Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Abjuration
  T. n.f. Renonciation solemnelle à une erreur, une hérésie.
     
Adjuration
  T. n.f. Exhortation, injonction. Terme Ecclésiastique ; on s'en sert dans les exorcismes, pour faire commandement au nom de Dieu, aux Démons de sortir du corps d'un possédé, ou de déclarer quelque chose.
     
Anabaptisme
  T. n.m. Hérésie ou secte des anabaptistes.
     
Apostat
  T. n.m. Transfuge, déserteur qui quitte la vraie religion ou qui renonce à ses voeux.
     
Assomption
  T. n.f. Fête que l'église célèbre en l'honneur de l'enlèvement miraculeux au ciel de la Sainte Vierge en corps & en âme.
     
Archevêché
  Etendue ecclésiastique sous la juridiction et l'autorité spirituelle d'un archevêque. La France d'ancien régime comptait 19 archevêchés : Aix (Provence) ; Albi (Languedoc) ; Arles (Provence) ; Auch (Gascogne) ; Avignon (Comtat Venaissin) ; Besançon (Franche Comté) ; Bordeaux (Guyenne) ; Bourges (Berry) ; Cambrai (Cambresis) ; Embrun (Dauphiné) ; Lyon (Lyonnais) ; Narbonne (Languedoc) ; Paris ; Reims (Champagne) Rouen (Normandie) ; Sens (Champagne) ; Toulouse (Languedoc) ; Tours (Touraine) ; Vienne (Dauphiné)
     
Bénéfice ecclésiastique
  n.m. Revenu attaché à une fonction d'église (dîmes, rentes, seigneuries, domaines fonciers…) attribué à un ecclésiastique.
Il y avait des bénéfices séculiers (évêchés, canonicats, cures, chapellenies), des bénéfices réguliers (aumônier, sacristain, offices claustraux de chambrier...) et des bénéfices mixtes tels que les cures détenues par des réguliers...la règle étant que que les bénéfices séculiers ne puissent être possédés que par des séculiers, les réguliers que par des réguliers. Malgré tout, cette règle était très mal observée tout comme l'était également la règle du non-cumul des bénéfices.
La collation des bénéfices revêtait une importance particulière du fait de leur importance et cette collation pouvait s'effectuer par
* le roi (ou plutôt le ministre chargé de la feuille des bénéfices)
* par le patron (fondateur ou descendant du fondateur ou du donateur d'une église)
* par les officiers du Parlement grâce au droit d'indult
* les évêques ou le pape
     
Béguinage
  T. n.m. Maison de filles dévotes nommées béguines, couvent ou communauté de Béguines, lieu où elles demeurent. Ce mot se dit en Flandre & en Picardie. Ces béguinages comprennent plusieurs maisons renfermées dans un même clos avec une ou plusieurs églises, selon le nombre de béguines. Il y a dans chaque maison une Prieure ou Maîtresse. Le Curé de la paroisse est Supérieur du béguinage.
     
Bénédicité
  T. n.m. Prière qui se fait avant le repas pour bénir les viandes qui sont sur la table. Un bon chrétien doit dire le bénédicité & graces.
     
Bénédictionnaire
  T. n.m. Terme ecclésiastique. Livre qui contient les bénédictions. A la fin des missels il y a un bénédictionnaire, c'est-à-dire les formules des bénédictions.
     
Biner
  T. v. Terme d'église, qui se dit quand un prêtre a la permission de dire deux messes en un jour.
     
Bis
  T. adv. On appelle aussi en termes Ecclésiastiques un Bis-cantando, une permission qu'on donne à certains Curés de dire deux Messes, pour desservir deux Cures en des lieux ruinés où il n'y a pas moyen d'entretenir deux Prêtres.
     
Bréviaire
  T. n.m. Office divin qu'on fait tous les jours de l'église & que les ecclésiastiques doivent dire chez eux quand ils ne peuvent pas y assister. Il ya des bréviaires particuliers pour chaque diocèse & pour chaque ordre religieux mais le bréviaire de Rome se peut dire par-tout.
Le bréviaire est composé de Matines, Laudes, Prime, Tierce, Sexte, None, Vêpres & Complies. L'obligation de réciter l'office, peu à peu s'est réduite aux seuls clercs & aux bénéficiers qui y sont obligés sous peine de péché mortel.
     
Bullaire
  T. n.m. Recueil de plusieurs bulles des Papes, ramassées en trois volumes par Chérubin mais qui se compose aujourd'hui de 10 volumes, une bulle étant une lettre de Chancellerie Romaine, scellée en plomb qui répondent aux Edits, Lettres Patentes & Provisions des Princes séculiers. La bulle n'est proprement que le sceau ou le plomb pendant qui donne son nom au titre, parce qu'il lui donne autorité & généralement tout rescrit où il y a plomb pendant s'appelle bulle.
     
Burette
  T. n.f. Petit vaisseau de métal ou de cristal pour mettre du vin & de l'eau dont on se sert particulièrement à porter le vin & l'eau nécessaires à la messe.
     
Calendaire
  T. n.m. C'est le nom d'un registre que l'on conservoit dans les églises, où l'on inscrivoit le nom des bienfaicteurs & le jour de leur mort. On y enregistroit aussi la mort des abbés, prieurs & religieux. C'est la même chose que le nécrologe.
     
Campanile
  T. n.m. Terme d'architecture. On appelle ainsi une tour d'Eglise.
     
Capelan
  T. n.m. Pauvre Prêtre qui cherche l'occasion de desservir quelque Chapelle, d'aller dire la Messe pour quelqu'un. Cet homme se dit Abbé, & ce n'est qu'un pauvre Capelan. Les Espagnols se servent aussi du mot de Capelan, & c'est le nom général des Prêtres & des Ecclésiastiques. Les Languedociens & Provençaux appellent aussi généralement de ce nom tous les Ecclésiastiques séculiers
     
Capuce
  T. n.m. Morceau d'étoffe qui couvre la tête des Augustins déchaussés, & de la plupart des religieux de St François & qui d'ordinaire est fait en pointe.
     
Cardinal
  T. n.m. Prince de l'église, qui a voix active & passive dans le conclave lors de l'élection des Papes. Les cardinaux composent le Conseil & le Sénat du Pape. La dignité du cardinal est le cardinalat.
     
Carême
  T. n.m. Temps de pénitence où l'on jeune 40 jours pour se préparer à célébrer la fête de Pâques.
On appelle provisions de carême, viandes de carême, les alimens dont on se sert le plus ordinairement en carême comme harengs, morue, pois, fèves, prunaux, &c.
     
Cartulaire
 

T. n.m. Les Cartulaires sont les papiers terriers des Eglises où sont écrits les contrats d'achat, de vente, d'échange, les priviléges, immunités, exemtions, & autres chartes. Ils sont ordinairement postérieurs à la plupart des actes qui y sont contenus, & ils n'ont été faits que pour conserver ces actes dans leur entier. Les Compilateurs des cartulaires n'ont pas toujours été fidèles ; on y trouve une infinité de pièces manifestement fausses, ou corrompues, comme on le justifie en comparant les originaux avec les copies qui ont été enregistrées dans les cartulaires, ou en comparant d'anciens cartulaires avec d'autres plus nouveaux, où les mêmes actes se trouvent : car plus les copies des cartulaires sont nouvelles, plus les pièces qu'ils renferment sont étendues. On remarquera de plus que les Monastères ont fait quelquefois confirmer leurs titres par les Princes & par les autres Puissances en leur représentant que leurs anciens titres étoient si vieux qu'on avoit de la peine à les lire ; & alors il est arrivé souvent que sous ce prétexte on en substituoit d'autres en la place des anciens. Il ne faut donc pas recevoir facilement & sans examen les actes qui se trouvent enregistrés dans les cartulaires.

     
Casuel
  n.m. Somme qui devait être payées à l'église lors des baptêmes, mariages ou sépultures. Le casuel fut pendant longtemps imposé par les curés même si officiellement il était laissé à l'appréciation des fidèles qui ne le voyaient d'ailleurs pas d’un bon œil car il s’ajoutait à la dîme.
     
Casuiste
  T. n.m. Docteur qui a écrit ou que l'on consulte sur les cas de conscience, dont la fonction est de traiter des cas de conscience & d'en donner des résolutions. Un casuiste a plus besoin de droiture et de bon sens que de pénétration et de subtilité.
     
Catéchuménat
  T. n.m. Etat de catéchumène, c'est-à-dire, d'un homme qui se fait instruire pour embrasser la religion chrétienne & se disposer au baptême.
     
Cathédrale
  T. adj.Eglise qui est le siége d'un Evêque, ou d'un Archevêque. C'est toujours la principale de la ville où elle est bâtie.
     
Cavier
  T. n.m. Cavier de l'église. Celui qui a la charge de recevoir le vin affecté aux chanoines.
     
Cénotaphe
  T. n.m. Tombeau vuide. Monument dressé à la gloire de quelque mort illustre dont on n'a pu trouver le corps après une bataille ou un naufrage pour l'y pouvoir inhumer.
     
Cercle
  n.m. Nom donné aux circonscriptions créées par les huguenots en 1611 inquiets des desseins du gouvernement. Afin de mieux se défendre, ils groupèrent leurs églises en districts, ces districts en provinces et ces provinces en cercles.
     
Cérémonie sous la nappe/voile
  n.f. Cérémonie par laquelle un couple qui avait un ou plusieurs enfants naturels se présentait à l'église pour régulariser sa situation, légitimait l'enfant au cours de la messe de mariage en tenant l'enfant recouvert d'un voile
     
Chandeleur
  T. n.m. Fête qu'on célèbre dans l'église le deux de février en l'honneur de la purification de la Sainte Vierge, où on fait des processions avec des chandelles allumées.
     
Chanoine
  n.m. Dignité ecclésiastique occupant le rang immédiatement inférieur à l'évêque à l'origine créée pour décharger les évêques de l'administration temporelle des évêchés et leur permettre de se consacrer à leurs fonctions spirituelles. Plusieurs chapitres, comme Lyon, Strasbourg, St Julien de Brioude, St Victor de Marseille... n'étaient ouverts qu'aux nobles ayant 16 quartiers de noblesse.

T. n.m. Celui qui possède une Prébende dans une Eglise Cathédrale, ou Collégiale ; c'est-à-dire, un certain revenu affecté à ceux qui y doivent faire le Service Divin. Les Chanoines des Eglises Cathédrales ont quelque préeminence sur les autres : ils sont obligés (en quelques lieux) à se faire Prêtres lorsqu'ils ont atteint l'âge requis ; autrement ils peuvent être privés des distributions quotidiennes. Autrefois les chanoines n'étaient que des Prêtres ou autres Ecclésiastiques inférieurs, qui vivoient en commun, & qui résidoient auprès de l'Eglise Cathédrale, pour aider à l'Evêque à la desservir. Ils dépendoient de sa volonté en toutes choses. Ils étoient nourris du revenu de l'Evêché, & demeuroient sous le même toit, comme étant la vraie famille, ou même le Conseil & le Sénat de l'Evêque.
La vie commune fut établie dans toutes les Cathédrales sous la IIe Race, & chaque Cathédrale avoit un Chapitre distingué du reste du Clergé, avec des Supérieurs particuliers. Mais ils n'étoient pas destinés à une vie aussi peu active que celle qu'ils menent aujourd'hui. On les appella Chanoines, non-seulement à cause de la pension qui leur étoit alors assignée, qu'on appelloit Canon, ce qu'en vieux François on appelloit aussi Provende, & en Latin Praebenda, mais aussi parce qu'on leur donna des règles, & institutions canoniques, selon lesquelles ils étoient obligés de vivre.
     
Chantre
  T. n.m. Celui qui chante dans un choeur d'église.
     
Chapelle
  T. n.f. Petite église distincte & séparée qui n'est ni paroisse, ni cathédrale, ni prieuré, qui subsiste d'elle-même. Une chapelle est proprement un oratoire où il n'y a qu'un autel. Le Concile d'Agde en 506, permet aux particuliers d'avoir des chapelles dans leurs maisons mais avec défense aux clercs d'y célébrer sans la permission de l'Evêque.
     
Chapier
  T. n.m. Chantre, ou celui qui porte ordinairement la chape dans une église pendant qu'on y fait l'office divin. A la campagne on se sert quelquefois de paysans pour être chapiers.
     
Chapitre
  T. n.m. La communauté des ecclésiastiques qui desservent une église cathédrale ou collégiale.
     
Chappe
  T. n.f. Habit que portent les cardinaux, qui a un capuce doublé d'hermine.
     
Chappier
  T. n.m. C'est une grande armoire où l'on garde dans les sacristies les chappes tendues ou pliées. Dans quelques chapitres, comme celui de Rheims, le chappucier est un officier qui a soin des chappes.
     
Chasuble
  T. n.f. Ornement d'église. C'est celui que le prêtre met par dessus son aube quand il va dire la messe.
     
Chrême
  T. n.m. Huile consacrée par l'Evêque qui sert à administrer les sacremens de baptême, confirmation, ordre et extrême onction.
     
Chrêmeau
  T. n.m. Petit bonnet qu'on prépare pour mettre sur la tête des enfans qu'on baptise lorsqu'on leur a appliqué le Saint Chrême.
     
Christodin, ine
  T. n.m. Au commencement du Calvinisme, on donna ce nom aux Huguenots ou Calvinistes en France parce qu'ils ne parloient que de Christ, que dans leurs traductions du Nouveau Testament, & dans leurs autres livres, on trouvoit sans cesse ce mot Christ.
     
Ciboire
  T. n.m. Vaisseau sacré en forme de grand calice couvert qui sert à conserver les hosties consacrées pour la communion des Chrétiens.
     
Cimetière
  n. m. Quelques gens disent cémetière : mais mal ; puisqu'il n'y a que cimetière qui soit en usage parmi les honnêtes gens, & tous ceux qui se piquent de bien parler. C'est un lieu sacré destiné à enterrer les corps des défunts. Autrefois on n'enterroit personne dans les Eglises ; mais dans les cimetières. Les cimetières ont toujours été en grande vénération parmi les Chrétiens.
Au XVIIIe siècle, l'hygiène devient un nouveau critère dont il faut tenir compte, car le manque de place associé au besoin qu'éprouvaient certaines personnes (nobles & notables) à être enterrés dans l'église, font qu'il n'est pas rare de déterrer un corps pour en enterrer un autre. Considérés comme insalubres, certains cimetières furent alors déplacés hors des villes, et en 1776, il devient interdit d'enterrer quelqu'un dans l'église.
     
Clémentin
  T. n.m. Ce mot est en usage chez les Augustins qui appellent clémentin un religieux qui après avoir été neuf ans Supérieur, cesse de l'être & vit particulier & soumis à un supérieur. Ce mot vient de ce que Clément... défendit par une bulle qu'un Supérieur chez les Augustins fût plus de neuf ans de suite en charge.
     
Clergé (assemblée du)
  T. n.f. Les Assemblées du Clergé sont grandes, ou petites. Les grandes se tiennent de dix ans en dix ans, pour renouveller avec le Roi le contrat des décimes ordinaires, & pour accorder à Sa Majesté quelque secours extraordinaire. Entre deux grandes Assemblées, il s'en tient une petite pour examiner les comptes du Receveur général du Clergé, & dans laquelle on fait un présent au Roi, comme dans les grandes. Les grandes Assemblées sont composées de quatre Députés de chaque Province Ecclésiastique, deux desquels sont du premier ordre, c'est-à-dire, Archevêques ou Evêques, & les deux autres du second, c'est-à-dire, Abbés, Prieurs, ou autres Bénéficiers de la province qui les envoie. Les petites Assemblées sont composées de deux Députés seulement de chaque Province Ecclésiastique, dont l'un est du premier ordre, & l'autre du second. Ces Assemblées grandes ou petites, s'appellent ordinaires, parce qu'elles se tiennent régulièrement de cinq ans en cinq ans, & alternativement, grandes ou petites. Celle de 1705. étoit grande, & celle de 1710. étoit petite, d'où l'on peut juger en quelles années se sont tenues & se doivent tenir tant les grandes que les petites. Il n'y a que seize provinces Ecclésiastiques qui envoient des Députés aux assemblées ordinaires. Ces Provinces sont, Lyon, Rouen, Tours, Sens, Paris, Reims, Bourges, Albi, Bourdeaux, Auch, Narbonne, Toulouse, Vienne, Arles, Aix, Ambrun : les autres Provinces du Royaume n'étant réunies à la Couronne que depuis le contrat de Poissi, les Eglises qui y ont des biens, n'envoient point des Députés aux Assemblées ordinaires où il s'agit des décimes : mais quand il y a des Assemblées extraordinaires, où l'on traite des affaires générales de l'Eglise de France, & de ce qui regarde la foi, les moeurs, & la discipline, les Archevêques & Evêques des nouvelles conquêtes s'y trouvent. Ainsi en 1682. les Provinces de Cambray & de Besançon envoyèrent des Députés à l'Assemblée
     
Clergé régulier
  Religieux et religieuses soumis à une règle et vivant en communauté dans une abbaye, prieuré, monastère... De nombreux ordres furent créés au XVIIe siècle à la faveur du regain de religiosité observé au lendemain de la Réforme.
     
Clergé séculier
  Religieux non soumis à une règle. Le clergé séculier comprend :
1 * les archevêques et évêques
2 * les chanoines
3 * curés et vicaires
4 * diacres et autres ministères inférieurs de l'église
En 1789, il y avait 18 archevêchés et 121 evêchés d'étendue et d'importance inégales. A la fin de l'ancien régime, le diocèse de Rouen contrôlait 1388 paroisses, tandis qu'Agde dans le Languedoc n'en avait que 25.
     
Cloître
 

T. n.m. Habitation fermée de murailles où logent des Chanoines, & des Religieux. Les Cloîtres des Chanoines sont composés des maisons appartenantes aux Chapitres, que les Chanoines tiennent à vie, pour s'y loger. C'est par un abus que les séculiers & les femmes, logent dans les Cloîtres des Chanoines, comme à Paris dans les Cloîtres de Notre-Dame, de S. Honoré, &c.
Cloître, se dit plus particulièrement des Monastères fermés des Religieux, des Religieuses. Les gens qui ont renoncé au monde se retirent dans un Cloître. On a condamné cette femme à être mise dans un Cloître pour y faire pénitence. Les pères regardent d'ordinaire les Cloîtres comme une décharge de ce qui les incommode dans leur famille, & offrent à Dieu ceux de leurs enfans qui leur déplaisent. S'il y a du danger à jetter dans le Cloître des ames remplies de l'amour du monde, il n'y en a pas moins à retenir dans le siècle des ames fragiles, qui se pourront sanctifier dans la retraite. Combien de gens s'enferment dans un Cloître pour y sacrifier à Dieu les restes languissans d'une vie dont ils ne peuvent plus joüir !

     
Collégiale
  T. n.f. On appelle une Eglise Collégiale, une Eglise où il n'y a point de Siége Episcopal, & qui est desservie par des Chanoines. Il y a deux sortes d'Eglises Collégiales : les unes de fondation Royale, comme les saintes Chapelles, dont le Roi confére les prébendes ; les autres sont de fondation Ecclésiastique. Les unes & les autres pour le Service divin se règlent comme les Cathédrales ; il y a même de ces Eglises Collégiales qui ont des droits Episcopaux. Quelques Collégiales étoient anciennement des Abbayes, qui ont été sécularisées.
     
Complies
  T. n.fpl. Prière du soir qui est la dernière partie de l'Office du Bréviaire & qui se dit après Vêpres. Quand les complies sont dites, les religieux vont souper. Dans l'Ordre de St Benoît il est défendu de parler après complies. Les complies s'appellent ainsi parce que c'est la fin & l'accomplissement de l'Office divin.
     
Conclave
  T. n.m. Assemblée de tous les Cardinaux qui sont à Rome pour faire l'élection du Pape.
     
Conclaviste
  T. n.m. Domestique qu'un Cardinal choisit pour le servir & qui s'enferme avec lui dans le Conclave. Chaque Cardinal a deux conclavistes
     
Concuré
  T. n.m. Prêtre chargé avec d'autres du soin de la conduite des âmes d'une paroisse avec un pouvoir égal, & non pas simplement comme vicaire.
     
Congrégation
 

T. n.m. Assemblée de plusieurs personnes Ecclésiastiques qui font un corps. On le dit particulièrement des Cardinaux qui sont commis en certain nombre par le Pape, & distribués en plusieurs chambres pour exercer certains offices de jurisdictions, à peu près comme les Bureaux des Conseillers d'Etat en France. La première est la Congrégation du S. Office, ou de l'Inquisition. La seconde, la jurisdiction sur les Evêques & les Réguliers. La troisième, est celle du Concile. Elle a pouvoir d'interpréter le Concile de Trente. La quatrième est celle des coutumes, cérémonies, préséances, canonisations, appellée la Congrégation des Rites. La cinquième, celle de la fabrique de S. Pierre, qui connoît de toutes les causes pies, dont une partie est dûe à la fabrique de S. Pierre. La sixième, celle des eaux, ponts & chaussées. La septième, celle des fontaines & des rues, dont le Cardinal Grand Chambellan est le chef. La huitième, celle de l'Index, qui juge des livres à imprimer, ou à corriger. La neuvième, est celle du gouvernement de tout l'Etat de l'Eglise. La dixième, de bono regimine. Le Cardinal Neveu est chef de ces deux dernières. La onzième, est celle de la Monnoie. La douzième, celle des Evêques, où on examine ceux qui doivent être promus aux Evêchés d'Italie. Elle se tient devant le Pape. La treizième, est celle des matières consistoriales, dont le chef est le Cardinal Doyen. Il y a encore une Congrégation de l'aumône, qui a soin de ce qui regarde la traite des vivres nécessaires à la subsistance de Rome, & de l'Etat Ecclésiastique. Les Congrégations changent quelquefois selon la volonté des Papes, qui en établissent souvent de nouvelles, qui ne durent qu'un certain temps, & pour décider des affaires particulières.

     
Corbeillier
  T. n.m. Officier du Chapitre de l'Eglise d'Angers, qui distribuoit le pain de chapitre. A présent, ils officient aux fêtes doubles & sont quatre. Le grand corbeillier est le chef du bas choeur, c'est le curé du chapitre. Le bréviaire de ceux qui décèdent lui appartient.
     
Corporal
  T. n.m. Terme Ecclésiastique. C'est un linge sacré, fort fin, & fort délié, qu'on étend sous le calice en disant la Messe, pour recevoir les fragmens de l'hostie, s'il en tomboit quelques-uns. Le corporal étoit autrefois une grande nappe qui couvtoit tout l'Autel. Le Corporal doit être de toile de lin, ou de chanvre sans aucun ornement, si ce n'est vers les bords.
     
Couterie
  T. n.f. Office de Coutre, Officier inférieur dans une Eglise. Office de Sacristain, de celui qui gardoit les ornemens d'une Eglise. On l'appelloit aussi Custodie. La Custodie ou Couterie de l'Eglise du village de Lampernesse n'étoit qu'un Office de Clerc servant le Curé. Cet Office consistoit à garder les clefs de l'Eglise & du thrésor, à prendre soin du luminaire, & à entretenir les lampes, à ouvrir les portes, à sonner les cloches
     
Crédence
  T. n.m. Petite table qu'on met de chaque côté de l'autel, où l'on pose les chandeliers, bassin, burettes, linge & autres ornemens ou vaisseaux qui servent au sacrifice & aux cérémonies de l'autel.
     
Crême
  T. n.m. Terme de coutumes. Il se prend dans quelques livres qui traitent de jurisprudence féodale pour diocèse, étendue de jurisdiction spirituelle.
     
Creux
  T. n.m. En termes de Droit, se dit des droits casuels des Curés, & de tout ce qu'ils reçoivent au-delà du gros, ou de leur portion congrue. Les creux sont principalement ce qui est donné aux Curés pour l'administration des Sacremens, & pour les sépultures, les offrandes, les rétributions des Messes, les fondations, &c. Le creux s'appelle aussi honoraire.
     
Curial
  T. adj. Qui concerne la Cure. Ce Prieur fait toutes les fonctions Curiales dans son bénéfice. Les droits Curiaux sont dûs au Curé à Pâques ; ils étoient anciennement taxés à un blanc, ou cinq deniers, par chaque chef de famille.
     
Dam
  T. n.m. Peine des damnés, consistant en la privation de la vûe de Dieu, ce qu'on tient pour leur plus grande souffrance.
     
Décimateur
  T. n.m. Seigneur à qui appartiennent les grosses dîmes d'une Paroisse, d'un certain canton de terre. Cet Abbé est le Collateur de cette Cure, en est le gros Décimateur. Les gros Décimateurs doivent donner aux Curés une portion congrue. Les Seigneurs Laïques qui ont des dîmes inféodées sont aussi gros Décimateurs. Quand il y a des dîmes à partager entre le Curé & les gros Décimateurs, c'est au Curé à choisir.
     
Décimes
  n. mpl. Imposition ecclésiastique que le clergé se payait à lui-même pour subvenir à ses charges. Les membres du clergé étaient répartis en 8 classes mais ce sont les évêchés et cures importantes qui étaient taxés le plus légèrement au détriment du bas clergé lourdement imposé. Cette situation a en partie été responsable de la mésentente entre bas et haut clergé.
le Béarn, la Bresse, le Bugey et le Valromey étaient abonnés aux décimes.
     
Décrétale
  T. n.f. Escrit ou épître d'un pape pour juger quelque question du droit ecclésiastique. Les décrétales composent le second volume du droit canon. Il y a plus de Decretales d'Innocent III. seul que de tous les autres Papes ensemble. Il étoit bon Jurisconsulte. On les appelle aussi Epitres Decrétales. Le Pape Grégoire IX. en 1220. fit compiler toutes les Decrétales, ou Constitutions Pontificales de ses devanciers en cinq livres, par Frère Raimond de l'Ordre de Saint Dominique, son Chapelain. Cette Collection des Decrétales est seule autorisée du Saint Siége, lûe dans les écoles ; & on s'en sert dans le for extérieur & contentieux. A son imitation Boniface VIII. en 1297. en fit faire un nouvelle Compilation sous le nom de Sexte ; mais elle n'a pas eu en France le même crédit que les autres Collections, à cause des démêlés de Boniface VIII. avec le Roi Philippe le Bel. Elle contient cinq livres de Decrétales. Clément V. fit aussi une collection sous le nom de Clémentines, & Jean XXII. sous celui d'Extravagantes. Quand Luther fit solemnellement brûler les Decrétales à Wittemberg, son action fut plutôt regardée comme une insulte au Pape, & un coup de colère, que comme une juste condamnation du Droit Canonique.  
     
Désert (assemblée du)
  Protestants qui après la révocation de l'édit de Nantes se réunissaient dans des lieux isolés pour pratiquer leur culte et ce, en dépit des peines qui pouvaient frapper leur membres : mort pour les ministres, galères et confiscations de leurs biens pour les fidèles.
     
Diacre
 

T. n.m. Ministre qui sert à l'Autel, & qui est promû au second des Ordres sacrés.
Les Diacres furent institués sept en nombre par les Apôtres. Ce nombre fu long-temps conservé dans plusieurs Eglises. La fonction des Diacres étoit de servir dans les Agapes, & de distribuer le pain & le vin aux communians. Par d'anciens Canons, le mariage n'étoit point incompatible avec l'état & le ministère de Diacre : mais depuis, le mariage leur a été interdit, & le Pape ne leur accorde des dispenses que pour des raisons très-importantes. Et jamais ils ne restent dans leur rang, & dans les fonctions de leur Ordre, quand ils ont dispense & qu'ils se marient ; mais ils retournent au rang des laïques & à la communion purement laïque. Il étoit défendu aux Diacres de s'asseoir avec les Prêtres.

     
Dîme
 

Il y a une dîme Royale, ou Seigneuriale, qui est appellée en quelques endroits champart ; une autre Ecclesiastique, qui est dûe naturellement aux Curés, & qui a été depuis aliénée à d'autres personnes. Si les grosses dîmes appartiennent à d'autres qu'au Curé, à des Moines par exemple, alors les gros Décimateurs sont obligés de lui payer une pension, qu'on appelle portion congrue. Elle est réglée à 300. liv. par une Déclaration de 1686. & cela outre les menues dîmes, & les Novales qui appartiennent toujours au Curé. Un Curé pour lever les dîmes n'a besoin d'autre titre que de son clocher.
Il y a des Auteurs qui écrivent dixmes. On dit au singulier, lever la dixme, prétendre la dixme. Avoir les dîmes, c'est être celui à qui on doit payer ce droit.
Dîmes inféodées, sont celles qui sont aliénées aux Seigneurs Ecclésiastiques, ou temporels, & qui sont unies à leur fief, & possédées comme biens profanes.
Menues dîmes, ou dîmes vertes, ce sont les dîmes qui se recueillent dans les jardins clos & closeaux, comme pois, fèves, & autres légumes. Il y a aussi la dîme des veaux, cochons, agneaux, qu'on appelle autrement dîmes insolites.
Dîmes novales, sont des dîmes des terres nouvellement défrichées, qu'on adjuge toujours aux Curés, aussi-bien que les menues dîmes. La nouveauté est bornée à 40 ans avant la demande.

La dîme Saladine, est une dîme qui fut établie par un Concile de Paris en l'an 1188. sous Philippe Auguste, pour le secours de la Terre-Sainte envahie par Saladin. Tous ceux qui ne vouloient point aller à la Terre-Sainte étoient condamnés à payer la dîme de leur bien. On fit de même en Angleterre un impôt de 70 mille livres sterling en 1188. sous Henri II. pour faire la guerre à Saladin ; & cet impôt fut aussi appellé dîme Saladine.

Dîmerie
  Etendue d'un territoire sur lequel on a droit de dîmer.
     
Diocèse
  n.m. Etendue de territoire dont le gouvernement spirituel est confié à un évêque ou à un archevêque. Sous l'ancien régime il y en avait 139 dont 18 archevêchés et 121 évêchés. Certains ne comportaient que quelques cures (Cavaillon, Orange, Grasse, Vence...) alors que Rouen en comptait 1388, Limoges 868, Chartres 810...
     
Diurnal
  T. n.m. Livre d'église qui contient l'office divin qui se récite chaque jour, c'est-à-dire les petites heures, Vêpres & Complies. Un Ecclésiastique porte d'ordinaire un diurnal dans sa poche.
     
Don gratuit 
  T. n.m. Présent que font au Roi les Etats assemblés d'une Province, ou le Clergé dans leurs Assemblées, en considération des priviléges qui leur sont accordés, ou des impositions dont ils sont déchargés.Il paroît que le don gratuit que Messieurs du Clergé firent en 1675 à Sa Majesté, montoit à quatre millions cinq cents mille livres. Le don gratuit se lève sur tous les Bénéfices du Royaume & les Ecclésiastiques appellent cette sorte de taxe, décimes extraordinaires.
     
Dortoir
  T. n.m. Galerie dans les Couvens, divisée en plusieurs cellules, où les Religieux habitent & dorment. C'est un crime à un Religieux de coucher hors du dortoir. Il paroît d'après la Règle de St Benoît, que les dortoirs autrefois n'étoient pas toujours divisés en plusieurs cellules ; mais qu'il y en avoit qui n'étoient autre chose que de grandes salles où il y avoit plusieurs lits, comme aujourd'hui dans nos hôpitaux.
     
Eau froide
  T. Epreuve de l'eau froide. on dit que si celui qu'on mettoit à l'épreuve dans l'eau froide, enfonçoit dans l'eau, il étoit tenu pour coupable. C'est tout le contraire. S'il en eût été ainsi, tout le monde auroit été coupable : car tous ceux qu'on y auroit mis, auroient été à fond. Aussi le P. Le Brun, & autres qui ont traité ces matiéres, disent-ils tout le contraire.
     
Ecolatre
  T. n.m. Chanoine qui jouït d'une Prébende en quelques Cathédrales, qui l'oblige d'enseigner gratuitement la Philosophie, & les lettres humaines à ses confrères, & aux pauvres Ecoliers du Diocèse, & d'en tenir Ecole.
     
Ecole paroissiale
  En 1695, puis en 1698, deux édits ont institué une école élémentaire dans chaque paroisse placée sous la surveillance du curé. Cette éducation, catholique, visait à enrayer la progression du protestantisme. Ces édits furent inégalement appliqués.
     
Emission
  de voeux. Par les capitulaires de Charlemagne, il étoit défend de donner l'habit de religieux, sans le consentement du père, lequel étoit une condition essentielle à l'émission de voeux. On a toujours considéré le consentement des parens comme une des conditions essentielles à l'émission des voeux.
     
Empêchement dirimant
  T. n.m. Est un empêchement, ou une raison non-seulement pour empêcher un mariage non fait, mais encore pour le rompre s'il étoit fait, & le faire déclarer nul ; comme la minorité, le rapt, &c. On appelle empêchement seulement empêchant, les obstacles capables de retarder, ou d'éloigner le mariage, & qui ne sont pas suffisans pour le rompre. L'affinité qui se contracte par l'adoption n'est qu'un empêchement de bienséance pour le mariage.

On compte douze empêchements dirimants. 1. L'erreur ou la surprise quant à la personne. 2. La surprise quant à l'état ou à la condition des personnes. 3. Les voeux solemnels de chasteté. 4. La parenté en certains degrés. 5. Le crime, c'est-à-dire, l'homicide & l'adultère en certains cas. 6. La différence de Religion. 7. La violence. 8. L'engagement dans les Ordres sacrés. 9. Un premier mariage subsistant. 10. L'honnêteté publique. 11. L'affinité en certains degrés. 12. L'impuissance.

     
Encensoir
  T. n.m. Vaisseau dont on se sert dans les Eglises pour brûler l'encens, & encenser. Il est fait en forme de petit rechaud couvert de son dôme, & suspendu avec des chaînes. Josephe dit que Salomon fit faire vingt mille encensoirs d'or pour le Temple de Jérusalem, qui servoient à offrir les parfums, & cinquante mille autres qui servoient à porter le feu.
     
Etole
 

T. n.fm. Ornement sacerdotal que les Curés mettent par-dessus leurs surplis pour marque de la supériorité dans leur Eglise. Les Prêtres en portent aussi sur leur aube pour célébrer la Messe, & alors elle est croisée sur leur estomac. Les Diacres la portent en écharpe sur leur épaule gauche. C'est une grande bande d'étoffe chargée de trois croix, qui pend depuis le cou jusqu'aux pieds. On met le bout de l'étole sur la tête, quand on dit un Evangile pour quelque personne. Les Evêques ont prétendu que les Curés ne devoient point paroître devant eux avec l'étole.

     
Évêché
  T. n.m. Diocèse, petite contrée qui est soumise à la jurisdiction spirituelle d'un Prelat, d'un Evêque. Il y a cent onze Evêchés en France, en comptant celui de Béthléem, & outre cela Kébec en Canada. Ces Evêchés sont érigés dans les villes suivantes, Agde, Agen, Aire, Alet, Alais, Amiens, Angers, Angoulême, Apt, Arras, Auxerre, Avranche, Autun, Bayeux, Bayonne, Bazas, Beauvais, Bellai, Bethléem, Beziers, Blois, Boulogne, Saint Brieux, Cahors, Carcassonne, Castres, Cisteron, Châlons sur Marne, Châlon sur Saône, Chartres, Clermont, Cominges, Condom, Cornouaille, ou Quimper-Corentin, Conserans, Coutance, Dax, Die, Digne, Dol, Evreux, Saint Flour, Fréjus, Gap, Glandève, Grace, Grenoble, Leitoure, Langres, Laon, Lavaur, Leon, Lescar, Limoge, Lisieux, Lodève, Lombez, Luçon, Mâcon, Saint Malo, Mende, Le Mans, Marseille, Meaux, Mets, Mirepoix, Montauban, Montpelier, Nantes, Nevers, Nîmes, Noyon, Oleron, Saint Omer, Orange, Orléans, Pamiers, Saint Papoul, Saint Paul-trois Châteaux, Perigueux, Perpignan, Poitiers, Saint Pol de Leon, Saint Pons de Tomiers, Le Puy, Rennes, Rieux, Riez, La Rochelle, Rodez, Saintes, Scez, Sarlat, Senez, Senlis, Soissons, Strasbourg, Tarbes, Toul, Toulon, Tréguier, Troyes, Tulles, Vabres, Valence, Vannes, Vence, Verdun, Viviers, Usez.
     
Exéat
  T. n.m. Terme de la Discipline Ecclésiastique, qui est purement Latin, & qui se dit de la permission que donne un Evêque à un Prêtre pour sortir de son Diocèse ; un Abbé à un Religieux, pour sortir de son Monastère : ce qu'on appelle autrement une obédience. Ce terme s'emploie aussi dans les Colléges de Paris, quand on donne à un écolier la liberté de sortir. Son Précepteur lui a donné un exéat.
     
Fabricant
  T. n.m. Qui entretient un ou plusieurs métiers où l'on travaille à des étoffes de soie, de laine, &c. On dit un marchand fabricant pour le distinguer de celui qui ne fait que vendre & acheter sans faire fabriquer.
     
Fabricien
 

n.m. Membre du conseil de fabrique d'une paroisse. Il est chargé de l'administration des revenus et des dépenses (la fabrique étant tout ce qui appartient à une église paroissiale, les fonds et revenus attachés à son entretien, l'argenterie, les ornements, etc...) A Paris, on dit marguillier.

     
Fabrique
  T. n.f. Temporel, le revenu affecté à l'entretien d'une Église Paroissiale, tant pour les réparations, que pour la célébration du Service. Il est gouverné par des laïques qu'on nomme Marguilliers à Paris, Fabriciens dans quelques Provinces, ou Procureurs Fabriciens, & à la campagne Gagers. On met des troncs & des bassins pour recevoir les aumônes qu'on fait à la fabrique. On quête pour l'oeuvre & fabrique de la Paroisse.
Les fabriques des Églises paroissiales étoient autrefois gouvernées par les Évêques, ensuite on en donna le soin aux Archidiacres, puis aux Curés ; enfin, l'administration de ces revenus a passe à des personnes notables, qu'on appelle Marguilliers, ils doivent rendre compte des deniers de la fabrique tous les ans pardevant l'Évêque, ou son Archidiacre.
     
Férie
  T. n.f. Terme de Bréviaire. C'est ainsi qu'on nomme les jours de la semaine qui suivent le Dimanche. Le Lundi est la seconde Férie, le Mardi la troisième, &c. On dit, Faire de la férie, quand on fait l'Office simplement de la férie, sans aucune célébration de Fête, ni d'Octave.
Outre les trois derniers jours de la Semaine Sainte, qui sont nommées Féries majeures ou grandes Féries, on donne encore ce nom à toutes celles dont on fait toûjours commémoration, quelque Office qui tombe ce jour-là. Ces Féries majeures sont celles de l'Avent, du Carême, des Quatre-temps, & la feconde Férie des Rogations. Rubr. Tabl. 1. Il y a des Féries qui sont fêtées ; ce sont la seconde & la troisiéme Féries de Pâques, & la seconde & la troisiéme de la Pentecôte.
     
Fiat
  T. n.m. Terme latin. On se sert de ce mot en françois pour nommer la signature du Pape lorsqu'il accorde quelque chose de sa propre main, parce qu'il met fiat ut petitur. On préfère le fiat au concessum parce que celui-ci n'est point de la main du Pape. C'est seulement le préfet qui met concessum uti petitur in praesentia D.N. Papae
     
Fondateur
  T. n.m. Qui a fondé ou doté une Église, ou quelques prieres ou oeuvres pies. Les fondateurs d'une Église se peuvent reserver le droit de Patronage pour conférer le Bénéfice, & y avoir les droits honorifiques. On prie toujours pour l'ame des fondateurs. C'est aux fondateurs à donner le nom à leurs fondations.
Fondateur, se dit aussi en matière profane. Constantin a été le fondateur de l'Empire d'Orient.
     
Froc
  T. n.m. Se dit de la partie supérieure de l'habit du moine qui couvre sa tête. Signifie aussi en général la profession de religieux, le couvent, le moine. Ce jeune a pris le froc.
     
Générale
  T. n.f. Dans quelques congrégations religieuses de filles, on donne ce nom à la Supérieure de toute la congrégation.
     
Graduel
  T. n.m. On donne le nom de graduel au livre d'église où les messes sont notées en plain chant, comme on appelle antiphonier le livre où sont notées les matines, laudes, & autres heures canoniales.
     
Guimpe
  T. n.f. Partie de l'habit d'une religieuse. Petit mouchoir rond d'une toile fine qui s'attache des 2 côté de la tête & sert à couvrir la gorge.
     
Guimper
  T. v. Mettre en religion, enfermer dans un couvent, faire prendre la guimpe qui est une espéce de voile ou de bandeau dont les religieuses se ceignent le cou
     
Habitué
  T. n.m. Prêtre qui s'attache volontairement au service d'une paroisse, qui y va dire la messe, l'office.
     
Hagiographe
  T. n.m. Auteur qui écrit sur les saints, qui traite de la vie & des actions des Saints.
     
Huque
  T. n.m. Nom d'un habillement de femme. C'est une espéce de voile ou de manteau qui se met sur la tête, & qui descend jusqu'à terre. Quand les soeurs Noires sortent, elles mettent sur leurs têtes une huque ou manteau qui leur couvre presque tout le corps
     
Hydromiste
  T. n.m. Terme de Liturgie. Dans l'Église Grecque on appelloit autrefois Hydromistes, ceux qui étoient chargés de faire l'eau bénite, & d'en faire l'aspersion sur le peuple.
     
Inanité
  T. n.m. Nom que les Chronologues donnent à la durée du monde jusqu'à la loi de Moïse. On compte ordinairement 2550 ans d'inanité, mais d'autres n'en comptent que 2000. Les Chronologues ne conviennent point du temps d'inanité, ni de celui qui s'est écoulé sous la Loi jusqu'au Messie.
     
Incamération
 

T. n.f. Terme de la Chancellerie Apostolique. C'est l'union de quelque terre, droit, ou revenu, au Domaine du Pape.

     
Indulgence
 

T. n.f. Bonté, douceur, facilité à pardonner ; inclination à tolérer, à excuser les fautes. En termes de Théologie, est la rémission de la peine dûe aux péchés, accordée par l'Église, & qui éxempte du Purgatoire. Les indulgences sont fondées sur le trésor infini des mérites de Jésus-Christ & sur ceux de la sainte Vierge & de tous les Saints, qui peuvent nous être appliqués en vertu de la Communion des Saints, & que l'Église a droit de nous appliquer. Les indulgences sont une rémission de toutes les peines des péchés.
On dit dans le style familier, il y a indulgence plénière à faire telle chose, pour signifier qu'il est bien de la faire, ou qu'on le croit ainsi. On a surpris un filou, on l'a roué de coups. Il y a indulgence plénière à bien battre ces coquins-là.
(La vente de ces indulgences fut en grande partie à l'origine de la réforme et de la montée du protestantisme en Europe).

     
Inquisition
 

T. n.f. Jurisdiction Ecclésiastique établie en Espagne, en Portugal, & en Italie, pour la recherche de ceux qui ont de mauvais sentimens de la Religion, ou de la foi Chrétienne.
C'est le Pape Innocent III qui a jetté les premiers fondemens de l'Inquisition. L'hérésie des Vaudois l'obligea à envoyer à Toulouse des Prêcheurs, qui avoient S. Dominique à leur tête, pour exciter la ferveur des Princes, & des Évêques à l'extirpation des Hérétiques. Ils rendoient compte au Pape du nombre des Hérétiques, & de la conduite des Princes & des Prélats, & de-là est venu le nom d'Inquisiteurs. Mais ils n'avoient d'abord aucun tribunal, ni aucune autorité. Ils faisoient seulement des Enquêtes pour en faire leur rapport à Rome. L'Empereur Frédéric II au commencement du XIIIe siècle étendit beaucoup leur pouvoir, & attribua à des Juges Clercs la connoissance du crime d'hérésie & comme la peine du feu étoit ordonnée contre les opiniâtres, les Inquisiteurs décidoient indirectement de la personne, aussi bien que du crime ; ensorte que les Laïques étoient par-là soustraits à leur propre jurisdiction, & abandonnés au zèle des Ecclésiastiques. Après la mort de Frédéric II. qui s'étoit repenti du pouvoir qu'il avoit donné aux Ecclésiastiques, le Pape Innocent IV. érigea un tribunal perpétuel aux Inquisiteurs, & priva les Évêques, & les Juges séculiers du reste de pouvoir que Frédéric leur avoit laissé. Il planta cette Jurisdiction relevant de lui immédiatement, presque dans tous les États de la Chrétienté. Pour ce qui regarde la France, l'Inquisition est née à l'occasion des Albigeois. Les Inquisiteurs par le carnage qu'ils firent des Hérétiques soulevèrent les esprits contre eux. Leur règne ne fut pas long en Allemagne, ni en France. L'Espagne même n'y fut entièrement soumise que du temps de Ferdinand & d'Isabelle en 1448. sous prétexte de purger le Royaume du Mahométisme & du Judaïsme.

     
Israélite (communauté)
  Politiquement, les communautés israélites ne dépendent pas des municipalités et les juifs ne participent pas à l'administration des villes. Elles s'organisent en toute liberté selon leurs lois et coutumes, ont leurs tribunaux pour régler les litiges entre juifs, leur budget et leurs taxes, leur propre syndic et c'est l'intendant qui sert d'intermédiaire et qui autorise les assemblées. .
Toutefois, le roi y exerce son pouvoir en imposant à chacune d'entre elles une taxe qu'il leur est impossible de discuter.
     
Jacobin
  T. n.m. C'est un nom qu'on donne en France aux Religieux & Religieuses qui suivent la Règle de S. Dominique, à cause de leur principal Couvent qui est près de la Porte Saint Jacques à Paris, qui étoit un Hôpital des Pélerins de S. Jacques quand ils s'y vinrent établir. Ils font un des Corps des quatre Mendians. On les appelle aussi les Frères Prêcheurs ;
     
Lai
  T. adj. Qui n'est point engagé dans l'Ordre Ecclésiastique. Un frère Lai, est un homme dévot & non lettré, qui s'est donné à quelque Couvent, pour servir Dieu & les Religieux, qui a un habit différend du leur, qui n'entre point dans le Choeur, ni dans le Chapitre, qui n'est point dans les Ordres, & qui a seulement fait voeu de stabilité & d'obéissance. Frère Lai se prend aussi pour un Religieux non lettré, qui a soin du temporel & de l'extérieur, de la cuisine, de la porte, &c. Il y a aussi des frères lais qui font les trois voeux de Religion. On appelle soeurs laies dans les maisons des filles, celles qui pareillement n'entrent point dans le Choeur, & qui sont reçues pour le service du Couvent.
C'est en l'onzième siècle que commença l'institution des frères lais, ou laics ; c'est-à-dire, des Religieux qui étant sans lettres, ne peuvent devenir Clercs, ou qui ayant étudié & pouvant entrer dans les Ordres, y renoncent par humilité, & sont uniquement destinés au travail corporel & aux oeuvres extérieures.
     
Laure
  T. n.f. Lieu où demeuroient anciennement des Moines. Une Laure différoit d'un Monastère. Les Monastères étoient semblables à ceux que nous voyons encore aujourd'hui parmi nous. C'étoient de grands bâtimens composés de lieux destinés aux différentes assemblées de la Communauté, & de cellules, ou chambres que les Moines occupoient, chacun ayant la sienne particulière. Les Laures étoient des espèces de villages, dont chaque maison séparée étoit habitée par un ou deux Moines au plus. Ainsi l'on pourroit dire que les maisons des Chartreux nous représentent en quelque sorte les anciennes Laures ; & celles des Moines sont de vrais Monastères.
     
Liturgie
  T. n.f. Ce mot signifie en général toutes les cérémonies qui concernent le service & l'office divin. Dans une signification plus particulière, il signifie les cérémonies de la Messe. Il y a différentes Liturgies, la Liturgie Grecque, Latine. Les anciennes liturgies. Le Cardinal Bona a écrit deux livres des liturgies. Tous ceux qui ont écrit des liturgies, demeurent d'accord, que le service public se faisoit dans les premiers siècles sans beaucoup de cérémonie, & qu'on n'y récitoit qu'un petit nombre d'oraisons ; mais peu à peu l'on y a ajouté quelques prières, & quelques cérémonies extérieures, pour rendre le sacrifice plus vénérable au peuple. Enfin, les Églises ont réglé, & mis par écrit la manière de le célébrer, & c'est ce qu'on appelle liturgie.
     
Lutrin
  T. n.m. Pupitre sur lequel on met les livres d'Église, auprès duquel les Chantres s'assemblent. On le dit principalement de celui qui est au milieu du Choeur mais on le dit aussi de ceux qui sont placés sur les hautes chaises. On dit d'un Marguillier de Village, dont on veut vanter la capacité, qu'il chante bien au lutrin, & sait tout son office par coeur.
     
Lyonnoise
  T. n.f. Nom que l'on a donné à quatre Provinces de France, qu'on nommoit anciennement dans les divisions des Gaules, & qu'on nomme encore aujourd'hui en parlant de l'Antiquité, & sur-tout en termes d'histoire Ecclésiastique ; la Première, la Seconde, la Troisième, & la Quatrième Lyonnoise.
La Première Lyonnoise, comprenoit tout ce qui dépend de la métropole de Lyon, c'est-à-dire, l'Archevêché de Lyon & les Evêchés d'Autun, de Langres, de Challon & de Mâcon.
La Seconde Lyonnoise, est la Normandie, ou l'Archevêché de Rouen, & tous ses suffragans, Bayeux, Avranches, Évreux, Séez, Lizieux & Coutances.
La troisième Lyonnoise, renferme les Diocèses de Tours, métropole, du Mans, de Rennes, d'Angers, de Nantes, de Quimper, de Vannes, de S. Paul de Léon, & de Dol.
La Quatrième Lyonnoise, comprend les Diocèses de Sens, de Chartres, d'Auxerre, de Troye, d'Orléans, de Paris & de Meaux.
     
Macération
  T. n.f. Terme de Dévotion. Mortification. La macération de la chair se fait par les jeûnes, les cilices, les haires, & les disciplines.
     
Machicot
  T. n.m. Officier de l'Église Notre-Dame de Paris, qui est moins que les Bénéficiers, & plus que les simples Chantres à gage. Les Machicots sont obligés de porter chape aux fêtes semi-doubles, & de tenir le choeur.
     
Magdelonnette
  T. n.f. Couvent où on enferme les filles de mauvaise vie, pour les châtier, ou les retirer de leurs désordres. On menace les filles de maison de les mettre aux Magdelonnettes, si elles n'ont grand soin de conserver leur honneur. On le dit aussi des Religieuses, & de celles qu'on enferme à cause de leur mauvaise vie.
     
Malte (ordre de)
 

Ordre de Malte. C'est le nom d'un Ordre Religieux militaire qui a eu plusieurs noms. Les Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, ou les Chevaliers de S. Jean de Jérusalem. Les Chevaliers de Rhodes, l'Ordre de Malte, la Religion de Malte, les Chevaliers de Malte, & c'est le nom qu'on leur donne toujours dans l'usage ordinaire en France. Des Marchands d'Amalfi au Royaume de Naples, environ l'an 1048 bâtirent à Jérusalem une Église du rit Latin, qui fut appellée Sainte Marie la Latine. Ils y fondèrent aussi un Monastère de Religieux de l'Ordre de S. Benoît, pour recevoir les pélerins ; & ensuite un hôpital tout près de ce Monastère, pour y avoir soin des malades, hommes & femmes, sous la direction d'un Maître, ou Recteur, qui devoit être à la nomination de l'Abbé de sainte Marie la Latine, & on y fonda une Chapelle en l'honneur de S. Jean-Baptiste. Gérard Torn, Provençal de l'île de Martigue, en fut le premier directeur. En 1099. Godefroi de Bouillon ayant pris Jérusalem, enrichit cet hôpital de quelques domaines qu'il avoit en France. D'autres imitèrent encore cette libéralité ; & les revenus de l'hôpital ayant augmenté considérablement, Gérard, de concert avec les Hospitaliers, résolut de se séparer de l'Abbé & des Religieux de sainte Marie la Latine ; & de faire une Congrégation à part sous le nom & la protection de S. Jean-Baptiste ; ce qui fut cause qu'on les appella Hospitaliers, ou Frères de l'Hôpital de S. Jean de Jérusalem. Paschal II. par une Bulle de l'an 1113. confirma les donations faites à cet hôpital, qu'il mit sous la protection du S. Siége, ordonnant qu'après la mort de Gérard, les Recteurs seroient élus par les Hospitaliers. Raymond du Puy, de Dauphiné, successeur de Gérard, fut le premier qui prit la qualité de Maître. Il donna une Règle aux Hospitaliers ; elle fut approuvée par Calixte II. l'an 1120. Quelques-uns disent qu'elle l'avoit déja été par son prédécesseur Gélase II. l'an 1118. Elle fut confirmée par Honorius II. Innocent II. Eugène III. Lucius III. Clément III. Innocent III. Boniface VIII. &c. Comme Raymond mit dans cette règle quelque chose qu'il tira de celle de S. Augustin, on a mis cet Ordre au nombre de ceux qui suivent sa règle.
Tel fut le premier état de l'Ordre de Malte. Ce premier Grand-Maître, voyant que les revenus de l'hôpital surpassoient de beaucoup ce qui étoit nécessaire à l'entretien des pauvres pélerins & des malades, crut devoir employer le surplus à la guerre contre les Infidèles. Il s'offrit au Roi de Jérusalem. Il sépara ses Hospitaliers en trois classes ; les Nobles, qu'il destina à la profession des armes, pour la défense de la foi & la protection des Pélerins ; les Prêtres, ou Chapelains, pour faire l'Office ; & les Frères servans, qui n'étoient pas nobles, furent aussi destinés à la guerre. Il régla la manière de recevoir les Chevaliers ; & tout cela fut confirmé l'an 1130. par Innocent II. qui ordonna que l'étendard de ces Chevaliers seroit une croix blanche pleine en champ de gueule, qui sont encore les armes de cet Ordre.
Après la perte de Jérusalem, ils se retirèrent d'abord à Margat, ensuite à Acre, qu'ils défendirent avec beaucoup de valeur l'an 1290. Après la perte entière de la Terre-Sainte l'an 1291. Les Hospitaliers avec Jean de Villiers leur Grand-Maître, se retirèrent dans l'île de Chypre, où le Roi Henri de Lusignan, qu'ils y avoient suivi, leur donna la ville de Limisson. Ils y demeurèrent environ 18 ans. En 1308. ils prirent l'île de Rhodes sur les Sarrazins, & s'y établirent. Ce n'est qu'alors qu'on commença à leur donner le nom de Chevaliers. On les appella Chevaliers de Rhodes, Andronique, Empereur de Constantinople, accorda au Grand-Maître Foulque de Villaret, l'investiture de cet Ordre, & Clément en confirma la donation. L'année suivante, secourus par Amédée IV Comte de Savoye, ils se défendirent contre une armée de Sarrazins, & se maintinrent dans leur île. En 1480. le Grand-Maître d'Aubusson la défendit encore contre Mahomet II& la conserva malgré une armée formidable de Turcs, qui l'assiégea pendant trois mois. Mais Soliman l'attaqua l'an 1522. avec une armée de trois cents mille combattans, & la prit le 24 Décembre, après que l'Ordre l'eut possédée 213 ans. Après cette perte, le Grand-Maître & les Chevaliers allèrent d'abord en l'île de Candie. Puis le Pape Clément VII leur donna Viterbe ; enfin, Charles-Quint leur donna l'île de Malte, où le Grand-Maître de l'Île Adam & ses Chevaliers arrivèrent le 26 d'Octobre 1530. C'est de-là qu'ils ont pris le nom de Chevaliers de Malte ; mais leur véritable nom est celui de Chevaliers de l'Ordre de S. Jean de Jérusalem, & le Grand-Maître dans ses titres prend encore celui de Maître de l'Hôpital de S. Jean de Jérusalem, & Gardien des Pauvres de Notre Seigneur Jésus-Christ.
L'Ordre de Malte ne possède plus en souveraineté que l'Île de Malte, & quelques autres petites aux environs, dont les principales sont Gose & Comino. Le Gouvernement est monarchique & aristocratique : monarchique sur les habitans de Malte & des îles voisines, & sur les Chevaliers, en tout ce qui regarde la règle & les statuts de la Religion : aristocratique, dans la décision des affaires importantes, qui ne se fait que par le Grand Maître & le Chapitre. Il y a deux Conseils ; l'Ordinaire, composé du Grand-Maître, comme Chef, & des Grands-Croix ; le Complet est composé de Grand-Croix & des deux plus anciens Chevaliers de chaque langue.
Les langues de Malte sont les différentes nations de l'Ordre. Il y en a huit ; Provence, Auvergne, France, Italie, Arragon, Allemagne, Castille & Angleterre. Leurs Chefs se nomment Piliers & Baillis Conventuels. Le Pilier de la Langue de Provence est Grand-Commandeur, celui de la Langue d'Auvergne est Grand-Maréchal, celui de France est Grand-Hospitalier, celui d'Italie Grand-Amiral, celui d'Arragon Grand-Conservateur, ou Drapiers, comme on disoit autrefois. Le Pilier de la Langue d'Allemagne est Grand-Bailli, celui de Castille Grand-Chancelier. La Langue d'Angleterre, qui ne subsiste plus depuis le schisme d'Henri VIII. avoit pour chef le Turcopolier, ou Général de l'Infanterie. La Langue de Provence est la première, parce que Raymond du Puy, premier Grand-Maître, & qui a dressé les statuts de l'Ordre, étoit Provençal.
Dans chaque Langue il y a plusieurs Grands-Prieurés & Bailliages Capitulaires. L'Hôtel de chaque Langue s'appelle Auberge, à cause que les Chevaliers de ces Langues y vont manger, & s'y assemblent d'ordinaire. Chaque Grand-Prieuré a un nombre de Commanderies. Les Commanderies sont, ou Magistrales, ou de Justice, ou de Grace. Les Magistrales sont celles qui sont annéxées à la Grande-Maîtrise. Il y en a une en chaque Grand-Prieuré. Les Commanderies de Justice, sont celles qu'on a par droit d'ancienneté, ou par améliorissement. L'ancienneté se compte du jour de la réception ; mais il faut avoir demeuré cinq ans à Malte, & faire quatre caravannes. Les Commanderies de Grace, sont celles que le Grand-Maître ou les Grands-Prieurs ont droit de conférer. Ils en confèrent une tous les cinq ans, & la donnent à qui il leur plaît.
Les Chevaliers nobles sont appellés Chevaliers de Justice, & il n'y a qu'eux qui puissent être Baillis, Grands-Prieurs, & Grands-Maîtres. Les Chevaliers de Grace sont ceux qui n'étant pas nobles, ont obtenu par quelque service important, quelque belle action, d'être mis au rang des Nobles. Les Frères servans sont de deux sortes,
1°. Les Frères servans d'armes, dont les fonctions sont les mêmes que celles des Chevaliers ; & les Frères servans d'Église, dont toute l'occupation est de chanter les louanges de Dieu dans l'Église Conventuelle, & d'aller chacun à son tour servir d'Aumoniers sur les vaisseaux & sur les galères de la Religion. Les Frères d'obédience sont des Prêtres, qui sans être obligés d'aller à Malte, prennent l'habit de l'Ordre, en font les voeux, & s'attachent au service de quelqu'une des Églises de l'Ordre, sous l'autorité d'un Grand-Prieur, ou d'un Commandeur, auquel ils sont soumis. Les Donnés, ou Demi-Croix, ne peuvent porter qu'une demi-croix de toile blanche sur leurs habits, & elle ne doit pas passer les deux tiers d'une palme de Sicile, quelquefois on leur accorde qu'elle soit d'or. Les Chevaliers de Majorité, sont ceux qui selon les statuts, sont reçus à 16 ans accomplis. Les Chevaliers de minorité, sont ceux qui sont reçus dès leur naissance, ce qui ne se peut faire sans dispense du Pape. Les Chapelains ne peuvent être reçus que depuis dix ans jusqu'à 15. Après 15 ans il faut un bref du Pape, jusqu'à 15 il ne faut qu'une lettre du Grand-Maître. On les nomme Diacots ; ils font preuves qu'ils sont d'honnête famille. Ils payent à leur réception une somme qu'on nomme Droit de passage.
Pour les preuves de Noblesse dans le Prieuré d'Allemagne, il faut seize quartiers ; dans les autres il suffit de remonter jusqu'au bisaïeul, paternel, ou maternel. La profession ne se fait plus immédiatement après le Noviciat comme autrefois.
Tous les Chevaliers sont obligés après leur profession, de porter sur le manteau, ou sur le Juste-au-corps, du côté gauche, la croix d'étoile blanche à huit pointes, c'est le véritable habit de l'Ordre. La Croix d'or n'est qu'un ornement. Lorsqu'ils vont combattre contre les Infidèles, ou qu'ils font leurs caravanes, ils portent sur leur habit une soubreveste de la même forme que celle des Mousquetaires de la Garde du Roi, ornée par-devant & par-derrière d'une grande croix blanche pleine, qui est celle des armes de la Religion. L'habit ordinaire du Grand-Maître est une soutane de tabire, ou de drap, ouverte par-devant, & serrée d'une ceinture, où pend une bourse, pour marquer la charité envers les pauvres. Par-dessus cette soutane il porte une espèce de robe de velours, sur laquelle il y a au côté gauche & sur l'épaule la croix de l'Ordre, qu'il porte aussi sur la poitrine. Le manteau à bec est celui qu'on donne à la profession ; il est noir, & s'attache au cou avec le cordon de l'Ordre, qui est de soie blanche & noire, où sont représentés les instrumens de la Passion de N. S. entrelacés de paniers, qui représentent la charité qu'ils doivent avoir envers les pauvres. Ce manteau a deux manches, longues de près d'une aune, larges au haut d'environ demi-pié, & qui se terminent en pointes. Elles se rejettoient autrefois sur les épaules, & se nouoient ensemble sur les reins. Il paroît par une monnoie d'or du Grand-Maître Déodat Gozon, & par le sceau du Grand-Maître Philbert de Naillac, dont l'un fut élu en 1346. & l'autre en 1396. qu'il y avoit alors un capuce à ce manteau. L'habit des Grands-Croix, quand ils sont à l'Église, est une espèce de robe noire appellée Cloche, ouverte par-devant, avec de grandes manches, ayant sur l'épaule & sur la poitrine à côté gauche la croix & le cordon de l'Ordre, avec l'épée au côté. Quand ils vont au Conseil, ils ont une pareille robe, mais fermée par-devant, avec la grande croix sur la poitrine, & ils ne portent ni l'épée, ni le cordon. Les Frères Chapelains hors de la maison ne sont différens des autres Ecclésiastiques qu'en ce qu'ils ont la croix à côté gauche sur la soutane & sur le manteau.

     
Mandatum
  T. n.m. La cérémonie du Jeudi-Saint pour le lavement des piés, & la Cène, se nomme mandatum, à cause que l'on y chante. Le Roi fait le mandatum, il lave les piés à douze pauvres. Cette cérémonie est décrite en bien des livres.
     
Mansionaire
  T. n.m. Les Mansionaires étoient autrefois des Officiers qui demeuroient auprès des Églises, & qui avoient soin de les garder. Aujourd'hui il y a à Notre-Dame de Paris un Prêtre qui couche dans l'Église toutes les nuits, & qui fait l'office de Mansionaire.
     

Marguillier

 

T. n.m. Celui qui a l'admistration des affaires temporelles d'une Église, d'une Paroisse, qui a soin de la fabrique & de l'oeuvre. Il y a dans les grandes Paroisses deux premiers Marguilliers, ou Marguilliers d'honneur, qui sont d'ordinaire des Officiers ; & deux Marguilliers comptables, qui sont Marchands, ou Bourgeois. Les Marguilliers vont les premiers à l'offrande, à la Procession, & représentent tout le corps des Paroissiens. L'Intendance de la fabrique des Églises appartenoit anciennement à l'Évêque. Les Évêques s'en déchargèrent sur les Archidiacres, & les Archidiacres sur les Curés. L'avarice, ou la négligence des Curés, fut cause qu'on choisit des personnes notables & zélées, entre les Paroissiens, pour prendre la direction des affaires de l'Église : cependant les Évêques ont prétendu, que ces Marguilliers, quoique laïques, n'étoient point dispensés de rendre compte de leur administration devant le Juge Ecclésiastique. Ils y ont été maintenus par divers Édits & Arrêts du Conseil.
Ce mot vient de Matricularius. La matricule étoit un registre public, où l'on enrolloit les pauvres qui demandoient l'aumône à la porte des Églises, & les Marguilliers étoient les gardes de ce registre, & les distributeurs de ces aumônes. Depuis, on l'a dit de ceux qui ont eu le soin & la garde du revenu des Églises. Originairement on choisissoit quelques-uns d'entre ces pauvres qui étoient aux portes des Églises, pour y rendre les menus services, comme de les balayer, de les orner, & de sonner les cloches, dont les Marguilliers d'aujourd'hui ont pris la place, & qui autrefois se tenoient aux portes des Églises pour les garder, & avoir soin des autres pauvres. On a depuis établi des Marguilliers dans les Cathédrales à l'imitation des Paroisses.
On disoit autrefois Marreglier, & on dit aujourd'hui en quelques Provinces, Marillier.
A la campagne, le Marguillier est celui qui sert à l'Église, & qui est une espèce de Bedeau. Ceux qui ont soin de l'oeuvre s'appellent Gagers. En Auvergne on appelle les Marguilliers, Luminers

     
Martyrologe
  T. n.m. La liste, ou le catalogue des Martyrs. Il contient seulement le nom, le lieu & le jour du martyre de chaque Saint. Toutes les sectes ont aussi des livres de l'Histoire de leurs Martyrs, qu'ils ont aussi appellé Martyrologe. Cette coutume de dresser des Martyrologes, est empruntée des Payens, qui inscrivoient le nom de leurs Héros dans leurs Fastes pour conserver à la postérité l'éxemple de leurs belles actions. Baronius donne au Pape Clément la gloire d'avoir introduit l'usage de recueillir les actes des Martyrs. Le Martyrologe d'Éusébe de Césarée a été l'un des plus célèbres de l'ancienne Église. Il fut traduit en Latin par S. Jérôme : mais les Savans conviennent qu'il ne se retrouve point. Celui qu'on attribue à Béde dans le VIIIe siècle, est assez suspect en quelques endroits. On y remarque le nom de quelques Saints qui ont vécu après lui. Cela fait croire qu'il a été interpolé, & qu'en lui laissant toujours le nom de son premier Auteur, on y a fait quelques additions, comme on en fait encore maintenant. Le IXe siècle fut très-sécond en Martyrologes.
     
Matines
  T. n.fpl. Première partie de l'Office Divin de chaque jour. Office de l'Église qu'on dit de grand matin, quelquefois à minuit, & quelquefois la veille. Les Religieux se relèvent la nuit pour aller à Matines. Les infirmes se font dispenser de Matines. Les Laudes se disent avec les Matines.
     
Matriculier
  T. n.m. Qui est écrit sur la matricule de l'Église. Pauvre que l'Église entretient. Il y avoit des pauvres nommés matriculiers, parce qu'ils étoient inscrits dans la matricule ou catalogue, soit du Dôme, c'est-à-dire, de la Cathédrale, soit des autres Églises.
     
Matutinaire
  T. n.m. Terme Ecclésiastique. Le Matutinaire étoit autrefois le livre qui contenoit l'Office de Matines.
     
Mense
  T. n.f. Ce mot signifie proprement une table où l'on mange, du Latin mensa ; mais il n'est point en usage en ce sens. Il est devenu un terme Ecclésiastique, qui signifie le revenu d'un Prélat, ou d'une communauté. Cette Seigneurie appartient à la mense Épiscopale, ou Abbatiale d'un tel lieu. Les Religieux Réformés ont éteint tous les Offices claustraux, & les ont unis à la Mense Conventuelle.
     
Monastère
  T. n.m. Maison bâtie pour y loger des Religieux ou Religieuses, soit Abbaye, Prieuré, ou autre sorte de Couvent. Monastère d'hommes, Monastère de filles. Il ne se dit proprement que des Maisons de Moines, ou de Religieux mendians, ou des Maisons de Religieuses.
     
Monastériens
  T. n.mpl . Hérétiques qui dans le seiziéme siécle prirent le parti de Jean Bokeldi, surnommé Jean de Leyden, parce qu'il étoit de Leyden, ville de Hollande. Il étoit Tailleur de profession, & s'étant joint à Jean Matthieu, qui étoit Boulanger, il fut comme lui Chef des Anabaptistes. Ses sectateurs furent appellés Monastériens, du mot Latin Monasterium, qui veut dire Munster, à cause que s'étant rendu maîtres de cette ville-là, ils y commirent des profanations abominables. Jean de Leyden, qui après la mort de Jean Matthieu, fut mis en sa place, prenoit le nom de Roi de Justice & d'Israël, mais enfin il tomba entre les mains de l'Evêque de Munster, qui le fit mourir en 1535. avec ses principaux Ministres qui le secondoient dans sa fureur.
     
Monial
  T. n.m. Religieux ou Religieuse qui vit en retraite & en solitude. monial n'est point usité au masc. & on ne s'en sert qu'au fém. . Les Moniales d'un tel lieu. Les Monastères des Moniales sont sujets à la visite des Évêques, quant à la clôture. Du Bois. Un Couvent de Moniales ; pour dire, de Religieuses. On les nomme ainsi dans le Droit Canon.
     
Monition
  T. n.f. Avertissement par autorité Ecclésiastique à un Clerc de corriger ses moeurs qui portent scandale. Il faut que trois monitions ou avertissemens précèdent la sentence qui prive un Ecclésiastique de son Bénéfice. Les excommunications, suivant le droit, sont précédées de monitions, parce qu'on n'excommunie que ceux qui désobéissent avec contumace.
     
Monitoire
  T. adj. Lettres qui s'obtiennent du Juge de l'Église, & qu'on publie au prône des Paroisses, pour obliger les Fidèles de venir déposer ce qu'ils savent des faits qui y sont contenus, sous peine d'excommunication ; c'est pour découvrir les crimes cachés. Selon la Jurisprudence de France, les monitoires ne s'obtiennent qu'en vertu de permissions des Juges Laïques, quand on ne peut pas avoir preuve autrement des faits contenus en une accusation. Ils ne doivent contenir que les faits compris dans la sentence qui a permis de les obtenir, à peine de nullité. Il est enjoint aux Officiaux, à peine de saisie de leur temporel, d'accorder les monitoires que le Juge a permis d'obtenir. Les monitoires ne doivent nommer ni désigner personne, & se publient contre des quidams, nomine dempto : autrement il y a abus. On oblige aussi les Curés de publier des monitoires par saisie de leur temporel. Les Arrêts ont défendu les monitoires obtenus à sainte Genéviève, quoiqu'ils soient fort redoutés en Bretagne. La preuve par voie de monitoire, & de censures Ecclésiastiques, s'est d'abord pratiquée dans les Officialités. Les Évêques & les Officiaux en peuvent encore décerner dans les causes qui sont de leur compétence, & les faire expédier & publier. Le Chapitre, quoiqu'il représente l'Évêque, ne peut éxercer la Jurisdiction, ni accorder des monitoires.
     
Mordache
  T. n.m. Terme de quelques Couvens. C'est un gros morceau de bois en forme de baillon, que par pénitence on fait emboucher à un novice l'espace d'une demi-heure dans le Réfectoire, pour avoir parlé sans nécessité.
     
Nécrologe
  T. n.m. Terme de Diplomatique, est en usage principalement chez les Moines. C'est un livre que l'on conservoit dans les Églises, & dans lequel étoit le nom des Bienfaicteurs, le temps de leur mort, & le jour de leur commémoration. On y marquoit aussi à mesure, la mort des Abbés, des Prieurs & des Religieux, & dans les Séculiers, celle des Chanoines & des Dignitaires. Le Nécrologe s'appelloit aussi Calendaire, Calendarium & Obitorium, ou Obituarium, comme qui diroit, le livre des Obits.
     
Népotisme
  T. n.m. Terme dont on se sert en Italie en parlant de l'autorité que les neveux d'un Pape vivant ont dans l'administration des affaires, & du soin que les Papes prennent de les élever, & de les enrichir. Il y a eu plusieurs Livres écrits sur le Népotisme. Les Papes ont souvent tâché de réformer les abus du Népotisme. Le Pape Innocent XII. a aboli le Népotisme.
     
Neufme
 

T. n. f. Termes de Coutumes. Droits que les Curés prenoient sur les biens des personnes décédées : anciennement c'étoit la neuvième partie des meubles : mais en 1559. ce droit fut réduit à la neuvième partie du tiers des meubles.

     
Nonce
  T. n.m. Ambassadeur du Pape vers un Prince, ou un État Catholique, ou qui assiste de sa part à une assemblée de plusieurs Ambassadeurs. Le Nonce a jurisdiction, & peut déléguer des Juges dans tous les États où il réside, excepté en France, où les Nonces sont comme des Ambassadeurs simplement. La pluspart des Nonces deviennent ensuite Cardinaux. Nonce est un mot Latin qui signifie la même chose que celui d'Ambassadeur, mais il désigne spécialement le Ministre du Pape
     
Nonciature
  T. n.f. Fonction ou charge du Nonce, & le temps de sa durée. Un tel Prélat a brigué longtemps la Nonciature de France. Il s'est bien acquitté de sa Nonciature. Pendant sa Nonciature il a eu bien des affaires délicates à manier.
     
None
  T. n.f. Terme de Bréviaire. C'est la dernière des petites Heures, ou Heures Canoniales, qui se dit avant Vêpres. Cette heure répond à trois heures après midi. L'Office simple finit à none, aussi bien que l'Office des Morts. L'heure de none étoit autrefois celle où finissoit la Synaxe, ou l'assemblée des Chrétiens dans les Églises.
     
Noviciat
  T. n.m. Année de probation, pendant laquelle on éprouve si un Religieux, ou une Religieuse ont une vocation, & des qualités propres pour vivre dans la règle dont ils doivent vouer l'observation. Le noviciat dure un an ordinairement, & en quelques Maisons davantage. Ce Religieux a fait heureusement son noviciat. L'année de noviciat est comme le lit de la mort civile d'un Novice, qui meurt au monde par la profession. On a jugé qu'une donation faite entre-vifs, dans l'année de noviciat, étoit censée une donation à cause de mort. Par le Concile de Trente le temps du noviciat doit être d'une année complette, continue & sans interruption ; s'il manquoit un seul jour à l'année de probation, il n'en faudroit pas davantage pour la rendre nulle.
Se dit aussi des maisons, ou des lieux où l'on instruit les Novices. Le Noviciat des Jésuites, se dit quelquefois du Noviciat des Prêtres qui se disposent au dernier voeu. Le Noviciat est souvent un Cloître séparé du grand Dortoir.
     
Obédience
  T. n.f. Tel étoit dans les premiers siécles de l'Etat Monastique, l'esprit & l'usage des grandes Abbayes ; les prieurés n'étoient alors que de simples obédiences ; les Religieux qui les desservoient, & le prieur lui-même qui se trouvoit à leur tête, étoient tous amovibles au gré de l'Abbé.
En parlant du grand schisme d'Avignon, obédience est le mot propre pour signifier les Etats qui reconnoissoient l'un ou l'autre Pape. Obédience d'Urbain VI. presque toutes les villes de Toscane & de Lombardie, toute l'Allemagne, la Bohême, la Hongrie, la Pologne, la Prusse, le Danemarck, la Suéde, la Norvége, l'Angleterre. Obédience de Clément VII. la France, la Lorraine, l'Ecosse, la Savoie, Naples. L'Espagne fut d'abord dans l'obédience d'Urbain, & ensuite dans celle de Clément.
     
Obit
  T. n.m. Anniversaire ; Messe fondée qu'on dit pour un défunt tous les ans à pareil jour de sa mort. Le plus ancien obit de France est l'Anniversaire du Roi Childebert, qui est fondé en l'Abbaye de saint Germain des Prés, & qui se dit le 23 Décembre.
     

Obituaire

 

T. n.m. Registres où l'on écrit le nom des morts, & le jour de leur sépulture. En plusieurs endroits on les appelle Mortuaires, & plus communément Nécrologes. Ils permettent de célébrer les messes anniversaires pour le repos de l'âme du défunt.

     
Oblat
  T. n.m. Enfant qu'on offroit à Dieu pour le rendre Religieux dans une Abbaye. Autrefois ces Oblats étoient autant engagés aux Monastères par la dévotion de leurs pères, que par leur propre profession ; desorte qu'ils ne les pouvoient quitter sans apostasie. S'est dit ensuite pour Frère Convers, ou Frère Lai. Religieux Laïque. C'est dans le XIe siècle que commença dans les Monastères l'institution des Oblats ou Donnés. Dans les premiers temps on appelloit Oblats, ceux que leurs parens engageoient dès l'enfance à la vie Monastique & Convers, ceux qui l'embrassoient d'eux-mêmes dans un âge déja capable de ce choix.

Oblat, a signifié depuis une Moine-Lai, que le Roi mettoit anciennement en chaque Abbaye, ou Prieuré dépendant de sa nomination, auquel les Religieux étoient obligés de donner une portion monacale, à la charge qu'il sonneroit les cloches, qu'il balayeroit l'Église & la cour. Ces places étoient destinées à des soldats estropiés & invalides.

     

Offices claustraux

 

T. n.mpl. Offices qu'on donne à des Religieux, pour avoir soin de l'Infirmerie, de la Sacristie, de la Panneterie, du Cellier, des aumônes, &c. Ce sont des titres de Bénéfices ausquels certains revenus sont annéxés ; mais ils ont été réunis la plus-part aux Menses des Abbayes qui sont en congrégation.

     

Officialité

 

T. n.f. Cour, ou Justice d'Église, dont le Chef est l'Official. La Partie publique dans les Officialités, s'appelle le Promoteur. Le Lieutenant s'appelle le Vicegérent. La pratique des Officialités est présentement réduite à peu de chose. Les actions en promesse ou en dissolution de mariage, sont les causes les plus ordinaires de l'Officialité.

     

Ondoyement

 

T. n.m. Baptême fait sans cérémonie. Lorsqu'un enfant aura été ondoyé, & que l'ondoyement aura été fait par le Curé, Vicaire ou Desservant, ils seront tenus d'en inscrire l'acte incontinent sur les deux Registres.... Déclaration du Roi du 9 Avril 1736. art. 5. Il est parlé dans le même article de l'ondoyement fait par la Sage-femme ou autre ; & l'article suivant porte que lorsque les cérémonies du Baptême seront suppléées, l'acte en sera dressé, & qu'il y sera fait mention du jour de l'acte d'ondoyement.

     
Oral
  T. n.m. Est le nom d'un vêtement pontifical. C'est une espèce de grand voile que le Pape met sur sa tête, qui se replie sur ses épaules & sur sa poitrine.
     
Ordinaire
  T. n.m. Ordinaire signifie directoire, c'est-à-dire, un livre qui apprend comment il faut réciter l'office divin, & dire la Messe. On appelle aussi l'Ordinaire de la Messe, tout ce qui se dit tous les jours à la Messe, les prières de la Messe rangées de suite, comme elles se disent. On trouve dans tous les Missels l'Ordinaire de la Messe.
     
Oremus
  T. n.m&f. Prière. Une belle Oremus. Ce Prêtre a dit bien des Oremus à la Messe. Cette Dévote n'a pas encore dit tous ses Oremus. Oremus signifie "prions"
     
Papiste
  T. adj. Terme odieux dont les protestans se servent pour désigner les catholiques. Papolâtre est un autre terme injurieux pour dire la même chose.
     
Particulaire
  T. n.m. Nom d'un Officier des anciens Monastères. Le Particulaire étoit celui qui distribuoit les portions aux Moines.
     
Pastoral
  T. n.m. Livre où sont contenues les prières, les cérémonies, les devoirs & les fonctions d'un Évêque, & particulièrement celles qui sont extraordinaires, & qui se font avec plus de solemnité.
     
Patronage
  T. n.m. Droit qui appartient au fondateur d'une Église, ou d'un Bénéfice. Ce droit consiste à avoir la nomination, ou présentation au Bénéfice par lui fondé, ou doté, à avoir les droits honorifiques dans l'Église, à être enterré dans le chancel, à avoir des litres & ceintures funèbres, &c. Il y a des Patronages laïques, d'autres Ecclésiastiques. Le Patronage laïque est un droit attaché à la personne, soit comme fondateur, soit comme héritier des fondateurs, soit comme possédant un fief auquel le Patronage est annexé. Le Patronage Ecclésiastique est celui qu'on possède à cause d'un Bénéfice dont on est pourvu. Si un Ecclésiastique avoit un droit de Patronage de son chef, & non en vertu de son Bénéfice, ce seroit un Patronage laïque. Le Patronage laïque est réel, ou personnel. Le Patronage réel, est celui qui est attaché à la glèbe, & à un certain héritage. Le Patronage personnel est celui qui appartient directement au fondateur de l'Église, & qui est transmissible à ses enfans & à sa famille, sans être annexé à aucun fonds.
     
Pédon
  T. n.m. Terme qui est en usage à Avignon. C'est le nom qu'on y donne à un Courier, ou plutôt à un Messager à pied qui porte les lettres pour Rome. Le pédon d'Avignon porte les lettres pour Rome jusqu'à Gennes, où il trouve le pédon de Rome, à qui il les donne, & de qui il reçoit celles de Rome.
     
Permissionnaire
  T. n.m. On appelle ainsi à Paris celui qui a permission du Chantre de Notre-Dame de tenir de petits Pensionnaires, & de leur enseigner la Grammaire & les Humanités. C'est un Permissionnaire.
     
Personnat
  T. n.m. Bénéfice qui donne quelque prérogative, ou prééminence dans une Église, ou dans un Chapitre ; mais sans jurisdiction, qui a seulement une place distinguée. Personatus. Les personnats n'emportent qu'un peu d'honneur pour la personne, sans aucun pouvoir, comme le Chantre en plusieurs Églises. Le personnat n'est point une dignité, comme soutient Oldrade, à moins qu'on n'étende beaucoup la signification du mot. Les personnats sont fréquens dans les Églises d'Aquitaine. Le Sous-Chantre de Limoges est un personnat. Quelques-uns donnent aussi ce nom à quelques Archidiacres & Archiprêtres dans des Cathédrales. Les Docteurs en parlent diversement, & quelques-uns le donnent généralement à tous ceux qui ont quelque prérogative dans le Choeur ou dans le Chapitre au-dessus des autres Chanoines, soit dans les processions, soit dans les options, soit dans les suffrages ; & confondent ce nom avec dignité. D'autres donnent ce nom à de simples Curés, & d'autres à des Curés primitifs.
     
Plombateur
  T. n.m. Officier de la Chancellerie Romaine qui plombe les Bulles. Il a droit de porter la soutane violette, & est néanmoins amovible
     
Pluvial
  T. n.m. Grande chappe que portent le Chantre, & le Sous-Chantre à la Messe & à Vêpres, & l'Officiant quand il encense. Il entoure toute la personne, & est attaché par le devant avec deux agraphes. Autrefois c'étoit la chappe ou manteau que les Ecclesiastiques, & sur tout les Religieux, portoient à la campagne pour se défendre de la pluie.
     

Portion congrue

 

T. n.f. Portion-congrue, est une certaine pension que le Curé Primitif, ou le gros Décimateur doit à un Vicaire perpétuel, ou à un Curé qui dessert une Cure. Originairement, & suivant la disposition des Canons, les dîmes appartenoient sans partage au Curé qui desservoit l'Église paroissiale. Mais à cause de l'ignorance des Prêtres séculiers, les Moines de Saint Benoît, & les Chanoines Réguliers de Saint Augustin s'étant emparés de la pluspart des Cures, ils y faisoient eux-mêmes le service. Dans la suite s'étant relâchés de leur première ferveur, ils les firent desservir par des Prêtres séculiers, révocables à leur volonté, à qui ils donnoient une pension médiocre pour subsister. Pour remédier à cet abus, le Concile de Latran tenu sous Alexandre III. ordonna, qu'à l'avenir les Religieux qui possédoient des Cures unies à leur mense conventuelle, les feroient desservir par un Religieux capable, ou par un Vicaire perpétuel & irrévocable, en leur assignant une portion congrue sur le revenu de ces Cures. C'est-là l'origine des portions congrues. Les Moines de Saint Benoît ont choisi d'établir des Vicaires perpétuels pour desservir les Cures unies à leur mense : ainsi ils ont retenu le titre de Curés primitifs, avec les dîmes & revenus de ces Cures, & n'ont donné que des appointemens modiques à ces Vicaires perpétuels. On a donc été contraint de fixer la portion congrue que les Religieux ou gros Décimateurs étoient obligés de donner à ceux qui desservoient les Cures. Par un Edit de 1571. elle fut règlée à 120 livres, & par une Ordonnance de 1629. à 300 livres. Par une Déclaration de 1632. il a été ordonné que la fixation de la portion congrue à 300 livres, n'aura lieu qu'à l'égard des Diocèses situés au-deçà de la Loire, & qu'elle demeurera réduite à 200 livres pour les provinces au-delà de la Loire. En 1634. les gros Décimateurs ont obtenu un arrêt du Conseil, par lequel toutes les portions congrues sont réduites sans distinction à 200 livres seulement. Outre cela on laisse au Curé les menues & vertes dîmes, & les novales. La Jurisprudence varie pourtant à l'égard des menues dîmés & des novales. Il y a des arrêts du Parlement qui les ont retranchées aux Curés & Vicaires perpétuels

     
Postulant
  T. n.m. Qui demande à entrer dans un Couvent. Il y a long-tems que cette fille est postulante pour entrer au Val-de-Grace. C'est un postulant pour entrer aux Capucins.
Postuler, c'est demander à être admis dans des Couvens. Les pauvres filles sont long-temps à postuler, avant que d'être reçûes dans une Abbaye bien rentée.
     
Postulateur
  T. n.m. Officier employé dans le procès de canonisation. C'est celui qu'un état, qu'une ville, qu'un ordre chargent de poursuivre le procès.
     
Postulation
  T. n.m. Terme du Droit Ecclésiastique. La postulation est la nomination à une dignité de l'Église d'une personne qui ne peut être élûe selon les Canons. Ainsi comme l'élection de cette personne seroit vicieuse, l'on procède par voie de postulation, c'est-à-dire, que le Chapitre supplie celui qui a le droit de confirmer l'élection, d'approuver l'élection, bien qu'elle ne soit pas canonique.
     
Pouillé
  T. n.m. Catalogue, inventaire, ou Recueil des Bénéfices, où sont marquées les qualitès des Bénéfices, leurs dépendances, le nom des Collateurs, & leur revenu. Le Pouillé de France est rédigé en VIII volumes, dont chacun contient un Archevêché, qui sont Paris, Sens, Reims, Lion, Bordeaux, Bourges, Tours & Rouen. Les autres Archevêchés ne sont pas faits & il seroit à souhaiter qu'on en fît un général & plus correct. Il y a aussi un Pouillé Royal, qui est un Recueil des Bénéfices & Maladeries dépendantes de la nomination du Roi. Chaque Église à son Pouillé particulier dans ses Archives.
Quelques-uns croient que ce mot vient de poallier. On appelloit ainsi autrefois les clochers, & on nommoit de ce nom la liste & l'inventaire des Églises ou clochers d'un Diocèse, comme a remarqué le P. Monet, à cause que poallier étoit proprement le nom de la pièce de métal, qui entre dans la charpente du clocher, dans laquelle entre le tourillon de la cloche qui la tient suspendue, & sur laquelle elle se meut.
     
Prébende
  T. n.m. La Prébende est un droit qu'a un Ecclésiastique dans une Église Cathédrale, ou Collégiale où il dessert, de percevoir certains revenus Ecclésiastiques, & de jouir de certains droits, ou en argent, ou en espèces. Au lieu que la Chanoinie est simplement un titre, ou qualité spirituelle indépendante de cette prestation, ou revenu temporel : ensorte que la Prébende peut subsister sans le Canonicat, & que la Chanoinie est inséparable de la Prébende : car ce n'est pas à la Prébende que le droit de suffrage & les autres droits spirituels sont annexés, mais à la Chanoinie ; & lorsque la Prébende est jointe au Canonicat, elle devient spirituelle à cause du Canonicat auquel elle est attachée.
     
Précenteur
  T. n.m. Terme dont on se sert en quelques Églises Cathédrales de France, pour signifier le Chantre qui est le Maître du Choeur. Le Chantre de la Cathédrale de Saint-Jean de Lion s'appelle le Précenteur, parce qu'il chante devant les autres.
     
Prélature
  T. n.f. Dignité de Prélat ; Bénéfice qui donne une jurisdiction spirituelle à celui qui en est revétu. Par le Concordat on a accordé au Roi la nomination aux Prélatures.
Signifie aussi le corps des prélats.
     
Presbytère
  T. n.m. Maison proche une Église pour loger ceux qui la desservent. Chaque Église paroissiale doit avoir un Presbytere pour loger le Curé. Il y a des Paroisses qui ont des Presbyteres pour loger une Communauté de Prêtres.
     
Preyre
  T. n.m. En Albigeois, c'est un Sacrificateur, comme qui diroit Prieur, ou Prêtre.
     
Prié-Dieu
  T. n.m. Accoudoir en forme de pupitre, pour soutenir le livre de prières tandis qu'on est à genoux auprès. On prépare des prié-Dieu couverts de velours aux grandes cérémonies pour les Princes, les Prélats, &c.
     
Prieur
  T. n.m. Directeur ; Supérieur d'un Couvent de Moines ; Supérieure de Religieuses (prieure).
     
Prieuré
  T. n.m. Bénéfice dont est pourvû un Prieur. Un Prieuré simple n'oblige qu'à dire son Breviaire. Il y a des Prieurés qui sont Dignités, & qui ont la puissance de conférer les Bénéfices. Le Prieuré Claustral est au rang des Bénéfices doubles ; il a double fonction, & à l'égard des personnes, & à l'égard des biens. Le Prieuré Claustral ne peut être conféré en commende. Quand les Prieurés sont électifs confirmatifs, tels que sont ceux de l'Ordre de Saint Augustin, ils sont à la nomination du Roi. Les autres sont à la collation des Abbés. Un Prieuré Conventuel oblige à être Prêtre, même quand il est Commendataire. Il ne peut être changé en Prieuré simple. Il y a six Grands Prieurés de l'Ordre de Malte en France : le Grand Prieuré de Provence, d'Auvergne, de France, d'Aquitaine, de Champagne & de Toulouse. Le Grand Prieuré de France s'étend dans l'Île de France, la Normandie, l'Orléanois, le Poitou, l'Auxerrois, le Gâtinois, le Hurepoix, la Champagne, la Brie, la Picardie, l'Artois, le Hainaut, la Flandre, & le Pays de Liége.
     
Primat
  T. n.m. Archevêque qui a une supériorité de jurisdiction sur plusieurs Archevêchés ou Évêchés. L'Archevêque de Lion se dit Primat des Gaules. Les appellations des sentences des Officiaux de Paris, de Sens & de Tours, ressortissent à la Primatie de Lion. L'Archevêque de Bourges se prétend Primat d'Aquitaine. L'Archevêque de Rouen prend la qualité de Primat de Normandie.
     
Prime
  T. n.f. Terme de Bréviaire. C'est la première des Heures Canoniales qui se dit après Laudes. On lit le Martyrologe à Prime.
     
Probation
  T. n.f. Terme de Religion. Épreuve, année de Noviciat qu'on fait faire à un Religieux dans un Couvent pour éprouver sa vertu, sa vocation, & s'il pourra soutenir les austérités de la Règle. L'année de probation d'un Novice ne commence que du jour de sa prise d'habit.
     
Procession blanche
  T. n.f. En 1583 les Ligueurs inventerent ce qu'on appelloit alors Processions blanches. On alloit avec croix, banniéres & torches allumées jusqu'à trois ou quatre journées de chemin, les yeux baissés, en bel ordre, deux à deux, & un linge blanc par-dessus les habits ordinaires. Quelques-uns même se mettoient nuds pieds, & tous portoient une petite croix d'une main, & un cierge allumé de l'autre. Un de la bande tenoit une lanterne pour conserver le feu par les champs, & pour fournir de la lumiére dans le besoin, lorsque les cierges venoient à s'éteindre. Les Prêtres suivoient, dont l'un portoit le St Sacrement sous un ciel blanc, soûtenu par les plus honorables de la bande. On chantoit plusieurs Cantiques.
     
Procession
  T. n.f. Cérémonie Ecclésiastique, qui se dit des prières que le peuple fait à la suite du Clergé qui va par dévotion visiter quelque lieu saint, quelque Église. On fait des Processions générales dans les Jubilés, & dans les autres dévotions & nécessités publiques.
     
Proficiat
  T. n.m. Certain droit que les Évêques levoient sur les Ecclésiastiques, & qui faisoit partie de ce qu'on appelloit les Louables Coûtumes.
     
Promoteur
  T. n.m. Ecclésiastique qui est la partie publique dans une Cour Ecclésiastique, en une Assemblée du Clergé, en un Concile, en une Chambre des Décimes, en une Officialité. Il requiert pour l'intérêt public, comme le Procureur du Roi dans les Cours Laïques. Par exemple, il fait informer d'office contre les Ecclésiastiques qui sont en faute, & pour maintenir les droits, les libertés & les immunités de l'Église. Il a soin de faire maintenir la discipline Ecclésiastique, de faire punir & de ranger les désobéissans à leur devoir.
     
Prone
  T. n.m. Annonce publique que le curé fait chaque dimanche à la messe paroissiale, qui récapitule tout ce que les fidèles doivent savoir des fêtes, jeûnes, heures des offices, bans, mandements épiscopaux, etc.
     

Proseuque

 

T. n.f. Lieu où les Juifs faisoient leurs priéres, & qui différoit des Synagogues, en ce que celles-ci étoient dans les villes, & étoient des bâtimens complets & couverts, & que les Proseuques étoient dans les campagnes, ordinairement sur le bord des riviéres & sans couverture ; ou quand elles étoient couvertes, elles étoient couvertes par les côtés, comme sont nos halles.

     

Psautier

 

T. n.m. Le Pseautier est distribué dans le Breviaire pour l'Office de la semaine. Il y a une infinité de Commentaires & de Paraphrases sur le Psautier. On appelle aussi Psautier, le Livre de l'Église qui contient les Pseaumes.
Psautier, chez les Religieuses, se dit aussi d'un grand chapelet. Cette fille a un Pseautier pendu à sa ceinture. On l'appelle ainsi, à cause qu'il y a 150 grains, qui égalent le nombre des Pseaumes de David. On tient que c'est Saint Dominique qui en a été l'Inventeur.
Psautier Vêtement de Religieuses ; voile dont elles se couvrent la tête & les épaules.

     

Puritains

 

T. n.mpl. Les Puritains furent ainsi nommés, parce qu'ils affectoient d'être plus purs que les autres Protestans en tout ce qui regardoit la Religion. C'est pour cela qu'ils refusoient de s'assembler dans les Eglises qui avoient servi aux Catholiques, & qu'ils ne vouloient pratiquer ni retenir aucun de leurs usages ou cérémonies ; de sorte que dans leurs commencemens un de leurs Ministres aima mieux perdre mille écus de pension qu'on lui donnoit, que de porter l'habit clérical, ou le bonnet quarré seulement, comme faisoient les autres
Les Puritains sont aussi nommés Presbytériens, & sont grands ennemis des Evêques, & de l'Eglise Anglicane On les appelle aussi Consistoriaux, parce qu'ils veulent que tout se rapporte aux réglemens des consistoires. Ils soûtiennent que la parole de Dieu étant parfaite, & ayant été donnée par notre Seigneur Jesus-Christ pour unique fondement des choses qui regardent la Religion, tout ce qui s'y fait pour le regard du culte & de l'administration est illicite, s'il n'est appuyé sur cette parole ; si bien que c'est un mal de contraindre un Chrétien à aucun acte de Religion, dont on ne peut montrer la raison dans l'Ecriture ; que tout ce qui a été institué par les hommes doit être rejetté ; que c'est une superstition qu'un homme quel qu'il soit institue aucune cérémonie de Religion, & la mêle avec les cérémonies & les mystères que Dieu a établis ; que la Congrégation des hommes s'assemblant ordinairement pour le vrai service de Dieu, est la véritable Eglise visible de notre Seigneur Jesus-Christ, & que l'on donne improprement ce nom aux Synodes & aux Conciles ; que toutes ces Eglises ou Assemblées sont égales, & de même autorité ; qu'aucune de ces Eglises n'a été assujettie par Jesus-Christ à aucune jurisdiction Ecclésiastique supérieure, mais est seulement sujette à celle qui s'ouvre en elle-même, sans que les autres aient pouvoir sur elles ; que leurs ames sont laissées au jugement immédiat de notre Seigneur, de même que leurs corps au Magistrat civil, lequel seul peut ordonner sur la terre des Eglises, ou des Assemblées ; que chaque Eglise établie doit avoir nécessairement près d'elle ses Ministres & ses Gouverneurs ; que toute Eglise désignée a pouvoir de notre Seigneur J. C. d'élire & d'appeller tous ses Supérieurs Ecclésiastiques & spirituels, & qu'il n'est pas raisonnable qu'un seul gouverne deux Eglises ;

     

Qualificateur

 

T. n.m. Théologien préposé pour qualifier, ou déclarer la qualité des propositions, qui sont déférées a un Tribunal Ecclésiastique, & sur-tout à celui de l'Inquisition. Un Qualificateur du Saint Office. Les Qualificateurs ne sont point Juges, ils ne font que dire leur sentiment sur les propositions qu'on leur présente. Ce sont les Inquisiteurs qui jugent.

     

Quarte canonique

 

T. n.f. En termes de Jurisprudence, ce qui est dû au Curé, quand son Paroissien meurt sur sa Paroisse, & se fait enterrer ailleurs.

     

Quêteur

 

T. n.m. Depuis le XIIe. siècle jusqu'au XVe. inclusivement, il y a eu des quêteurs établis en titre d'Office dans les Églises. Il s'est trouvé de ces quêteurs qui faisoient trafic des saintes Reliques. Ces abus, & d'autres encore, les firent abolir.

     
Rabbin
  T. n.m. Docteur de la loi Judaïque. Les Rabbins occupent les premières places dans les synagogues, & c'est à eux à prononcer sur les matières de Religion, & souvent même sur les affaires civiles. Ils ont le pouvoir d'excommunier les désobéissans. Les Rabbins ont écrit plusieurs traditions superstitieuses, qu'ils observent aussi scrupuleusement que la Loi de Moyse.
     
Recteur
 

T. n.m. Curé en Bretagne à Bourdeaux et en quelques provinces & dans plusieurs communautés, couvens & hopitaux. Celui qui gouverne la paroisse, la maison.

     
Rectorerie
  T. n.f. Cure, direction de Paroisse. C'est un mot dont on se sert dans ce sens en plusieurs provinces.
     

Régaire

  T. n.m. En Bretagne, les régaires sont des juridictions temporelles exercées par les évêques ou les chapitres cathédraux. La Jurisdiction des Regaires appartient au Juge & Sénéchal de l'Évêque, & ressort nuement en la Cour de Parlement de Bretagne, qui en a seul connoissance par appel.
     
Relaps
  T. adj. Qui est retombé dans une hérésie qu'il avoit abjurée, dans un crime, dans un péché dont il avoit eu rémission, ou absolution. Les hérétiques relaps sont fort odieux à l'Église. Les criminels relaps ne méritent point de grace. Les pécheurs relaps ont besoin d'une rude pénitence.
     
Relevailles
  T. n.fpl. Petite cérémonie qu'on fait à l'Église, quand une femme relève de couche, & lorsqu'elle y entre la première fois. Philippe premier, Roi de France, raillant sur la grosseur & l'embompoint de Guillaume le Conquérant, demandoit s'il accoucheroit bien-tôt. Guillaume lui fit répondre qu'oui, & qu'à ses relevailles, il l'iroit visiter avec dix mille lances en forme de chandeliers.
     
Religionnaire
  T. n.m. Qui est de la Religion qu'on appelle Prétendue Réformée. Les Religionnaires ont été l'occasion de plusieurs troubles en Europe. Ce mot étoit l'aversion de Balzac. Il dit qu'il n'est ni Latin, ni François, ni plaisant, ni sérieux ; qu'il a été fabriqué dans un coin du Périgord, & qu'il faut le renvoyer d'où il est venu, Il n'est pourtant pas si barbare & si monstrueux ; il a été reçu à la Cour. L'Académie l'admet, & remarque seulement qu'il n'est guère en usage qu'au pluriel. On dit pourtant c'est un Religionnaire ; mais depuis la révocation de l'Édit de Nantes ce terme s'emploie peu. On dit Nouveaux Convertis, en parlant de ceux qui sont en France ; & Réfugiés, en parlant de ceux qui sont sortis de France.
     
Reliquaire
  T. n.m. Petit vaisseau précieux & portatif où l'on enferme des reliques.
     
Rénovation
  T. n.f. On appelle dans les Communautés Religieuses, Rénovation des voeux, le jour ou la fête de la Rénovation, la cérémonie qui s'y fait chaque année de renouveller les voeux qu'on a faits à la fin du Noviciat, & le jour auquel cette cérémonie se fait.
     
Requiem
  T. n.m. Terme de bréviaire. On dit une messe de requiem pour dire une messe des morts parce que l'introït commence par le mot de Requiem.
     
Réveilleur
  T. n.m. Ce mot se dit parmi les Religieux, de celui qui a le soin de réveiller les autres à certaines heures. Il se dit aussi d'un homme qui va par les rues de certaines villes de France, en certaines saisons de l'année, pour réveiller les gens avec une petite cloche qu'il porte avec lui, & les exhorte à penser à la mort & au jour du jugement, & à prier Dieu pour les trépassés. Le Réveilleur a passé cette nuit.
     
Revestiaire
  T. n.m. Sacristie, lieu où les Ecclésiastiques vont prendre leurs habits sacerdotaux, leurs chappes & les autres ornemens pour célèbrer l'Office Divin.
Ce mot se dit aussi d'une certaine somme que chaque Religieux prend en certaines Communautés pour son entretien d'habit, de linge, &c.
     
Robbière
  T. n.f. Religieuse qui a soin des habits, des robbes, des chaussures, des garnitures de lit, &c.
     
Rogations
  T. n.fpl. Prières publiques et processions faites pendant les 3 jours précédant l’ascension pour demander la bénédiction de dieu sur les fruits de la terre.
     
R.P.R.
  Religion Prétendument Réformée (protestantisme)
     
Sacbéni
  T. n.m. Est un sac ou vètement de toile qu'on donne aux condamnés à mort par l'Inquisition. C'étoit autrefois un habit qu'on donnoit aux pénitens publics en la primitive Église. Plusieurs Conciles en parlent, même avant l'établissement de l'Inquisition. Sa couleur a été déterminée au Concile de Beziers, de couleur jaune safranée, avec deux croix, comme est aujourd'hui celui de l'Inquisition, & l'on peint dessus des Diables & des flammes.
     
Sacerdoce
  T. n.m. Ordre & caractère de Prêtrise, qui donne pouvoir dans l'Église Romaine de dire la Messe, & d'absoudre les pénitens. Combien voit-on de Prêtres indignes du Sacerdoce où ils se sont jetés précipitamment, & sans épreuve.
     
Sacristie
  T. n f. Lieu où l'on serre les reliques, les vaisseaux sacrés & les ornemens d'une Église. C'est au plain-pied d'une Église, une espèce de salle où l'on serre les choses sacrées & les ornemens, & où les Prêtres se préparent & s'habillent pour officier. Elles doivent être revètues d'un lambris avec armoires & tables.
     
Scapulaire
  T. n.m. Partie du vètement de plusieurs Religieux qui se met par dessus la robe, autrefois sur les épaules, & qui étoit destiné à conserver les habits pendant le temps du travail des mains, à peu près comme le tablier que portent aujourd'hui les femmes & plusieurs ouvriers. Le Scapulaire est aujourd'hui composé de deux petits lés de drap qui couvrent le dos & la poitrine, & qui pendent jusqu'aux pieds aux Religieux Profès, & jusqu'aux genoux aux Convers, en la pluspart des Ordres.
     
Séculier
  T. adj. Laïque, qui vit dans le monde. On le dit aussi d'un Ecclésiastique qui n'est engagé par aucuns voeux, ni assujetti aux règles particulières d'une Communauté. Il est opposé à Régulier. Les Réguliers prétendent que leur état est plus parfait que celui des Séculiers. Les Prêtres séculiers peuvent être pourvûs des Abbayes, & des Prieurés, tant simples que conventuels, non en titre, mais en commende. On a mandé à cette cérémonie le Clergé séculier & régulier. Ce Religieux porte maintenant l'habit séculier.
Séculier, se dit aussi d'un bénéfice qui peut être possédé par un Ecclésiastique séculier. Il y a une maxime de Droit qui porte, que les bénéfices séculiers doivent être donnés aux Séculiers, & les réguliers aux Réguliers. C'est aussi une maxime que tout bénéfice est censé séculier, à moins qu'il ne soit justifié qu'il est régulier.
     
Semainier
  T. n.m. Religieux, ou Religieuse, ou Chanoine, qui a le soin de faire l'Office pendant la semaine, & qui doit assister à toutes les heures. c'est le Semainier qui commence, & qui finit l'Office. C'est le plus souvent le Semainier qui confère les Bénéfices vacans pendant sa semaine.
     
Sème
  T. n.m. En Anjou, c'est un service de sept jours pour les morts
     
Semi-prébende
  T. n.f. Petite Prébende dans une Église, qui est d'un moindre revenu
     

Séminaire

 

T. n.m. Lieu où l'on instruit les jeunes Ecclésiastiques des devoirs, des cérémonies & des fonctions des ministères sacrés ; congrégation d'Ecclésiastiques, dont quelques-uns disent que St Augustin a été le premier Instituteur. En ce sens Séminaire est une Maison de Communauté, où l'on instruit pour les Ordres sacrés les personnes destinées à l'Église, & dont les principales pièces, sont les salles pour les Exercitans (ou plustôt pour les Assemblées) & les petites chambres ou cellules où chacun se retire, couche, étudie, prie en particulier. Les Séminaires sont d'une grande utilité à l'Église. Le Concile de Trente ordonne de prendre des enfans au-dessus de douze ans pour les nourrir en commun, & les instruire, & les rendre capables de parvenir à l'état Ecclésiastique ; il est ordonné que dans chaque Église Cathédrale il y ait au moins un Séminaire sous la conduite de l'Évêque. En France l'établissement des Séminaires est un peu différent de l'Ordonnance du Concile. On prend de jeunes gens prêts à étudier en Théologie, & à être ordonnés ; ainsi les Séminaires sont des Maisons de probation, où l'on examine la vocation des Clercs, & où on les prépare à recevoir les Ordres. Pour la subsistance de ces Séminaires, l'on a fait des unions de Bénéfices, où l'on oblige le Clergé du Diocèse à contribuer à les entretenir.

     

Sexte

 

T. n.f. Terme de Breviaire. C'est la troisième des petites Heures Canoniales, Prime, Tierce, Sexte & None. C'est un Office Écclésiastique qu'on dit à six heures.

     

Simonie

 

T. n.f. Crime qu'on commet quand on trafique des choses sacrées, ou des Benéfices. La simonie consiste à vendre ou acheter les Sacremens ; le baptême ; l'absolution ; l'ordination ; la nomination, & la collation des Bénéfices ; l'entrée dans les monastères ; la bénédiction nuptiale, &c. Quelques-uns ont prétendu qu'il suffisoit que l'ordination fût gratuite, & que du reste on pouvoit vendre, ou acheter les revenus, comme une chose temporelle. Les Canons des Conciles ont condamné cette subtile distinction, parce que les revenus sont attachés à un office Ecclésiastique qui est purement spirituel.

     

Socque

 

T. n.f. Espèce de sandale, patin de bois qui a deux ou trois doigts de hauteur, dont se servent les Religieux, & entre autres les Récollets. La sandale differe de la socque, en ce que la sandale a des semelles de cuir, & que la socque est toute de bois. Elles s'attachent toutes deux avec des courroies.

     

Soutane

 

T. n.f. Habit long & descendant jusques sur les talons, que portent les Ecclésiastiques & autrefois les gens de Justice sous leurs manteaux & sous leurs robes. Par rapport à ceux-ci, la soutane n'est guère demeurée qu'aux Présidens à Mortier, & aux Gens du Roi. Les gens de soutane sont d'une profession tout-à-fait opposée à celle des gens de guerre. Ce mot vient de l'Italien sottana, qui vient de sotto, parce que c'est un habillement qu'on met sous la robe, ou sous le manteau.

     

Soutanelle

 

T. n.f. Petite soutane de campagne qui ne descend que jusqu'aux genoux. La plupart des Abbés vont maintenant en soutanelle.

     

Stage

 

T. n.m. Terme Ecclésiastique. C'est une résidence actuelle & exacte que doit faire un Chanoine dans son Église pendant six mois, quand il a pris possession d'une Chanoinie, pour pouvoir jouir des honneurs & des revenus de sa Prébende.

     

Stagier

 

T. n.m. Chanoine qui fait son stage, qui assiste régulièrement aux Offices de son Église, pendant six mois ou plus, suivant les Statuts des Chapitres, afin de pouvoir jouir des honneurs & des revenus attachés à la Prébende dont il a pris possession.

     

Stalle

 

T. n.m. On appelle ainsi dans les Églises les siéges de bois qui sont autour du Choeur, dont le fond se lève & se baisse, & sur lesquels sont assis les Chanoines, les Religieux, & ceux qui chantent au Choeur. En telle cérémonie les Compagnies supérieures occupoient les stalles.

     

Suaire

 

T. n.m. Drap mortuaire, dans lequel on ensévelit les morts avant que de les mettre dans le cercueil. On le dit particulièrement de celui de Jesus-Christ. On voit à Besançon, à Turin, à Sarlat, & à Compiegne le Saint Suaire où est imprimée l'image de Jesus-Christ. Le Saint Suaire fut conservé pendant près de trois siècles dans l'Abbaye de Cadoin, & fut transporté de là à Toulouse pendant la guerre des Anglois. On raconte qu'il avoit été retiré des mains d'un Juif d'Antioche en 1098. Il n'y a guère de Relique qui ait plus de preuves de vérité que le Saint Suaire de Toulouse. Il a été confirmé par 14 Bulles des Papes, à compter de celle de Clément III. en 1190. Il s'en faut beaucoup que le Saint Suaire de Turin, & celui de Besançon ne soient aussi autorisés. Il n'y a que quatre Papes qui ayent accordé des Indulgences en faveur de celui de Turin.

     
Suffragant
  T. n.m. Qui se dit d'un Évêque particulier à l'égard de son Archevêque, duquel il dépend, & devant lequel se relèvent les appellations de l'Official de l'Évêque. L'Archevêque de Paris a quatre Suffragans ; les Évêques de Chartres, de Meaux, d'Orléans & de Blois.
     

Synagogue

 

T. n.f. Assemblée des Juifs, pour vaquer aux actes de leur Religion, le lieu où ils font leurs prières. Quelques-uns croient que l'usage des Synagogues n'est pas fort ancien parmi les Juifs, & que ce ne fut qu'après le retour de la captivité de Babylone qu'on crut que le service de Dieu n'étoit pas tellement attaché au Temple de Jérusalem, qu'il ne pût être célèbré ailleurs ; ensorte que les Juifs commencerent à bâtir des Synagogues dans toutes leurs villes. D'autres disent qu'il y avoit des Synagogues dès le temps de David. Quoiqu'il er soit, les Juifs en érigeoient par tout : c'étoient comme des chapelles où se faisoit le Service divin. On en comptoit jusqu'à 480 dans la seule ville de Jérusalem. Les assemblées des Juifs n'ont été appellées Synagogues que peu avant la venue de N. S. Jésus-Christ, qui a prêché au milieu de la Synagogue. Quand on parle des Juifs en corps, on les appelle la Synagogue. Ils ont encore des Synagogues à Amsterdam, à Rotterdam, à Avignon, à Metz & en plusieurs villes d'Allemagne & d'Italie.

     

Synode

 

T. n.m. Assemblée de l'Église universelle, qu'on appelle autrement Concile Ecuménique. Les Protestans ne reconnoissent l'autorité des Synodes, & ne s'y soumettent que lorsqu'ils s'imaginent avoir décidé conformément à la parole de Dieu ; de laquelle parole ils n'ont aucune assûrance, ni quant à la lettre, ni quant au sens, que celle de leur esprit particulier.
Synode, est aussi une convocation que fait un Évêque des Curés de son Diocèse, pour y faire quelques règlemens, quelques corrections, pour conserver la pureté des moeurs dans son Diocèse. On les faisoit autrefois deux fois l'année ; au mois de Mai & aux Calendes de Novembre.
Synode, se dit aussi de la convocation qui se fait des Églises Prétendues Réformées, pour entretenir chez eux la réforme & la discipline, & délibérer de leurs affaires & de leur conservation. Ils avoient des Synodes nationaux, & des Synodes provinciaux. Un tel Ministre fut déposé en plein Synode. Le Synode de Dordrecht est un des plus fameux, par la condamnation des Arminiens.

     

Tavayole

 

T. n.f. Toilette dont on se sert en quelques cérémonies de l'Église, comme pour rendre le pain beni, ou pour présenter des enfans au Baptême. Elle est faite de toile bordée de dentelle, & quelquefois toute de point, & d'autres ouvrages.
Ce mot vient de touaille, qui s'est dit autrefois pour une nappe ou serviette, de tobalea & tabula, table

     

Terminaire

 

T. n.m. Les Ordres Mendians ont partagé entre eux depuis très-long temps les bourgs & villages où chaque Couvent doit faire la quête, afin de ne se point nuire les uns aux autres, & de ne point donner occasion à des scandales. Chaque Couvent envoie aussi un Religieux prêcher dans les lieux de son district. Ce Prédicateur s'appelle Terminaire

     

Tierce

 

T. n.f. La seconde des Petites Heures du Bréviaire, qu'on appelle Canoniale, Prime, Tierce, Sexte & None. On dit Tierce avant la Grand'Messe.
Terme de Religieuses, qui se dit de la Compagne que la Supérieure envoie pour entendre ce qui se dit au parloir, quand quelque personne du monde vient parler à une Religieuse. La Soeur qui sert de tierce au parloir, sera soigneuse d'écouter tout ce qui s'y dit. Cette Compagne s'appelle aussi Soeur-écoute.

     

Tonsure

 

T. n.f. Action de couper les cheveux, & de raser la tête. Anciennement la tonsure étoit une marque d'infamie en France ; en sorte que lorsqu'on vouloit rendre un Prince incapable de succéder à la couronne, on le faisoit tondre & raser.
Terme Ecclésiastique. C'est l'entrée dans les Ordres Ecclésiastiques ; la première cérémonie qui se fait pour dévouer quelqu'un à l'Église, en le présentant à l'Évêque, qui lui donne le premier dégré de Cléricature, en lui coupant une partie des cheveux avec quelques prières, & bénédictions.
On peut recevoir la tonsure à l'âge de sept ans. Un Bénéfice à simple tonsure, est un Bénéfice qui se peut posséder par un enfant de sept ans qui a seulement la tonsure. La base & le fondement de tous les Ordres, c'est la tonsure. Celui qui ne justifie pas de ses lettres de tonsure, est incapable de tenir Bénéfices.

     
Tourière
  T. n.f. Office claustral chez les Moniales. C'est une Religieuse qui a la charge de parler au tour, d'y négocier les affaires de la Maison, de recevoir ce qu'on y apporte de dehors. On l'appelle Tourière du dedans, ou plustôt Dame du tour.
Est aussi une servante qui assiste au tour en dehors, qui rend au Couvent tous les services dont il a besoin dans la ville & au dehors, & qui reçoit ceux qui viennent y rendre visite. On l'appelle soeur Tourière, ou tourière du dehors. C'est à peu près dans le même sens que le Geolier ou Garde des prisons est appellé Tourier dans le style de Liége
     
Vêpres
  T. n.fpl. Partie de l'Office Divin qui se dit l'après-dînée. Un bon Chrétien doit assister tous les Dimanches à la Messe de Paroisse, au Sermon & à Vêpres.
     
Viatique
  T. n.m. Ce qu'on donne à des Religieux pour faire les frais d'un voyage, d'une mission.
Viatique, signifie figurément la communion que l'on donne aux agonisans qui vont faire le voyage de l'autre monde. On ne donne point le sacré Viatique à ceux qui sont exécutés à mort par ordre de Justice.
     
Vicaire
 

T. n.m. Celui qui est comme lieutenant d'un autre ; qui tient sa place ; qui fait ses fonctions en son absence, & sous son autorité.
Vicaire, se dit particulièrement de ceux qui soulagent les Évêques, & les Curés dans leurs fonctions. Les Évêques nomment d'ordinaire deux Grands Vicaires pour leur aider à faire leurs visites, & à règler leur Diocèse. On confond quelquefois le Grand-Vicaire avec l'Official. Mais leurs fonctions sont distinctes & séparées ; le Grand-Vicaire n'est commis que pour le spirituel, & pour la jurisdiction volontaire & gracieuse : les Officiaux exercent la jurisdiction contentieuse. Un Grand-Vicaire doit être Prêtre, & Gradué, suivant l'Ordonnance de Blois.
Les Religieux ont aussi des Vicaires pour faire la fonction d'un Général, ou d'un Supérieur, lorsqu'il est absent, ou que sa Charge est vacante.
On appelle Vicaires perpétuels, des Curés qui desservent les Cures dépendantes d'un Chapitre, d'une Abbaye, ou d'un Prieuré, au lieu des Curés Primitifs, qui sont les gros Décimateurs, & qui ne laissent à ces Vicaires que des portions congrues. Leur cure s'appelle une vicairie.