir & faire la vente des marchandises dont ils sont chargés. On le dit aussi du droit qui se paye à ceux qui sont chargés de cet arrangement. | |
Baille |
T. n.m. En terme de marine, espèce de cuve ou de baquet fait d'un demi tonneau qui sert à divers usages sur les vaisseaux & particulièrement à mettre le breuvage qu'on donne aux matelots. | |
Balise |
T. n.f. Terme de Marine. Marque qu'on met sur les côtes ou canaux de la mer, dans les lieux dangereux, & aux havres de barre ou d'entrée où il y a peu de fond, pour assurer la navigation. Ce sont ordinairement des tonneaux attachés par une chaine de fer à de grosses pierres qu'on jette au fond. Ils nagent sur l'eau, & marquent le chemin qui est le plus sûr. Il y en a beaucoup en Hollande pour arriver à Amsterdam. Il y a quelquefois des mâts dressés, qui servent de balises ou de bouées, qui signifient la même chose. Ce sont quelquefois de grands arbres touffus de feuillages & ramages haut élevés, & posés en échauguette à l'embouchure des rivières, au nombre de deux pour le moins, qu'il faut prendre en juste alignement l'un couvrant l'autre, ensorte que tous deux ne paroissent qu'un à l'oeil, & il faut entrer en cette posture qu'on nomme travers. |
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Baliseur |
T. n.m. Celui qui est chargé de veiller aux terres des riverains, qui sont tenus de laisser 18 pieds sur les bords de la rivière pour faciliter la navigation. | |
Baptême |
T. n.m. en termes de Marine, est une cérémonie profane dont usent tous les matelots envers ceux qui passent la première fois sous le Tropique, ou sous la Ligne, ou le Détroit. Il y en a quelques-uns qu'on baigne dans la mer, d'autres sur le vaisseau, d'autres à qui on fait essuyer quantité de sceaux d'eau que jettent sur eux les matelots, quand ils traversent leurs rangs en allant d'un bout du vaisseau à l'autre. On les fait en même-temps jurer de faire la même chose à ceux qui viendront après eux. |
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Barandage |
T. n.m. Sorte de pêche défendue par les ordonnances et qui consiste à barrer la rivière avec un filet. | |
Baratterie |
T. n.f. Terme de Marine. C'est la tromperie du Patron, ou malversation du Maître, ensemble les larcins, altérations, & déguisemens causés par le Maître, ou par l'équipage. La peine de la baratterie est mentionnée au livre 2e de l'Ordonnance de la Marine. Décharger une barque pendant le cours de la navigation, est un crime de baratterie qui est punissable. Un Capitaine de vaisseau faisant naufrage volontaire, fait un crime de baratterie. L'Assureur court le risque de la baratterie. Originairement il ne signifioit que marché ; & parce qu'on y faisoit souvent des fraudes, il a été appliqué aux tromperies du commerce. | |
Barre |
T. n.f. Barre, en termes de Marine,
est un port où on n'entre que quand la mer est haute, parce que
les bancs ou les rochers en défendent l'entrée. Goa
est un port de barre où on n'entre pas en tout temps.
On appelle une des portes de Dieppe la porte de la
barre, parce que ce lieu-là étoit autrefois l'entrée
du port qui a changé de situation. |
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Bastingue |
T. n.f. ou bastingure. Terme de Marine, est une bande d'étoffe ou de toile qu'on tend le long du plat-bord des vaisseaux pendant le combat, afin de couvrir les soldats & les matelots. On l'appelle autrement pavois, ou pavesade. |
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Bastude |
T. n. f. Terme de Marine. C'est une espèce de filet, duquel on se sert pour pêcher dans les étangs salés, dont il est fait mention dans l'Ordonnance. |
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Batelet |
T. n.m. Diminutif de bateau, petit bateau. Ce mot est en usage sur la Seine, sur-tout du côté de Poissi. | |
Bateler |
T. v. Terme de Marine. On dit, Bateler du maquereau, bateler du harenc. C'est aller prendre avec des chaloupes le harenc & le maquereau des autres bateaux qui l'ont pêché. | |
Batelier |
T. n.m. Celui qui conduit un bateau. Il se dit plus particulièrement de ceux qui mènent des bateaux pour passer les rivières. Les autres s'appellent mariniers. A Lyon ce sont les femmes qui sont batelières. | |
Belandre |
T. n.f. ou belande. C'est un terme de Marine, qui signifie un petit bâtiment de mer qui est fort plat de varangue, qui a son appareil de mâts & de voiles semblable à celui d'un heu, & dont la couverte, ou le tillac s'élève de proue à pouppe d'un demi pied plus que le platbord. Ainsi entre le platbord & le tillac, il y a un espace d'environ un pied & demi qui règne en bas, tant à stribord qu'à basbord. Les Belandes servent au transport des marchandises & les plus grandes, qui sont de 80 tonneaux, se peuvent conduire par trois ou quatre personnes. Elles vont à la bouline, comme le heu, & ont des semelles pour cela. On s'en sert principalement dans la basse Flandre, étant fort propres pour aller sur les canaux, & sur les rivières. Le Maître y loge ordinairement avec toute sa famille, n'ayant point d'autre maison que sa Belande. | |
Beuvante |
T. n.f. On nomme ainsi dans le commerce de mer, un droit qu'un maître de barque ou de navire se réserve lorsqu'il donne son vaisseau à fret. Ce droit se règle suivant la grandeur & le port du vaisseau. | |
Bidon |
T. n.m. Terme de Marine. C'est un vaisseau de bois, dont on se sert sur mer pour mettre la boisson de chaque plat de l'équipage. Il contient sept chopines pour sept personnes. On l'appelle autrement canette. Ceux qui sont d'étain, ou de terre cuitte, s'appellent frisons. |
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Biez |
T. n.m. Canal qui renferme & conduit des eaux dans quelques élévation pour les faire tomber sur la roue d'un moulin. | |
Biller |
T. v. Terme de navigation. C'est attacher à une courbe de chevaux la corde qui sert à tirer les bateaux sur les rivières. Le contraire est débiller, quand on la détache. Au passage des ponts il faut biller et débiller. | |
Bire |
T. Terme de pêche. Engin ou instrument d'osier, nasse, pour prendre des poissons. Il est défendu dans le temps de fraie par le 8ème article de l'ordonnance des Eaux & Forêts. | |
Blot |
T. n.m. C'est un instrument dont on se sert dans la navigation pour estimer le chemin du vaisseau. Le blot est une pièce de bois longue d'un demi pied, large de deux pouces & coupée par les bouts en forme de nacelle. On y met du plomb pour jetter le blot & faire qu'il se tienne plus immobile sur la mer. On le jette derrière la pouppe attaché à une corde & à mesure que le vaisseau avance, on file cette corde & l'on voit combien il en faut filer de toises pendant un certain nombre de minutes ou de secondes. | |
Bodinerie |
T. n.f. Espéce de contrat qui est en usage sur les côtes de Normandie. C'est une sorte de prêt à la grosse aventure qui est assigné sur la quille ou bodine du vaisseau, & où l'on hypothèque non seulement le corps du vaisseau, mais encore les marchandises qui y sont chargées. Voir Bomerie. | |
Boisilier |
T. n.m. Terme de marine. Coupeur de bois. Matelot que l'on envoie à terre pour faire du bois. | |
Bomerie |
T. n.f. Terme de marine. C'est le nom qu'on donne sur le côtes de Normandie à un contrat ou prêt à la grosse aventure qui est assigné sur la quille du vaisseau. La bomerie diffère de l'assurance en ce qu'il n'est rien du en vertu de ce contrat en cas de naufrage mais seulement quand le navire arrive à bon port. Voir bodinerie. | |
Bonneau |
T. n.m. Terme de marine. Morceau de bois ou de liège qui flotte sur l'eau & qui marque l'endroit où l'on a mouillé l'ancre. C'est aussi quelquefois un baril relié de fer. | |
Bornager |
T. v. Terme des bateliers de la Loire. C'est piquer obliquement le bâton ou rivereau dans le sable, du côté que le bateau est emporté par le cours de l'eau, en sorte que le bateau venant à heurter contre le bout du bâton que le batelier tient & qu'il dirige contre le rebord d'une planche, le bateau soit repoussé de l'autre côté. On ne bornage guère que dans les grands bateaux. Dans les petits on pousse à l'épaule. Les bateliers de la Seine au lieu de bornager disent bouter. | |
Bosseman |
T. n.m. ou BOSSEMENT, Terme de Marine. C'est un Officier de l'équipage, qui a soin de l'ancre & des cordages, de lever les ancres, & de bosser les cables. |
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Bouchots |
T. n.m. Terme de marine. Ce sont des espèces de parcs faits de claies pour pêcher sur les côtes de la mer, pour lesquels il y a des règlemens faits dans l'Ordonnance de la marine. | |
Boucle |
T. n.f. en termes de Marine, signifie, Mettre ou tenir sous clef, ou en prison. On a mis ce matelot sous boucle. Les Capitaines doivent arrêter & tenir sous boucle les soldats & compagnons coupables de crime, pour au retour les livrer à la Justice. |
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Boulier |
T. n.m. Terme de marine. C'est un filet dont les pêcheurs se servent sur les côtes de Méditerranée & qu'ils tendent aux embouchures des étangs salés. | |
Bouline |
T. n.f. Terme de marine. C'est une corde amarrée
vers le milieu de chaque côté d'une voile qui la rend disposée
à prendre le vent de côté quand on ne l'a pas en pouppe
ou de quartier. Le vent de bouline est celui qui est éloigné de 5 pointes ou aires de vent de celui de la route. On dit, aller à la bouline, ou tenir le lit du vent quand on est porté d'un vent de biais qui semble contraire à la route. On le dit aussi figurément dans un style familier pour signifier, biaiser, n'aller pas droit dans une affaire |
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Bourgeois |
T. n.m. En termes de Marine, est le propriétaire d'un vaisseau, soit par achat, soit qu'il en ait fait faire la construction. C'est celui qui l'équipe de tous ses apparaux & agreils, & qui le frette ensuite ; c'est-à-dire, le loue à un Marchand pour faire voyage, suivant les conditions d'un traité qu'on appelle charte-partie. |
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Bourguignon |
Les Mariniers appellent ainsi les glaces séparées que l'on rencontre en mer. |
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Boute |
T n.f. Terme de Marine. C'est la moitié
d'un tonneau en manière de baquet. Il sert à mettre le breuvage
qui est destiné chaque jour à l'équipage. On l'appelle
aussi baille. Boutes, sont aussi de grandes fûtailles où l'on met l'eau douce que l'on embarque en faisant voyage. |
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Bouteaux |
T. n.m. Terme de Marine. C'est un petit filet attaché à un bâton fourchu, que les Pêcheurs poussent devant eux sur les sables. On s'en sert sur les côtes de l'Océan, pour prendre une espèce d'écrevisse, appellée crevete, ou salicot. |
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Boyer |
T. n.m. Terme de marine. Chaloupe flamande mâtée en fourche qui a deux semelles pour mieux aller à la bouline sans dériver. | |
Branle |
T. n.f. en termes de Marine, est un lit dont
on se sert sur les vaisseaux, qui est suspendu sous le pont par des
cordes qui tiennent aux quatre côtés. Il est fait de grosse
toile, & bordé d'un bordage qui lui sert d'ourlet. Il sert
à coucher le soldat. On appelle branle matelassé,
une sorte de matelas qui est fait en branle. Quand on veut
faire détendre tous les branles d'entre les ponts, afin de se
préparer au combat, ou pour faire quelque autre chose, on dit
Branle-bas, |
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Bref |
T. n.m. En termes de Marine, se dit en Bretagne
d'un congé qu'on est obligé de prendre pour naviger, qui
est de trois sortes. Le Bref de sauveté, qui se donne
pour être exemt du droit de bris. Les Ducs de Bretagne
donnoient autrefois des Brefs pour la mer, & ceux qui les prenoient
étoient à couvert du droit de lagan, ou de bris. |
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Brégin |
T. n.m. Terme de marine. C'est une espèce de filet en usage sur la Méditerranée dont les mailles sont fort étroites. Il est attaché à un petit bateau & traîné sur les sables. | |
Brévet |
T. n.m. En termes de Marine, est un écrit sous seing privé sur le fait d'une marchandise particulière dite passagère, qui n'occupe pas tout le vaisseau. Les matelots l'appellent connoissement sur l'Océan, & police de chargement sur la Méditerrannée. Voyez bref. |
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Brigantin |
T. n.m Vaisseau de bas bord qui va à voiles & à rames & qui est sans couverte; Il y a jusqu'à 10 ou 12 rames de chaque côté & n'a qu'un rameur à chaque rame. Les corsaires s'en servent ordinairement pour aller en course, parce qu'il est plus léger & que chaque matelot y est soldat. |
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Brisans |
T. n.fpl. Terme de marine. Rochers à fleur d'eau où se brisent les vaisseaux ou sur lequel se viennent briser les flots de la mer. Ils sont représentés sur les cartes marines par de petites croisettes. | |
Brûlot |
T. n.m. Terme de Marine. C'est un vieux vaisseau
qu'on emplit de feux d'artifice, de matières combustibles, &
qu'on attache à de grands vaisseaux ennemis pour les brûler.
On l'appelle en quelques lieux navire sorcier. Un Capitaine de brûlot
est pendu quand il se laisse prendre. Brûlot est aussi une certaine machine dont les anciens se servoient pour lancer des dards à laquelle étoit attachée une matière combustible, qu'on allumoit lorsqu'on les vouloit darder. |
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Cabotage |
T. n.m. Terme de marine. Première partie du pilotage. Le cabotage est la navigation de terre à terre, ou le long des côtes. C'est aussi la connoissance de la boussole, des côtes, des mouillages, des ancrages, des courans & marées, des profondeurs des bancs & autres dangers, & le pointage des cartes plattes. | |
Cabottière |
T. n.f. Bateau plat, long & étroit d'environ 3 pieds de profondeur avec un gouvernail très long fait en forme de rame. Cette sorte de bateau ne sert guère qu'au commerce qui se fait par la rivière d'Eure, qui vient du côté de Chartres, passe à Dreux, & se jette dans la Seine à un quart de lieue au dessus du Pont de l'Arche. | |
Calaison |
T. n.f. On nomme ainsi dans les ports de la province de Guienne, particulièrement à Bourdeaux, la profondeur d'un vaisseau depuis le premier pont jusqu'au fond de cale. Jauger la calaison, c'est-à-dire, en jauger la profondeur. | |
Candy |
T. n.m. Sorte de grand bateau qu'on voit en Normandie sur la Seine & qui a environ 27 toises entre chef et quille. On ne voit pas sur les rivères de France de plus grand bateau que le candy. | |
Caplanier |
T. n.m. ou capalanier. On nomme ainsi sur les vaisseaux Bretons ceux qui vont à la pêche de la morue sèche & les matelots qui aident à cette pêche. Ils ont rang entre les décoleurs & les saleurs & ont le même pot de vin. | |
Captiverie |
T. n.f. On nomme ainsi dans le Commerce des Négres, qui se fait par les François au Sénégal, de grands lieux destinés à renfermer les captifs que l'on traite, & dans lesquels on les tient jusqu'à ce qu'ils soient en assez grand nombre pour être transportés aux vaisseaux, & envoyés aux Îles. | |
Caquer |
T. v. Terme de Marine, qui se dit du hareng auquel on arrache les entrailles ou breuilles, pour le mettre dans la caque. Le caqueur est le matelot qui caque le hareng. | |
Caraque |
T. n.m. C'est le plus grand des vaisseaux qui se soient vus sur la mer. Les Portugais les appellent naos, & ce sont de grands vaisseaux ronds de combat, plus étroits par enhaut que par enbas, qui ont quelquefois sept ou huit planchers, & sur lesquels on peut loger quelquefois deux mille hommes. |
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Caravelle |
T. n.f. Vaisseau rond équipé en forme de galère, ayant pouppe carrée. C'est un vaisseau qui n'a point de hune, mais le bois traversant le mât est seulement attaché près de son sommet. Les voiles sont faites en triangle ce qu'on appelle voiles latines ; & leur bout d'enbas n'est guère plus élevé que les autres fournitures du vaisseau. Ce sont les meilleurs voiliers qui soient sur la mer : ils sont ordinairement du port de six à sept vingts tonneaux. Les Portugais se servent de ces vaisseaux en guerre pour aller & venir en plus grande diligence : car ils les font tourner facilement, lèvent & serrent les voiles, & reçoivent le vent comme il leur plaît. Le premier qui s'en servit pour les Indes & l'Ethiopie fut Vasco de Gama. |
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Cargaison |
T. n.f. Terme de Marine. C'est la charge d'un vaisseau, & le temps propre pour charger les navires. C'est aussi la facture des marchandises chargées dans le vaisseau. La cargaison de ce vaisseau est de telle & telle marchandise. Ce mois-ci est le temps de cargaison des vins, des morues. Cargaison se prend encore pour l'action de charger. Pendant toute cette cargaison il a toujours été sur notre bord. |
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Carréger |
T. v. C'est sur la Méditerranée ce que Louvier ou Louvoyer signifie sur l'océan, c'est-à-dire prendre & courir plusieurs bordées en voguant tantôt à droite tantôt à gauche. On est obligé de carréger quand on a le vent contraire. | |
Cartaux |
T. n.pl. Sur mer, on appelle cartaux les cartes marines. En mer, le volume des cartes marines s'appelle un carton | |
Celeret (ou Coleret) |
T. n.m. Filet dont on se sert sur les côtes de Normandie. | |
Chableau |
T. n.m. Corde longue de moyenne grosseur qui sert à tirer & remonter les bateaux sur la rivière. | |
Chableur |
T. n.m. Officier de la ville commis sur les rivières, qui sert à faire partir les coches & les bateaux, & à les faire passer par les pertuis, sous les ponts & autres passages difficiles. Les voituriers sont obligés de se servir de chableurs pour passer les ponts & pertuis là où ils seront établis. Les chableurs doivent travailler en personne, & ne peuvent faire commerce sur la rivière, ni tenir cabaret ou hôtellerie. | |
Chafaudier |
T. n.m. On nomme ainsi sur les vaisseaux bretons qui vont à la pêche de la morue & qui la font sécher, ceux de l'équipage qui dressent les échafauds sur lesquels on met sécher le poisson. | |
Chaland |
T. n.m. Bateau plat de moyenne grandeur dont on se sert pour amener à Paris les marchandises qui descendent par la rivière. On appelle bateaux marnois ceux qui sont construits vers la source de la Marne. Le forme des marnois est plus courte, mais plus large. Chaland se dit plus particulièrement des bateaux de la Loire qui sont fort légers & qui vont à la voile. | |
Chalons |
T. n.m. Terme de pêche. C'est un grand filet que les pêcheurs traînent dans les rivières avec deux bateaux auxquels il est attaché. | |
Chapeau
de maître |
T. n.m. en termes de commerce de mer, signifie un certain droit ou présent, que les maîtres des vaisseaux marchands se font donner pour chaque tonneau de marchandise qui se charge dans leurs bords. Ainsi un maître de navire dit : il me faut tant pour le fret, & tant pour mon chapeau. | |
Charge à cueillette |
T. n.f. ou à tonneau.
C'est un terme usité sur l'océan. On dit
qu'un vaisseau est chargé à cueillette lorsque
sa charge a été faite de l'amas de diverses marchandises
que le maître a reçues de divers particuliers pour faire
le chargement de son vaisseau. Charge à juintal signifie la même chose en Méditerranée. |
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Charte-partie |
T.n. f. Terme de Marine. C'est l'acte d'affrétement sur l'Océan, ou de nollissement sur la Méditerranée. C'est un écrit contenant la convention pour le louage d'un vaisseau, ou la lettre de facture, & le contrat de cargaison du vaisseau. Elle doit être rédigée par écrit, & passée entre les Marchands & le Maître, ou les propriétaires du bâtiment. Elle doit contenir le nom & le port du vaisseau, celui du maître & de l'Affréteur, le prix du fret, & les autres conditions dont les parties seront convenues, comme il est porté au Livre IIIe de l'Ordonnance de la Marine. Dans cet acte les Capitaines & les Officiers confessent avoir reçu un tel navire bien & dûement calfaté, étanché victuaillé, munitionné & agréé pour un tel voyage. La chartepartie est distinguée d'avec le connoissement, parce que celle-là se fait pour l'entier affrétement du navire, & pour l'aller & pour le retour ; au lieu que le connoissement n'est fait que pour une partie de la charge, & se fait par une promesse particulière pour l'aller ou pour le retour seulement. |
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Chenaler |
T. v. Terme de marine. C'est chercher un passage dans la mer en un lieu où il y a peu d'eau, en suivant ou rangeant les sinuosités d'un chenal, soit par le secours de balises, soit par celui de la sonde. Il y en a qui écrivent chenailler. | |
Cincenelle |
T. n.f. Terme de navigation. C'est une corde de médiocre grosseur qui sert aux batteliers à remonter leurs coches & bateaux & autres usages. Une espèce de petit cable. | |
Cinglage |
T. n.m. Terme de marine qui signifie le chemin qu'on croit qu'un vaisseau fait en 24 heures. Il signifie quelquefois le loyer des gens de mer. | |
Classe |
T. n.f. En termes de Marine, est un ordre qu'on a mis sur tous les ports pour le service des vaisseaux du Roi, par lequel les Cannoniers, les Pilotes, & tous les Matelots, ayant été enrollés, ont été distribués dans trois, quatre, ou cinq divisions, qui ont été appellés classes, pour servir alternativement dans les armemens de mer, suivant un Edit de l'an 1637. |
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Clerc du guet |
T. n.m. En termes de Marine, est celui qui a soin d'assembler le guet sur les ports de mer, & sur les côtes, & qui en fait le rapport à l'Amirauté, suivant le titre 6. du liv. 4. de l'Ordonnance de la Marine. |
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Co-bourgeois |
T. n.m. Terme de commerce de marine. Celui à qui un vaisseau appartient en commun avec un ou plusieurs propriétaires & qui en est bourgeois avec eux. | |
Coleret |
T. n.m. Terme de Marine, est un filet que deux hommes traînent en mer aussi avant qu'ils y peuvent entrer, ou mettre pied : on s'en sert sur les côtes de Normandie |
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Combrière |
T. n.f. Terme de marine. C'est un filet dont on se sert sur les côtes de Provence pour prendre des thons, palamides & autres grands poissons. | |
Comite |
T. n.m. Officier de galère qui commande la chiourme, qui a le soin de faire ramer les forçats. Les comites ne sont point chiches de coups de bâton. | |
Congé |
T. n.m. En termes de Marine, est une Patente qu'un Roi ou une République donnent à leurs sujets, pour leur permettre de naviguer, de courir les mers, faute de la représentation de laquelle on est réputé corsaire. |
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Connoissement |
T. n.m. Terme de Marine. C'est
un acte signé du Capitaine du vaisseau & de l'Ecrivain, qui
contient la déclaration des marchandises d'un vaisseau, de leur
qualité, du nom de ceux qui les ont chargées, & à
qui elles sont adressées, & de l'envoi, ou du lieu où
elles sont destinées, avec soumission de les porter au lieu de
leur destination. |
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Conserve |
T. En termes de Marine, se dit des vaisseaux qui vont en mer de compagnie pour se défendre, s'escorter & se secourir les uns les autres. Il est parti dix vaisseaux qui vont de conserve. |
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Contrat |
En termes de Marine, on appelle un contrat à la grosse (on sousentend aventure) ou à retour de voyage, une espèce de société entre deux particuliers, dont l'un envoie des effets par mer, & l'autre lui fournit une somme d'argent, à condition de la retirer avec un certain profit en cas de bon voyage ; & de la perdre, si les effets périssent. |
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Coq |
T. n.m. cuisinier du vaisseau. | |
Coqueron |
T. n.m. Terme de navigation. Quelques uns nomment ainsi une petite chambre, ou retranchement qui est à l'avant des petits bâtimens, sur tout de ceux qui naviguent dans les eaux internes. On le nomme ainsi parce qu'il sert de cuisine. | |
Correaux |
T. n.mpl. On nomme ainsi à Bourdeaux une espéce de bateaux dont on se sert pour décharger les barques & autres bâtimens de sel qui se mettent en coûtume pour être taillés au large. | |
Corvette |
T. n.m. Petit bâtiment léger dont on se sert ordinairement dans les armées navales pour aller à la découverte & pour porter des nouvelles & des ordres parce qu'elle va très vite. C'est une espéce de barque longue qui n'a qu'un mât & un petit trinquet ou mât d'avant. Elle va à voiles & à rames. | |
Côtier |
T. adj. On appelle en termes de marine, pilotes côtiers ceux qui ont grande connoissance des côtes, rades, ports & rivages, par opposition aux pilotes hauturiers qui gouvernent les vaisseaux en pleine mer & en prenant la hauteur des astres. Il est aussi substantif : ce pilote est un bon côtier. | |
Coudran |
T. n.m. Composition de certaines herbes mêlées de plusieurs ingrédiens, dont se servent les Bateliers de Paris pour empêcher que les cordes ne se pourrissent. On dit plus ordinairement goudran, qui n'est autre chose qu'une poix noire & liquide. L'ouvrier qui trempe les cordes dans le coudran est le coudranneur. | |
Coulage |
T. n.m. Terme de négoce, de commerce. C'est la perte, la diminution qui se fait des liqueurs lorsqu'elles s'écoulent des vaisseaux où elles étoient enfermées. Dans le commerce de ces sortes de marchandises, on compte tant pour le coulage. | |
Courau |
T. n.m. Petit bateau sur la rivière de Garonne. Il sert à charger les grands bateaux. | |
Courbe |
T.n f. en termes de navigation, se dit de deux chevaux accouplés qui servent à remonter les bateaux sur les rivières. Il faut dix ou douze courbes de chevaux pour remonter ce bateau |
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Coursie |
T. n.m. Toute la chiourme se rangea sur la coursie de la galère. Passage qui est entre les bancs des forçats sur une galère, depuis la pouppe où se met le Comité pour les faire ramer. | |
Courvette |
T.n f. Terme de Marine, est une espèce de barque longue qui n'a qu'un mât & un petit trinquiet, & qui va à voiles & à rames. Il y en a d'ordinaire à la suite d'une armée navale pour aller à la découverte, & pour porter des nouvelles. |
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Crone |
T. n.m. C'est sur le bord d'un port de mer, une tour ronde, & basse, avec un chapiteau, comme celui d'un moulin à vent, qui tourne sur un pivot, & a un bec qui, par le moyen d'une roue à tambour, & des cordages, sert à charger & à décharger les marchandises. | |
Cueillette |
T.n f. En termes de Marine, est l'amas de différentes marchandises, qu'un Maître de navire cherche & reçoit de divers particuliers pour faire le chargement de son vaisseau, qui de cette manière est dit chargé à cueillette sur l'Océan ; on dit au quintal sur la Méditerranée. |
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Darse |
T. n.f. La partie d'un port de mer la plus avancée dans la ville, bordée d'un quai, & fermée d'une chaîne, qui sert à retirer les bâtimens de mer, & à tenir à flot les bâtimens désarmés. La darse de Toulon, de Gennes. Quelques-uns écrivent darce, & darcine, pour darse & darsine, On l'appelle aussi darsine sur la Méditerranée. Mais sur l'Océan, ces lieux retirés du grand port où les navires sont plus en assurance, s'appellent paradis, chambre, bassin | |
Débacle |
T. n.f. Action
par laquelle on débarrasse les ports, & on en retire les vaisseaux
vuides, pour approcher du rivage ceux qui sont chargés. Il y a
un jour précis ou ordonné pour faire la débacle. Débacle, se dit aussi par extension, de la rupture des glaces qui se fait tout-à-coup, lorsque les rivières ont été prises long-temps. La débacle fait souvent un grand désordre. La débacle d'une telle année a emporté plusieurs ponts & moulins. |
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Débacleur |
T. n.m. Officier de ville qui commande sur le port quand il faut débacler, pour faire sortir les vaisseaux vuides qui sont sur le rivage, & en faire approcher les autres qui en sont plus éloignés. | |
Débardage |
T. n.m. Terme de marchand de bois. Action par laquelle on décharge un bateau de bois pour l'empiler ou pour le transporter ce qui se faisoit autrefois avec un bard & ce qu'on fait maintenant sur des crochets. Les marchands de bois, de fagots & de cotrets, doivent payer le débardage & livrer le bois à terre. | |
Débardeur |
T. n.m. Celui qui décharge les bateaux de bois. Ce sont les marchands qui payent les débardeurs. | |
Débiller |
T. n.m. Détacher les chevaux qui tirent les bateaux sur les rivières. Il y a plusieurs ponts à passer en cette navigation, il faut débiller à tout moment. | |
Décharge |
T. n.m. & labourage des vins. C'est la fonction des maîtres-tonneliers-déchargeurs de vins, à qui seuls il appartient de décharger & labourer les vins qui arrivent à Paris par la rivière, c'est-à-dire de les sortir des bateaux & les mettre à port. | |
Déchargeur |
T. n.m. Officier de ville commis sur les ports pour décharger les bateaux. Les Déchargeurs de vin sont des Tonneliers, qui, après que les Bourgeois ont acheté des vins dans les bateaux, les déchargent & mettent à terre par le moyen de grosses pièces de bois qu'ils appellent chemins ; car il leur est défendu de passer sur les planches mises par les Officiers Plancheyeurs. Il y a aussi des Déchargeurs d'artillerie entre les Officiers qui sont à la suite de l'artillerie. | |
Déchirage |
T. n.m. On appelle à Paris bois de déchirage, le bois qui provient des vieux bateaux que l'on dépéce. | |
Décolleur |
T. n.m. Nom en usage sur les vaisseaux qui vont à la pêche des morues pour signifier celui des matelots dont l'emploi est de couper la tête des morues aussitôt qu'elles ont été pêchées. | |
Délestage |
T.n m. Terme de Marine. La décharge qui se fait du lest du vaisseau. Saburrae ejectio. Il y a des lieux marqués par les Officiers de la Marine hors des ports & des rades pour le délestage des vaisseaux. On trouve aussi dans les Ordonnances le mot de délestage pris pour celui de lest, c'est-à-dire, pour les choses qui servent à lester un vaisseau, qui en font le lest. |
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Dideau |
T. n.m. Terme de pêche. C'est un grand filet qui sert à barrer les rivières pour arrêter tout ce qui passe. Au pont de St Cloud il y a un grand dideau suspendu par des potences & des poulies qu'on tend & qu'on lâche dans certaines occasions. | |
Dranet |
T. n.m. Sorte de filet que deux hommes traînent dans la mer. On s'en sert sur les côtes de Normandie. | |
Drege |
T. n.f. Terme de Marine. C'est un filet en usage sur les côtes de l'Océan, avec lequel se fait la pêche la plus considérable & des poissons les plus délicats, comme turbots, soles, barbues, &c. La pêche qu'on fait pendant tout le Carême du plus beau poisson sur les côtes de l'Océan, se nomme la pêche de la Drége. Les filets dont on se sert pour cette pêche s'appellent trameaux, & ils sont faits à peu près comme des alliers à perdrix. Au haut de ces trameaux on attache du liége pour les tenir élevés, & au bas on met des plaques de plomb pour les faire enfoncer dans le sable. Cette pêche est semblable à celle qui se fait dans les rivières avec un filet qu'un homme tire d'un côté, & qu'un autre homme tire de l'autre. De même le flux & reflux de la mer pousse avec rapidité le bateau, qui étant poussé fait avancer les trameaux qui y sont attachés avec un cordage par un bout. Le borset de Drége auquel ces trameaux sont attachés aussi par l'autre bout, étant aussi poussé par le courant des eaux, traîne & fait avancer de son côté ces mêmes trameaux ; ensorte que le borset de Drége & le bateau sont comme deux hommes éloignés l'un de l'autre qui tirent des deux côtés les trameaux, lesquels étant ainsi tirés & enfoncés d'un pouce dans le sable, recueillent, en le grattant, tout le poisson qui y est enfoncé. Les Ordonnances ne permettent la pêche de la Drége que pour le temps du Carême, parce qu'elle emporte tout, & qu'elle nuit beaucoup au fond de la mer, où les poissons trouvent leur nourriture. | |
Droguerie |
T.n f. Terme de mer, qui se dit de la pêche & préparation du hareng. Drogueries se dit aussi de plusieurs sortes de marchandises qui doivent l'impôt. De Rufi, dans son Histoire de Marseille, le dit de ce que nous appellons drogues. En 1543. François I fit un Edit, portant qu'on ne pourroit pas décharger les épiceries & drogueries, qui seroient necessaires en ce Royaume, qu'en deux ports & havres de son Etat ; savoir, pour celles par la mer Océane à Rouen, & pour celle de la Méditerranée à Marseille. |
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Ecluse |
T. n.f. Construction de pierre, ou de charpente, qui sert à retenir ou à élever des eaux. Une écluse de moulin est une petite digue qui sert à amasser l'eau d'une fontaine pour la faire tomber sur la roue d'un moulin. Les écluses de Flandres servent à retenir les eaux pour empêcher qu'elles n'inondent les terres qui sont plus basses, si ce n'est quand il est besoin de les noyer. Les écluses de Briare sont de grosses constructions de pierre, ou murailles parallèles distantes de 20 à 24 pieds, fermées par de puissantes portes par les deux extrémités, au milieu desquelles se forme une chambre beaucoup plus longue que large, où quand un bateau est enfermé, on lâche de l'eau qui l'élève de deux ou trois toises, le fait passer d'un canal plus bas en un autre d'un fond plus élevé ; & ainsi un bateau de la Loire passe dans la Seine, quoique le terrain d'entredeux soit élevé de plus de 50 toises au-dessus de ces deux rivières. Le canal de Briare a 42 écluses, tant en montant qu'en descendant. Celui de Languedoc pour la communication des mers en a cent & plus. | |
Ecope |
T. n.m. Terme de batelier. Espèce de pelle creuse qui sert à vuider l'eau des bateaux sur les rivières. | |
Ecrivain |
T.n f. En termes de Marine, l'Ecrivain est un Officier, ou Commis dans chaque vaisseau, qui tient registre de toutes les marchandises dont il est chargé, de ce qui y entre, de ce qui en sort, & de ce qui s'y consume. Il y sert aussi de Greffier & de Notaire, pour y rédiger par écrit tout ce qui s'y passe de notable. Il peut même recevoir des testamens, comme il est porté dans l'Ordonnance de la Marine. |
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Efflotter |
T. v. Terme de Marine, qui signifie séparer d'une flotte. Les navires s'efflottent quelquefois par un coup de vent, par des nuits très-obscures, ou par d'autres accidents. Un tel navire s'efflotta, & ne nous rejoignit qu'au bout de deux jours. Un coup de vent nous efflotta de notre chère compagne la Tranquille. | |
Empennele |
T. n.f. Terme de Marine. Petite ancre que l'on mouille au devant d'une grosse. Il y a un petit cable qui la tient, & ce cable est frappé à la grosse ancre, afin que le vaisseau soit plus en état de résister au vent. On écrit aussi empennelle. Elle empêche la grosse de casser. | |
Engrainer |
T. v. un bateau, se dit de certaines marchandises de gros volume, dont le propriétaire n'est pas pressé, qu'on met dans un bateau qui n'est pas en état de partir sitôt ; pour raison de quoi on obtient meilleur marché de la voiture, que n'obtiendront ceux qui y mettront huit ou dix jours plus tard. |
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Entrée |
T. n.f. en terme de Marine, est l'embouchure d'une rivière, l'endroit auquel une rivière sort de son lit pour entrer dans une autre rivière, ou dans un lac, ou dans la mer. Le Havre d'entrée est en termes de Marine, celui dans lequel on peut entrer en tout temps, parce qu'il y a toujours de l'eau suffisamment pour porter les navires. |
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Equipage |
T.n m. en terme de Marine, est un mot collectif, qui comprend les soldats, matelots & mousses, ou garçons qui servent dans le vaisseau. Il n'a plus que pour quinze jours de vivres pour son équipage. L'équipage n'est pas la provision des choses qui servent à équiper le vaisseau. Il ne faut pas confondre l'équipage avec l'équipementLes mâts du vaisseau, ses voiles, ses cordages, & tout ce qui a rapport à ces trois choses, sont compris sous le nom d'agrès. Agréer un vaisseau, c'est le fournir, l'équiper de tout cela. Mais l'équipage du vaisseau sont les gens du vaisseau, tous ceux qui ont quelque emploi. La moitié, le quart de l'équipage, c'est la moitié, le quart des hommes qui sont nécessaires pour le service d'un vaisseau. Les Officiers ne sont point compris dans l'équipage, ce mot ne les désigne pas. |
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Equipage |
T.n m. Il se dit en termes de Marine de la provision & de l'assortiment qui est nécessaire à la subsistance & à la sûreté d'un vaisseau qu'on met en mer. |
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Equipe |
T. n.f. Nombre de bateaux appartenant à un même voiturier. Une équipe de 12 bateaux. On dit aussi train. | |
Escayolle |
T. n.f. Droit qui vient du Levant par la voie de Marseille. Elle est sujette au droit de vingts pour cent. | |
Escaude |
T. n.f. petite barque dont on se sert sur les marais & sur les petites rivières. | |
Espalier |
T.n m. En termes de Marine, est le rameur qui tient le bout de la rame, qui donne le mouvement aux autres. L'Espalier est ordinairement un homme fort & robuste, parce qu'il a plus de peine que les autres, étant obligé à chaque mouvement de la rame de se lever de dessus son banc, & de se rasseoir. |
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Estime |
T.n f. Estime, se dit particulièrement, en termes de Marine, du jugement que fait un Pilote du chemin qu'il croit avoir fait, & du lieu où il croit être, ou du calcul que fait tous les jours le Pilote, du chemin qu'a fait le navire, afin de pointer sa carte, & de juger à peu-près du lieu où il est : ce qui se fait tant par la considération du vent & du sillage, que du nombre des voiles, & de la route qui a été tenue. La plus grande science du Pilote est de savoir faire une bonne estime. Le lendemain l'estime nous précéda un peu ; le jour suivant au contraire nous la précédâmes. Frézier. Nous trouvâmes un jour avoir fait 25 lieues, lorsque l'estime n'en donnoit que 16 ; ces erreurs venoient des courants. Id. L'estime est beaucoup facilitée par les Tables loxodromiques. |
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Etape |
T. n.m. Étape, en termes de Marine, signifie, Attache, carcan, pilori, & on le voit en cette signification dans l'Article XXVI. des Jugemens d'Oleron. | |
Etendard |
T.nm. c'est le pavillon d'une galère. L'étendard Réal, c'est le pavillon de la Réale, ou de la principale galère. On disoit autrefois stendard. |
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Evitée |
T. C'est la largeur que doit avoir une rivière, ou un canal, pour le libre passage des vaisseaux. Cette rivière en son embouchure n'est navigable que pour des bateaux, parce qu'elle n'a pas assez d'évitée pour les grands bâtimens. |
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Evolage |
T. n.m. Dans quelques provinces ce mot se dit pour un étang plein d'eau & empoissonné | |
Fare |
T. n.f. Terme de pêche. C'est une fête de Pêcheurs qui se faisoit vers le mois de Mai, où les Pêcheurs s'assembloient, & quelquefois les Officiers des Eaux & Forêts, pour faire une pêche solennelle & de réjouissance. Il est défendu par la dernière Ordonnance de 1679 d'aller à la fare, à eause que cela dépeuploit les rivières. Au reste ce terme de fare est l'occasion du mot de fanfare, parce que l'on faisoit ces fares, ou fêtes de pêches, avec grand bruit de trompettes, de tambours, de haut-bois, de flutes, & autres instrumens, & le peuple disoit fanfare ; pour dire, ils font fare. | |
Feu |
Feu, ou Fanal, en termes de Marine, est une lanterne qu'on allume de nuit pour faire signal, & régler de concert la route, la voiture & la manoeuvre, quand on va de flotte & de conserve. Sa situation & le nombre des feux de chaque vaisseau se régle sur le rang des Commandans. Le vaisseau Amiral fait fanal de quatre feux, le Contre-Amiral & le Chef d'Escadre en portent chacun trois en pouppe. Les autres vaisseaux de guerre n'en doivent porter qu'un seul. On dit Faire fanal de trois feux, faire fanal de quatre. |
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Filadière |
T. n.f. Petite barque à fond plat qui ne navigue que sur les rivières. | |
Flette |
T. n.f. Se dit d'un bateau qui sert de voiture publique sur l'eau pour aller d'un lieu à une autre. Il y a des flettes des sièges pour la commodité. Les flettes sont couvertes comme les cabanes. | |
Flibustier |
T.n m. Terme de Marine. C'est un nom qu'on donne aux Corsaires, ou Aventuriers qui courent les mers des Antilles, & de l'Amérique. Ce qui vient dé l'Anglois Flibet ; parce que les premiers Aventuriers François de l'Île de Saint Domingue faisoient leurs courses sur des flibots, qu'ils avoient pris aux Anglois. On dit aussi flibuster en prononçant l's, pour dire aller en course, pirater, être avec les Flibustiers. Ils disent encore aller en flibust, pour signifier la même chose. Il y en a qui écrivent & prononcent flibust. Furetière a mis dans son Dictionnaire flibot, & fribust ; il falloit au moins renvoyer de l'un à l'autre. |
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Flottable |
T. adj. On appelle rivière flottable, une rivière ou gros ruisseau capable de conduire du bois à flot. On dit aussi port flottable, pour signifier un port, ou l'endroit d'un ruisseau ou petite rivière, où l'on assemble le bois pour le jetter à flot, le conduire, & le voiturer, comme on conduit le bois flotté. Il s'entend encore des rivières qui sont assez fortes pour porter les trains de bois flotté. | |
Flottage |
T. n.m. Terme des Eaux & Forêts.
Conduite de bois sur l'eau, lorsqu'on le fait flotter. Il est permis
aux marchands de bois de se servir de eaux des étangs pour le
flottage du bois. Les Proprietaires des heritages situés
sur le bord des ruisseaux sont obliges de laisser un chemin de quatre
pieds pour faciliter le flottage du bois à ceux qui
le conduisent. Voyez l'Ordonnance pour les Eaux & Forêts. |
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Flouin |
T. n.m. Sorte de batiment ou vaisseau. M. Du Bellay dans ses Mémoires, a dit : Le nombre des navires ordonnés pour l'Armée montoit à 150 gros vaisseaux ronds, sans compter soixante flouins & vingt-cinq galères. | |
Fougon |
T. n.m. Terme de marine. Le foyer ou la cuisine du vaisseau placé aux deux côtés de l'avant vers le mât de misaine. | |
Foyer |
T.n m. se dit des feux allumés au haut d'une tour éminente, pour donner la nuit par leur lumière l'adresse aux vaisseaux ; comme la Tour de Corduan sur la rivière de Bourdeaux, les Lanternes de la Rochelle, de Boulogne, de l'Écluse, le Phâre d'Alexandrie, &c. On le dit aussi des feux que ceux qui font le guet sur la côte doivent avoir pour faire des signaux. On appelle aussi foyer dans les vaisseaux, l'endroit où on fait le feu. |
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Frégate |
T. n.f. Petit vaisseau à rames moindre
que le brigantin. On a dit autrefois fragate. On s'en sert sur la Méditerranée.
Sur l'Océan c'est un vaisseau de guerre un peu plus bas &
plus long que les autres, qui est léger à la voile, &
peu chargé de bois, qui n'a d'ordinaire que deux ponts. Une frégate
n'a pas plus de soixante pièces de canon, un bâtiment qui
en a plus s'appelle vaisseau, & même on donne ordinairement
ce nom à ceux qui en ont plus de soixante, & il n'y a que
ceux qui en ont moins qu'on nomme frégates. La frégate
légère, est un petit vaisseau de guerre, bon voilier,
qui n'a qu'un pont, & est monté depuis 16 pièces de
canon, jusqu'à 25. Il y a des frégates qui vont
à voiles & à rames. Les places maritimes ont des frégates
qu'on envoie au-devant des vaisseaux qui veulent y aborder pour les
reconnoître. |
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Fret |
T. n.m. Terme de Marine. Louage d'un navire pour voiturer des marchandises, ou des gens de guerre, somme promise pour le loyer d'un vaisseau. Ce que l'on appelle fret sur l'Océan, s'appelle nolis sur la Méditerranée. Le fret d'un vaisseau se fait d'ordinaire par mois. Ce Marchand avoit deux vaisseaux à fret ; c'est-à-dire, à louage. Le payement du fret est préférable à toutes dettes sur le prix de la cargaison. |
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Fréteur |
T. n.m. Propriétaire du vaisseau qu'il donne à louage à un marchand. | |
Gabarier |
T. n.m. Porte-faix qui sert à charger & à décharger les navires ou celui qui conduit les gabares. | |
Gabier |
T. n.m. Terme de Marine. C'est un matelot qui est sur la hune, qui fait le guet, & la decouverte pendant son quart. Quelques-uns donnent le nom de gabier à un matelot qui a soin de visiter tous les matins les manoeuvres du vaisseau, pour voir si rien ne se coupe, ou ne se gâte. | |
Gaffes |
T. En termes de marine, sont les instrumens pour pêcher. | |
Galère |
T.n f. Vaisseau à rames de 25 à 30 bancs de chaque côté : & de quatre, cinq ou six rameurs à chaque banc. Elle porte un canon d'une grosseur considérable, qu'on nomme coursier ; deux bâtardes, & deux plus petites pièces, avec deux mâts & deux voiles Latines. Les galères ont ordinairement 20, 22 toises de longueur, trois de large, & une de profondeur. Elles vont ordinairement terre à terre. Quelquefois elles font canal ; c'est-à-dire, traversent la mer. Une Escadre de galères. Le Roi entretient 40 galères, dont l'arsenal est à Marseille. Toutes les galères, tant les anciennes que celles d'aujourd'hui, sont d'une construction plus subtile que les vaisseaux. Aujourd'hui les galères sont toutes semblables, la seule différence qu'il y a entre elles consiste dans la grandeur, & non pas dans la figure, ou dans le gabarit : la Réale & la Patrone étant plus grandes que les autres, elles sont aussi plus ornées. On disoit autrefois galée au lieu de galère. |
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Galion |
T. n.m.C'est un grand vaisseau de haut bord qui a trois ou quatre ponts, & qui ne va qu'à voiles. Nicod dit, que le mot de galion convient sur-tout aux grands vaisseaux dont les Princes se servent pour mettre à la tête de leurs armées navales. Mais on ne se sert plus guère de ce mot qu'en parlant de la flotte des Indes qui va dans le Golfe de Méxique pour escorter les vaisseaux marchands, & pour en rapporter les précieuses marchandises qui viennent de ce pays-là. | |
Galiotte |
T. n.f. Long bateau couvert dont on se sert pour voyager sur les rivières | |
Gardien |
T.n m. Gardiens du port, en termes de Marine, sont des matelots divisés en plusieurs brigades, qui sont commandés par le Capitaine d'un port pour la conservation des vaisseaux qui y sont. Il y a aussi des soldats Gardiens entretenus dans les ports. Gardien de la fosse au lion, est celui que l'on commet pour fournir ce qu'on lui demandera pour le service du vaisseau. |
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Garrabot |
T. n.m. Ce terme en Languedoc signifie un bateau | |
Gigante |
T. n.f. Grande figure qui se met à l'arrière des galères. | |
Gobeur |
T. n.m. On nomme ainsi sur la rivière de Loire les forts & compagnons de rivière qui servent à la charge, décharge ou conduite de bateaux | |
Gord |
T. n.m. Construction faite de pieux fichés dans une rivière pour y étendre des filets, & y prendre du poisson. On défend les gords qui nuisent à la navigation. |
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Gourmette |
T. n.m. Terme de Marine, Valet de navire qui
sert à toute sorte de travail tant dedans que dehors, spécialement
à nettoyer le vaisseau, à tirer la pompe, à haler
sur les cordes, sans aller au gouvernail, ni en haut. |
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Grayer |
T. n.m. Dans quelques coutumes on appelle grayers ceux qui ont charge de prendre garde aux eaux, aux étangs. | |
Gribanne |
T. n.f. bâtiment de mer depuis trente jusqu'à soixante tonneaux, qui a un grand mât avec son hunier, une misaine & un beaupré. | |
Gribarnes |
T. n.m. Grands bateaux dont on se sert sur la rivière de Somme de St Valléry jusqu'à Amiens | |
Grosse aventure |
T. n.f. Terme de Marine & de Commerce, La grosse aventure se nomme autrement Bodémerie. On l'appelle aussi contrat à la grosse, ou à retour de voyage. C'est une convention entre deux particuliers, dont l'un envoie des effets par mer & reçoit une somme d'argent de l'autre, à condition de la lui rendre avec un certain profit en cas de bon voyage, & de ne rien payer si les effets périssent. Les contrats à la grosse qui se font dans le commerce de mer, ne sont assignés que sur le corps & la quille du vaisseau, & sur sa cargaison. Ces obligations à la grosse aventure, qu'on appelle autrement à retour de voyage, sont des contrats par lesquels un Maître de navire emprunte de l'argent à un gros intérêt, pour mettre son vaisseau en mer, & faire un voyage ; si le vaisseau revient du voyage, les deniers prêtés sont rendus & payés au créancier, principal & intérêts stipulés : mais si le vaisseau périt, l'obligation est éteinte, & le débiteur ne paye ni principal, ni intérêts ; ainsi tous contrats à la grosse demeurent nuls par la perte des effets sur lesquels on a fait le prêt, pourvu qu'elle arrive par cas fortuit dans le temps, & les lieux de risque, suivant l'Ordonnance de la Marine. |
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Guideau |
T. n.m. Filet qui s'attache à deux pieux plantés aux embouchures des rivières sur les côtes de l'Océan. | |
Guidon |
T. n.m. On nomme absolument le Guidon, le Traité qui fait la seconde partie des us & coutumes de la mer, qui donne les règles de tout le commerce naval. Il a été fait en faveur des Marchands de Rouen, mais il est sans date & sans nom d'Auteur. |
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Guindage |
T. n.m. C'est le travail & le mouvement qui
se fait pour la charge & décharge des marchandises d'un vaisseau,
& ce même terme est aussi pris pour les cordages qui servent
à charger & décharger les marchandises. L'issas sert
au guindage des vergues. Il signifie encore le salaire qu'on donne à ceux qui travaillent à décharger les marchandises d'un vaisseau. Action de guindage, est un différent, un procès au sujet de la décharge des marchandises d'un vaisseau. Les matelots se peuvent faire payer du guindage ou reguindage des marchandises. |
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Halage |
T. n.m. C'est le travail qui se fait pour tirer un vaisseau, un bateau, ou autre chose. |
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Harengaison |
T.n f. La saison où on pêche les harengs, le temps de leur passage, ou de l'éclair des harengs, qui est en France depuis la fin de Septembre jusqu'en Décembre. On le dit aussi de la péche même du poisson. Le temps où l'on n'en pêche point est appellé par les Mariniers morte-saison. Il y en a qui écrivent harangaison |
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Harpin |
T. n.m. Croc dont se servent les bateliers pour accrocher leurs bateaux à d'autres, ou aux piles des ponts, quand ils remontent, ou pour les pousser dans les lieux où les eaux sont basses. Dans le Lyonnois ils les nomment harpis. |
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Harponneur |
T. n.m. C'est le plus robuste & le plus adroit des Pêcheurs qui vont à la pêche des baleines. . Il se tient au bout de la pinasse, & commande le gouverneur aussi bien que les rameurs. C'est lui qui lance rudement le harpon sur la tête de la baleine, en sorte qu'il perce le cuir, le lard, & entre bien avant dans la chair, ce qui fait que la baleine cale à fond ; & quand elle revient en haut pour respirer, il prend l'occasion de la blesser de rechef, quoiqu'elle peut mourir à la longue du premier coup, parce que jamais le sang ne s'étanche, ni les plaies ne se consolident dans l'eau. Après cela les autres Pêcheurs l'approchent par les côtés, & lui poussent sous les bras, ou nageoires, une longue lance ferrée dans la poitrine à travers les intestins, & alors la baleine est aux abois, & fait rejaillir le sang par la fistule de l'évent : après quoi le cadavre flotte sur son lard, & les Pêcheurs touent la baleine, & la poussent à terre comme un vaisseau, ils la dépécent & la bonifient proprement, c'est-à-dire, ils en font fondre le lard sur la gréve. Il y a aussi des harponneurs pour d'autres poissons de mer. Si-tôt que le harponneur apperçoit le ventre de l'éturgeon, qui se tourne tantôt d'un côté, & tantôt de l'autre, il le darde au défaut des écailles |
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Haute-somme |
T. n.m. Terme de commerce de mer. Il se dit de la dépense extraordinaire qui ne concerne ni le corps du navire, ni les victuailles, ni les gages & paye des Officiers, Soldats & Matelots, mais qui se fait par tous les Intéressés à la cargaison d'un vaisseau pour le bien commun. |
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Hauturier |
T. n.m. Terme de Marine. C'est un nom qu'on donne
aux Pilotes qui font les observations des hauteurs du Soleil & du
Pole, qui savent manier l'Astrolabe & l'Arbalète, ou le Bâton
de Jacob. Il est distingué des Pilotes Routiers, qui savent seulement
les routes & les côtes. Hauturier, ère. adj. Aussi terme de Marine. Navigation hauturière, est la navigation qui se fait en haute mer. Navigation de long cours, ou hauturière |
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Hébrieux |
Terme de Marine dont on se sert quelquefois pour signifier l'Officier ou Commis qui a soin de délivrer les congés ou brefs que les Maîtres des navires sont tenus de prendre avant de sortir des ports du Royaume. Ce terme n'est guère en usage qu'en Bretagne ; où ces brefs sont vulgairement nommés des Brieux. On dit en Bretagne Parler aux Hébrieux, pour dire Observer les brefs que l'on nomme Brieux. C'est demander aux Commissaires de l'Amirauté la permission de mettre en mer. |
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Heu |
T.n.m. Terme de mer, est un vaisseau du port de 300 Tonneaux, dont se servent ordinairement les Hollandois, Flamands & Anglois, qui tire peu d'eau, parce qu'il est plat de varangue. Il n'a qu'un mât avec une longue pièce de bois en saillie qu'on nomme la corne, qui porte une voile Latine. Il a un bourset, & porte des bonnettes en étui. Ses haubans viennent joindre à l'arrière à la chambre du maître. Il a beaupré & civadière, & à chaque bord ou côté de grands bois en forme d'ailes ou nageoires de poissons nommés plattes, attachés avec des chevilles de fer. |
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Hourque |
T. n. m. Terme de Marine C'est un vaisseau léger & plat de varengue, dont se servent les Hollandois, qui est rond de bordage comme les flutes, ou fûtes, & mâté comme un heu, ayant quelquefois un beaupré. Il est du port depuis 50 jusqu'à 200 ou 300 tonneaux. Il est facile à conduire, & propre à louvoyer. On tient qu'il fut inventé par Érasme pour aller sur les canaux de Hollande ; car il va à vent contraire, en faisant plusieurs petites bordées sur des canaux étroits qui n'ont que quatre ou cinq longueurs du bâtiment. L'an 1555 il y eut un furieux combat sur mer entre quelques navires de Dieppe, & vingt-quatre hourques Flamandes. L'Histoire de cette bataille navale a été imprimée à Rouen en 1557. & réimprimée à Dieppe en 1646. avec une lettre de Henri II. où ce Prince témoigne aux Dieppois la satisfaction qu'il avoit des bons services qu'ils lui avoient rendus en cette occasion. L'on emploie dans toute cette relation le mot de hourque & non pas celui de houcre. |
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Interlopre |
T.n m. Bâtiment, vaisseau qui entre en cachette dans les ports, pour ne point payer les droits des marchandises. |
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Journal |
T.n m. En termes de Marine, est un registre que les Pilotes tiennent de tout ce qui est arrivé au vaisseau, par chaque jour & d'heure en heure, pour servir à faire leur estime & leur pointage, comme les rumbs, les vents, le sillage, les hauteurs, les tourmentes, les rencontres, &c. |
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Lamanage |
T. n.m. Terme de Marine. C'est le travail des Mariniers qui conduisent un navire à l'entrée ou à la sortie d'un port, ou d'une rivière, particulièrement aux lieux où l'entrée est difficile. On l'appelle aussi menu pilotage & touage. On intente des actions en Justice pour le lamanage. | |
Lamaneur |
T. n.m. Terme de Marine. Pilote, ou Marinier qui fait le lamanage ; c'est un homme qui réside dans un port, qui en connoît les entrées & les issues, & qui conduit les vaisseaux étrangers dans les rades, ou dans les ports, lorsque les parages sont dangereux, & sont inconnus à ceux qui abordent.Ils doivent avoir 25 ans pour être reçus, après un rude éxamen en la Justice de l'Amirauté, où on leur taxe leur salaire : & si le vaisseau qu'ils conduisent échoue par leur ignorance, ils sont condamnés au fouet ; si c'est par malice, ils sont pendus à un mât. Les Lamaneurs sont aussi des Pilotes de rivières vers leurs embouchures, qu'on loue pour éviter les bancs & autres dangers, parce que l'Océan & les eaux d'amont les font changer de place presque tous les ans, & sur-tout vers Rouen, où il y a des Lamaneurs jurés de deux lieues en deux lieues. | |
Largue |
T. n.m. Il n'a guère d'usage qu'en ces phrases ; Prendre le largue, tenir le largue, pour dire, Prendre la haute mer, tenir la haute mer, aller en haute mer. On dit aussi adverbialement qu'ils se sont mis à la largue, qu'ils se sont mis en haute mer, de peur d'être jettés sur les côtes. Tous les autres vaisseaux qui étoient dans le port s'étant mis à la largue, saluerent ces nouveaux venus de toute leur artillerie. |
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Last |
T. n.m. Terme de Marine. C'est en général
la mesure, le poids, ou la charge d'un navire. C'est un mot Allemand qui
est en grand usage dans toute la mer du Nord. En particulier, c'est une
certaine quantité de telle, ou telle pesanteur, différente
selon les lieux & les denrées ; comme à Dantzic
le last ou charge de lin est de 2040 livres. Le last
de houblon est de 3830. Un last de farine ou de miel comprend
douze tonneaux : un last de sel en contient 18. Ordinairement
le last se prend pour deux tonneaux de France ; & c'est ainsi
que se mesurent les vaisseaux Hollandois. Le last des harengs
est de dix milliers, chaque millier de dix centaines, & chaque cent
de 120. Il y en a qui écrivent ce mot avec un e muet à la fin, laste, & qui lui conservent son genre masculin. |
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Lège |
T. adj. Terme de Marine, qui se dit des vaisseaux vuides & sans charge. Un vaisseau qui retourne lège, c'est-à-dire, qui revient sans charge de marchandises. Vaisseau lège, signifie aussi vaisseau qui n'a pas assez de lest, ou qui est trop léger pour quelque autre raison, comme par défaut de construction, &c. Retour lège, c'est-à-dire, qui revient sans charge ; ainsi lège veut dire léger ou vuide. | |
Leth |
T. n.m. Terme de Marine & de Gabelle, qui se dit d'une certaine quantité de harengs. Le sel nécessaire pour la salaison des harengs, est réglé par l'Ordonnance des Gabelles, à sept minots & demi pour chacun leth de harengs blancs, & trois minots pour chacun leth de harengs-sors. | |
Libouret |
T. n.m. Terme de Marine, est une espèce de ligne à pêcher les maquereaux, qui a deux ou trois petites cordes où est attaché le hameçon & l'appat. | |
Londre |
T. n.m. Vaisseau de bas bord en façon de galère ; mais d'une construction plus matérielle, & plus pesante à la rame. Il n'a ni rambade, ni couradoux ; mais au lieu de château de proue & de rambade, on y met un parapet pliant. Il y a des londres de différente capacité. | |
Loxodromie |
T. n.f. Art de naviger obliquement. C'est une invention,
une pratique, un calcul dont on se sert sur mer pour conduire un vaisseau,
& faire une plus sure estime, & un pointage plus certain. Le premier
qui les inventa, fut Pierre Nonius en l'an 1530. Il les appella Rumbs,
en sa langue, & il en fit la supputation par les triangles sphériques,
à quoi s'appliqua aussi Gérard Mercator & Stevin, &
en Bretagne Édouard Wricht, puis Robert Hues.
Elles ont été portées à la dernière
perfection par Willebrordus Snellius, appellé Thiophènes
Batavus, en son Histiodromie imprimée en 1624. où il a traité
cet art d'une manière géométrique, & en a composé
plusieurs Tables. Ce mot signifie un cours oblique, car on décrit
une ligne courbe, ou spirale. Le chemin que fait le vaisseau, en suivant les rumbs de vent, est toujours une loxodromie, excepté lorsqu'il court nord & sud ; car alors il décrit un arc de méridien, & par conséquent de grand cercle de la sphère ; ou lorsqu'il court est & ouest, car pour lors il décrit un arc de parallèle, & par conséquent d'un petit cercle de la sphère, à moins qu'il ne soit sous la ligne. Hors de-là le cours du vaisseau ira toujours obliquement & en spirale ; ensorte que suivant le rumbs nord nord-ouest, par éxemple, on tourneroit toujours à l'entour du pole septentrional, sans y arriver jamais. Il semble d'abord qu'on feroit mieux de naviger par le grand cercle, en faisant toujours décrire au vaisseau des arcs de grand cercle de la sphère, que de suivre la loxodromie ; mais la navigation par le grand cercle, demande une si parfaite connoissance de la Trigonométrie sphérique, & des calculs si longs & si embarrassés, qu'elle est absolument impraticable en mer ; & quand les Pilotes pourroient & voudroient s'assujettir à cette méthode, je crois qu'elle ne les avanceroit pas plus que la loxodromie, au moins dans les routes ordinaires. |
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Macaret |
T. n.m. Nom que l'on donne en Gascogne, à un flot, ou gros tourbillon d'eau, qui de temps en temps remonte de la mer dans la Garonne. Le Macaret roule sur la Garonne avec tant d'impétuosité, qu'il renverseroit les plus gros navires. Le Macaret est de la grosseur d'un tonneau. Les navires évitent le Macaret en se mettant au milieu de la rivière, parce qu'il suit toujours le bord. On entend de trois lieues le bruit du Macaret. | |
Madrague |
T. n.f. Pêcherie faite de cables & de filets, pour prendre des thons, qui occupe près d'un mille en carré, dont il est parlé dans l'Ordonnance de la Marine. | |
Maître |
T. n.m. En termes de Marine, signifie le Commandant
d'un Navire. Sur l'Océan on dit Maître, sur la
Méditerranée Patron, & dans les vaisseaux
considérables, notamment ceux qui font des voyages de longs cours,
on l'appelle Capitaine. Un Maître de Navire
doit avoir navigé cinq ans au moins, avoir été
éxaminé en l'Amirauté, & doit représenter
les journaux de ses voyages. Il a pouvoir de faire l'équipage
du vaisseau, de lever des Pilotes & des Matelots, le tout suivant
les réglemens de la dernière Ordonnance de la Marine.
On appelle Maître de hache, le Charpentier du vaisseau
; & Maître Valet, celui qui distribue les provisions
de bouche. Maître de port ou du port, se dit quelquefois
pour Capitaine de port. Maître mâteur, est celui
qui a soin des mâts. |
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Manéage |
T. n.m. Terme de Marine. Travail que les Matelots doivent à un marchand sans aucun salaire. Il consiste à décharger le merrein, les planches, le poisson, tant verd que sec, sans en demander de salaire au marchand. | |
Manieur |
T. n.m. Nom que l'on donne à des gens qui sont sur les ports de Paris, & qui gagnent leur vie à remuer le blé avec des pelles. | |
Manoeuvrer |
T. v. Travailler aux manoeuvres ; faire agir : & remuer les cordages, ou les voiles à propos, & selon les ordres du Commandant. Il faut du temps à un matelot pour apprendre à bien manoeuvrer. | |
Manoeuvrier |
T. n.m. Matelot qui entend bien la manoeuvre. Qui sait tout le détail de la manoeuvre du vaisseau. C'est un fin manoeuvrier ; c'est-à-dire, habile. | |
Maquilleur |
T.n m. bateau de simple tillac, qui va à la pèche des maquereaux. |
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Maréage |
T. n.m. Terme de Marine, qui se dit d'une manière de louer les Matelots, qui sont obligés au service du navire pendant tout son voyage, quoiqu'il aille plus loin qu'on n'avoit projetté, & toujours pour le même prix ; mais ceux qui sont loués à deniers, & non pas à maréage, doivent bien suivre, mais peuvent faire croître leurs loyers vue par vue, & cours par cours. | |
Marinier |
T. n.m. Officier qui commande à un équipage
de Matelots. Les Officiers Mariniers sont le Maître, le
Contremaître, le Pilote, le Bosseman, le Maître de hache,
le Maître Voilier, &c. Ceux qui sont sous eux s'appellent plus
ordinairement Matelots. Marinier se dit aussi de ceux qui conduisent les grands bateaux sur les rivières. Marinier de Rame. Terme de Marine. Homme de mer, Marinier, Matelot qui sert à ramer, sans y être condamné comme les Forçats. |
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Mariniers |
T. adj.Officiers Mariniers. Il ne faut pas confondre les Officiers mariniers avec les Officiers de la marine. Les Officiers de la marine sont les Capitaines, les Lieutenans, les Enseignes. Les Officiers mariniers sont le premier Pilote, le Maître Charpentier, le Maître Canonnier, &c. | |
Marnois |
T. n.m. Espèce de bateau médiocre qui vient de Brie & de Champagne sur les rivières de Marne & de Seine en descendant jusques aux ponts de Paris. Les plus grands ont 12 toises de long, & 16 piés de large en fond, & 18 sur le bord qui est haut de 4 piés. | |
Mascaret |
T.n m. C'est un reflus violent de la mer qui remonte impétueusement dans la rivière de Dordogne, & la Garonne, qui fait le même effet sur ces deux rivieres, que celui qu'on appelle la Barre sur la Seine. Les Naturalistes ont de la peine à expliquer cette sorte de reflus, qui est particulier à ces rivières, & les fait remonter si violemment vers leur source. |
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Matelotage |
T. n.m. Salaire des matelots. Il coutera tant pour le matelotage de ce vaisseau pendant un tel voyage. | |
Mâteur |
T. n.m. Ouvrier qui proportionne & qui fait les mâts des vaisseaux. | |
Morte-charge |
T. n.f. Terme de commerce de mer. Un vaisseau à morte-charge est un vaisseau qui n'a point sa charge entiére. Le droit de fret, ou de cinquante sols par tonneau que payent les navires étrangers qui entrent dans les ports du Royaume de France, se paye à morte-charge, c'est-à-dire, tant pleins que vuides pour toute sa continence. | |
Nacelle |
T. n.f. Petit bateau qui n'a ni mât ni voile, & dont on se sert pour passer une rivière, ou pour faire un autre petit voyage. |
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Nage |
T. n.f. Terme de Batelier de Paris. C'est le morceau de bois du bachot où pose la platine de l'aviron, lorsque l'anneau de l'aviron est au touret. Sur mer on appelle une chaloupe bonne de nage, lorsqu'elle est facile à manier. | |
Naufragé |
T. n.m. Terme de commerce de mer, qui se dit des marchandises qui ont été gâtées par l'eau de la mer dans quelque naufrage. Du coton naufragé, de la draperie naufragée. On le dit aussi des effets & marchandises que l'on sauve des Vaisseaux qui ont fait naufrage, ou qui proviennent des débris & échouemens des Navires. L'article 27 du titre 9. du quatriéme livre de l'Ordonnance de la Marine de 1681 porte que si les effets naufragés ont été trouvés en pleine mer ou tirés de son fond, la troisiéme partie en sera délivrée incessamment & sans frais, en espéces, ou en deniers, à ceux qui les auront sauvés. | |
Naulage |
T. n.m. Le fret ou le louage d'un vaisseau, le prix que payent les passagers au Maître d'un navire, pour leur passage. Nauliser est louer & fretter un vaisseau. | |
Navire |
Un navire est un vaisseau de haut bord pour
aller sur la mer avec des voiles. On le dit en général
de toutes sortes de grands vaisseaux, à la réserve des
Galères. On l'appelle aussi simplement bord, ou vaisseau ; &
ce mot est le plus en usage. Ce port est capable de tant de navires.
Les navires sont à l'ancre à une telle rade.
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Nazière |
T. n.f. Terme de Voiturier de navigation & de Pêcheur sur riviére. C'est un lieu où l'on tend des nazes ou nasses pour prendre du poisson. | |
Négrier |
T. n.m. On appelle Navires Négriers, Vaisseaux Négriers, ceux qui servent au commerce des Négres, & avec lesquels les Nations d'Europe qui font ce négoce, vont sur les côtes d'Afrique faire la traite de ces malheureux Esclaves, pour les transporter & les aller vendre aux Isles Antilles, & dans quelques endroits du continent de l'Amérique Espagnole. | |
Nolis |
T. n.f. Terme de Marine dont on se sert dans la Méditerranée, pour dire, Fret, le louage d'un vaisseau. On écrit aussi naulis, & quand on parle d'affrétement & de fret sur l'Océan, on dit naulage. Tous ces mots viennent du Latin naulum, salaire que l'on donne aux bateliers. | |
Obligation |
Obligation a la Grosse, ou a la Grosse aventure. Terme de Marine. C'est un contrat par lequel un Maître de Navire emprunte de l'argent à gros intérêts, pour mettre son vaisseau en mer, & faire un voyage ; si le vaisseau revient du voyage, les deniers prêtés sont rendus & payés au créancier, principal & intérêts stipulés ; mais si le vaisseau périt, l'obligation est éteinte, & le débiteur ne rend ni principal, ni intérêt. On l'appelle aussi contrat à retour de voyage : on l'appelle encore quelquefois Bomérie. |
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Ordinaire |
T. n.m. On appelle sur la mer, l'ordinaire ou portée, la place qu'on assigne dans le vaisseau aux matelots, pour y porter leurs coffres & leurs hardes jusqu'à une certaine quantité. On le dit aussi des choses mêmes, c'est-à-dire, des hardes & coffres que les matelots mettent dans l'endroit du vaisseau qui leur est marqué. Enfin, ce mot signifie le droit que les matelots ont de mettre, à leur compte, quelque chose sur le vaisseau, jusqu'à la concurrence d'un certain poids. | |
Overlande |
T. n.f. Petit bâtiment qui sert en Hollande sur le Rhin & la Meuse, à porter des terres pour faire des ouvrages, à charger la poterie, | |
Pacotille |
T. n.f. Terme de commerce de mer, qui signifie un certain poids, volume ou quantité de marchandises qu'il est permis aux Officiers, Matelots & gens de l'équipage, d'embarquer, pour en faire commerce pour leur compte : On l'appelle aussi Portée. La Pacotille ne paie aucun frais, ni pour l'aller ni pour le retour.... | |
Paléage |
T. n.m. Terme de Marine, qui se dit de l'obligation qu'ont les matelots de décharger & mettre hors le vaisseau, les grains, les sels, & autres marchandises qui se remuent avec la pêle. Les matelots n'ont point de salaire pour le paléage & le manéage. | |
Parc |
T. n.m. Parc, en terme de Marine, se dit des pêcheries
construites sur les grèves de la mer. Parc, se dit encore dans un vaisseau, d'un lieu fait de planches entre deux ponts, pour enfermer les bestiaux, que les Officiers font embarquer pour leur provision. L'Ordonnance dit parcs & cages de moutons, volailles & bestiaux. Aubin. |
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Pareaux |
T. n.mpl. En termes de Pêcheurs, de gros cailloux ronds, pesans, & percés par le milieu, qu'ils attachent de distance en distance le long de la coulure d'enbas du filet qu'ils appellent une Seine, afin de la parer, quand ils l'ont jettée à l'eau, c'est-à-dire, pour en arreter le bas au fond, tandis que le haut flotte, à cause des liéges qui le soûtiennent. | |
Parfumer |
T.v. En termes de Marine. Parfumer un vaisseau, c'est faire brûler du goudron & du genièvre, & jetter du vinaigre entre les ponts d'un vaisseau. Vaporare. Les bâtimens & les hommes seront parfumés. |
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Passer debout |
T.v. En termes de commerce. C'est transporter des marchandises à travers un état, d'une province, d'une ville ou par quelque bureau, sans les y arrêter, décharger, ni déballer pour y être visitées ou pour en payer les droits. | |
Passeur |
T. n.m. Qui conduit un bateau, un bac pour passer la rivière aux hommes & aux bestiaux. Les Bateliers qui sont aux ports de Paris, sont reçus Maîtres passeurs à l'Hôtel de Ville. A Lyon ce sont des femmes qui sont Batelières, les Passeuses d'eau. | |
Patache |
T. n.f. Vaisseau rond, & de haut bord, qui sert à la guerre à faire des courses. Modicus gaulus. Il est aussi destiné pour le service des grands vaisseaux. Il sert encore de première garde pour arrêter les vaisseaux qui veulent entrer dans le port, où elle est entretenue pour faire payer quelques droits. | |
Pavier |
T. v. Terme de Marine. Mettre un tour de drap rouge, ou de toile large d'une aune, pour entourer le bord du vaisseau, & pour cacher les soldats : on en met de même autour des hunes, pour empêcher qu'on ne voie ceux qui travaillent aux voiles. On s'en sert les jours de réjouissance & de combat. Dans les grands vaisseaux on les fait de frise, d'écarlate. On appelle quelquefois Paviers, les bords du vaisseau, qui servent comme de péribole, ou gardefou. | |
Peautre |
T. n.m. Le gouvernail d'un vaisseau. Ce mot n'est
plus en usage qu'en quelques Provinces, pour signifier le gouvernail des
bateaux qui vont sur les rivières. On dit proverbialement à
des importuns qu'on veut chasser loin de soi, Allez au peautre.
Ce mot vient du langage Celtique ou Bas-Breton, où l'on appelle
peautres, les mauvaises filles, ou autres mauvaises gens, tels
que sont les Bateliers qui gouvernent les bateaux. Peautre (n.f.) est un vieux mot pour dire barque, chaloupe. |
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Pilotage |
T. n.m. Terme de commerce de mer, qui signifie les droits qui sont dûs aux Pilotes ou Lamaneurs qui aident aux navires à entrer dans les Ports ou à en sortir. C'est la conduite qui se fait d'un vaisseau, pour le faire entrer ou sortir d'un port, de peur qu'il n'aille donner sur des bancs. Les lamanages, touanges & pilotages pour entrer dans les havres ou riviéres, ou pour en sortir, sont menues avaries, qui se payent un tiers par le navire, & les deux autres tiers par les marchandises. | |
Pilote |
T. n.m. Officier d'un équipage qui a l'oeil sur la route du vaisseau, & qui la commande. Il y a deux sortes de Pilote ; l'un Côtier, qui connoît les côtes, les ports & les rades, qui sait gouverner à leur vûe. (On dit qu'il n'y a point de Pilote Côtier en temps de brume ; c'est-à-dire, que son habileté ne sert de rien, quand le temps est obscur, & qu'il ne peut appercevoir les côtes) ; l'autre Hauturier, qui prend les hauteurs, qui sait se servir de l'arbalête & de l'astrolabe, qui sait determiner la latitude du parage. Il y a aussi des Pilotes Lamaneurs, ou Locmans, qui sont Pilotes de havres ou de rivières, qui ont la conduite des vaisseaux entrans & sortans. Le Pilote est toujours la seconde personne dans le bord, soit en guerre, soit en marchandise. Dans les vaisseaux de guerre le Capitaine est le premier, & le Pilote le second. Dans les vaisseaux onéraires le Maître est le premier, le Pilote après lui. | |
Pinasse |
T. n.f. Petit bâtiment à poupe quarrée, long, étroit & léger, qui va à voiles & à rames, qui porte trois mâts. Il est léger à la course, & est propre à faire des découvertes, des débarquemens de troupes, & son nom vient de ce qu'on a bâti les premiers avec des arbres de pin. On le met au rang des frégates & des brigantins. | |
Pirate |
T. n.m. Corsaire, écumeur de mer ; qui fait des courses sur mer, sans aveu, ni autorité de Prince, ou de Souverain. Quand on peut prendre des Pirates, on les pend sans rémission. L'Ordonnance de l'Amirauté de l'an 1584. veut qu'ils soient rompus sur la rouë. Les premiers Pirates connus en France, furent les Normans. Ils n'étoient pas tous de Normandie, les François mécontens de leurs Seigneurs se joignoient à eux, & s'appellerent du même nom. | |
Plemple |
T. n.f. C'est une sorte de petit bateau de pêcheur | |
Plumet |
T. n.m. Nom qu'on donne sur les ports à ceux qui portent le charbon sur la tête, le blé, ou le sel, &c. sous des Maîtres qui sont reçûs en titre d'office en ces charges. | |
Polaque |
T. n.f. Vaisseau au levantin dont on se sert sur la Méditerranée, dont la voile d'avant est latine, mais la maëstre & son hunier sont quarrés. Il porte couverte, & va à voile & à rames. Il est armé de cinq ou six canons & de pierriers, & est monté de 25 ou 30 matelots. Il sert à faire des découvertes, quand il est armé pour le service des grands navires. | |
Ponton |
T. n.m. Petit pont flottant fait de bateaux &
de planches. Le ponton est une machine faite de deux vaisseaux
joints par des poutres sur lesquelles on met des planches pour faire passer
une rivière, un bras d'eau à de la cavalerie, à de
l'infanterie, à du canon, &c. sans qu'il soit besoin d'un pont
entier. Il faut des pontons pour passer l'artillerie sur cette
rivière. Ponton, en termes de Mer, est un grand bateau plat qui n'a qu'un mât, & qui est de trois à quatre pieds de bord. Il est garni de cabestans, de vis & autres machines, qui servent à faire faire carene aux grands navires, à les relever, & à nettoyer les ports, & en tirer la vâse, les pierres, ancres, bris de vaisseaux, & autres choses qui les pourroient combler. Depuis quelque temps le mot de Ponton s'emploie principalement en parlant de certains petits bateaux de cuivre qu'on porte dans une armée, sur des espéces de chariots, pour le passage des riviéres. |
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Pontonnier |
T. n.m. Batelier qui tient un bac, ou grand bateau pour passer les rivières aux lieux où les ports sont établis. On l'a appellé aussi Pautonnier & Pontanier : d'où vient qu'on a dit en proverbe, Un fier Pautonnier, en parlant d'un homme revêche & mal-à-propos glorieux, à cause que ceux qui sont commis pour recevoir les péages des ponts & passages, sont ordinairement farouches & rigoureux. | |
Portage |
T. n.m. Se dit sur mer des voitures franches qu'on donne aux Officiers & Matelots des hardes & marchandises qui leur appartiennent jusqu'à une certaine quantité. On l'appelle autrement l'ordinaire. | |
Portée |
T. n.f. Portée, en termes de Marine, signifie
la capacité d'un vaisseau. Désigner la portée d'un
vaisseau, c'est-à-dire, exprimer sa grandeur. Portée, signifie aussi la quantité de marchandises qu'on permet aux matelots de porter sans payer le fret. On l'appelle l'ordinaire, quand il n'y a que leurs coffres & leurs hardes, lesquelles doivent être chargées les premières. |
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Portereau |
T. n.m. Est une construction de bois qu'on fait sur les petites rivières pour retenir l'eau, & la rendre plus haute, afin d'en faciliter la navigation. Il est fait en forme de bonde d'étang, & c'est une grande palle de bois qui barre la rivière, qui se lève par le moyen d'un grand manche tourné en vis, qui entre dans un écrou, étant au milieu d'un fort chevalet, quand il arrive des bateaux. On en voit à Corbeil sur la rivière de Seine. Ils sont de bien moindres frais que les écluses & les pertuis. A Orléans il y a un quartier qui en a retenu le nom de Portereau. | |
Portulan |
T. n.m. C'est le nom qu'on donne à un livre qui fait la description de chaque port de mer, de sa continence, du fond qui s'y trouve, des marées, de la maniére d'y entrer, des dangers, des reconnoissances, &c. Henri Michelot a fait le Portulan de la Méditerranée. | |
Postillon |
T.n m. Postillon, en termes de Marine, est un bâtiment ou petite patache entretenue en un port pour aller à la découverte, & porter des nouvelles |
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Prime |
T. n.m. En termes de Marine, est la somme qu'un Marchand qui veut assurer sa marchandise, paye à l'Assureur pour le prix de l'assurance. Elle s'appelle prime, parce qu'elle se paye premièrement & par avance. Elle est autorisée par le titre VI. de l'Ordonnance de la Marine. En quelques lieux on l'appelle primeur. | |
Prud'homme |
T.n m. Terme en usage dans la Marine. L'Ordonnance de la Marine dit dans les lieux où il y a des prud'hommes, les Pêcheurs s'assembleront annuellement pour les élire par-devant les Officiers de l'Amirauté, qui recevront le serment de ceux qui seront nommés, & entendront sans frais les comptes des deniers de leur Communauté. Ces prud'hommes tiennent lieu de Garde-Jurés & en feront toutes les sonctions. | |
Purgeoirs |
T. n.mpl. On appelle purgeoirs des bassins chargés de sable, par où les eaux des sources passent, & où elles se purifient avant que d'entrer dans les canaux. Dans tous les aquéducs il doit y avoir des purgeoirs placés à distance, & il faut avoir soin d'en renouveller le sable tous les ans | |
Quart |
T.n m. Faire son quart ; c'est-à-dire, Être chacun à son tour à veiller pendant un certain nombre d'heures aux nécessités du vaisseau, tant pour la défense que pour son matelotage, chacun dans son emploi. On dit qu'on fait bon quart, quand on fait bonne sentinelle. Le quart en France est de trois heures & demie, en Angleterre de quatre, & en Turquie de cinq. |
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Quartier-maître |
T.n m. en termes de Marine, est un Officier de navire qui aide au Maître & au Contre-Maître, qui a soin des cordages, & de faire mouiller ou lever les ancres, &c |
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Quayage |
T.n m. C'est un droit que les Marchands payent pour avoir la liberté de se servir du quai, & d'en faire l'occupation pour la décharge de leurs marchandises. |
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Quêche |
T. n.f. Petit vaisseau à un pont & mâté en fourche | |
Quillage |
T. n.m. Terme de Commerce de mer. On appelle Droit de quillage, un droit que payent en France les vaisseaux marchands qui entrent pour la premiére fois dans quelque port du Royaume. A Bourdeaux, ce droit est de treize livres quatre sols. | |
Quintelage |
T. n.m. mot Bas-Breton, qui signifie
l'ordinaire, ou le port des hardes des matelots. En terme de mer, c'est le lest. |
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Rade |
T. n.f. Lieu d'ancrage à quelque distance de la côte, à l'abri des vents, où les vaisseaux trouvent fond, & où ils mouillent ordinairement, en attendant le vent ou la marée propre pour entrer dans les ports, ou pour faire voile. Les grands vaisseaux se mettent à la rade, quand ils ne trouvent pas de ports qui aient assez de fond, ou quand ils en sont trop éloignés. | |
Radouber |
T. v. Calfeutrer, rétablir un vaisseau, le mettre en état d'être remis en mer, quand il a été endommagé en quelqu'une de ses parties. On a fait rentrer l'armée dans les ports pour radouber les vaisseaux. Le radoubeur est l'ouvrier qui radoube. | |
Rame |
T. n.f. On appelle sur les Galères Mariniers de rames, ceux qui se louent pour servir sur les galères pendant un certain temps, & qu'on appelle proprement bonnes voglies. | |
Rameur |
T. n.m. Qui rame. Il y a des rameurs galériens ou forçats, qu'on fait ramer par force sur les galères, d'autres sont de bonne voglie, qui se louent pour de l'argent. Il faut mettre six rameurs pour remonter ce bateau. | |
Rang |
T. n.m. Rang, en termes de Marine,
est une division & ordre de vaisseaux réglé suivant
leur longueur, leur port & leurs canons par la dernière Ordonnance
de la Marine. En cette sorte il y a cinq rangs de vaisseaux.
Ceux du premier rang ont jusqu'à 135 pieds de quille
portant sur terre. Ils sont du port de 1 500 tonneaux, ont trois ponts
entiers, & portent depuis 70 jusqu'à 120 pièces de
canon. Ceux du second rang ont depuis 105 jusqu'à 120
pieds de quille, du port d'onze à 1 200 tonneaux, avec trois
ponts, & sont montés de 56 jusqu'à 70 pièces
de canon. Ceux du troisième ont 110 pieds de quille, deux ponts,
40 ou 50 pièces de canon, & sont du port de 8 à 900
tonneaux. Ceux du quatrième ont 100 pieds de quille, du port
de 5 à 600 tonneaux, montés de 40 pièces de canon,
& deux ponts courans. Ceux du cinquième & dernier rang
sont au-dessous de 90 pieds de quille, du port de 300 tonneaux, montés
de 18 à 20 pièces de canon, & deux ponts courans.
Les Auteurs font mention des carraques de Portugal dans les voyages
des Indes, qui sont du port de 2 000 tonneaux, c'est-à-dire,
de quatre millions de livres. |
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Reculade |
T. n.f. Ce terme ne se dit guère que de l'eau ; car en parlant d'autre chose, on se sert de reculée & reculement. La riviére de Cesse donne une reculade d'eau de plus de huit lieues dans le canal de Languedoc | |
Remolar |
T. n.m. Terme de Mer. C'est l'Officier qui a la charge des rames d'une galère, pour les tenir en état | |
Remorquer |
T. v. Terme de Marine. C'est tirer un vaisseau après soi à force de rames. Remorquer, c'est faire voguer un vaisseau à voiles par le moyen d'un vaisseau à rames. On remorque les vaisseaux à voiles avec des galères. On les fait aussi remorquer par les chaloupes, galiotes & autres vaisseaux à rames. | |
Reste |
signifie la fin d'un voyage. Le lieu du reste est celui de la dernière décharge des marchandises. |
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Routier |
T. n.m. Qui sait bien les routes & les chemins.
Il se dit proprement en Marine d'un Pilote expérimenté qui
sait bien conduire un vaisseau, qui sait bien tenir, observer, reconnoître
sa route. Routier, est aussi un livre de Cartes marines où sont marquées les côtes, les ports & les rades, les bancs, les rochers, les aspects & les basses, & autres observations nécessaires pour conduire sûrement un vaisseau. |
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Ru |
T. n.m. Canal d'un petit ruisseau. La Justice de Saint Germain des Prez à Paris, s'étend le long de l'eau depuis l'abbreuvoir Mâcon vers le pont St Michel, jusqu'au ru de Sèvre vers St Cloud. La rue de Bièvre à Paris s'appelloit autrefois Ru de Bièvre, à cause que la rivière de Biévre ou des Gobelins passoit par-là, avant qu'on eût détourné son cours hors la ville. | |
Sacquier |
T. n.m. Terme de Marine, est un petit Officier établi en quelques ports de mer, dont la fonction consiste à charger & décharger les vaisseaux de sel & de grains, en les transportant dans des sacs, comme il y a des Mesureurs de sel, & des Compteurs de poissons, | |
Samoreux |
T.n m. Terme de mer. C'est un bâtiment extrémement long & plat, qui navigue sur le Rhin, & sur les eaux internes de Hollande, où les Samoreux apportent ordinairement du bois. Le mât en est de deux pièces & fort haut : il est tenu par des cordages à l'arrière & aux côtés. |
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Saugue |
T. n.m. Bateau de pêcheur en Provence. | |
Sautage |
T. n.m. Terme en usage dans le commerce du hareng blanc, pour signifier l'action de ceux qui foulent le poisson à mesure qu'on l'a pacqué dans les barils. | |
Sauvage |
T. n.m. Terme de Marine, qui se dit de l'action par laquelle on sauve les marchandises après un naufrage, ou de celles qu'on retrouve après les avoir jetées. Par les Us & Coutumes de mer, le tiers des marchandises sauvées appartient à ceux qui en ont fait le sauvage. Sauvage signifie aussi les frais du sauvement, le payement qu'on donne à ceux qui sauvent quelque chose, ou la part qu'ils ont à ce qu'ils sauvent. | |
Sauvement |
T. n.m. Terme de commerce de mer. On dit qu'un vaisseau Marchand est arrivé en bon sauvement, pour dire, qu'il est arrivé à bon port, sans aucun accident. | |
Seine |
T. n.f. C'est une espèce de filet qui se
traîne sur les grèves. Il semble qu'il faudroit écrire
senne, car on écrit senner, verbe dérivé
de senne. On se sert aussi dans les petites rivières d'un
rêts à pêcher qui a deux grandes ailes, & une longue
nasse, que quelques-uns appellent seine, mais plus ordinairement
on l'appelle sème. |
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Sensiles |
T. n.fpl. C'est le nom que l'on donne en France aux Galères ordinaires, à la différence des plus grosses appellées extraordinaires. | |
Sentine |
T. n.f. Sorte de grand bateau ou chaland dont on se sert en Bretagne pour la voiture des sels sur la riviére de Loire. | |
Soufreter |
T. v. C'est louer à un autre le navire qu'on a loué, ou freter à un autre le navire qu'on a freté. | |
Soulège |
T. n.f. On appelle en quelques endroits des souléges, ce qu'on nomme presque par-tout des alléges, & en Bretagne des Gabares. | |
Soute |
T.n f. Le plus bas étage du château de poupe, où l'on met le magasin des poudres & du biscuit. On enduit la soute de plâtre, afin que le lieu soit plus sec. On l'appelle autrement paillo. Il y a dans un vaisseau la soute du biscuit, & la soute des poudres. La soute au biscuit doit être toute garnie de fer blanc, afin que le biscuit s'y conserve mieux ; & l'écoutille de la soute aux poudres doit être couverte de plomb. |
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Suage |
T. n.m. Terme de Marine. C'est le cout des graisses & des suifs dont il faut de temps en temps enduire le vaisseau, pour le faire couler plus doucement sur les eaux. A Marseille, on le nomme aussi sperme, dont on a fait esparmer ou espalmer. Le suage est compté entre les menues avaries. | |
Tanqueurs |
T. n.m. Terme de Marine. Portefaix qui servent à charger & décharger des navires ou gabarres. On les appelle autrement Gabarriers. Dans les Ordonnances, ce sont ceux qui se mettent en l'eau, & apportent à terre sur leurs épaules les hommes ou leurs hardes, ou qui les portent de terre dans le vaisseau, lorsqu'il ne peut approcher de terre. | |
Tartane |
T. n.f. Terme de Marine. C'est une barque de pêcheur, ou de voiture, qui n'a ni la poupe, ni la proue élevée, & qui se sert aussi de rames. Sur la Méditerranée, les tartanes sont assez en usage. Elle ne porte qu'un grand mât avec une misaine. Sa voile est à tiers point ; & quand elle est de trait quarré, on l'appelle voile de fortune. Ces vaisseaux sur l'Océan s'appellent traversiers. | |
Terneuvier |
T. n.m. Vaisseau ou bâtiment de mer destiné & équippé pour aller en Terre-neuve faire le commerce & la pêche des morues. | |
Timonnier |
T. n.m. En termes de Marine, est le matelot qui tient le timon, ou la barre du gouvernail, qui fait son quart, & qui est posté devant l'habitacle. | |
Tirot |
T. n.m. Petit bateau. On dit aussi soustirot qui est encore un petit bateau. | |
Tonne |
En termes de Marine, est un gros tonneau vuide, & bien clos, qui est mis en mer, & qui surnage au-dessus d'un rocher, ou d'un banc de sable, qui sert de signal aux Pilotes pour les éviter. En Hollande on a grand soin de mettre dans les lieux dangereux des tonnes & des balises. | |
Tortue |
T. n.f. en termes de Mer, est un vaisseau qui a le pont élevé, comme un toît de maison, pour tenir les soldats ou les passagers & leurs hardes à couvert. On l'appelle aussi poste. |
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Touer |
T. v. Terme de Marine. C'est, faire avancer un vaisseau par le moyen d'un cabestan & de la hansière, ou câble attaché à terre, ou à une ancre, sur lequel on hâle, & qu'on fait roidir. On le dit aussi des vaisseaux qu'on tire à terre par de petits vaisseaux ou chaloupes qui ont des rames. C'est ce qu'on appelle sur la mer de levant remorguer. | |
Traversier |
T. n.m. Petit bâtiment de mer qui sert pour de petites traversées, ou pour la pêche. Il n'a qu'un mât, quoiqu'il ait souvent trois voiles, & va quelquefois à rames. Sur la mer du Levant on le nomme Tartane. | |
Traversier (vent) |
T. n.m. C'est le vent qui vient en droiture dans un port, & qui en empêche la sortie. | |
Truaux |
T. n.m. Filets de pêcheur. | |
Truble |
T. n.f. Petit filet de Pêcheur attaché au bout d'une perche, qui sert à prendre des écrevisses, ou autres petits poissons, & à pêcher les gros dans les canaux & lieux étroits, à les tirer des boutiques & des réservoirs. En quelques lieux les Pêcheurs les appellent des étiquettes, & en d'autres, troubles. | |
Unzaine |
T. n.f. Sorte de bateau qui sert à voiturer les sels en Bretagne sur la riviére de Loire. Il y a de grandes & de petites unzaines ; les grandes peuvent tenir six muids ou environ, mesure Nantoise, & les petites seulement quatre. | |
Vaisseau |
T.n m. en termes de Marine, se dit généralement de tous les bâtimens de mer, qui sont de deux sortes ; l'une des vaisseaux de haut bord, qui vont seulement à voiles, & qui courent sur toutes les mers, l'autre des vaisseaux de bas bord, à rames & à voiles, comme les galères, qui ne vont d'ordinaire que sur la Méditerranée. |
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Victuailleur |
T. n.m. Terme de Marine, est celui qui s'est obligé à fournir dans un vaisseau les victuailles, qui doit aussi fournir les poudres, lances à feu, fausses lances, & menus ustensiles, comme bidons, corbillons, lanternes, gamelles, &c. | |
Virevau |
T. n.m. Terme de Marine. C'est une machine qui sert à lever l'ancre, ou des fardeaux. C'est une espèce de tour, ou de treuil, qui est posé horizontalement, & qui se tourne verticalement avec des barres, ou léviers. Le câble se file autour de l'essieu, quand le poids y est attaché. Le virevau sert aux vaisseaux de charge, ce que le cabestan sert aux vaisseaux de guerre. On s'en sert aussi dans les atteliers. | |
Vogueur |
T. n.m. Rameur, forçat. | |
Voilerie |
T. n.f. Lieu où l'on fait, & où l'on raccommode les voiles des vaisseaux. | |