Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Acadie
  T. n.f. Grande province de l'Amérique Septentrionale, entre le fleuve de St Laurent et la Nouvelle Angleterre. Elle a environ 100 lieues d'étendue. Les Anglois la cédèrent aux François par la paix de Bréda en 1667. La France l'a rendue à l'Angleterre par celle d'Utrecht
   
Albion
  T. n.f. C'est un ancien nom de l'Isle de la Grande-Bretagne.
   
Angers
 

T. n.m. Ville de France, Capitale d'Anjou, sur la rivière de Mayenne, entre l'endroit où elle reçoit la Sarte & le Loir, & celui où elle se jette dans la Loire. Angers s'appelle la ville noire, parce qu'ayant tout proche des carrieres d'ardoises, elle en est toute couverte. Elle a un Evêque suffragant de Tours. L'Académie d'Angers fut érigée en 1685. par lettres patentes du Roi.

   
Angoulême
 

T. n. m. Ville Episcopale de France, capitale de l'Angoumois, avec le titre de Duché. Angoulême est une ville très-ancienne, située sur une montagne, dont la Charente baigne le pied, & qui forme une espèce de longue plaine entre cette rivière, & celle d'Anguienne. L'Evêque d'Angoulême est suffragant de l'Archevêché de Bourdeaux.

   
Arcueil
 

T. n. m. Nom propre d'un bourg de l'isle de France. Il est à une lieue à peu près au midi de Paris. On voit en plusieurs endroits, entre Arcueil & Paris, les restes d'un aquéduc de cailloutage, que l'on prétend avoir été fait par Julien l'Apostat, pour conduire les eaux dans son Palais près de Paris, qui est aujourd'hui l'Hôtel de Cluni, dans les derriéres duquel, qui donnent sur la rue de la Harpe, on voit encore un morceau de bâtiment assez entier, que l'on prétend avoir été les bains de ce malheureux Prince. On croit vraisemblablement que c'est de-là qu'Arcueil a pris son nom. Le superbe aquéduc qui s'y voit aujourd'hui, a été construit par Marie de Médicis.

   
Aubrac
 

T. n. m. Nom propre de lieu. Ce lieu est situé sur les confins de trois provinces de France, la Guienne, le Languedoc & l'Auvergne, dans le diocèse de Rhodès, sur une rude & haute montagne, le plus souvent inaccessible, à cause des neiges & des brouillards épais dont elle est couverte pendant 8 mois de l'année. Elle est à sept lieues de Rhodez, & à trois de tout autre bourg & village, entourée de forêts & de marécages, & dans une affreuse solitude. Il n'y a point d'autre maison en ce lieu qu'un Hôpital, dont nous allons parler, & un méchant cabaret à la porte de cet Hôpital, aujourd'hui Dommerie.
Hospitalier de l'Hôpital d'Aubrac. C'est le nom des Religieux de l'Hôpital établi sur la montagne d'Aubrac. Cet Hôpital fut fondé par Alard ou Adelard, Vicomte de Flandre, qui à son retour d'un pélerinage qu'il avoit fait à S. Jacques en Galice, étant tombé sur cette montagne dans une embuscade de Voleurs, & se voyant en danger de perdre la vie, fit voeu de fonder en ce lieu un Hôpital, & de le purger de voleurs, s'il échapoit de ce danger. Il en échapa, & accomplit son voeu en 1120. Cinq sortes de personnes composérent d'abord la Communauté de cet Hôpital :
* des Prêtres pour le service de l'Eglise & pour administrer les Sacremens aux pauvres :
* des Chevaliers pour escorter les pélerins, donner la chasse aux voleurs, & défendre l'Hôpital :
* des Freres clercs & lays pour le service de l'Hôpital, & des pauvres :
* des Donnés qui avoient soin du temporel de l'Hôpital, & des Fermes qui en dépendoient ;
* enfin des Femmes de qualité qui avoient sous elles plusieurs servantes pour le service des pauvres & des pélerins.
Alard se consacra lui-même à Dieu dans cette maison, & en fut le premier supérieur. Pierre II Evêque de Rhodez, à la priére de ces Hospitaliers leur donna en 1262 une régle tirée de celle de St Augustin. Le Supérieur s'appelle le Dom, ce qui a fait donner à ce bénéfice qui est en commende, le nom singulier de Dommerie.

   
Aurillac
 

T. n. m. Ville de France dans la haute Auvergne, sur la Jordane. Les Tapisseries & les dentelles d'Aurillac sont fort communes en France. On prétend que ce mot est formé du Latin aurum, or, & lacus, lac, & qu'il a été donné à cette ville, parce qu'on trouvoit autrefois des grains d'or dans un lac voisin d'Aurillac.

   
Auvergne
 

T.n. f. L'ancienne Auvergne étoit un grand pays de l'Aquitaine, qui avoit au Nord le Berry & le Bourbonnois, au Couchant le Limousin, le Perigord & le Quercy ; au Midi le Languedoc, & au Levant le Lyonnois. Aujourd'hui l'Auvergne est une Province du Gouvernement de Lyon, bornée par le Bourbonnois au Nord, la Marche, le Limousin & le Quercy au Couchant, le Rouergue & le Gevaudan au Midi, le Velay & le Forêt au Levant. L'Auvergne a titre de Comté. Elle a été souvent réunie à la Couronne, & pour la dernière fois en 1606. par la donation que la Reine Marguerite en fit au Dauphin de France, qui fut depuis Louïs XIII.
Il y a la haute & basse Auvergne. La haute Auvergne est du côté du Couchant, & s'appelle ainsi, parce qu'elle est pleine de montagnes. La basse Auvergne comprend la Combraille, vers les confins de la Marche & du Bourbonnois, & la Limagne, le long des deux bords de l'Allier & de la Dore, à l'Orient de l'Auvergne. Les Fromages d'Auvergne sont estimés.
Le Dauphiné d'Auvergne est un petit Canton de la basse Auvergne près de l'Allier & de la ville d'Issoire.

   
Balaruc
 

Nom propre d'un bourg de Languedoc, en France. Il est entre Montpellier & Toulouse. Balaruc est célébre par des eaux minérales, auxquelles il a donné son nom, quoiqu'elles ne soient pas dans le bourg même de Balaruc, mais à un quart de lieue de-là, dans une plaine qui s'étend le long de l'étang de Thau. Il y avoit de vieux bains encore un peu plus loin, du côté du levant, & plus près d'une colline d'où il est probable que ces eaux viennent. On transporte les eaux de Balaruc jusqu'à Paris. Il y a trois bains à Balaruc. Le vieux bain, le nouveau bain, qui est la source même, & le bain des pauvres, qui est un écoulement du nouveau bain. Les expériences que l'on a faites montrent que le sel des eaux de Balaruc tient beaucoup du sel marin. Il participe néanmoins plus des parties alkalines & d'un esprit sulfureux qui en adoucit les pointes. Les eaux de Balaruc purgent beaucoup par les selles, sont bonnes contre la paralysie, les rhumatismes & toutes les maladies où il s'agit d'ouvrir les pores & de provoquer les sueurs.

   
Barrois
  T. n.m. Pays entre la Champagne et la Lorraine. Le Barrois a titre de Duché & c'est un fief dépendant de la couronne de France divisé en deux parties . Celle qui est au nord s'appelle Barrois françois, & celle qui est au midi, Duché de Bar.
   
Bassigni
 

T. n.m. Nom de pays, & s. m. Le Bassigni est un pays de France en Champagne, aux environs des sources de la Marne & de la Meuse, du côté de la Lorraine & du barrois. Quelques Auteurs disent qu'il est ainsi nommé, parce que c'est la partie de Champagne la plus basse. D'autres soutiennent qu'il a pris son nom d'un Bourg du Diocèse de Langres nommé Vassy,

   
Bayonne
 

T. Ville de France en Gascogne, dans la Terre de Labour dont elle est Capitale. Elle est située à la jonction des rivières de l'Adour & de la Nire, qui font de Bayone une ville de fort grand trafic, & un port de mer fameux. Le nom de Bayone est récent, étant certain que cette ville & son Evêché sont appellés dans les vieux titres Lapurdensis, & non pas Baionensis.
L'Evêché de Bayonne autrefois de Labour qui a seulement 60 Paroisses, étoit autrefois d'une plus grande étendue, comme on le peut voir dans l'Histoire de Bearn de M. De Marca. Il est remarquéque cet Evêché avoit son étendue en trois Royaumes ; à savoir, de France, de Navarre & de Castille.
Bayone a eu des Vicomtes, & il y a des monumens qui en marquent jusqu'en 1205, où ils ont manqué. Cette Vicomté à été depuis confondue avec le Duché de Guyenne, & Charles VII la réunit à la Couronne en 1451.
Le Golfe de Bayonne, Petite partie de la mer de Gascogne, vers les frontières de la terre de Labour, & de la Biscaye. On l'appelle aussi mer des Basques.

   
Béarn
  T. n.m. Nom d'une province française qui a titre de principauté. Le Béarn est au pied des monts Pyrénées, entre le Comté de Bigorre à l'Orient, la Prévôté d'Acqs, la basse Navarre et une partie du pays de Soule au couchant ; les Pyrénées au midi & la Gascogne au septentrion. La capitale du Béarn est Pau.
   
Beaucaire
 

T. n.m. Ville de France, située dans le bas Languedoc sur le Rhône. Beaucaire est célèbre pour la Foire qui s'y tient toutes les années le 22e de Juillet, où il y a un grand concours de Marchands de toute l'Europe, & même d'Afrique & d'Asie. On dit qu'il y a de Beaucaire à Tarascon un chemin souterrain qui passe sous le Rhône.

   
Beauce
 

T. n.m. Province de France, que les Modernes appellent Belsia, & les Auteurs plus anciens Belsa. L'ancienne Beauce n'avoit pas les mêmes limites que la Beauce a présentement. Quelques-uns la resserrent entre Etampes & l'Orléanois. D'autres la divisent en trois parties ; la Beauce Chartraine, la Beauce Dunoise, la Beauce de Pluviers. D'autres y comprennent le pays Chartrain, l'Orléanois, l'Anjou, le Maine & la Touraine ; c'est-à-dire, tout ce qui est entre l'Isle de France, la Normandie, la Bretagne, & la rivière de Loire.

   
Beaujolais
  T. n.m. Contrée de France comprise dans le gouvernement général de Lyon. Le Beaujolais est borné au midi par le Lyonnois propre, au couchant par le Forêt (Forez), au nord par la Bourgogne & au levant par la Principauté de Dombes.
   
Berri
  T. n.m. Province de France qui a titre de Duché. Elle a la Sologne au nord, le Nivernois & le Bourbonnois à l'orient, la Marche au midi, le Poitou & la Touraine au couchant. Le Cher divise cette province en haut & bas Berry. La capitale est Bourges.
   
Bigorre
  T. n.m. Prononcez bigre. Pays de France en Gascogne, avec titre de Comté. Le Bigorre est presque tout dans les Pyrénées, qui le séparent de l'Aragon du côté du midi, il a le Béarn au couchant, l'Armagnac propre & l'Esterac au nord, les montagnes de l'Armagnac au levant. Ce Pays a la forme d'une courge de vin dont la longueur n'est que de 18 lieues et la largeur de 8 ou 10 lieues.
   
Blaisois
  T. n.m. Pays de France qui confine avec la Beauce vers le septentrion, avec l'Orléanois à l'orient, avec le Berry au midi & la Touraine au couchant. Le Blaisois a titre de Comté. Il se divise en supérieur & inférieur. Il a pris son nom de Blois, sa capitale.
   
Blois
 

T. n.m. Ville de France, Capitale du Blaisois, avec le titre de Comté. Elle est sur le bord Septentrional de la Loire. Blois étoit du Diocese de Chartres mais le Pape Innocent XII. l'érigea en Evêché l'an 1694 à la sollicitation de Louïs le Grand. Blois a été nommée la ville des Rois, parce que comme l'air en est fort pur, on l'a souvent choisie pour y élever les enfans de France. On dit les Etats de Blois, l'Ordonnance de Blois. Les Etats ont été assemblés deux fois à Blois par Henri III. en 1577 & en 1588

   
Bourbonne
 

T. n.m. Lieu de France célébre par ses eaux minérales. Ce lieu est en Champagne, dans le Bassigny, élection de Langres, à six lieues de cette ville, dans le fond d'un vallon, dont la pente du ruisseau de Borne, qui le parcourt, va de l'est à l'ouest. Les eaux minérales de Bourbonne sont dispersées en plusieurs sources, & on s'en sert pour la guérison de différentes maladies. On les appelle eaux de Bourbonne, à ce que l'on prétend, à cause de la bonté de leur bourbe, ou boue ; en sorte que Bourbonne est dérivé de Bourbe bonne. Ces eaux sont chaudes & remplies d'un sel qui a beaucoup de rapport au sel marin. Il y a une Dissertation de Mr Gautier, Architecte Ingénieur, & Inspecteur des grands chemins, des Ponts & Chaussées de France, sur les eaux minérales de Bourbonne les hains, imprimée à Troyes en 1716.

   
Bourbonnois
  T. n.m. Le Bourbonnois est un ancien Duché de France situé entre l'Auvergne, la forêt, la Bourgogne, le Nivernois, le Berry, & la Marche. Le haut Bourbonnois est proprement le Pays de Combrailles. Le reste s'appelle le bas bourbonnois. Le Bourbonnois est arrosé par l'Allier et divisé en 17 petites châtellenies. Moulins est sa capitale.
   
Bourdeaux
 

T. n. m. Nos pères écrivoient plus communément Bordeaux. Mézeray l'écrit ainsi, & quelques-uns le font encore, mais Bourdeaux est mieux aujourd'hui, & il faut toujours le prononcer ainsi, quoique communément ceux du Pays prononcent Bordeaux. Ville de France, Capitale de la Guyenne. Bourdeaux situé sur la Garonne, est une des plus grandes, des plus riches, & des plus belles Villes de France.

   
Bourgogne
  T. n.f. Grand pays de France qui a pour bornes à l'orient les Suisses & une partie de l'Alsace, à l'occident le Gâtinois, le Nivernois & le Bourbonnois, au midi le Lyonnois et la Bresse, au nord la Champagne & la Lorraine. Le Duché de Bourgogne est la partie occidentale de la Province qui a le Comté de Bourgogne à l'Orient, au Midi la Bresse & le Beaujolois, le Nivernois au Couchant, la Champagne au Nord. La Capitale du Duché de Bourgogne est Dijon. Les vins de Bourgogne sont les meilleurs vins de l'Europe pour l'usage ordinaire. , le Comté de Bourgogne, la partie orientale qui a pour bornes au Couchant le Duché de Bourgogne, & une petite partie de la Champagne ; au Nord la Lorraine, au Levant le Comté de Mont-Belliard & la Suisse, au Midi la Bresse & le Pays de Gex. Dole étoit autrefois la Capitale du Comté de Bourgogne, aujourd'hui c'est Besançon. Le Comté de Bourgogne fut cédé à la France par les Espagnols à la paix de Nimègue en 1678.
Bourgogne propre. Quelques-uns appellent ainsi le Dijonnois ; l'un des sept Bailliages du Duché de Bourgogne, duquel Bailliage Dijon est la Capitale.
   
Bray
 

T. n.m. Vieux mot qui signifioit autrefois, fange, boue. C'est de là que le nom de Bray a été donné à tant de lieux en France. Le pays de Bray, petit pays en Normandie, très-mauvais & très-fangeux dans les temps de pluie. Il est situé entre le pays de Caux, le Comté d'Eu, le Vexin Normand, le Vexin François, & les Diocèses d'Amiens & de Beauvais.

   
Braymal
  T. n.m. Pays de France en Normandie.
   
Brenne
  T. Pays de France, partie en Touraine, partie en Berry & partie en Poitou.
   
Bresse
  T. n.f. Province de France qui a la Franche-Comté au septentrion, le Bugey à l'orient, une partie du Duché de Bourgogne & une partie du Lyonnois au couchant, & le Dauphiné au midi. On comprend souvent le Bugey dans la Bresse. La Principauté de Dombes, dont Trévoux est la capitale est enclavée dans la Bresse. Bourg est la capitale de la Bresse. La Bresse fut cédée à la France par le Duc de Savoye au commencent du dernier siècle.
   
Brest
 

T. n.m. Ville & port de Mer de France en Bretagne, dans le Diocèse de Léon. Brest est le plus excellent port de Mer de toute la Bretagne, & duquel peut-être toute la Province a pris l'origine de son nom. Au reste, c'est une erreur de croire que Brest ait donné le nom à la Bretagne. L'entrée de la Baie de Brest, qu'on nomme le Goulet, est très-difficile. Brest a été choisi pour y faire le principal Arsenal de Mer de la France. C'est un magasin de mer pour l'Océan.

   
Bretagne
  T. n.f. Province de France qui a titre de Duché. C'est une grande presqu'île baignée au nord par la mer de Bretagne, au couchant par l'océan, au midi par la mer de Gascogne & du côté de la terre par le Poitou, l'Anjou, le Maine & une petite partie de la Normandie. La Bretagne est un pays d'Etats. Les Etats de Bretagne se tiennent de deux ans en deux ans, dans le lieu de la Province que le Roi désigne.
   
Briare
 

T. n.m. Petite ville de France dans le Gâtinois, qui n'est connue que par son Canal, appellé le Canal de Briare, fait sous Louïs XIII. pour passer les bateaux de la Loire dans la Seine par le moyen du Loing.

   
Brie
  T. n.f. Pays de France entre la Champagne, le Sénonois, le Gâtinois, le Hurepoix, le Parisis & le Soissonnois. Ce pays se divise en Brie supérieure ou haute Brie, dont Meaux est la capitale, & Brie inférieure, ou Basse Brie qui a Provins pour capitale, et Brie pouilleuse, ou galeuse, dont le lieu principal est Château-Thierry.
   
Brou
 

L'Eglise de Brou, Notre-Dame de Brou. C'est le nom d'une Eglise qui est tout près de Bourg-en-Bresse. Elle est desservie par des Augustins Déchaussés. Nous n'avons point en France de plus beau morceau d'Architecture que cette Eglise de Brou. Marguerite d'Autriche, veuve de Philibert II. Duc de Savoye, la fit bâtir. Elle est grande, riante, éclairée. Le choeur, les chapelles, les vitres, tout est exquis & fini. Les mausolées qui sont dans le choeur sont des piéces achevées. On y voit celui de Philibert II. &;celui de Marguerite son épouse. Rien n'est plus délicatement travaillé que les formes du choeur.

   
Brouage
 

T. n.m. Ville de France en Saintonge sur l'Océan, Brouage est au milieu de marais, dont on tire une très-grande quantité de sel, ce qui les fait appeller marais Salants. Brouage fournit de sel, non-seulement tout le Royaume, mais encore tous les pays froids.

   
Bugey
  T. n.m. Pays de France que l'on renferme souvent dans la Bresse propre & le Rhône qui le sépare du Dauphiné & de la Savoye. Il confine vers le nord avec la Franche Comté & le Pays de Gex. Belley est la capitale du Bugey. Le Bugey fut cédé au Roi par le Duc de Savoie dans le Traité de Lyon, à la réserve de la partie qui est au-delà du Rhône.
   
Caen
 

T. n.m. Nom d'une ville de Basse-Normandie, dont elle est capitale. Ce mot est monosyllabe, prononcez Can, . Caen est situé sur l'Orne, à trois lieues de la mer. Caen n'est pas une ville ancienne ; mais elle est grande, belle & bien peuplée. Caen n'a eu aucune réputation avant les premiers Ducs de Normandie ; mais dès lors il fut une ville importante ; & selon Guillaume Le Breton, qui a vécu vers le milieu du XIIIe siècle, Caen étoit alors une ville si peuplée & si bien bâtie, qu'elle pouvoit presque aller de pair avec Paris.
Caen a une Université. Elle fut fondée d'abord par Henri VI Roi d'Angleterre en 1431 confirmée par Eugene IV en 1437 & érigée en second lieu par Charles VII Roi de France en 1450 quand il eut chassé les Anglois de Normandie. Il y a aussi une Académie de Belles Lettres & de Physique commencée en 1652 par M. Brieux, continuée par M. de Segrais, & après sa mort érigée par lettres Patentes du Roi en Compagnie réglée l'an 1705. par les soins de M. Foucault, alors Intendant de Caen. Il y a aussi à Caen une Vicomté, un Bailliage, un Présidial, un Bureau des Finances, une Election, un Grenier à sel, une Amirauté & une Chambre des Monnoies.

Le nom ancien de Caen étoit Cathim. Il est ainsi nommé dans la Chartre de donation de Richard III. Duc de Normandie datée de l'an 1026.

   
Camargue
  T. n.f. La Camargue est un petit pays de France dans la Provence entre deux bras du Rhône.
   
Cambrésis
  T. n.m. Petit pays renfermé entre la Picardie, l'Artois & le Hainault. Il n'a qu'environ 7 lieues de long sur quatre ou cinq de large. Il prend son nom de Cambrai qui en est la capitale.
   
Canadien, enne
  T. n.m&f. adj. François établi ou né en Canada. Canadien n'est pas la même chose que Canadois. Nos François, qui sont en Canada, ou qui y ont été, distinguent fort ces deux mots. Un Canadien est un homme né en Canada, mais de parens François établis en Canada, ou qui y ont demeuré, & qui pendant leur séjour y est venu au monde : au lieu que Canadois est un Sauvage, un naturel de Canada.
   
Cande
  T. n.m. C'est en plusieurs endroits la même chose que confluent. Ainsi on appelle candé l'embouchure où la Vienne se joint à la Loire. On dit parfois condé ou coignac.
   
Caux
  T. n.m. Pays de France en Normandie. Le pays de Caux est borné au Leant par le territoire d'Abbeville, au midi par le Beauvaisis, au septentrion par l'océan & au couchant par la rivière de Seine avec une partie du Roumois. Ses principales villes sont Caudebec, Harfleur, le Havre, Dieppe, Eu, & Aumale.
   
Cévennes
  T. n.f. Les cévennes sont un quartier du Languedoc. Elles ont au midi le bas Languedoc, le Rouergue au couchant, l'Auvergne & le Forêt au nord & au levant le Rhône les sépare du Dauphiné. Les Cévennes renferment le Gevaudan, le Velay, & le Vivarez dont les villes principales sont Mende, Le Puy & Viviers.
   
Chablais
  T. n.m. Le Chablais est une province de Savoye qui a titre de Duché & qui est située entre le lac & le territoire de Genève au nord, le Genevois au couchant , le Faucigny au sud, & le Valais au levant. Tonnon en est le principal bourg.
   
Champagne
  T. n.f. Province de France qui est bornée au septentrion par la Flandre, à l'orient par la Lorraine, par la Bourgogne au midi, par l'Isle de France & une partie de la Picardie au couchant. La Champagne se divise en 9 contrées qui sont la Champagne particulière, le Rhémois, le Châlonnois, le Pertois, le Bassigni, le Pays d'Argone, le Rhételois, la Brie & le Sénonois. La Champagne a titre de Comté.
   
Chantilly
 

Bourg de l'Isle de France, à sept lieues de Paris, & à une lieue de Senlis. Il y a une maison magnifique qui appartient à M. le Prince de Condé, & qu'on appelle aussi du nom du bourg, Chantilly. Le Prince de Condé, Louïs de Bourbon, parut aussi grand retiré à Chantilly les dernières années de sa vie, qu'il avoit paru à la tête de nos armées & dans les batailles.

   
Charenton
 

T. n.m. Bourg de France sur la Marne, un peu au-dessus de l'endroit où elle se décharge dans la Seine. Un Temple que les Huguenots y avoient avant la révocation de l'Edit de Nantes, & où ceux de Paris faisoient leurs assemblées, a fait souvent parler de ce lieu. On a dit par une espèce de proverbe, Aller à Charenton. Aller à la Messe à Charenton, pour se faire Huguenot.

   
Chêne le Pouilleux
 

Nom propre d'une petite Ville ou Bourg de Champagne, en France. Chêne le Pouilleux a le privilége d'envoyer au sacre de nos Rois une Compagnie d'environ 80 de ses habitans sous les armes, lesquels, tambour battant & enseigne déployée, précédent le Prieur de l'Abbaye de S. Remi, lorsqu'il apporte la sainte Ampoulle à la Cathédrale, accompagné des quatre Barons de la sainte Ampoulle. Ce privilége leur a été accordé parce qu'autrefois, dit-on, pendant les guerres des Anglois, ils retirérent la sainte Ampoulle des mains de ces ennemis qui l'enlevoient.

   
Chine
 

T. n.m. Grand Royaume de l'Asie, qui occupe la région la plus orientale de notre continent. La Chine est presque ronde, de sorte qu'elle a près de quatorze cents lieues de tour.
La Chine est si bien cultivée par l'industrie & le travail de ses habitans, qui ont applani toutes les campagnes, converti des montagnes même en plaines, par les terrasses qu'ils y ont faites jusqu'au haut, comme en amphiteâtre ; par les canaux qu'ils ont conduits dans toutes les Provinces ; qu'il n'y a presque pas un pouce de terre inutile, & que les campagnes ressemblent à des jardins. D'ailleurs, outre que la Chine produit tous nos fruits d'Europe, à la réserve des amandes, elle en a beaucoup d'autres que nous ne connoissons point en ce pays-ci. Malgré tout cela, la terre suffit à peine à la nourriture de ses habitans, tant elle est peuplée, & les pères & mères exposent tous les jours une infinité d'enfans, après qu'ils sont venus au monde, parce qu'ils ne pouroient les nourrir.
Les Provinces de la Chine sont au Nord le Pekeli, le Xansi, le Xensi, le Xatung, le Honan & le Suchuen ; & au Sud le Huquang, le Kiangsi, celle de Nankin, le Chekiang, le Fokien, le Quantung, le Quangsi, le Quelcheu & Junnan. Les fleuves de la Chine les plus considérables sont le Hoangs ou la rivière jaune, le Kiang, ou la rivière bleue, & le Canton, ou le Ta. Les villes de la Chine sont ou villes de guerre, ou villes de Police. Chaque espèce de ces villes est distinguée en plusieurs ordres. Il y a plus de mille villes de guerre du premier ordre, & beaucoup plus du second & du troisième. Pour les villes du premier ordre, il y en a plusieurs plus grandes, ou aussi grandes que Pekin. Il y en a plus de 80 du premier ordre, qui sont comme Lyon & Bourdeaux. Parmi deux cents soixante du second ordre, il y en a plus de cent comme Orleans ; entre douze cents du troisième, on en trouve plus de six cents aussi considerables que la Rochelle & Angoulême ; sans parler d'un nombre prodigieux de villages, qui surpassent en grandeur & en nombre d'habitans les villages de Marene & S. Jean de Luz.
L'Empereur de la Chine est absolu, & les loix lui donnent une autorité presque sans bornes. Il a deux Conseils, l'un ordinaire, composé des Colaos, qui sont les Ministres d'Etat ; l'autre extraordinaire, composé des Princes du sang. Il y a six Tribunaux souverains à Pekin ; le Ljipou, pour ce qui regarde les Officiers de l'Etat, que nous nommons Mandarins ; le Houpou, pour les finances ; le Lipou pour la religion, les anciennes coutumes, les sciences, les arts, les affaires étrangères ; le Pimpou, pour la guerre ; le Himpou pour les affaires criminelles ; le Compou, pour les ouvrages publies. Les Mandarins sont tous Docteurs. Il y en a 13647. de neuf ordres différens.
Il y a quatre principales religions à la Chine. L'ancienne qui est celle de l'Etat, & qui ne reconnoît qu'un Dieu, souverain, maître du Ciel & de la terre ; sans idoles, ni statues. L'idolatrie est la seconde. Elle y fut apportée par Fohe, ou Fohi, Philosophe Indien, 32 ans avant la naissance de Jesus-Christ. Il y a aussi un fort grand nombre d'Athées. Enfin, la Religion Chrétienne y a pénétré.

   
Combraille
  T. n.f. Petit pays de France dans la basse Auvergne qui confine à la Marche & au Bourbonnois. On nourrit de fort bons chevaux en Combraille.
   
Comingeois
  T. n.m. Pays de France en Gascogne. Le Comingeois a pour bornes l'Armagnac au nord, le Conserans à l'orient, la Catalogne au midi & le Comté de Bigorre à l'occident. Le Comingeois a titre de comté. Les Comingeois étoient originairement des Brigands qui se retiroient dans les forêts des Pyrénées. Pompée vainqueur de Sertorius les attaqua, & les obligea à demander la paix. Une des conditions fut qu'ils quitteroient leurs forêts & leurs montagnes où ils erroient, & qu'ils se rassembleroient au lieu que nous appellons Cominges, où ils formeroient une ville.
   
Comtat
  T. n.m. Est le territoire ou l'état d'Avignon. On dit le Comtat d'Avignon ou le Comtat tout court, comme on dit la Comté tout court pour la Franche-Comté ou la Comté de Bourgogne. Le Comtat à le Dauphiné au nord, la Provence au levant & au midi, le Languedoc au couchant. La capitale du Comtat est Avignon. La Principauté d'Orange est renfermée dans le Comtat.
   
Condomois
  T. n.m. Contrée de Gascogne dont Condom est la capitale. Le Condomois est entre l'Armagnac, la Gascogne propre, le Bazadois & les Landes.
   
Condrieu
 

T. n.m. Jolie petite ville de France dans le Lyonnois, remarquable par ses bons vins. Elle est au pied d'une colline proche du Rhône, à trois lieues de Vienne.
Condrieu. C'est une sorte de vin qui vient dans le Lyonnois dans un canton de ce nom : On dit assez souvent du vin de Condrieu, mais on dit aussi quelquefois absolument du Condrieu ; & on lit dans le Dictionnaire que le Condrieu est un excellent breuvage.

   
Conflans, conflants
  T. n.m. C'est le lieu où deux rivières se joignent. On a donné en France le nom de conflant à plusieurs lieux qui sont proches de l'endroit où deux rivières de joignent, situés au confluent de deux rivières.
   
Consérans
  T. n.m. Contrée de France dans la Gascogne, entre le Comté de Foix au levant, celui de Comminges au nord & au couchant, & la Catalogne au midi. Le Consérans a eu titre de comté.
   
Corbières
  ou la vallée de Corbières. Petit pays de France dans le diocèse de Narbonne & dont la capitale est Sejan.
   
Cornouaille
  T. n.f. Pays de France. Quimper-Corentin est la principale ville du pays de Cornouaille.
   
Corse
 

T. n.f. Nom d'une Isle de la mer méditerranée, située entre les côtes de Genes & l'Isle de Sardaigne, dont elle n'est séparée que par un canal de trois lieues de largeur. L'air y est mal-sain. Il y a des montagnes qui la séparent en deux parties, dont celle qui est au midi s'appelle Corse de delà les monts ; & celle qui est au nord, Corse de deçà les monts. L'Isle de Corse est à la République de Gènes. La Bastie est la ville la plus considérable de l'Isle de Corse.

   
Cotantin
  T. n.m. Contrée de la Basse Normandie dont une partie forme une presqu'île qui s'avance sur l'océan & qui fait les pieds de devant du chien couché, que représente la Normandie sur les cartes. Le Cotantin a la mer britannique au septentrion & à l'occident. Le Bessin à l'orient, & l'Avranchin au midi. Ce pays prend son nom de Coutance sa capitale.
   
Dauphiné
  T. n.m. Province de France, & l'un des douze Gouvernemens généraux du Royaume. Le Rhône borne le Dauphiné au couchant, & le sépare d'une partie du Lyonnois, & des Cevennes, ou du Vivarais qui en fait partie. La Provence le confine au midi ; le Piémont & une partie de la Savoie au levant ; il a encore au nord la Savoie avec la Bresse. On divise cette Province en Haut, & en Bas-Dauphiné. Le Bas-Dauphiné s'étend le long du Rhône, & renferme le Viennois & le territoire de Valence. Le Haut-Dauphiné a beaucoup plus d'étendue, & renferme le Bailliage de Buis, dit autrement les Baronnies, le Diois, le Grésivaudan qui est le territoire de Grénoble, le Briançonnois, l'Embrunois, le Gapençois & le Roannez. Ces pays sont appellés le Haut-Dauphiné, parce qu'ils sont tous dans les Alpes. Les vallées y sont très-fertiles, & les montagnes fournissent d'excellens pâturages pour les bestiaux. Les rivières qui arrosent le Dauphiné sont le Rhône & l'Isère, toutes deux très-rapides. Il y a dans le Dauphiné deux Archevêchés, Vienne & Embrun, & cinq Evêchés, qui sont Gap, Die, Valence, S. Paul-trois-Châteaux, & Grénoble la capitale, où est aussi la Généralité de toute la Province, & Parlement. Les autres villes de Dauphiné sont Montelimar, le Crest, Die, Romans, S. Marcelin, Briançon & le Buis. Les bourgs & les villages y sont très-fréquens, même dans les plus hautes montagnes.
   
Déols
 

Ville de France dans le Berry. On l'appelle aussi Bourg de Deols, & quelques-uns Bourgdieux. Le Pays de Deols est fécond en vins & en laines ; sa jurisdiction s'étend à plus de 20 lieues. Il a plus de douze cents fiefs & arrière-fiefs qui en dépendent : ce qui fit que Charles IX. l'érigea en Comté en faveur du Baron d'Aumont.

   
Digne
 

T. n. f. Ville de Provence en France sur la rivière de Bleone, dans les montagnes. Il y a à Digne un Siége Royal, ou Vice-Sénéchaussée, dont le Chef est Lieutenant du Sénéchal de la Province. C'est François I. qui l'établit vers l'an 1555. Il y a aussi une Viguerie. L'Evêque de Digne est suffragant d'Embrun.

   
Diois
  T. n.m. Contrée de Dauphiné, en France. Le Diois est entre le Valentinois, les Baronies, & le Grésivaudan. Le Diois est fort montagneux, il y a pourtant un grand nombre de bourgs & de villages dont les plus considérables sont Saillans & Luc, mais point d'autre ville que Die qui en est la capitale & qui lui donne son nom.
   
Dijon
 

T. n. m. Dijon est capitale du Duche de Bourgogne : le Pape Clément XII y a érigé en 1731 un Evêché, dont le Diocèse a été tiré de celui de Langres. Il y a un Parlement, qu'y mit Louïs XI en 1476. une Chambre des Comptes, une Cour des Monnoies, & un Présidial. Le Premier Président de Ville-Neuve disoit qu'étant prisonnier en Suisse, il avoit lû une ancienne Chronique de Bourgogne, qui faisoit mention d'une fameuse ville de l'Evêché de Langres, nommée Bourg-Ogne, ou Bourg des Dieux car Ogne en Celtique signifie Dieu : que c'étoit cette ville qui avoit donné son nom à tout le pays long-temps avant la conquête des Gaules par les Romains. Les habitans de cette ville, mécontens des Autunois, dont ils dépendoient, brûlerent leur ville, & passerent le Rhin. Elle se rétablit : Aurélien la fit encore détruire, mais craignant d'avoir offensé les Dieux, dont il avoit ruiné la ville, il résolut de la rebâtir. Il le fit, & voulut qu'elle fût appellée Divio, du nom Divi, qui signifie les Dieux. Cette vieille Chronique pourroit bien être mêlée de fables.

   
Dombes
  T. Le pays de Dombes, la Principauté de Dombes bornée par la Bresse à l'orient, le Beaujolais à l'occident, le Lionnois au midi & le Mâconnois au septentrion. Ce pays qui s'étend le long de la Saône qui le sépare du Beaujolais, est beau, fertile & relevé par tout en collines & en montagnes. Il est divisé en 12 châtellenies qui sont : Trévoux, Beauregard, Monmerle, Toissey, Lent, Chalamont, le Châtelard, Marlieu, Baneins, Villeneuve au Prince, Ambérieu, & Ligneu. Trévoux est la capitale de toute la Principauté qui a été formée de plusieurs terres qui dépendoient auparavant du Royaume de Bourgogne & qui furent comprises ensuite dans la Seigneurie de Beaujeu. Humbert IV, Seigneur de Beaujeu acquit une partie du pays de Dombes par son mariage avec Marguerite, fille de Gui de Baugé & Dame de Mirebel. Le reste vint à la même maison de Beaujeu par d'autres alliances avec les maisons de Savoye, de Bresse & de Baugé.
   
Donnezan
  T. n.m. Petite contrée de France dans les Pyrénées, unie au gouvernement de Foix. Le Donnezan étoit une souveraineté particulière qui fut donnée à Raimond Roger, Comte de Foix par Pierre II, Roi d'Aragon & qu'Henri IV réunit à la couronne. Le Donnezan n'a que 3 lieues de long & ne comprend que 9 bourgs, dont le principal est Quérigut, mais il est d'importance à cause des passages qui donnent une entrée facile dans la Catalogne du côté des pays de Foix & de Sault.
   
Donziois
  T. n.m. Petit pays de France dans le nord du Nivernois du côté qu'il touche l'Auxerrois. Le Donziois étoit autrefois une Baronie séparée. Elle a été unie depuis au Comté de Nevers. Le Donziois comprend les villes de Donzi, Entrain, Drenne, S. Sauveur en Puisaie, Corvol l'Orgueilleux, Billy, Estais, le Châtel de Cosne sur Loire, Tannay, Dornay sur Yonne, Champagne, Amasi & Anan
   
Dunkerque
 

T. n f. C'est une ville des Pays-Bas, dans le Comté de Flandre. Dunkerque est située à l'embouchure de la Colme, entre ces dunes qui blanchissent, & s'élevent au bord de l'Océan depuis l'Ecluse jusqu'à Calais. A l'orient elle est bornée de Furnes & de Nieuport ; au midi elle regarde Bergues & la Flandre ; elle a Mardik au couchant ; la mer l'enferme du côté du nord. Son territoire est fort petit, & presque par tout resserré par celui de Bergues. Sa grandeur & sa puissance viennent des commodités de la mer. Dunkerque en effet signifie Eglise des Dunes, & il semble que pour ce sujet on a élevé si haut le clocher de son Eglise, que l'éminence des Falaises n'empêche point qu'on ne le voie de la mer, & que de la plateforme qui est au sommet l'on ne puisse en temps serein découvrir les montagnes de Douvre & la côte d'Angleterre.
Au commencement Dunkerque n'étoit qu'un hameau, composé de cabanes de Pêcheurs, assembles par la commodité du havre. Depuis, la vieillesse & la négligence ayant gâté le port de Mardik célèbre en ce temps-là, elle devint considérable par la ruine de ce port. Dunkerque est séparée en deux villes, vieille & nouvelle. La vieille est assise au bord de la mer, La nouvelle ville s'attache au fort de Léon, & enfermant le reste du Havre, s'étend ensuite autour de la vieille jusqu'au-delà du chemin qui mène à Nieuport.
Dunkerque
a eu autrefois ses Seigneurs particuliers, qui portoient le titre de Châtelains, & qui relevoient des Comtes de Flandres. L'an 1238. Laurent d'Espagne la vendit à Godefroy, Evêque de Cambray, après la mort duquel on la réunit au Comté de Flandres. Robert de Béthune l'en démembra, pour la donner avec d'autres terres à Robert de Cassel son second fils ; & le mariage d'Yoland de Flandre avec Henri IV. Comte de Bar, la fit passer dans cette maison. Jeanne de Bar la porta en dot à Louïs de Luxembourg, Châtelain de Lille & Connétable de France ; & Marie de Luxembourg la fit entrer dans la maison de Vendôme. Dunkerque a été souvent assiégée & prise dans les deux derniers siècles.
Ce mot est composé de dun, les dunes, & Kirche ou Kirke, mot Allemand & Flamand, qui signifie Eglise ; ainsi, Dunkerque, c'est-à-dire, l'Eglise des Dunes. On prétend que ce nom lui vient de ce que la tour de son Eglise est la première que les Mariniers aperçoivent de fort loin en mer par-dessus les dunes ; ou plûtot, parce que Dunkerque a commencé par une Eglise, qui fut bâtie en cet endroit-là sur les dunes ; c'est-à-dire, sur le bord de la mer.

   
Dunois
  T. n.m. Petit pays de France dans la Beauce. Le Dunois confine avec la Beauce propre & le Perche au nord, le Vendomois & le Maine à l'ouest, le Blaisois au sud & l'Orléanois à l'est.
   
Elbeuf
  T. n.m. Gros bourg de Normandie, mais aussi le drap qui s'y fabrique ou qui l'imite. Donnez-moi un bon elbeuf. Il étoit vêtu d'un elbeuf. L'ordonnance du 28 mai 1733 veut que les habits uniformes des Officiers soit de drap d'elbeuf ou autre manufacture semblable, au lieu que ceux des cavaliers sont de drap de Lodève ou de Berry.
   
Enclave
 

T. n.f. Chose qui est enfermée, ou enclavée dans une autre. On a uni à ce Présidial, un tel Bailliage avec toutes ses enclaves, c'est-à-dire, toutes les terres & Justices qui sont enfermées dans son ressort & sa dépendance. L'enclave s'est dit originairement des bornes & limites d'un territoire & il se prend plus ordinairement pour une portion ou dépendance de Jurisdiction, dont le territoire est entièrement détaché, & enfermé dans un autre. Ainsi Danvilliers est une enclave de Luxembourg en Lorraine. L'Allemagne est pleine d'enclaves.
On dit les enclaves de la France. La ville d'Avignon, le Comtat Vénaissin & les Principautés d'Orange & de Dombes, sont des enclaves de la France. Enclaves sont des terres ou pays qui sont enfermés dans un autre, sans en dépendre. La Principauté de Monaco est enclavée dans le pays de Gènes, ou est une enclave de Gènes.

   
Europe
 

T. n.f. Terme de Géographie. Nom propre de l'une des parties du monde. Les limites de l'Europe ont toujours été les mêmes du côté du Septentrion, du Couchant & du Midi. Voici les bornes que l'on donne aujourd'hui à cette partie du monde. Elle est baignée au nord par l'Océan septentrional, au couchant par l'occidental, au midi par la mer Méditerranée, qui la sépare de l'Afrique. Elle est séparée de l'Asie au levant par l'Archipel, le détroit de Gallipoli, la mer de Marmara, le détroit de Constantinople, la mer Noire, le détroit de Caffa, la mer de Zabache, la rivière du Don jusqu'à sa courbure la plus orientale, où est la ville de Taya, d'où cette borne passe au Volga, qu'elle remonte tant que ce fleuve coule du nord au sud, de là elle va à l'Oby qu'elle suit jusqu'à son embouchure dans l'Océan Scythique & Septentrional.

   
Fontainebleau
 

T. n. m. Nom propre d'un bourg de France dans le Gâtinois, ainsi appellé à cause de ses belles eaux. Fontainebleau est situé dans une forêt, à une lieue de la Seine, à quatre de Melun, à sept de Corbeil, & à quatorze de Paris, du côté du midi tirant au Sud-est. Le Roi y a un château des plus magnifiques. Quoique quelques-uns disent que Louis VII en jetta les fondemens en 1137. on ne laisse pas d'en attribuer le commencement à François I. Henri IV. a embelli ce Château. Louis le Grand y fit faire il y a quelques années, un nouveau bâtiment qu'on appelle l'Appartement des Princes. La Cour y va alors passer la meilleure partie de l'automne, ce qui s'appelle le voyage de Fontainebleau.

   
Forez
 

T. n.m. Forez est le nom propre d'une contrée de France qui a titre de Comté. On borne le Forez au midi par le Velay & par le Vivarais ; au nord par le Duché de Bourgogne & le Bourbonnois ; au couchant par l'Auvergne, & au levant par le Lyonnois propre & le Beaujolois. Le Forez est baigné de la Loire & de plusieurs autres rivières, qui en font un pays fertile. Il y a beaucoup de mines de fer, d'acier, de charbon, de pierre, ce qui fait qu'on y travaille beaucoup d'armes, sur-tout de mousquets.
Il y a haut & bas Forez. Le haut Forez est au midi, & le bas Forez au nord. Les principales villes du haut Forez, sont Feurs & Saint Étienne. Le bas Forez a Rouanne & Montbrison, Capitale de tout le pays.
Ce nom vient, selon quelques-uns, de ce qu'on y adoroit autrefois le Dieu des Forêts, Silvain, ou selon d'autres, des Forêts dont il est plein ; ce qui montre qu'il est mieux d'écrire Forêts, que Forez ; l'usage cependant est pour le moins partagé sur cela.

   
Forges
 

T. n. m. Nom propre d'un bourg de France dans la haute Normandie. Forges est situé dans le petit pays de Bray, à neuf lieues au nord-est de Rouen, & à une lieue de la Ferté en Bray, entre Gournay en Bray & Neuchâtel. Forges est renommé par ses eaux minérales, qui sont très-salutaires pour la gravelle & plusieurs autres maladies, & il y a toujours pendant l'été un grand concours de François & d'Étrangers. On dit les Eaux de Forges, Prendre les Eaux de Forges. On transporte aussi ces Eaux, & on prend les Eaux de Forges à Paris & ailleurs.

   
Gapençois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de France dans le Dauphiné laquelle est sous la jurisdiction du Bailliage de Gap. Elle a le bailliage de Grenoble au Nord, celui d'Embrun au levant, le Diois au couchant. Les Baronnies & la Provence la confinent au midi. Le Gapençois a titre de comté.
   
Gascogne
  T. n.m. Nom propre d'une grande province de France qui fait partie du Gouvernement général de Guienne. Elle a au nord la Guienne, au couchant le Languedoc & le Comté de Foix, au midi les Pyrénées, qui la séparent de l'Espagne, & au couchant la mer de Gascogne. Cette province peut avoir 50 lieues le long des Pyrénées qui est sa plus grande longueur. Elle est arrosée d'un très grand nombre de rivières, dont les principales sont l'Adour, & une partie de la Garonne. L'air y est tempéré & le terroir fertile en grains, en pâturages & même en vin. On divise la Gascogne en haute & basse, qui comprennent 11 contrées. La Haute Gascogne est au levant. Elle renferme le Couserans, le Comté de Comminges, & celui d'Armagnac, qui a sous soi les pays de Rivière, d'Astarac, de Gaure & la Lomagne. La Basse Gascogne est au couchant ; & elle comprend le Condomois, la Gascogne propre, ou la Chalosse, les Landes, la terre de Labour, la Basse-Navarre, le Vicomté de Soule, le Béarn & la Bigorre. Les principales villes de la Gascogne sont Auch, S. Sever, Condom, Dax, Bayonne, S. Palais, Mauléon, Pau, Tarbe, S. Bertrand & S. Lizer.
   
Gastine
 

T. n.f. C'est un petit pays du Poitou, en France. On le met vers les sources de la Toue, entre les villes de Niort, de Fontenay & de Partenay ; mais on en ignore les bornes. On l'appelle aussi Gâtinois, mais ce nom se donne plus ordinairement au pays dont on parle au mot GÂTINOIS.

   
Gâtinois
 

T. n.m. Nom propre d'une contrée de France Le Gâtinois comprend le petit pays de Puisaye. Elle a au nord l'Île de France, au couchant la Beauce, l'Orléannois & le Berri ; au midi le Nivernois, & au levant la Champagne, & la Brie. Montargis en est la ville capitale, on y met aussi dans les Cartes Estampes, Gien, Briare, Cosne & Châtillon sur le Loing. Baudrand étend ce pays jusqu'à la Seine, en y comprenant Nemours, Moret & Milly, qui ont été unies au gouvernement de l'Île de France.
Le pays de Gâtinois est séparé de l'Hurepois par la riviere de Vernison du côté de l'occident, qui se va joindre au Loing à Montagur, & du Sénonois par la riviere d'Yonne du côté d'orient : au midi il est limité par le pays de Puisaye & l'Auxerrois, & au nord par le pays de Sologne & de Beauce. Le Gâtinois comprend les Duchés d'Estampes & de Nemours, le Comté de Rochefort. Ses villes principales sont Montargis dit le Franc, Milly, Nemours, Fontainebleau, Ferrières, S. Mathurin de l'Archaut, Château-London, Moret, Piziaux, Châtillon sur Loing, Lorris, Châteaurenard, Choisi, Malezerbe, Putiviers ou Pluviers, la Ferté-Alais, Beaune, Villeneuve la Guiard, & autres.
Il ne faut point confondre le Gâtinois, avec la Gâtine en Poitou. Le Gâtinois est médiocrement fertile, sablonneux en plusieurs endroits, mais fort agréable par ses belles forêts & ses rivieres, & abondant en bétail par l'abondance de ses belles prairies & pâturages.

   
Gaure
 

T. n.m. Nom propre de lieu. Le pays de Gaure, ou le Comté de Verdun. Contrée de la Gascogne, Province de France : elle renferme le petit pays de Lomagne, est une partie de l'ancien Comté de Fesensac, & elon quelques Géographes, le pays des Garites, ancien peuple de l'Aquitaine. Verdun en est la capitale, on y voit encore Lomagne. Ce pays est séparé du haut Languedoc par la Garonne, & il est borné ailleurs par le Comté de Cominges & par l'Armagnac, auquel il est annexé.
Le Comté de Gaure. Contrée de la Gascogne. Elle est dans l'Armagnac, vers le Condomois & la Garonne. On y voit Florence, Grenade, Sampuy & Sauvetat de Gaure. Le pays de Gaure, qui fait partie des Diocèses d'Auch & de Lectoure.

   
Gavot (pays de)
 

T. n.m. Petite contrée de Savoye, dans le Chablais, dont elle est la partie orientale, le long du lac de Genève.

   
Gévaudan
  T. n.m. Nom d'une contrée de France. Elle est une des trois parties des Sévénes. Elle est bornée au levant par le Vivarais & par le Velay, au nord par l'Auvergne, au couchant par le Rouergue, & au midi par le Bas-Languedoc. Le Gévaudan a retenu le nom de ses anciens habitans, qu'on appelloit Gabali, ou Gabales. C'est un pays assez fertile, quoique fort montagneux. Les rivières de Tarn, de Lot, & d'Allier, y ont leurs sources, & ses lieux principaux sont, Maurenge & Mende, capitale.
   
Gex
 

T. n.m. Nom propre de Contrée. Le pays ou le Bailliage de Gex. Petit pays de France, borné au nord par la Franche-Comté, au levant par le pays de Vaud, & par le Lac de Genêve, au midi par la petite République de ce nom, & par la Savoye, dont le Rhône le sépare, & au couchant par le Bugey, sous lequel il est souvent compris. Ce pays qui a dépendu des Ducs de Savoye, fut cédé à la France l'an 1601. Il n'y a rien de considérable que la ville de Gex, nommée en Latin Gesium.

   
Gouelle
 

T. n.f. Nom propre d'une petite contrée de l'Île de France au nord-ouest de la ville de Meaux, & dont les bornes sont aujourd'hui inconnues. Le bourg de Dammartin en est le lieu principal, & on l'appelle quelquefois Dammartin en Goëlle.

   
Graisivodan
 

T. n.m.Nom propre d'un Territoire de France, Bailliage de Grenoble. Contrée de France, située dans le Dauphiné, & bornée au nord par la Savoye, au couchant par le Viennois & par le Valentinois : au midi par le Diois & le Gapençois ; & au levant par l'Ambrunois & par le Briançonnois. Ce pays est assez étendu ; mais il est fort montagneux, particulièrement vers le levant. Il est baigné par l'Isère, la Romagne & le Drac ; ses principaux lieux sont la petite ville nommée le Bourg-d'Oysans, Grenoble, capitale du Bailliage & de toute la Province, le fort de Barraux, les Bourgs de Pont en Royans, de Vif, de Mens, de Corp & de Vizile, & la grande Chartreuse, Chef de son Ordre.

   
Grenoble
 

T. n.f. Nom propre d'une ville de France. Dans les anciennes Notices, Grenoble est la troisième des 14. villes de la Province de Vienne. Quelques-uns ne la mettent que la quatrième. C'est la capitale du Dauphiné, située sur l'Isère, près du confluent du Drac, à huit lieues de Chamberi, & à dix ou douze de Die, de Valence, de Romans & de Vienne. Grenoble est jointe par deux beaux ponts de pierre à celle de St Laurent, qu'on prend ordinairement pour une partie de Grenoble. Elle est médiocrement grande, assez bien bâtie, fort peuplée & riche. Elle est le siége du Bailliage du Graisivaudan, & du Parlement du Dauphiné. Elle a une Cour des Comptes, une des Monnoies, une des Trésoriers de France, & elle avoit autrefois une Chambre de l'Édit, composée de Juges, en partie Catholiques-Romains, & en partie Protestans, qui jugeoient toutes les affaires où les Protestans étoient intéressés. Il y a aussi un Évêché, dont l'Évêque qui porte le titre de Prince de Grenoble, est suffragant de Vienne. On compte dans cette ville dix-huit à vingt couvents d'hommes, ou de filles. Grenoble a quelques fortifications, une petite citadelle dans son enceinte, & un château au haut de la montagne qui la domine, d'où l'on a tiré, jusqu'à la rivière d'Isère, une muraille d'environ une lieue de long, flanquée de plusieurs tours, qui ne sont pas aujourd'hui des fortifications considérables ; Grenoble est trop dominée pour pouvoir être fortifiée.
On voit entre la ville & le château de Grenoble, sur la pente de la montagne, une des merveilles du Dauphiné ; c'est la Tour sans venin. On prétend qu'aucune bête vénimeuse n'y peut vivre ; mais il y a beaucoup d'apparence, qu'on ne l'auroit pas laissé tomber en ruine, si ce qu'on en dit étoit une vérité, & non pas une erreur populaire.

   
Guiane
 

T. n.f. Nom propre d'un grand pays de l'Amérique méridionale. Il est tout entier dans la Zône Torride, s'étendant depuis la ligne équinoctiale, jusqu'au huitième degré de latitude septentrionale, & depuis le 316e degré de longitude, jusqu'au 328e. Il est borné au couchant par le pays qu'on appelle Terre-ferme ; & au midi par ceux qui sont autour de la rivière de l'Amozone ; la mer de Nord le baigne au levant, & au septentrion. On divise ce pays en deux grandes contrées : la Caribane, qui occupe toutes les côtes ; & la Guiane propre, qui est dans les terres. On met dans celle-ci le lac de Parime, & la ville de Manoa, qu'on a nommée Eldorado, à cause de la grande quantité d'or qu'on a cru qu'il y avoit ; mais il y a très-grande apparence que l'un & l'autre de ces noms sont imaginaires. Il y a plusieurs peuples dans ce pays, dont les principaux sont les Caribes, les Galibis, les Aramaques & les Yaos ; ils ont leurs Caciques, ou Capitaines, & peu de vestiges de Religion. Ils font leur pain, qu'ils appellent Cassave, avec une racine qu'ils rapent, & leur Ozacou, qui est une espèce de tisanne, avec des patates, qui sont une espèce de figues. Ils se font presque toujours la guerre, & ils mangent les prisonniers. Les Européens François, Anglois & Hollandois, ont bâti quelques Forts, & établi quelques Colonies sur les côtes de la Caribane, & ils en tirent du coton, de la soie, du sucre, du tabac, du bois de bresil & d'aloës, du baume, des oranges, des citrons confits, & sans être confits. On ne s'est point apperçu qu'il y ait des mines d'or & d'argent, & ces peuples ne se soucient point de ces métaux, ausquels ils préfèrent quelques menues quinquailleries qu'on leur porte d'Europe.
On distingue la Guiane Indienne, la Guiane Françoise, & la Guiane Angloise. La Guiane Indienne, qui n'est habitée que d'Indiens, s'étend 80 lieues, ou environ, depuis la ligne jusqu'au cap d'Orange. La Guiane Françoise, qu'on nomme aussi France équinoctiale, contient environ 80 lieues aussi, en commençant au cap d'Orange. La Guiane Angloise est à la rivière de Maroni, où les Anglois ont un petit fort. De la Barre a fait une description curieuse de la Guiane

   
Guienne
 

T. n.f. Nom propre d'une Province de France, bornée au midi par la Gascogne, au levant par le Languedoc & par l'Auvergne, au nord par la Marche, par l'Angoumois & par le Poitou ; la mer de Gascogne la baigne au couchant. Cette province peut avoir quatre-vingt lieues du couchant au levant, & environ trente-cinq du nord au sud. Elle est arrosée par un grand nombre de rivières, d'où les Anciens prirent occasion de la nommer Aquitaine. Les principales sont la Garonne, la Dordogne & le Lot : son terroir est fort fertile en grains, en vins & en pâturages. La Guienne a eu pendant longtemps ses Ducs particuliers. Éléonor, héritière de ce Duché, & répudiée par Louis le Jeune, Roi de France, le porta en dot à Henri Roi d'Angleterre, & les Anglois après l'avoir possédé près de trois cens ans, en furent entièrement chassés par les François l'an 1453. On divise ce pays en huit contrées ; la Guienne propre, le Bazadois & l'Agenois, sont autour de la Garonne ; le Querci & le Rouergue autour du Lot ; le Limousin, le Périgord & la Saintonge, au nord de la Dordogne. Toutes ces contrées ont leurs villes capitales, Bourdeaux l'est de toute la Province, & même de tout le Gouvernement de Guienne, qui comprend la Gascogne.

   
Herbauge
 

T. n.f. Nom de contrée. Le Comté d'Herbauge étoit en France, dans le Pays Nantois, vers les confins du Poitou.
Herbauge, Nom propre d'une ancienne ville de France. Elle étoit voisine de Nantes, ville de Bretagne, en France. Herbauge fut abymée vers l'an 1580 par une ouverture qui se fit dans la terre & l'inondation de la mer.

   
Houlme
  T. n.m. Pays d'Houlme. Nom d'une Contrée de Normandie en France. De Valois dit Le Houlme, & non pas L'Houlme. L'Houlme s'étend depuis Gontel jusqu'à Domfron, & comprend Ferrières, Briouse, Rane, Carouges, La Ferté-Massé.
   
Hurepoix
  T. n.m. Nom propre d'une contrée du Gouverment de l'Île de France. Elle est entre la Brie, dont la Seine la sépare au levant, & la Beauce au couchant. On n'en connoît pas bien les limites, Corbeil & Chartres y sont renfermées ; quelques-uns y mettent aussi la Ferté Alais, Melun & Mante. Fauchet prétend que ce nom a été donné à ce pays, parce qu'il étoit extrémement froid, ou parce qu'il étoit hérissé de Bois & de Forêts. D'autres croient que ce nom lui vient de ses habitans, qui avoient le poil hérissé
   
Iveline
  T. adj. Qui se dit en cette phrase, la forêt Iveline. C'étoit autrefois une forêt de la Beauce, en France. Elle étoit à l'orient de Chartres, près du bourg St Arnould ; mais elle est aujourd'hui presque toute défrichée. Elle alloit jusqu'à Rambouillet, & une partie se nommoit le bois de Rambouillet.
   
Jarez
  T. n.m. Petit pays de France dans le Lyonnois, aux confins du Forez, entre le mont Pila à l'orient, & la Loire à l'occident, au-dessous de St Étienne.
   
Labour ou Labourd
  T. n.m. Nom d'une contrée de la Gascogne, Elle a au midi les Pyrénées & la basse Navarre, au levant & au nord les Landes, & au couchant la mer de Biscaye. Bayone en est la capitale : ses autres lieux un peu considérables sont St Jean de Luz, Andaye & Cibourre. Il y a une coutume de Labour qui fut rédigée en 1514.
   
Lacois ou Lécois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de France. Elle est dans le diocèse de Langres, en Champagne. Il y a encore un Archidiacre dans l'Église de Langres qui porte le titre d'Archidiacre de Lacois. Châtillon sur Seine & Dampierre sont dans cet Archidiaconé. Le Lacois étoit autrefois aux environs & dans la banlieue de Langres, aujourd'hui il ne commence qu'à une lieue de cette ville, & comprend tout ce qui est depuis Châtillon jusqu'à Bar, de l'un & de l'autre côté de la Seine.
   
Landes
  T. n.m. Les landes de Bourdeaux. C'est une contrée de la Gascogne, Province de France. Elle est bornée au nord par la Guyenne propre ; au couchant par le Bazadois, le Condomois, & la Gascogne propre ; & au midi par le Béarn, & par la terre de Labour. La mer des Basques la baigne au couchant. C'est un pays qui répond assez à son nom, il est plein de bruyères & de sablons. Ses lieux principaux sont Dax, Capitale, Tartas & Albret.
   
Langrois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de France. Le Langrois est une partie de la Champagne ; il prend son nom de Langres sa capitale.
   
Languedoc
  T. n.m. Nom propre d'une des plus grandes & des plus considérables Provinces de France. Elle est bornée au levant par le Rhône, qui la sépare de la Provence & du Dauphiné ; au nord, par le Foretz, l'Auvergne, le Rouergue & le Quercy ; au couchant, par la Gascogne, dont la Garonne la sépare en quelques endroits ; & au midi, par le Roussillon, & par le golfe de Lyon, partie de la mer Méditerranée. On donne à cette Province soixante & dix-huit lieues d'orient en occident, & cinquante dans sa plus grande largeur du septentrion au midi, le long de la rivière du Rhône. Toute cette Province, si on en excepte le quartier des Sevennes, jouit d'un air fort tempéré, & son terroir produit abondamment des blés, des vins, de l'huile, de la soie, & toutes sortes de fruits, à la reserve des oranges & des citrons. On la divise en trois grandes contrées, dont chacune a son Lieutenant de Roi, quoiqu'elles n'ayent toutes ensemble qu'un Gouverneur. Le haut Languedoc en est la partie occidentale, le bas Languedoc l'orientale, & les Sévennes la septentrionale. Cette Province a ses États particuliers, où entrent pour le Clergé trois Archevêques & dix-neuf Évêques ; pour la noblesse vingt-deux Barons, un pour chaque Diocèse ; leurs dignités sont attachées aux terres qu'ils possédent ; & pour le tiers État, un député de chaque capitale de ces vingt-deux Diocèses. Ces capitales des Diocèses sont dans le haut Languedoc, Toulouse capitale de toute la Province, & Archevêché, Montauban, Albi Archevêché, Rieux, Pamiers, S. Papoul, Lavaur, Mirepoix & Castres. Dans le bas Languedoc, Narbonne Archevêché, Aleth, Carcassonne, S. Pons, Béziers, Lodêve, Agde, Montpellier, Nismes & Usez. Et dans les Sévennes, Mende, le Puy & Viviers. On y distingue encore les villes de Foix, de Limoux, de Castelnaudary, de Pézenas, d'Anduze, d'Alais & de Beaucaire, célèbre par ses Foires.
Quelques Auteurs ont cru que ce pays avoit été appellé Languedoc à cause des Goths qui l'ont possédé, & de Land-Got, c'est-à-dire, pays des Goths. Nicot le dérive de Langue goth, comme qui diroit Langue Gothique, parce qu'on y parloit cette langue. D'autres disent qu'autrefois on divisoit le Royaume en deux parties, qu'on appelloit Langues ; l'une, la Langue d'ouï ; & l'autre ; la Langue d'oc, & de-là vint à cette Province, qui étoit une de celles de la langue d'oc, le nom de Languedoc. Cette division étoit fondée sur ce que les Gascons, & sur-tout les Goths disoient oc, ou bien hoc, pour dire ouï, & que dans le reste de la France on disoit ouï : De Langue d'oc, on forma Lingua Occitana, en Latin, & puis Provincia linguae Occitanae, & enfin Occitania, que quelques-uns ont écrit Orcitania, mais mal.
Le Canal du Languedoc. Ce Canal, qui a été commencé par le sieur Riquier l'an 1666 & fini en 1681 va depuis le pont de Sette, petit port de la mer Méditerranée, jusqu'à Toulouse, où il se joint à la Garonne. Il passe dans le Lac de Maguelone, à Frontignan, à Agde, à Narbonne, à Carcassone, &c. L'Aude, le Fresquel, & le petit Léers lui fournissent d'eau. Il a soixante-quatre lieues de longueur, & trente piés de largeur, deux réservoirs d'une prodigieuse grandeur, & cent quatre écluses. Il a couté des sommes immenses à faire, & il coute excessivement d'entretien ; il sert à porter les marchandises par eau de la mer Méditerranée à l'Océane, sans passer par le détroit de Gibraltar.
   
Lavédan
  T. n.m. Nom propre de contrée. C'est une des deux parties du Bigorre, elle a titre de Vicomté. Sa capitale est Lourde.
   
Lectoure
 

T. n.f. Nom propre d'une ville de Gascogne, province de France. Elle est dans l'Armagnac, sur le Giers, entre Auch & Agen, à six lieues de la première, & à quatre de la dernière. Cette ville inaccessible, excepté par le côté qui regarde Toulouse, est bâtie sur une montagne, environnée d'un double mur, & défendue par un château. Elle a Sénéchaussée & Évêché suffragant d'Auch.

   
Léonois
 

Pays situé sur la côte Septentrionale de Bretagne.

   
Levant
  T. n.m. Se dit de tous les pays situés à l'orient à notre égard, & en particulier des Îles & Ports de la mer Méditerranée. Les Marseillois trafiquent au Levant, à Smyrne, à Alep. Les beaux maroquins viennent du Levant. Le sené, la casse, s'apportent du Levant. La mer Méditerranée s'appelle la mer du Levant. On dit aussi, le Vice-Amiral du Levant, qui commande sur la Méditerranée ; le Vice-Amiral du Ponant commande sur l'Océan. Ce qui est beaucoup au de-là de la Méditerranée, comme la Perse, l'Inde, & les autres pays de l'Asie plus reculés, ne s'appelle pas Levant, mais Orient. La Chine est un des plus riches pays de l'Orient. Les îles du Levant. La mer du Levant, Mare orientale, est plus particulièrement la partie orientale de la mer Méditerranée. Elle commence à la côte orientale de l'île de Candie, & s'étend jusqu'aux côtes de la Syrie, ayant la Natolie au nord, une partie du Royaume de Barca avec l'Egypte au midi.
   
Levantin
  T. adj. Qui est né au Levant. Les Levantins sont la pluspart Mahométans. Il se fait un grand commerce avec les Levantins. Les Levantins sont proprement ceux qui habitent le long des côtes de la Méditerranée du côté du levant, & dans les premiers Etats qu'on trouve au-delà de ces côtes, & parce qu'on va dans ce pays-là par la mer Méditerranée, on appelle les Officiers qui commandent, ou servent sur cette mer, Officiers Levantins. Les Chinois, les Japonois, les Indiens, ne sont point désignés par le nom de Levantins, quoique par rapport à nous, ils habitent du côté du levant. Il faut les appeller Orientaux : on va aujourd'hui chez ces peuples-là par l'Océan, en doublant le cap de Bonne-Espérance. Équipage Levantin, est un équipage de vaisseau levé sur les côtes de la Méditerranée. Les Matelots Levantins sont fort agiles.
   
Lieuvin
  T. n.m. Nom propre d'une Contrée de Normandie, province de France. C'est l'Évêché de Lisieux, le Diocèse de Lisieux. Le Lieuvin enserré dans les rivières de Rifle, de Carentonne & de Tonque, & arrosé de celles d'Orbec & de Cormeilles, est une des plus fertiles Contrées de Normandie, & même de la France, & la seule qu'on pourroit appeller les délices des Normands. Tout ce pays est presqu'une plaine, où les pommiers abondent, vers le Pontaudemer & Lieurrey, qui font un cidre déferqué, de couleur d'ambre, & transparent, & qu'on pourroit, les six premiers mois, préférer à beaucoup de vins François. Les villes de ce quartier sont Lisieux, le Pontaudemer, Honfleur, Bernay, Orbec, Chambrois & Montereul.
   
Ligoure
  T. n.f. Petit pays de France en Haut-Limosin : il a environ quatre lieues d'étendue. Le lieu le plus remarquable est St. Jean de Ligoure.
   
Limagne
  T. n.f. Nom propre d'une contrée de la basse-Auvergne en France. Elle est célèbre pour sa fertilité, & elle peut avoir environ douze lieues le long de l'Allier, & a sa gauche. Ses lieux principaux sont Clermont, Riom, Montferrand, Isoire, Brioude, &c. Ce mot vient du Latin alimonium, qui veut dire nourriture. Le Nom de Limaigne a été donné à ce pays, parce qu'il produit beaucoup de choses, qui servent à la nourriture des hommes & des animaux.
   
Limosin
  T. n.m. ou limousin, c'est ainsi qu'on prononce ; mais nos Géographes écrivent Limosin. Nom propre d'une Province de France, renfermée dans le Gouvernement général de la Guienne. Elle est bornée au midi par le Querci ; au levant par l'Auvergne ; au nord par la Marche ; & au couchant par l'Angoumois, & le Périgord. Le Limousin est un pays froid, & peu fertile : il produit peu de froment, & moins de vin, mais beaucoup de seigle, d'orge & de chataignes, qui servent de pain aux Limousins plusieurs mois de l'année. On divise le Limousin en haut & bas ; le haut est au nord, & le bas au sud. Limoges, St Hyvier, Chalus, sont dans le premier ; Tulle, Brive, Userche, le Viconté de Turenne & le Duché de Ventadour, dans le dernier. Limoges en est la capitale.
   
Livradois
  T. n.m. Petit pays de France dans la Basse-Auvergne, aux environs d'Ambert qui en est le chef-lieu.
   
Loges
  T. n.fpl. Nom propre de lieu. C'est un bourg de l'ïle de France à quelques lieux au couchant de Paris, près de St Germain, & dans le pays appellé la forêt de Laye.
   
Loire
 

.T. n.f. Nom propre de la plus grande rivière de France. La Loire a sa source en un lieu qu'on nomme pour cela la fontaine de Loire. La Loire a près de deux cents lieues de cours ; elle est navigable pendant cent soixante lieues, depuis Roanne, jusqu'à la mer. Elle prend sa source dans le Vivarais, au pié de la montagne de Gerbier, sur les confins du Vélay. Elle coule quelque peu au couchant, puis tournant au septentrion, elle passe à deux lieues du Puy, partage le Vélay en deux, & baigne Montbrison, Roanne, Nevers, la Charité, Cosne, Celle, Neuvy, Briare, Gien, Sully, Fleury, Jargeau, Orléans, Blois, Amboise, Tours, Saumur, Pont de Cé, Nantes ; après quoi elle se jette dans la mer. Depuis le Lyonnois jusqu'à Orléans elle court au nord-ouest, depuis Orléans jusqu'à son embouchure à l'ouest. Elle reçoit de très-grosses rivières, l'Allier, le Cher, l'Indre, la Vianne, ou Vignane ; & beaucoup d'autres moins considérables. On en compte jusqu'à cent douze. La Loire divisoit autrefois les Celtes de l'Aquitaine. La Loire est un grand torrent qui fait quelquefois de grands desordres par ses débordemens.

   
Lomagne
  T. n.f. Nom propre d'un petit pays de la Gascogne, en France. Il est entre l'Armagnac, le Comté de Gaure & la Garonne, qui le sépare de l'Agénois. Le bourg de Vic en est le lieu principal. Autrefois c'étoit Leitoure, qui était capitale de la Lomagne
   
Lorraine
  T. n.f. Nom propre d'un petit État souverain, situé entre l'Allemagne & la France.
La Lorraine est bornée au nord par le Duché de Luxembourg, & par l'Archevêché de Tréves ; au levant par le Palatinat du Rhin, & par l'Alsace ; au midi par la Franche-Comté, & au couchant par la Champagne. On lui donne soixante lieues du septentrion au midi, & quarante de l'orient à l'occident. L'air y est tempéré & sain, étant sous le 49 & 50e degrés de latitude. Il est arrosé par plusieurs rivières, dont la Meuse, la Moselle, le Meurte & la Sare sont les principales. Le terroir y est assez fertile en blé, en vin, en chanvre & en pâturages ; il y a de bonnes salines, quantité de mines de fer, & quelques-unes d'argent & de cuivre. On le divise en deux Duchés, qui sont celui de Lorraine, & celui de Bar. Les Évêchés de Mets, de Toul & de Verdun, y sont enclavés ; mais ils sont à la France. Nanci en est la ville capitale. Louis XIV, Roi de France a possédé ce pays pendant plusieurs années ; mais il l'a rendu par la paix de Riswick au Duc de Lorraine, qui vint en personne à Versailles lui rendre hommage du Duché de Bar, qui est un fief de la couronne de France.
La Lorraine avoit anciennement beaucoup plus d'étendue qu'elle n'en a aujourd'hui. Elle comprenoit la plus grande partie de l'Austrasie, & elle étoit divisée en Haute & Basse Lorraine. La Haute Lorraine ou Mosellane, comprenoit outre la Lorraine d'aujourd'hui, le Duché de Luxembourg, avec les Diocèses de Strasbourg, de Tréves, de Toul, de Mets & de Verdun.
La Basse Lorraine renfermoit le Brabant, avec une partie de l'Évêché de Liège & de la Gueldre.

Le Duché de Lorraine. C'est la partie orientale des États de Lorraine. Ce Duché est incomparablement plus grand que celui de Bar. On le divise en terres du Domaine, & en terres annéxées. Les terres du Domaine comprennent les Bailliages de Nanci, de Mirecourt & de Vaudrevange, où l'on voit entre les villes capitales de chaque Bailliage, celles de Luneville, de Rosières, de Chaligny, de Neuchastel, de S. Diey, de Remiremont & de Sar-Louis. Les terres annéxées comprennent le Marquisat de Hatton-Chastel ; les Comtés de Blamond, de Vaudemont, de Sarbourg, de Sar-Albe, de Salm, avec les Seigneuries ou Prevôtés d'Espinal, de Marsal, de Bitsch, de Phalsbourg, de Denewre, d'Apremont & de Commercy.

   
Loudunois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de France, qui prend son nom de Loudun sa capitale.Le Laudunois a le haut Poitou au couchant & au midi, la Touraine au levant, l'Anjou au nord. La petite rivière de Dive le sépare de l'Anjou & du Poitou : le Loudunois a sa Coutume particulière, appellée Coutume du pays de Loudunois.
   
Lourde
 

T. n.f. Nom propre d'un bourg de France, situé dans le Bigore en Gascogne, sur le Gave de Pau, à sept lieues au-dessus de la ville de ce nom. Il est dans le Lavédan, & c'en est le lieu principal. On dit que c'est un nom Gascon, ou Biscaïen, qui a été anciennement donné aux habitans de ce lieu, à cause de leurs vols & de leurs brigandages.

   
Lyonnois
  T. n.m. Nom propre d'une Province de France, enfermée entre la Bresse, le Beaujolois, le Forès & le Dauphiné. Elle a environ douze lieues du sud au nord, & six ou sept du couchant au levant : le Rhône & la Saône l'arrosent. Ses lieux principaux sont Lyon capitale, Condrieu, Bresse & Ance.
Le Gouvernement du Lyonnois. C'est un des douze grands Gouvernemens de la France. Il est borné au nord par le Berry, le Nivernois & la Bourgogne ; au levant par la Bresse & le Dauphiné ; au midi par les Sevennes & le Rouergue ; & au couchant par le Quercy, le Limosin & le Poitou. Ce Gouvernement baigné par le Rhône, la Saône, la Loire & l'Allier, renferme toutes ces Provinces ; le Lyonnois particulier, le Beaujolois, le Forès, le Bourbonnois, l'Auvergne & la Marche. Lyon en est la Capitale.
   
Mâconnois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Bourgogne.
   
Magni
 

T. n.m. Nom propre d'un gros bourg du Véxin François, dans le Gouvernement de l'Île de France. Il est entre Paris & Rouen. Quelques Géographes le prennent pour l'ancien Petromantalum, que d'autres mettent à Mante.

   
Maine
  T. n.m. C'est une province de France qui a conservé une partie du nom des Cénomans, ses anciens habitans. Elle est bornée au nord par la Normandie ; au couchant par la Bretagne ; au sud par l'Anjou, & la Touraine ; & au levant par le Vendômois & le Perche ; on lui donne trente lieues du couchant au levant, & vingt-deux du nord au sud. Elle est baignée par la Mayenne, la Sarte & l'Huisnie ; son terroir est abondant en blé, en vin, en lin, en bétail. Il y a aussi quelques mines de fer. On la divise en haut & bas Maine ; le premier est vers le levant, & l'autre vers le couchant. Ses lieux principaux sont le Mans, capitale, la Ferté-Bernard, le Château de Loir, Beaumont le Vicomté, Sablé, Laval, Mayenne, & Domfront. Le Maine a le titre de Duché depuis très-longtemps.
   
Malte
 

T. n.f. Nom propre de la ville capitale de l'île de Malte. Elle est située sur la côte orientale de l'Île, dans un petit golfe, où elle a quatre ports différents, dont l'un est uniquement destiné pour les Galères de l'Ordre de Malte. Cette ville est grande, belle, & l'une des plus fortes du monde. Elle est séparée en trois parties, située sur trois petites presqu'îles ou rochers ; on les nomme la Vallette, le Bourg & l'île de S. Michel, ou de la Sangle. Ces trois quartiers sont très-forts, & par leur situation, & par les ouvrages qu'on y a faits ; & ils sont encore défendus par les châteaux de S. Elme, de S. Ange, & de Torre della Bocca.. Le Grand-Maître, & le Grand-Prieur de l'Ordre de Malte, y font leur résidence ordinaire. Il y a aussi un très-grand nombre de Chevaliers, entretenus aux dépens de l'Ordre dans sept magnifiques auberges, qui portent les noms des sept langues ou nations, ausquelles l'ordre est divisé, & qui sont, Provence, Auvergne, France, Arragon, Castille, Italie & Allemagne. Il y a encore dans cette ville un tribunal de l'Inquisition, de beaux Arsenaux, & un Évêché suffragant de Palerme en Sicile. Le Grand-Maître de Malte est Souverain de l'île de Malte, & de celles de Gose, de Cumin, & de Cuminot ; celles de Limosa & de Forsala lui appartiennent aussi ; mais elles sont désertes.

   
Manseau
  T. n.m. Qui est du Maine, habitant du Maine. On dit proverbialement, Un Manseau vaut un Normand & demi. Il n'est pas odieux, comme plusieurs pensent, du moins il ne l'est pas orignairement. Il vient de ce qu'autrefois la monnoie de cette Province valoit une moitié plus que celle de Normandie. Ces différentes monnoies s'appelloient Manseaux & Normands. Le manseau étoit de plus grande valeur, & passoit pour un normand & demi. Il est vrai néanmoins que qui dit un manseau, dit un homme fin & adroit : d'où vient le Proverbe, c'est un Manseau, c'est tout dire.
   
Mante
 

T. n.f. Nom propre d'une ville du Gouvernement de l'Île de France, située sur la Seine, entre Paris & Rouen, à douze lieues de la première, & à seize de la dernière. Mante est une jolie ville, il y a quelques Couvents de l'un & de l'autre sèxe, une Élection, un Bailliage, & un Présidial, & elle donne le nom au Mantois, dont on ne connoît pas bien les limites. On distinguoit autrefois Mante la ville, & Mante le Château

   
Marche
  T. n.f. Nom propre d'une province de France, bornée au couchant par le Poitou, au nord par le Berri, au levant par l'Auvergne, & au midi par le Limosin. On divise cette province en Haute & Basse Marche. La première est au levant, & l'autre au couchant. Ses lieux principaux sont Guéret, capitale, Dorat, Bélac, Bourganeuf.
La Haute Marche est celle qui est dans les montagnes ; la Basse Marche, celle qui est dans la plaine.
   
Marennes
 

T. n.f. Petite ville de France, en Saintonge, avec une Election, renommée par les huîtres vertes qu'on pêche sur ses côtes, & par le sel qu'elle fournit.

   
Marsan
  T. n.m. Nom propre de contrée. Le pays de Marsan. C'est une ancienne Vicomté. Elle renferme la partie occidentale du Condomois, & de la Gascogne. Elle appartient à la Maison d'Armagnac, & Mont-Marsan en est la capitale.
   
Meximieux
 

T. n.m. s. m. Bourg de France dans la Bourgogne, avec titre de Baronnie.

   
Michailles
  T. n.m. Petit pays de France, appellé communément le Mandement, ou le Territoire de Michailles. Châtillon en est le principal lieu.
   
Mixe
  T. adj. La terre mixe. C'est un petit pays de la Gascogne. Il est dans la basse Navarre. St Palais en est la capitale.
   
Mirebelais
  T. n.m. Nom propre d'une petite contrée de France. Le Mirebelais est une partie du Poitou, située entre le Loudunois, & le territoire de Poitiers. Il prend son nom de Mirebeau sa capitale. Le Mirebelais est serré de la rivière de Clain du côté de l'orient ; il a au septentrion la Verde, qui traverse le pays, l'arrose de ses eaux, & le rend fertile en toutes sortes de grains & d'herbages.
   
Morvan
  T. n.m. Contrée de France contiguë au Nivernois & sur les confins du Duché de Bourgogne.
   
Nantes
 

T. n.m. Nom propre d'une ville de France. Elle est dans la Bretagne sur la Loire, environ à dix-huit lieues de Rennes, vers le midi. Nantes est une grande ville, bien peuplée, bien bâtie, fort marchande, riche, fortifiée & défendue par un ancien château. On l'a appellée l'Oeil de la Bretagne, à cause de la beauté de son terroir. Les anciens Ducs de Bretagne y ont quelquefois fait leur résidence. Il y a maintenant Présidial, Élection, Généralité, Chambre des Comptes, Université & Évêché, dont l'Évêque, Suffragant de Tours, est Conseiller-né du Parlement de Bretagne.
L'Édit de Nantes est un Édit donné en cette ville par Henri IV. au mois d'Avril 1598. qui permettoit aux prétendus Réformés de France l'éxercice public de leur Religion, & qui fut révoqué par Louis le Grand l'an 1685.
Le Comté de Nantes, ou le Comté Nantois. C'est la partie la plus méridionale de la Bretagne, province de France. Ce Comté s'étendoit des deux côtés de la Loire, depuis l'Anjou, jusqu'à la mer de Gascogne, & comprenoit le Duché de Retz. Nantes en est la capitale.

   
Navarre
 

T. n. f. Nom propre d'un pays de l'Europe qui est en partie delà les Pyrénées, & en partie deçà. On appelle la première partie le Royaume de Navarre, & l'autre la basse Navarre. Elles appartenoient autrefois toutes deux au Roi de Navarre, un des prédécesseurs de Henri IV Roi de France : mais Ferdinand Ve Roi d'Aragon, usurpa tout ce qui est au-delà des Pyrénées, l'an 1512.
Le nom de Navarre est moderne & récent. Les uns, entre lesquels est Jérôme Paul Barcellonois, disent qu'il vient de celui d'une petite rivière appellée Nava, ou Navia, qui prend sa source en Biscaie, & arrose les environs de Pampelune. D'autres d'un village des montagnes de Navarre, appellé Nivaria. Selon l'opinion des plus habiles, il est composé de deux noms
Le Royaume de Navarre, est une province de l'Espagne. Elle est bornée au midi par l'Arragon, au couchant par la Castille vieille, au nord par la Biscaie, & au levant par les Pyrénées, qui la séparent de la Gascogne. C'est un pays fort montagneux, & peu fertile, divisé en cinq contrées, qu'on nomme Mirindadas. Elles prennent leurs noms des cinq villes qui sont dans le pays ; savoir, Pampelune, Estella, Olite, Tudela, & Sanguésa.
La basse Navarre. C'est une contrée du pays des Basques, en Gascogne. Elle est entre la terre de Labour, le pays de Soule, & les Pyrénées, qui la séparent de la haute Navarre. Elle appartient à la France, & ses lieux principaux sont St Palais & S. Jean de pié-de-port.

   
Neustrie
  T. n.f. Signifie France occidentale. C'étoit anciennement une grande partie du Royaume de France. Elle n'eut pas toujours une même étendue. Sous la première race de nos Rois, ce fut quelquefois un Royaume particulier, appellé le Royaume de Neustrie, lequel renfermoit la Bourgogne, l'Aquitaine, la Provence, & la Neustrie propre. Ces noms de Neustrie & d'Austrasie ne furent faits qu'après la mort de Clovis, dans le partage que ses enfans firent de son Royaume. Les principales parties de la France (au VIe siècle) furent la Neustrie, c'est-à-dire, la France occidentale ; & l'Austrasie, c'est-à-dire, la France orien
   
Nevers
 

T. n.m. Nom de la ville capitale du Nivernois, province de France. Elle est sur la Loire, à onze lieues de Bourges, vers l'orient méridional. Cette ville est assez grande, elle a sept paroisses, une Chambre des Comptes, un Bailliage, un Évêché suffragant de Sens, avec une citadelle, & un beau pont de pierre de vingt arches. On y travaille fort bien en verre & en fayence. Nevers fait aussi grand commerce de fer.

   
Nimègue
 

T. n.m. Nom propre d'une ville des Provinces-Unies. Elle est dans la Gueldre Hollandoise, sur le Wahal, qui est la plus grande branche du Rhin, entre Arnhen & Grave : cette ville est médiocrement grande, forte, & défendue par le fort de Knotzenbourg, séparée de la ville de Wahal. Le feu Roi, de glorieuse mémoire, prit cette ville l'an 1672. on l'abandonna en 1674. La paix de Nimègue est la paix qui fut faite entre la France, la Hollande, l'Espagne & l'Allemagne aux années 1678, & 1679.

   
Nivernois
  T. n.m. Duché de Nevers. Province de France, bornée au levant par la Bourgogne ; au midi par le Bourbonnois, au couchant par le Berri, & au nord par le Gâtinois. Cette province est un ancien Comté, qui fut érigé en Duché-Pairie par le Roi François premier, l'an 1538. & rétabli ensuite par Louis XIV. Ses principaux lieux sont Nevers capitale, la Charité, St Pierre le Moutier, Dezize, Clamecy & Corbigni, Cône, Donzi, &c. Aujourd'hui il n'a titre que de Comté.
   
Normandie
  T. n.f. Nom propre d'une province de France, située sur la mer de Bretagne, qui la baigne au couchant, & au nord elle a la Picardie, l'île de France au levant, & le Perche avec le Maine, & une petite partie de la Bretagne au midi. On lui donne environ soixante-dix lieues du couchant au levant, & trente du nord au sud. Le terroir n'y produit du vin, qu'en très-peu d'endroits du côté du midi ; mais quantité de blés, & quantité de pommes & de poires, dont on fait le cidre & le poiré, qui sont les breuvages ordinaires du pays. On divise cette province en deux parties générales ; la Haute Normandie, qui est au levant, comprend les Bailliages de Rouen & d'Évreux, de Caux & de Gisors ; & la Basse-Normandie, qui est au couchant, ceux d'Alençon, de Caen & de Coutance. Il y a un grand nombre de villes en cette province, dont les principales sont Rouen capitale, Dieppe, le Hâvre de Grace, Harfleur, Caudebec, Gisors, Vernon, Évreux, Alençon, Séez, Lisieux, Falaise. Caen capitale de la basse Normandie, Bayeux, Carentan, Cherbourg, Coutance, Avranches & Vire. La Normandie étoit autrefois une partie de la Neustrie. Les Normans peuples du Danemarck & de la Norvége, étant entrés en France, conduits par Rollon ou Raoul, le Roi Charles le Simple leur donna ce pays par accord l'an 912. & il prit delà le nom de Normandie. Raoul en fut déclaré Duc, & la tint en fief de la Couronne de France, & ses successeurs après lui, d'où elle tomba par mariage au pouvoir des Rois d'Angleterre, qui la possédèrent jusqu'à Jean sans-terre, sur lequel Philippe Auguste la confisqua l'an 1202 pour crime de parricide & de félonie ; ainsi elle revint sous la domination de la France, & les Rois d'Angleterre n'y tiennent plus que les îles de Gersey, de Gernesey, de Sark, d'Aldernay & d'Origny
   
Orange
 

La Principauté d'Orange. C'est un petit État Souverain, renfermé dans les bornes de la Provence. Il a le Rhône au couchant, & le Comté Venaissin le confine de tous les autres endroits. Ses principaux lieux sont, Orange, capitale, Courtezon & Jonquières : la Baronnie d'Orpière, en Dauphiné, est une dépendance de cette Principauté.

T. n.m. Nom propre de la ville capitale de la Principauté d'Orange, située sur la petite rivière d'Aigue, à une lieue du Rhône, & à quatre lieues au-dessus d'Avignon. Cette ville est fort ancienne, & elle a été plus grande qu'elle n'est aujourd'hui, comme cela paroît par les masures de ses vieilles murailles. On y voit encore des restes de son ancienneté, un Cirque, des Aquéducs, & une partie d'un Arc de Triomphe. Elle a une Université, & un Évêché suffragant d'Arles. Les Princes d'Orange y avoient un ancien château sur une éminence, qui domine la ville ; le Prince Maurice le fit environner de bons bastions l'an 1622 mais Louis XIV Roi de France, fit démolir tous ces bastions l'an 1660. ensuite il a fait abattre le château, & enfin les murailles de la ville l'an 1682. & depuis il achetta les droits de M. le Prince de Conti sur cette ville & sa Principauté.
   
Orléannois
 

T. n.m. Nom propre d'une petite province de France. Elle est entre le Gâtinois, le Blaisois & la Beauce. Elle est baignée par la Loire, & on y voit au couchant la ville d'Orléans, la forêt d'Orléans qui contient 70 000 arpens de terre, & qui en contenoit 140 000 du temps de François I. Ses principaux lieux sont Orléans capitale, Beaugency, Meun, Gergeau, Pluviers, Sully & la Ferte Senéterre.
Orléannois, s. m. Le Gouvernement général de l'Orléannois est une des douze parties générales, ausquelles on divise communément le Royaume de France. Ce gouvernement est borné au nord par la Normandie & l'Île de France ; au couchant par la Champagne & par la Bourgogne ; au sud par le Bourbonnois, la Marche, le Périgord & la Saintonge, & au couchant par la mer de Gascogne & par la Bretagne. On lui donne cent lieues dans sa plus grande longueur du levant au couchant, & soixante huit du nord au sud. C'est le pays le mieux arrosé de la France. La Loire, le Cher, l'Indre, la Vierme, la Mayenne, la Sarte, le Loir & la Charente, sont ses principales rivières. Le terroir y est généralement fort fertile en blé, vin, fruits & pâturages. On divise le Gouvernement de l'Orléannois en quatorze provinces, la Beauce, le Perche, le Vandomois & le Maine sont au nord ; le Poitou, l'Angoumois & le pays d'Aunis au midi. On trouve les autres sept le long de la Loire dans cet ordre, en commençant par le levant, le Nivernois, le Berri, le Gâtinois, l'Orléannois particulier, le Blaisois, la Touraine & l'Anjou. Orléans est la ville capitale de ce Gouvernement ; on marquera les autres, qui sont en grand nombre, en parlant de chaque province en particulier.

   
Ouche
  T. n.m. Nom d'une petite contrée de France, le pays d'Ouche. C'est un petit pays de Normandie. Il est au couchant de la rivière d'Ilon, & de la ville d'Évreux. On en ignore maintenant les bornes. Terroir plat, pierreux pour la pluspart, trop sec dans les chaleurs, & trop humide dans les pluies ; & toutefois par le travail des habitans, il rapporte suffisamment des grains. Ses villes & bourgades sont Verneuil, Breteuil, Conches, l'Aigle, Lyre, Rugles & la Barre.
   
Paris
  T. n.m. Nom propre de la ville capitale du Royaume de France. Elle est située dans l'île de France, sur la Seine. Paris est une des plus célèbres villes de l'Europe, par son antiquité, parsa grandeur, par la magnificence de ses bâtimens, par le nombre de ses habitans, par ses richesses, par son commerce, par les Arts & par les Sciences, qui y fleurissent plus que nulle part ailleurs. Elle est divisée en quatre parties, qui sont, la Cité, ou l'île du Palais, qui est l'ancienne ville ; l'île Notre-Dame, la Ville, & l'Université. Outre ces quatre parties, qui font le corps de la ville, il y a encore onze ou douze grands Fauxbourgs. On y compte dix-sept portes, vingt-cinq places, douze ponts, sept cents vingt rues, cinquante mille maisons, une centaine de couvents de Religieux ou de Religieuses, quarante-quatre Églises Paroissiales, trente autres, quatre-vingts Abbayes, trente Hôpitaux, soixante Hôtels, ou magnifiques Palais, & l'on croit qu'elle contient deux millions d'ames. Le Roi Louis XV pendant les premières années de son règne y a fait son séjour, dans le Palais du Tuilleries, qui joint celui du Louvre, du côté du couchant ; ce sont deux superbes Palais, qui n'en font plus qu'un. Paris est aussi le séjour des Princes du sang, & de la pluspart des Grands Seigneurs de France. Elle est ornée d'un Parlement, qui est le plus ancien & le plus illustre du Royaume. Il a sous soi plusieurs Justices subalternes, & au-dessus de soi plusieurs Conseils du Roi. Il y a à Paris une citadelle, qu'on nomme la Bastille, plus célèbre pour être la prison des criminels d'État, que pour la force. Il y a un Arsenal des mieux pourvus de France, un Archevêché qui a titre de Duché-Pairie, une Cour des Monnoies, une Université, avec soixante Collèges, dont celui de la Sorbonne est le plus célèbre ; cinq Académies. L'Académie Françoise, l'Académie des Belles Lettres & des Inscriptions, l'Académie des Sciences, l'Académie de Peinture, & l'Académie d'Architecture. On y trouve aussi plusieurs belles Bibliothèques. Les environs de Paris sont si peuplés, qu'on assure qu'à dix lieues à la ronde, il y a plus de dix mille bourgs, villages, ou châteaux.
   
Pecais
  T. n.m. Nom propre d'un bourg avec un bon fort. Il est dans le bas Languedoc, sur l'embouchure occidentale du Rhône, & il est considérable par la grande quantité du sel qu'on y fait
   
Perche
  T. n.m. Nom propre d'une province de France. Elle est bornée au levant par la Beauce, au nord par la Normandie, au couchant par le Maine, & au midi par le Vendômois & par le Blaisois. La figure de ce pays approche de celle d'un triangle, qui a dix-huit lieues du couchant au levant, & treize du nord au sud. Il est fort fertile en bled & en pâturages, & on le divise en deux parties générales : le haut ou le grand Perche est au nord ; ses lieux principaux sont Nogent-le-Rotrou capitale, Mortaigne, Bellême & Chateau-neuf en Timérais. Le bas Perche ou le Perche-Gouet est vers le midi ; son étendue est fort petite, il ne contient que ces cinq anciennes Baronies, Auton, Montmirail, Alluie, Bazoche, & Brou. Le Perche avoit autrefois ses Comtes particuliers.
Ce mot vient de Perticus, nom d'une ancienne forêt, qui étoit aux environs de Nogent, & qui appartenoit aux Comtes du Perche.
Autrefois, le Pergois était un homme du pays du Perche. Aujourd'hui on dit Percheron.
   
Périgord
  T. n.m. Nom propre d'une province du Gouvernement général de la Guienne en France. Elle est bornée au nord par l'Angoumois, & au midi par l'Agénois ; la Saintonge & la Guienne propre la confinent du côté du couchant ; & le Querci avec le Limousin de celui du levant. Ce pays traverse par la Dordogne & par la Île, peut avoir vingt-deux lieues du levant au couchant, & dix-huit du nord au sud. Le Périgord a eu ses Comtes particuliers. Le Roi Henri IV à qui il appartenoit, le réunit à la Couronne. C'est un pays montagneux, où l'on trouve plusieurs mines de fer & d'acier, & plusieurs fontaines minérales. Sa plus grande fertilité consiste en châtaignes, dont les habitans engraissent leurs bestiaux, & se nourrissent eux-mêmes une partie de l'année. On le divise en Haut & Bas Périgord. Le Haut, ou le Blanc Périgord est vers le nord ; Perigueux en est capitale. Le Bas, ou Noir Périgord est vers le midi ; Sarlat & Bergerac en sont les villes principales. Il y a cinq ou six cens ans qu'on disoit Pierregort, & Pérégort ; d'où est venu Périgord. Le Haut Périgord s'appelle Blanc, parce qu'il est plus couvert de montagnes. Le Bas s'appelle Noir, parce qu'il y a plus de bois.
   
Perse
 

T. n.f Nom propre d'un des plus considérables États de l'Asie. Il s'étend depuis la Turquie, en Asie, qu'il a au couchant, jusqu'à l'Empire du Grand Mogol, qui le borne au levant. Il confine au nord avec le Mawaralnahra, la mer Caspie, & la Géorgie ; & il est baigné au midi par les golfes de Balsora, & d'Ormus, & par la mer de Perse. Sanson dans sa grande carte de l'Asie, met la Perse entre le 25e & le 42e dégré de latitude, & entre le 79e & le 108e de longitude. A prendre sur cette même carte la longueur de la Perse droit du couchant au levant, elle n'excéde pas quatre cens vingt lieues, & sa largeur du nord au sud n'est que de trois cens lieues vers la Turquie, & beaucoup moindre par-tout ailleurs. Le mont Taurus traverse toute la Perse du couchant au levant ; les provinces qu'il laisse au nord ont un air fort temperé, & on y voit par-tout des forêts de mûriers ; mais les provinces qui sont au midi du Taurus, sont fort chaudes. Le terroir y produit toutes sortes de légumes & de grains, à la réserve de l'avoine & du seigle. Le coton y croît par-tout en grande abondance ; & entre les animaux domestiques, les chameaux & les buffles y sont en grand nombre, mais principalement les chevaux, dont on voit des haras de cinq à six mille, entretenus par le Roi pour la remonte de ses Gardes. On y trouve plusieurs sources de naphtes, & des mines d'or, d'argent, de fer, de turquoises & de sel ; mais on ne travaille point aux deux premières, à cause de la disette du bois. On tire de la Perse du coton, des toiles de coton, quelques perles, mais principalement de la soie, des étoffes de soie, & de beaux tapis. On peut diviser ce Royaume en quatorze provinces ; le Scirvan, l'Adirbutzan & l'Irvan sont au couchant de la mer Caspie ; le Kisan, le Tabarestan, ou Masanderan & le Chorasan confinent avec cette même mer, & avec la rivière de Jehun, du côté du midi. On trouve ces cinq le long du golfe de la mer de Perse, en avançant du couchant au levant, le Chusistan, le Fars, le Kirman, le Makeran & le Send. Les trois autres sont dans les terres ; l'Yérach Agemi, vers le couchant, le Sitsistan & le Sablustan, vers le levant. La ville capitale de tout ce pays est Hispahan ; le Royaume de Perse est heréditaire, & il passe non-seulement aux enfans légitimes des Rois, mais même à leurs enfans naturels, préferablement à leurs autres parens. Ces Rois portent le titre de Sophi ; ils dominent si despotiquement, que leur volonté est la souveraine loi de leur Royaume. Les Perses sont les plus traitables & les plus honnêtes envers les étrangers, de tous les peuples de l'Asie. Ils sont Mahométans de la secte d'Ali, opposes aux Turcs qui suivent celle d'Omar. Il y a pourtant encore quelques contrées où l'on adore le soleil, la lune & le feu : ce qui étoit anciennement la religion de toute la Perse. Il y a aussi dans la Perse quantité d'Arméniens, & quelque peu de Catholiques Romains, que les Missionnaires ont arrachés aux Arméniens. Maty.
Le Royaume de Perse s'étend du nord au sud-ouest, depuis la moitié des bords de la mer Caspienne jusqu'au golfe de Perse ; & du levant au couchant, depuis l'Euphrate jusqu'à la ville de Condahao, & au fleuve Indus. Sa longueur est de sept cens cinquante lieues de France ; sa largeur de 450. Ce vaste pays est coupé du levant au couchant par une chaîne de montagnes, comme l'Italie par l'Apennin. La partie qui est au midi de ces montagnes, souffre des chaleurs excessives, celle qui est au nord est plus tempérée. Le mauvais air de quelques cantons, & la disette d'eau font que ce pays n'est pas par-tout également habité. Les principales provinces de la Perse sont l'Eomenik, ou la grande Arménie ; la Mésopotamie, ou le Diarbek ; l'Assyrie, ou le Curdistai ; la Chaldée, ou l'Hiérak Arasi ; la Parthie, ou l'Hiérak Agemi ; la Médie, ou le Kirvan ; l'Hircanie, qui comprend le Guilan & le Mezanderan ; la Margiane, qu'ils appellent l'Estarabad ; une partie de la Bactriane, qu'ils nomment Lesusbeks ; le reste de la Bactriane, la Sogdiane, & l'Arie font le Corassan ; le Paropamise est le Sablestan ; la Drangiane, ou le Sigistan, l'Aracosie pays désert, & la Gédrosie composent le Makran ; la Carmanie, en leur langue Kerman, & la Perse propre, qu'ils appellent Farsitan. En 1042. Tragolipax premier Sultan des Turcs, qui jusques-là avoient été tributaires des Sarrazins, se révolta, & leur enleva la Perse. Elle fut plus de 500 ans sous la domination des Turcs. En 1499. le fameux Ismaël, qui se prétendoit issu des anciens Caliphes Sarrazins, vint la revendiquer, & rétablit sous le nom de Sophi, l'ancien Empire des Perses.

   
Peule
  T. n.m. Le pays de Peule. Petit pays de la Châtellenie de Lille en Flandres. Il est entre le Bailliage de Douai, le Tournesis & le Melantois. Il n'y a que des villages, dont Mons en Peule est le principal. On dit aussi Puelle.
   
Pézenas
 

Ville du bas Languedoc en France. Elle est au confluant de la Peyne & de l'Éraut, à dix lieues de Montpellier, du côté du couchant. Pézenas n'est pas une grande ville, mais elle est jolie, & ses habitans sont fort civils. Le Duc de Montmorency, & le Prince de Conti, Gouverneur du Languedoc, y ont fait souvent leur séjour.

   
Picardie
  T. n.f. Nom propre de l'un des douze Gouvernemens de France. Elle est bornée au levant par la Champagne, au midi par l'Île de France ; au couchant par la Normandie, & par la mer de Bretagne. Elle a au nord la même mer & les Pays-Bas. On lui donne quarante-quatre lieues du levant au couchant, & trente-quatre du sud au nord ; mais elle n'a pas la moitié de l'étendue que ses mesures semblent promettre, parce qu'elle est faite en forme d'équerre, dont une branche s'etend vers le nord, & l'autre vers le levant, le milieu étant rempli par les Pays-Bas. Les principales rivières de cette Province sont l'Oise, la Somme, l'Authie, & la Canche. Le terroir y est fertile en bled, en fruits & en pâturages ; mais il ne produit pas de vin, à cause de la froideur du Climat. On la divise en huit contrées, qu'on trouve dans cet ordre, en commençant par le nord ; le Pays reconquis, le Boulenois, le Ponthieu, le Vimeu, l'Amiénois, le Santerre, le Vermandois & la Tiérache. Elle renfermoit encore le Beauvaisis, le Noyonnois, le Laonnois & le Valois ; mais ces pays ont été démembrés & unis à l'Île de France. Ses villes principales sont, Amiens capitale, Abbeville, Boulogne, Calais, Montreuil, Dourlens, Saint Quentin, la Fère, Guise, Ham, Péronne & Roie.
   
Poitou
  T. n.m. Nom propre d'une Province de France, bornée au nord par la Bretagne & par l'Anjou ; au levant, par la Touraine & la Marche ; au midi, par l'Angoumois, la Saintonge & l'Aunis ; & au couchant, par la mer de Gascogne : sa plus grande étendue du levant au couchant est de cinquante lieues, & sa largeur moyenne environ de dix-sept. Cette Province est fort fertile en bled, elle produit aussi du vin, & nourrit beaucoup de bétail, particulièrement de grands mulets, qui se répandent par toute la France. On la divise en Haut & Bas-Poitou ; le Haut-Poitou est au levant. Ses villes principales sont, Poitiers capitale, Loudun, Thouars, Richelieu, Chatelraud, Mirebeau, Parthenai, Saint-Maixant & l'Île-Jourdain. Le Bas-Poitou est au couchant ; Niort, Luçon, Fontenai-le-Comte & Maillezais en sont les villes principales. Le Poitou a eu autrefois titre de Comté. Les Rois d'Angleterre le posséderent ; il fut aussi l'appanage de quelques fils de France, & enfin il fut réuni à la Couronne de France environ l'an 1416.
   
Pollet
  T. n.m. C'est le nom d'un quartier de la ville de Dieppe, qu'on a dit pour Port d'Est. Ce nom s'est communiqué aux habitans du lieu, & à leurs bateaux, qu'on appelle Polletois. Un Polletois. Une Polletoise. Un navire Polletois.
   
Ponant
  T. n.m. La partie occidentale du monde opposée au levant. Depuis le levant jusqu'au ponant. Le vent de ponant souffloit dans nos voiles. On ne le dit plus guère qu'en Poësie. Ménage rapporte qu'on se moquoit à la Cour d'un vers de Malherbe, où il avoit employé le mot de ponant, qui se prend par le peuple pour le derrière, comme le vent du ponant pour un pet.
Ponant, en termes de Marine, signifie la mer Océane, Atlantique, par opposition à la mer de levant, qui est la Méditerranée.
   
Portugal
 

T. n.m. Nom propre de Royaume. Le Portugal, sous lequel on comprend le petit Royaume d'Algarve, renferme une grande partie de l'ancienne Lusitanie, ou Espagne Lusitanique, & une partie du pays des Callaïques Braccariens ; & il a pris son nom moderne de la ville de Porto. Il est entre le 37 & le 42 dégrés de latitude, & entre le 9 & le 13 de longitude. On lui donne cent dix lieues de longueur. Ses bornes sont l'Océan Atlantique au couchant, & au midi l'Andalousie ; l'Estramadure d'Espagne, & le Royaume de Léon au levant ; & la Galice au nord. Ce Royaume est le moins étendu de l'Europe ; mais il ne laisse pas d'être fort considérable, tant par lui-même que par ses dépendances. L'air y est tempéré, eu égard à sa situation. On y voit un grand nombre de rivières, dont le Tage, la Guadiane, le Douro, le Minho, le Mondego & le Zadaon sont les plus grandes. Quoique le terroir y soit fort montagneux, il ne laisse pas d'être fertile ; les montagnes produisent de bons paturages, où l'on nourrit quantité de bétail. Les vallées & les plaines sont fertiles en vin, en huile, en mûriers, en citrons & en oranges ; mais elles ne sont pas si abondantes en bled qu'en ces autres fruits. Le sel, les chevaux, & les jambons, plus estimés que ceux de Bayonne, de Mayence & de Westphalie, lui apportent de grands profits. On y trouve aussi des mines d'étain, de fer, de plomb, d'alun de roche, de cristal, des rubis, des émeraudes, des jacinthes, & des carrières de marbre blanc & de jaspe. Il y a aussi des mines d'or & d'argent. Les Romains y venoient chercher autrefois ces précieux métaux, que les Portugais trouvent maintenant avec plus de facilité dans les Indes Orientales & dans l'Afrique, qu'ils ne feroient chez eux. On divise ce Royaume en deux parties générales, le petit Royaume des Algarves, & le Portugal propre ; & celui-ci est encore divisé en cinq provinces. On en trouve quatre dans cet ordre, en remontant du midi au septentrion, l'Alentejo, l'Estramadure de Portugal, la province de Beira, & celle d'entre Douro & Minho ; la cinquième qui porte le nom de Tra-los-Montes, est au levant des deux dernières. Il y a un grand nombre de villes en Portugal ; les principales sont Lisbone capitale du Royaume, Braga & Évora, toutes trois Archiépiscopales, & elles ont des Tribunaux de l'Inquisition. Conimbre, Porto, Guarda, Viseu, Lamégo, Miranda, Elvas, L'Éiria, Portalègre & Faro, qui sont toutes Épiscopales, ausquelles on peut ajouter Bragance & Beja.
Les dépendances du Royaume de Portugal sont fort considérables ; il possède dans l'Océan Atlantique les îles Açores, Madère, Porto-Santo, & celles du Cap Verd ; dans la mer d'Éthiopie, celle de S. Thomas, & quelques voisines ; sur les côtes du Congo, Loanda S. Paolo ; sur celles du Zanguébar, Mélinde, Monbaze, Quiloa, Mozambique ; Sofala sur celles des Caffres. Sur les côtes des Indes, il possède Diu, Damman, Chaul & Goa, places très-importantes. Enfin, il tient dans l'Amérique toutes les côtes du Brésil. Ce sont-là les plus importantes conquêtes du Portugal : il tenoit autrefois l'île d'Ormus, mais elle est maintenant au Roi de Perse ; la ville de Malaca, &;une partie de l'île de Ceylan, qui sont maintenant sous la domination des Hollandois. Le Royaume de Portugal est héréditaire, les fils naturels même y peuvent succéder.

   
Principauté
 

T. n.f Souveraineté. Les ambitieux aspirent à la principauté, à l'indépendance. Les Principautés d'Orient sont absolues & tyranniques.
Principauté, est aussi la Terre ou Seigneurie qui donne le titre de Prince. Il y a plusieurs grandes Principautés en Allemagne. En France il y a la Principauté de Dombes auprès du Lionnois & du Beaujolois.

   
Provence
  T. n.f. Nom propre d'un des douze Gouvernemens généraux de France, & celui qui s'avance le plus vers le midi. . Les Romains qui furent maîtres de ce pays, avant qu'ils conquissent le reste des Gaules, l'appellerent la petite Italie, & la Province des Romains, d'où elle a pris le nom de Provence. Elle s'étend depuis les Alpes jusqu'au Rhône ; ce fleuve la sépare du Languedoc, qui est au couchant, & les Alpes la séparent des États de Savoie, qui sont au levant. La mer Méditerranée la baigne au midi, & le Dauphiné avec le Comtat Venaissin, la confinent au nord. On lui donne quarante quatre lieues du couchant au levant, & trente-quatre du nord au sud. A la réserve du Rhône, qui n'en baigne qu'une petite partie, il n'y a point de rivière considérable : la Durance dont le cours est assez long, le Verdon & l'Argents ne sont que de grands torrens, inutiles à la navigation, & nuisibles aux campagnes par où ils passent, & qu'ils gâtent beaucoup par leurs grands débordemens. L'air est fort différent dans cette province ; vers les Alpes & le Dauphiné, il est froid ; le long de la côte, il est si doux, qu'on n'y voit que rarement de la neige & de la glace ; le milieu est un peu plus froid, mais pourtant fort tempéré. Toute la Provence est assez fertile ; vers les Alpes en grains & en pâturages ; & ailleurs en grains, vins, olives, figues, amandes, prunes, grenades, & toute sorte d'autres petits fruits. On y voit même le long de la côte, depuis Toulon jusqu'à Nice, des forêts d'orangers & des citronniers, qui croissent en pleine terre, de même que les autres arbres. Ses villes principales sont Aix capitale, Marseille, Arles, Toulon, Hiéres, Fréjus, Antibe, Grace, Vence, Draguignan, Brigole, Riez, Digne, Sisteron, Forcalquier, Manosque, Apt & Tarascon. Cette province a eu autrefois titre de Royaume, qui étoit le Royaume d'Arles, Elle eut ensuite ses Comtes particuliers & souverains, qui possédoient le Comté de Nice, le Comtat Vénaissin, & la ville d'Avignon. Ces pays en ayant été détachés, elle fut donnée telle qu'elle est aujourd'hui par Charles du Maine, dernier Comte de Provence, à Louis XI Roi de France. qui l'unit pour toujours à la Couronne, l'an 1481. Elle avoit autrefois ses États composés de tout le Haut-Clergé, de toute la Noblesse, & des députés des Vigueries & d'un certain nombre de villes ; mais depuis l'an 1639 on n'y a plus tenu que des assemblées, composées des Députés des villes, & des Procureurs du Clergé & de la Noblesse.
   
Querci
  T. n.m. Nom propre d'une Province de France. Elle est bornée au nord par le Limosin ; au levant par l'Auvergne & par le Rouergue ; au midi par le Languedoc ; & au couchant par l'Agenois & par le Périgord. Cette Province est fertile en bled, en vin & en fruits. On la divise en haut & bas Querci ; le premier est au nord du Lot, & le dernier au midi. Cahors en est la ville capitale. Les autres sont Montauban, Lauzerte, Figeac, Gordon & Martel.
   
Quirieu
 

T. n.m. Petite ville de France au Bas-Dauphiné, dans le Viennois, sur une hauteur, auprès du Rhône.

   
Rambouillet
 

T. n.m. Nom propre d'un bourg de la Beauce en France. Il est à quatre lieues de Nogent-le-Roi, vers le levant. Il y a un grand château, où François I. mourut, l'an 1547. Rambouillet étoit à M. le Comte de Toulouse, Amiral de France.

   
Razes
  T. n.m. Le Comté de Razes. C'est une petite contrée du bas Languedoc. C'étoit anciennement l'appanage des seconds fils des Comtes de Carcassonne. Limoux capitale, & Aleth en sont les lieux principaux
   
Remois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Champagne qui prend son nom de la ville de Reims, qui en est la Capitale.
   
Rételois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Champagne en France. Elle a titre de Duché, est située aux confins du Luxembourg, & du pays de Liége. Ses lieux principaux sont Rétel Capitale, Doncheri, Mézières & Charleville.
   
Retz
  T. n.m. Le Duché de Retz. C'est une contrée de la Bretagne en France. Elle est située sur la mer de Gascogne, entre l'embouchure de la Loire, & le Poitou. Machécou en est le lieu principal. Ce Duché a pris son nom d'un bourg qui s'appelloit Retz.
   
Révermont
  T. n.m. Nom propre de lieu, le Révermont, autrefois la côte St André. C'est une contrée de Bresse en France. Elle s'étend depuis Pont-dain, jusqu'à Coligni, qui en est le lieu principal. Ce pays appartenoit autrefois à la maison de Coligni.
   
Rhône
  T. n.m. Nom propre d'une des plus grandes rivières de France. Le Rhône a ses sources au Mont de la Fourche, qui est sur les confins des Bailliages des Suisses en Italie, traverse tout le Valais, le lac & la ville de Genêve, après il sépare la Bresse de la Savoie & du Dauphiné jusqu'à Lion, d'où prenant son cours droit au midi entre le Lionnois & le Languedoc qui sont au couchant, & le Dauphiné avec la Provence qui restent au levant, il se décharge dans la Mer Méditerranée Les principales rivières qui se déchargent dans le Rhône, sont la Saône, l'Isère & la Durance, & les principales villes qu'il baigne sont Sion, Genêve, au-dessous de laquelle il se jete dans un goufre où il est invisible pendant environ une demi-lieue, après il baigne Seissel, où il commence à porter bateau, delà il passe à Bellai, à Lion, à Vienne, à Tournon, à Valence, à Viviers, au Pont S. Esprit, à Avignon, à Beaucaire, à Tarascon & à Arles.
   
La Rochelle
 

T. n.f Nom propre d'une ville de France, capitale du pays d'Aunis, & située sur la mer de Gascogne, à dix lieues de Saintes, vers le nord occidental, vis-à-vis de l'île de Ré. La Rochelle est une ville assez grande, & fort marchande. Elle a un bon port, un Présidial, une Cour Souveraine pour les Salines du ponant, une Cour des Monnoies, & un Évêché, qui y fut transféré de Maillezais l'an 1649. & qui est suffragant de Bourdeaux. Louis XIII Roi de France l'ayant prise après un long siége l'an 1628. la fit démanteler ; mais on l'a fortifiée de nouveau.

   
Rocroi
 

T. n.m. Nom propre d'une petite ville forte & importante. Elle est dans la Champagne, en France, aux confins de la Picardie & du Hainaut, & à quatre lieues de Mézières, vers le nord. Rocroi est fameux par la grande victoire que le Prince de Condé y remporta sur les Espagnols l'an 1643.

   
Rouergue
 

T. n.m. Nom propre d'une province du Gouvernement général de la Guienne en France. Elle est bornée au nord par l'Auvergne, au couchant par le Querci, au sud par le Languedoc, & au levant par le Gévaudan. Cette province n'est pas fort fertile, mais elle nourrit beaucoup de bétail ; on y trouve des mines de cuivre, de fer, d'alun, de vitriol & de soufre. On la divise en trois parties. Le Comté de Rouergue, qui est vers le nord, dont Rhodèz est la capitale, & même de toute la province ; la Haute-Marche de Rouergue, qui est vers le midi, & Amilhaud sa capitale, & Vabres ; la Basse-Marche du Rouergue est au couchant, & Ville-Franche en est capitale.

   
Roussillon
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Catalogne. Elle est séparée du reste de cette province au midi & au couchant par les Monts Pyrénées ; les Antipyrénées la séparent au nord du Languedoc, & le golfe de Lyon la baigne au levant. Ce pays, auquel on a annéxé la Viguerie de Conflans, & la Cerdagne Françoise, a été cédé à la France, par la paix des Pyrénées, il peut avoir dix lieues de largeur, & vingt de longueur du couchant au levant. Il est baigné par le Tet, le Tech & l'Égly. Il est assez fertile, particulièrement dans le Roussillon propre. Ses lieux principaux sont Perpignan capitale, Elne, Collioure, Bellegarde, le Fort de Salses, & Mont-Louis bâti par Louis XIV l'an 1678.
   
Royannez
  T. n.m. Petit pays de France dans le Dauphiné, au Diocèse de Gap, à l'occident du Gresivaudan.
   
Saintonge
  T. n.f. Nom propre d'une province de France, bornée au nord par l'Aunis & par le Poitou, au levant par l'Angoumois, & par le Périgord, & au midi par la Guienne propre. On donne à la Saintonge vingt-cinq lieues du couchant au levant, & douze du nord au sud ; c'est un pays très-fertile en bled, en vin & en fruits ; on y fait aussi quantité de sel. Ses villes principales sont Saintes capitale, Saint-Jean d'Angeli, Brouage & Taillebourg. Cette province demeure des anciens Santons, a eu ses Comtes particuliers. Elle appartint ensuite aux Anglois, & enfin elle a été réunie à la Couronne de France.
   
Sancerre
 

T. n.m. Ville qui a titre de Comté. Elle est dans le Berri, en France, sur une montagne auprès de laquelle passe la Loire, à 10 ou 12. lieues de Nevers, du côté du nord. Sancerre est célèbre par le siége que les Protestans y soutinrent l'an 1573. où ils souffrirent les dernières rigueurs de la faim avant que de se rendre. Ses fortifications & son château ont été rasés. Sancerre appartient à la maison de Condé.

   
Santerre
  T. n.m. Contrée de la Picardie en France. Elle est entre l'Île de France & l'Artois, ayant le Vermandois au levant, & l'Amiénois au couchant. Ses lieux principaux sont Péronne capitale, Nêle, Roie & Montdidier.
   
Saône
 

T. n.m. prononcez Sône. Nom propre d'une grande rivière de France. Elle prend sa source dans la Lorraine, près du Bourg de Darnai, baigne Grai dans la Franche-Comté, Aussonne, S. Jean de Lône, Verdun, Châlons, & Mâcon dans la Bourgogne ; & après avoir séparé la Bresse du Beaujolois & du Lionnois, elle se jète dans le Rhône à Lion. Cette rivière en reçoit plusieurs autres, dont le Doux & l'Ougnon sont les principales.

   
Savoie
  T. n.f. Nom propre d'une contrée de l'Europe. Sabaudia. Savoie propre. Elle est entre le Genevois, le Faucigni, la Tarentaise, la Morienne, le Dauphiné & le Bugei. Chamberi, capitale, Mont-mélian, Aix & Rumilli en sont les lieux principaux.
Les États de Savoie. État souverain de l'Europe. Il est borné au nord par le pays de Gex, la petite République de Genève, & le lac de ce nom, qui le sépare du pays des Suisses ; il a au couchant le Bugei, le Dauphiné & la Provence, au sud la mer Méditerranée, & au levant les États de Gènes, le Montferrat Mantouan, le Duché de Milan & le pays de Valais. Cet État est en partie en-deçà des Alpes, & en partie au-delà des montagnes ; il comprend le Duché de Savoie, la Principauté de Piémont, celle d'Oneille avec ses dépendances, le Comté de Nice, & le Montferrat Savoyard. Il y a dans ces États trois Tribunaux suprêmes de Justice qu'on nomme Sénats, & ils ont leurs siéges à Turin, à Chambéri, & à Nice. Le Duc de Savoie Souverain de cet État, le possède par droit de succession, le gouverne avec un pouvoir absolu, il porte le titre de Vicaire perpétuel de l'Empire en Italie, & celui de Roi de Chipres, quoiqu'il n'ait jamais eu de ce Royaume que le droit sans possession ; & on lui donne à cause de cet ancien droit le nom d'Altesse Royale.
Le Duché de Savoie. C'est la partie septentrionale des États du Duc de Savoie : elle est séparée du Piémont & de ses annèxes par les Alpes, & elle renferme huit petites provinces, les Duchés de Chablais, de Genevois, de Savoie propre & d'Aouste, la Baronnie de Faucigni, les Comtés de Tarentaise & de Morienne, & la partie du Bugei qui est à l'orient du Rhône. L'air de ce pays est assez froid, à cause des hautes montagnes dont il est rempli. Il ne laisse pas d'être bien peuplé, & assez fertile en blé & en vin dans les vallons, & en bon paturages dans les montagnes. La Savoie est baignée par le Rhône, l'Isère, l'Arve & l'Arc, & ses villes principales sont Chambéri capitale, Monstiers, Saint Jean de Morienne, Aouste, Montmélian, Anneci, Évian, Thonon, Aix, &c.
   
Seine
 

T. n.f Nom propre d'une des grandes rivières de France. Elle a sa source dans le Duché de Bourgogne, au bourg de Chanceaux, & après avoir traversé une partie de la Bourgogne & de la Champagne, elle passe dans l'île de France, & de là dans la Normandie, où elle se rend à la mer de Bretagne par une embouchure qui a trois lieues de large. La Seine reçoit plusieurs rivières considérables, qui sont du côté droit, l'Aube, la Marne & l'Oise, & du gauche l'Yonne, le Loing & l'Eure. Elle baigne plusieurs villes, Châtillon & Bar-sur-Seine en Bourgogne ; en Champagne, Troies & Nogent-sur-Seine, où elle commence à porter bâteau ; dans l'île de France, Monterau-Faut-Yonne, Melun, Corbeil, Paris, Poissi, Meulan & Mante ; & en Normandie Vernon, le Pont de l'Arche, Rouen, Caudebec, Harfleur & le Hâvre-de-Grace ; la Marée remonte dans la Seine jusqu'à trente lieues au-dessus de son embouchure.

   
Sénonois
  T. n.m. Nom d'une petite contrée de Champagne. Elle est autour de la ville de Sens, & elle a conservé le nom des Sénonois, ses anciens habitans. Les anciens Sénonois occupoient une plus grande étendue de pays que les Sénonois d'aujourd'hui
   
Septentrion
  T. n.m. Partie du globe terrestre qui est depuis l'équateur jusqu'à notre pole. Ainsi on appelle le Septentrion toutes les régions, qui sont du côté de ce pole, & particulièrement la Suède, la Norvège, le Danemarck, &c.
   
Sévennes
  T. n.fpl. Nom d'une contrée de France. Elle est dans le Languedoc, ayant le bas Languedoc au midi, le Rouergue au couchant, l'Auvergne & le Forèz au nord, & le Rhône la sépare du Dauphiné vers le levant. Cette contrée renferme trois petits pays, le Gévaudan, le Vélai & le Vivarèz. Mende, le Puy & Viviers en sont les villes principales.
   
Soissonnois
  T. nm. Territoire de Soissons. Contrée de l'île de France sur les confins de la Picardie & de la Champagne.
   
Soule
  T. n.f. le pays, ou la vallée de Soule, Petite contrée de France. Elle est dans la Gascogne, au pied des Pyrénées, entre la haute & la basse Navarre, & le Béarn, auquel elle est annexée. Mauléon de Soule en est le lieu principal.
   
Strasbourg
 

T. n.m. Nom propre d'une ville de France, située dans la Basse-Alsace, au confluant de l'Ill & de la Brusch, à un quart de lieue du Rhin, & environ à dix au-dessus de Brisac. Strasbourg est grand, beau, fort marchand, fort riche, bien fortifié, orné d'une Université depuis l'an 1538. & d'un Évêché suffragant de Maïence. Entre les choses remarquables de la ville de Strasbourg, il y en a deux principales. Son pont de bois sur le Rhin, qui passe pour un des plus beaux de l'Europe, & qui est défendu par plusieurs forts, dont celui de Kell est le principal. Son Horloge, qui est une tour faite en pyramide, toute à jour, & haute de 574 pieds, où l'on monte par 700 dégrés. L'horloge qui est au haut de cette tour est un ouvrage incomparable pour la quantité de ses machines qui font mouvoir toutes les constellations, & tourner divers cadrans, qui montrent les heures du jour, le cours de la lune, & celui des autres planètes. Strasbourg embrassa la réformation l'an 1529. C'étoit une ville Impériale & libre. Le feu Roi Louis le Grand s'en rendit maître l'an 1681. Il y a fait bâtir une belle citadelle pentagone, qui s'étend depuis la ville jusqu'au Rhin, & il a si fort augmenté les fortifications de la ville, qu'elle peut passer pour une des plus fortes places de l'Europe.

   
Suisse
 


T. n.f Nom propre d'un pays de l'Europe, situé dans les Alpes, entre la France, l'Allemagne & l'Italie. Elle est bornée au nord, par la Souabe & par l'Alsace ; au couchant, par la Franche-Comté, dont le mont Jura la sépare ; au midi, par le lac de Genève, par le Valais & par le Milanois ; & au levant, par les Grisons & par le Tirol. Ce pays peut avoir quarante-cinq lieues du sud au nord, depuis Mendris jusqu'à Schaffouse ; & soixante du couchant au levant, depuis le mont Saint Claude, aux confins de la Franche-Comté, jusqu'à l'embouchure du Rhin dans le lac de Constance. La Suisse passe avec quelque fondement pour le plus haut pays de l'Europe, parce que les trois plus grands fleuves de cette partie du monde, le Danube, qui coule jusqu'à l'extrémité orientale, le Rhin jusqu'à l'occidentale, & le Rhone jusqu'à la méridonale, ont tous trois leurs sources aux environs de la Suisse. Quoi qu'il en soit, la Suisse est un pays extrêmement montagneux, principalement vers le Tirol, les Grisons, le Milanois & le Valais. Il est fort couvert de bois, que les Suisses conservent pour la sûreté du pays ; & enfin il est peu fertile, si on en excepte quelques contrées, de là vient que les Suisses sont obligés de tirer des grains du Milanois, de la Souabe, de l'Alsace & de la Franche-Comté. Il nourrit cependant quantité de vaches, & de grands haras de chevaux qui sont les meilleurs revenus de la Suisse ; ce pays, si on en excepte Zurich & Bâle, n'ayant point de commerce. On divise la Suisse en trois parties générales, les Cantons, leurs Sujets & leurs Alliés. Leurs Alliés dans l'enceinte de la Suisse, sont l'Abbé de la ville de S. Gal, l'Évêque de Bâle, la République de Bienne, & les Comtés de Neuchatel & de Vallengin ; & hors de la Suisse, les Évêques de Constance, de Coire, de Sion, les Grisons, les Valésiens, & les villes de Genève, de Mulhausen & de Rotweil. Les principaux sujets des Suisses, sont le pays de Vaud, le Comté de Bade, le Thurgaw, le Rhingaw, avec les quatre Gouvernemens, & les trois Bailliages qui étoient autrefois du Milanois. Les Cantons sont au nombre de treize ; ce sont autant de Républiques indépendantes les unes des autres, mais conféderées pour leur conservation mutuelle. Cette confédération commença l'an 1307. par les Cantons d'Uri, de Suitz & d'Underwald, qui ne pouvant souffrir la tyrannie des Gouverneurs, que les Archiducs d'Autriche leur envoyoient, en secouerent unanimement le joug, & ayant gagné une grande bataille contre les Autrichiens l'an 1315. ils en remporterent pour prix leur entière liberté, & le nom de Suisses, au lieu de celui de Helvétiens, qu'ils portoient auparavant. Les Allemans leur donnerent le nom de Suisses, parce, dit-on, que pendant la bataille ils entendirent souvent retentir le nom de Suitz, qui étoit celui d'un des Cantons confédérés. Les autres Cantons s'unirent ensuite à ces trois, les uns plustôt, les autres plus tard, comme nous le marquons dans les lieux particuliers. Les treize Cantons n'ont pas une même espèce de gouvernement : ceux de Zurich, de Berne, de Bâle, de Schaffouse, de Lucerne, de Fribourg, & de Soleure sont Aristocratiques ; les seuls bourgeois des villes capitales peuvent y avoir part au gouvernement. Uri, Suitz, Underwald, Zug, Glaris & Appenzel sont Démocratiques ; tous les habitans des bourgs, & des villages qui les composent, peuvent également prétendre aux Charges ; mais quelque diversité qu'il y ait à cet égard, on peut dire cependant en général, qu'il n'y a point de gouvernement plus doux, ni de peuples moins chargés que les Suisses. Voyez les Délices de la Suisse, livre imprimé en Hollande en 1714. & l'État de la Suisse, traduit de l'Anglois, imprimé à Amsterdam en 1714.

Cent-Suisses. La Compagnie des Cent-Suisses, est une Compagnie de la maison, & de la garde du Roi. La Compagnie des Cent-Suisses a été des premières de la garde ordinaire du Corps, & subsiste depuis que Louis XI. en 1481 les retire à son service. La Compagnie des Cent-Suisses de la garde du Corps est composée de cent hommes de cette nation, y compris les trois Tambours & le Fifre. Outre cela il y a douze Vétérans, qui sont dispensés du service, mais qui ne laissent pas de porter la livrée, & ils sont payés sur la cassette. Les 96 Cent-Suisses sont divisés en six escouades chacune de 16. Dans chaque escouade, le Capitaine en choisit un pour être Caporal. Il y a toujours au moins deux escouades de service, lesquelles sont relevées le Dimanche par deux autres. En certains lieux qui demandent une plus grosse garde, on fait servir trois escouades ensemble. Les Fêtes & Dimanches, & en quelques cérémonies, les six escouades se trouvent auprès du Roi. Des deux escouades de service, chaque jour il y en a une de guet, & douze de cette escouade sont de paillasse, c'est-à-dire, que la nuit ils couchent dans la sale des Gardes du Corps François, entremêlés avec eux. Les Cent-Suisses de l'autre escouade de service qui n'est pas de guet, un peu devant la nuit sortent en ordre de la Maison du Roi, un Officier à leur tête, & vont coucher à leur quartier. Le lendemain à huit heures précises du matin, ils se rendent à la porte du Capitaine, ou autre lieu qui leur est marqué, d'où ils partent en ordre, pareillement un Officier à leur tête, & rentrent ainsi dans la Maison du Roi ; là ils sont reçus par les douze Suisses de guet, qui ont été de paillasse, & qui se mettent en haie sous les armes dans leur sale, pour les recevoir L'Officier qui commande cette Compagnie, s'appelle Capitaine Colonel des Cent-Suisses de la garde ordinaire du Corps de Sa Majesté. Le Capitaine des Gardes du Corps François marche derrière le Roi, & le Capitaine des Cent-Suisses marche devant. En certaines cérémonies, comme lorsque le Roi va à sa Paroisse pour ses dévotions, la Compagnie des Cent-Suisses, tambour battant, marche en deux files, à commencer depuis les petites roues du carosse où est la personne du Roi, les Officiers à la tête de cette Compagnie, & le Capitaine marche à cheval au milieu, entre les deux files, proche le carosse, Tous les soirs, avant que le Roi se couche, le Capitaine prend l'ordre de Sa Majesté, & le donne en sortant à l'Exempt qui est du jour. Il y a deux Lieutenans de la Compagnie des Cent-Suisses, qui servent toute l'année, l'un François, l'autre Suisse ; celui-ci est en possession, de tout temps, d'être Juge de la Compagnie, tant au Civil, qu'au Criminel, comme aussi de celle de M. le Duc d'Orléans, laquelle originairement est un détachement de la Compagnie des Cent-Suisses du Roi. Le Conseil de guerre est composé de tous les Officiers de la Compagnie, & même s'il n'y en avoit pas un nombre suffisant, des Officiers subalternes du Régiment des Gardes ; & quoique le Capitaine n'y assiste jamais, cependant il ne s'assemble jamais sans sa permission. Il y a deux Enseignes, l'un François, & l'autre Suisse, servans par sémestres ; huit Exempts, moitié François, moitié Suisses, servans par quartier ; quatre Fouriers, qui servent par quartier, & sont deux François, & deux Suisses. Le Capitaine des Gardes du Corps, Écossois, ou François, montant dans le carrosse du Roi, le Capitaine des Cent-Suisses y monte aussi. Pour servir auprès du Chancelier, ou du Garde des Sceaux, le Roi fait détacher un de ses Cent-Suisses, lequel est exempt de guet, & des autres fonctions militaires de cette Compagnie. Le Capitaine des Cent-Suisses, a toujours à sa porte un des Cent-Suisses de la Compagnie, qui est censé une Sentinelle qu'il tire de la Garde. Au Sacre du Roi, le Capitaine, le Lieutenant, & l'Enseigne de sémestre, sont vètus de satin blanc, & de la toile, ou drap d'argent dans les entaillures ; les Exempts, de moire blanche, & un manteau de même étoffe ; les Fouriers, de velours blanc ; & les Cent-Suisses aussi de velours.
Les anciens habits sont remis en usage par extraordinaire, depuis l'année 1679. les Cent-Suisses les portent tous les Dimanches & Fêtes, & les jours que le Roi communie, quand il ne seroit pas Fête. Ils ont sur la toque de velours noir un tour de plumes blanches, dont il s'élève une cocarde de quatre brins de pareille couleur. Ils portent la fraise gaudronnée à dentelle, les habits tailladés, & dans ces entaillures du taffetas incarnat, blanc & bleu ; la garde de l'épée fort grosse & dorée, attachée à un porte-épée à l'antique, bordé de franges ; les jarretières bleues & rouges, & sur les souliers des roses de pareilles couleurs ; des gans à frange : la casaque appellée brandebourg, est garnie de boutons à queues rouges & blancs, le tout de la livrée du Roi. Ils tiennent la hallebarde d'une main, & de l'autre une grosse canne, dont la pomme est garnie d'argent. Quand le Roi marche en campagne, il n'y en a que douze, qui portent la hallebarde ; le reste porte des fusils. L'habit ordinaire sont les livrées du Roi. Au festin que le Roi fait à la création des Chevaliers de l'Ordre, le second jour de la cérémonie, les Cent-Suisses leur servent les viandes sur table, & la desserte leur appartient. Voyez l'État de la France, T. I. ch. 5. & au mot Cent-Suisses, ci-devant. Pour parler régulièrement, il faut dire, Un des Cent-Suisses ; mais dans le discours ordinaire on dit, Un Cent-Suisse, comme on dit, Un Chevau-léger.

   
Tarentaise
  T. n.f. Nom propre d'une contrée de la Savoie. Elle a titre de Comté, & elle est située entre le Faucigni, la Savoie propre, la Maurienne & le Duché d'Aouste. Elle est extrêmement montagneuse, & ses lieux principaux sont Monstiers capitale, & Saint Maurice.
     
Telle
  T. n.m. Petit Canton, qui appartient au Vexin & au Beauvaisis. C'est le nom d'une forêt abondante en tilleuls, qui s'est insensiblement communiqué à tout le terrain qu'elle occupoit anciennement
   
Terre-neuve
 

Île de Terre-neuve. C'est une Île du Canada en l'Amérique septentrionale. Elle est à l'entrée du golfe de St Laurent. Sa figure est triangulaire, & son circuit environ de quatre cens lieues. Elle a un grand nombre de bons ports, qui servent de retraite aux vaisseaux François, Anglois, Hollandois, &c. qui vont à la pêche des morues autour de cette Île, dans le golfe de St Laurent, sur le grand Banc, & sur le petit, qui sont à l'orient de cette île. Il y a dans tous ces endroits une si grande quantité de cette sorte de poissons, qu'ils embarrassent quelquefois les vaisseaux, & qu'un bon pêcheur avec ses lignes (car on n'y pêche pas autrement) en prend jusqu'à 3 ou 400 par jour. Cette île a ses habitans naturels, sauvages comme les autres Canadois. Les François y ont deux petites colonies, Plaisance & la Baie des Trépassés. Les Anglois y avoient celle de Ferryland, qui fut ruinée par les François l'an 1696 Au reste, on comprend quelquefois sous le nom de Terre-neuve, toutes les îles qui sont dans le golfe de St Laurent, dont les principales, après celle de Terre-neuve, sont Anticosti, S. Jean & le Cap Breton.

   
Toulon
 

T. n.m. Nom propre d'une ville de France, située sur la côte de la Provence, à dix lieues de Marseille, vers l'orient. Toulon n'est pas une fort grande ville, mais elle est belle, bien peuplée, marchande & riche. Il y a Viguerie, Sénéchaussée, Évêché suffragant d'Arles ; mais ce qui la rend plus considérable est la bonté de son port, où le Roi tient les vaisseaux de guerre, qu'il arme sur la mer Méditerranée, où l'on voit le plus bel arsenal de mer qui soit sur toute cette côte.

   
Toulouse
 


Le Comté de Toulouse. C'étoit anciennement un petit Etat de la France. Il portoit quelquefois le nom de Province de Saint Gilles, & il s'étendoit depuis la Gascogne jusqu'au Rhône, renfermant presque tout le Languedoc. Il commença l'an 778, sous Charlemagne, & il fut incorporé à la Couronne de France l'an 1361, par le Roi Jean, à cause de l'extinction de la famille des Comtes de Toulouse.

Nom propre d'une ville de France, située dans le Languedoc sur la Garonne, à huit lieues de Montauban, du côté du midi. Toulouse est une ville très-ancienne. On y voit d'anciens Temples, des aquéducs, un amphithéâtre, & quelques autres marques de son ancienne splendeur. Elle passe aujourd'hui pour la plus grande & la plus belle ville de France, & la mieux peuplée après Paris & Lion. On y voit un fort beau pont de pierre sur la Garonne ; une cave dans l'Église des Observantins, qui, dit-on, consume la chair des corps morts sans en gâter la peau, ni déjoindre les membres ; & un pilier dans celle des Jacobins qui soutient cinq ou six voutes l'une sur l'autre. Sa maison de ville est célèbre par le nom de Capitole qu'elle porte, d'où est venu celui de Capitouls que l'on donne à ses Consuls. Toulouse a le second Parlement, & la seconde Université de France, une Académie, une Généralité, des Trésoriers de France, une Sénéchaussée, une Chambre des Monnoies, & un Archevêché.

   

Tournaisis

  T. n.m. Nom propre d'une contrée des Pays-Bas. Elle est dans la Flandre Françoise, autour de l'Escaut, & aux confins du Hainaut. Tournai & S. Amand en sont les lieux principaux.
   
Trévoux
 

T. n.m. Petite ville de la Bresse, en France. Elle est capitale de la Principauté de Dombes, & située sur la Saone, à trois lieues au-dessus de Lion. Trévoux a Parlement & Chambre des Requêtes, avec une Collégiale. Monseigneur le Duc du Maine Prince Souverain de Dombes transféra son Parlement dans cette ville l'an 1696, & y établit la Chambre des Requêtes. Il y fit bâtir un magnifique Palais pour le siége de la Justice. Il y a établi une belle Imprimerie, d'où sont sortis de fort bons ouvrages, & où ce Dictionnaire-ci s'est imprimé pour la premiere fois ; en sorte qu'il en a retenu le nom. Il a fait tracer aussi sur le terrein le plan d'un grand Collége. Il y a encore à Trévoux une Chambre du Trésor, pour la garde des papiers ; un Hôtel pour la monnoie ; & un Palais pour le Gouverneur. Le Chapitre de la Collégiale y fut érigé en 1523. par Clément VII. sous le règne de Louise de Savoie mère de François I. Ce Chapitre est composé d'un Doyen, qui est aussi Conseiller honoraire au Parlement, d'un Chantre, d'un Sacristain, & de dix Chanoines, tous Concurés de la ville.

   
Turin
 

T. n.m. s. m. Nom propre de ville, capitale des États de Savoie. Taurinum, Augusta Taurinorum, Taurasia, Taurania. Elle est située dans le Piémont, au confluant du Pô & de la grande Doire, à quatre lieues de Pignerol, vers l'orient septentrional, & environ à sept milles du pied des Alpes Cottiennes. Turin est une assez grande ville, bien bâtie, propre, bien fortifiée & défendue par une bonne citadelle de cinq bastions. Le Duc de Savoie y fait sa résidence ordinaire dans un palais magnifique, & elle est le Siége du Sénat & de la Chambre des Comptes de tous les Pays qui sont compris sous le nom de Piémont. Il y a un Évêché, une Université, un pont sur le Pô ; & aux environs le Paro, le Valentin & Millefleurs, qui sont trois maisons de plaisance des Ducs de Savoie. Maty. On estime que les habitans de Turin tirent leur origine des Liguriens. Voyez Pline, L. III. C. 17. Il est vraisemblable qu'ils furent nommés Taurini, Tauriniens, du mot Taurus, taureau, parce qu'ils en avoient un pour symbole de leur ville, comme ils en ont encore un dans leurs Armes. Annibal ruina Turin. Polybe, L. III. Tite-Liv. L. XXI. César lui donna le droit du Pays Latin, y mena une colonie, & lui donna le nom de Julie. Auguste la nomma Augusta Taurinorum. Dans les Inscriptions antiques, elle est appellée Julia Augusta Taurinorum, & Augusta Taurinorum. Charles-Emmanuël II. a beaucoup aggrandi Turin. Voyez la description qu'en fait le Théâtre de Piémont, pag. 7. &;suiv. En 1536. François I. l'ayant prise, elle fut unie à la Couronne de France. Turin gît sous le 25. d. 20. m. de longitude, & sous le 44. d. 50. m. de latitude. Sa latitude est prise sur des observations Astronomiques.

   

Vaissure

  T. n.m. Nom propre d'une contrée du Duché de Bar, en Lorraine.Elle est entre Verdun, Mètz, & Montmédi ; mais on en ignore les bornes.
   
Valentinois
 

T. n.m. Contrée du bas Dauphiné, en France. Le Valentinois est entre le Viennois, le Diois, le Comtat Vénaissin & le Rhône, qui le sépare du Languedoc. On lui donne le titre de Duché, & ses lieux principaux sont Valence capitale, Romans, saint Marcellin, le Crest, Montelimar & saint Paul-trois-Châteaux.

   
Valois
 

T. n.m. Nom propre d'une petite contrée avec titre de Duché. Elle est dans le Gouvernement de l'Ile de France, vers les rivières d'Aîne & d'Oise. Crépi en Valois en est le lieu principal.

   

Vélai

  T. n.m. Nom propre d'une petite contrée des Sévennes en Languedoc. Elle est entre le Vivarèz, le Gévaudan, l'Auvergne, & le Forèz. C'est un pays fort montagneux, traversé par la Loire, & qui n'a rien de considérable que la ville du Pui qui en est la capitale
   
Vénaissin (Comtat)
  T. n.m. Contrée de la Provence, située aux confins du Dauphiné, & séparée du Languedoc par le Rhône. Ce pays n'est pas de grande étendue ; mais il est fort beau & fort fertile. Vénasque en étoit autrefois la capitale. Maintenant c'est Carpentras. Les autres lieux de quelque considération sont, Vaison, Cavaillon, Vaureas, l'île Boulène, Masan, &c. Jeanne Reine de Naples, Comtesse de Provence, vendit l'an 1348, le Comtat Vénaissin avec la ville d'Avignon, au Pape Clément VI, pour la somme de 4 000 livres, & les Papes possèdent encore l'un & l'autre, quoique le Parlement de Provence ait déclaré la vente nulle, & ait réuni ces terres à la Couronne de France, par Arrêt du 26 Juillet 1663.
   
Vendômois
 

T. n.m. Nom propre d'une ville capitale du Vendomois, en France. Elle a titre de Duché, un ancien château, un Collége, & quelques Maisons religieuses ; elle est située sur le Loir, à sept lieues de Blois, vers le nord.
Vendôme. C'est un nom de Seigneurie qui a donné lieu à deux proverbes dans la langue.

   
Vermandois
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Picardie en France. Elle est entre la Tiérache, l'Île de France, le Santerre & le Cambresis. Ce pays a titre de Duché ; & ses lieux principaux sont Saint Quentin capitale, Ham & Vermand
   
Versailles
 

T. n.m. C'est une petite ville assez régulièrement bâtie, mais sans murailles. Elle est dans l'île de France, à quatre lieues au sud-ouest de Paris. Le Roi a dans ce lieu le plus magnifique Palais de l'Europe, bâti par Louis le Grand, & où ce Prince faisoit sa résidence ordinaire. Il y a plusieurs choses à admirer dans ce vaste & superbe Palais, où les Princes du sang, & les Ministres & Sécretaires d'Etat étoient logés ; mais ce qu'il y a de plus admirable, est la quantité surprenante d'eaux qu'on y fait venir de la Seine par de grandes machines qu'on appelle la Machine de Marli, & qu'on distribue en un grand nombre de fontaines, jets d'eau, cascades, napes &c. Versailles fut commencé en 1661. La nouvelle Chapelle de Versailles qui est le dernier morceau qui y ait été fait, & qui sera un monument superbe de la piété & de la grandeur, de la magnificence & du bon goût de Louis le Grand, fut finie en 1710. On trouve dans le nom de Versailles la prophétie de ce qu'elle devoit être un jour, & de ce qu'elle est aujourd'hui. Car l'anagramme de Versailles est, sans qu'il manque une seule lettre : Ville seras.

   
Vimeux
  T. n.m. Nom propre d'une contrée de la Picardie, en France. Elle est vers la côte, entre la Brêle & la Somme. St Valeri sur Somme en est le lieu principal.
   
Vivarais
  T. n.m. Nom propre d'une contrée du Languedoc, en France. C'est une grande partie du pays, qu'on nomme les Sévennes, & elle est bornée par le Forèz, le Vélai, le Gévaudan, le bas Languedoc & le Rhône, qui la sépare du Dauphiné. Ce pays est fort montagneux, il ne laisse pas d'être fertile, principalement le long du Rhône. Ses lieux principaux sont Viviers, capitale, Tournon, Annonai, Privas, Aubenas, Vals & Ville-Neuve de Berg