Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abouquement

  T. n.m. En fait de salines, c'est une addition de nouveau sel sur un meulon ou monceau de vieux sel qu'on appelle "vache".
Une ordonnance interdisait l'abouquement sauf en présence d'Officiers Royaux.
   
Accaparer
  T. v. Amasser, faire de grands amas de quelque chose, les mettre en réserve. Ce mot se prend presque toujours en mauvaise part & signifie ordinairement enlever des foires ou des marchés, toute une certaine sorte de marchandise, pour la vendre plus cher en la rendant plus rare & en se faisant seul maître de la vente.
     
Achalander
  T. v. Attirer les marchands, accréditer, mettre une boutique, ou une maison, en réputation d'avoir de bonne marchandise, & à bon prix. Toute la fortune d'un marchand consiste à bien achalander sa boutique. C'est un terme du Peuple, ou tout au plus de la conversation.
   
Affinerie
  T. n.f. C'est un terme de gens qui travaillent aux forges. Il signifie une espèce de petite forge où l'on tire le fer en fil d'archal. Signifie aussi le fer raffiné & mis en rouleaux pour faire divers ouvrages.
   
Affineur
  T. n.m. Celui qui affine. Il y a des Officiers de la Monnoie qui ont le titre d'affineurs pour l'or & pour l'argent. Tous les affineurs se doivent retirer dans les Hôtels des Monnoies, par les règlemens de l'an 1555. Il leur est défendu de travailler ailleurs. Il y a aussi des affineurs dans les sucreries pour affiner & écumer le sucre.
Affineur se dit aussi de ceux qui travaillent au forges de fer & signifie l'ouvrier qui affine le fer dans l'affinerie.
Avant le 18ème siècle, le mot pouvait signifier "celui qui dupe".
     
Airain
  T. n.m. Cuivre, métal rouge qu'on même quelquefois avec de la calamine pour le rendre jaune & dont on fait du bronze, de la fonte, du laiton, &c. Il sert à faire des ustensiles de ménage, des cloches, des canons, &c.
   
Ajusteur
  T. n.m. Ouvrier pour les monnoies. C'est celui qui ajuste les flans & les met au juste poids que doivent avoir les espèces en limant ceux qui sont trop pesans & rejettant ceux qui sont trop légers.
   
Alloué
  T. n.m. Garçon qui s'engage pour un temps chez un maître, sans avoir fait d'apprentissage. Il y peut apprendre la profession, mais cela ne lui donne pas droit de parvenir à la maîtrise.
     
Aménager
  T. v. Terme d'exploitation & de commerce de bois. Aménager un arbre, c'est le debiter, soit en bois de charpente ou autrement.
     
Amidon
  T. n.m. Pâte qui se fait avec du froment, qu'on mouille 5 fois par jour et autant la nuit pour la laisser bien fermenter. Puis on le brasse dans beaucoup d'eau, comme l'orge quand on fait la bière. On ôte le son qui nage sur l'eau avec un crible ou un écumoir. La farine mêlée avec l'eau tombe au fond comme du caillé. On verse l'eau par inclinaison et ce qui reste au fond est l'amidon qu'on met sur des tables sécher au soleil.
     
Amineur
  T. n.m. Terme de Gabelle. C'est le nom qu'on donne dans les Greniers à sel à de certaines gens qui sont préposés pour mesurer le sel dont on fait la distribution au peuple. Par l'article 17 de la Déclaration du Roi du 19 Mai 1711. il est porté ces termes : Voulons que les Amineurs de chaque Grenier soient nommés pour la visite & confrontation des échantillons de faux sel trouvé chez les particuliers, sans que lesdits Amineurs puissent être reprochés par les parties. Par arrêt du Conseil du 3 Décembre 1712. il est dit que lorsqu'il y aura contestation sur la qualité des sels de capture, les Officiers seront tenus de nommer pour tiers experts un Mesureur ou Amineur du Grenier, & leur fait défenses d'en nommer d'autres.
   
Antimoine
  T. n.m. Corps minéral qui approche de la nature des métaux & que quelques uns croient en contenir tous les principes, parce qu'il se trouve près des mines des uns & des autres, & sur-tout dans celles d'argent & de plomb. Souvent il a sa mine propre. On l'appelle aussi prothée à cause de la diversité des couleurs qu'il prend par le moyen du feu. Il est de couleur noire et rempli de longues aiguilles brillantes. Le meilleur vient de Hongrie. On le mêle avec d'autres métaux pour faire des miroirs parce qu'il les rend plus polis. On le même aussi pour faire des cloches parce qu'il rend leur son plus clair. On le mêle aussi à l'étain pour le rendre plus dur, plus blanc et plus sonnant & enfin au plomb dans les fonts de caractères d'imprimerie, pour les rendre plus durs & plus unis.
En médecine, on s'en sert dans les décoctions sudorifiques lorsqu'on veut chasser les mauvaises humeurs par transpiration. On s'en sert dans les maladies vénériennes, dans les maux des yeux, & dans les plaies et ulcères pour les cicatriser.
   
Apiétrir
  T. n.m. Terme de marchands qui disent que leur marchandises s'apiêtrit lorsqu'elle se gâte & se corrompt, soit parce que la mode s'en passe, soit parce qu'ils en ont de mauvais restes. Ce mot vient de piètre qui signifie de mauvaise condition, méprisable.
   
Apothicaire
  T. n.m. Qui exerce cette partie de la médecine qui consiste en la préparation des remèdes. A Paris, les apothicaires prennent aussi la qualité de marchands-épiciers & droguistes. De Rochefort, définit les apothicaires comme les cuisiniers des médecins.
     
Appareiller
  T. v. Terme de chapelier qui signifie faire le mélange des poils ou laines qui doivent entrer dans la composition des chapeaux suivant la qualité dont on veut qu'ils soient fabriqués.
   
Appareilleur
  T. n.m. Principal ouvrier qui est dans les atteliers de maçonnerie, qui prend les mesures des pierres, les marque à ceux qui doivent tailler & poser. L'avantage d'un architecte, c'est d'avoir de bons appareilleurs.
C'est aussi celui qui, en bonneterie, apprête bas, bonnets, &c.
     
Apport
 

T. n.m. Lieu public, espèce de marché où on apporte des marchandises pour vendre. A Paris il y a deux apports. L'apport Baudoyer vers St Gervais et l'apport du Grand Châtelet. Le peuple par corruption les appelle Porte Baudets, & Porte de Paris. A la campagne on appelle apport, le concours du peuple ou des marchands qui viennent de quelques lieux à la ronde à la fête d'un patron de village.

   
Architecte
  T. n.m. Qui sait l'art de bâtir. Celui qui donne les plans & dessins d'un bâtiment, qui en conduit l'ouvrage & qui commande aux maçons & autres ouvriers qui travaillent sous lui.
   
Ardoisière
  T. n.f. Lieu d'où l'on tire l'ardoise. Les plus fameuses sont celles d'Angers.
   
Arracheur
  T. n.m. Qui ne se dit guère que des charlatans qui se mêlent d'arracher les dents ou les cors des pieds. Les arracheurs de dents s'appellent entre eux Opérateurs pour les dents, ou médecins de la bouche, mais personne ne leur donne des titres si honorables. Un arracheur de dents ne s'occupe pas seulement à arracher les dents mais aussi à nettoyer, à buriner celles qui sont mal-propres & cariées ; et même à en remettre d'autres en place de celles qu'on s'est fait arracher ou qui sont tombées d'elles-mêmes.
   
Arrière-boutique
  T. n.m. Magasin ou boutique de derrière d'un marchand où se mettent d'ordinaire les meilleures marchandises.
     
Attelier
  T. n.m. On le dit des lieux où les charpentiers, peintres, sculpteurs, tiennent plusieurs ouvriers qui travaillent sous leurs ordres à de grosses besognes. Ce mot peut venir de ce que en quelque lieu on a donné le nom d'attelier aux bassecours des grandes maisons de campagne, à cause que c'étoit le lieu où l'on atteloit les chevaux et les boeufs aux charrues, chariots et charrettes ; & où logeaient aussi les forgerons, selliers & charrons & autres ouvriers nécessaires pour faire valoir les terres ; d'où il a été transporté aux autres lieux où plusieurs autres ouvriers travaillent ensemble.
   
Aubergiste
  T. n.m. Celui qui tient auberge. Il se dit particulièrement de ceux qui tiennent les petites auberges, où l'on vit à juste prix. Il y a obligation aux aubergistes d'avertir tous les jours les Commissaires des gens qui arrivent chez eux, & de leur représenter tous les mois leurs registres pour être visés.
     
Avalies
 

Ce sont des laines qui proviennent des peaux de mouton, de l'abatis des Bouchers, lorsqu'ils les vendent aux Mégissiers.

   
Avocat
  T. n.m. Homme savant en jurisprudence qui en vertu de ses licences & de sa matricule, plaide & défend de vive voix ou par écrit, le droit des parties qui ont besoin de son assistance.
   
Bacquetures
  T. n.f.pl. Terme de cabaretier. C'est le vin qui tombe dans le bacquet lorsque le cabaretier emplit des bouteilles ou autres vaisseaux sous le tonneau. Les cabaretiers disent qu'ils vendent leurs bacquetures aux vinaigriers mais on croit qu'ils les mêlent avec d'autre vin, pour les vendre à ceux qui ne s'y connoissent pas.
     

Bagne

  A l'origine, lieu ou l'on renferme des esclaves.
Les condamnés aux travaux forcés servaient de rameurs sur des galères et se divisaient en 2 catégories :
* les "galériens à temps" (condamnés pour 3, 5, 6 ou 9 ans), et
* les "galériens à perpétuité"
Ils étaient tous enchaînés à leur banc, tandis que les engagés volontaires appelés la "bonne vogue" restaient libres de leurs mouvements. L'ensemble constituait la chiourme, commandée par un Comité.
En 1564, Charles IX fixe le temps minimum des galériens à temps à 10 ans.
   
Bahutier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des bahuts, des coffres, des valises, des malles, des cantines, le tout couvert ordinairement de veau, vache, porc ou toutes sortes de cuir, à la réserve du chagrin. On dit aussi "mallier" et même "coffretier"
     
Bailleul
  T. n.m. Celui qui remet les os disloqués, les côtes pliées, enfoncées ou rompues. Les bailleuls ne sont pas érigés en corps de métier, ni en officiers. Ils s'appellent aussi renoueurs. Quant on s'est démis un bras on envoie querir le bailleul.
     
Balladin
  T. n.m. Danseur de profession sur les théâtres publics, qui danse à gages & pour de l'argent. On le dit quelquefois plus généralement des bouffons & farceurs qui divertissent le peuple. Au féminin, "balladine", danseuse publique.
     
Balle
  T. n.f. Marchandises ou meubles qu'on veut transporter au loin & qu'on empaquette dans de la toile après les avoir bien garnies de paille pour empêcher qu'elles ne se mouillent ou qu'elles ne se brisent. Toutes les marchandises qui viennent aux foires sont en balles. Il y a des petits merciers de campagne qui portent des balles sur leur dos.
     
Banderolle
  T. n.f. Dans le négoce du bois à brûler & du charbon, signifie une petite planchette de bois, carrée-longue, sur laquelle est collé le tarif du prix de des marchandises.
     
Banne
  T. n.f. Grande toile ou couverture qu'on met sur les bateaux de voiture pour se garantir de la pluie et du soleil. On appelle aussi banne, la petite loge de bois qu'on bâtit au milieu du bateau pour le même dessein.
On appelle de même banne, la pièce de toile que les rouliers mettent sur les marchandises qu'ils voiturent pour les conserver et aussi une pièce de toile, longue de 5 ou 6 aunes que les lingères attachent sous l'auvent de leur boutique.
     
Banse
  T. n.m. Grande manne quarrée, longue & profonde, faite de menus morceaux de bois entrelacés, ordinairement de châtaignier, qui sert à transporter plusieurs sortes de marchandises, particulièrement des chaudrons & autres ouvrages de chaudronnerie.
     
Bar
  T. n.m. Civière renforcée qu'on porte à deux, à quatre, à six hommes, qui sert dans les atteliers à transporter des pierres, du moilon & autres matériaux nécessaires aux ouvriers. On s'en servoit autrefois sur les ports pour décharger les bateaux de bois & autres marchandises, d'où vient qu'on appelle aujourd'hui ceux qu'on y emploie, des débardeurs ; & on en use aussi dans les basse-cours pour transporter le fumier.
     
Barberie
  T. n.f. Nouveau mot qui signifie dans les statuts des Maîtres Chirurgiens Jurés de Paris & dans ceux des Maîtres Perruquiers, l'art de faire & de raser la barbe & les cheveux. Il y a des communautés d'hommes où ce mot signifie le lieu où l'on rase. On s'en sert en ce sens au Séminaire d'Angers.
     
Barbier
  T. n.m. Celui qui fait la barbe. Il y a des chirurgiens-barbiers, d'autres étuvistes, d'autres perruquiers. Les barbiers n'exerçoient point leur métier dans des boutiques mais au coin des rues & partout indifféremment où ils se trouvaient. Ils furent érigés en corps en 1674 et payèrent pour cela chacun 1500 livres au Roi. Ils sont au nombre de 200 à Paris. Il n'est pas permis aux barbiers d'exercer la chirurgie & les chirurgiens ont droit de visite chez les barbiers.
     
Bardeur
  T. n.m. Homme de journée qui sert dans les atteliers à porter le bât ou la civière.
Aussi, ouvrier qui travaille dans les atteliers de maçonnerie, particulièrement quand les bâtimens se construisent avec de la pierre de taille. Les bardeurs sont employés à porter sur le bar ou à traîner sur les binards, les pierres, à mesure qu'elles sortent de la main du tailleur de pierre.
     
Barguiner
  T. n.m. Marchander sou à sou quelque chose. Les marchands n'aiment pas à vendre à des bourgeoises parce qu'elles barguinent trop. Ce mot est bas.
     
Barillage
  T. n.m. ou barrillage, s. m. Terme de Finances. Le barrillage est défendu par l'Ordonnance des Aides ; c'est-à-dire, de faire arriver du vin en bouteilles, cruches, barils, ni vaisseaux moindres que d'un huitième du muid, à la réserve des vins de liqueur venant en caisse.
     
Basane
  T. n.f. Peau de veau ou de mouton passée par le tan, qui n'est point corroyée, qui sert sans autre préparation à couvrir des livres, des pantoufles, &c.
     
Bassicot
  T. n.m. Machine faite en forme d'une grosse cage de charpente, ouverte par en haut, dans laquelle on met les masses de pierre qui se tirent des ardoisières d'Anjou.
     
Bassin
  T. n.m. Chez les chapeliers, c'est une grande plaque de fonte, ronde, qui est encastillée dans le bois de la table ou bureau, sous laquelle il y a un fourneau de brique où l'on met du feu lorsque l'on veut travailler : c'est sur ce bassin qu'on bâtit les chapeaux. On remet les chapeaux qui sont servi sur le bassin pour les rafraîchir, en redresser les mauvais plis & leur redonner le lustre.
     
Batailliere
  T. n.f. Une petite corde qui fait jouer le traquet d'un moulin.
     
Bâtier
  T. n.m. Ouvrier qui fait & qui vend des bâts de mulets & d'autres bêtes de somme.
     
Batte
  T. n.f. Terme d'artisans qui se dit de gros maillets plats & ferrés, qui servent à battre & à aplanir des granges, à battre du ciment, du plâtre, des gravois, &c.Les Jardiniers s'en servent aussi pour battre les allées des jardins. Il est impossible d'aplanir ces allées sans employer la batte.
     
Baudrier
  T. n.m. Echarpe de cuir qu'on porte sur l'épaule droite, & qui decend sur le côté gauche, qui sert à tenir l'épée. Baudrier est aussi une valise faite de drap, pour porter ce que l'on veut allant en campagne.
     
Besnarde
  T. n.f. Terme de serrurier. Nom qu'on donne aux serrures qui s'ouvrent des deux côtés. On parle de portes besnardes
     
Biffage
  T. n.m. Examen des comptes, puis rature faite sur une pièce d'écriture.
     
Bigorne
  T. n.m. Espèce d'enclume qui aboutit en pointe, sur laquelle on bat le fer qu'on veut arrondir.
     
Bijoutier
  T. n.m. Celui qui fait trafic de toutes sortes de bijoux & de curiosités. Les bijoutiers prennent la St Louis pour le jour de leur fête & ne font qu'un corps avec les Orfèvres. On est reçu jouaillier-bijoutier au Châtelet devant le Procureur du Roi, & cela après avoir fait 3 ans d'apprentissage.
     
Bilan
  T. n.m. Terme de banque. C'est un petit livre que les marchands ou banquiers portent sur eux où d'un côté ils écrivent leurs dettes actives, & de l'autre leurs dettes passives. Il contient en abbrégé tout ce qu'ils doivent & tout ce qui leur est dû, pour en faire ou recevoir le payement à la prochaine foire, au derrière duquel on écrit le virement des parties.
     
Bille
  T. n.m. Terme de boulanger. Particulièrement en usage dans les boulangeries où l'on fait le biscuit de mer. C'est ce qu'on appelle plus ordinairement un rouleau qui sert à applatir la pâte.
     
Billeter
  T. v. C'est attacher des étiquettes, mettre des billets aux étoffes. C'est sur ces billets que les marchands, particulièrement ceux qui font le détail, mettent les numéros & les aunages des piéces entiéres & qui écrivent chaque jour ce qui a été ôté, c'est-à-dire levé de celles qui sont entamées. Les marchands ont pareillement coutume de billeter leurs étoffes, lorsqu'ils veulent travailler à dresser l'inventaire que, suivant l'Ordonnance, ils sont obligés de faire tous les ans, ou du moins tous les deux ans.
     
Binard
  n.m. Chariot ayant 4 grosses roues d'égale hauteur avec un plancher de grosses pièces de bois sur lesquelles on transporte des colonnes ou des pierres d'une grosseur extraordinaire.
     
Bisquains
  T. n.m.pl. Peaux de mouton en laine, préparées & passées par les mégissiers. C'est de ces peaux (qu'on nomme communément housses) que les bourreliers se servent pour faire des couvertures aux colliers des chevaux de harnois.
     
Bistotier
  T. n.m. Terme de pharmacie. C'est un instrument de bois, de figure cylindrique. Il y en a de différentes longueurs & grosseurs. On s'en sert pour le mélange de plusieurs compositions.
     
Bittern
  T. n.m. Dans les endroits où l'on prépare le sel tiré de l'eau de mer, on donne le nom de bittern à la liqueur qui coule du sel commun & qu'on reçoit dans des vaisseaux convenables, ou c'est la liqueur qui reste après la crystallisation du sel commun. Nous l'appelons eau mere
     
Bittord
  T. n.m. Terme de corderie. C'est une menue corde, faite seulement de deux fils tournés au rouet. Il y a aussi des bittords de trois fils.
     
Blancher
  T. n.m. Taneur qui apprête les petits cuirs. Ce terme n'est en usage que dans le Languedoc, particulièrement à Toulouse.
     
Blancherie
  T. n.f. Lieu destiné à blanchir les toiles ou la cire.
En quelques provinces de France & particulièrement à Lyon, c'est ce qu'on nomme à Paris & ailleurs, batterie de cuisine de cuivre.
Le Tarif de la douane de Lyon nomme ainsi les peaux de mouton, agneaux, chèvres, chevreaux et autres passées en blanc.
     
Blâtier
  T. n.m. Marchand qui va acheter du blé dans les greniers de la campagne pour le transporter et le revendre dans les marchés des villes et gros bourgs.
     
Bluterie
  T. n.m. Terme de boulanger. C'est un lieu qui est d'ordinaire le plus haut de la maison & où le boulanger tient son bluteau pour bluter sa farine.
     
Boisselier, ère
  T. n.m. & f. Artisan qui fait, qui vend des boisseaux, des cribles, des tambours, des éclisses, des salières, des litrons, seaux, pelles et autres ouvrages.
     
Bonbanc
  T. n.f. Sorte de pierre fort blanche, qui se tire des carrières qui sont aux environs de Paris. Le bonblanc se mouline & ne résiste pas beaucoup au fardeau, mais il subsiste lorsqu'il n'est ni dehors ni à l'humidité. On s'en sert aux façades de dedans des bâtimens & pour faire des rampes & des appuis. On en tire aussi des colonnes.
     
Bornoyer
  T. v. Terme d'Architecture & de jardinage. Voir & reconnoître à l'oeil si une chose est droite. Viser, aligner quelque chose d'un seul oeil, pour voir si une chose est droite, & la dresser. Un Tailleur de pierre bornoie un parement de pierre pour examiner s'il est droit, & bien dégauchi.
La Quintinie & Liger écrivent BORNEYER. C'est apparemment ainsi que les Jardiniers prononcent. Il faut être ou à genoux, ou assis, ou debout, pour borneyer à son aise
     
Bossetier
  T. n.m. C'est un des noms dont on appelle les fondeurs & on les appelle de la sorte parce qu'ils peuvent faire quantité de petits ouvrages d'airain, de cuivre ou de laiton en bosse, comme des grelots, des bossettes, des clochettes, des sonnettes, &c.
     
Bouchoir
  T. n.m. Terme de boulanger & de pâtissier. C'est une grande plaque de fer au milieu de laquelle il y a une poignée & qui sert à boucher le four.
     
Boudinier
  T. n.m. Celui qui fait ou qui vend des boudins. C'est une des qualités que prennent les Maîtres Chaircutiers de la ville & fauxbourgs de Paris.
     
Boueur
  T. n.m. Vuidangeur qui enlève les boues d'une ville. Les Boueurs sont tenus de nettoyer les rues toutes les semaines deux fois.
On appelle aussi Boueur un certain Officier sur les ports de Paris, qui a soin de nettoyer le port, & d'en faire enlever toutes les ordures.
     
Bouldure
  n.f. C'est la fosse qui est sous la roue & les bâtimens des moulins à eau.
     
Bouquetière
  T. n.f. Qui fait des bouquet. Une bouquetière a le droit d'exposer & de vendre toutes sortes de bouquets, de chapeaux, de guirlandes de fleurs aux portes des Eglises de Paris ou d'autres villes.
     
Bourdillon
  T. n.m. Bois de chêne refendu propre à faire des tonneaux & futailles.
     
Bourreau
  T. n.m. Le dernier des Officiers de justice qui exécute les criminels. Quand on scelle les Lettres du Bourreau, on les jette sous la table, pour marquer l'infamie du métier. Le bourreau ne se saisit de la personne condamnée, qu'après avoir ouï la prononciation de la sentence, ou de l'arrêt qui la condamne. Antisthène disoit, que les bourreaux étoient plus honnêtes gens que les Tyrans, parce qu'ils ne font mourir que des criminels, au lieu que les Tyrans ôtent la vie à des innocens ; au lieu que les bourreaux tuent avec raison, & par ordre de la Justice. On dit qu'en quelques endroits d'Allemagne les bourreaux acquierent le titre & les droits de Noblesse, quand ils ont coupé un certain nombre de têtes porté par la coutume de ces pays. Les bourreaux sont les diables des corps, comme les diables sont les bourreaux des ames.
     
Bourrelier
  T.n. m. Artisan qui fait les harnois des chevaux de carrosse & de charrettes.
     
Bourriquet
  T. n.m. Terme de maçonnerie. C'est une petite civière qui sert à élever avec des grues, des moilons, ou du mortier dans des baquets, quand la hauteur du bâtiment est fort grande.
     
Bousillage
  T. n.m. Construction faite d'un mélange de boue & de chaume, dont on se sert pour faire des murailles de clôture dans les lieux où la pierre est rare. On dit proverbialement & par mépris des logis bâtis de mauvais matériaux & de besognes malfaites, qu'elles ne sont que bousillées.
     
Boutique
  T. n.f. Lieu où les marchands exposent leurs marchandises en vente, qui est ouvert sur la rue & au rez de chaussée & où les artisans travaillent. Autrefois, on appelloit boutique les études de notaires & on les appelle encore ainsi dans plusieurs lieux de France.
     
Bouvet
  T. n.m. Espèce de rabot dont se servent les menuisiers.
     
Bouzin
  T. n.m. Terme de carrier & maçon. C'est le tendre d'une pierre, la partie d'une pierre qui est trop tendre & qu'il faut ôter, ce qui s'appelle ébouziner une pierre
     
Boyautier
  T. n.m. On trouve aussi boyaudier. Artisan qui prépare les cordes à boyaux tant pour les raquettes que pour les instrumens à cordes.
     
Branderie
  T. n.f. On nomme ainsi en Hollande & particulièrement à Amsterdam les lieux où l'on fait les eaux-de-vie de grain.
     
Brasseur
  T. n.m. Celui qui fait ou qui vend de la bière en gros.
     
Brassin
  T. n.m. Vaisseau où les brasseurs font leurs bières. Autrefois, ce mot signifioit affaire.
     
Brelandinier, ère
  T. n.mf. C'est le nom qu'on donne aux marchands & ouvriers qui n'ont point de boutique et qui étalent au coin des rues, sur des planches, ou dans une boutique portative, que l'on construit tous les matins, & que l'on détruit tous les soirs.
     
Brelle
  T. n.f. C'est le nom que les marchands de bois carré donnent à une certaine quantité de pièces de bois liées ensemble en forme de petit radeau. Il faut quatre brelles pour faire un train complet.
     
Brequin
  T. n.m. Outil d'artisan. C'est la même chose que vilbrequin ou virebrequin.
     
Brie
  T. n.f. On nomme brie en Normandie ce qu'on nomme ailleurs brayoire. C'est à dire, cet instrument qui sert à donner au chanvre la première façon & à commencer d'en séparer la filasse de la chenevotte.
     
Brin
  T. n.m On nomme ainsi en marchandise de chanvre & en fabrique de toile, le chanvre le plus long & le meilleur c'est-à-dire celui qu'on tire de la principale tige de la plante. On donne aussi ce nom aux filamens du chanvre sur-tout quand ils ont été affinés & peignés.
     
Briseur
  T. n.m. Il y a des Officiers des Gabelles qu'on appelle Briseurs de sel, tant sur le port que dans les greniers, pour briser le sel qui est trop sec & le rendre propre à être chargé & mesuré.
     
Brocheur
  T. n.mf. Ouvrier & ouvrière qui fait des bas avec des aiguilles à tricoter.
     
Brochoir
  T. n.m. Marteau de maréchal qui lui sert à ferrer les chevaux
     
Broquette
  T. n.f. Petit clou à tête dont on se sert pour attacher des garnitures de lit, de chaises & autres petits ouvrages.
     
Broyer
  T. v. Terme de cordier. Façon de détacher la chenevotte de la filasse au moyen d'une machine qui la brise.
     
Brunisseur
  T. n.m. Artisan qui brunit la vaisselle d'argent à l'aide d'un brunissoir, fer rond & poli qui sert à polir, à brunir, à rendre éclatans les métaux, l'or, l'argent, le fer.
     
Buccine
  T. n.m. C'étoit un instrument de guerre ou plutôt un instrument de musique martiale & guerrière. Nous le prenons pour une espèce de trompette.
     
Buffeteur
  T. n.m. Voiturier qui boit au tonneau sur les grands chemins. L'Ordonnance enjoiont aux juges de punir ces voituriers buffeteurs & de l es condamner aux galères.
C. n.m. Voiturier qui boit aux tonneaux en les perçant sur les grands chemins.
     
Burgandine
  T. adj f. C'est le nom que les ouvriers en nacre donnent à celle qui vient du Burgau qui est un limaçon des mers des Antilles. La nacre burgandine est la plus belle de toutes.
     
Cabaliste
  T. n.m. Terme de Commerce, qui est en usage à Toulouse, & dans toute la Province de Languedoc. C'est un Marchand qui ne fait pas le commerce sous son nom, mais qui est intéressé dans le négoce d'un Marchand en chef.
     
Cabron
  T. n.m. Peau de jeune chèvre
     
Cadette
  T. n.f. Pierre de taille pour paver. Cadetter étant paver avec des pierres de taille.
     
Caleçonnier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des caleçons. On le dit plus particulièrement de celui qui fait des caleçons de chamois. Les maîtres boursiers prennent cette qualité dans leurs statuts.
     
Calembour
  T. n.m. C'est une espéce de bois des Indes que l'on vend chez les droguistes en bûche & dont les ébénistes se servent dans leurs ouvrages de marqueterie. Il est verdâtre & d'une odeur si agréable, que les barbiers en mettent dans l'eau dont ils se servent pour faire la barbe. On en fait aussi des chapelets et d'autres ouvrages.
     
Calot
  T. n.m. On nomme ainsi une masse de pierre que l'on tire brute des ardoisières pour la fendre & tailler en ardoises.
     
Cambiste
  T. n.m. Terme de banque & de négoce. qui se dit des gens qui fournissent des lettres de changes ou qui en acceptent.
   
Campanaire
  T. n.m. Terme de fondeur de cloches qui n'est en usage que lorsqu'on parle de l'échelle campanaire ou campanalle, qui est une règle pour les dimensions des cloches, pour régler leur hauteur, diamètre, épaisseur & afin qu'elles aient un certain son.
     
Campanier
  T. n.m. Sonneur de cloches. A le prendre à la lettre, ce mot conviendrait mieux à celui qui fait ou qui vend les cloches qu'à celui qui les sonne.
     
Capitel
  T. n.m. On appelle ainsi le plus clair & le plus liquide d'une lessive composée de cendre, d'eau et de chaux vive. Le capitel entre dans la composition du savon tant blanc que noir.
     
Carlette
  T. n.f. C'est une des sortes d'ardoises qui se taillent sur les ardoisières d'Anjou & du pays du Maine
     
Carrée fine, carrée forte
  T. Ce sont deux espéces d'ardoises qui se taillent dans les ardoisières d'Anjou.
     
Carrier
  T. n.m. Homme de journée qui tire & qui coupe la pierre des carrières. On le dit aussi des marchands de pierre.
   
Carronnière
  Fabrique de "carrons" : briques et dalles en terre cuite que l'on rencontre en Bresse
     
Cartayer
  T. v. Terme de cocher & de charretier. C'est lorsqu'ils ne font pas rouler leurs charrettes & carrosses dans les vieilles ornières, ou quand dans une rue ils laissent le ruisseau au milieu & entre les chevaux. Il y a de l'adresse & quelquefois du danger à cartayer. On prononce carteyer. On dit aussi quarter & quartoyer.
     
Cartier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des cartes à jouer ou qui en fait trafic. C'est aussi le nom d'une sorte de papier destiné à couvrir les jeux ou les sixains de cartes à jouer.
     
Cartonnier
  T. n.m. Ouvrier qui fait ou vend du carton
     
Cartouchier
  T. n.m. Espèce de petit coffre en bois couvert de cuir que le soldat porte du côté droit & où il met des cartouches ou charges de fusil.
     
Catisseur
  T. n.m. C'est un ouvrier qui dans les manufactures de lainage, travaille à presser les étoffes pour leur donner le cati. Cet ouvrier se nomme aussi presseur.
     
Ceinturier
  R. n.m. Marchand ouvrier qui fait & vend de toutes sortes de baudriers, sangles, ceintures, ceinturons, jarretières, porte-épées, porte-mousquetons, &c.
     
Censal
  T. n.m. Terme de commerce du Levant qui signifie courtier. Ce mot est en usage principalement en Provence & dans les Echelles du Levant. Pour la commodité des marchands & pour faire fleurir le négoce, il y a aujourd'hui dans Marseille 46 censaux ou courtiers.
     
Cerceau
  T. n.m. Lien dont on se sert pour relier les tonneaux, les cuves. Les cerceaux sont faits de branches de châtaignier fendues par le milieu. Il faut remettre des cerceaux à cette cuve.
     
Cerclier
  T. n.m. Ouvrier qui travaille à faire des cercles ou cerceaux dans les forêts. L'Ordonnance veut que les cercliers, tourneurs, sabotiers &c. ne puissent tenir atteliers qu'à demi-lieue des forêts.
     
Cervoisier
  T. n.m. Celui qui fait & qui vend de la cervoise. C'est ce qu'on nomme un brasseur.
   
Chabler
  T. v. Attacher un fardeau à un cable, le haler, l'enlever, comme on fait dans les atteliers.
   
Chalcographe
  T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle les graveurs sur métaux. Ce mot vient de airain, cuivre & je grave.
   
Chamoiseur
  T. n.m. Celui dont la profession est de préparer & passer en huile des peaux de chamois, ou de travailler à les imiter avec d'autres peaux.
   
Chandelier
  T. n.m. Ouvrier ou marchand qui fait ou qui vend des chandelles. Au féminin on dit chandelière.
n.m. Ce mot semble avoir eu autrefois une signification particulière. Il désigne une femme vendant de petits cierges
   
Changeur
 

T. n.m. Homme qui fait trafic de changer les espèces des monnoies, de changer l'or & l'argent en menue monnoie, & la menue monnoie en or ; de donner le prix de la monnoie légère, ou de celle qui est altérée. Comme le change de l'argent est une chose qui regarde le public, & d'une grande conséquence pour le bien de l'Etat, nos Rois se sont appliqués dans tous les temps à régler le nombre des Changeurs, & l'exercice de leur charge.

     
Chantier
  T. n.m. Grosse pièce de bois qui sert de chevalet à un Charpentier pour en élever un autre qu'il coupe, ou qu'il façonne. On travaille à faire votre charpente, elle est sur le chantier. Ce vaisseau n'est pas achevé, il est encore sur le chantier ; c'est-à-dire, sur de grosses pièces de bois qui en soutiennent la quille ou la sole.
Chantier, se dit aussi des pièces de bois de pareille nature, sur lesquelles ou pose les tonneaux de vin, afin qu'ils ne se pourrissent point à terre. Ce Marchand a cent muids de vin sur l'étape qui sont sur le chantier. Ce Tavernier est riche, il a toujours dans sa cave cent pièces de vin sur le chantier. On le dit aussi des pièces de bois sur lesquelles posent les sacs de blé qui sont dans les ports de Paris.
Chantier, se dit aussi parmi les Loueurs de carrosse, d'une espèce de grande remise où ils rangent leurs carrosses. Vous pouvez choisir de tous les carrosses de mon chantier celui qui vous accommodera le mieux.
Chantier, signifie aussi, l'attelier d'un Charron, d'un Charpentier, le lieu où ils coupent, façonnent & gardent leur bois. On dit aussi, que les pierres sont en chantier, quand elles sont dans le lieu où on les a taillées.
Chantier, se dit aussi d'un magazin, ou des lieux où les Marchands de bois empilent, ou serrent leur bois, en attendant qu'il soit sec, ou vendu. Il y a des chantiers de bois de chauffage, d'autres de bois de menuiserie & de charpenterie.
   
Chapuis
  T. n.m. Charpentier. Ce mot se disoit autrefois.
n.m. En Lionnois & Daulphiné, est celuy que nous disons charpentier
     
Chargeur
  T. n.m. Officier de ville qui est établi pour charger & arranger les bois dans les membrures sur les ports, afin que le bourgeois ne soit point trompé. On les appelle aussi gagne deniers.
     
Chasublier
  T. n.m. Marchand qui vend des chasubles & qui fait les autres ornemens d'église.
     
Chaufour
  T. n.m. Grand fourneau dans lequel on cuit la chaux. C'est aussi le lieu où l'on serre le bois, la pierre à chaux & la chaux quand elle est faite.
     
Chaufournier
  T. n.m. Ouvrier qui fait la chaux, qui la fait cuire dans le fourneau. C'est aussi le marchand qui vend la chaux.
     
Chaussetier
 

T. n.m. Ce mot se joint ordinairement avec Drapier. C'est un Marchand de draps de laine, qui fait un des six Corps des Marchands de Paris. On les a appellés Drapiers-Chaussetiers, parce que dans le siècle passé il falloit avoir à faire à deux Marchands pour se faire un habit. Les Pourpointiers faisoient des pourpoints qui étoient de satin, de velours, ou de peaux de senteur. Les Drapiers faisoient les chausses, qui étoient toujours de drap, & différentes des pourpoints. Les Tailleurs n'étoient appellés que pour les façons, & ne pouvoient rien fournir, à cause qu'ils n'étoient pas Marchands. Ou n'a fait la réunion de ces deux Corps de Pourpointiers & de Tailleurs qu'en l'année 1656.

     
Chèvre
  T. n.f. Machine dont se servent les architectes & les charpentiers pour élever des pierres et des poutres. Elle porte de plus gros fardeaux que la grue parce qu'elle n'a pas le bec si long.
     
Chévre
  T. n.f. On nomme ainsi dans les salines de Lorraine, une espéce de grande table de bois sur laquelle les Sauniers dressent leurs meules de sel à mesure qu'il se fait & qu'ils le tirent du fond de la chaudière avec des rateaux.
     
Chiffe
  T. n.fm. On appelle chiffes de vieux morceaux de toile de chanvres, ou de lin, qui servent à la fabrique du papier.
     
Chirurgien
  T. n.m. Celui qui sait la chirurgie & qui en fait les opérations ; qui saigne, qui panse les plaies. Quoique la Chirurgie fasse partie de la Médecine, qui est l'une des quatre Facultés de l'Université, cependant les Chirurgiens ne sont point du corps de l'Université. Elle a refusé de les y admettre, sous prétexte que leur art tient un peu de la cruauté. Pour se dédommager de cet honneur, ils se sont associés en Confrairie sous la protection de S. Côme & de S. Damien. C'est pourquoi, selon l'institution, ils sont obligés de panser gratuitement le premier Lundi de chaque mois tous ceux qui se présentent, & qui ont besoin de leur secours.
* Chirurgien de robe longue, est un Chirurgien qui a étudié en Médecine, & qui a droit de porter la robe au lieu que le Barbier Chirurgien est un Chirurgien qui fait la barbe, & autres menues opérations de Chirurgie. On les distinguoit autrefois par les enseignes. Ceux de robe longue avoient des boëtes, & les Barbiers des bassins. Depuis l'an 1656, ils sont réunis, & ne font plus qu'une Communauté
* Chirurgien major, est celui qui est préposé dans les Armées, dans les villes de guerre, sur les vaisseaux du Roi, pour préparer les médicamens, panser, traiter les malades, faire les opérations, les visites, les raports,
     
Chommage
 

T. n.m. État d'une chose qui est sans agir un certain temps. Quand des ouvriers ont manqué de se trouver dans un attelier, on leur déduit leur chommage. L'Ordonnance règle le chommage des moulins pendant vingt-quatre heures à quarante sols quelque nombre de roues qu'ils aient : on leur paye ce chommage quand ils sont empêchés de moudre par le passage des trains, des bateaux.

     
Ciergier
  T. n.m. Marchand qui vend des cierges ou l'ouvrier qui les fait. A Paris, on l'appelle plutôt marchand cirier
     
Cimentier
  T. n.m. Homme de journée qui bat le ciment & qui le vend.
     
Cirier
  T. n.m. Marchand épicier qui s'attache particulièrement au commerce de la cire, à faire des cierges et des bougies.
     
Clincaille
  T. n.f. Menue marchandise de fer ou de cuivre, comme couteaux, haches, ciseaux & outils de toutes sortes d'ouvriers, chauderons, chandeliers, &c. On fait payer aux douanes tout le cuivre ouvrage, comme de la clincaille.
Le marchand qui vend de la clincaille ou la fabrique s'appelle un clincailler.
     
Cliquart
 
T. n.m. Nom d'une sorte de pierre excellent pour bâtir qui se tiroit des carrières du fauxbourg St Jacques à Paris. La carrière du cliquart est finie aujourd'hui. On trouve encore maintenant une sorte de pierre qu'on appelle cliquart doux
     
Clôture
  T. n.f. Terme de vannier. Il se dit de cette partie du métier des vanniers qui n'a pour objet que la fabrique des hotes à vin & des vans à vanner les blés & les autres grains.
     
Cocaigne
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne en Languedoc à un petit pain de pastel avant qu'il soit réduit en poudre & vendu aux teinturiers. On en fait grand trafic en ce pays là et parce qu'il ne vient que dans des terres fertiles & qu'il apporte un très grand revenu à ses maîtres,vû qu'on en fait cinq ou six récoltes par an, quelques-uns ont nommé le haut Languedoc un pays de cocagne. De là est venu qu'on a appellé pays de cocagne, tous les pays fertiles & abondans & où l'on fait grande chère.
     
Coëffeur
  Celui ou celle qui gagne sa vie à coëffer des dames qui vont au bal, des épousées & autres qui se veulent parer.
     
Coffretier
  T. n.m. Celui qui fait ou qui vend des coffres. Les coffretiers-malletiers sont ceux qui font des coffres d'armées, des malles, des valises, des fourreaux de pistolets. Les coffretiers-bahutiers sont d'un corps différent & sont ceux qui font des coffres qui servent dans le ménage & dans la ville.
     
Cognée
  T. n.f. Grande hache, instrument de fer plat acéré & tranchant, ayant un long manche de bois. Il sert aux bucherons à abattre du bois dans les forêts, aux charpentiers à le tailler dans le chantier.
     
Colletier
  Celui qui fait & qui vend des collets de bufle.
     
Colporter
  T. v. Porter à son cou, ou sur son dos quelques mannes, ou balles de marchandises, pour les vendre par les rues, & par la campagne. Il est permis aux Ramonneurs, & autres petits Merciers, de colporter des marchandises, mais non pas de les vendre en boutique hors des Foires. En temps de contagion la Police défend à tous Revendeurs d'habits, colporteurs, d'exposer en vente, ou de colporter par la ville, aucuns habits, linges, ou autres hardes
     
Colporteur
 

T. n.m. Marchand qui va vendre ses marchandises par les rues, & qui les porte dans une manne ou cassette pendue à son cou. Les Colporteurs vendent des images, des étuis, des ciseaux, des lacets, & autres menues marchandises. On le dit particulièrement des crieurs de gazettes, d'Edits, & autres feuilles volantes, qui sont nouvelles, & d'un prompt débit. Par les statuts des Libraires, il est défendu aux Colporteurs de tenir apprentifs, magazins, ni boutiques, ni imprimerie, ni faire imprimer en leurs noms ; mais ils peuvent porter au cou une balle pour porter de petits livres qui ne passeront pas 8. feuilles brochées, ou reliées à la corde, & imprimées par un Libraire de Paris avec sa marque. Les Colporteurs ne doivent rien débiter sans la permission du Lieutenant Général de Police.

     
Comblan
  T. n.m. Grosse corde qui sert à traîner le canon. C'est la même chose que combleau.
     
Commettage
  T. n.m. Terme de cordier. Réunir, commettre, plusieurs fils, de plusieurs torons ou cordons par le tortillement pour faire des ficelles, des cordons, des grelins.
     
Compagnonage
  T. n.m. Ce terme est en usage dans quelques communautés des arts & métiers pour signifier le temps que les apprentis sont obligés de servir les Maîtres en qualité de compagnons avant que de pouvoir aspirer à la maîtrise.
     
Comptablie
  T. n.f. Terme de commerce. Ce mot est en usage à Bordeaux. On appelle comptablie le bureau où l'on paye les droits que les marchandises doivent au Roi.
     
Conche
  T. n.m. C'est le nom des seconds réservoirs des marais où l'on fabrique le sel. Le premier de ces réservoirs s'appelle Jas, le second s'appelle conche. L'eau de la mer se communique du jas dans les conches par des tuyaux de bois & après s'être un peu échauffée dans les conches, elle passe dans un autre réservoir nommé le mort, par un canal qu'on appelle ame d'eau.
     
Confit
  T. n.m. Terme de pelletier. Sorte de cave où l'on met confire les peaux de mouton, d'agneau & de lièvre.
Les maroquiniers appellent aussi confit, l'excrément du chien délayé dans l'eau tiède dont ils se servent pour la fabrique de leurs maroquins.
     
Confiturier
  T. n.m. Marchand qui fait & vend des confitures. Quelques uns l'appellent confiseur. Quelques autres en font distinction & appellent confiseur celui qui confit effectivement les fruits & confiturier celui-là seulement qui en fait commerce.
     
Contreporter
  T. v. Vendre des marchandises en les portant chez les bourgeois, au lieu de tenir une boutique. Par les statuts de la plupart des métiers il est interdit de contreporter.
Le contreporteur est celui qui porte ses marchandises par les rues pour les vendre. On les a depuis appelés colporteurs, parce qu'elles sont souvent dans une manne pendues au cou. Il est défendu de vendre par la ville aucune toile ni étoffe neuve.
     
Coquetier
  T. n.m. Marchand qui amène ordinairement à Paris des oeufs en coque, du beurre, des volailles, du poisson de somme. Les Manceaux s'en retournent à leur pays par la voie des coquetiers. On les appelle fruitiers coquetiers & beurriers. Ajoûter : c'étoient les coquetiers qui marchoient toute la nuit pour arriver de bon matin à Paris.
     
Cordeau
 

T. n.m. Petite corde. Il se dit proprement de ces longues cordes & menues qui servent aux Géomètres & Ingénieurs pour lever des plans, pour tracer des desseins de bâtimens, ou de fortifications ; ou de celles de Jardiniers qui font des parterres, ou qui plantent des arbres en droite ligne ; ou de celles des Charpentiers avec lesquelles ils allignent leur bois.Le Maçon appelle ligne, ce que le Jardinier appelle cordeau. On dit bander le cordeau ; tracer le long du cordeau. Cette allée, ce bâtiment, sont tirés au cordeau. Tirer une planche au cordeau, une allée, une rue tirée au cordeau.
Cordeau, signifie encore la petite corde avec laquelle on étrangle ceux qui sont condamnés à la potence.

     
Cordouan
  T. n.m. Espèce de cuir qui vient de Cordoue & dont on fait le dessus des souliers. Il se fait de cuir de chèvre passé en tan : ce qui le distingue du maroquin, qui est passé en galle. Celui qui prépare & passe les cuirs nommés cordouans est le cordouanier.
     
Cormier
  T. n.m. Grand arbre qui porte des cormes, & qu'on plante d'ordinaire dans une terre à blé. Le cormier est un bois propre à faire des fuseaux pour les rouets & lanternes des moulins, qui se doivent debiter ou fendre de quatre pouces en quarré. On en fait aussi les outils des Ménuisiers ; car ce bois est extrémément dur & serré. On dit qu'un ais de cormier mis dans un tas de blé en chasse toutes sortes d'insectes.
     
Cornetier
 

T. n.m. Ou Refendeur de cornes. C'est un Artisan qui refend les cornes de boeufs, qui les redresse avec des fers chauds & autres instrumens, & les revend aux peigniers, pour en faire des peignes, & aux Patenôtriers pour en faire des chapelets.

     
Corroyeur
  T. n.m. Artisan qui corroie les cuirs, qui leur donne leur dernière préparation pour les mettre en oeuvre, qui les teint, qui les amollit, qui les graisse.
     
Cosse
  T. n.f. Terme de Parcheminier. On appelle du parchemin en cosse, ou en croûte, la peau du mouton telle qu'elle sort de la mégie, c'est-à-dire, dont on fait seulement tomber la laine ; on attache le parchemin en cosse sur un chassis qui s'appelle herse, là on le rature, & l'on en ôte toutes les superfluités
     
Coterie
  T. n.f. Se dit parmi les artisans, d'un juré, d'un maître de confrairie à l'égard de celui qui est en même charge. Un juré ne peut aller en visite tout seul, il faut qu'il attende sa coterie. Il se sont servis de ce mot pour ne pas abuser de celui de collègue, qui est plus honorable.
     
Coudrer
  T. v. ou brasser les cuirs. C'est les remuer en tournant pendant un certain temps dans la cuve avec le tan & l'eau chaude pour les rougir.
     
Coudrier
  T. n.m. Arbre qui porte des noisettes & qu'on appelle autrement noisettier.
     
Coulage
 

Terme de négoce, de commerce. C'est la perte, la diminution qui se fait des liqueurs lorsqu'elles s'écoulent des vaisseaux où elles étoient enfermées. Marchandises sujettes à coulage. Dans le commerce de ces sortes de Marchandises on compte tant pour le coulage.

     
Coupon
  T. n.m. Chez les marchands de bois flotté, est une certaine quantité de buches liées ensemble avec des perches et des rouettes. Il faut dix-huit coupons pour former un train de bois flotté.
     
Courtage
  T. n.m. Métier de celui qui s'entremet de faire vendre des marchandises, des charges, de faire prêter de l'argent, ou autre négoce. Les secrétaires des Rois sont exempts des droits de jaugeage & courtage. Ce mot vient de courir parce que le courtage se fait par plusieurs allées & venues. Signifie aussi le droit qu'on donne à ceux qui exercent le courtage.
     
Courtier
 

T. n.m. On disoit autrefois Couratier, qui s'entremet pour faire faire des ventes, des prêts d'argent. Il y a des Courtiers établis en titre d'Office pour négocier les prêts qui se font sur la place du Change, qu'on nomme Agens,
Les Courtiers de chevaux de la marchandise par eau, sont des Officiers de ville établis pour la navigation, qui ont soin de visiter les chevaux pour le montage des coches & des bateaux, de biller les cordes, & d'obliger les Voituriers à réparer ou dépécer les bateaux qui ne seront pas en état de faire voyage. Il y a d'autres Courtiers de chevaux qui se mêlent de faire vendre des chevaux.
Les Courtiers de sel, sont des Officiers des Gabelles qui assistent au grenier, & fournissent les minots aux mesureurs, & les toiles & bannes pour mettre sous les minots.
Les Courtiers de lards & de graisses, sont des Officiers de ville établis pour décharger, empiler & visiter ces marchandises dans les places où elles se vendent, & qui sont responsables envers l'acheteur de la bonté de la marchandise, & envers le vendeur du payement du prix. On les appelle dans le Nouveau Traité de Police Courtiers, ou Visiteurs des chairs, lards & graisses des porcs.
Les Jurés Courtiers de vins sur les ports, sont des Officiers de ville dont la charge est de goûter les vins, pour connoître s'ils ne sont point chargés d'eau, ou d'autres mauvais remplages. Ils doivent avertir l'acheteur si le vaisseau ne contient pas la juste moison suivant la marque apposée par le Jaugeur.
Chaque Corps de Marchands a ses Courtiers, qui sont nommés par ses Maîtres & Gardes. Il y en a aussi chez les Manufacturiers.

     
Cribleur
  T. n.m. Celui qui crible le blé. Par un Edit de 1704, le Roi a créé en titre d'Offices 50 jurés cribleurs de blé, froment, seigles & orges sur tous les ports, halles & marchés de Paris.
     
Crinier
  T. n.m. Artisan qui accommode le crin, & le met en état d'être employé par les selliers, tapissiers & bourreliers.
     
Cuiratier
  T. n.m. On nomme ainsi en quelques endroits du Languedoc, particulièrement à Beaucaire, ceux qui travaillent à la la préparation de cuirs.
     
Débitant
  T. n.m. Commis qui vend en détail le tabac de son bureau & qui après en avoir fait la consommation, retourne à l'entrepôt pour en avoir d'autre.
L. n.m. Celui, celle qui vend des marchandises en détail. Particulièrement celui, celle qui vend des boissons. Une débitante de vin, de cidre.
     
Déchet
  T. n.m. En matiére de Gabelle, se dit d'une diminution qui survient au sel en masse, pendant le temps qu'il reste dans le grenier. Le déchet ordinaire est réglé à deux minots sur chaque muid de sel vendu & distribué dans les greniers du Roi. Le déchet extraordinaire est celui qui se trouve au-dessus des deux minots qu'on accorde pour le déchet ordinaire, & dont les Grenetiers, Receveurs & Controlleurs sont tenus de payer en argent, sur le même pied qu'il se vend dans les greniers où ils sont établis. Ordonn. des Gabelles de 1680.
   
Déclicq
  T. n.m. Machine propre à enfoncer des pieux. Sorte de belier d'une pesanteur extraordinaire, qu'on élève avec un tour entre deux ou quatre pièces de bois, longues de 25 ou 30 pieds. Quand ce belier est monté en haut, on tire une petite corde qui détache un déclicq, & fait tomber le mouton sur la tête du pieu.
     
Département
  T. n.m. Département, signifie encore, Assignation de logement à des troupes. Et selon les saisons on l'appellera en Latin hiberna, ou aestiva, quand il s'agit des troupes. Ils tirerent au sort les villages les plus proches, & chacun alla à son département. Ce Régiment a obtenu cette année un bon département pour passer son quartier d'hiver.
     
Descente
 

T. n.f. Terme de Gabelles. C'est l'arrivée du sel & de la décharge pour les mettre dans les greniers. Il y a des Commissaires aux descentes.

     
Détailleur
  T. n.m. Marchand qui vend au détail. Les marchands en magasin appellent détailleurs tous ceux qui vendent en boutique.
     
Dinanderie
  T. n.f. Marchandise de cuivre jaune, qui fait partie de celles que vendent les Clincaillers. Les poëlons & chauderons, platines & chenets de cuivre, appartiennent à la dinanderie. Dans les tarifs des Aides il y a des articles particuliers pour la taxe des dinanderies. Ce mot vient de Dinant ville du Liégeois, pays abondant en calamine, dont le mélange avec la rosette fait le cuivre jaune. Ainsi on a appellé dinanderie parmi les Marchands, le cuivre jaune que la ville de Dinant envoie par toute l'Europe. On appelle même en plusieurs lieux les Chauderonniers, Dinandiers.
     
Distributrice
  T. n.f. C'est une femme qui a une place auprès du parterre de la Comédie & qui pendant l'été vend des liqueurs rafraîchissantes & pendant l'hiver des liqueurs qui réchauffent.
     
Doloire
  T. n.f. Instrument de tonnelier qui a un tranchant long & fort aigu & un manche pesant qui lui sert de contrepoids. Son usage est pour unir & aplanir le bois, tailler les cerceaux, &c. La doloire tient le milieu entre la hache & la serpe. En quelques lieux on coupe la tête avec une doloire.
     
Dominotier
  T. n.m. Ouvrier qui fait du papier marbré & d'autre papier de toute sorte de couleurs & imprimé de plusieurs sortes de figures, que le peuple appelloit autrefois des domino. Il y a un corps de dominotiers à Paris. Il est enjoint aux syndics des libraires de visiter les dominotiers, imagiers & tapissiers afin qu'ils n'impriment aucune peinture dissolue.
     
Dosse
 

T. n.m. Grosse planche de bois qui sert à des clôtures & à d'autres usages. On le dit particulièrement des planches qui ne sont sciées que d'un côté, & qui de l'autre ont quelque aubier ou écorce, ou qui sont fort inégales. On les appelle dosse flache. Quand on a équarri un arbre, la première planche qu'on en retire de chaque côté en le sciant, est une dosse.
On appelle en particulier les planches d'un bateau des dosses, parce que ces sortes de planches ne sont sciées que d'un coté.

     
Douaner
  T. v. Douaner est un terme de Marchand qui signifie Mettre le plomb de la Douane à quelque marchandise. Faire douaner une étoffe, une marchandise, c'est la faire passer à la Douane, pour y être visitée & plombée. Ce terme est particuliérement en usage à Lyon & à Tours.
     
Douvain
  T. n.m. Terme de marchand. Bois à faire des douves & des barils. Le millier de douvains vaut tant.
     
Droguiste
  T. n.m. Marchand épicier qui s'attache particulièrement au commerce & à la vente des drogues. Les marchands droguistes logent à la halle.
     
Drosseur
  T. n.m. Nom de certains ouvriers dans les fabriques de draperie dont la seule occupation est d'engraisser les laines avec de l'huile d'olive ou de navette & de carder avec de grandes cardes de fer posées sur un chevalet de bois disposé en talus en manière de pupitre.
     
Drouïne
  T. n.f. Terme de chaudronnier. Espèce de havresac que les chaudronniers de campagne portent derrière le dos & dans quoi ils mettent tous leurs outils. Ils vendent & raccommodent divers ustensiles de cuisine.
     
Ebauchoir
  T. n.m. Qui se dit des outils qui servent à plusieurs artisans pour ébaucher leur besogne ou préparer leurs matières, comme les ciseaux des charpentiers & menuisiers & autres outils qu'emploient les sculpteurs & ceux qui travaillent aux ouvrages de stuc.
     
Ebouziner
  T. v. Terme de maçonnerie. C'est, ôter d'une pierre ou d'un moilon, le bouzin, ou le tendre du lit de pierre & l'atteindre avec la pointe du marteau jusqu'au vif.
     
Echaudoir
 

T. n.m. Lieu où les Bouchers font les abattis de leurs viandes. Les règlemens de Police ordonnent aux Bouchers de tenir leurs échaudoirs fort nets, & de n'y point faire couler le sang.
Échaudoir, se dit aussi des lieux & des vaisseaux où les Teinturiers & les Mégissiers échaudent & dégraissent leurs laines en les trempant dans l'eau bouillante..

     
Echauguette
  T. n.f. Lieu couvert & élevé pour placer une sentinelle & pour découvrir ce qui se passe à la campagne. Il se dit particulièrement des tours & lieux élevés sur les côtes de la mer. Ce mot ne se dit que lorsque cette guérite est en bois. Quand elle est en pierre, on l'appelle guérite.
     
Echoppe
  T. n.f. Petite boutique attachée à un mur, & couverte en appentis, qui se bâtit en des lieux passans, & où il se fait grand commerce. C'est où se logent des Marchands qui n'ont pas à débiter des choses de grande valeur. Aux environs du Palais on a bâti plusieurs échoppes. Dans les marchés, dans les parvis des Cathédrales, il y a toujours quelques échoppes.
     
Ecofrai
  T. n.m. Grosse table qui sert à plusieurs artisans pour tailler & préparer leur besogne comme celles des cordonniers, selliers, bourreliers, &c.
     
Ecorcier
  T. n.m. Bâtiment qui doit accompagner les moulins à tan. C'est un grand magasin où on met à couvert les écorces de chêne, parce que si on les laissoit à la pluie, le sel s'en détacheroit & c'est en quoi consiste toute sa vertu.
     
Ecrinier
  T. n.m. Artisan qui fait des écrins. Il y a à Paris une communauté des Maîtres Layettiers Ecrainiers
     
Ecritoire
  T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle le lieu où se tiennent les assemblées des Maîtres Jurés Charpentiers de la ville & fauxbourgs de Paris.
     
Ecuelle
  T. n.f. C'est ainsi qu'on appelle une servante de peine, qu'on emploie ordinairement dans la cuisine à laver la vaisselle à à quelqu'autre grosse besogne.
     
Ecureur
  T. n.m. de puits. Ouvrier qui avec un outil, qu'il appelle drague, écure les puits, les cîternes, & vuide les lieux. Il s'appelle Vuidangeur & Maître des basses oeuvres. La plupart du monde appelle cette sorte d'Ouvrier Cureur de puits ; mais Ecureur est le vrai mot. L'Académie n'est pas de cet avis : elle a omis, dans son Dictionnaire le mot Ecureur, & y a mis celui de Cureur.
     
Efourceau
  T. n.m. C'est une machine dont les principales parties sont un timon, deux roues & un aissieu commun, comme les charriots & les charrettes ordinaires, mais le tout est plus massif & d'une plus grande force. On s'en sert pour traîner & conduire les plus pesans fardeaux, sur-tout les gros corps d'arbres, les grosses poutres, &c.
     
Egardise
  T. n.m. Ce terme n'est guère en usage que dans la sayetterie d'Amiens, où les Jurés des Communautés sont appellés Egards : ainsi, en ce sens, égardise signifie la même chose que Jurande.
     
Egrugeoir
  T. n.m. Terme de Cordier. Instrument qui ressemble à un banc qui n'a que deux pieds à un de ses bouts, qui est garni à cette extrémité d'une rangée de dents semblables à celles d'un rateau, l'autre bout qui porte par terre, est chargé de pierres. En peignant l'extrémité du chanvre femelle avec les dents de l'égrugeoir, on fait tomber le chenevi avec ses enveloppes.
     
Embatage
  T. n.m. Terme de maréchal. Application de bandes de fer sur des roues.
N. n.m. Application que le maréchal fait des bandes de fer qui sont ces larges plaques de fer cloutées à gros clous qu'on appelle clous à bande, sur & tout autour d'icelles roues.
     
Embaucheur
  T. n.m. Celui qui embauche les compagnons artisans & qui les fait entrer au service de quelque maître. Ou celui qui enrôle quelqu'un pour soldat par adresse.
     
Embourrer
  T. v. Terme de potier de terre. C'est boucher & cacher les défauts de quelque ouvrage de poterie avec une composition de chaux & de terre, pétries ensemble avec de l'eau. Cet embourrement est défendu par les statuts.
     
Emoudre
  T. v. Aiguiser le taillant des instrumens tranchans sur une meule, sur un grais. Emoudre des couteaux, sa cognée, sa serpe, ses marteaux, &c. Il y a des couteliers à Paris qui disent émeudre mais cela n'empêche pas que tous les honnêtes gens disent émoudre.
     
Emouleur
  T. n.m. Coutelier, gagnepetit, taillandier qui aiguise le tranchant des couteaux, & autres ferremens tranchans.
     
Enchanteler
  T. v. Mettre sur des chantiers. Il se dit particulièrement du vin, soit pour l'exposer en vente sur l'étape, soit pour le garder dans une cave. Enchanteler du bois, c'est le ranger dans les chantiers.
     
Encrier
  T. n.m. Les Imprimeurs appellent encrier, une espéce de table ou de planche quarrée, qui a des bords de trois côtés, sur laquelle ils broient le vernis & le noir de fumée, dont ils font leur encre. C'est aussi sur l'encrier qu'ils prennent avec leurs balles l'encre dont ils noircissent leurs formes.
     
Enfonçage
 

T. n.m. Terme de Tonnelier qui est d'usage en Normandie & en Picardie, dans la préparation & le commerce du hareng paqué. Il signifie mettre le fond à un baril rempli de hareng, après qu'il a eu toutes ses façons : l'enfonçage de chaque baril coûte deux sous six deniers.

     
Engerber
  T. v. Se dit des muids de vin qu'on met les uns sur les autres, soit sur l'étape, soit dans les caves des gros marchands à la manière des gerbes. Ce marchand a 3 rangs de tonneaux engerbés les uns sur les autres.
     
Engin
  T. n.m. Machine pour élever ou soutenir de gros fardeaux, comme grue, guindal, moufles, verrins, &c. On le dit particulièrement de cette machine qui sert dans les bâtimens ordinaires à élever les pierres & les poutres, qui est composée de sole, poinçon, rancher, fauconneau, treuil, poulies, &c.
Les Meûniers appellent aussi engin une espèce de machine sur deux roues, pour tirer le moulin au vent. C'est aussi une sorte de tourniquet au haut du moulin pour tirer les sacs de blé.
Ce mot vient de ingenium, qui signifioit simplement autrefois esprit ; & parce qu'il faut de l'esprit pour inventer les machines qui augmentent les forces mouvantes, on les a aussi appellées engins.

Le mot d'engin se trouve dans les Ordonnances de la Marine, & dans celles qui regardent les Eaux & Forêts. Dans ces endroits-là engin signifie simplement instrument. Les engins défendus sont les instrumens pour prendre le gibier & le poisson, desquels il n'est pas permis de se servir.
Engin, signifie en général, les outils qui servent à faire quelque rupture. Ces voleurs en s'enfuyant ont laissé leurs pinces & leurs engins avec lesquels ils vouloient voler cette maison. On a confisqué les filets & engins de ces pêcheurs, qui venoient voler la nuit le poisson de ce Seigneur.
Ce mot d'engin s'est dit particulièrement des filets à prendre du poisson.

 
     
Enseigne
 
T. n.f. Signe, marque publique & évidente qu'on met en quelque endroit pour trouver quelque personne, ou quelque chose. Les Marchands mettent une enseigne à leurs boutiques, afin qu'on les reconnoisse. Ils enveloppent leurs marchandises dans une image de leur enseigne. Ils payent un droit au Voyer pour poser leur enseigne, pour changer d'enseigne. Les armoiries des nouvelles maisons sont la plus grande partie, les enseignes de leurs anciennes boutiques. Quand on vend un logis, pour le désigner on dit, où pend pour enseigne, &c. Il est défendu aux Marchands & aux Artisans de changer ou d'usurper les enseignes, ou les marques des uns des autres.
Ce mot vient de insigne.
Enseigne, est aussi un signe militaire sous lequel se rangent les soldats, selon les différens corps dont ils sont, ou les différens partis qu'ils suivent.
     
Entreposeur
  T. n.m. Celui qui est commis à la garde des marchandises entreposées. Les Entreposeurs du tabac dans les villes le distribuent en gros aux Débitans, dans les villes mêmes, & aux endroits de leur Election, où il y a des Bureaux particuliers établis. Entreposeur se trouve dans la Déclaration du Roi du 10 Octobre 1723. qui régle la maniére dont la Compagnie des Indes doit faire l'exploitation de la vente exclusive du café.
     
Entrepôt
 

T. n.m. Lieu de réserve & mitoyen où on fait magasin de quelques marchandises pour les venir reprendre au besoin. L'Ordonnance des Aides défend aux Marchands de vin d'avoir des entrepôts, des magasins ou étapes de vin en deçà de trois lieues de Paris. Les Marchands qui amènent des bestiaux de lieux éloignés sont obligés d'avoir des entrepôts, pour les laisser reposer & reprendre graisse.
On appelle aussi sur la mer entrepôts, des ports où on établit des magasins de marchandises destinées à transporter au loin.
On appelle aussi des villes d'entrepôt, celles où il y a d'ordinaire des Commissionnaires qui reçoivent des marchandises d'un lieu éloigné pour les envoyer en un autre. Lyon & Orleans, Paris & Rouen, sont des villes d'entrepôt. Batavia est l'entrepôt des Hollandois pour leur commerce de la Chine & de l'Europe.

     
Enviné
  T. adj. Il se dit des Marchands de vin, ou Cabaretiers qui sont fournis de bons vins. Ce Marchand est le mieux enviné de toute la ville. Quelques-uns disent aviné, mais enviné est plus propre en ce sens. On peut dire également enviné, ou aviné, en parlant d'un vaisseau imbû, & humecté de vin.
     
Eperonnier
  T. n.m. Artisan qui forge & qui vend des éperons & des mords de bride, &c.
     
Epicerie
  T. n.f. Est le corps des marchands épiciers qui est le secon des six corps de marchands de Paris. L'épicerie a 4 états différents qui sont les épiciers, les ciergiers, les apothicaires & les confiseurs.
     
Epicier
  T. n.m. Qui fait trafic d'épicerie, droguerie & grosserie. Les Apothicaires font partie du corps des Marchands Epiciers & Droguistes. Les Epiciers prennent pour leur Patron Saint Nicolas, à cause que la plupart de leurs marchandises viennent par eau, & que Saint Nicolas est le Patron de ceux qui trafiquent sur l'eau. Les Epiciers ont des Maîtres & Gardes, qui ont droit de visite & de réformation des poids, balances & mesures, sur tous les Marchands & métiers de la ville, fauxbourgs & banlieue de Paris, qui vendent leurs marchandises au poids, & ont eu de tout temps la garde de l'étalon des poids & mesures.
     
Epinçoir
  T. n.m. Gros marteau court & pesant dont se servent les paveurs pour couper ou tailler le pavé de grès, soit sur la carrière lorsqu'il débitent ces sortes de pierres, soit lorsqu'ils mettent le pavé en place.
     
Epinglier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des épingles, ou la marchande qui les vend.
     
Escocher
  T. v. la pâte. Terme de boulangers, particulièrement en usage parmi ceux qui font le biscuit de mer. C'est battre la pâte du plat de la main afin de bien la joindre en une seule masse.
     
Espade
  T. nm. Terme de cordier. Espéce de sabre de bois à deux tranchans qui sert à affiner le chanvre. L'ouvrier qui affine le chanvre avec un espade est un espadeur.
     
Espinçoir
  T. n.m. C'est un gros marteau court & pesant qui est fendu en angle par les deux côtés comme un têtu, qui sert particulièrement à tailler du pavé.
     
Estaféte
  T. n.f. Terme de poste. Nous avons emprunté ce mot des Espagnols qui appellent estaféta le courier ordinaire qui porte les lettres. Les Italiens disent stafetta.
     
Estuc
  T. n.m. C'est un certain droit que les voleurs payent à un autre fripon qui les protége & leur rend service dans les occasions, tantôt en leur procurant des entrées dans de certains lieux, & tantôt en favorisant leur évasion lorsqu'on les prend sur le fait.
     
Etaleur
  T. n.m. Pauvre libraire qui étale des livres sur les bords du Pont-Neuf. On trouve quelquefois d'assez bons livres chez les étaleurs.
     
Etalier
  T. adj. Qui ne se dit que des Compagnons bouchers qui vendent en détail & qui étalent en public les chairs de la boucherie. Il faut être étalier-boucher avant que d'être maître.
     
Etamage
  T. n.m. L'action d'étamer. Il y a un arrêt du Conseil du Roi du 17 Septembre 1743. qui défend aux Chauderonniers d'employer du plomb dans l'étamage de la vaisselle de cuivre, sous peine de confiscation des piéces de chauderonnerie dans l'étamage desquelles il y aura du plomb, & de 500 livres d'amende.
     
Etamer
 

T. v. Enduire avec de l'étaim fondu, ou en menues feuilles. On étame les marmites de cuivre, afin qu'elles ne prennent point le goût de l'airain. On étame, on blanchit les serrures, le fer blanc, les mords & les éperons. On étame les glaces de miroirs. L'étameur est celui qui étame.

     
Etamper
  T. v. Terme de Maréchal. Percer un fer de cheval. On dit étamper maigre, quand on fait les trous bien près du bord du fer ; & étamper gras, quand on perce le fer un peu plus en dedans. Et on dit que le Maréchal encloue les chevaux sur l'enclume, quand les clous sont mal étampés, soit gras, soit maigre, car il est difficile, en brochant les clous, de ne pas enclouer le cheval.
     
Etamure
  T. n.f. Terme de chauderonnier. C'est l'étaim dont les chauderonniers se servent pour étamer. C'est aussi l'action d'étamer.
     
Etape
  T. n.f. Étape, se dit aussi d'une ville de commerce. Le port de Redon en Bretagne est l'étape des vins pour Rennes. Calais étoit l'étape des laines & draps d'Angleterre, qui a été transferée à Bruges. Gand est l'étape des blez qui sont amenés en France. Arras étoit autrefois l'étape des vins de France, &c.
     
Etau
 

T. n.m. Quelques-uns disent au singulier étal. Petite boutique, quelquefois fixe, quelquefois portative, où on travaille, où on étale, où on vend différentes sortes de marchandises, de la chair, du poisson, des fruits & autres menues denrées. On loue bien chèrement les étaux de Boucher. Il n'y a que le Roi qui accorde la permission de construire des étaux de Boucher. La Placerie de la halle a tant d'étaux à louer. On appelle aussi étaux, ces petites boutiques portatives qu'ont les Savetiers & les Ravaudeuses au coin des rues.

     
Etavillon
 

T. n.m. Terme de Gantier. Il signifie un morceau de cuir, coupé & disposé pour en former un gant. Doler les étavillons, c'est les parer & amincir avec le couteau à doler ; ce qui se fait avant que d'entailler les doigts

     
Etendoir
  T. n.m. Terme de papetier. On appelle ainsi l'endroit où l'on étend sur des cordes les feuilles de papier nouvellement faites pour les faire sécher.
     
Etier
  T. n.m. Terme de Gabelles. C'est le canal ou conduit qui sert à recevoir l'eau de la mer dans les marais salans. Les Ordonnances sur le fait des Gabelles ont fait plusieurs règlemens touchant les étiers des marais salans.
     
Etou
  T. n.m. Les bouchers nomment de la sorte une espéce de table à claire-voie, sur laquelle ils attachent les moutons pour les tuer & pour les habiller.
     
Etuviste
  T. n.m. Baigneur qui tient des bains & étuves. Les perruquiers ont des lettres de baigneurs & étuvistes, quoiqu'on les appelle simplement baigneurs.
     
Evantailliste
  T. n.m. C'est un peintre qui ne peint que des éventails, un marchand qui les vend.
     
Fabriquant
  T. n.m. Terme de Commerce & de Manufacture. Ce mot ne se dit pas de l'Ouvrier qui fabrique l'ouvrage, qui travaille à le faire, mais de l'Entrepreneur, de celui qui fait faire l'ouvrage à ses frais, qui entreprend la fabrique des étoffes par exemple, ou des galons d'or & d'argent. Le Fabriquant n'est point entrepreneur dans le sens que l'on dit ce mot d'un homme qui entreprend quelque ouvrage public ou particulier ; un bâtiment, par exemple, qui se charge de le faire exécuter à condition qu'on lui payera une certaine somme dont on convient. Ce Fabriquant a bien fait ses affaires, il est très-riche. Le Fabriquant donne le dessein d'une étoffe, d'un galon, paye les Ouvriers, & fait toutes les avances. Un Fabriquant à un dessinateur à soi qui fait les desseins des ouvrages qu'il entreprend. On dit un Marchand Fabriquant, pour le distinguer de celui qui ne fait que vendre &;acheter, sans faire fabriquer. C'est le plus gros Fabriquant de Lyon.
     
Facteur
  T. n.m. Dans le Droit ce mot signifie celui qui est chargé d'une procuration qui lui donne pouvoir d'agir au nom d'un autre : dans l'usage il signifie, Commissionnaire de Marchand ; celui qui achéte pour d'autres Marchands des marchandises, ou qui les vend en leur nom. Quelques-uns maintenant par honneur les appellent Commis. Le facteur n'est point reçu à faire cession contre son commettant. La minorité n'excuse pas le facteur, & ne le dispense pas de payer. Les facteurs des Marchands forains de vivres sont défendus par la Police de Paris.
Facteur, se dit aussi de celui qui tient le bureau, & les registres des Messagers, & qui distribue les lettres.
Facteur d'orgues, est l'ouvrier qui fait toute la machine des orgues, à la réserve du buffet.
Autrefois facteur s'est dit pour criminel.
     
Factorerie
 

T. n.m. Bureau de Marchands où leurs Facteurs font pour eux le commerce. Les François, les Hollandois, les Anglois, ont chacun leurs Factoreries à Surate. On appelle aussi ces bureaux, Comptoirs.

     
Facture
 

T. n.m. État des marchandises qu'un Facteur envoie à son maître, ou un Marchand à un autre Marchand.
Facture, est aussi une liasse de lettres d'avis, d'envoi, de demande, &c. que l'on attache ensemble à un lacet. Un marchand recevant une lettre dit, Mettez-là aux factures.
Facture, Terme d'Orgues. C'est la qualité, l'étendue, la largeur, la grosseur des tuyaux. Les jeux de la petite facture sont ceux dont les tuyaux sont étroits, les jeux de la grosse facture sont ceux dont les tuyaux sont larges.

     
Fagoteur
  T. n.m. Bucheron, homme de peine qui travaille dans les forêts à faire des fagots.
   
Faillite
  T. n.f. Terme de Marchand. C'est une espéce de banqueroute. La faillite est pourtant bien distinguée de la banqueroute, même par l'Ordonnance de 1673. Il n'y a que ceux qui font perdre frauduleusement le dû de leurs créanciers, ou qui leur font une cession générale de biens en Justice, qui soient réputés avoir fait banqueroute ; & l'on dit qu'un Marchand a fait faillite, lorsque sans fraude, & par impuissance arrivée par incendie, guerre, perte de vaisseau, ou par la faute de ses débiteurs, il ne se trouve pas solvable pour payer tous ses créanciers.
     
Faisandier
  T. n.m. Celui qui chasse, qui vend, qui nourrit & élève des faisans.
     
Faisserie
  T. n.m. Il se dit des ouvrages des Vaniers, qui sont à claire-voie ; comme les claies, clavettes, saladiers, chariéres, cages, &c.
     
Faiturier
  T. n.m. On appelle ainsi en Normandie le syndic d'une confrairie.
     
Faneur
  T. n.m. Gens de journée qu'on loue pour faner. On donne tant aux faneurs, & tant aux faneuses pour faner. Les faneurs doivent avoir une fourche et un rateau.
     
Farinier
 

T. n.m. Marchand de blé moulu. Ce Meunier a la chalandise des Fariniers, qui font moudre du blé pour venir vendre de la farine à la halle. Il y a un Édit de Charles VII. de 1440. portant réglement pour les Boulangers, Meuniers, Fariniers, &c. Voyez le Recueil des Ordonnances de la ville de Paris.

     
Fascine
  T. n.f. Fagot de menu branchage dont on se sert à l''armée pour se couvrir ou pour brûler des logemens, combler des fossés, &c. Une fascine goudronnée est d'un pied et demi de tour. On commande des soldats pour aller à la fascine.
     
Faux-saunage
  T. n.m. Commerce de faux sel. Il est condamné aux galères pour faux-saunage.
     
Faux-saunier
  T. n.m. Celui qui vend du sel en cachette, qu'on appelle du faux sel. Les Faux-sauniers sont condamnés aux galères. Par une Déclaration du Roi du 12 Juin 1722. registrée à la Cour des Aides le 14 Juillet suivant, il est ordonné que tous les Faux-sauniers de l'un & de l'autre sexe, qui étant pris en faux-saunage supposeront de faux noms, & déclareront de faux domiciles dans les interrogations qu'ils subiront, seront condamnes les hommes aux galères pour cinq ans, & les femmes à cinq ans de bannissement ; les enfans de 14 ans accomplis seront sujets aux mêmes peines.
     
Fayancier
  T. n.m. Ouvrier qui fait de la faïence ou le marchand qui vend de la faïance & des vaisseaux de terre.
     
Fenderie
  T. n.f. Lieu qui est dans les forges, où l'on fend les gueuses qu'on y a transportées, pour les mettre en barres, en verges, ou en autres ouvrages. Ce mot signifie aussi l'art & l'action de fendre le fer, & de le séparer en verges, après qu'il a été mis en barre. Un ouvrier qui entend bien la fenderie.
     
Fendeur
  T. n.m. Qui fend. Un fendeur de bois, bucheron.
     
Ferblantier
 

T. n.m. Ouvrier qui fait toutes sortes d'ouvrages avec du fer blanc. Ouvrier en fer blanc. Taillandier en fer blanc. Le peuple de Paris dit Ferblantier ; mais les gens du métier disent Taillandier en fer blanc. C'est un ouvrier qui travaille en fer blanc, qui fait & vend des lanternes, des entonnoirs, des plats, des couvre-plats, des rapes, &c.

     
Ferretier
 

T. n.m. Marteau de Maréchal qui lui sert à ajuster ses fers sur l'enclume à chaud & à froid.

     
Ferreur
  T. n.m. Celui qui plombe & qui marque avec un coin d'acier les étoffes de laine.
     
Ferronnier
 

T. n.m.&f. Marchand qui vend les gros ouvrages de fer & de cuivre. On dit aussi ferron.

     
Fetu
  En terme de bourreau la barre de fer avec quoi on roue les criminels.
     
Feu grégois
 

T. n.m. Le feu Grégeois, est un feu d'artifice qui brûle jusques dans la mer, & qui augmente sa violence dans l'eau. Il a un mouvement contraire à celui du feu naturel ; parce qu'il se porte en bas à droit & à gauche, selon qu'on le jette. Il a été appellé Grégeois, parce que les Grecs s'en sont servi les premiers vers l'an 660. Il est composé de soufre, de naphte, de poix, de gomme, de bitume. Les successeurs de Constantin ne s'en servirent pas moins utilement que lui en diverses occasions, & ce qui me semble digne de remarque, ils avoient été si heureux à garder le secret de cette composition, qu'encore l'an 940. elle étoit ignorée des autres peuples. Le feu Grégeois est inextinguible, si ce n'est avec du vinaigre mêlé de sable & d'urine, ou avec des cuirs verds ; c'est-à-dire, de cuir d'animaux nouvellement écorchés.

     
Feuillière
 

T. n.f. Terme de Carrier. On appelle les feuillieres d'une carriére, les veines de terre qui en couvrent le ciel ; & qui n'étant point soûtenues, peuvent causer des fondis. On fortifie ordinairement les feuilliéres par des piliers de moëllon, ou par des madriers & des arcs-boutans de bois.

     
Feures maréchaux
  T. n.m. C'est la qualité qu'ont les maîtres maréchaux-ferrans de Paris dans leurs statuts & dans leurs lettres patentes.
     
Févre (ou febvre)
  T. n.m. Ouvrier en quelque métal. Ce mot n'est plus en usage. Il entre dans la composition d'orfèvre qui signifie ouvrier, artisan en or. Il est aussi devenu le nom de plusieurs familles.
     
Ficelier
 

T. n.m. Espéce de tourniquet de bois fort léger, sur lequel les Marchands qui font un grand détail, & dont les marchandises doivent être ficelées, ont coûtume de dévider la ficelle, qui leur sert à faire des paquets.

     
Filoche
  T. n.m. Gros cable du moulin qui sert à lever la meule. Les pêcheurs appellent ainsi une aide qui tient le haut & le bas d'un filet.
     
Filotier
  T. n.m. On appelle filotiers ceux qui vont acheter du fil dans les marchés.
     
Foinier
  T. n.m. Marchand qui fait commerce de foin. Il ne se dit guère que des paysans des environs de Paris qui font négoce de cette marchandise par terre sur des bêtes de somme & sur des charrettes.
     
Foncée
 

Qui a fondé ou doté une Église, ou quelques prieres ou oeuvres pies. Fundator, conditor. Les fondateurs d'une Église se peuvent reserver le droit de Patronage pour conferer le Bénéfice, & y avoir les droits honorifiques. On prie toujours pour l'ame des fondateurs. Le fondateur d'un obit. C'est aux fondateurs à donner le nom à leurs fondations. Le Maît. La République fut vertueuse tant qu'elle observa les loix de ses sages fondateurs. M. Esp. Enée étoit un pauvre Héros dans le Paganisme, & plus digne fondateur d'un Ordre Religieux que d'un État. S. Évr. Les Communautés Religieuses nomment les Auteurs de leur institut leurs fondateurs, ainsi les filles de la Visitation nomment ordinairement Saint François de Sales leur Saint Fondateur, notre Saint Fondateur.
Fondateur, se dit aussi en matière profane. Constantin a été le fondateur de l'Empire d'Orient.

Terme de gens qui tirent l'ardoise. La foncée est un creux qu'on fait dans une carrière lorsqu'on en tire l'ardoise. La foncée à 9 pieds de profondeur.
     
Fonderie
  T. n.m. Lieu où l'on fond les métaux. Il se dit particulièrement des forges, des endroits où l'on fond le fer de la mine & où l'on fait la gueuse.
Fonderie, signifie aussi une grande cuve où l'on fond la cire qui tombe dans l'eau sur un moulinet & se trouve en grain : on la met ensuite sur les toiles à blanchir.
On le dit encore dans les grandes Imprimeries, du lieu où l'on fond les caractères.
     
Fondeur
  T. n.m. Artisan qui sait l'art de fondre les métaux
     
Fondique
  T. n.m. Terme de négoce. C'est la maison commune où les marchands s'assemblent pour leur commerce & où ils déposent l'argent & la marchandise de leur compagnie.
     
Fondoir
  T. n.m. Lieu dans les boucheries où les bouchers fondent leurs graisses pour faire le suif.
     
Fontenier
  T. n.m. Celui qui sait l'Hydraulique, qui a soin des fontaines & des eaux, soit pour le public, soit pour les maisons de plaisance. Il y a un Fontenier gagé par la Ville. Il y a un Fontenier à Versailles.
     
Forges
 

Grand fourneau où l'on fond le fer qui sort des mines & où on le réduit en gueuse.
Les forges, apparues dès le moyen-âge et très grosses consommatrices en bois se multiplient dès le 16e siècle. Sous François Ier, l'on en recense presque 500 et les "maîtres des forges" commencent un peu partout à se retrouver en haut de l'échelle sociale.
La forge, installée au bord d'une rivière là où le bois était disponible en grandes quantités se décomposait en 3 ateliers distincts :
* le haut fourneau pour la production de la fonte
* la forge pour sa transformation en fer
* la fonderie pour découper le fer en fonction des besoins de consommation
Chaque année, la forge produisait entre 200 à 250 tonnes de fonte pour une consommation d'environ 90 hectares de bois et les 13 millions d'hectares de forêt du 16e siècle se sont réduits à 6 millions en 1825. Depuis François Ier, les rois ont successivement pris des mesures conservatoires à l'égard des forêts visant à protéger les forêts existantes et futures mais c'est Colbert avec sa grande loi des Eaux et forêts qui prit les mesures les plus décisives.

     
Forgeron
  T. n.m.Ouvrier qui travaille à forger le fer
     
Forgeur
  T. n.m. Ouvrier qui forge le fer, l'étain, l'argent, pour en faire de petits ouvrages, comme épées, ciseaux, rasoirs, vaisselle, &c.
     
Formier
  T. n.m.Ouvrier qui fait des formes & des talons pour servir aux souliers
     
Fort
  T. adj. Vendre des marchandises le fort portant le foible, c'est les vendre toutes ensemble, & toutes sur le même pied, sans distinguer la bonne d'avec la mauvaise, l'une devant récompenser ce qu'il peut y avoir à perdre sur l'autre.
Prêter son argent au denier-fort, c'est le prêter sur un pied au-delà du taux ordonné par le Prince, ou le donner à plus haut prix que celui réglé par le courant de la place. Ceux qui prêtent leur argent au denier-fort sont répusés usuriers.
     
Foulage
  T. n.m. On dit en Normandie & en Picardie foulage & sautage pour signifier la façon que l'on donne au hareng blanc, en le pressat & foulant dans les barils où on l'a pacqué.
     
Fouler
  T. v. Presser quelque chose. On a été bien foulé à cette Procession, pour voir cette cérémonie. On foule les draps dans les moulins pour les rendre plus fermes. On foule la vendange dans les cuves pour en tirer la mère-goutte. Il faudra bien fouler cette marchandise pour la faire entrer toute en cette caisse.
On dit aussi, Fouler un chapeau quand on le fabrique. C'est le manier, le presser à force de bras sur la fouloire, afin de la former, & de le faire.
Fouler, en termes de Bonnetier, c'est manier, accommoder la besogne avec de l'eau dans la fouloire.
En termes de Vigneron, fouler une cuve, c'est écraser avec les pieds, ou avec quelqu'autre instrument les raisins qui sont dans une cuve, ou qu'on y veut mettre. Fouler des raisins, c'est les écraser de la manière qu'on vient de dire.

Fouler, signifie particuliérement presser avec les pieds. Cette jupe est toute salie, car elle a été foulée aux pieds. L'herbe de ce pré est toute foulée, toute gâtée, on a trop dansé dessus. Mon lit est foulé, est défait, quelqu'un s'est jetté dessus.
On dit aussi, qu'on fera fouler la paille à un prisonnier ; pour dire, qu'on le mettra au cachot, où il couchera sur la paille.

Fouler la terre, signifie quelquefois, la paitrir avec les pieds. Il faut fouler longtemps la terre grasse pour faire de la poterie, des tuilles, des batardeaux. On dit aussi, Fouler la poudre, lorsqu'on charge des canons, & qu'on bat la poudre avec le refouloir.
     
Foulerie
  T. n. f. Lieu où l'on foule. Ce fermier a 3 cuves dans sa foulerie pour ses vendanges. Il faut porter ces draps à la foulerie pour les mettre en état d'être vendus. Le fouleur ou foulon foule les draps.
     
Fouloir
 

T. n.m. Lieu où les Artisans, Chapeliers, Bonnetiers, &c. foulent leurs marchandises, chapeaux, bonnets. bas, &c. Quelques-uns disent Fouloire, & en font un substantif feminin. C'est plustôt un vaisseau, un instrument, ou quelque chose de semblable, où l'on foule, & avec quoi l'on foule. Chez les Bonnetiers, la fouloire est un grand cuvier, où il y a un râtelier de dents de boeuf, pour fouler les bas & autres choses. Chez les Chapeliers la fouloire est une table un peu inclinée, posée sur une chaudière de lie chaude, sur laquelle on foule les chapeaux. Dans quelques Vignobles, la fouloire est un pilon de bois, gros à peu près comme la forme d'un chapeau, qui a un long manche, & dont on se sert pour fouler la vendange, c'est-à-dire, écraser les raisins qui sont dans les cuves, dans les tines, dans les tonneaux.

     
Fourbir
  T. v. Nettoyer, rendre poli & luisant. C'est une bonne servante, elle fourbit sans cesse ses chenets, sa batterie de cuisine, ses meubles.
     
Fournaliste
  T. n.m. Celui qui fait des fourneaux de terre
     
Fournier
  T. n.m. Se dit en Languedoc & autres provinces du boulanger. Il signifie ailleurs le fermier ou la fermière du four banal de la seigneurie. On le dit aussi de celui ou celle qui a le soin d'enfourner & de faire cuire le pain des particuliers qui sont obligés de venir au four banal.
     
Fournissement
  T. n.m. Terme de commerce. C'est le fond que chaque associé doit mettre dans une société. On dit compte de fournissement pour signifier le compte de ce que chaque associé doit fournir dans une société, une entreprise, une manufacture, une cargaison de navire.
     
Fourrelier
 

T. n.m. Artisan qui fait des fourreaux de pistolets & autres. Les Maîtres Gainiers dans leurs Lettres prennent aussi la qualité de Maîtres Fourreliers.

     
Fruitier regratier
 

T. n.m. Celui qui vend des fruits en détail. Un Arrêt du Conseil du 9e Février 1694. les appelle Fruitiers-Regratiers, & Pauvres Regratiers, vendeurs en détail des herbes, & autres légumes, beurre, oeufs, fromages, fruits, & autres menues denrées. Cet Arrêt décharge les Fruitiers-Regratiers des droits de visites que prétendent sur eux les Maîtres fruitiers.

     
Gabelage
  T. n.m. Temps que demeure le sel dans le grenier. Il y a souvent bien du déchet pour le gabelage. Il signifie encore certaine marque que les Commis des greniers mettent dans le sel pour reconnoître s'il est sel de grenier ou de faux-saunage
     
Gabeleur
  T. n.m. Qui se dit des menus Officiers qui sont commis pour empêcher qu'on ne fraude les impôts du sel. Le peuple en a fait un mot odieux, pour nommer tous ceux qui lèvent les impôts, & prononce Gableux, & Gablou.
     
Gagne denier
 

T. n.m. Officier de ville qui est créé pour tasser & mesurer le bois dans les membrures en présence des Jurés. Les Gagne-deniers Charbonniers qui aident à mesurer le charbon, sont appelles, Garçons de la pelle ; & les valets des porteurs, Plumets. C'est aussi en général, un homme de peine ou crocheteur qui sert à porter des fardeaux par la ville. Faisons défenses à tous Gagne-deniers & Crocheteurs de prendre de plus grands droits pour le port desdits beurres, que ceux qui leur ont été par nous taxés, à peine du fouet. Réglement général pour la Police de Paris du 30 Mars 1635.
Commissionnaire ou Facteur, un homme à qui l'on donne un denier par livre, ou une certaine rétribution, pour faire des commissions, pour tirer des rentes de l'Hôtel de Ville, ou des Actions de la Compagnie des Indes, & les remettre au propriétaire. Les Gagne-deniers, comme on l'a dit dans le Dictionnaire au mot Facteur, sont des espéces de Facteurs.

     
Gagne petit
 

T. n.m. Pauvre garçon Coutelier qui mène une meule par la ville & par la campagne, propre à aiguiser les couteaux, lequel se contente d'un petit gain. Circumforaneus semiator. Les gagne-petits ne s'appellent pas entre eux de ce nom, mais de celui d'Emouleurs à petite planchette, pour se distinguer des Couteliers, qui sont aussi des Émouleurs.

     
Gainier
  T. n.m. Ouvrier qui fait toute sorte de gaines & d'étuis soit pour des couteaux, ou autre ferremens, soit pour la vaisselle d'or & d'argent, des lunettes, des instrumens de mathématique ou autres choses qu'on veut conserver.
     
Galopin
  T. n.m. Petit marmiton qui sert dans les maisons des Princes à tourner la broche & aux autres menus services de la cuisine ou petit garçon qu'on envoie çà et là pour différentes choses.
     
Garnisseur
  T. adj. Il ne se dit guère que de ceux qui garnissent les chapeaux. On a fait différence entre un maître marchand chapelier & un garnisseur qui ne les fabrique pas.
Plusieurs artisans ont cette qualité dans leurs statuts. Les fourbisseurs, les doreurs sur cuir, & les selliers.
     
Gerber
 

T. v. Les Marchands de vin, qui ont quantité de muids dans leurs caves, se servent de ce mot pour signifier, Mettre les pièces de vin les unes sur les autres en manière de gerbes. A moins qu'on ne gerbe ces quarts, ces feuillettes, ces muids, on ne les pourra arranger tous dans cette cave.

     
Gobelins
 

Lieu du Fauxbourg S. Marceau à Paris, où l'on fait plusieurs teintures, & sur-tout de l'écarlate fort belle, à cause d'une vertu particulière de la rivière de Biévre, qui y passe.
L'Hôtel des Gobelins est aussi le lieu des Manufactures Royales à Paris. Les tapisseries les plus estimées sont celles des Gobelins. Cet Hôtel a pris son nom d'un excellent teinturier en laine appellé Gilles Gobelin, & non pas Jean, comme dit Corneille au mot Biévre, qui l'occupoit sous François I. C'est lui qui trouva le secret de teindre la belle écarlate que l'on y teint encore, & fit bâtir une maison qu'on appella la folie Gobelin. Les Gobelins sont remplis aujourd'hui des plus habiles ouvriers de l'Europe en Teinture, en Tapisseries, en Orfévrerie, en Peinture & en Sculpture, en Marqueterie, sous la direction du Surintendant des bâtimens. Ils ne travaillent ordinairement que pour le Roi. Le Roi y loge aussi des Peintres, des Graveurs, &c. On dit écarlate des Gobelins, Tapisserie des Gobelins.

     
Goué
 

T. n.m. Outil dont se servent les Bucherons pour couper le bois, les vignerons pour éguiser les echalas. C'est une espèce de grosse serpe. Ce mot n'est pas seulement usité aux environs d'Auxerre, comme le dit Liger, il l'est en Berri, & en d'autres Provinces

     
Goureur
  T. n.m. Ceux qui falsifient les drogues en les mêlant de mauvais ingrédiens. C'est le nom que l'on donne ordinairement à ces petits Epiciers qui courent la campagne, & qui distribuent dans les villages du poivre, du gingembre & autres épiceries.
     
Grainetier
  T. n.m. Marchand de grosses graines, comme blé, avoine, &c.
     
Grainetterie
  T. n.f. Commerce des grains, des graines, & des légumes secs, en détail et à petites mesures.
     
Grainier
  T. n.m. N'est pas seulement un Marchand de graines, mais encore un Marchand de grains en détail, & à petite mesure. Les Grainiers ne peuvent entrer aux marchés de Paris qu'après certaines heures, ni enlever plus de six septiers d'avoine & deux septiers d'autres grains. On dit Grainiers & Grainières.
Grainier, est le Marchand de graines, tant potagères que fleurs, & Grainetier est le Marchand des autres grosses graines
     
Grenetier
  T. n.m. Marchand qui vend des grains en détail, même du foin, de la paille, de la farine, du son, &c. Dans leurs Lettres on les appelle Greniers. On distingue Grenier & Grenetier.
Grenetier, c'est chez les Célestins celui qui a soin des grains, & des fermes du Monastère. Le Grenetier rend compte une fois l'année au Supérieur.
Officier subalterne qui juge en première instance des differends & malversations qui arrivent sur le débit & transport du sel. L'appel de leurs Jugemens se relève à la Cour des Aides. Il y a des Grenetiers anciens, alternatifs & triennaux.
     
Grénier
 

T. n.m. C'est ainsi que l'Ordonnance de Paris appelle celui ou celle qui vend toutes sortes de grains. Les Maîtres Grêniers ne se pourront servir, pour leur grain, que de mesures étalonnées. Ord. de Paris. Cependant le peuple dit Grenetier. D'autres appellent Grênier, celui qui vend les menus grains, & Grenetier, celui qui vend les plus gros, comme le bled, &c.

     
Gresserie
 

T. n.m. Prononcez graisserie. Pierres de grès, & ouvrages faits de grès. Les maisons du Gâtinois sont bâties de gresseries. Les cruches, les pots à beurre, sont ouvrages de gresserie.

     
Grosserie
 

T. n.f. Ce sont les gros ouvrages que fabriquent les Maîtres Taillandiers-Grossiers.

     

Grossier

 

T. n.m. Qui vend des marchandises en gros. En ce sens il ne se dit point au féminin. Un Marchand grossier d'épiceries.
Grossier, se dit aussi entre les Horlogers, d'un Ouvrier qui ne fait que de la grosse besogne ; comme des horloges de ville, &c.

   
Group
 

T. n.m. se dit des paquets d'or ou d'argent en espéces, que les Marchands & Négocians s'envoient les uns aux autres par la Poste, par le Messager, ou par quelque autre commodité. Ainsi l'on dit en écrivant à son Correspondant ; Je vous envoie par une telle voie un group de quinze cents louis dont vous m'accuserez la réception, c'est-à-dire, un paquet où est contenu ce nombre de Louis d'or.

   
Guet
 

T. n.m. Garde qu'on fait pour découvrir quelque chose, ou pour surprendre quelqu'un. Il se dit premièrement d'une personne qui espionne, & qui demeure en garde en quelque lieu pour voir ce qui s'y passe, & en donner avis. Faire le guet. Mettre un guet au clocher. Il se dit aussi de l'action par laquelle on observe, on épie ce qui se passe, ce qui se fait.
Guet, se dit aussi d'une compagnie entière qui fait la patrouille, ou d'un corps de garde qu'on pose sur des passages, soit pour empêcher les surprises des ennemis, soit pour prendre les voleurs, ou ceux qui troublent le repos de la ville. Il y a des charges qui ont le privilége d'éxemption de guet & de garde.

Mot du Guet, est une parole qui sert de signal pour discerner l'ami de l'ennemi. Il se donne par le Commandant aux Officiers ; ce qui empêche les surprises des ennemis, les communications des traîtres & espions. On change tous les soirs le mot du guet.

On le dit figurément des rendez-vous qui se donnent pour des conférences secretes, pour des entreprises amoureuses. Ce valet avoit le mot du guet, avoit l'ordre de faire entrer telles & telles personnes.
Guet, se dit chez le Roi, de ceux d'entre les Gardes du corps qui demeurent près de sa personne, pour le garder pendant la nuit.
On trouve dès la naissance de la Monarchie qu'il y avoit un guet de nuit dans chacune des principales villes du Royaume. Dans toutes les Coutumes qui prirent naissance au commencement du Xe siècle, & qui succédèrent à l'ancien droit, il est fait mention expresse de l'obligation de faire le guet, que les nouveaux Seigneurs, qui s'introduisirent alors par les inféodations, imposèrent à leurs sujets. Le calme étant rendu, il ne reste plus que la Compagnie du Guet de Paris, à l'instar de laquelle celles de Lyon & d'Orléans ont depuis été créées. Les Officiers du Guet étoient autrefois garans des vols qui se faisoient pendant la nuit, s'ils n'arrêtoient le voleur.

Archer du Guet. Garde de la Compagnie du Guet. Par arrêt du Parlement du 9 Juillet 1668. il est ordonné aux Officiers & Archers du Guet, & à tous autres de la ville de Paris d'exécuter sans délai les jugemens & les ordres du Lieutenant de Police, à peine d'interdiction, & de plus grande peine, selon l'éxigence des cas.

On appelle à Paris le Chevalier du Guet, celui qui commande à une compagnie qui fait la ronde dans les rues toute la nuit pour empêcher les vols. Il y a le guet à pied, & le guet à cheval. On appelle en Languedoc & Provence Vighier, celui qui commande au guet ; & ce mot vient de Vegghia, Italien, qui signifie veille. Nicod. Nicod se trompoit en cela, & Vighier, ou plustôt Viguier, est le Sénéchal, & ce mot vient de vicarius, comme nous le dirons en son lieu.

Guet. Nom d'un ancien droit que les Seigneurs, au moins en Bretagne, levoient sur leurs sujets.Le guet étoit la garde que les sujets étoient obligés de faire au château de leur Seigneur ; que l'on changea depuis en redevance, qui conserva le nom de guet. Le droit du guet se levoit aussi en Dauphiné.

Guet de mer, est le guet que les habitans des paroisses, bourgs & villages qui sont le long des côtes de la mer, sont obligés de faire sur ces côtes. Le guet de mer diffère de la garde des côtes, en ce que le guet de mer se fait en temps de paix & en temps de guerre, & que la garde des côtes ne se fait qu'en temps de guerre.

   
Guétable
 

T. v. Qui est sujet au guet. Sujets guétables, sont ceux qui sont obligés de faire guet & garde aux châteaux du Seigneur.

   
Gueuse
  T. n.f. Terme de fondeur. Grosse pièce de fer qui dans sa première fonte coule dans des canaux triangulaires & se forme en gros lingots du poids de 3, 5 & jusqu'à 6 000 livres. On porte de là les gueuses à la forge, où à la fenderie, où on les forge, & on les fend avec l'aide des moulins qui remuent un puissant marteau.
   
Guillaume
 

T. n.m. Outil de Ménuisier, qui est une espèce de rabot. Il s'en fait de différentes sortes suivant les ouvrages ; ce qui dépend de la disposition de leurs fers & de leur fût. Les Serruriers se servent du petit guillaume. Guillaume à ébaucher ; il sert à dégrossir le bois. Guillaume à plate-bande ; il sert pour les panneaux.

   
Guindal (ou guindas ou guindeau ou guindoule)
  T. n.m. Machine dont on se sert pour élever de gros fardeaux, comme des canons, des pierres, & autres choses. Elle est composée de trois pièces de bois jointes ensemble par le haut, où il y a une poulie attachée à une corde, ou cable, qui roule autour d'un rouleau qu'on fait tourner avec des leviers, & lequel est posé horizontalement. En tournant le cable sur ce rouleau, ou aissieu, on lève l'ancre, ou autre fardeau dans les vaisseaux.
   
Habilleur
  T. n.m. Ouvrier pelletier qui habille les peaux
   
Hachette
  T. n.f. Marteau tranchand d'un côté, dont se servent plusieurs ouvriers, comme tonneliers, couvreurs, charpentiers, maçons, &c.
     
Harangère
 

T. n.f. Femme qui vend du hareng, de la morue, du saumon & autres salines. Les trempis des harengères doivent être éloignés du milieu des villes. Dans l'usage ordinaire ce nom ne se dit pas seulement des marchandes de poisson, mais de toutes les marchandes des halles. Voilà des femmes qui se querellent comme des harengères.
Ce mot est formé de celui de hareng ; & s'est dit par synecdoque des revendeuses de poisson de mer, en prenant une espèce pour le tout.
On appelle figurément harengères ; & par ressemblance on dit de toutes les femmes rustiques, fortes en gueule, qui disent des paroles, ou qui font des actions sales & insolentes, que ce sont des harengères, qu'elles disent des injures de harengères ; parce que ces sortes de femmes sont grossières & insolentes.

     
Hâteur
  T. n.m. Officier chez le roi qui sert aux cuisines, qui a soin du rôt, & de livrer les viandes rôties comme le potager les potages, & les pâtissiers la pâtisserie.
     
Haussoires
 

T. n.mpl. Palettes de bois, qui retiennent l'eau aux écluses des Moulins, & qu'on lève quand on veut.

     
Hayon
 

T. n.m. On nommoit ainsi autrefois dans les Halles de Paris, les étaux ou échoppes portatifs que les Marchands y avoient, & où ils étaloient leurs marchandises les jours de marché.

     
Herbière
 

T. n.f. Vendeuse d'herbes dans les marchés. On appelle aussi Herbières, ces petites Paysannes qui vont à l'herbe, & qui dérobent les herbes des prés, si on n'y prend garde.

     
Hie
  T. n.f. Instrument de Paveur, fait d'une pièce de bois ronde, pesante & ferrée par le bout, avec deux anses aux côtés pour l'élever. On s'en sert pour enfoncer le pavé, on l'appelle autrement Demoiselle. On appelle aussi hies, les billots de bois qui servent à enfoncer des pieux.
     
Hôtelier
 

n. m. Qui tient une maison garnie de meubles & de vivres, une auberge, un cabaret pour loger ou nourrir les voyageurs, ou ceux qui n'ont point de ménage établi. Les Hôteliers & Cabaretiers payent le droit de huitiéme. Les Hôteliers sont responsables des hardes que les hôtes portent chez eux, & du vol de leurs domestiques. Si l'Hôtelier nie le dépôt des hardes, l'on est reçu à la preuve par témoins. Par le Réglement général de Police du 30 Mars 1635. est enjoint aux Hôteliers, Cabaretiers, Marchands débitans en cave, de garnir leurs caves de toutes sortes de vins & en débiter au public à divers prix, bon vin, droit, loyal & marchand, sans être mélangé, n'excédant le prix qui sera mis d'année à autre. Par le même Réglement il est enjoint aux Hôteliers de s'enquérir de ceux qui logeront chez eux, de leurs noms, surnoms, qualités, conditions, demeurances, du nombre de leurs serviteurs, chevaux, le sujet de leur arrivée, & le temps de leur séjour ; en faire registre, le porter le même jour au Commissaire de leur quartier, lui en laisser autant par écrit, & s'il y a aucuns de leurs hôtes soupçonnés de mauvaise vie, en donner avis audit Commissaire, & de bailler caution de leur fidélité au greffe de la Police, le tout à peine de 48 livres parisis d'amende.

     
Hourder
  T. v. Maçonner grossièrement. On dit qu'un mur est seulement hourdé, lorsqu'il n'y a point encore d'enduit, qu'il est encore rude & inégal. Hourder signifie aussi faire l'aire d'un plancher sur des lattes.
On dit proverbialement, qu'un homme est crotté & hourdé, quand il revient de ville sale & crotté comme un Messager, ou hourdé comme s'il avoit travaillé à la maçonnerie à hourder un mur.
     
Hours
  T. n.mpl. Terme de Scieurs de long. Ces Ouvriers nomment quelquefois de la sorte ce qu'on appelle plus communément Chevalets ou Tréteaux.
     
Houssage
  T. n.m. Action de housser, c'est-à-dire, de balayer. Il ne se dit, que je sçache, qu'en cette phrase, Salpêtre de houssage. Le salpêtre de houssage est le salpêtre qui vient des Indes Orientales, & qui est beaucoup meilleur que celui qui se fabrique en Europe. On l'appelle Salpêtre de houssage, parce que dans les lieux où il se forme naturellement, on n'a, pour le recueillir, qu'à le housser, & le balayer.
     
Huilier
  T. n.m. Ouvrier qui fait l'huile, Marchand qui vend de l'huile. Il y a eu de gros procès entre les Marchands Huiliers, & les Chandeliers, pour les mesures & le débit des huiles.
     
Huitrier
  T. n.m. Celui qui crie & qui vend des huîtres à l'écaille par les rues de Paris. Appeller l'Huîtrier. Faire venir l'Huîtrier. Cela a été retranché de l'édition de 1740. où l'on voit seulement Écailler, substantif masculin, qui a la même signification.
     
Imager
  T. n.m. Marchand qui vend des estampes, des images en papier, ou en vélin. Les Sculpteurs ont été aussi appellés Imagers, ou Tailleurs d'images par leurs statuts, qui leur défendent de tailler aucune image de bois verd, ni mort-bois, ni tilleuil.
     
In-octavo
  T. n.m. Terme de Librairie, pour exprimer une des formes dans lesquelles on imprime. Lorsque la feuille se plie en huit, cela s'appelle in-octavo. Cet Ouvrage fera un gros in-octavo. La Bibliothéque de M. du Pin a été imprimée in-octavo. Ce terme Latin a été francisé par l'usage.
     
In-quarto
  T. n.m. Mot tiré du Latin que l'usage a rendu François. Il se dit des livres dont les feuilles sont pliées en quatre. Il a imprimé tous ses ouvrages in-quarto. C'est un grand in-quarto, un petit in-quarto.
     
Jable
  T. n.m. L'entaille, la raînure que font les Tonneliers dans les douves pour y faire tenir les fonds des vaisseaux, comme poinçons, cuves, barriques, &c. Faire des jables avec un jabloire aux tonneaux & aux douves s'appelle jabler
     
Jambier
  T. n.m. C'est le nom du morceau de bois où les bouchers attachent les boeufs, vaches, veaux, porcs & moutons, qu'ils ont tués, afin de les ouvrir & vuider commodément. Les jambiers pour les boeufs sont bien plus grands & plus gros que ceux qui servent aux veaux & aux moutons. Le jambier est courbé en archet, en sorte qu'on dit en proverbe, Crochu comme un jambier. On l'appelle jambier, parce que les animaux que les bouchers habillent, y sont pendus par les jambes de derriére.
     
Jantille
  T. n.m. Mouillez les deux ll. Gros ais qu'on applique autour des jantes & des aubes de la roue d'un moulin, pour recevoir la chute de l'eau, & la faire mouvoir plus vite. La jantille sert aussi pour élever les eaux par le moyen des roues disposées à cet effet.
     
Japonner
  T. v. Les Marchands qui font commerce de porcelaine, se servent de ce terme pour exprimer une nouvelle cuisson qu'ils font donner en Hollande ou en Angleterre aux porcelaines de la Chine, dont ils souhaitent augmenter le prix, en les faisant passer pour porcelaines du Japon.
     
Jas
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne dans les marais salans au premier réservoir de ces marais. Le jas n'est séparé de la mer que par une petite digue de terre, revêtue de pierre séche, & on y laisse entrer l'eau par la varaigne, qui est une ouverture qui ressemble assez à la bonde d'un étang, que l'on ouvre & que l'on ferme quand on veut. On ouvre les varaignes aux grandes marées de Mars ; pour faire entrer l'eau de la mer dans le jas.
     
Joaillier
  T. n.m. Quelques-uns écrivent jouaillier. Marchand, ou Marchande qui trafique des joyaux, ou l'Artisan qui les taille, qui les met en oeuvre. Les Orfévres sont Marchands Joailliers. C'est Louis de Berquen qui a appris aux Joailliers l'art de tailler les pierreries avec la poudre de diamant en 1476 & auparavant on les portoit bruts, à ce qu'a écrit Robert de Berquen Joailler, son petit-fils. Les Joailliers ne peuvent tenir boutique, qu'ils ne soient éxaminés sur la touche, pour savoir toucher ce qu'ils vendront, ou recevront ; & cet éxamen se doit faire en la Cour des Monnoies.
     
Jurande
  T. n.f. Charge qui se donne par élection dans les corps des Artisans à deux ou quatre Anciens pour présider à leurs assemblées, & avoir soin des affaires de la Communauté ; faire recevoir les apprentis & les maîtres, empêcher les entreprises qui se font sur le métier, & en faire observer les statuts & les réglemens. Le temps de la jurande ne dure qu'un an ou deux. Depuis qu'un Ouvrier a passé par la jurande, les autres ne vont plus en visite chez lui, il fait d'aussi méchante besogne qu'il veut. Les jurandes ont été bien inventées & établies ; & maintenant ce n'est qu'abus, monopole & ivrognerie.
     
Juré
  T. n.m. Artisan élu par son corps pour avoir droit de visite sur les autres, pour faire observer les statuts & réglemens, & empêcher les entreprises sur le métier. Les Jurés ont droit de saisir les ouvrages mal conditionnés, quand ils vont en visite avec un Officier de Police.
On ne reçoit point un Maître qu'en présence & du consentement des Jurés. On croit en Justice le rapport des Jurés, sur la mal-façon d'une besogne.
On dit au féminin, une Jurée Lingère, une Jurée Matrone ; car il y a dans ces deux corps Maîtrise de femmes.
Juré, se dit aussi de certains Officiers préposés pour faire des rapports & des visites. Il y a des Jurés Médecins, Chirurgiens, tant au Châtelet qu'au Parlement, pour visiter les malades & les blessés. Il y a des Jurés des oeuvres de Maçonnerie & de Charpenterie, pour visiter les ouvrages. Il y a des Jurés-Mouleurs de bois préposés pour faire mesurer le bois. Il y a des Jurés-Vendeurs de vin, de marée, & de poisson frais & salé, de cochon, de volaille, &c. qui sont commis pour recevoir les deniers de ces marchandises qui se vendent au marché, & les faire bons aux Marchands forains. On appelle aussi les Jurés-Crieurs de corps & de vins, des Officiers qui alloient autrefois crier par les rues le prix du vin qui étoit à vendre chez le bourgeois, & les choses qui étoient perdues, mais qui ne servent aujourd'hui qu'aux cérémonies des enterremens. On appelle un écolier juré, celui qui a étudié cinq ans en l'Université de Paris, & qui en a lettres & certificat du Recteur, attributives de Jurisdiction au Châtelet.
     
Juré
  T. n.m. Juré de la conservation. C'est le nom que l'on donne aux quatre petits Jurés des Maîtres corroyeurs de Paris.
Juré du marteau, qu'on nomme aussi Juré de cuir tanné. On appelle ainsi dans les trois Communautés d'artisans qui travaillent en cuir dans la ville & fauxbourgs de Paris, ceux qui sont les Gardiens du marteau avec lequel se marquent les cuirs forains, soit à la Halle aux cuirs, soit au Bureau des Vendeurs de cuir, & qui les vont marquer auxdits lieux toutes les après-dinées.
Juré de la Visitation Royale. C'est ainsi que l'on nomme dans la Communauté des Corroyeurs, les quatre grands Jurés à qui il appartient de faire les visites de tous les mois, chez les Maîtres de la Communauté, & les visites de tous les deux mois chez les Maîtres Cordonniers, conjointement avec les Jurés de la Cordonnerie.
Payer la jurée. Ceux qui la lévent sont exposés à bien des malédictions.
     
Labourage
  T. n.m. On appelle Décharge & labourage des vins, cidres, & autres boissons, la sortie de ces sortes de liqueurs hors des bateaux dans lesquels elles sont arrivées aux ports de la ville de Paris. C'est aux seuls Maîtres Tonneliers à qui il appartient de faire ce labourage, à l'exclusion de tous autres Déchargeurs établis sur lesdits ports.
     
Laiton
  T. n.m. Métal factice, qui se fait avec du cuivre rouge, dans lequel on mêle de la calamine, qui est un minéral jaune dont il y a abondance au pays de Liège, qui augmente le poids du métal. De cent livres de cuivre rouge, & de cent livres de pierre calamine fondus ensemble, il se forme cent cinquante livres de cuivre jaune, ou laiton. Le mélange en est plus ou moins grand, selon l'ouvrage qu'on veut faire. On disoit autrefois laton.
     
Lambrequin
  T. n.m. Terme de Blason. Quelques-uns disent lamequin, & d'autres lambequin. Les lambrequins sont des morceaux d'étoffe découpés, qui descendent du casque, & qui coëffent & embrassent l'Écu pour lui servir d'ornement. C'étoit l'ancienne couverture des casques, comme la cotte d'armes étoit celle du reste de l'armure pour garantir de la chaleur, de la pluie, de la poudre, & faire reconnoître les Chevaliers dans la mêlée. Ils étoient d'étoffe, & servoient à soutenir & à lier les cimiers qui étoient de plumes. Les lambrequins formés de feuillages, entremêlés les uns dans les autres, sont plus nobles que ceux qui sont composés de plumes naturelles.
Quelques-uns les ont aussi appellés feuillarts, parce qu'ils ressembloient en quelque façon aux feuilles d'acanthe. Ils ont été quelquefois mis sur le casque en forme de bonnet élevé comme celui du Doge ; & leur origine vient des anciens chaperons qui servoient autrefois de coëffure, tant aux hommes qu'aux femmes.
     
Laminage
  T. n.m. L'action de passer des métaux entre des rouleaux pour les réduire en lame. Dans les Hôtels des Monnoies, il y a des machines qu'on appelle des laminoirs, pour réduire l'or, l'argent & le cuivre, en lames de l'épaisseur qu'on veut donner aux monnoies.
     
Laminer
  T. n.m. Mettre en lames. Ce mot se dit principalement du plomb que l'on fabrique en tables de 20 à 30 pieds de long sur 8 de large, & auquel on peut donner telle épaisseur qu'on veut par le moyen d'un moulin dont la propriété est de réduire ces tables à l'épaisseur que l'on souhaite, en les rendant tout-à-fait unies & parfaitement compactes, sans pores, pailles, vents, ni soufflures. Ce moulin a d'abord été inventé en Angleterre, ensuite perfectionné en France, examiné & approuvé par l'Académie Royale des Sciences, suivant son certificat du 28 Janvier 1728.
     
Lançoir
n T. n.m. Est la palle qui arrête l'eau du moulin, & qu'on lève, quand on le veut faire moudre, ou écouler l'eau du biez.
     
Langueyeur
  T. n.m. Officier établi par le Roi dans les marchés pour visiter les cochons, & empêcher qu'il ne s'en débite de ladres. Les Langueyeurs sont des Inspecteurs établis en titre d'office pour visiter les porcs à la langue dans les marchés, & avant qu'ils soient achetés ; parce que l'on prétend que lorsqu'ils sont ladres, il paroît à cette partie des pustules ou marques blanches, & quelquefois même des ulcères, qui indiquent cette maladie.
     
Lanture
  T. n.f. Terme de chaudronnier. Ce sont les petites façons, les petits agrémens qu'on fait avec le marteau sur le cuivre lorsqu'il est travaillé. Cette lanture est belle et bien rangée.
     
Lapidaire
  T. n.m. Ouvrier qui taille les pierres précieuses, Marchand qui les débite, ou celui qui est expert à les connoître. Les Voyageurs disent que le Grand Mogol d'aujourd'hui est un excellent Lapidaire, celui qui se connoît le mieux en pierreries. Il y a bien de l'art à être bon Lapidaire, à bien tailler les diamans. On appelle aussi Lapidaires, les Auteurs qui ont écrit des pierres précieuses
     
Laquais
  T. n.m. Valet roturier qui suit à pié son maître, & qui porte ses livrées. Les jeunes gens se piquent d'avoir des laquais bien faits, & proprement habillés. Les femmes se sont mises sur le pié d'avoir de grands laquais, & on en médit. Pourquoi croit-on que l'on charge les carrosses de ce grand nombre de laquais ? C'est pour exciter dans ceux qui les voient, l'idée que c'est une personne de grande condition qui passe, & la vue de cette idée satisfait la vanité de ceux à qui ils appartiennent.
     
Layetier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des layettes, & autres menus ouvrages de bois de cédre, comme ratières, chaufferettes, &c.
     
Léde
  T. n.f. Terme de Salines. La léde d'un marais salant est le milieu & le plus grand espace du jas : autour de la léde on creuse une espèce de canal de deux ou trois piés plus creux que le jas, & de douze à quinze piés de large.
     
Levure (de bière)
  T. n.m. Ecume que fait la bière quand elle bout dans le tonneau ; car ce n'est pas celle qu'elle fait quand on la cuit sur le feu. Cette levure sert quelquefois à faire du levain pour le petit pain, & sur-tout le pain qu'on nomme à la Reine : ce qui le rend souvent amer, quand on y en met trop. La levure enfle beaucoup le pain, & en peu de temps, & le rend plus léger, plus délicat & plus tendre. On tient que l'usage de la levure de bière a été introduit depuis peu par l'avarice des Boulangers, & qu'il n'y a qu'environ cinquante ans qu'ils ont renouvellé cet usage, dont se servoient les Gaulois, selon le témoignage de Pline. Il y a eu un arrêt qui a permis aux Boulangers de s'en servir, quoique les Médecins ayent soutenu qu'elle étoit contraire à la santé, par un decret du 24 Mars 1668 malgré l'arrêt ; le pain n'en est pas moins pesant dans l'estomac.
     
Liais
  T. n.f. Pierre fort dure qu'on tire des carrières d'Arcueil près Paris. Il y a du franc liais, & le liais féraut, qui est plus dur que le franc. De celui-ci on fait les fours, les âtres, les fourneaux, parce qu'ils résistent au feu. Il se trouve sous le liais doux au fauxbourg Saint Jacques. On appelle cliquart, le liais de tout appareil, du haut liais, du bon banc, &c. Le liais rose qui est plus doux, & reçoit un beau poli au grais, se tire vers Saint Cloud. Le franc liais de Saint Leu se prend le long des côtes de la montagne.
     
Liaisonner
  T. v. Terme de Maçon, c'est arranger les pierres, en sorte que les joints des unes portent sur le milieu des autres. C'est aussi remplir leurs joints de mortier, pendant qu'elles sont sur les calles. Liaisonner de ciment, veut dire, cimenter.
     
Libage
  T. n.m. Gros moilon ; morceau de pierre de taille malfait & rustique, moindre que les carreaux. Il y en a quatre, cinq, ou six à la voie. On s'en sert d'ordinaire dans les fondemens des grands édifices. On l'appelle quelquefois Libe.
     
Libraire
  T. n.m. Marchand qui imprime, ou qui vend des livres. Un bon livre en style de Libraire, est un livre qui se débite bien, quoiqu'il soit mauvais par rapport à l'Auteur.
Tous les Libraires ont des marques qui les distinguent, soit par les enseignes de leurs boutiques, soit par allusion à leurs noms, soit par des emblêmes, & des devises propres du commerce des livres. L'une des plus heureuses étoit celle de ... Borde... Rigaud... & Artaud, qui ayant eu séparément, l'un la figure du Temps pour devise, l'autre l'image de la Fortune, & le troisième celle de la Vertu, s'étant associés, ils joignirent ces trois enseignes en un corps d'emblême, où le temps tiroit la charrue, & la Vertu la conduisoit, tandis que la Fortune semoit
Librairie, signifioit autrefois une Bibliothèque, un grand amas de livres. On appelloit au siècle passé dans la Maison du Roi, Maître de la Librairie, l'Officier que nous nommons communément aujourd'hui, Bibliothécaire du Roi.
     
Ligneul
  T. n.m. Cordon qui se fait de plusieurs fils attachés ensemble par de la poix, qui sert aux Savetiers & autres Ouvriers à faire un assemblage grossier de leurs cuirs.
Ce mot vient de lin, parce qu'autrefois on employoit du lin, ou fil délié à cet ouvrage. Il vient plustôt du mot lignol, qui en langage Celtique, ou Bas-Breton, signifie la même chose.
     
Limonadier
  T. n.m. Marchand qui vend de la limonnade, & plusieurs autres sortes de liqueurs, comme eaux de cerises, verjus, groseilles, framboises, du sorbet, de l'orengeade, &c.
     
Limosin
  T. n.m. Se prend particulièrement pour une espèce de Maçons, qui font les murailles de moîlon, avec de la terre, ou du mortier. Les Limousins ont fait le mur. La pluspart de ces sortes de Maçons viennent effectivement du Limosin, ou Limousin.
     
Limosinage
  T. n.m. ou LIMOUSINAGE, s. m. Ouvrage de ces sortes de Maçons. Ce bâtiment n'est que du limosinage.
     

Lithophage

  T. n.m. Petit vers qui se trouve dans la pierre, & qui la ronge. Il est couvert d'une petite coquille fort tendre, de couleur cendrée, & verdâtre. On apperçoit dans les couches de l'ardoise les traces de ce ver, qui se creuse un chemin dans la pierre, pendant qu'elle est encore molle.
     
Long
  T. n.m. Terme des salines & sauneries de Salins. C'est une longue auge, où la muire, c'est-à-dire, l'eau salée est distribuée. Les eaux élevées du fond du puits par une roue, sont reçues dans une auge de bois, depuis laquelle la muire est distribuée à deux autres auges, qu'ils appellent longs, soit pour leur longueur, soit par une diction significative, & de l'art, vu que la ville de Longs-le-Saulnier, en Latin Ledon, en est appellée : chacun de ces longs contient vingt-quatre muids.
     
Mâchefer
  T. n.m. Écume de fer, scorie qui sort des forges & fourneaux, & du fer quand on le bat sur l'enclume. C'est la partie soufreuse du fer, qui s'unissant avec la partie soufreuse du charbon, font ensemble les masses poreuses comme des éponges, qu'on voit dans les forges des Maréchaux.
     
Machiniste
  T. n.m. Ingénieur qui invente, qui fait construire des machines, pour augmenter les forces humaines. Il faut être fort savant dans les sciences méchaniques pour être bon Machiniste. On appelle aussi Machiniste, celui qui fait des changemens, & des vols de théatre par des mouvemens surprenans.
     
Machinoir
  T. n.m. Outil dont se servent les Cordonniers pour blanchir les points du derrière des souliers.
     
Maçon
  T. n.m. Celui qui entreprend la construction d'un bâtiment, d'une muraille. Il a fait marché avec un tel Maître Maçon pour lui bâtir une telle maison, suivant un tel dessein, & pour un tel prix, la clef à la main. On nomme des Jurés & Maîtres Maçons, pour estimer des ouvrages, pour visiter des bâtimens, quand il y a quelque contestation sur ce sujet en Justice.
On appelle aussi Maçon, celui qui travaille sous ces Maîtres à la construction d'un bâtiment, & qui emploie le plâtre & le mortier. Les gens propres appréhendent à voir venir les Maçons chez eux. Un aide à Maçon, est celui qui sert à gâcher le plâtre, & à lui apporter les matériaux.
Maçon, se dit figurément, & par injure, à toutes sortes d'ouvriers qui travaillent grossièrement & mal proprement à quelque besogne que ce soit. Un Savetier dit à son apprenti, qu'il travaille en vrai Maçon. Le Maçon dit au sien, qu'il travaille en vrai Savetier.
     
Maçonner
  T. v. Travailler du métier de Maçon. Les Limosins sont ordinairement ceux qui apprennent à maçonner. On dit aussi de ceux qui font travailler trop souvent aux réparations de leurs maisons, ou qui y font souvent des changemens, qu'ils n'aiment qu'à maçonner.
Maçonner, signifie aussi, Fermer avec du plâtre & du moilon les ouvertures d'un mur. Ce n'est pas assez de condamner cette porte qui entre chez moi, je veux qu'on la fasse maçonner.
     
Macque
  T. n.f. Instrument de bois dont on se sert pour briser le chanvre & le réduire en filasse.
     
Madrinier
  T. n.m. Nom d'un Officier qui avoit soin autrefois dans les maisons des pots & des verres. Il y aura un Madrinier qui servira de voires & de hanaps
     
Magasin
  T. n.m. Lieu où l'on sère, où l'on fait provision de marchandises, de vivres, de munitions. La guerre se fait commodément, quand on a le moyen de faire des magasins. Les places fortes doivent avoir des magasins de poudre, de munitions, de vivres. Les premiers magasins de poudre à canon furent faits à Augsbourg, & à Vénise en 1369.
On appelle un Marchand en magasin, celui qui ne tient point boutique, qui vend en gros ses étoffes, ses marchandises. On appelle aussi magasin, l'arrière-boutique, ou la chambre d'enhaut, où l'on serre les meilleures marchandises. Les Libraires ont aussi des magasins de livres dans des greniers. On appelle aussi magasin d'attelier, un angar fermé en manière de baraque, où un Entrepreneur fait serrer tous les Équipages d'un attelier, comme échelles, dosses, cordages, outils, &c. & y entretient un homme, pour y travailler & les tenir en ordre. On dit aussi le magasin général de marine : c'est un lieu où l'on enferme & où l'on distribue toutes les choses nécessaires à l'armement des vaisseaux. A Brest, chaque vaisseau du Roi a son magasin, qui est comme une grande maison à belle porte cochère. On garde dans ce magasin tous les canons & agrès du vaisseau. Il y a à la suite des armées navales des vaisseaux qui servent de magasins. Dans les villes de guerre il y a aussi des magasins qui sont des bâtimens où l'on enferme les provisions de bouche & de guerre, les machines, les armes, les instrumens, &c. On appelle aussi magasin, l'amas des choses nécessaires, comme les fourrages qui s'amassent dans une esplanade, ou ailleurs.
Magasin, se dit aussi des paniers qui sont au devant, & au derrière d'un coche, & aussi du lieu où l'on serre les malles & marchandises des passagers, ou qu'on transporte par cette sorte de voiture.
     
Magasinage
  T. n.m. C'est ce que les Négocians & les Commissionnaires passent en compte à leurs Correspondans pour louage de magasin des marchandises qu'ils ont eues pendant quelque temps en magasin pour eux.
     
Magnan
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne aux Chaudronniers en plusieurs provinces, parce qu'ils crient dans les rues magnan, magnan.
En province, on nomme les vers à soie des magnans, & les femmes se demandent les unes aux autres, Comment vont vos magnans ? Que font vos magnans ? Mes magnans montent. Et on dit en proverbe, d'un homme qui n'a pu exécuter un dessein, ou qui est mort sans avoir pu achever un ouvrage qu'il composoit, Qu'il est mort la graine dans le ventre, comme les magnans.
     
Maillier
  T. n.m. Artisan qui fait des armes composées de petites chaînettes ou mailles de fer. Cet Ouvrier s'appelle Chaînetier.
     
Maîtrise
  T. n.f. Dignité, ou charge, qui donne la qualité de Maître. La grande Maîtrise de l'Ordre de Malte, de Calatrava, &c. sont des dignités électives.
On le dit particulièrement des Siéges des Eaux & Forêts, & de leurs Officiers. Il y a un procès pendant en la Maîtrise de Bourges. Cette forêt est dépendante de la Maîtrise de Rouen. Il est pourvu de la grande Maîtrise des Eaux & Forêts d'une telle Généralité.
Maîtrise, parmi les Artisans, se dit de la qualité qu'on acquiert, quand on est reçu Maître dans quelque Corps. On fait faire chef-d'oeuvre aux aspirans à la maîtrise. Les veuves jouissent du privilège de la maîtrise. Les maîtrises & jurandes étoient une belle invention de Police, quand elles ont été établies par l'Ordonnance de François I. maintenant ce n'est que cabale, ivrognerie & monopole.
     
Mallard
  T. n.m. Marchandise employée dans le Tarif de la Douane de Lyon. Il paroît que ce sont les plus petites meules à Rémouleurs.
     
Malletier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des malles. Il y a un Corps d'Artisans à Paris qui s'appelle Coffretiers-Malletiers, qui font des malles, des cassettes, des fourreaux de pistolets.
     
Mallier
  T. n.m. Cheval de valet, ou de postillon, qui porte la malle. Les malliers sont sujets à être écorchés, s'ils n'ont de bons coussinets.
     
Mandille
  T. n.f. Manteau que portoient il n'y a pas long-temps les laquais, qui leur étoit particulier, & qui les faisoit distinguer des autres valets. Il étoit fait de trois pièces, dont l'une leur pendoit sur le dos, & les deux autres sur les épaules. Quand on veut reprocher à quelqu'un sa basse naissance, on lui dit que son père a porté la mandille, qu'il a été laquais. L'origine de ce mot vient de manteau, parce que c'en étoit une espèce.
     
Mandrerie
  T. n.f. Terme de Vannier. C'est cette partie du métier des Maîtres Vanniers, où l'on travaille aux gros ouvrages.
n.f. Se dit chez les vanniers de tous les ouvrages pleins en osier, sans lattes ou cerceaux. Cette profession se divise en trois branches : savoir, la vannerie proprement dite qui comprend tous les ouvrages d'osier à jour, la mandrerie qui comprend tous les ouvrages à claire voie, et la clôture ou closerie qui ne s'occupe que de la fabrication des vans et des hottes pour la vendange.
     
Mandrier
  T. n.m. Vannier qui fait des ouvrages de Mandrerie
     
Manique
  T. n.f. Terme d'Artisans, qui se dit d'une certaine défense, ou couverture qu'ils se mettent à la main, ou aux poignets, pour les faire résister au travail, où ils sont obligés de les employer, comme les Chapeliers, Cordonniers, Savetiers
     
Manouvrier
  T. n.m. Compagnon Artisan qui sert les Maîtres. Cet homme a besoin de plusieurs manouvrier, pour achever son entreprise.
   

Manufactures

 

Entreprises de l'ancien régime. On distinguait les
* manufactures du roi (appartenaient à l'état). La plus célèbre fut celle des Gobelins qui outre ses tapisseries fabriquait meubles et objets d'art.
* manufactures royales (contrôlées par l'état). Avaient acquis des privilèges (monopoles & avantages fiscaux) par lettres patentes en échange d'une réglementation imposée. (manufacture textile de Van Robais à Abbeville qui occupait 1800 ouvriers)
* manufactures privilégiées (contrôlées par l'état). Leur statut était identique aux précédentes, seul le titre changeait.

     
Maque
  T. n.f. Instrument avec lequel on donne la premiére préparation au chanvre pour le réduire en filasse, après qu'il a été roui. On l'appelle plus communément Brayoire, & quelquefois Macque.
     
Maquignon
  T. n.m. Qui vend les chevaux, qui les refait, & qui couvre leurs défauts. Ce mot est souvent pris dans un sens odieux. On dit maintenant, Marchand de chevaux.
Maquignon, onne, se dit au figuré des gens d'intrigue qui se mêlent de donner des avis, de faire des mariages, de faire vendre des Offices, des Bénéfices, & qui font tout autre trafic odieux. On appelle aussi Maquignons & Vendeurs de chair humaine, ceux qui débauchent les jeunes gens pour les enroller, & les vendre à des Capitaines.
     
Marbreur
  T. n.m. Artisan qui marbre la tranche des livres, & fait du papier marbré.
     
Marbrier
  T. n.m. Ouvrier qui taille, qui polit le marbre, qui le tire des carrières. Il se dit aussi du maître qui conduit, & entreprend les ouvrages. Il est défendu aux Marbriers, de se dire Maîtres Marchands, Scieurs & Polisseurs de marbre, faiseurs de tombes, épitaphes, sépultures, manteaux de cheminée, &c. & de vendre aucuns ouvrages de pierre & de marbre, tant simples que polis, au préjudice des Sculpteurs, par sentence du 26 Mars 1608.
     
Marchand
  T. n.m. Qui fait manufacturer toutes sortes d'ouvrages, pour les exposer en vente en boutique, en magasin, en foire.Les Marchands de soie font manufacturer leurs velours, leurs brocards, à Venise, à Gennes, à Lyon, à Tours. Des Marchands de bois sont ceux qui font abattre, & façonner le bois dans les forêts, pour le vendre en chantier. Marchand grossier, ou en gros, Marchand en magasin.
Marchand, se dit aussi des revendeurs ou détaliers, qui achettent des marchandises des gros Marchands pour les revendre en détail dans leur boutique. On le dit aussi de ceux qui ramassent plusieurs marchandises à la campagne, pour les apporter dans les foires & marchés. Marchand de saline, de blé, de bois, de chaux, de tuile, de poisson. Marchand de chevaux.
Marchand forain est non seulement celui qui fréquente les foires & les marchés, mais encore tout Marchand étranger qui vient apporter dans la ville ses marchandises, pour les vendre aux Maîtres qui tiennent boutique. La Police ordonne que les Marchands forains de bas, de cuirs, de gans, & autres choses semblables, apportent leurs marchandises dans un bureau public, pour être lotties entre les Maîtres, & empêcher le monopole des plus riches.
On appelle à Paris les six Corps des Marchands, les anciennes Communautés des Marchands qui vendent les plus notables marchandises. Les premiers sont les Drapiers, Chaussetiers ; les seconds sont les Épiciers ; les troisièmes les Merciers ; les quatrièmes les Pelletiers, qui étoient autrefois les premiers, mais qui ont vendu leur primogéniture aux Drapiers ; les cinquièmes sont les Bonnetiers, & les sixièmes les Orfévres. Les Marchands de vin ont voulu former un septième corps ; mais il n'est point reconnu des autres. Quant à ceux des autres Communautés qui tiennent boutique, ils passent pour Artisans, quoique quelques-uns prennent la qualité de Marchands, comme les Chapeliers, les Tanneurs, les Mégissiers, les Ouvriers en drap d'or & de soie, &c.
Marchand, se dit aussi des bourgeois, ou passagers, qui achètent. Cette boutique est fort achalandée, il y vient bien des marchands. On dresse les enfans & les garçons de boutique à appeller, à faire venir, à attraire les marchands. Ceux qui vendent à faux poids & à fausse mesure, trompent les marchands.
Prevôt des Marchands, est à Paris le premier Officier du Bureau de la ville, où il juge avec les Échevins les différens qui concernent la Police, & les marchandises qui sont sur les ports, sur les rivières, & sur l'étape. La Jurisdiction pour les autres Marchands est celle des Juges-Consuls, qui jugent sommairement toutes les affaires de Marchand à Marchand, & pour le fait de la marchandise dont ils se mêlent.
     
Maréchais
  T. n.m. Jardinier de marais. Celui qui cultive un jardin d'herbages. Les Jardiniers maréchais sont des jardiniers qui cultivent des jardins particuliers d'herbages autour des grandes villes. Peut-être que ces lieux avoient été des marais qu'on avoit desséchés ; si bien que dans le vulgaire ces Jardiniers furent nommés Maréchais, comme voulant dire, Jardiniers des marais desséchés.
     
Marescaucier
  T. v. Terme de maréchalerie. Vieux mot qui veut dire ferrer, mettre des fers. Marescaucier un cheval.
     
Marmitier
  T. n.m. Terme de Rôtisseur de Paris. C'est le garçon qui dans la boutique du Rôtisseur, a soin de faire revenir les viandes, de les mettre en broche, & de les faire proprement rôtir. Le marmitier gagne plus que les autres garçons rôtisseurs. Celui qu'on appelle marmitier chez les Rôtisseurs, s'appelle Hâtier chez le Roi.
     
Marneron
  T. n.m. Ouvrier qui tire la marne des carrières & qui perce les marnières.
     
Marquarderie
  T. n.f. Fromagerie, lieu où l'on sèche les fromages ou bien le marché où on les vend.
     
Marqueterie
  T. n.f. Ouvrage fait de plusieurs pièces rapportées, & de différentes couleurs, & d'ordinaire séparées par des filets d'étain, de cuivre, ou d'ivoire qui forment dans des compartimens diverses figures, & divers ornemens. On fait maintenant des ouvrages merveilleux de marqueterie, soit en bois, soit en pierre, en tables, buffets, planchers, &c. La marqueterie moderne surpasse beaucoup l'ancienne Mosaïque. La plus riche marqueterie se fait de lames de cuivre gravées, & chantournées sur un fonds d'étain, & de bois. Les Marbriers appellent marqueterie de marbre, les ornemens, comme les chiffres, les pièces de Blason, &c. qui étant de marbre de couleur, sont incrustés dans les panneaux des grands & petits compartimens, pour les lambris & pavés de marbre.
     
Marroquin
  T. n.m. Cuir de bouc, ou de chévre passé en galle, à la différence du Cordouan, qui est apprêté avec le tan. On apporte du nord quantité de peaux de bouc pour faire du marroquin. Maroquin de Barbarie, ce sont des peaux de boucs qui viennent d'Afrique, & qu'on passe en noir à Rouen. Il y a aussi du marroquin fait à Paris. Ce n'est pas le plus beau, mais c'est le plus vendu.
     
Marroquiner
  T. v. C'est façonner du veau en guise de marroquin, ensorte qu'il paroisse marroquin à ceux qui ne s'y connoissent pas bien. Ce n'est pas-là du marroquin, ce n'est que du veau marroquiné.
     
Marroquinier
  T. n.m. Ouvrier qui travaille en marroquin ; faiseur de marroquin
     
Marteleur
  T. n.m. Dans une forge, c'est celui qui est chargé de faire travailler le marteau, & de faire les barres de fer.
     
Martille
  T. n.f. Drogue employée dans le Tarif de la Douane de Lyon au nombre des épiceries & drogueries.
     
Mazel
  T. n.m. C'est ainsi qu'en certains pays de la France on nomme une boucherie. Du Latin Macellum, qui s'appelle encore aujourd'hui à Rome Macello. C'étoit un lieu où l'on vendoit non-seulement de la viande, mais aussi du poisson & d'autres victuailles.
     
Mécher
  T. v. Terme de Marchand de vin. Mécher du vin, c'est le soufrer avec une mêche soufrée. On fait un trou au haut du tonneau, on y attache la méche soufrée allumée, & on tire du vin par un autre trou au-dessous. La vapeur de la méche entrant par le trou d'en-haut, y introduit l'odeur du soufre
     
Mégie
  T. n.m. Art de préparer les peaux de moutons, ou autres peaux délicates, d'en faire tomber le poil & la laine, & les rendre propres à plusieurs manufactures, comme gants, bourses, parchemins
     
Mégisserie
  T. n.f. Trafic & commerce de l'Artisan qui prépare & qui vend les laines, & les peaux de moutons, & autres. Il y a à Paris la rue de la mégisserie.
     
Mégissier
  T. n.m. Artisan qui prépare & teint les peaux blanches qui n'ont point besoin d'être passées par le tan, & les menues peaux, qui les passe en mégie. Il prépare aussi les fourrures, comme chiens, & chats, &c.
     
Meneur
  T. n.m. Terme de cartier. C'est l'ouvrier qui rogne les feuilles de cartes peintes & lissées pour en faire des jeux. Le meneur de ciseaux doit être le plus habile de tous les ouvriers cartiers.
     
Meneuse
  T. n.f. Femme qui méne les enfans en nourrice, qui les en raméne, & qui vient en donner des nouvelles. C'est à la meneuse que l'on paie les mois, & que l'on donne ce qu'il faut pour les enfans.
     
Mercénaire
  T. n.m. Homme de journée, ou Artisan, qui travaille pour de l'argent, pour gagner sa vie. C'est un péché criant, de retenir le salaire des valets & des mercénaires.
Mercénaire, adj. m. & f. Qui est intéressé, facile à corrompre, qui fait tout pour de l'argent. Les gens de basse naissance ont d'ordinaire l'ame mercénaire & lâche. Combien d'Auteurs travaillent par un esprit mercénaire ; font des Dédicaces, & donnent des éloges mercénaires ?
     
Mercerie
  T. n.f. Marchandise. Le Corps de la Mercerie de Paris est puissant & fort étendu. C'est le troisième des six Corps des Marchands, qui est divisé en six états différens : le Marchand grossier, ou en gros, qui peut vendre en balle & sous corde tout ce que les autres cinq Corps peuvent vendre en détail, & qui détaille aussi quelquefois ; le second, celui qui vent des étoffes de drap d'or, d'argent, de soie & de laine : le troisième, celui d'ostades : le quatrième, celui qui vend des tapisseries : le cinquième, est celui de la jouaillerie ; & le sixième, celui de la menue mercerie. Ce Corps a été institué en l'année 1407 par Charles VI. & a cela de beau, que ce négoce peut commencer par cent écus, & se continuer dans la suite avec des millions.
Mercerie, se dit plus particulièrement des menues marchandises, & de celles qu'on vend en détail. Les rubans, le fil, la soie, les aiguilles, coëffes, masques, toilettes, font de la menue mercerie.
     
Mercier
  T. n.m. Marchand qui vend toutes sortes de marchandises dépendantes du corps de la Mercerie. Le Corps des Marchands Merciers de Paris est le plus nombreux & le plus puissant des six Corps des Marchands. Les gros Marchands Merciers vendent toutes les belles étoffes de soie, d'or & d'argent, & quelque marchandise que ce soit, tant du Royaume, que des pays étrangers, comme étoffes, cuirs, fourrures, tapisseries, passemens, soies, jouailleries, drogueries, métaux, armes, quincaillerie, dinanderie, coutellerie, & tous ouvrages de forge & de fonte. Les Marchands Merciers ne doivent faire aucun ouvrage de la main, si ce n'est pour enjoliver les marchandises qu'ils vendent. Les Merciers en détail ne peuvent pas vendre celles qui concernent les autres Corps. Il y a aussi de menus Merciers qui colportent, qui étalent de petites marchandises dans les marchés & les foires ; qui ne sont pas du Corps des Marchands Merciers.
     
Merlut
  T. n.m. On nomme Peaux en merlut, les peaux de bouc, de chévre & de mouton en poil & en laine qu'on a fait sécher sur la corde, pour les pouvoir garder sans se corrompre, en attendant qu'elles puissent être passées en chamois, en mégie ou en marroquin.
     
Merrain (ou merrein)
  T. n.m. Quelques-uns écrivent mairain, ou meirain. L'Académie écrit mairain. Bois de charpente propre à bâtir. Les ouvriers appellent particulièrement merrain le bois à faire des douves de tonneaux. Il est différent selon les lieux. Le merrain de pipe est de quatre piés de long. Celui des muids, qu'on appelle autrement buisserie, de trois piés ; celui des barriques & demi-queues, de deux piés & demi ; & chaque pièce est ordinairement nommée douve. Il a depuis quatre jusqu'à sept pouces de large. Les pièces qui sont au-dessous sont réputées rebuts, ou effautages. Le merrain des enfonçures a deux piés de long, & six pouces de large : & ceux au-dessous sont réputés effautages. Ils doivent tous avoir l'épaisseur de trois quarts de pouce. On fait aussi du merrein pour les paneaux de menuiserie. D'où vient que quelques-uns le veulent dériver du Grec , qui signifie diviser, mais ils se trompent. L'Ordonnance de la ville parle aussi du merrein à treilles, osiers & ployons.
     
Messagerie
  T. n.f. Bureau du Messager, le droit de le tenir, de faire transporter les lettres. Toutes les Messageries ont été, depuis peu, réunies aux postes. La Messagerie d'un tel lieu est affermée tant.
     
Meule
  T. n.m. Se dit des grosses pierres rondes & plates, qui servent à broyer les grains dans les moulins, & à faire de la farine. Le grain s'écrase entre les deux meules. C'est la roue du moulin qui par le moyen du ploquier fait tourner la meule de dessus. L'oeil de la meule est le trou par où passe le fer du ploquier. Il y a des meules d'une seule pierre, d'autres qui ont des chanteaux. La meule d'enbas s'appelle le gite, ou la meule gisante. Celle d'enhaut s'appelle meule courante, qui écrase le grain.
Il faut de temps en temps battre, piquer, & empâter la meule.
Meule, se dit aussi des pierres dures qui servent aux Couteliers & Taillandiers pour aiguiser les fers destinés à tranchér & à couper. Elle se tourne avec une grande roue à bras. Il faut faire passer les couteaux sur la meule. Les Gagne-petits promènent par les rues une petite meule.
Meule, se dit aussi d'une petite roue d'acier qui sert tant dans des moulins domestiques, que principalement aux Lapidaires pour tailler les pierres.
     
Meulière
  T. n.f. Carrière d'où l'on tire les meules de moulin. On dit plus ordinairement molière. On appelle aussi meulière tout moilon de roche mal fait, & plein de trous. La pierre de meulière étant rude & spongieuse ;
     
Meunier
  T. n.m. (Le petit peuple dit Munier ou Monnier.) Celui qui tient, & fait valoir un moulin, qui fait moudre des grains. Les Meûniers prennent une certaine mesure pour leur peine, qu'ils appellent moûture. On dit ironiquement de ceux qui mettent beaucoup de poudre sur leurs cheveux, qu'ils sont enfarinés comme les Meûniers. On a dit aussi Moulinier.
Meûnier, ière, se dit aussi, quoique rarement, de celui qui fait aller, qui gouverne d'autres moulins, que des moulins à grain. Le Meûnier d'un moulin à tan, le Meûnier d'un moulin à foulon.
     
Mitron
  T. n.m. C'est un nom général qu'on donne au maître garçon d'un Boulanger ; comme celui de Frater chez les Chirurgiens. Le second s'appelle Geindre, & le troisième Aide. On les a appellés Mitrons, parce qu'ils portoient autrefois des bonnets en forme de mitre.
     
Moellon (ou moilon)
  T. n.m. Blocage, pierre à bâtir, qui se tire des carrières en médiocres morceaux moindres que les pierres de taille. On bâtit les maisons bourgeoises de moellon & de plâtre. On fait les fondemens de gros moellon : on en garnit les gros murs.
     
Moellonier
  T. n.m. Outil de Carrier. C'est le plus petit & le dernier des six sortes de coins dont les Carriers se servent pour couper la pierre.
     
Môle
  T. n.m. Massif de maçonnerie, ou jettées de grosses pierres dans la mer en forme de digue, qu'on fait à dessein de fermer un port pour y mettre des vaisseaux à couvert de l'impétuosité des vagues, ou pour en empêcher l'entrée aux vaisseaux étrangers. Moles. Le môle du port de Marseille. On s'est servi quelquefois du mot de môle pour signifier le port même.
     
Molière
  T. n.f. Carrière de pierre dure, d'où l'on tire les meules de moulin
     
Molle
  T. n.f. C'est ainsi qu'on appelle les bottes d'osier dont se servent les Vanniers & les Tonneliers.
On le dit aussi des paquets ou bottes de cerceaux propres au métier des Tonneliers.
     
Monopole
  T. n.m. Trafic illicite & odieux, qui se fait par celui qui se rend tout seul le maître d'une marchandise, ensorte que tous ceux qui en ont besoin, sont obligés nécessairement à passer par ses mains, & lui en payer le prix qu'il veut y mettre. Le monopole se fait en deux façons ; l'une, quand un Marchand achette, par exemple, tous les blés d'une province pour les vendre chèrement au peuple ; & l'autre, quand on surprend quelques lettres du Prince, qui portent défenses à toutes sortes de personnes de vendre une sorte de marchandise, à la réserve d'un seul, qui en obtient la permission.
     
Monopoleur
  T. n.m. Celui qui est seul à faire le commerce de quelque chose, particulièrement de ce qui est nécessaire à la vie.
Le peuple a rendu encore ce nom plus odieux ; car il l'étend à ceux qui sont éxacteurs des impôts & des maltôtes.
     
Montre
  T. n.f. Ce qui est exposé aux yeux, & qui paroît à découvert. La nature nous fait montre en tous lieux de son trésor, de ses richesses. Montre, se dit aussi parmi les Marchands, de l'exposition de leur marchandise, l'une après l'autre, aux acheteurs. Un Marchand n'est point chiche de faire des montres, il dit qu'il n'en coutera rien pour la montre. L'acheteur le prie qu'il ne lui fasle point de montre, qu'il lui donne d'abord du plus beau. On dit aussi qu'on a acheté du blé sur la montre, sur un échantillon ou une poignée qu'on en a porté au marché.
Montre, se dit aussi des étoffes ou des marques que les Marchands mettent au-devant de leurs boutiques, pour enseigner aux passans les choses dont ils font trafic. Ces rubans, ces brocards ne sont plus à la mode, ils ne sont bons que pour mettre sur la boutique, & faire des montres. Les Couteliers, les Orfévres, ont des boëtes sur leurs boutiques, où il y a des couteaux, des bijoux & des ouvrages de leur métier, qu'ils appellent leur montre. Les Merciers, les Épiciers ont des montres attachées à leurs auvens, de leurs drogues, ou merceries. Les Pâtissiers ont de gros vases d'étain sur leurs boutiques, qui leur servent de montres.
     
Morailles
  T. n.fpl. Quelques uns disent mourailles. Espèce de tenailles, outil de Maréchal, qui sert à serrer le nez du cheval pour empêcher qu'il ne se tourmente, lorsqu'il est vicieux, ou qu'on lui fait quelque opération violente & douloureuse. Ce sont deux branches de fer jointes par une charnière à l'un des bouts, & que de l'autre côté on serre ou on lâche tant qu'on veut. Donner les morailles à un cheval.
     
Moulant
  T. n.m. Le Garçon du Meûnier, qui est attaché à faire moudre le grain. Ce Meûnier a un bon moulant, qui fait moudre, tandis qu'il va chercher les mounées.
   
Moulin
  T. n.m. Forte machine qui fait tourner les meules. On le dit premièrement de ceux qui servent à moudre du blé, & autres grains, pour en faire de la farine. Le droit de bâtir un moulin est un droit féodal. Les Moulins à vent sont ceux qui tournent par la force du vent, qu'on recueille dans des toiles, ou volans. Moulins à eau, sont ceux qu'une rivière, ou une chute d'eau fait tourner. On les appelle Moulins à volets, lorsque l'eau vient par-dessous, & moulins à auges, lorsqu'elle vient par-dessus. Il y a aussi des moulins à bras portatifs pour l'armée, qui se tournent à force de bras, ou par le moyen d'un cheval. Il y a aussi de petits moulins pour broyer le poivre, des grains de moutarde, du caffé, & qui se tournent à la main avec une simple manivelle. Il y a des moulins verticaux, d'autres horizontaux, &c.
     
Moulinage
  T. n.m. Terme de Négoce. Façon qu'on donne aux soies en les faisant passer par le moulin. Le moulinage de la soie est ce qu'on doit particulièrement considérer dans la fabrique des étoffes.
     
Mounée
  T. n.f. Mouture. Se dit des Meûniers qui n'ont pas un moulin bannal, & qui vont chercher deçà & delà leurs mounées. Ce Meûnier a un bon Moulant, qui fait moudre, tandis qu'il va chercher les mounées.
     
Mouture
  T. n.f. Peine du Meunier qui fait moudre le blé, & la façon ou action de le moudre. Il y a des moulins qui font une meilleure & une plus prompte mouture que les autres. Les Meûniers ont des mesures pour se faire payer de leurs moutures.
Mouture, est aussi un mélange de grains, ou de farine de plusieurs sortes de grains, tels qu'on les mout au moulin. Les moulins s'afferment à tant de setiers de blé, d'orge & de mouture.

Terme usité dans les vivres. C'est le droit qui appartient au Meûnier pour sa peine de moudre les grains dans son moulin. Les Gardes-magasins des vivres mettent toûjours dans leurs comptes un article pour le droit de mouture, qu'ils payent aux Meûniers, sur le pied de huit ou dix sols par sac de grains.

   
Muire
  T. n.f. Terme des Salines de Salins en Franche-Comté. C'est l'eau salée qu'on tire des puits, pour en faire le sel. Les muires ne peuvent servir grandement, sans être cuites, & tellement réduites, que le potable & doux étant évaporé & consommé, le sel tout seul réside.
   
Munitionnaire
  T. n.m. Traitant qui est obligé de fournir le pain ou les munitions nécessaires à une armée, à une place. Il y a aussi des Munitionnaires sur les vaisseaux, qui fournissent l'équipage de vivres. Il y a un Munitionnaire général pour les vaisseaux du Roi.
   
Nattier
  T. n.m. Ouvrier qui fait & vend de la natte. Le métier des Nattiers étoit fort bon autrefois, mais il ne vaut plus rien depuis que le luxe a introduit les tapisseries au lieu de la natte.
   
Négrillon
  T. n.m. Ce sont les petits Négres de l'un & de l'autre sexe qui n'ont pas encore passé dix ans. Trois enfans de dix ans font deux piéces d'Inde, & l'on compte deux enfans de cinq ans pour une piéce.
   
Oculiste
  T. n.m. Chirurgien qui s'applique particulièrement à guérir les maladies de la vue, à ôter les taies, les cataractes des yeux.
   
Odomètre
  T. n.m. Instrument de méchanique fort utile aux Géographes & aux Arpenteurs. Son nom est composé de deux mots Grecs, chemin & mesure, comme qui diroit, Mesure-chemin ; parce qu'il sert à mesurer les distances, ou à sçavoir combien on a fait de chemin, sans être obligé de toiser ou de compter les pas. Butlerfield, dès l'année 1678. avoit beaucoup perfectionné cet instrument ; mais en 1681 il le rendit encore plus commode & plus parfait, en épargnant la peine de compter les tours d'une roue de carosse dont on connoît la circonférence. Cet instrument n'est composé que de six roues, quatre pignons & un ressort. On le place sur l'aissieu d'un carosse proche la grande roue, ou sur le brancard d'une berline ou d'une chaise roulante. Il marque distinctement jusqu'au nombre de cent mille tours de roue. Ainsi la circonférence de cette roue étant, par exemple, de quinze pieds de roi, elle fera dans mille tours quinze mille pieds, c'est-à-dire une lieue, & continue ainsi jusqu'à cent lieues, après quoi tous les index ou aiguilles de roues recommencent tout de nouveau. Par le moyen de cet odométre, on sçait à chaque moment ce que l'on a déja fait de chemin depuis le départ. Celui de Butlerfield a cela de particulier, que si le carosse recule, il recule de même : ainsi il ne marque jamais que le chemin qu'on a fait en avançant.
   
Oeillet
  T. n.m. Terme de salines. Les oeillets de salines sont de petites fosses où l'on fait le sel à la chaleur du soleil.
   
Oiseleur
  T. n.f. Celui qui prend des oiseaux. On le dit particulièrement de ceux qui prennent des oiseaux de chasse au passage.
   
Oiselier
  T. n.m. Celui qui vend des oiseaux de volière, qui les élève en cage. Dans les arrêts & règlemens de police ils sont appelés oiseleurs & non pas oiseliers.
   
Orbateur
  T. n.m. Mot qui a été dit autrefois pour Batteur d'or. Artisan qui à force de coups de marteau applatit l'or entre des feuilles de papier rouge, ensorte qu'il le réduit en petites feuilles très-déliées, dont les Doreurs, Peintres & autres se servent pour dorer.
   
Orfèvre
  T. n.m. Celui qui vend ou fabrique de la vaisselle, ou des ouvrages d'or ou d'argent. Il y a des Maîtres & Gardes pour Officiers de la Communauté des Orfévres, & non pas des Jurés, comme chez les autres Artisans. Un Orfévre ne peut faire tourner, planer, ni bailler à friser, ni tailler aucun ouvrage d'or ni d'argent, ni bailler à tirer du fil d'or, qu'aux Maîtres Orfévres, ou à leurs Veuves. Les Orfévres, suivant les Réglemens de l'an 1554. doivent avoir leurs forges & fourneaux scellés en plâtre dans leurs boutiques & sur la rue ; & il leur est défendu de travailler ailleurs, & hors les heures de police. Les Orfévres de Paris doivent être réduits à trois cents par les Réglemens faits en Décembre 1679. Un Orfévre est reçu pour tenir & lever forge, & avoir un poinçon à contre-seing. Tout Orfévre doit signer la vaisselle qu'il fabriquera, de son poinçoin. Il est défendu par les Ordonnances aux Orfévres, d'acheter, de fondre, ou de difformer aucune espèce d'or ou d'argent, ayant cours ou décriées, pour employer à leurs ouvrages & par une Ordonnance de l'an 1332. Il leur est défendu d'acheter de l'argent à meilleur prix ; c'est-à-dire, à plus haut prix qu'il ne vaut dans les monnoies, & de fabriquer de la vaisselle, ou des ouvrages de plus grand poids que de trois ou quatre marcs, si ce n'est pour les Églises.
     
Ort
  T. n.m. Terme de douane et de commerce. Peser ort signifie peser les marchandises avec les emballages.
   
Oublieur
  T. n.m. Garçon pâtissier qui va crier des oublies.
   
Ourdir
  T. v. Terme de Ferrandinier & de Tisserand. Disposer & arranger en long,
Ce mot vient du Latin ordiri, commencer.
Ourdir, est aussi un terme de Vanier, qui signifie, Tourner l'osier à l'entour du moule du panier ; tortiller l'osier.
Ourdir, en termes de Maçonnerie, se dit d'un grossier enduit qu'on fait de chaux ou de plâtre sur un mur de moîlon, par-dessus lequel on en met un autre de plâtre fin, qu'on unit proprement avec la truelle. Ce mur n'est pas encore bien enduit, il est seulement ourdi. On l'écrit plus souvent avec une h.
En terme de cordier, étendre les fils & les disposer comme il convient pour faire les torons.
   
Oyer
  T. n.m. Nom que l'on donnoit aux Rotisseurs à Paris dans le XVIe siécle. Vendeurs d'Oies rôties. Les oies étoient en ce temps d'un si grand usage à Paris, que les Rotisseurs ne faisoient presque point alors d'autre débit ; c'est delà qu'ils se trouvent nommés dans les anciennes Ordonnances, Oyers, & non pas Rotisseurs, & que le quartier où ils demeuroient en plus grand nombre, prit le nom de rue aux Oyers, que l'on nomme aujourd'hui par corruption, rue aux Ours. Ces Rotisseurs eurent permission de vendre des oies, ou des oues, ainsi que nos Anciens prononçoient ce mot & comme cet oiseau étoit le plus délicat de leur commerce, ils s'en qualifièrent aussi Oyers, la plus-part s'établirent à Paris dans une rue qui étoit alors joignant les remparts, au nord de la Ville ; cela lui donna le nom de rue aux Oues, que l'on a depuis changé par corruption en celui de rue aux Ours.
   
Page
  T. n.m. Enfant d'honneur qu'on met auprès des Princes & des Grands Seigneurs pour les servir avec leurs livrées, & en même temps y avoir une honnête éducation, & y apprendre leurs éxercices. Le Roi a des Pages de la chambre, de la grande & de la petite écurie, & de la musique. Les Pages se distinguoient ci-devant des autres gens de livrée, en ce qu'ils portoient des culottes ou des hauts-de-chausses troussés, & des manches doublées de velours.
   
Pailleur
  T. n.m. (L'Académie dit Pailleux.) Homme qui vend & porte de la paille dans les maisons où il y a équipage.
   
Palefrenier
  T. n.m. Valet qui pense les chevaux chez les Écuyers & grands Seigneurs. Car dans les Hôtelleries & à la campagne, on les appelle Valets d'écurie.
Ce mot vient du vieux mot, palefroi, qui signifioit autrefois un cheval. Ç'a été autrefois un nom honorable qui se disoit de tous ceux qui avoient soin des chevaux ; & on appelloit autrefois le grand Écuyer, grand Palefrenier du Roi, celui qui commandoit à son écurie.
   
Palissade
  T. n.f. Terme de Fortification. Clôture faite avec des pieux fichés en terre, gros de huit à neuf pouces, longs de neuf piés, enfoncés en terre de trois. Elle sert à fortifier les avenues des postes ouverts, des gorges, des demi-lunes, le fond du fossé, & le parapet du chemin couvert. Sur le talud des remparts, sur le sommet des dehors, il y a des palissades à plomb ; d'autres qui sont inclinées sur le terrein, afin que les cordes qu'on y jette pour les arracher, coulent & n'ayent point de prise. On les assemble aussi avec des traversiers.
   
Palonneau
  T. n.m. Terme de Charron. C'est la pièce du train d'un carosse, qui est jointe au train de devant ou à la volée, par un anneau de fer, ou par une chaînette de cuir, & sur laquelle les traits des chevaux sont attachés.
   
Paludier
  T. n.m. Homme qui travaille aux salines
   
Papéterie
  T. n.f. Lieu où l'on fait le papier. Les papéteries d'Ambert en Auvergne, sont les plus belles de France, à cause de la clarté & de l'abondance des eaux. Se prend aussi pour le négoce qui se fait du papier, le papetier étant celui qui fait ou qui vend le papier.
Un papetier-forain est un marchand qui fait faire son papier hors de Paris, qui l'y amène et le vend aux autres marchands & merciers de la ville.
Un papetier couleur est l'artisan qui fait le carton & que l'on appelle cartonnier. Entre eux, les cartonniers s'appellent papetiers couleurs.
   
Paquage
  T. n.m. Terme de Négoce de saline, qui se dit de l'arrangement qui se fait du poisson salé dans les gonnes, hambourgs, barils & autres futailles, en les y foulant & pressant bien fort, pour y en faire entrer le plus qu'il est possible. Le paquage d'un tel lieu est le meilleur.
   
Parcheminier
  T. n.m. Marchand qui vend ou qui prépare le parchemin. La parcheminerie étant le lieu où se vend du parchemin & l'art de le préparer. La rue de la parcheminerie.
   
Paroir
  T. n.m. L'instrument avec lequel un Maréchal pare le pié du cheval. On l'appelle autrement boutoir.
   
Patenôtrier
  T. n.m. Artisan qui fait des chapelets, qui tourne du bois pour des boutons. Il y a eu à Paris trois Corps de ce métier. Patenôtrier en bois, Patenôtrier en verre, & Patenôtrier en émail.
   
Paumier
  T. n.m. Maître qui a droit de tenir un jeu de paume, qui fait des balles & des raquettes. Il y a à Paris un corps de Maîtres Paumiers Raquettiers. La pluspart des Marqueurs sont de pauvres Paumiers.
   
Paveur
  T. n.m. Ouvrier qui emploie le pavé, qui en couvre les chemins, les cours, &c.
   
Pavois
  T. n.m. Arme défensive que les Anciens portoient à la guerre. C'étoit le plus grand des boucliers. Dans les élections militaires, les soldats élevoient sur leurs pavois leurs Chefs, & les proclamoient Empereurs. Il faut pourtant remarquer que le vrai pavois étoit un bouclier courbé des deux côtés comme un toit, ou un mantelet, & qui étoit différent de la targe. En quelques lieux on l'a appellé aussi Taillevas.
   
Payelles
  T. n.fpl. Grandes chaudiéres dont on se sert en Flandres pour le raffinage du sel.
   
Peaussier
  T. n.m. Marchand qui vend, ou qui prépare des peaux. Les Peaussiers vendent & préparent des peaux pour faire divers ouvrages, comme des gants, des reliûres de livres ; & différent des Fourreurs, des Mégissiers, Corroyeurs, Tanneurs, qui en font de différentes préparations. On les a appellez autrefois Pellissiers
   
Peigneur
  T. n.m. Qui peigne. Peigneur d'étaim, ou Tireur d'étaim. Peigneur de chanvre, de l'in, c'est l'ouvrier qui peigne le chanvre, qui le démêle, pour séparer le plus fin du plus grossier.
Peigneur de laine. Ouvrier qui démêle la laine. C'est une des qualités des Maîtres Cardeurs de Paris.
Le peignier est le marchand ou l'artisan qui vend ou fait des peignes.
   
Peilles
  T. n.fpl. Vieux chiffons ou morceaux de toile de chanvre & de lin qui s'emploient dans la fabrique du papier.
Le peillier est celui qui ramasse des peilles ou chiffons. On le nomme plus communément chiffonnier.
   
Pelleron
  T. n.m. Petite pelle de bois dont les Boulangers de Paris se servent pour enfourner le petit pain.
   
Pelleterie
  T. n.f. Marchandises de peaux servant aux fourrures. La Pelleterie étoit le plus ancien & le premier des six Corps des Marchands, mais il a vendu sa primogéniture aux Drapiers. Le pelletier est le marchand-fourreur qui vend & prépare des peaux fourrées.
   
Pellissier
  T. n.m. Qui prépare & vend des peaux pour différens usages, qui différent de celles que préparent les Fourreurs & Mégissiers. Pellissier est ce qu'on appelle aujourd'hui Peaucier.
   
Perrau
  T. n.m. Sorte de grand chauderon de cuivre étamé, étroit, rond & profond, dont les Marchands Epiciers-Ciriers se servent pour faire chauffer l'eau dans laquelle ils font amollir la cire qu'ils emploient dans la fabrique des cierges à la main.
   
Perrière
  T. n.f. Carrière. Il se dit particulièrement des carrières d'Angers d'où l'on tire l'ardoise.
   
Perruquier
  T. n.m. Celui ou celle qui fait des perruques, des coins de cheveux, & autres choses qui servent à coeffer les hommes & les femmes. On a établi en Corps de métier les Perruquiers, sous le titre de Maîtres Barbiers, Perruquiers & Etuvistes, qui sont distingués des autres Barbiers, parce que leurs enseignes sont des bassins de fer blanc.
   
Pèse-liqueur
  T. n.m. Instrument par lequel on découvre de combien un corps liquide est plus pesant qu'un autre. C'est une phiole de verre à demi pleine de vif-argent, sur le col de laquelle sont plusieurs divisions qui marquent, quand on la plonge dans les corps liquides, selon qu'elle enfonce plus ou moins, leurs différens dégrés de pesanteur.
   
Peyrée
  T. n.m. Qui se trouve dans la Coutume de Bearn, Ouvrier qui travaille à la pierre, Maçon
   
Pillage
  T. n.m. Dégât, ravage, vol qui se fait dans la confusion, dans la licence de la guerre. En termes de mer, se dit de la dépouille des coffres, hardes & habits de l'ennemi pris, & de l'argent qu'il a sur lui jusques à trente livres. Les restes s'appellent butin, qui est le gros de la prise. Ces mots se confondent quelquefois.
   
Pilot
  T. n.m. Terme de Salines. Tas de sel ramassé dans un endroit des marais salants qui s'appelle le mort. Lorsque ces morceaux de sel sont en rond ils se nomment pilots, quand ils sont en long, on les appelle vaches de sel.
   
Pique-boeuf
  T. n.m. Chartier qui mène les boeufs, qu'il fait avancer par un aiguillon qui est au bout d'un bâton. On appelle aussi un homme grossier de corps & d'esprit, Un gros pique-boeuf.
   
Placier
  T. n.m. Fermier des places d'un marché, celui qui loue les places aux Harangères, Fruitières, ou autres gens qui vendent & étalent leurs marchandises. Le Placier de la Halle en rend tant au Domaine du Roi. Le Placier est tenu de faire nettoyer le marché.
   
Plain
  T. n.m. Terme de Tannerie, est un grand quarré creusé en terre près d'une rivière, où les Tanneurs étendent leurs cuirs, sur lesquels ils mettent le tan & autres drogues pour les préparer suivant leur art. Il y a des cuirs qu'on laisse un an ou dix-huit mois dans le plain. On appelle cuir cru, celui qui n'est ni tanné ni corroyé, ni mis en plain.
   
Plane
  T. n.f. Outil d'acier qui sert à plusieurs Artisans, comme aux Charrons, aux Tonneliers pour applanir leurs bois. Il a deux trenchans, & deux manches. La plane en Dauphiné s'appelle rabot, parce qu'elle unit & polit le bois.
   
Planeur
  T. n.m. Terme d'Orfevre. C'est l'Artisan qui gagne sa vie à planer la vaisselle, à la rendre unie à coups de marteau. Ce que les Orfevres appellent planeur, Les Potiers d'étain l'appellent forgeur.
   
Plâtre
  T. n.m. Pierre fossile qui est merveilleusement commode pour bâtir. Les plus belles carrières de plâtre qui soient au monde sont celles de Montmartre près Paris. On emploie le plâtre crud, c'est-à-dire, la pierre de plâtre, & on s'en sert comme de moilon pour bâtir, & alors il se vend à la toise. Il se conserve dans terre aussi-bien que le moilon. On l'emploie plus souvent cuit, & il se vend au muid, qui est de 36 sacs de deux boisseaux chacun. Il sert aux enduits, à lier les pierres, & il s'emploie délayé avec de l'eau. On en fait toutes sortes d'ouvrages qu'on jette en moules. La plâtrière est la carrière dont on tire le plâtre.
   
Plieur
  T. n.m. Qui s'applique à plier. Il y a des métiers de Plieurs de linge & de draps ; des femmes qui gagnent leur vie à être Plieuses de livres. Il y a aussi des Plieurs de soie, qui ne font autre métier que de plier les soies, & les mettre en bottes avec des billes pour les Marchands.
   
Plombier
  T. n.m. Marchand, ou Artisan, qui vendent le plomb, ou qui le mettent en oeuvre
   
Ployon
  T. n.m. C'est une espèce d'osier qui sert aux Couvreurs en chaume, aux Tonneliers & autres Ouvriers pour lier leurs chaumes, leur cerceaux, &c. Les gerbes de ployons doivent avoir quatre pieds de lien.
   
Plumassier
  T. n.m. Marchand qui vend & qui prépare des plumes pour mettre sur les chapeaux, sur les lits & les dais.
   
Pneumatique
  T. adj. Machine pneumatique se dit particuliérement d'une machine d'un grand usage aujourd'hui dans la Physique. Elle est composée d'un corps de pompe qui communique avec un récipient, posé sur une platine, qui est en forme de dôme, afin qu'il puisse supporter le poids de l'athmosphère. Par le moyen de la pompe & de quelques robinets on tire l'air du récipient, & on l'y fait rentrer, selon qu'on le juge à propos. C'est avec cette machine qu'on fait tant d'expériences sur l'air, qui se voient toûjours avec plaisir. Otto de Guerike, Bourguemestre de Magdebourg en fut l'inventeur, & il commença à la faire connoître à Ratisbonne en 1654 M. Boyle la perfectionna ensuite, & le grand usage qu'il en fit avec succès fit qu'on oublia le Magistrat Allemand, & qu'on donna toute la gloire de l'invention au Philosophe Anglois M. Hombert.
   
Poche
  T. n.f. Sac de Meûnier où il met un septier de grain, de farine. Saccus. Quand le Meûnier va chasser, il porte ses poches. On loue des poches à la Grève pour transporter les grains.
   
Podomètre
  T. n.m. ou Compte-pas. Instrument de Méchanique fait en forme de montre, composé de plusieurs roues dentelées qui entrent l'une dans l'autre, & qui sont dans un même plan, lesquelles par le moyen d'une chaîne ou courroie attachée au pied d'un homme, ou à la roue d'un carrosse, avancent d'un cran à chaque pas, ou tour de roue que font ou l'homme ou le carosse. Le nombre en est marqué sur le bord de chacune de ces roues dentelées : & ainsi on peut savoir combien on a fait de pas, & mesurer exactement un chemin, & les distances qu'on veut,
   
Poëlier
  T. n.m. Artisan qui fait des poëles. Il y a à Angers une rue de ce nom où ces Artisans sont obligés de loger, & ont la faculté d'en faire déloger tous les autres.
     
Poisse
  T. n.f. Fascine ou petit fagot enduit & trempé de poix, dont on se sert dans la défense des places de guerre.
   
Police
  T. n.f. Billet de change, qui se dit particulièrement sur la mer & sur les côtes.
On appelle aussi police d'assûrance, un traité ou contrat que le Bourgeois ou le Marchand fait avec les Assûreurs pour la sûreté de sa marchandise. Il doit être par écrit, & passé par le Greffier, qui est pour cet effet établi par la Communauté des Marchands. Autrefois il s'en faisoit de parole qu'on appelloit confiance, parce qu'on supposoit que l'Assûreur les écrivoit sur son livre de raison. Ce mot de police est Espagnol, & vient de poliça qui signifie cédule. Ceux de Languedoc ou de Marseille l'ont mis en usage dans le commerce & sur la mer de Levant il signifie toute sorte de convention sur le fait de la Marine ; l'Ordonnance de la Marine de 1681 l'a autorisée.
Police de chargement, signifie la même chose sur la Méditerranée, que connoissement sur l'Océan.
   
Polisseur
  T. n.m. L'ouvrier qui travaille à polir les glaces de miroir
   
Pompe
  T. n.m. Machine en forme de seringue, pour élever des eaux. Elle est composée d'un tuyau ou cylindre renforcé, qu'on appelle barillet, ou corps de pompe. On appelle le pot d'une pompe, l'endroit ou le tuyau par où s'écoule l'eau pressée par le piston. Il y a au bas une soupape qui s'ouvre pour laisser entrer l'eau lorsqu'on tire le piston, & qui se ferme pour l'empêcher d'en sortir lorsqu'on presse le piston. Elle a aussi un piston ou pièce ronde qui s'abaisse, & qui s'élève dans le barillet par le moyen d'une manivelle qu'on appelle verge ou brimbale. On appelle cette pompe, une pompe foulante, parce qu'elle fait sortir l'eau en la pressant. On peut par cette machine élever l'eau aussi haut que l'on voudra. Il y a des pompes aspirantes qui tirent, & qui élèvent l'eau à 32 pieds par le seul poids de l'air ; d'autres qui agissent par compression, qui l'élèvent à toutes sortes de hauteurs. On les appelle pompes expulsives. La plus belle de toutes les machines hydrauliques est la pompe inventée par Ctesibius, qui lui a donné son nom Latin Organum Ctesibicum. La pompe est de grand usage sur mer pour vuider les eaux d'un navire. On en met deux de chaque côté du grand mât, & quelquefois une vers l'artimon. On dit, être à une, ou à deux pompes ; pour dire, se servir d'une ou de deux pompes. Affranchir la pompe, c'est vuider toute l'eau du vaisseau. Charger la pompe, c'est mettre de l'eau dedans pour attirer celle qui est dans le fond du vaisseau. Ce mot vient de l'Alleman pomp, qui signifie la même chose.
   
Pontanier
  T. n.m. Celui qui perçoit sur les marchandises un droit de pontenage
   
Porte-balle
  T. n.m. Petit Mercier qui porte sur son dos une balle où sont ses marchandises.
   
Porte-col
  T. n.m. Terme de Gabelle. On appelle ainsi celui qui fait le faussaunage dans des sacs qu'il porte ordinairement pendus au cou.
Porte-col. Terme des Aides. C'est aussi le nom que l'Ordonnance de 1680 donne à de pauvres gens qui gagnent leur vie en revendant à petites mesures, depuis quatre deniers jusqu'à douze, l'eau-de-vie qu'ils ont achetée des Détailleurs au pot ou à la pinte.
   
Porteur de sel
  T. n.m. Officier du grenier à sel créé en titre pour porter le sel aux maisons des particuliers qui viennent faire leur provision au grenier. Autrefois on appelloit ces Officiers Hanouards, & on leur donne encore cette qualité dans leurs Lettres.
   
Portoire
  T. n.m. Vaisseau de bois ovale, fait de douves & de cerceaux pour porter la vendange sur des chevaux, de la vigne au pressoir.
   
Pose
  T. n.f. Ce sont dans une ville de guerre les sentinelles d'augmentation, que les Caporaux doivent aller poser dès que la retraite est battue, pour la nuit, dans les postes qui leur auront été marqués. Ils doivent les instruire avec exactitude de tout ce qu'ils doivent exécuter, comme de défendre à ces sentinelles de ne plus laisser passer personne sur le rempart, à l'exception des rondes & patrouilles, qui doivent porter du feu. Cette grande pose se reléve à l'ouverture des portes.
   
Poseur
  T. n.m. Terme de Maçonnerie. C'est dans les atteliers un Maçon qui pose & arrête les pierres sur le tas, & la situation qu'elles doivent avoir, & qui les livre au Limousin pour y appliquer le mortier.
   
Postillon
  T. n.m. Valet de poste qui conduit les gens qui courent la poste. C'est aussi le courier qui porte l'ordinaire. On dit en ce sens, Un fouet de Postillon, un cornet de Postillon, qui donne avis de son arrivée.
Postillon, est aussi un Palfrenier, ou valet du Coche, qui monte sur le premier cheval d'un attelage, quand il y a six, ou huit chevaux. Le Postillon d'un Seigneur, le Postillon d'un coche.
   
Poteleur
  T. n.m. Terme de Finance, est un nom que les Commis des Aides donnent aux Bourgeois qui vendent leur vin & boissons à pot & à pinte, sans tenir taverne ni cabaret.
   
Potier
  T. n.m. Qui vend des pots & de la vaisselle, ou celui qui les fabrique. La roue du Potier est souvent citée en exemple dans la Physique. Le Potier de terre fait toutes sortes de vaisseaux & ouvrages de terre ; le Potier d'étain, des pots & de la vaisselle d'étain.
   
Poudre de canon
  T. n.f. C'est une composition qui se fait avec du salpêtre, du soufre & du charbon. Il y entre les trois quarts de salpêtre ; & c'est ce qui en cause le grand effet par son étrange raréfaction, qui le résout tout en vapeur & en air. Le soufre est ce qui l'enflamme. Et parce que le salpêtre éteindroit bien-tôt la flamme du soufre qui est fort légère, on y ajoute du charbon, qui est sec & plus solide, pour la soutenir. On fait de la poudre grenue pour charger l'artillerie ; de la poudre fine pour amorcer, & pour charger les fusils. En France il n'y a plus qu'une sorte de poudre pour le mousquet, & le canon. On peut faire de la poudre à canon blanche, rouge, jaune, verte & bleue, suivant la composition qu'en donne Casimir Polonois en sa Pyrotechnie
   
Poudrier
  T. n.m. Marchand qui fait ou qui vend de la poudre, tant à canon, que de celle qui est parfumée.
   
Poupetier
  T. n.m. Marchand qui fait, ou qui vend des poupées, & autres jouets d'enfans
   
Pourpointier
  T. n.m. C'étoit ci-devant un Maitre dans un Corps des Artisans de Paris, qui ne vendoient que des pourpoints & des manteaux ; & il y avoit un Corps de Drapiers Chaussetiers, qui ne vendoient que des hauts & bas de chausses. Il falloit avoir affaire à ces deux sortes d'Ouvriers pour s'habiller ; parce que le pourpoint & les chausses étoient alors de différente parure. Depuis peu d'années on a fait union du Corps des Pourpointiers à celui des Tailleurs, à cause des différends perpétuels qu'ils avoient ensemble, prétendans que les Tailleurs qui n'étoient pas Marchands, n'avoient pas droit de faire des fournitures.
   
Préolier
  T. n.m. C'est ainsi que sont nommés dans leurs statuts & Lettres parentes, les Maîtres Jardiniers de la ville, fauxbourgs & banlieue de Paris.
   
Pressier
  T. n.m. Ouvrier qui est à la presse de l'Imprimeur.
   
Pressurier
  T. n.m. Garde ou Fermier du pressoir, ou celui qui fait aller la machine.
   
Prote
  T. n.m. Terme d'Imprimeur. C'est celui qui dans une Imprimerie est chargé du soin de revoir & de corriger le premier toutes les épreuves
   
Provision
  T. n.m. En termes de négoce, signifie aussi le salaire d'un Commis, d'un Facteur, d'un Commissionnaire, qui ordinairement s'estime à tant par cent de l'achat ou de la vente des marchandises qu'ils font pour le compte du Commettant.
   
Prud'homme
 

T. n.m. se dit de certains Artisans jurés & nommés pour visiter des marchandises. Le Roi a créé des Prud'hommes pour la visite des cuirs. Les Savetiers élisent deux Prud'hommes pour faire la visite au défaut des Jurés. Ils font, en ce corps, la même chose que les Bacheliers dans les autres.

Prud'homme. A Marseille on donne ce nom aux Juges des Pêcheurs. Ils connoissent de tout ce qui concerne la pêche. Ils peuvent condamner sans appel à deux sols d'amende.

 

   
Quartenier
  T. n.m. Officier de Ville, qui a un certain quartier, & une porte de la Ville assignée, où il fait exécuter les ordonnances & les mandemens de la Ville, qui fait assembler chez lui les Bourgeois du quartier, & qui a le soin aussi de fermer & garder les portes. Il a sous lui deux Cinquanteniers, & quatre Dizainiers. L'Office de Quartenier est une voie sûre pour parvenir à l'Échevinage en son ordre.
   
Questionnaire
  T. n.m. Officier, demi-bourreau qui donne la question. Il a aussi le droit de faire les tableaux de ceux qu'on exécute en effigie.
   
Quiossage
  T. n.m. Terme de Tanneur, qui se dit des cuirs qui ont passé sous la quiosse. Le quiossage des cuirs ne se fait qu'après qu'ils ont été lavés & écharnés à la riviére. Les Mégissiers se servent du même terme à l'égard des peaux qu'ils préparent. La quiosse est une sorte de pierre à aiguiser avec laquelle on quiosse le cuir pour en faire sortir l'ordure.
   
Rabot
  T. n.m. Outil de Menuisier qui sert à corroyer le bois, & à le rendre uni. Il est fait d'une pièce de bois fort polie par dessous, qui lui sert de fût, au milieu de laquelle il y a une lumière par où passe un fer, ou ciseau incliné, & fort tranchant, qui enlève les inégalités du bois sur lequel on le fait couler. Il a plusieurs noms suivant sa grandeur, la varlope, le guillaume, le riflart, le bouvet, &c. qui different seulement par leur longueur, ou par la taille de leurs fers. Les Charpentiers ont de gros rabots qu'ils appellent gallères. Il y a aussi des rabots de fer pour les Ouvriers qui travaillent sur le métal, & pour la marqueterie.
Rabot, est aussi un outil fait d'une longue perche avec une petite planche ronde ou quarrée attachée au bout. Il sert aux Boueurs pour faire avaller les boues, aux Manoeuvres pour éteindre de la chaux, & faire du mortier, aux Vinaigriers pour remuer leurs lies, aux Pêcheurs pour troubler l'eau, & à d'autres usages semblables. Les Fondeurs en ont aussi de fer qui leur servent d'écumoire, quand leur métal est fondu.
   
Raccoutreur
  T. n.m. Ravaudeur, se dit proprement de celui qui raccommode des bas de chausses.
   
Rachat
  T. n.m. C'est un usage dans les vivres de faire le décompte aux Troupes du pain qu'elles laissent à chaque distribution, entre les mains du Munitionnaire. Ce pain est celui que le Roi accorde aux Officiers par l'état de campagne, & qu'ils ne consomment point, aimant mieux manger du pain blanc qu'ils achétent pour leur table.
   
Radeurs
  T. n.m. Terme de Gabelles. Ce sont des Officiers qui ont soin de mesurer le sel, & le raser sur le minot.
   
Raffinerie
  T. n.f. Manufacture où l'on raffine le sucre. Ce mot est très commun à Orléans.
   
Ramaller
  T. v. C'est donner aux peaux de boucs, de chévres & de chevreaux la façon nécessaire pour les passer en chamois, ce qui ne se fait que lorsqu'elles ont été passées en huile.
   
Ramasseur
  T. n.m. Celui qui conduit la ramasse.
   
Ramonneur
  T. n.m. Celui qui ramonne les cheminées.Ce sont des Savoyards qui font le métier de Ramonneurs. On les appelle ironiquement Piquiers de Savoie. Ils se mêlent aussi de vendre plusieurs menues merceries. On a meilleur marché d'acheter ces petites bagatelles des Ramonneurs.
   
Rapuroir
  T. n.m. Vaisseau, ou futaille de bois, ou de cuivre dont se servent les Salpétriers pour mettre le salpêtre de la première cuite
   
Raquettier
  T. n.m. Artisan qui fait des raquettes
   
Ratissoire
  T. n.f. Instrument avec quoi on ramonne les cheminées, avec quoi on ratisse des cours, des planchers, des jardins. C'est un morceau de fer plat, qui a un peu de taillant, & qui est attaché au bout d'un bâton. On met aussi des fers auprès de quelques portes pour y servir de ratissoires, & ôter les grosses crottes des souliers.
   
Recette
 

T. n.f. On nomme ainsi dans les atteliers où se fabrique le salpêtre, de petits baquets de bois, qui sont au-dessous de la carelle ou pissotte de cuviers, pour y recevoir les eaux impregnées de salpêtre, qui en coulent à mesure qu'on en jette sur les terres & les cendres dont ils sont remplis.

   
Receveur
  T. n.m. Qui reçoit pour autrui. Les Fermiers des terres seigneuriales s'appellent des Receveurs. Ce Commis est Receveur de la fabrique, du bureau des pauvres. Les Gripe-sous de l'Hôtel-de-Ville sont ceux qui reçoivent des rentes pour les particuliers.
Receveur, est aussi un Officier titulaire qui a droit de recevoir les deniers du Roi, & de les distribuer suivant l'ordre ou l'état qui lui en est donné. TIl y a des Receveurs Généraux des Finances établis en chaque Généralité ; des Receveurs des Tailles, du Domaine, des Décimes, des Receveurs des restes de la Chambre des Comptes, des Receveurs & Payeurs des rentes de la ville, & une infinité d'autres.
   
Réclame
  T. n.f. Terme d'Imprimerie. Le premier mot d'un cahier qu'on imprime au bas de la dernière page du cahier précédent, pour en marquer la suite, & la continuation.
   
Redoute
  T. n.f. Petit fort quarré qu'on fait dans des lignes de circonvallation, tranchées, & lignes d'approche, pour flanquer des lignes, & placer des corps de garde, ou pour défendre quelques passages. Elles ont dix à quinze toises de face, avec un fossé de neuf à dix pieds de largeur, & de profondeur.
     
Réfaction
  T. n.f. Terme de Douane & de Commerce. Il signifie la Remise que les Commis des Bureaux d'entrée & de sortie sont tenus de faire aux Marchands, de l'excédent de poids que certaines marchandises peuvent avoir lorsqu'elles ont été mouillées, au-dessus de celui qu'elles auroient-naturellement, si elles étoient séches ; telles que sont les laines, les cotons, les chanvres, les lins, & autres marchandises de pareille espéce.
   
Régaleur
  T. n.m. On appelle Régaleurs ceux qui étendent la terre avec la pelle à mesure qu'on la décharge, ou qui la foulent avec des battes
   
Regayoir
  T. n.m. Ustensile de campagne qui sert à préparer le chanvre, & est une espèce de seran, par les dents duquel on le passe pour le purger de ses ordures
   
Regrat
  T. n.m. Exercice de celui qui regratte, qui revend en détail ce qu'il a acheté en gros. Il se dit plus particulièrement de ceux qui vendent du sel au peuple, à la petite mesure, & qui achètent ce droit des Fermiers des Gabelles. La ferme des regrats est d'un revenu considérable.
   
Regrattier
  T. n.m. Celui qui exerce le regrat. Il est défendu par la Police aux Regrattiers d'acheter des marchandises jusqu'à ce que le Bourgeois soit fourni. Ils ne peuvent enlever, sur les ports, plus de six septiers d'avoine à la fois, ni en avoir en magazin plus de deux muids ; & d'autres grains en acheter plus de deux septiers, ni en garder plus de huit ; & il leur est défendu d'aller au-devant des marchandises, ou d'en acheter ailleurs que sur les ports ; ils ne peuvent vendre qu'à la petite mesure, qui est le boisseau & au-dessous. Le Roi défend aux Regrattiers & Regrattières de vendre le sel ni au poids, ni à la balance, sur peine de deux cens livres d'amende.
   
Relaver
  T. n.m. Parmi les Artisans de Paris, se dit d'une cérémonie ou espèce de demi-réception que font les Maîtres d'un métier, quand ils entrent des fauxbourgs dans la ville, ou de la ville dans les fauxbourgs ; ils font prèter un nouveau serment en Justice, & traitent les Jurés & Anciens. La réunion des Justices au Présidial a abrogé cette coutume.
   
Relégué
  T. n.m. Récompense d'un Gendarme de la garde, ou d'un Chevauléger, lorsqu'il a servi un certain nombre d'années, & qu'il veut se retirer. Le relégué est de 540 livres. Il a demandé son relégué. On n'accorde guère de relégués en temps de guerre. Le relégué chez les Gendarmes & Chevaux légers est ce qu'on appelle Retraite dans les Gardes du Corps.
   
Reliage
  T. n.m. Application de nouveaux cercles sur des cuves, des tonneaux, & autres vaisseaux semblables. Il a donné tant au Tonnelier pour le reliage de sa cuve, du cent de futailles.
   
Relieur
  T. n.m. Artisan qui relie les livres, & qui étoit autrefois du Corps des Libraires & Imprimeurs. Pasquier a observé qu'en l'an 1492. la Chambre des Comptes, en recevant un relieur de livres & comptes, le fit jurer qu'il ne savoit ni lire ni écrire, afin qu'il ne pût découvrir les secrets de la Chambre.
   
Remueur
  T. n.m. C'est ainsi qu'on appelle en quelques lieux où l'on fait de grands magasins de bled, & entre autres à Chartres, des gens qui n'ont d'autre métier que de remuer le bled des bourgeois, pour empêcher qu'il ne se corrompe.
   
Renformis
  T. n.m. Terme de Maçonnerie. Réparation d'un vieux mur, à proportion de ce qu'il est dégradé. Enduit ou crépi qu'on fait sur une vieille muraille, & qui est beaucoup endommagée.
   
Renformoir
  T. n.m. Que l'on appelle quelquefois Demoiselle ou Servante. Espéce d'instrument de forme pyramidale, fait de bois dur, poli & tourné, sur lequel les Gantiers renforment leurs gants ; c'est-à-dire, les élargissent par le moyen des deux bâtons qu'ils appellent Tournegants.
   
Rengrèner
  T. v. Remettre du grain dans la trémie du moulin. Il y a aux moulins une petite clochette, qui sonne pour avertir le Meunier qu'il faut rengrèner, remettre du grain dans la trémie, afin qu'il ne tourne pas à vuide.
   
Repallement
  T. n.m. Confrontation, comparaison que l'on fait d'un poids de cuivre, de fer ou de plomb avec l'étalon ou poids matrice, pour voir si par l'usage ou autrement il n'est point altéré. Ce terme n'est guère en usage qu'en Picardie, particuliérement à Amiens.
     
Répareurs
  T. n.mpl. Nom que l'on donnoit autrefois aux teinturiers du petit teint.
     
Reposoir
  T. n.m. C'est le nom qu'on donne dans l'Amérique à la troisiéme cuve qui sert à la préparation de l'indigo. On l'appelle Reposoir, parce que c'est dans cette cuve que l'indigo préparé dans les autres cuves se sépare de l'eau pour se reposer au fond, d'où on le tire pour le mettre dans les sachets. Cette même cuve s'appelle Diablotin à St Domingue.
     
Restourne
  T. n.f. ou restorne. C'est la prime d'assûrance que celui qui s'est fait assûrer, se fait rendre par les Assûreurs, lorsqu'il a fait trop assûrer, ou lorsqu'il ne charge pas les marchandises qu'il s'étoit fait assûrer pour le lieu auquel il les avoit destinées : dans ces cas, les Assûreurs rayent leur nom de la police d'assûrance, & mettent à côté restourné tant pour cent. La coûtume est que les Assûreurs se retiennent toûjours demi pour cent de la prime reçue, & ainsi ils restournent toûjours demi pour cent de moins qu'ils n'ont reçu.
     
Retenue
  T. n.f. On nomme ainsi dans la bourse commune des Marchands de Toulouse, le choix ou nomination que les Prieur & Consuls sont tenus de faire chaque année de 60 Marchands, pour être Juges-Conseillers de ladite bourse, & assister aux jugemens qui se rendent dans cette Jurisdiction.
     
Revendeur
  T. n.m. Qui fait métier de revendre. Les Crieuses de vieux chapeaux sont des revendeuses de vieilles hardes. Les revendeuses de meubles sont défendues par la Police.
     
Roulier
  T. n.m. Voiturier par terre qui transporte les marchandises de ville en ville, de province en province sur des charrettes. Il est allé d'Orléans à Paris par les Rouliers. Les Rouliers prennent tant par livre pour le transport d'un ballot.
     
Ruginer
  T. v. Terme d'Arracheur de dents. C'est ôter avec une rugine la carie d'une dent. Ruginer une dent. Les Chirurgiens s'en servent aussi. Quand il y a une fente au crâne, on ne perd plus à ruginer, un temps qu'on doit employer à soulager le malade. Quand un os est carié, s'il est possible de le ruginer, il ne faut point s'attacher à en procurer l'exfoliation par des poudres catagmatiques, ni par le cautère actuel, parce qu'il y faut trop de temps.
     
Sabotier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des sabots. L'Ordonnance des Eaux & Forêts enjoint aux Sabotiers de tenir leurs atteliers à demi-lieue des forêts.
     
Sacquatier
  T. n.m. Charoyeur de charbon dans les forges.
     
Salant
  T. adj. Épithète qu'on donne aux marais où l'on fait le sel. Les bords de la mer du bas Poitou sont presque tous marais salans, dont les sources sont salées. Voyez Marais, où l'on a donné une description très-exacte d'un marais salant. On dit aussi le sel noir ; le gros sel est plus salant que le sel blanc, pour dire, qu'il sale mieux, qu'il en faut une moindre quantité pour saler.
     
Saleran
  T. n.m. On nomme ainsi dans les Papéteries une espéce de Maître Ouvrier ou d'Inspecteur. On l'appelle ainsi, parce qu'il est le Maître de la salle où l'on donne les derniéres façons au papier.
     
Saleur
  T. n.m. Celui qui sale le poisson. Saleur de hareng, saleur de morue. Il y a des saleurs en titre d'office.
     
Salin
  T. n.m. Terme de Vendeuse de sel. C'est une sorte de baquet couvert, d'une figure ovale, où les Vendeuses de sel qui sont aux coins des rues de Paris, renferment leur sel. Le salin est vuide, il faut remplir le salin.
     
Salorges
  T. n.m. Amas de sel. Il est défendu par clause expresse des baux des Gabelles, à toutes personnes de tenir salorges à cinq lieues près des limites des greniers contenus en la Ferme.
     
Salpêtre
  T. n.m. Sel artificiel, & lixivial qu'on tire des pierres ou de certaines terres. L'air est plein par tout d'une sorte de salpêtre volatil qui s'attache sur le plâtre, & sur le mortier. La rosée & la pluie en portent beaucoup dans la terre pour la rendre fertile, sans quoi elle ne pourroit produire de végétables. De la terre dont on a tiré le salpêtre, étant bien sechée, on en retirera d'autre au bout de 12, ou de 14 ans. Il y a beaucoup de salpêtre aux environs de Wisbaden, en Podolie, en Moravie, en Valaquie : mais la plus grande quantité vient des Indes, & les vaisseaux Hollandois en une seule voiture au mois d'Août 1706, en apporterent 2175870 pesant. La seule province d'Asner, d'ailleurs stérile, fait au Grand-Mogol, par année, trente-deux ou trente-trois millions qui proviennent du débit du salpêtre.
On appelle aussi salpêtre, le sel qui distille dans les cavernes, qu'on appelle salpêtre de roche, que Pline appelle aphronitre. Sal-nitrum. On appelle aussi salpêtre, le sel de verrerie ou sel de pierre. Les Chimistes l'appellent Dragon, Cerbère, ou sel d'enfer, à cause des effets violens qu'il fait. L'esprit de nitre ou de salpêtre s'appelle par les Auteurs le sang de la salamandre. Les Ouvriers appellent mère de salpêtre, une huile jaune & grasse qu'on en sépare, quand on le rafine. C'est sa partie crue & non mûre.
Le salpêtre a une merveilleuse qualité pour se rarefier. Ce qui fait la force de la poudre à canon, dont il est le principal ingrédient ; jusques-là qu'on dit qu'il occupe dix mille fois plus de place étant enflammé, qu'il n'avoit auparavant. Ses menues parties sont faites en aiguilles, comme celles de l'alun en triangles, & celles du sel commun en cubes. Néanmoins quelques-uns attribuent aux cristaux de salpêtre une figure sexangulaire.

On le tire encore des vieilles masures, des cavernes, des étables, des colombiers & des lieux empreints des urines de plusieurs animaux. Ce sel est acide, c'est-à-dire, composé de parties pointues & pîquantes. Il est répandu dans l'air, & il s'attache aux corps qui sont capables de le recevoir, tels que sont principalement les vieilles murailles bâties de plâtre.

     
Salpêtrier
  T. n.m. Ouvrier qui fait du salpêtre, qui le tire par la lessive, & qui le cuit, ou en fait évaporer l'humidité.
     
Salpêtrière
  T. n.f. Lieu où l'on fait le salpêtre. Il y a une belle salpêtrière dans le petit Arsenal. Ce qu'on appelle communément la Salpêtrière à Paris, est l'Hopital Général, situé hors la ville du côté du Fauxbourg S. Marceau. C'étoit là qu'étoit autrefois la salpêtrière. Une salpêtrière est ordinairement dans un Arsenal, une grande salle au raiz de chaussée, où sont plusieurs rangs de cuves & de fourneaux pour faire le salpêtre, comme la salpêtrière de l'Arsenal de Paris.
     
Saucier
  T. n.m. Celui qui compose ou qui vend des sauces. C'est une des qualités des Vinaigriers.
     
Saucissier
  T. n.m. Faiseur de saucisse. On nommoit ainsi autrefois les Chaircuitiers, qui dans leurs statuts prennent encore le nom de Chaircuitiers-Saucissiers.
     
Saunage
  T. n.m. Marchandise de sel. Le faux saunage ; c'est le trafic du sel qui n'est point gabellé, qui se fait en fraude des droits du Roi. Il est sévèrement défendu par les Ordonnances. On condamne aux galères pour le faux saunage. Il n'est usité qu'en cette phrase.
     
Saunerie
  T. n.f. Lieu où se fait le sel ; endroit où sont les bâtimens, maisons, sources, puits, fontaines salées, cours, bernes, fonds, & très-fonds & tous les instrumens pour fabriquer le sel, où il y a magazin de sel. Le fermier des gabelles qui succèdera, sera obligé de prendre les sels restans des sauneries. Nous nous reservons la justice des sauneries. La plus belle des sauneries est à Salins. On y fait pour plus de quatre mille francs de sel tous les jours.
     
Savetier
  T. n.m. On disoit autrefois Savatier. Artisan qui raccommode les vieilles chaussures, souliers, bottes, pantoufles. Le Corps des Savetiers est un des plus nombreux de la ville de Paris. Il a fait remonter des bottes par le Savetier. Dans les anciens titres on appelloit un Savetier, Sueur de vieil ; ce qui venoit apparemment de sutor.
Savetier, se dit aussi de tout autre Artisan qui travaille mal proprement, grossièrement, qui salit, qui gâte la besogne.
     
Savonnerie
  T. n.f. Lieu où l'on fait du savon. Grand bâtiment en longueur avec réservoir à huile & soude, cuve & fourneaux au raiz de chaussée, pour faire le savon, avec plusieurs étages, où sont les mises pour le figer, & sèchoir pour le sècher. Une des plus belles savonneries de France, est celle de la Napoule, port de mer, près de Cannes en Provence.
     
Scelleur
  T. n.m. Celui qui appose le sceau aux sentences & contrats. C'est un Officier qui a été érigé en 1568 en chaque Jurisdiction pour garder les sceaux, & pour sceller. Le Scelleur du Châtelet. On le dit quelquefois des bas Officiers du Sceau qui appliquent effectivement la cire. Un decret doit être 24 heures entre les mains du Scelleur, pendant lesquelles les oppositions à fin de charge sont encore reçues.
     
Seizaine
  T. n.f. Espéce de petite corde, ou grosse ficelle dont les Emballeurs se servent. Il y a de la grosse & de la menue seizaine.
C'est ainsi qu'on appelle dans le commerce des cerceaux qui servent aux Tonneliers, certains paquets qui contiennent seize cerceaux.
     
Sellier
  T. n.m. Ouvrier ou Marchand qui fait & qui vend des selles. Il y a deux corps de Maîtres Selliers à Paris, les Selliers Bourrelliers, & les Selliers Lormiers-Carrossiers ; les premiers font des harnois ; & les autres des selles & des carrosses.
     
Sérans
  T. n.m. Outil à préparer le chanvre ou le lin, à les rendre propres pour être filés. C'est un petit ais chargé de plusieurs aiguilles de fer, qui forment des dents en guise d'un peigne à plusieurs rangs.
     
Sergent
  T. n.m. Huissier, le plus bas Officier de Justice, qui sert à exécuter ses ordres. Ce mot vient de serviens, comme étant le serviteur du Juge. Autrefois le mot de Sergent signifioit simplement serviteur. On appelle la barrière des Sergens, un petit Bureau où l'on va chercher les Sergens dans les places publiques quand on en a besoin. C'est aujourd'hui un petit couvert. Ils étoient autrefois appuyés sur la barrière qui fermoit la porte de la maison seigneuriale ou de la Justice.

Sergent fieffé, est un Sergent qui a la charge de faire les exploits pour la recherche & conservation des droits féodaux du Seigneur.En certains lieux, comme à Senlis, il a quelque jurisdiction, & il peut commettre trois Sergens, deux à cheval, & un à verge. Les Sergens fieffés étoient des gens assujétis à certains devoirs à cause des fiefs & héritages qu'ils possédoient, qu'on appelloit Sergenterie.
Sergent franc, c'est un Sergent que quelques vassaux peuvent avoir pour la garde de leurs bois, ou pour la prise & la garde du bétail trouvé en dommage.
Sergent Messilier, dans la Coutume de Chaumont, est celui qui a charge de garder les bleds ou les vignes avant la dépouille & levée. La dernière Coutume d'Auxerre l'appelle Sergent Blavier ou Messier.
Dans plusieurs Coutumes, il est fait mention des Sergens Prairiers, Messiers ou Messiliers, Blaviers, &c. qui sont gens commis par la Justice pour la garde des prés, des moissons ou des bleds.
Sergent de la paix, dans la Coutume de Valenciennes, Ce sont les Sergens des Jurisdictions ordinaires ; comme Maison de paix signifie l'Auditoire d'un Juge.
Sergent Prairier, qui a soin des prairies, & de les garder.
Sergent de querelle, étoit autrefois celui qui servoit au fait des duels, ou pour le différend des parties. Et le Sergent de la querelle dans la Coutume de Normandie, est selon Beraut, le sergent ordinaire de l'action ou du lieu où est le différend des parties.
On appelle aussi Sergent de querelle, celui qui servoit autrefois au fait des duels ; & on le disoit par opposition à Sergent de paix, qui rendoit service dans les Justices des villes.
Sergent Royal, qui est pourvû de son office par le Roi : Non Royal qui l'est par un autre Seigneur que par le Roi, par un Seigneur subalterne.

   
Serve
  T. n.f. Lieu où l'on conserve le poisson. C'est ce qu'on appelle Gardoir. En plusieurs endroits du Royaume on se sert du premier terme ; & l'on met cette différence entre serve & gardoir, que serve se dit du lieu où l'on conserve le poisson pour le prendre à mesure qu'on en a besoin, & que gardoir ne se dit que d'un endroit où l'on met le poisson au sortir de l'étang, pour le faire dégorger.
   
Sesse
  T. n.m. Ustensile de bois long de trois à quatre pieds, quelquefois tout d'une piéce, creux en partie, pour ôter l'eau des petits bateaux où il n'y a pas de pompe.
   
Sextant
  T. n.m. Instrument dont on se sert pour mesurer les angles, qui consiste en un arc de soixante degrés, ou en une portion de cercle divisée en soixante degrés.
   
Sexté
  T. adj. Terme de Gabelles. Les Receveurs des Greniers à sel sont obligés d'avoir un Registre Sexté, qui contient le nom & les facultés de ceux qui sont sujets à leur grenier, & sur lesquels ils doivent écrire tout le sel que chaque particulier lève, ce qui s'appelle décharger le Sexté.
     
Simbleau
  T. n.m. Terme de charpentier. C'est le nom qu'il donne au cordeau qui lui sert à tracer des cercles qui ont plus d'étendue que la portée du compas.
   
Siquenille
  T. n.f. Sorte de surtout, ou de casaque de toile, que les cochers, laquais, palfreniers, &c. mettent sur leurs habits, de peur de les gâter.
   
Société
  T. n.m. Société, se dit particulièrement de celle qui se fait entre les Marchands. Il y en a de trois sortes.
La première qui se fait sous un nom collectif entre deux ou plusieurs personnes ; & on appelle la raison de la société, les noms de ceux qui paroissent pour en faire le négoce, & signer les Lettres de change, qui souscrivent, par exemple, François & Paul en compagnie.
La seconde, est celle qu'on appelle en commandite, qui se fait entre des personnes dont l'une ne fait que mettre son argent dans la société, sans faire aucune fonction d'associé.
La troisième, qu'on appelle anonyme, est celle qui se fait entre des personnes qui sont associées en secret, dont chacun fait le trafic en son particulier, & s'en rendent compte les uns aux autres, dans laquelle le Marchand vendeur n'a d'action que contre son acheteur, dont le nom seul paroît en public.
Il y aussi une société anonyme, qui s'appelle par participation, qui se fait pour quelque affaire particulière ; par exemple, quand un Marchand de Paris écrit à un autre de Marseille d'acheter la marchandise d'un vaisseau qu'il sait y devoir arriver, lui promettant de payer une partie du prix, à la charge de participer au profit. L'Ordonnance de 1673 veut que l'extrait des sociétés des Marchands, tant en gros qu'en détail, soit enregistré au Greffe de la Jurisdiction Consulaire, ou ordinaire, & mis dans un tableau exposé en public.
Société en Commande, ou Commandite. Terme de Coutume & de Jurisprudence, de Commerce. C'est une Société où l'un des associés fournit l'argent ou les effets, & l'autre sous le nom duquel le commerce se fait, son industrie, à la charge de partager entre eux le profit ; par exemple, Je prète, ou je confie à un Laboureur ou à un Fermier un troupeau de bestiaux estimé une certaine somme, à condition qu'il les nourrira, & les gouvernera, & qu'après un certain temps, il représentera ce même troupeau estimé, afin que je prélève dessus la somme dont nous sommes convenus, & que je partage ensuite avec lui le profit : c'est une société en commande ou en commandite. Dans le pays de Bresse & de Bugei on appelle ce contrat en commande de bestiaux. Les Chetels de Berri sont une espèce de société en commandite.
   
Sole
  T. n.f. Place publique, ou l'étape. L'Ordonnance des Aides veut que les Marchands de vin en gros mettent tous les vins qu'ils feront venir, dans les soles de l'Hotel-de-Ville, & en la Halle au vin, pour en payer le gros.
   
Sommier
  T. n.m. Terme de Messagerie, qui se dit d'un cheval, ou d'une autre bête de somme. Ce Messager avoit avec lui tant de sommiers pour porter ses bagages.
En termes de finances, est un gros registre tenu par les commis des bureaux des Aides sur lesquels ils comptent de leur recette & on voit les produits des Fermes & où l'on met à côté leurs décharges. Il y a aussi des sommiers pour les gabelles, pour les tailles, & pour les autres droits des Fermes du Roi.
   
Sonnetier
  T. n.m. Celui qui fait & qui vend des sonnettes. Les Sonnetiers sont réunis au corps des Fondeurs
   
Sonneur
  T. n.m. Qui sonne les cloches, pour avertir le peuple de ce qui se doit faire, ou de ce qui se passe. Payer les Sonneurs. Il y a aussi des Sonneurs de cor pour la chasse. Un tel est un des meilleurs Sonneurs de cor qu'il y ait en France.
   
Sorissage
  T. n.m. Façon que l'on donne au hareng en le fumant à un feu de bois ou de charbon, dans les lieux qu'on appelle Roussables. Ce terme est en usage dans plusieurs endroits de Normandie & de Picardie.
   
Souche
  T. n.f. Terme de commerce en détail. C'est la plus longue des deux petites piéces de bois qui composent ce que les Marchands appellent une taille, sur laquelle ils marquent avec des hoches ou incisions les marchandises qu'ils donnent à crédit.
   
Soufflet
  T. n.m. Instrument qui sert à souffler en tirant le vent, & puis en le comprimant pour le faire sortir par un trou étroit avec violence. Un soufflet domestique, un soufflet de Maréchal, un soufflet d'Émailleur. Les soufflets des forges de fer se meuvent par des moulins.Il y a aussi des pompes qui agissent par le moyen des soufflets.
   
Spadassin
  T. n.m. Traîneur d'épée, coupe-jarret, qui fait métier de battre, d'assassiner, qui ne porte l'épée que pour mal faire, & non pas pour servir le Roi. L'Italie est pleine de spadassins, de bandits, &c. Paris a aussi ses spadassins, ses breteurs.
   
Spéculaire
  T. n.f. Science qui traite de l'art de faire des miroirs : ce qu'on nommoit autrefois Catoptrique. Les Modernes ont beaucoup rafiné sur la science spéculaire.
   
Sucrerie
  T. n.f. Lieu où l'on recueille, où l'on prépare, où l'on affine le sucre. Les plus belles sucreries sont dans les îles de l'Amérique, & entre autres en celles des Barbades : c'est là où sont les moulins à sucre. Les sucreries d'Europe ne sont que pour affiner le sucre, & le former en pains.
   
Sueur
  T. n.m. Ouvrier qui autrefois travailloit les cuirs au sortir de la main du Tanneur. Les Sueurs faisoient une Communauté particuliére.
   
Surpoint
  T. n.m. La raclure que tirent les Corroyeurs de leurs cuirs imbibés de suif, quand ils leur donnent la dernière préparation. On se sert de surpoint pour rétablir la corne des pieds des chevaux, quand elle est usée.
   
Table à couler
  T. n.f. Ce qu'on nomme ainsi dans les Manufactures des glaces de grand volume, est une table de fonte de plus de cent pouces de longueur, & du poids de douze ou quinze milliers, sur laquelle on coule le verre liquide dont on fait les glaces.
   
Tabletier
  T. n.m. Celui qui fait des ouvrages de tabletterie, & des ouvrages délicats de menuiserie, comme des trictracs, des billes, des boules d'ivoire, &c. il fait aussi des crucifix & autres petites figures.
   
Taillandier
  T. n.m. Artisan qui fait des instrumens & outils tranchans, qui aiguise de gros ferremens sur la meule. En plusieurs lieux on les appelle oeuvres blanches. Les Taillandiers font des forces pour les Tondeurs, des faux pour les paysans, des haches, des cognées pour les Bucherons, des serpes, rabots, ciseaux, & toutes sortes d'outils pour les Ouvriers. On appelle aussi Taillandiers, les Ouvriers en fer blanc, qui font des lanternes, des entonnoirs, &c. Et que le peuple appelle Ferblantiers.
   
Taille méche
  T. n.m. Instrument avec lequel les Ciriers coupent de longueur les méches qu'ils emploient aux bougies de table. C'est la même que le couteau à méche des Chandeliers.
   
Taillette
  T. n.f. Espéce d'ardoise que l'on taille sur les carrières d'Anjou
   
Tailleur
  T. n.m. Qui taille, qui façonne. Un Tailleur de pierres de taille ; c'est celui qui équarrit & taille les pierres, après que l'Appareilleur les lui a tracèes. Un Tailleur de diamans. On appelle absolument Tailleur, celui qui fait les habits. Il y a des Tailleurs pour homme, & des Tailleurs pour femme. Sartor.
Tailleur, se dit aussi des Graveurs en fait des monnoies, qui font les poinçons d'effigies, & les matrices qui servent à fraper & à monnoyer les espèces. Il y a des Tailleurs généraux, & des Tailleurs particuliers. Il y a un Tailleur général à Paris, & un en chaque Monnoie. Le Tailleur général a été créé en 1547 & il n'appartient qu'à lui de faire des poinçons d'effigie & des matrices. Le Tailleur particulier s'appelle autrement Graveur, & c'est celui qui frappe les quarrès qui servent dans les autres Monnoies.
   
Tailleur de sel
  T. n.m. On nomme ainsi à Bourdeaux & dans toute sa direction, des Commis préposés à la mesure & visite des sels qui y arrivent.
   
Talmelier
  T. n.m. Qui étoit autrefois le synonyme de Boulanger. Ce mot se trouve encore dans les Statuts & Lettres de maîtrise de ce métier, dont les Maîtres sont appellés Boulangers Talmeliers.
   
Talonnier
  T. n.m. Ouvrier qui ne fait que des talons de bois, soit pour hommes, soit pour femmes.
   
Tamis
  T. n.m. Sas ; vaisseau rond au milieu duquel il y a un tissu de toile de crin, ou de soie, par lequel on passe les drogues pulvérisées, ou qu'on veut monder & épurer pour en retirer le plus délié. Le tamis sert aux Parfumeurs à passer leurs poudres, il est d'ordinaire couvert. Le tamis simple sert aux Apoticaires à monder la casse, & à d'autres semblables usages. On passe l'émeril par le tamis fin, pour avoir de la poudre à polir les verres de lunettes.
   
Tamiseur
  T. n.m. Terme de Verrerie. C'est celui qui prépare & tamise les charrées qui servent à la fonte des matiéres dont on fait le verre.
   
Tan
  T. n.m. Poudre menue d'écorce de chêne, qui sert à la première préparation des cuirs. Elle est faite d'écorce de jeune chêne battue dans de gros mortiers par la force des roues d'un moulin à tan.
   
Tannerie
  T. n.f. Lieu propre pour tanner les cuirs. Grand bâtiment près d'une rivière, avec cours & angars, où l'on façonne le cuir, pour le tanner & durcir, comme les tanneries du fauxbourg St Marceau à Paris.
   
Tarière
  T. n.f. Outil d'Ouvriers en bois, qui sert pour le percer, & y faire de gros trous. Les Charpentiers font des trous avec des tarières pour y faire passer des chevilles. Les Charrons se servent aussi de tarières pour percer le moyeu des roues, & y faire entrer des aissieux.
   
Tarotier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des tarots. C'est un nom qu'on donne aux Cartiers faiseurs de cartes à jouer, dans leurs statuts de 1594.
   
Taux
  T. n.m. Prix établi par ordre de Justice aux denrées. Le Grand Prevôt de l'Hôtel, celui de l'armée, mettent le taux aux vivres pour la suite de la Cour, dans les camps. Les Officiers de la suite enlèvent les marchandises, & les payent au taux du Roi.
Taux, se dit aussi du prix que mettent les Marchands de leur propre autorité aux marchandises qu'ils vendent en leur boutique, dans les villes mal policées. Un Libraire en France met le taux à ses Livres, il les vend ce qu'il lui plaît.
Taux du Roi, se dit aussi des règlemens que le Roi fait de temps en temps pour fixer la qualité des intérêts des rentes constituées, ou des sommes qu'on adjuge en Justice, & même du prix des monnoies. Autrefois le taux du Roi des intérêts étoit au denier 16. En 1634 on l'a mis au denier 18, & depuis au denier 20.
Taux, signifie aussi, cottisation ou quote-part que chaque particulier doit porter d'une imposition, qui est faite sur une Communauté. Ce paysan a été surchargé de taille cette année, il lui sera difficile de payer son taux.
     
Taxation
  T. n.f. Terme de Finance. Il n'a guère d'usage qu'au pluriel. Droit de tant pour livre, qu'on accorde aux Trésoriers qui ont de grands manimens, outre leurs gages, pour les dédommager des frais qu'ils sont obligés de faire dans l'exercice de leurs charges. On accorde des taxations de quatre ou cinq deniers pour livre aux Trésoriers de l'Extraordinaire de la guerre. On vend les charges avec les gages, droits & taxations y attribuées. Les taxations des Finances peuvent être saisies.
   
Teneur de livres
  T. n.m. Commis qui tient les Mémoires & charge les Livres des faits de commerce, de crédit & débet. Ce sont des gens fort employés chez les Marchands des villes, comme Lion, Rouen, &c.
Juré Teneur de Livres. C'est celui qui est pourvû par Lettres patentes de Sa Majesté, & qui a prété serment en Justice, pour vaquer à la vérification des comptes & calculs, lorsqu'il y est appellé.
   
Terjetter
  T. v. Terme de Verrerie. C'est vuider dans les pots à cueillir la matiére propre à faire le verre, qui a été préparée & mise en parfaite fusion dans les deux pots du grand ouvreau, & dans les deux autres pots du derriére du fourneau à verre.
   
Terrassier
  T. n.m. Ouvrier qui travaille à des terrasses. Entrepreneur qui enlève ou qui remue des terres ; car on donne ce nom aussi-bien à l'Entrepreneur qui se charge de la fouille & du transport des terres, qu'aux gens qui travaillent sous lui à la tâche, ou à la journée.
   
Têtu
  T. n.m. Terme de maçon. Gros marteau qui sert à démolir.
   
Tierçon
  T. n.m. Sorte de caisse de bois de sapin, dans laquelle on envoie les savons blancs en petits pains, & les savons jaspés en pains ou briques.
   
Tille
  T. n.f. Instrument dont se servent les Tonneliers, les Couvreurs & les autres Artisans, qui est hache & marteau tout ensemble ; car d'un côté il a un large tranchant en forme de hache, & de l'autre il a une tête plate. La tille est à peu près faite comme la hache d'armes, excepté que celle-ci étoit toute de fer, & que la tille a un manche de bois. La tille se nomme autrement Hachette, Aissette, & Assette.
   
Tire-fond
  T. n.m. Est un outil de Tonnelier, qui est fait en façon de cercle ou d'anneau de fer, qui a une pointe tournée en vis. Il sert à élever la dernière douve du fond d'un tonneau pour la faire entrer dans le jabie. Il sert aussi à barrer les portes en dehors par le moyen d'un bâton qu'on passe à travers. Les tire-fonds sont aussi d'un grand usage à l'armée pour les cavaliers qui veulent attacher leurs chevaux à quelque porte ou à quelque arbre qu'ils rencontrent.
   
Tire-pied
  T. n.m. Courroie qui prend depuis le pied jusqu'au genou du Cordonnier, & qui lui sert à tenir ferme le soulier qu'il coud.
   
Tiseur
  T. n.m. Il se dit dans les Manufactures de glaces du grand volume, de celui qui a soin d'entretenir le feu dans le four à couler.
C'est aussi celui qui sert le Gentilhomme Verrier dans la fabrique du verre, & qui tient au feu la felle toutes les fois qu'il faut échauffer la matiére pour la souffler, ou que le Gentilhomme a besoin de prendre haleine. On l'appelle aussi le Fouet.
   
Toilette (marchandes à la )
  T. n.f. On appelle Marchandes à la toilette, certaines Revendeuses qui vont de maison en maison porter de vieilles hardes, ou même quelquefois des marchandises neuves que leurs confient les Marchands.
   
Tombelier
  T. n.m. Chartier qui conduit un tombereau pour transporter des terres ou des matériaux. Il a fait marché avec des Terrassiers & des Tombeliers pour enlever ces terres, ces décombres.
   
Tonne
  T. n.f. Grand vaisseau de bois propre à garder du vin de plusieurs feuilles. On voit des tonnes en Allemagne qu'on ne vuide jamais, qui tiennent cent ou deux cens muids de vin. On les appelle au pays foudres. On tient que la tonne ou cuve de Clairvaux tient autant de muids qu'il y a de jours en l'an. Les Vinaigriers font leur vinaigre dans des tonnes vinaigrées ou bien imbibées de l'acide du vinaigre.

Tonne, se dit aussi des autres vaisseaux ronds de la taille des muids ou des pipes, plus ou moins. Les Marchands Merciers, Épiciers, &c. envoient leurs marchandises dans des tonnes. Les morues viennent dans des tonnes. Il lui est venu de Lion une tonne de pièces de quatre sols.

   
Tonnelier
  T. n.m. Artisan qui fait, qui relie des tonneaux, & toutes sortes de futailles, de cuves & de barils, &c. Le lieu où travaille le tonnelier est la tonnelerie. Il y a une place à la halle de Paris qu'on appelle la tonnellerie.
   
Tourneur
  T. n.m. Ouvrier qui façonne en rond, ou en autres figures sur une petite machine qu'on appelle tour, le bois, l'ivoire, & toutes autres matières solides. Tornator, toreutes. Les Tourneurs ont dans leurs métiers de fort beaux secrets de fort belles inventions, dont ils sont ordinairement fort jaloux. Il est défendu aux Tourneurs de vendre des ouvrages peints & en couleur, s'ils ne sont peints par les Maîtres Peintres.
     

Tourillon

  T. n.m. Gros pivot de fer qu'on met au bas des portes cochères, des portes d'écluses, des roues de moulin, des flèches & bascules des pont-levis, qui sert à les faire mouvoir facilement.
     
Trafic
  T. n.m. Commerce, négoce, vente, ou échange de marchandises, de billets, d'argent. La tromperie est la science du trafic. Le trafic en détail seulement, est interdit en France aux Gentilshommes. Par un Édit de 1669. ils ne dérogent point en négociant en gros.
     
Traitant
  T. n.m. C'est un nom qu'on donne maintenant aux Gens d'affaires qui prennent les Fermes du Roi, & se chargent du recouvrement des deniers & impositions : c'est au lieu de celui de Partisan, qui est devenu odieux. La Chambre de Justice est établie pour faire rechercher les malversations des Traitans.
     
Traite
  T. n.f. Traite, signifie Trafic, commerce avec les Sauvages. En Canada on fait la traite des castors avec les Iroquois. Il est allé à la traite à Mont-Réal. On va dans le Sénégal à la traite des Nègres. Il y a des peuples si farouches, qu'on ne peut faire de traite avec eux.
Le trafic des Banquiers s'appelle traite & remise d'argent.
Traite, se dit aussi du commerce, du transport des marchandises. On fait de grandes traites de vins de Bordeaux en Hollande, par tout le Septentrion. On a défendu la traite des bleds du Royaume.
     
Transit
  T. n.m. Acquit de transit. Acte que les Commis des Douanes délivrent aux Marchands, Voituriers ou autres, pour certaines marchandises qui doivent passer par les Bureaux des Fermes du Roi sans être visitées, ou sans y payer les droits.
     
Tréflier
  T. n.m. C'est une des qualités que prennent les Maîtres Chaînetiers de la ville & fauxbourgs de Paris. Ce nom, dont aucun d'eux ne sçait présentement l'étymologie, vient apparemment de ces grandes agraffes d'argent, d'étain ou de laiton argenté qu'ils faisoient, & qui se terminoient en une espéce de feuille de tréfle à jour, pour y passer diverses chaînes ou cordons auxquels les femmes d'Artisans & les Paysannes laissoient pendre leurs clefs, leurs ciseaux & autres semblables petits ustensiles de ménage. La mode de ces agraffes à tréfle pour mettre à la ceinture, n'a fini que vers le milieu du dix-septieme siécle.
     
Trémie
  T. n.f. Sorte de grande cage quarrée, fort large par le haut, & fort étroite par le bas ; vaisseau de bois fait en forme de pyramide renversée, qui sert au moulin pour faire écouler peu-à-peu par un auget le blé sur les meules pour en faire de la farine.
     
Tresseur
  T. n.m. Compagnon d'un Perruquier, qui lui sert à faire des tresses. Ce Perruquier a toujours de quoi occuper une douzaine de Tresseurs & de Tresseuses.
     
Tréve
 

T. n.f. Suspension d'armes, cessation d'hostilités entre deux partis ennemis. On fait souvent des tréves pour parvenir à la paix. Les tréves de longues années tiennent lieu de paix entre des Princes dont on ne peut terminer les différends.
On appelle Tréve marchande, une tréve durant laquelle le commerce est permis entre deux Etats qui sont en guerre.

     
Tricoises
  T. n.fpl. Tenailles à l'usage des Maréchaux & Cochers, servant à ferrer & à déferrer un cheval, à couper les clous qu'ils ont brochés, avant que de les river.
     
Tripotier
  T. n.m. Le Maître du tripot. Où est le Tripotier ? Plusieurs parlent de la sorte ; mais les honnêtes-gens disent ordinairement, le maître & la maitresse du tripot, du jeu de paume. Il se servent bien aussi du mot de Tripotier, mais en y ajoutant le mot de maître : où est le maître Tripotier ? Pour Tripotier seul, il ne s'emploie que dans le style bas.
     
Tuilerie
  T. n.f. Lieu où l'on fait des tuiles. Grand bâtiment accompagné de cours, & d'un hâle, qui est un lieu couvert & percé de tous côtés de plusieurs embrâsures, par où le vent passe pour donner du hâle, & faire sècher à l'ombre la tuile, la brique & le carreau, parce que le soleil les feroit gerser & gauchir, avant que de les mettre au four. On l'appelle aussi briqueterie. Le jardin du Louvre s'appelle les Tuileries, parce qu'au même lieu on saisoit auparavant de la tuile. On appelle les Tuileries non seulement le jardin, mais encore le magnifique palais dont la face occupe toute la longueur du jardin. Les Tuileries ont été bâties par Catherine de Médicis, femme d'Henri II & mère de Charles IX. Elle les fit commencer l'an 1564 pendant sa Régence. Henri IV le fit achever, & Louis le Grand l'a orné, & rendu très-magnifique. Le jardin des Tuileries fut commencé l'an 1600 & reçut sous Louis XIII plusieurs des embellissemens qu'on y voit. Depuis que le Roi demeure aux Tuileries, il a été orné de plusieurs belles statues & d'un pont pour passer au Cours & aux belles allées que le feu Roi a fait planter à côté du Cours, & qu'on nomme les Champs Élysées.
     
Tuilier
  T. n.m. Marchand qui vend des tuiles, ou l'ouvrier qui les fait.
     
Vanant
  T. adj. Terme de Papetier. Il se dit du papier qui n'est pas si blanc, ni si fin que le beau papier. Papier vanant.
     
Vannerie
  T. n.f. Métier de celui qui fait divers vaisseaux d'osier
     
Varaigne
  T. n.f. On appelle varaigne dans les marais salans, l'ouverture par laquelle on introduit l'eau de la mer dans le premier réservoir de ces marais qui s'appelle le Jas. La varaigne s'ouvre & se ferme à peu près comme on fait avec la bonde des étangs. On ouvre la varaigne dans les grandes marées de Mars, puis on la referme quand la mer vient à baisser, afin de tenir les jas pleins d'eau.
     
Varlope
  T. n.f. Outil de Menuisier. C'est un grand rabot qui sert à rendre le bois fort uni. Il y a de grandes, & de demi-varlopes ;
     
Verre
  T. n.m. Corps diaphâne & transparent, fait par art. Il tient le milieu entre les métaux, & les pierres. Il est fusible comme les métaux, mais il n'est pas malléable. Le verre est le dernier ouvrage que l'art peut faire par le moyen du feu ; car tous les métaux à force de feu se tournent enfin en verre, & la terre même, comme on voit aux briques trop cuites, qui se vitrifient. Le verre se fait avec des cailloux blancs & reluisans, ou avec du sable blanc bien lavé, & avec du sel alkali, ou de l'herbe de soude ; ou bien pour faire du verre commun, du sel de cendres de fougère : le tout dans un feu de réverbère très-violent. On en fait aussi avec des cristaux de roche fondus. On fait le beau verre avec de la soude du Levant & du sable blanc. On y mêle un peu de manganèse pour ôter le verdâtre de la soude ; & si on en met beaucoup, il sera d'un rouge de pourpre. Le verre qui a une foible teinture de rouge est très-propre pour faire des verres objectifs & des lunettes d'approches. On fait le verre jaune avec de la seule rouille de fer. On le fait de couleur bleue ou d'aigue-marine, en y mêlant du cuivre rouge calciné plusieurs fois, & y ajoutant un peu de safre calciné. On fait du verre verd avec le cuivre calciné & la rouille de fer, ou avec le minium, c'est-à-dire, la chaux rouge de plomb. On le fait violet, en y mêlant du safre & de la manganèse. On a vu en Allemagne des bouteilles d'un verre si délié par le fond, qu'on les pouvoit rendre convexes ou concaves en soufflant, ou en tirant l'air doucement : ce qui montre qu'il peut y avoir quelque flexibilité dans le verre. L'esprit du sel très-bien rectifié ronge le verre, & en dissout tout le tissu, en sorte qu'il devient friable.
     
Verrerie
  T. n.m. Lieu où l'on fait le verre. La plus belle verrerie du monde est celle de Muran, qui est un fauxbourg de Venise. On a établi depuis près de 40 ans une fort belle verrerie près de Cherbourg en Normandie. On y a fait des glaces qui ne cèdent en rien à celles de Venise. C'est de cette verrerie que vient le verre blanc. Il y a aussi une verrerie à Paris dans le fauxbourg St Antoine. C'est là qu'on polit les glaces qui viennent de la verrerie de Cherbourg. A Nevers il y a une autre verrerie où on fait différens petits ouvrages de verre. Il y en a aussi en quelques autres endroits de France, comme à Saint Cloud près de Paris, à Rouen, à Orléans, &c. Une verrerie consomme prodigieusement de bois.
     
Verroterie
  T. n.f. Terme de Négoce. C'est une menue marchandise de verre, comme des grains ou patenôtres de verre, ou de cristal, dont on trafique avec les Barbares & Sauvages. On fait un grand commerce vers le Sénégal de verroterie de toutes sortes de couleurs.
     
Ville
 

T. n.m. En termes de Manufactures, une ville où il y a maîtrise.

Ville d'arrêt sont des villes dont les Bourgeois & habitans par privilége spécial accordé par les Rois de France, peuvent saisir & arrêter les biens & choses appartenantes à leurs débiteurs forains,

     
Vinaigrier
  T. n.m. Marchand qui fait & qui vend le vinaigre, qui fait la moutarde, &c.
     
Vitrier
  T. n.m. Artisan qui accommode les vitres
     
Voiturier
  T. n.m. Celui qui voiture, qui transporte des personnes, des hardes. On distingue les Voituriers, en Voituriers par eau, qui sont les Bateliers ; & Voituriers par terre, qui sont les Charretiers ou Rouliers. Tous Voituriers ne doivent partir des ports de charge, sans lettres de voiture, qui marquent la quantité & qualité des marchandises, le prix de la voiture, le lieu de la charge & de la destination. Les Voituriers par eau sont obligés, par les Ordonnances de la ville, de laisser leurs bateaux pour tenir port 15 jours, à l'égard des grains, foin, bois & charbon, & à l'égard du vin un mois.
     
Voiturin
  T. n.m. On appelle ainsi celui qui loue des chevaux à des Voyageurs, & qui les conduit ; mais il ne se dit que des Voituriers, dont on se sert en Italie, & dans les provinces de France qui en sont voisines. Ailleurs au lieu de Voiturin on dit Messager.
     
Volaillier
  T. n.m. Marchand de volaille. On l'appelle plus ordinairement à Paris, Poulaillier.
     
Voquer
  T. v. Terme de Potier. C'est tourner la terre avec les mains, & l'apprêter jusqu'à ce qu'on n'y voie plus de sâble, & qu'elle soit en état d'être mise en oeuvre sur la roue.
     
Vuidangeur
  T. n.m. Celui qni vuide les fosses à privés. Le Roi a fait un don à François Toulmai son Juré Vuidangeur, de toutes les matières fécales de Paris par Lettres patentes dûement vérifiées. Les Vuidangeurs s'appellent aussi Maîtres des basses oeuvres, pour les distinguer des Bourreaux, qu'on appelle Maîtres des hautes oeuvres.
     
    T. n.m.