Thèmes A B Ca-Ch Ci-Cy D E F G H IJK La-Li Lo-Ly Ma-Mi Mo-My

N O PA-PI PL-PY Q R S T U V-Z

 

 

 

 

 

 

 

 

 

   
Acre
  T. n.m. Mesure de terre qui se dit particulièrement en Normandie et qui contient 160 perches. L'acre du bois est de 4 vergées, la vergée de 40 perches, la perche est de 24 pieds, le pied de 24 pouces, le pouce de 12 lignes, mais tout cela diffère selon les lieux.
   
Arçonneur
  T. n.m. Ouvrier qui arçonne la laine, le poil & autres matières après qu'elles ont été cardées, pour être employées à divers usages & particulièrement dans la chapellerie. Les cardeurs de Paris sont aussi appelés "Maîtres arçonneurs" dans leurs statuts.
     
Armoisin
  T. n.m. Etoffe légère de soie qui est de taffetas rouge ou pourpré. On a dit que l'espèce de taffetas désignée par ce mot fut ainsi nommée à cause de la toile armoriée dans laquelle on l'enveloppoit pour faire des envois.
   
Arpent
  Etendue de terre, contenant ordinairement cent perches carrées de superficie en vigueur sous l'ancien régime dans plusieurs régions de France (Metz, Paris, Toulouse...) mais qui selon l'endroit pouvait avoir des équivalences différentes. L'arpent royal équivalait à 5 107 m²
     
Aunage
  T. n.m. Mesurage des étoffes qui se fait avec une mesure certaine, réglée, qu'on appelle à Paris une Aune. Plusieurs manufacturiers donnent des excédents d'aunage pour s'attirer de la chalandise, comme à Laval, 24 aunes pour 20 et quelquefois jusqu'à 28 mais cet excédent d'aunage est réglé à une aune un quart par les derniers statuts que les façonniers donnent aux marchands pour bonne mesure.
     
Aune
  T. n.m. Bâton d'une certaine longueur qui sert à mesurer les étoffes, toiles, rubans, &c. Il se dit aussi de la chose mesurée. Tous les marchands doivent avoir une aune marquée et étalonnée, & ferrée par les deux bouts. Les aunes sont différentes selon les lieux. L'aune de France ou de Paris, contient trois pieds sept pouces, c'est du pied du roi dont il s'agit. Rouen, Bordeaux, la Rochelle et Nantes ont la même que Paris tandis que celle de Lyon est légèrement plus courte. Il y a sur cent aunes, une aune de différence.
   
Auneur
  T. n.m. Officier commis pour marquer & visiter les aunes des marchands. A Paris, il y a un corps de 24 jurés auneurs.
     
Baffetas
  T. n.m. Toile toute de fil de cotton blanc, très grosse, qui vient des Indes Orientales.
     
Baline
  T. n.f. Espéce de grosse étoffe de laine d'un très bas prix, qui sert à faire des emballages.
     
Bange
  T. n.m. Etoffe qui se fabrique en Bourgogne & dont il se fait un assez grand commerce à Lyon.
     
Banneau
  T. n.m. Petit vaisseau de bois qui sert à contenir les liquides, à les transporter sur des bêtes de somme & aussi à les mesurer. Il ne se dit pas tant à Paris que dans les Provinces, comme en Normandie, Picardie, Lionnois, &c. où on dit un banneau de chaux, un banneau de blé, un banneau de vendange. Autrefois, ce mot signifioit tombereau, mot celtique signifiaint une espèce de charriot à deux roues.
     
Baral
  T. n.m. Mesure de choses liquides d'usage en Languedoc, en Provence, &c.
     
Barbaricaire
  T. n.m. Brodeur, ou bien ouvrier qui fait des figures d'hommes, d'animaux &c. avec du fil d'or et des soies de différentes couleurs, comme nos brodeurs ou nos tapissiers de haute-lisse.
     
Bardenoche
  T. n.m. Espèce d'étoffe dont il est parlé dans le tarif de la douane de Lyon. Les marchands de Paris ne la connaissent pas.
     
Barrage
  T. n.m. Sorte de linge ouvré qui se manufacture à Caen & aux environs de cette capitale de Basse-Normandie. Il y a du grand barrage fin, du grand barrage commun & du petit barrage.
     
Batiste
  T. n.f. Toile de lin très fine & très blanche dont on fait des rabats, des manchettes, & des surplis. Il y en a de 3 sortes. Les unes claires, les autres moins claires, & les autres beaucoup plus fortes, qu'on appelle batistes hollandées, parce qu'elles approchent de la qualité des toiles d'Hollande, étant comme elles, très serrées & très unies.
     
Bauge
  T. n.f. Droguet qui se fabrique en Bourgogne avec du fil bien gros & de la laine grossière.
     
Beige
  T. adj. Serge. C'est le nom que les poitevins donnent à une sorte de serge noire, grise ou tannée, ou serge naturelle, parce que la laine dont elle est fabriquée n'a reçu aucune teinture, ayant été employée, soit pour la chaîne, soit pour la tréme, toute telle qu'elle a été levée de dessus le mouton ou la brebis.
     
Belinge
  T. n.f. On nomme ainsi en Picardie, particulièrement du côté d'Amiens, une sorte d'étoffe ou droguet, fil & laine très grossière qui se fabrique à Beauchamp le Vieil.
     
Benne
  T. n.m. Petit vaisseau qui sert à charger les bêtes de somme pour transporter des grains, de la chaux, de la vendange & autres choses. Il sert aussi de mesure dans la plupart des Provinces, & tient environ 2 minots de Paris.
     
Béruse
  T. n.f. Sorte d'étoffe dont il se fait quelque commerce à Lyon
     
Bétille
  T. n.f. Sorte de toile. C'est une espèce de mousseline.
     
Bichet
  T. n.m. Mesure de grains qui contient environ un minot de Paris. Le bichet est particulièrement en usage en Bourgogne & en Lyonnois mais aussi à Sens, Meaux, Montereau, &c. On parle aussi d'un bichet de terre en parlant de la mesure d'une terre qui a besoin d'un bichet de blé pour être semée.
     
Bichot
  T. n.m. Mesure de grains en usage à Dijon, qui est la charge d'un cheval & pèse 336 livres.
     
Bidauct
  T. n.m. Nom que les teinturiers donnent à la suie de cheminée dont ils se servent pour les couleurs brunes, musques & autres semblables.
     
Bisage
  T. n.m. Signifie en termes de teinture, la façon qui se donne à une étoffe lorsque le teinturier la met dans une autre couleur que celle où elle avoit été teinte la premiére fois. Il est permis aux teinturiers du petit teint de faire toutes sortes de bisages & réparages.
     
Biser
  T. v. Terme de teinturier. Biser une étoffe est la reteindre, la passer deux fois dans la teinture.
     
Biseur
  T. n.m. Qualité qu'on donnoit autrefois aux Maîtres teinturiers du petit teint parce qu'il n'appartenoit qu'à eux de faire le bisage & le réparage. Il ne peut présentement y avoir dans Paris & ses faux bourgs que 12 biseurs & répareurs. Ce sont ceux qui composent la Communauté du petit teint.
     
Bisette
  T. n.f. Petite dentelle que font les paysannes pour leur usage & qui est de peu de valeur. Celle qui travaille à faire la bisette s'appelle la bisettière.
     
Blanchards
  T. n.m. pl. Nom que l'on donne à certaines sortes de toiles de lin, ainsi appellées de ce que le fil qui sert à les fabriquer a été à demi blanchi avant que d'être mis en oeuvre.
     
Blanchisseur, euse
  T. n.m f. Celui ou celle qui blanchit le linge. Il est défendu aux blanchisseuses & lavandières de laver leur linge en certains endroits de Paris & aux porteurs d'eau de puiser leur eau auprès des bateaux des blanchisseuses & lavandières.
     
Bobineuse
  T. n.f. Nom que l'on donne dans les manufactures, particulièrement celles de lainage, à certaines femmes, dont l'emploi ordinaire est de dévider sur des bobines le fil destiné pour ourdir les chaînes des étoffes.
     
Bocage
  T. n.m. Nom que l'on donne en général à toutes les espèces de linges ouvrés qui se font en Basse-Normandie, particulièrement aux environs de Caen.
     
Bois à bois
  Terme d'aunage & d'auneurs. Auner une étoffe ou une toile bois-à-bois, c'est l'auner juste, sans faire aucune bonne mesure.
     
Boisseau
  T. n.m. Mesure pour les grains, la farine, le sel, le charbon &c. Sous nos premiers rois, le boisseau et toutes les mesures étoient égales en France. Charlemagne établit une nouvelle mesure. C'étoit un boisseau qui contenoit le poids de 20 livres de froment. Aujourd'hui et depuis très long-temps, le boisseau et très différent en France & change presque en toutes les jurisdictions. A Paris, il contient quatre quarts, ou huit litrons et il faut trois boisseaux pour faire un minot, & quatre minots pour faire un septier de blé, & quarante huit minots pour faire un muid.
le blé se mesure à boisseau ras & la farine au boisseau comble. En plusieurs lieux, et sur-tout à Lyon, on l'appelle bichet
     
Boisselée
  T. n.f. Se dit plus particulièrement d'une mesure de terre dont on use en la plupart des Provinces de France. C'est autant de terre qu'il en faut pour contenir la semence du grain contenu en un boisseau. Pour faire un arpent de Paris, il faut environ huit boisselées.
     
Bottanne
  T. n.f. Sorte d'étoffe qui se fabrique dans les pays étrangers & dont il se fait un assez grand négoce à Lyon.
     
Boucassin
  T. n.m. Etoffe de coton ou de lin qui est entre le treillis & le bougran qui sert aux doublures qui est mise en oeuvre comme la laine.
     
Bougranière
  T. adj. toujours usité au féminin. C'est le titre qu'on donne aux lingères dans leurs lettres de Maîtrise.
     
Bouillon
  En termes de gabelles, c'est le nom d'une mesure.
     
Boujon
  T. n.m. Terme de manufacture de laine en usage dans les draperies & sergetteries de Rouen, Beauvais & quelques autres lieux. Il signifie la même chose que Jurande.
     
Bouracan
  T. n.m. Gros camelot ou étoffe de tissue de poil de chèvre qui sert à faire des manteaux de pluie.
     
Bourras
  T. n.m. Sorte de grosse étoffe comme qui diroit, faite de bourre.
     
Brasse
  T. n.f. Mesure qui contient la longueur des deux bras étendus avec le travers du corps ce qui fait à peu près la longueur de 6 pieds du Roi. On s'en sert pour mesurer la profondeur des mers et des rivières & quelquefois les mines et les puits qu'on creuse dans les montagnes.
     
Bréaune
  T. n.m. C'est une sorte de toile de lin, blanche & assez claire qui se fabrique en Normandie, particulièrement à Baumont & à Bernai. Il y en a de différentes qualités. Les plus grosses s'emploient ordinairement à faire des rideaux de fenêtre.
     
Breluche
  T. n.f. Etoffe mêlée de fil & de laine. Elles approchent fort, pour la qualité et le prix, de certains droguets qui se font à Verneuil au Perche.
     
Brin
  T. n.m. Espèce de toiles de chanvre qui se fabriquent en Champagne. C'est à Troies & aux environs que se fabriquent quantité de toiles mi-blanches qu'on appelle aussi toiles boulvardées.
     
Broc
  T. n.m. Gros vaisseau portatif dont les taverniers se servent pour aller tirer le vin à la cave.
En plusieurs endroits de France, est une mesure de deux pintes : ce qu'on appelle à Paris la quarte & ailleurs le pot.
     
Brocart
  T. n.m. Originairement c'est une étoffe tissue toute d'or, tant en chaîne qu'en trème, ou d'argent, ou des deux ensemble. Après on l'a étendu aux étoffes où il y avoit quelques porfilures de soie pour relever & donner de l'ombrage aux fleurs d'or dont elles étoient enrichies. Et enfin, on a donné ce nom aux étoffes de soie, de satin, de gros de Naples, ou de Tours, ou de taffetas ouvragés de fleurs & d'arabesques qui les ont rendues riches & précieuses, comme le vrai brocart.
     
Brocatelle
  T. n.f. Petite étoffe faite de coton ou de grosse soie à l'imitation du brocart. Il y en a aussi de toute soie & de toute laine.
     
Buandier (ère)
  T. n.mf. Blanchisseur & blanchisseuse. Ce mot n'est en usage que dans quelques provinces.
     
Bucioche
  T. n.m. Sorte de draps de Provence & de Languedoc que les vaisseaux François portent à Alexandrie & au Caire.
     
Burat
  T. n.m. Grosse étoffe de laine qui tient quelque chose du drap, & dont les Capucins & autres religieux sont habillés.
     
Bure
  T. n.f. Etoffe grossière & de peu de prix faite de laine dont se vêtent les pauvres gens. Les anciens se sont servis de ce mot pour signifier plusieurs sortes d'habits. Quelquefois ils s'en servoient pour dire un habit riche & magnifique ; quelquefois, il a signifié un habit vil & grossier.
     
Bureau
  T. n.m. Grosse étoffe de laine. C'est la même chose que la bure, sinon que le drap est plus fort.
     
Busse (ou bussard)
  T. n.f. Espéce de futaille dont on se sert particulièrement en Anjou. Le bussard est la moitié d'une pipe. Il est égal à la demi-queue d'Orléans, de Blois, de Nuis, de Dijon, & de Mâcon, ce qui revient aux trois quarts du muid de Paris. En sorte que le bussard est composé de 216 pintes de Paris.
     
Cadis
  T. n.m. Sorte de petite étoffe de laine de bas prix.
     
Cadisé
  T. n.m. Espéce de droguet croisé & drapé dont il se fabrique plusieurs sortes en divers lieux du Poitou.
     
Caffa
  T. n.f. Toiles de coton qui se fabriquent aux Indes Orientales & qu'on achète au Bengale. L'aunage en est inégal. Ces toiles sont peintes de diverses couleurs & elles sont remarquables & curieuses par une grande variété de desseins.
     
Calencar
  T. n.m. Toile peinte qui vient des indes & de Perse. C'est la plus estimée de toutes les indiennes.
     
Calandre
  T. n.f. Terme de manufacture. Une machine propre pour presser les draps & les toiles & autres étoffes & pour les rendre polies, unies, & lissées. Calandrer signifie mettre une étoffe sous la calendre pour la presser. L'ouvrier qui conduit la calendre est le calendreur.
     
Callemandre
  T. n.f. Sorte d'étoffe de laine fort lustrée, en noir ou en diverses couleurs, dont on fait des robes de chambre, des jupons, ou autres habillemens communs.
     
Camelot
  T. n.m. Etoffe faite ordinairement de poil de chèvre avec laine ou soie.
     
Camoïard
  T. n.m. Espèce d'étoffe faite de poils de chèvre sauvages
     
Campe
  T. n.m. Sorte de droguet croisé et drapé qui se fabrique dans le Poitou.
     
Canabassète
  T. n.f. Etoffe dont il est fait mention dans le tarif de la douane de Lyon de 1632. Il y en a de deux sortes : les unes sans soie, les autres rayées de soie.
     
Canevassière
  T. n.f. C'est une des qualités ou titres que l'on donne aux marchandes lingères de Paris, par leurs statuts & lettres de maîtrise.
     
Cangette
  T. n.f. Sorte de petite serge qui se fabrique dans quelques endroits de la Basse-Normandie, particulièrement à Caen d'où cette étoffe a pris son nom.
     
Cannage
  T. n.m. Mesurage des étoffes, toiles, rubans, &c. qui se fait avec la mesure des longueurs qu'on appelle canne
     
Cannequin
  T. n.m. Toile de coton blanche. On l'apporte des Indes.
     
Canner
  T. v. Dans les lieux où la canne est en usage pour une mesure de longueurs, on dit canner dans toutes les mêmes significations, qu'auner dans les lieux où l'on se sert de l'aune.
     
Caque
  T. n.m. Petit baril qui tient le quart d'un muid où particulièrement l'on enferme du hareng. (mesure)
     
Cardeur
  T. n.m&f. Ouvrier qui carde la laine, le coton ou autres choses semblables. Le cardier étant celui qui fait & vend des cardes pour carder.
     
Cartel
  T. n.m. Mesure de continence pour les grains qui est en usage à Rocroy, Mézières et autres lieux. Cette mesure est différente selon les lieux.
     
Cartelade
  T. n.f. Mesure dont on se sert pour l'arpentage des terres dans quelques endroits de la Guienne. Il faut 36 picotins pour faire la cartelade, chaque picotin de douze escairs & chaque escair de douze pieds, mesure d'Agen qui est environ de trois lignes plus grande que le pied de Roi.
     
Cartelet
  T. n.m. Petite étoffe ordinairement toute de laine
     
Casse
  T. n.f. Espéce de mousseline ou toile de coton, blanche, très fine, qui vient des Indes Orientales.
     
Cassenolle
  T. n.f. Drogue servant aux teinturiers. C'est la même chose que la noix de galle qui vient sur quelques chênes.
     
Castelogne
  T. n.f. Couverture de lit faite de laine très fine. Ce nom vient de castalana, parce qu'on les fait d'ordinaire de la toison des agneaux. On les appelle quelquefois mantes. A Lyon, on les nomme catalognes, parce qu'elles sont venues de Catalogne.
     
Cendal
  T. n.m. Etoffe qui étoit fort estimée chez les anciens dont on faisoit entre autres choses les bannières. C'étoit une espèce de camelot.
     
Cétérée
  T. n.f. Mesure qui sert à l'arpentage dans quelques endroits de la Guienne. C'est proprement l'arpent du pays.
     
Chabnam
  T. n.m. Espéce de mousseline ou toile de coton très claire & très fine qu'on apporte des Indes Orientales.
     
Chacart
  T. n.m. Espéce de toile de coton à carreaux, de différentes couleurs. Elles viennent des Indes Orientales.
     
Charcanas
  T. n.m. Etoffe de soie & de coton qui se fabrique aux Indes Orientales.
     
Charrier
  T. n.m. Piéce de grosse toile, dans laquelle on met de la cendre au-dessus du cuvier, quand on fait la lessive.
     
Charriot
  T. n.m. C'est une mesure ou estimation, à laquelle on vend à Paris la pierre de taille ordinaire. Le charriot contient deux voies & chaque voie cinq carreaux, c'est-à-dire, environ quinze pieds cubes de pierre.
     
Chelles
  T. n.fpl. Toiles de coton à carreaux de différentes couleurs, qui viennent des Indes Orientales.
     
Chites
  T. n.m. Toiles de coton des Indes, extrêmement belles, dont la peinture ne dure pas moins que les toiles même sans rien perdre de leur éclat.
     
Chuquélas
  T. n.m. Etoffe de soie & coton fabriquée aux Indes Orientales
     
Clergesse
  T. n.f. Nom que les lingères donnent à celle d'entre elles qui a soin des affaires de leur communauté.
     
Conque
  T. n.m. Mesure de grains dont on se sert à Bayonne & à St Jean de Luz. A Bayonne on se sert de la conque pour mesurer les sels. Deux conques composent un sac mesure de Dax.
     
Cordelat
  T. n.m. Etoffe de laine qui se fabrique à Albi & aux environs de cette ville de Languedoc
     
Cordeliére
  T. n.m. Espéce de serge rase qui se fabrique dans quelques endroits de Champagne, particulièrement à Rheims. Elles sont partie d'Espagne & partie laines Françoises.
     
Cordilias
  T. n.m. Est une grosse étoffe de laine qui est une espèce de gros drap ou de bure. Il en vient d'Espagne & de Languedoc
     
Cotonnine
  T. n.f. Grosse toile de coton dont on fait quelquefois des voiles pour les galères, dont la chaîne est de coton, & la trême de chanvre.
     
Coupis
  Toiles de coton à carreaux que l'on apporte des Indes Orientales, particulièrement du Bengale.
     
Coutier
  T. n.m. Celui qui fait des coutils. Les maîtres tapissiers prennent dans leurs lettres & statuts la qualité de Contrepointiers neutrés & coutiers.
     
Coutil
  T. n.m. Quelques-uns disent coutis, s. m. Toile faite de fil fort délié, & fort pressée, qui sert à faire des tentes, à enfermer de la plume pour faire des lits, des traversins & des oreillers, parce qu'elle est extrêmement forte & serrée. Tela fili densioris. Les coutils doivent être faits de bons fils de chanvre & sans étouppe. Il sont marqués à huit, neuf & dix rais, qui ont leurs longueurs & largeurs ordonnées par les statuts des Tapissiers, selon les villes où on les fabrique.
     
Couturier, ière
  T. n.m.Tailleur de village, ou celui qui travaille dans les villes, & qui n'est point Maître, mais qui racoutre des habits pour des Fripiers, ou de pauvres gens. On appelle aussi Couturières, des femmes qui font les robes des enfans, & qui vont travailler à journée dans les maisons.
     
Couverturier
  T. n.m. Marchand ou artisan qui vend ou qui fait des couvertures.
     
Crêpe
  T. n.m. Etoffe claire faite de soie crue & gommée & torse sur le moulin. Le crêpe frisé se met sur les habits pour porter le grand deuil. Le crêpe lisse ou uni se porte pour témoigner un moindre deuil pour une personne un peu éloignée. Le crêpe seul, qu'on appelle autrement voile, est une étoffe d'une soie déliée & retorse qui est plus claire.
     
Cres
  T. n.f. Sorte de toile de lin qui se fabriquent à Morlaix en Bretagne & aux environs.
     
Cretonne
  T. n.f. Sorte de toile blanche qui se fabrique en Normandie du côté de Lisieux. C'est toiles ont été ainsi appellées du nom de celui qui en a fabriqué le premier.
     
Darins
  T. n.mpl. Toiles de chanvre qui se fabriquent en Champagne
     
Dauphine
  T. n.m. Etoffe. Les laines dont cette étoffe est composée sont teintes & mélangées avec que d'être cardées. On file le même mélange & ensuite on le travaille sur le métier & c'est ce qui fait la jaspure des étoffes appellées dauphines. C'est une espèce de petit droguet très léger tout de laine. Le nom dauphine vient d'ouvrier dauphinois qui a inventé cette étoffe à Rheims.
     
Dévideur
  T. n.m. Ouvrier qui dévide des fils, les laines, des soies, soit en écheveaux soit en pelotons.
     
Dix-huitains
  T. n.m. Nom que l'on donne particulièrement en Provence, Languedoc & Dauphiné à certains draps de laine dont la chaîne est composée de 18 fois cent fils, c'est-à-dire, de 1800 fils en tout.
     
Doréas
  T. n.m. Mousseline ou toile de coton blanche qu'on apporte des Indes Orientales particulièrement du Bengale
     
Doublerie
  T. n.f. On nomme ainsi dans quelques provinces de France, particulièrement en Normandie, pays du Maine & dans le Perche, ce qu'on appelle plus communément du linge ouvré. Aux environs de Rouen, on dit doubles-oeuvres. Les tisserans donnent au linge ouvré ces deux noms, parce qu'il contient pour ainsi dire, deux sortes d'ouvrage.
     
Doubleuses
  Doubleuses de soies. Ce sont des filles, qui après que la soie a été filée par le moulinier, la doublent sur des guindres qui sont des espéces de rouets.
     
Douillart
  T. n.m. Mesure dont on se sert à Bordeaux, & presque dans toute la Guienne, pour mesurer des charbons de terre d'Angleterre & d'Ecosse. Neuf douillarts font le tonneau, composé de 36 bariques, qui reviennent à 72 barils, de la mesure de ceux portés par les Tarifs de 1664 & 1667.
     
Douillon
  T. n.m. Il se dit en Poitou & dans quelques autres provinces voisines, des laines de moindre qualité.
   
Douzain
  Mesure pour les grains. Désigne aussi une petite pièce de monnaie valant 12 deniers
     
Drapant
  T. n.m. Nom que l'on donne aux manufacturiers & aux ouvriers qui fabriquent ou font fabriquer les draps de laine, pour les distinguer des marchands qui n'en font que le débit, les premiers étant appellés drapiers drapans & les autres marchands drapiers.
     
Drapier, ière
  T. n.m&f. Marchand qui vend du drap & autres marchandises de laine quoique les merciers leur contestent le pouvoir de vendre des ratines, des serges & des étamines. Les drapiers font maintenant le premier des six corps des marchands de Paris à cause que les fourreurs leur ont vendu leur primogéniture. On les appelle drapiers-chaussetiers parce qu'autrefois leur métier étoit de faire des hauts-de-chausses & des bas. On appelle aussi drapiers les artisans qui font du drap, qu'on nomme drapiers drapans. Il a été fait de nouveaux statuts en 1669 pour les drapiers drapans, sergiers & façonniers qui contiennent la largeur de toutes sortes de drap & de serges & les longueurs des pièces.
     
Droguet
 

T. n.m. Etoffe de laine de bas prix, qui est une espèce de drap, mais fort mince & fort étroit. Le droguet de Hollande est presque drap. Il y a des droguets façonnés, dont la chaîne est de fil, & la trême de laine, qui se font à basse lisse à la marche de l'ouvrier. En général le droguet est une espèce de ratine, ou de serge, moitié fil & moitié laine. Il s'en fait aussi tout de laine. Les droguets faits de laine fine sont appellés demi-foulés.

     
Drosseur
  T. n.m. Nom de certains ouvriers dans les fabriques de draperie dont la seule occupation est d'engraisser les laines avec de l'huile d'olive ou de navette & de carder avec de grandes cardes de fer posées sur un chevalet de bois disposé en talus en manière de pupitre.
     
Ebouqueuse
  T. n.f. Terme de manufacture de draperies & étoffes de laine. C'est une femme qui, avec de petites pincettes de fer, ôte les noeuds, pailles ou petits bourras qui se trouvent aux étoffes après qu'elles sont sorties de dessus le métier. Elles ont divers nom suivant les provinces : le plus commun est celui d'énoueuses.
     
Egandiller
  T. n.m. Terme dont on se sert en Bourgogne pour signifier ce qu'on entend ailleurs par étalonner. C'est-à-dire, marquer des poids ou des mesures, après les avoir vérifiés sur les étalons.
     
Elbeuf
  T. n.m. Gros bourg de Normandie, mais aussi le drap qui s'y fabrique ou qui l'imite. Donnez-moi un bon elbeuf. Il étoit vêtu d'un elbeuf. L'ordonnance du 28 mai 1733 veut que les habits uniformes des Officiers soit de drap d'elbeuf ou autre manufacture semblable, au lieu que ceux des cavaliers sont de drap de Lodève ou de Berry.
     
Empan
  T. n.m. Distance ou mesure de longueur qui se fait par l'extension de la main depuis le pouce étendu d'un côté jusqu'à l'extrêmité du petit doigts opposé. Un empan fait trois quarts de pied.
     
Empasteler
  T. v. Terme de Teinture. C'est, donner le bleu aux laines & aux étoffes par le moyen du pastel, ou de la guède, qui est la même chose. Il faut guêder & empasteler les étoffes pour leur donner un pied de bon teint.
     
Empeseur, euse
  T. n.m. Il y a des empeseurs suivans la Cour. Les bourgeois ont des empeseuses, des blanchisseuses de menu linge.
     
Empois
  T. n.m. Colle délicate faite d'amidon délayé & cuit, dont on se sert pour affermir le linge, afin qu'il ne se chiffonne pas si-tôt. De l'eau d'empois. Coller avec de l'empois.
     
Enoueuses
  T. n.fpl. Ouvrières qui travaillent à énouer les draps, & autres étoffes de laine c'est-à-dire éplucher un drap, en ôter les noeuds.
     
Enseigne
  T. n.f. Terme de Manufacture de draperie, qui signifie une certaine mesure de drap, qui revient à trois aunes de France ; ensorte que quand on dit qu'une piéce de drap est de quinze enseignes, on doit entendre qu'elle contient quarante-cinq aunes.
     
Ensimage
 

T. n.m. Terme de Manufacture de lainage, qui signifie mettre légérement avec la main du saindoux sur la superficie des étoffes, du côté de leur endroit, afin de les pouvoir tondre plus facilement, le saindoux aidant à faire couler les forces.

     
Ensimer
  T. v. C'est humecter avec les mains, d'huile ou de graisse une pièce de drap ou autre étoffe, pour la pouvoir tondre de plus près & avec plus de facilité. Il est défendu aux Tondeurs d'user de cette manoeuvre. Il leur est seulement permis d'adoucir avec de l'huile d'olive le tranchant des Forces dont ils se servent pour leurs apprêts. Les Tondeurs se servent quelquefois pour ensimer d'une composition appellée Flambart ; cet ensimage leur est encore très-expressément défendu, parce que les étoffes ainsi engraissées perdent de leur qualité.
     
Ensouffroir
  T. n.m. Lieu bien fermé en manière d'étuve où l'on expose à la vapeur du soufre les soies, les étoffes de laine pour leur donner le blanc.
     
Enversin
  T. n.m. Petite étoffe de laine qui se fabrique à Châlons sur Marne.
     
Eplaigneur
  T. n.m. Ouvrier qui avec les instrumens qu'on nomme croix, & qui sont montées sur des chardons, répare le drap ; c'est-à-dire, y fait venir le poil, en faisant aller ces croix depuis le haut jusqu'au bas du drap qui est étendu sur une perche. Il faut trois ans d'apprentissage pour être reçû Eplaigneur.
     
Escait
  T. n.m. Mesure servant à l'arpentage, qui est en usage en divers endroits de la Généralité de Bourdeaux. Elle est plus ou moins grande, selon les lieux.
     
Espallement
  T. n.m. Terme en usage parmi les commis des Aides qui signifie la même chose que Jaugeage. Il ne se dit guère que du mesurage qui se fait dans les brasseries. C'est l'étalonnage qui se fait des mesures en les conférant avec l'original & les matrices. On le fait en versant deux fois du grain de millet par la trémie dans la mesure matrice, qu'on met d'abord comble, & qu'on rase sans laisser grain sur bord, & quand la mesure qu'on apporte se trouve de la même moison de l'étalon, on la marque à la lettre courante de l'année. Les droits de bière se payent sur le pied de l'espalement des chaudières
     
Essanger
  T. v. Donner la première façon au linge qu'on met à la lescive pour le blanchir : le laver dans l'eau froide, & le décrasser dans la première eau. La lescive a trois façons, on l'essange le premier jour, on la lave le troisième. Pour essanger le linge, on le fait tremper dans l'eau, afin d'en ôter la plus grosse ordure, & particulièrement le sang, qui est ce qui a donné le nom à cette première façon.
     
Etaim
  T. n.m. Laine cardée, & propre à filer. On fait de grands filets d'étaim pour faire des étoffes, des tapisseries, des bas, &c. Et on appelle particulièrement étaim, les filets de laine étendus de long pour faire l'étoffe, par opposition à trame, qui sont les filets qui les traversent.

Etaim n'est pas, ainsi qu'on le dit dans le Dictionnaire, de la laine cardée propre à filer. C'est le plus fin de la laine, qui n'est appellé étaim, que quand il est tiré de la laine. L'Ouvrier qui carde la laine, s'appelle simplement Cardeur, & celui qui en tire le plus fin, s'appelle Tireur d'étaim. On se contente de faire chauffer la laine, après quoi on la brise avec deux grands peignes, dont les dents appellées pics, sont longues d'environ dix pouces, un peu recourbées par l'extrémité. Quand la laine se trouve bien brisée, le Tireur fait suivre à la main le fin de la laine, & alors c'est de l'étaim. Etaim à filer, étaim filé, bas d'étaim.
Si l'étaim n'étoit que de la laine cardée propre à filer, bas d'étaim & bas de laine seroient absolument la même chose. La différence cependant est grande. Des bas d'étaim sont des bas faits du fin de la laine, & des bas de laine sont des bas faits de simple laine cardée, dont communément on n'a pas tiré le fin.

     
Etamine
 

T. n.m. Petite étoffe fort mince, travaillée quarrément comme la toile. Etamine de laine, étamine de soie ; étamine du Lude buratée. Les étamines de laine se font avec de la laine sèche dégraissée avec du savon noir auparavant que d'être filée. Il y a aussi une espèce d'étamine, qu'on appelle voile, qui est toute de soie crue, telle qu'elle vient du cocon.

Étamine, se dit aussi d'un morceau d'étoffe clair, dont les Apothicaires & autres se servent pour passer ou filtrer leurs médecines ou autres liqueurs. Quelques gens propres portent aussi une étamine dans leur poche pour nettoyer leurs habits au besoin.

     
Etaminier
  T. n.m. Celui qui fabrique ou qui vend des étamines à Reims.
     
Etendard
 

Parmi les Tailleurs on nomme étendard, ou bannière, une pièce d'étoffe qui reste d'un habit que l'on a fait, & qu'ordinairement les Tailleurs ne rendent pas, & l'on dit que le Tailleur a levé l'étendard pour lui.

     
Etouperie
  T. n.m. Le tarif de la douane de Lyon nomme étouperies étrangères, les toiles d'étoupe qui se fabriquent hors du royaume.
     
Fabricant
  T. n.m. Qui entretient un ou plusieurs métiers où l'on travaille à des étoffes de soie, de laine, &c. On dit un marchand fabricant pour le distinguer de celui qui ne fait que vendre & acheter sans faire fabriquer.
     
Façonnier
 

T. n.m. Artisan ou compagnon qui travaille aux façons de Manufactures de toutes sortes d'étoffes, soit or, argent, soie, ou laine. Il y a des réglemens qui concernent les façonniers dans l'Ordonnance des Manufactures, & ils sont tenus au sortir du foulon à l'égard des étoffes, d'apporter leurs marchandises aux bureaux des Jurés-Drapiers, pour être visitées & marquées.

     
Facturier
  T. n.m. Terme en usage dans quelques manufactures de toiles, où il signifie ce qu'on nomme ailleurs un fabricant ou tisserand
     
Failine
  T. n.f. Espéce de serge qui se fabrique en plusieurs lieux de la généralité de Bourgogne
     
Faudet
  T. n.m. Les laineurs appellent ainsi une espéce de grand gril de bois, soutenu de 4 petits pieds, aussi de bois, qui est placé sous la perche à lainer pour recevoir l'étoffe à mesure qu'elle se laine.
     
Ferlin
  T. n.m. Comme l'appelle de tarif de la douane de Lyon, étoffe de laine qui se fabrique en Angleterre.
     
Ferrandine
  T. n.f. Etoffe légère dont toute la chaine est de soie mais qui est trêmée de laine, qui diffère en cela du pout de soie dont la chaine & la trême sont tout de soie. Le ferrandinier est l'ouvrier qui fait de la ferrandine.
     
Ferrer
  Ferrer une piéce d'étoffe. C'est y apposer un plomb de visite, & la marquer avec un coin d'acier. Ce terme est particuliérement en usage dans la fabrique de la Sayetterie d'Amiens. Dans les autres Manufactures de lainage, on dit Plomber ou Marquer.
     
Feuillette
  T. n.f. Certaine mesure de vin. Quelquefois c'est une grande mesure qui contient demi-muid, ou 120 pintes de Paris, comme en Bourgogne. En quelques Provinces c'est une petite mesure, ou la moitié d'une pinte de Paris, comme on dit à Lyon.
     
Feutre
  T. n.m. Étoffe foulée & collée ensemble avec de la lie sans filure, ni croisure, ni tissure, mais façonnée par l'eau & le feu sur le bassin. On en fait des chapeaux qui garantissent de la pluie, & quelquefois des étoffes, des souliers, des chaussons. On en fait de toutes sortes de laines & de poils, comme de chameau, de lapin, de castor, de vigogne, &c.
     
Filandière
  T. n.f. Femme ou fille dont le métier est de filer.
     
Filassier
  T. n.m. Ouvrier qui donne les derniéres façons aux filasses, après que le chanvre a été grossiérement concassé par l'instrument qu'on nomme Brie en Normandie, & Brayoire en d'autres endroits. On appelle aussi Filassier, celui qui fait négoce de filasse.
     
Filattier
 

T. n.m. Ouvrier & Ouvriére qui filent cette sorte de laine, que l'on nomme à Amiens Fil de Sayette.

     
Filerie
  T. n.f. Endroit où l'on file le chanvre pour en faire des cordes
     
Filéte
  T. n.f. Nom d'une mesure de vin qu'on appelle dans quelques endroits du Languedoc Fouilléte
     
Filin
  T. n.m. Espéce de serges qui se font en quelques endroits de la Généralité d'Orléans, particulièrement à Pithiviers : elles se font tout de laine du pays.
     
Filloirs
  T. n.mpl. On nomme ainsi à Amiens, ceux à qui par les statuts de la sayetterie, il est permis de faire la revente du fil de sayette.
     
Flaine
 

T. n.f. Espéce de coutil qui se fabrique dans la Province de Normandie, & dans le pays de Forêt ; on en tire aussi de Flandres.

     
Francarte
  T. n.f. Mesure pour les grains dont on se sert à Verdun. La francarte de froment pèse 38 livres poids de marc, de méteil 34, de seigle 32, d'aveine 25.
     
Futaine
  T. n.f. Étoffe de fil & de coton. Il y a de la futaine à poil, & de la futaine à grain d'orge. Il y a aussi de la futaine à deux envers, qu'on appelle autrement bombasin, qui vient de Lyon, & qui est doublement croisée. On se sert de futaine pour faire des camisoles, pour couvrir des matelats. Le futainier est l'artisan qui fait des futaines.
     
Galopin
  On appelle aussi galopin le demi-setier de vin qu'on donne au déjeûner des écoliers & des clercs.
     
Garanceur
  T. n.m. Ouvrier qui avec les guêdrons & les noircisseurs composent le corps des Teinturiers de Rouen. Les garanceurs donnent aux laines & aux étoffes le pied de garance.
     
Gouléeur
  T. n.m. Dans quelques coutumes on joint ce mot à celui d'arpenteur. Les arpenteurs & gouléeurs sont ceux qui font les arpentages & mesurages.
     
Grêler
  T. v. En termes de Gabelle, on appelle grêler, la maniére dont le sel tombe de la tremuie dans le minot ou autre mesure, lorsqu'on fait la livraison au peuple dans les greniers à sel. Il y a deux grilles de fer, au bas de la tremuie qui empêchent le sel de tomber trop pesamment dans les mesures. Les amineurs ou mesureurs ont soin d'arrêter le sel de la tremuie avec une douille, lorsque le minot est plein, & de le rader sur le champ, parce que s'ils laissoient grêler long-temps, cela fouleroit le sel, & l'on auroit meilleur poids. Quand ils veulent favoriser quelqu'un, ils laissent grêler un peu de temps. Lorsque le Receveur voit grêler trop long-temps, il fait rejetter le sel sur la masse & l'on remesure de nouveau. On appelle aussi grêler, lorsque le minot est si plein, qu'il en tombe des grains tout autour, & par le Réglement le peuple doit être livré à minot grêlant, c'est-à-dire, que le mesureur ne doit pas rader la mesure, qu'elle ne grêle, c'est-à-dire, qu'il n'en tombe des grains par-dessus les bords.
     
Gros de Naples
 

En termes de Marchands, Gros de Naples, ou Gros de Tours, est une étoffe de soie dont le grain est croisé, & qui paroît gros & enflé. On le faisoit venir autrefois de Naples : maintenant on en fait d'aussi beaux à Tours. C'est une espèce de moire.

     
Gueuse
 

Espéce de dentelle de fil blanc, très-légère, dont le fond est de réseau, & les fleurs de cordonnet fort délié, qui se fabrique sur l'oreiller avec des fuseaux & des épingles, de même que les autres dentelles.
Gueuse. C'est aussi une petite étoffe qui se fabrique en Flandre, où elle se nomme plus communément Picotte.

     
Guibray
  T. n.m. On appelle Fil de Guibray un fil d'étoupe blanchi, dont les Ciriers se servent pour faire la méche des cierges, de la bougie filée, & des collets de flambeaux de poing.
   
Guindre
 

T. n.m. Petit métier servant à de pauvres gens, à qui les Manufacturiers donnent les soies qui ont été filées pour les doubler ; après quoi elles retournent entre les mains du Moulinier.

     
Guipure
 

T. n.f. Dentelle faite avec de la soie tortillée, qu'on met autour d'un autre cordon de soie & de fil. La meilleure guipure se fait avec de la cannetille. Quand on y mêle de la cartisane ou de la soie tortillée sur du parchemin, elle ne vaut rien, elle se gâte à l'eau & ne se peut blanchir ni savonner. La guipure accommodée sur une corde de lin s'emploie dans les broderies ou passemens.

     
Haster
 

T. n.m. Terme de Commerce, & nom de mesure. Un haster de Gand contient 30 settiers de Paris moins 156.

     
Haute lisseur
  T. n.m. Ouvrier qui travaille à la Manufacture des étoffes de Haute-lisse, ou Haute-lice. Ce terme n'est guère en usage qu'en Picardie, particuliérement dans la sayetterie d'Amiens.
     
Hide
  T. n.m. Nom de mesure. C'est la quantité de terres qu'une charrue peut labourer par an. Ce mot est Saxon ; les Saxons l'ont porté en Angleterre, où il est fort en usage. Les terres s'y mesurent par hides. Ce que nous appellons une métairie, ou une ferme à deux, trois ou quatre charrues, les Anglois l'appellent une ferme de quatre hides. Guillaume le Conquérant fit mesurer toutes les terres de son Royaume, & en fit compter toutes les hides.
     
Hollandée
  T. adj. Ce terme, qui est particuliérement en usage chez les Marchands de toiles, & parmi les Lingères, ne se met ordinairement qu'après le mot Baptiste. Ainsi l'on dit, une Baptiste Hollandée, pour dire une Baptiste plus forte & plus serrée que la Baptiste ordinaire.
     
Hommée
  T. n.f. Terme d'Agriculture. C'est une portion de terre mesurée par le travail que peut faire en un jour un vigneron en cultivant les vignes
Ce mot est fort en usage en Berri & en Lyonnois. Il faut environ huit hommées pour faire un arpent de Paris. On mesure aussi les prés par le travail du Faucheur ; & on dit qu'un tel pré contient tant d'hommées de fauche.
     
Imal
  T. n.m. Mesure des grains dont on se sert à Nancy. La carte fait deux imaux, & quatre cartes le réal, qui contient quinze boisseaux, mesure de Paris
     
Indiennes
  T. n.fpl. Etoffes de coton peintes ou imprimées de couleurs variées fabriquées en Inde. Au XVIe siècle, elles ont connu un énorme succès.
   
Jalée
  T. n.f. Sorte de mesure. Une jalée de vin. Ces mots de jalage, jale, jalée, s'écrivent quelquefois avec deux ll, jallage, &c.
   
Jarré
  T. adj. Les laines jarrées ou piquées de jarres, sont de longs poils blancs, & aussi roides que la soie de bléreau.
   
Jauge
  T. n.m. Art de réduire à une mesure connue ou cubique, la consistance ou capacité inconnue des vaisseaux, particulièrement de ceux qui ont quelque rondeur. La jauge enseigne combien un navire tient de tonneaux, combien un tonneau de mer qui pèse 2000 livres contient de piés cubes d'eau, combien un muid, une barrique, tiennent de pintes. Plusieurs Auteurs ont écrit de la jauge & de l'arpentage.
Jauge, est encore la mesure commune & connue qu'un vaisseau doit contenir, selon le différent usage des lieux. Ce muid contient tant de pintes, il est de jauge. On dit aussi, quand on sert une grande bouteille, un grand verre de vin, qu'ils sont de jauge ; pour dire, qu'ils contiennent la mesure & au-delà.
     
Jaugeur
  T. n.m. C'est un Officier de ville qui sait l'art de jauger, ou qui a titre & pouvoir de jauger. Un juré Jaugeur. Le Jaugeur doit imprimer sa marque sur le vaisseau avec une rouanette, & y mettre la lettre B, si la jauge est bonne ; la lettre M, si elle est trop foible ou moindre ; & la lettre P, si elle est plus forte, avec un chiffre qui marquera le nombre des pintes qui y seront de moins ou de plus. Chaque Jaugeur doit avoir sa marque particulière.
   
Jointée
  T. n.m. Mesure de grain qu'on peut prendre avec les deux mains, quand on les joint ensemble pour faire un creux. On porte une jointée de blé à un bourgeois, qui en veut acheter pour servir de montre.
On tient qu'une jointée de féves ou de froment, mise parmi l'avoine des chevaux, les engraisse.
   
Journal
  T. n.m. Mesure de terre qu'on peut labourer en un jour, est fort en usage parmi les Champenois. En plusieurs endroits on donne les terres par journaux, au lieu d'arpens. Fur. On nomme ainsi en quelques endroits de la Guienne, ce qu'aux environs de Paris on nomme Demi-arpent. Quatre quartonnats font le journal.
   
Kop
  T. n.m. C'est la plus petite mesure dont les Détailleurs se servent à Amsterdam pour la vente des grains. Huit kops font un vierdevat, quatre vierdevats un schépel, quatre schépels un mudde, & vingt-sept muddes un last.
     
Lainer
  T. v. Terme dont on se sert dans les Manufactures de Draperies & autres étoffes de Laine, pour signifier, Tirer de la laine sur la superficie d'une étoffe, la garnir, y faire venir le poil par le moyen des chardons. L'ouvrier qui laine les étoffes ou autres ouvrages s'appelle le laineur.
     
Lainier
  T. n.m. Marchand qui vend des laines, & sur-tout de celles qui sont en échevau, qu'on emploie aux tapisseries, franges, & autres ouvrages. Presque tout Paris appelle ces sortes de Marchands, Lainiers, mais entre eux, & dans leurs lettres de Maîtrise, ils s'appellent Teinturiers en laine.
   
Laize
  T. n.f. Largeur qu'une étoffe ou une toile doit avoir entre les deux lisières
     
Latte
  T. n.f. Mesure dont on se sert pour l'arpentage dans quelques endroits de la Guienne. Elle est plus ou moins grande suivant les lieux.
     
Lavandière
  T. n.f. Femme qui blanchit du linge, des toiles. Il y a grand nombre de lavandières à Charanton, à Saint Cloud. En ce sens on dit plustôt Blanchisseuse. On se sert du mot de lavandière quand on veut parler de celle qui lave & qui aide à la blanchisseuse.
     
Lavot
  T. n.m. Mesure dont on se sert à Cambrai pour mesurer les grains. Il faut quatre lavots pour la raziére. La raziére rend sept boisseaux un tiers de Paris.
     
Lecht
 

T. n.m. Terme de Marine. C'est une mesure fort en usage sur la mer du Nord, qui contient 12 barils.

     
Legatine
  T. n.f. C'est une étoffe moitié fleuret, & moitié soie. Il y en a aussi de moitié laine. Elle est de même nature que la papeline
     
Levée
  T. n.f. Terme de Fabrique d'étoffes à la navette & au métier. C'est autant d'ouvrage qu'un Ouvrier en peut faire sans être obligé de rouler sur l'ensuble de devant l'ouvrage déja fait. Cet Ouvrier est habile, il fait plus d'une levée par jour.
Levée se dit aussi de l'étoffe que l'on coupe d'une piéce chez un Marchand. Cette piéce de velours est presqu'entiére, on a n'en pris qu'une levée de jupe.
     
Liais
  T. n.f. Les Tisserans & autres Ouvriers, qui travaillent de la navette, se servent de longues tringles de bois, auxquelles ils donnent le nom de Liais. Ce sont les liais qui soûtiennent les lisses ; & des lisses & des liais sont formées ce qu'on nomme les Lames.
     
Lice
  T. n.f. Sorte de fabrique de tapisserie, qu'on appelle de Haute-lice, quand le fond sur lequel les Ouvriers travaillent, est tendu de haut en bas ; & de basse-lice, quand il est couché tout plat. On dit aussi absolument Une haute-lice, une basse-lice, pour dire, Une tapisserie de haute-lice, de basse-lice.
     
Lieue
  T. n.f. Mesure de chemins. Espace de terre considérée dans sa longueur, servant à mesurer les chemins, & la distance d'un lieu à un autre, & contenant plus ou moins de pas géométriques, selon le différent usage des Provinces & des Pays. La lieue des anciens Gaulois étoit de mille cinq cents pas géométriques. Les autres croient que les lieues ont chacune quatre milles. Les grandes lieues de France sont ordinairement de trois mille pas géométriques, & en quelques endroits de 3500. La lieue moyenne, ou commune, est de 2400 pas géométriques, & la petite lieue de 2000 pas géométriques. Chaque lieue de Languedoc contient environ quatre milles. Sa mesure en Bretagne est de trois mille pas.
     
Linger
  T. n.m. Marchand qui vend de la toile, ou du linge ; ou l'Ouvrier qui le fait, qui le taille, qui l'ourle, qui le dresse. Il y a de gros Marchands Lingers. Il y a aussi des Maîtrises particulières pour des Lingers, établies du temps de S. Louis. Il y a dans la Maison du Roi deux Lingers & Lingères.
     
Lingettes
  T. n.fpl. Ce sont aussi de petites serges qui se fabriquent dans l'Election de Vire en Basse-Normandie. Elles se transportent presque toutes en Bretagne.
     
Linier
  T. n.m. Marchand ou Marchande qui fait négoce de lin.
     
Linon
  T. n.m. On disoit autrefois Linomple. Toile fort déliée, faite de fin lin, qu'on vend en coupons, & dont on fait des rabats & des manchettes.
     
Lisser
  T. n.m. la laine. C'est l'ouvrir en la remuant avec des lissoirs pour lui faire prendre également la couleur.
     
Lisseron
  T. n.m. C'est la partie du métier des tissutiers qui soutient les lisses & qui aide à faire l'ouvrage.
     
Lissoir
  T. n.m. Instrument qui sert à lisser. On en fait de verre, de marbre, de buis bien tourné et bien poli. C'est aussi une perche qui sert à brasser & remuer la laine.
     
Litron
  T. n.m. Petite mesure ronde de choses sèches, comme graines, pois, sel, farine, &c. Il contient la seizième partie d'un boisseau de Paris. Un litron de sel, de fèves. Un litron de châteignes. Par la dernière Ordonnance de 1669 le litron de Paris doit être haut de trois pouces & demi, sur trois pouces dix lignes de large.
     
Londrins
  T. n.mpl. Draps de laine qui se fabriquent en France, particuliérement en Languedoc, en Provence & en Dauphiné, dont la destination est pour les Échelles du Levant. Ces draps ont pris leur nom de la ville de Londres en Angleterre.
     
Lustrine
  T. n.f. Sorte d'étoffe de soie à fleurs, qui a beaucoup de brillant. Le Comte d'Eu avoit un habit de lustrine gris de perle, avec broderie en or.
     
Magnettes
  T. n.fpl. Toiles qui se fabriquent en Hollande & dans quelques Provinces voisines.
     
Mahouts
  T. n.mpl. Draps de laine destinés pour les Echelles du Levant, qui se manufacturent en Angleterre. Il s'en fait présentement quantité en France, particuliérement en Languedoc, Dauphiné & Provence.
     
Marc
  T. n.m. Espèce de poids qui sert à peser les choses précieuses, ou qui sont en petit volume. Il est fait de cuivre, & est subdivisé en plusieurs petits poids qui s'enchassent l'un dans l'autre, & qui vont toujours en diminuant de la moitié. Le poids de marc de Paris vaut 8 onces, ou une demi-livre de 16 onces, 192 deniers, ou 4608 grains. On divise le marc en 8 onces, l'once en 8 gros ou en 20 estelins ; l'estelin en deux mailles, & la maille en deux felins, qui sont expliqués à leur ordre. Le marc ou les 8 onces font 64 gros, 192 deniers, 160 estelins, 320 mailles, 640 felins, & 4608 grains. On vend l'or & l'argent au marc, & à l'once. Quand la monnoie est rognée, on ne l'expose qu'au marc. Le marc d'argent est de douze deniers, & chaque denier est de 24 grains. Pour les pierreries fines & les perles, le marc d'aloi que les Orfèvres & les Jouailliers appellent once, se divise en octaves, en carats & en grains. Le marc ou l'once contient 8 octaves, l'octave contient 20 carats, le carat contient 4 grains. Il y a eu plusieurs sortes de marcs en France, & dans les pays étrangers
Autrefois on contractoit en France au marc d'or & d'argent. On commença à se servir en France du poids de marc sous Philippe I. dans le 10e siècle.
En Pratique, on dit qu'on sera payé au marc la livre, ou au sol la livre, quand on vient à contribution avec d'autres créanciers sur des effets mobiliaires, chacun à proportion de son dû.
     
Marguerite
  T. n.f. Petite étoffe mêlée de soie, de laine, & de fil, qui se fait par les Hautelisseurs de la Sayetterie d'Amiens.
     
Marquinier
  T. n.m. Nom que l'on donne aux Tisserans dans quelques endroits de la Picardie, particuliérement à Laon, Guise, Chauni, Noyon, la Fère, &c. Il se dit plus ordinairement des Tisserans qui travaillent en baptiste, que des autres.
     
Matasse
  T. n.f. Terme de Négoce, qui se dit des soies qui sont encore par pelotes & sans être filées. Ce Marchand a plusieurs balles de soies gréges & matasses. Quelques-uns le disent aussi du coton.
     
Matelassier
  T. n.m. Ouvrier qui fait des matelas, ou qui carde la bourre-lanice, le laveton, le crin & la laine, pour en faire des matelas & des sommiers. Les matelassiers prennent un sol de chaque livre de laveton, de laine, ou de bourre-lanice, ou de crin qu'ils cardent.
     
Mencault (ou Maucaud)
  T. n.m. Mesure de grains dont on se sert en quelques endroits de Flandres, entr'autres à Landreci, au Quesnoy & à Casteau.
     
Meslis
  T. n.m. de Bretagne. On nomme ainsi des toiles à voiles qui se fabriquent dans quelques paroisses de l'évêché de Rennes.
     
Mesurage
  T. n.m. Action par laquelle on mesure, ou l'on éxamine si la mesure est bonne. J'ai acheté tant de muids de blé ; j'en veux voir le mesurage.
Mesurage, se dit aussi parmi les Arpenteurs. Lorsque le mesurage étoit défectueux, l'Arpenteur étoit tenu des dépens, dommages & intérêts des parties qui l'avoient employé.
     
Mesureur
  T. n.m. Celui qui mesure. Il y a des Officiers en titre de Mesureurs. Mesureurs de charbon, qui doivent exercer leur charge en personne ; & des Jurés Mesureurs de sel, qui ont des Boursiers, & qui ont une chambre à l'Hôtel de Ville, où sont gardées toutes les mesures de bois dont ils sont les étallonneurs. Les Jaugeurs sont aussi des Mesureurs de tonneaux. Les Mouleurs de bois sont des Mesureurs de bois à brûler, qui regardent si sa mesure est bonne. Il y a à la ville des Officiers Jurés-Visiteurs & Mesureurs d'aux, d'oignons, de noix, & autres fruits : des Mesureurs de plâtre, qu'on appelle aussi Toiseurs : des Mesureurs & Porteurs de chaux : des Jurés-Mesureurs de grains, qui ont droit de visiter les grains & farines.
     
Mézéline
  T. n.f. Est une sorte d'étoffe, mêlée de soie & de laine. C'est une espèce de brocatelle, qu'on appelle dans le monde, étoffe de la porte de Paris.
     
Minot
  T. n.m. Mesure de grains qui fait le quart d'un setier de Paris. Trois boisseaux font un minot. Ce mot se dit tant de la mesure, que de la chose mesurée. Prêtez moi votre minot. Il m'a livré dix minots de blé. Un minot de charbon, un minot de chaux. Le minot de sel est de cent livres pesant. Par l'Ordonnance de 1669. le minot à blé doit avoir onze pouces 9 lignes de hauteur, sur un pié 2 pouces 8 lignes de diamètre entre les deux fûts. Le minot de bois est composé du fût, de la potence de fer, la fléche, la plaque qui la soutient, & ses quatre goussets qui tiennent le fond en état. Le minot d'aveine est de quatre boisseaux.
Minot, est aussi une mesure de terre, qui est environ un quartier d'arpent de Paris, qui se doit semer avec un minot de grain. Voilà une pièce de terre de dix minots, ou de deux arpens & demi.
     
Miostades
  T. n.f. Espéce de petite serge qui est moins forte que les ostades. Il s'en fait beaucoup à Amiens.
     
Mocade
  T. n.f. Etoffe de laine sur fil, & qui est travaillée comme le velours. La mocade se fait en Flandre, & est diversifiée de couleurs en rayures ou fleurons. On l'appelle dans plusieurs endroits Moquette. La mocade sert a faire des ameublemens. Il y a à Abbeville une manufacture de mocades & tripes rayées. La chaîne est de lin. La trame est de laine de toutes couleurs par les figures qui se forment de la tirée.
     
Moire
  T. n.f. Etoffe toute de soie, tant en chaîne qu'en trême, qui se fait à Paris, & qui a le grain fort serré, & est de même fabrique que le gros de Tours, mais elle est plus mince quand elle est unie, & alors on l'appelle Moire lice. La moire doit être toute de soie cuite, en chaîne, poil, trême, ou broche, & on ne doit point mettre de la crue avec de la cuite. On en fait de quatre sortes de largeurs, dont la moindre est de trois octaves. Il s'en fait a deux, trois & quatre bouts de grain.
     
Moline
  T. n.f. Sorte de laines que les marchands de Bayonne tirent d'Espagne. C'est la même chose que laine molienne.
     
Moncayar
  T. n.m. C'est une serge, ou étoffe de laine croisée & fort déliée, dont on fait des habits longs.
     
Moquette
  T. n.f. Étoffe de laine, qui se travaille à la manière du velours. On fait les emmeublemens communs de moquette, des siéges, des tapis de moquette, des perroquets de moquette. La moquette est moindre que la tripe, & est une espèce de petite tripe qui est façonnée, & de différentes couleurs ; elle se fait en Flandres.
Le petit peuple de Paris se sert quelquefois du mot de moquette, pour dire, moquerie.
     
Mortain
  T. n.m. Sorte de laine de très-basse qualité. Les Réglemens de la Sayetterie d'Amiens de 1666 défendent aux Maîtres Houppiers de se servir de pelures procédant de mortain.
     
Mouet
  T. n.m. Mesure d'usage dans les salines, qui tient dix carteaux.
     
Moulinage
 

Terme de Négoce. Façon qu'on donne aux soies en les faisant passer par le moulin. Le moulinage de la soie est ce qu'on doit particulièrement considérer dans la fabrique des étoffes.

   
Moulinier
  T. n.m. Terme de Marchands. C'est un ouvrier à qui on donne la soie pour la filer, après qu'elle a été dévidée sur les bobines, ou rochets.
     
Mousseline
 

T. n.f. Toile de coton fort claire, fort fine & fort déliée, qui n'est pas unie, mais qui fait de petits bouillons comme de la mousse. On fait des cravates de deuil, des mouchoirs de mousseline. La mousseline généralement parlant est une toile de coton.

     
Muid
  T. n.m. Le D ne se prononce point ; & plusieurs écrivent mui. Grande mesure des choses liquides. Le muid de vin de Paris contient 280 pintes, selon le Réglement de Louis XIII. & suivant les Ordonnances de Henri IV 300 pintes. On jauge tous les vaisseaux pour payer le droit d'entrée, & on les rapporte au muid, qui doit avoir 36 setiers, & 8 pintes par setier.
Ailleurs on l'appelle diversement ; en Champagne Queue, en Bourgogne feuillette, en Touraine Poinçon, en Berri Tonneau, en Poitou Pipe, en Lyonnois Anée, ou Botte, à Bourdeaux Barique, dont les quatre font ce qu'ils appellent aussi le Tonneau.
Muid, est aussi une grande mesure de grains, qui n'est pas un vaisseau qui serve de mesure, mais une estimation de plusieurs setiers & minots, différente selon les lieux. Le muid de blé à Paris est de douze setiers, & chaque setier de quatre minots. Il doit peser, suivant l'Ordonnance 2640 livres en blé. Le muid de plâtre est de 36 sacs de quatre boisseaux chacun, & le sac pèse à peu près 172 livres. Le muid de charbon de bois est de vingt mines, & d'un tiers plus grand que celui d'aveine ; il se mesure comble, & on ne le rase pas. Le muid de blé en Berri n'est que de 21 boisseaux, dont il y en a 16 au septier. Le muid de sel est de 12 setiers.
Muid, est aussi une mesure de terre qui contient la semaille d'un muid de grain. Chaque setier de terre se rapporte environ à l'arpent de Paris.
Muid, signifie aussi la futaille de même mesure, qui contient le vin, ou autre liqueur. J'ai deux douzaines de muids vuides & défoncés. Il a percé un muid de vin à notre arrivée. Ce muid est aviné, le vin s'y portera bien. Le mot de muid pris dans ce sens ne signifie pas toujours une mesure certaine & déterminée, car il y a des muids plus grands les uns que les autres.
     
Naguette (ou Naquette)
  T. n.f. Marchande lingère qui vend en détail les dentelles & la toile qu'elle prend dans les magasins des gros Marchands. On dit aussi Noguette.
     
Natte
  T. n.f. Tissu plat, fait de bons brins de paille battue, & tortillés ensemble. Il s'en fait aussi de jonc & de genèt. Il n'y a pas longtemps que toutes les murailles des maisons n'étoient tapissées que de nattes. Maintenant la natte ne sert plus que pour faire des parterres, pour couvrir des planchers, pour mettre au-devant des fenêtres, & dans les jeux de paume. Des pantouffles de nattes. Les Orientaux couchent sur de la natte.
Anciennement les tapisseries étoient rares et il n'y en avoit que chez les grands seigneurs, les autres se servoient de nattes.
   
Nopape
  T. n.m. On appelle le nopape d'une piéce de drap ou de quelque autre étoffe de lainerie, la façon qu'on leur donne, en leur arrachant les noeuds avec de petites pinces, après qu'on les a levées de dessus le métier. Les nopeuses sont les ouvrières qui nopent ou énouent les pièces de lainerie au sortir du métier.
   
Noyale
  T. adj. Terme de Marine, qui se dit d'une toile très-forte, qui se fait en divers endroits, mais sur-tout à Olonne, & dans les villages voisins. Les toiles noyales doivent être faites du coeur du chanvre, le fil bien lescivé ; elles seront bien battues, renforcées & unies, ayant du corps, sans gommes, & les lisières bien faites
     
Organsin
  T. n;M; Terme de Manufactures, qui se dit des soies torses apprêtées, & bien conditionnées, qui ont passé deux fois par le moulin. Les plus belles étoffes, les fils du velours & du satin, doivent être faits d'organsin de Boulogne.
     
Oudenarde
  T. n.f. Se dit tout court des tapisseries que l'on fabrique à Oudenarde, ville des Pays-Bas, capitale d'une châtellenie de la Flandre Espagnole & située sur l'Escaut qui la partage en deux entre Gand & Tournay. Oudenarde est considérable par son commerce, & par les belles tapisseries qu'on y fabrique, & l'est encore davantage par ses fortifications, & par sa citadelle. Nous la prîmes l'an 1658. & on la rendit par la paix des Pyrénées : nous la reprîmes, l'an 1667. & elle fut encore rendue par la paix de Nimégue, l'an 1679.
     
Panerée
  T. n.f. Plein panier. Il m'a apporté une panerée de fruits. Ce Boulanger a vendu sa panerée de pain en un quart-d'heure.
     
Papeline
  T. n.f. Étoffe dont la chaîne est de soie, & la trême de fleuret, qui se fabrique à Avignon terre Papale, d'où elle a pris son nom. Elle a demi-aune ou cinq octaves de largeur, & doit avoir une lisière d'un seul côté de l'étoffe de différente couleur à la chaîne, pour la distinguer des étoffes de pure soie.
   
Pareur
  T. n.m. de draps. C'est un des noms que les Lettres Patentes des Rois, & les Statuts des Maîtres Foulons de Paris leur donnoient.
     
Parterres
  T. n.m. Espéces de satins ou de damas. On les nomme ainsi, parce qu'ils sont semés de fleurs naturelles, qui par leur diversité représentent assez bien l'émail d'un parterre.
     
Pas
  T. n.m. Mesure qui se prend de l'espace qui est entre les deux piés d'un animal, quand il marche. Le pas commun de l'homme est de deux piés & demi. Le pas des Allemans qu'on appelle autrement Géométrique, est de cinq piés de Roi. la lieue de France est de trois mille pas ; celle d'Allemagne de quatre mille, la stade de cent & vingt-cinq pas. Les lieues se mesurent avec un compte-pas.
   
Passement
  T. n.m. Dentelle, ouvrage qu'on fait avec des fuseaux pour servir d'ornement, en l'appliquant sur des habits. On en fait d'or, d'argent, de soie & de fil. Le mot de passemens est presque général à toutes sortes de dentelles. Il diffère de galons & veloutés, en ce que ceux-ci se font sur le métier des Tissutiers, comme n'étant qu'un simple tissu ; au lieu que les passemens-dentelles se font sur un oreiller avec des fuseaux, & en suivant les points & piquûres d'un patron.
   
Passementier
  T. n.m. Marchand qui vend, qui fait faire des passemens.
     
Pavie
  T. n.f. C'est ainsi qu'on appelle une espéce de linge ouvré qui se manufacture en Flandre & en Basse-Normandie.
     
Pellée
  T. n.m. ou pellerée. Ce qui peut tenir dans une pelle.
     
Peluche
  T. n.f. Etoffe toute de soie, dont les filets traversans sont coupés comme ceux de la panne & du velours, mais dont on a laisse le poil plus long
     
Penault
  T. n.m. Mesure de grains en usage dans le Barrois, & qui s'appelle autrement bichet, dit M. de Laurière dans son Glossaire. Il ajoûte qu'elle est du poids de cent livres, & que chaque penault contient deux mesures. Cependant je ne trouve point que le bichet soit une mesure de cent livres ; à Meaux il n'est que de 50 livres, ailleurs même de 40. Le penault seroit donc le double du bichet.
     
Perpétuane
  T. n.f. Sorte d'étoffe, à ce qu'il paroît, qui se fait en Portugal. Il vient tous les ans vers le mois de Mars, une flote d'environ vingt navires de Lisbonne, chargés de toiles & d'étoffes de laine, particulièrement de serges, perpétuanes, bayettes & anascotes, dont les femmes se servent pour ces voiles qu'on appelle mantes.
   
Peseur
  T. n.m. Celui qui pèse. On le dit particulièrement de celui qui tient le poids du Roi, qui pèse les marchandises.
     
Pichina de Haubourdin
  T. n.f. Etoffe qui se fabrique à Haubourdin de Lille en Flandre. Elle est de laine brute.
     
Picotin
  T. n.m. Petite mesure d'avoine qui tient environ le quart d'un boisseau. C'est aussi une mesure qui sert à l'arpentage dans quelques lieux de la Guienne, particuliérement à Aiguillon & à Colleigne Il faut douze escaits pour faire le picotin, chaque escait de douze pieds mesure d'Agen, qui est environ de trois lignes plus grande que le pied de Roi.
     
Pinchina
  T. n.m. Sorte d'étoffe de laine non croisée, qui est une espèce de gros & fort drap qui se fabrique à Toulon & aux environs, dont la largeur est d'une aune, & la longueur des pièces de vingt & une à vingt-deux aunes mesure de Paris.... Châlons en Champagne fournit une étoffe de laine très-forte, & d'une aune de large, à laquelle on donne aussi le nom de Pinchina, parce que sa qualité approche assez de celle des véritables Pinchinas de Toulon. Ce sont les sieurs Moreau & Darras très-habiles Manufacturiers qui les premiers en ont établi la fabrique.... Depuis quelque temps les Fabriquans & les Marchands de France se sont avisés de donner le nom de Pinchina à quantité d'étoffes de demi-aune, de demi-aune demi-quart, & de deux tiers, qui ne sont proprement que des droguets.
     
Pinte
  T. n.f. Vaisseau qui sert à mesurer des liqueurs, & quelquefois des choses séches. Une pinte de vin, d'eau, d'huile. Une pinte d'olives. Dans les pays où le sel se donne par impôt, on taxe un ménage à tant de pintes de sel.
La pinte contient deux chopines, ou la moitié d'une quarte. La pinte de Paris est environ la sixième partie du conge Romain, & contient le poids de deux livres d'eau commune. La pinte de S. Denys est plus grande. On l'appelle pot en plusieurs lieux.
     
Pipe
  T. n.f. Mesure de choses liquides qui contient un muid & demi, ou à peu près : ce qu'on appelle tonneau dans les Provinces au-delà de la Loire. On dit aussi, une pipe de bled, comme on dit ailleurs un muid. On se sert particulièrement de cette mesure en Poitou & en Anjou. La pipe en Bretagne est une mesure des corps arides, qui contient dix charges, & chaque charge contient quatre boisseaux. Quand elle est pleine de bled, elle doit peser 600 livres.
   
Pli
  T. n.m. On appelle Courts-plis dans la Fabrique & commerce des toiles qui se font en Bretagne, le pliage qui n'est pas conforme aux Réglemens, & dont les plis ont moins d'une aune de longueur.
     
Pluie
  T. n.f. Espéce d'étoffe de soie ou de laine mêlée avec du sil d'or ou d'argent trait en larme. En été les hommes s'habillent de pluie d'or ou d'argent, aussi bien que les femmes. Cette étoffe s'appelle pluie, parce que l'or ou l'argent y brillent comme s'il étoit tombé une pluie fine dessus, & que le soleil vînt à y darder ses rayons.
     
Plumette
  T. n.f. Petite étoffe, quelquefois avec de la soie, mais plus ordinairement toute de laine.
   
Pochetier
  T. n.m. Celui qui taille & fait des poches. Les Maîtres Boursiers de Paris prennent la qualité de Boursiers, Calottiers, Pochetiers, &c.
     
Poids de marc
  T. n.m. Celui qui sert à peser les choses précieuses, ou en petit volume. Le poids de marc se dit généralement de tous les poids qui servent à peser avec les balances ordinaires, qui ont deux bras, par opposition au peson de la Romaine. La livre de Paris vaut deux marcs, ou 16 onces, L'once a 8 gros, 16 estelins, 24 deniers, 41 oboles, 82 felins, & 576 grains. On dit aussi, Le poids de l'écu d'or, qui est un gros de la pistole, du quart d'écu, &c. Ce poids a été marqué & étalonné au Greffe.
     
Poids de table
  T. n.m. C'est un poids différent du poids de marc dont on se sert en Provence & en Languedoc. Il est vrai que la livre poids de table est composée de seize onces, aussi-bien que celle poids de marc ; mais les onces n'en sont pas si fortes.
     
Polemit
  T. n.m. C'est un des noms que les Flamans donnent à une sorte de petit camelot qui se fabrique ordinairement à Lille.
     
Polizeaux
  T. n.mpl. Espèce de toile qui se fabrique en Normandie
     
Polle-davy
  T. n.mpl. C'est ainsi que l'on nomme une espéce de grosse toile de chanvre écrûe, qui a pris son nom de la paroisse de Polle-davy, située dans l'Évêché de Cornouaille en Basse-Bretagne, où elle se fabrique ordinairement.
   
Porte-aune
  T. n.m. Machine de bois dont se servent quelques Marchands, pour soûtenir leur aune, afin de faire eux seuls l'aunage de leurs draps, étoffes, toiles, rubans & autres marchandises.
     
Posson
  T. n.m. Sorte de petite mesure contenant la moitié d'un demi-setier. Posson de vin, posson de lait. Ce mot venant de Potio, on devroit toûjours dire posson.
   
Poudrer
  T. v. Terme de Teinturier. Il se dit d'une certaine poudre qui sort des étoffes après qu'elles ont été teintes en noir, & qui y reste des différentes drogues & ingrédiens qu'on a coûtume d'employer à cette teinture. Les Réglemens enjoignent aux Teinturiers de laver les noirs, quand ils sont achevés, jusqu'à ce qu'ils ne poudrent plus.
   
Presseur
  T. n.m. Ouvrier dont l'emploi est de presser sous une presse les étoffes, les toiles, les bas, &c.
     
Prime
  T. n.m. Dans la division du marc d'argent, se dit de la 24e partie d'un grain ; ensorte qu'un grain est composé de 24 primes.
     
Quarantins
  T. n.mpl. Terme de Manufacture de Draperie qui se dit particuliérement en Languedoc, en Dauphiné & en Provence, des draps de laine dont la chaîne est composée de quarante fois cent fils, qui font en tout quatre mille fils.
     
Quartal
  T. n.m. Sorte de mesure de grains en usage en quelques lieux de France, particuliérement dans le pays de Bresse, & à Beaurepaire en Dauphiné.
     
Quartaut
  T. n.m. Petite pièce de vin qui contient le quart d'un tonneau, ou presque un demi muid. Le vin se conserve mieux en quartauts, n'est pas si long-temps en perce. Ils sont de différente capacité, selon la diversité des lieux. Chez les Allemands le muid n'a que quatre quartauts, & chez les Anglois il en a 32.
C'est aussi la mesure de continence dont on se sert en Bretagne, particuliérement à Nantes, pour mesurer les sels. Cinquante-deux quartauts Nantois font le muid de sel à Nantes.
     
Quarte
  T. n.f. Mesure de choses liquides, qu'on appelle en beaucoup d'endroits un pot, & qui tient deux pintes. L'hémine tenoit deux quartes, & deux de ces petites mesures que l'on nommoit acetabula. En 1536. le Parlement d'Angleterre fixa le prix des vins de France & d'Espagne, les premiers à deux sols la quarte, & les autres à trois.
C'est aussi une sorte de mesure de grains, particuliérement en usage à Briare. Elle approche assez du boisseau de Paris, car les onze quarts de Briare font un setier de Paris, qui est composé de douze boisseaux.
     
Quarteron
  T. n.m. le quart d'une livre. Un quarteron d'épices, de cerises, de fromage. On appelle aussi quarteron d'or, un livret qui contient un quarteron de feuilles d'or battu.
Ce mot se dit encore d'une mesure qui tient le quart du boisseau. Dans quelques endroits on nomme cette mesure le Quart ; mais dans d'autres on dit Quarteron. Il y a des endroits en Normandie où le boisseau de bled pése jusqu'à cent vingt livres, le quarteron en pése trente. Les pauvres gens y achétent le bled au quarteron, & non au boisseau, ni à la somme.
     
Quartonat
  T. n.m. Mesure d'arpentage dont on se sert en quelques endroits de la Guienne. Elle est plus ou moins grande, suivant les lieux.
     
Quinette
  T. n.f. ou quignette, Espéce de camelot ordinairement tout de laine, & quelquefois mêlé de poil de chévre, qui se fabrique à Lille en Flandres & aux environs.
     
Quintal
  T. n.m. Poids de cent livres de Paris. Il y a bien des lieux où on vend le bois, le foin au quintal. Les Marchands en gros vendent & estiment leurs marchandises au quintal. Chaque livre de quintal sur la mer n'est que de quinze onces. Le quintal est différent selon les lieux. Dans la Coutume de Bayone, le quintal doit peser 96 livres, & la livre 14 onces & demie.
En quelques lieux, on appelle quintal un gros poids public destiné à peser de grosses & lourdes marchandises ; & le droit qui se paye pour le pesage est nommé droit de quintal,
     
Radeurs
  T. n.m. Terme de Gabelles. Ce sont des Officiers qui ont soin de mesurer le sel, & le raser sur le minot. Les Fermiers ont eu faculté de rembourser les Mesureurs & Radeurs de sel.
     
Rapatelle
  T. n.f. Toile faite du poil de la queue de cheval qui sert à faire des sacs.
     
Rasière
  T. n.f. Mesure de grains dont on se sert en Flandres
     
Ratine
  T. n.f. Espèce d'étoffe de laine qui jette un poil frisé, qui sert à doubler des habits, & à tenir chaudement. La ratine de Florence est la plus estimée. Le droguet est une ratine moitié fil, & moitié laine.
   
Raucourt
  T. n.m. C'est une drogue qui sert aux Teinturiers. Les orangers sont teints de pur raucourt avec un petit brin de brésil.
     
Raz
  T. n.m. C'est au pays de Bresse, une mesure qui est la même que le bichet : anciennement on l'appelloit bichet raz, & par la suite des temps on l'a appellé Raz seulement.
     
Raze
  T. n.f. Mesure de grains dont on se sert en quelques lieux de Bretagne, particuliérement à Quimpercorentin, à Pont-l'Abbé, à Concarnau. C'est une espéce de grand boisseau.
   
Rentraiture
  T. n.f. Couture de drap, dont les pièces sont jointes bord à bord. Les Tailleurs font payer à part la rentraiture des habits.
   
Rentrayeur
  T. n.m. Artisan qui fait métier de rentraire les draps. On écrit aussi Rentreyeur. Si vous déchiriés une pièce de Mousseline, & que vous la donnassiés à raccommoder à nos Rentreyeurs il vous seroit impossible de découvrir l'endroit où elle auroit été rejointe, quand même vous y auriés fait quelque marque pour le reconnoître.
     
Retz
  T. n.m. Mesure de continence dont on se sert pour mesurer les grains à Philippeville & à Givets
     
Reviquée
  T. adj. Étoffe de laine reviquée, c'est celle qui a été dégorgée de son trop de teinture. Ce terme n'est en usage que dans les Manufactures de lainages de Picardie, particuliérement à Amiens ; ailleurs on dit dégorgée, au lieu de reviquée. Les reviqueurs reviquent.
     
Rézal
  T. n.m. Mesure de continence pour les grains, dont on se sert en Alsace & en quelques lieux des Provinces voisines.
     
Rouzet
  T. n.m. ou roustet. Espéce de bure ou de serge qui se fabrique en quelques lieux de la généralité de Montauban.
     
Rubanerie
  T. n.f. Profession de Rubanier. Il se dit aussi de la marchandise de rubans. Dans la premiére signification on dit : Cet Ouvrier excelle dans la rubanerie ; pour dire qu'il fabrique bien ses rubans ; & dans l'autre : Ce Marchand ne fait commerce que de rubanerie, pour faire entendre qu'il ne vend que des rubans.
Le rubanier fait aussi des franges, des ganses, de la toile de soie, &c. Et on appelle le corps de ces ouvriers les Maîtres tissutiers rubaniers.
     
Ruche
  T. n.m. Mesure dont on se sert dans les sauneries & salines de Normandie. C'est une espéce de boisseau qui contient 22 pots d'arques, pesant 50 livres ou environ mesure rase.
     
Saie
  T. n.f. Sorte de serge ou étoffe croisée très-légère, toute de laine, qui a quelque rapport aux serges de Caen, & dont certains Religieux se servent à faire des espéces de chemises, & les gens du monde des doublures d'habits & de meubles. Ces étoffes se fabriquent en Flandres & en Artois.
     
Sardis
  T. n.mpl. Draps assez communs qui se fabriquent à Bourg en Bresse.
     
Satin
  T. n.f. Étoffe de soie polie & luisante, dont la chaîne est fort fine, & fort en dehors, & la trême est grosse & cachée ; ce qui lui donne son lustre. Le plus beau satin est celui de Florence & de Gènes, & puis celui de Lion. Les satins de Bruges sont trèmés de fil, & la chaîne est de soie ; ce qui l'a fait nommer caffard. Le satin plein, est celui qui est brillant & uni. Il y en a d'autre qui est figuré, & diversifié de plusieurs couleurs ou figures, auquel on ajoute de nouvelles chaînes ou trêmes pour faire les façons. On fait des robes, des juppes, des culottes de satin. Les Chinois préparent les satins à l'huile pour leur donner plus de lustre ; mais la poussière s'y attache.
     
Satinade
  T. n.f. Étoffe de satin commune, ou qui imite le satin.
     
Saumée
  T. n.f. C'est ainsi qu'en quelques provinces on appelle une mesure de terre labourable d'environ un arpent
     
Sayetterie
  T. n.f. On nomme ainsi la Manufacture des étoffes de laine, ou de laine mêlée avec de la soie ou du poil, établie à Amiens. Sayetteur, se dit des Maîtres de la Sayetterie d'Amiens qui ne travaillent qu'en étoffes de sayetterie.
   
Seizains
  T. n.mpl. Draps de laine dont la chaîne est composée de seize fois cent fils, c'est-à-dire, seize cents fils en tout.
Richelet, Furetiére & d'autres ont cru que ceux qu'on appelloit Seize, étoient proprement les Quarteniers des seize quartiers de Paris, parce que le Conseil des Seize se nommoit le Conseil des seize quartiers ; mais c'est une erreur, car de ces seize quartiers, il n'y en avoit que cinq qui fussent de la faction des seize, comme ils le montrérent bien à la réduction de Paris. Il ne faut pas croire non plus qu'ils ne fussent que seize : ils étoient plus de quatre mille, dit Cayet en sa Chronologie novennaire.
   
Septérée
  T. n.f. Terre qui contient environ un arpent, un septier de semence.
   
Septier
  T. n.m. Mesure qui est différente selon les lieux, ou la nature des choses mesurées. En matière de liqueurs, c'est la même chose que la chopine, ou la moitié d'une pinte. On dit aussi un demi-septier, ou les trois demi-septiers, qui sont des vaisseaux qui tiennent à proportion. Un demi-septier de vin, d'olives. Il paroît qu'autrefois le muid de vin n'étoit que de 16 septiers, & chaque septier de six tasses, & par conséquent l'hémine qui contenoit demi-septier, étoit de trois tasses.
Septier, est aussi chez les Jaugeurs une mesure de huit pintes. .
Septier, est encore une mesure de grains, différente selon les lieux. Il y a douze boisseaux, ou quatre minots, ou deux mines, au septier de bled de Paris, & douze septiers au muid. En Berri il y a seize boisseaux au septier de bled, dont les vingt & un boisseaux font le muid.
Septier, est aussi une mesure de terre, qui contient environ un arpent de Paris, c'est-à-dire, autant de terre qu'il en faut pour contenir un septier de semence.
   
Serge
  T. n.f. C'est une étoffe commune & legère, de laine croisée. Les serges se font de laine sèche & dégraissée avec du savon noir. Les pauvres gens s'habillent de grosses serges.
     
Sergerie
  T. n.f. Se dit tant de la manufacture des serges, que du commerce qui s'en fait.
     
Sergetterie
  T. n.f. On appelle ainsi à Beauvais, ville de Picardie, non-seulement la manufacture des serges, mais aussi le corps & la communauté des Maîtres qui en font profession.
     
Sergier
  T. n.m. Ouvrier qui fait de la serge. La Beauce & la Picardie sont fort peuplées de Sergiers.
   
Serpillière
  T. n.f. Grosse toile ou canevas de vil prix, qui sert aux Marchands pour emballer leurs marchandises.Les vieilles serpillières servent à faire des torchons. On le dit de ces grosses toiles que plusieurs Marchands laissent pendre des auvents de leurs boutiques, pour dérober la plus grande partie de la lumière, qui feroit découvrir les défauts de leurs marchandises.
   
Sétine
  T. n.f. Mesure des prés dans le pays de Bugei & de Gex ; étendue ou quantité de prés que six hommes peuvent faucher en un jour. On estime la sétine, au pays de Gex, douze charretées de foin de vingt quintaux, qui font vingt-quatre méaux du pays de Bresse. A Genève la sétine ou sétérée est autant de pré qu'un homme en peut faucher en un jour
   
Sexterée
  T. n.f. Dans la Coutume de Troie en Berri, c'est une mesure de terre contenant huit boisselées. Une sexterée de terre.
   
Sivadière
  T. n.f. Mesure de grains en usage en Provence, particuliérement à Marseille. Les 8 sivadiéres font une hémine du pays.
     
Soie
  T. n.f. Fil extrêmement doux & délié, qui sert à faire de belles étoffes de prix. La soie crue est celle qu'on tire sans feu, & qu'on dévide sans faire bouillir le cocon, qu'on incise pour en faire sortir le ver quatre ou cinq jours après qu'il est parfait. On en fait des gâzes & autres étoffes. Cette soie est fort pure, pourvû qu'on en sépare la dernière enveloppe extérieure, & la pellicule qui se trouve joignant le ver. Il est défendu de mêler la soie crue avec la soie cuitte. La soie cuitte est celle qu'on a fait bouillir pour la dévider plus facilement, comme celle dont on fait les velours, satins, taffetas, damas, brocards, crêpes & autres étoffes. La soie étoit si précieuse du temps des Empereurs, qu'on la vendoit au même poids que l'or. Il étoit défendu de porter des habits tout de soie. Mézerai remarque que Henri II. aux noces de la Duchesse de Savoie sa soeur, porta les premiers bas de soie qu'on ait vûs en France. La serge de soie est une étoffe toute de soie, croisée obliquement. Les étoffes toutes de soie, comme les velours, pannes, gros de Tours, ou de Naples, satins, damas, vénitiennes, serges de soie, doivent avoir une demi-aune moins un 24 de largeur. Les soies de Messine sont les meilleures pour les étoffes pleines & unies, parce qu'elles prennent une belle teinture. Les soies de Perse & de la Chine sont blanches & très-fines. Les plus belles soies de Syrie sont celles de Luges, Chouf & Billedun. La soie des Chinois est sans contredit la plus belle qui soit au monde. On en fait en plusieurs provinces ; mais la meilleure & la plus fine se trouve dans celle de Tchekiam, parce que le terroir est très-propre pour les mûriers, & que l'air est à un certain dégré de chaleur & d'humidité, plus conforme à la nature des vers, dont on la tire ; tout le monde s'en mêle, & le commerce en est si grand, que cette seule province en pourroit fournir à toute la Chine, & à une grande partie de l'Europe.
   
Soufroir
  T. n.m. C'est une petite étuve bien plafonnée en ciment & bien close, pour y blanchir la laine par la vapeur du soufre allumé dans une terrine.
   
Soyeteur
  T. n.m. Ouvrier qui travaille en étoffe de soie. Il n'y a guère qu'à Lille, Capitale de la Flandre Françoise, où on leur donne ce nom. Ailleurs on les appelle Manufacturiers, Fabricans ou Ouvriers en soie.
     
Surge
  T. adj.On appelle Laines surges les laines grasses ou en suint, qui se vendent sans être lavées ni dégraissées. Il en vient beaucoup du Levant.
     
Tabis
  T. n.m. Gros taffetas qui a passé sous la calendre. On l'applique sur un cylindre où il y a plusieurs ondes gravées ; ce qui rend la superficie de l'étoffe inégale, & plus enfoncée en un endroit qu'en l'autre, & fait réfléchir à nos yeux la lumière différemment. C'est ce qui y fait paroître les ondes, sans qu'on y ajoute aucune eau ni teinture ; & c'est la principale preuve qu'ont les Philosophes modernes, pour prouver que les couleurs ne sont que des apparences.
     
Taffetas
  T. n.m. Étoffe de soie mince & unie. Elle sert d'ordinaire à faire des doublures ou des habits fort légers, des coëffes, des écharpes & des rubans. Le taffetas armoisin vient d'Italie & de Lion. Il y en a de toutes couleurs, Celui d'Avignon s'appelle demi-armoisin, & est le moindre. Le taffetas d'Angleterre est le meilleur. Les taffetas & tabis se distinguent par le nombre des fils en chaque dent de peigne. Il y en a à trois, ou quatre fils d'autres, à six ou à huit fils. Les taffetas qui ont demi-aune demi-quart sont appellés par les Marchands cinq octaves.
     
Talanche
  T. n.m. Droguet qui se fabrique dans plusieurs lieux de la Généralité de Bourgogne. Il est fait avec de la laine sur fil, mais dont le fil est filé gros, & la laine est commune & grossiére.
     
Tapisserie
  T. n.f. Pièce d'étoffe, ou d'ouvrage, qui sert à parer une chambre, à en cacher les murailles. On fait des tapisseries de haute & basse lice, au métier, avec de la laine, de la soie ; & on les rehausse d'or & d'argent. La manufacture des tapisseries des Gobelins est une chose merveilleuse, aussi-bien que celle de la Savonnerie. Celles de Flandre, d'Oudenarde, d'Auvergne, sont infiniment au-dessous. On fait aussi des tapisseries de cuir doré, de brocard de Venise, de satin de Bruges, de Brocatelle. Les tapisseries des pauvres sont de Rouen, de Bergame, faites de fil, de laine & de coton, & elles se travaillent comme la toile.
     
Tartalane
  T. n.m. Espéce de toile fine qui a beaucoup de rapport à la mousseline. Les femmes font des coëffes, des manchettes & des stinkerques de tarlatane. Lorsque les hommes portoient des cravates, longues, amples, tortillées, elles étoient souvent de tarlatane.
   
Teinturier
  T. n.m. Qui fait métier de teindre Il y a des Teinturiers de grand teint, & d'autres de petit teint. Les Teinturiers de la ville de Rouen sont divisés en trois fonctions, en Guéderons, Garenceurs & Noircisseurs. Il y a de nouveaux statuts des Teinturiers de l'année 1669. qui portent la qualité des drogues qui doivent être employées à la teinture, suivant les diverses couleurs, & selon le mérite & le prix des étoffes. Les Teinturiers du grand & bon teint ne peuvent teindre en petit teint, & ne doivent avoir chez eux que les drogues appartenantes au bon teint : & ceux du petit teint ne peuvent teindre en bleu, à cause du pastel qui appartient au bon teint, & ne doivent avoir chez eux que les drogues qui appartiennent au petit teint. Ils ne doivent teindre que des frisons, tiretaines, petites serges à doubler, &c. qui ne vaudront au plus que 40 sols l'aune en blanc.
   
Télier
  T. n.m. On nomme ainsi dans quelques Provinces de France l'Ouvrier qui travaille en toile, en linge ouvré & en canevas. Il s'appelle ailleurs Tisserand.
   
Texier
 

T. n.m. C'est un des noms que l'on donne à l'Ouvrier qui travaille à la fabrication des toiles, des canevas & des linges ouvrés. On l'appelle plus ordinairement Tisserand.

     
Tiercier
  T. adj. Qui se dit d'un boisseau dans la Coutume de Poitou, Un boisseau tiercier est un boisseau deux fois aussi large qu'il est profond.
   
Tisserand
  T. n.m. Ouvrier qui fait de la toile. En quelques endroits on l'appelle texier, telier, & tissier, d'où sont venus plusieurs noms de familles semblables. On le dit aussi des ouvriers qui font du drap de laine ou des étoffes de soie, on dit alors tisserand en drap.
   
Tisseur
  T. n.m. ou tissier. Ouvrier qui travaille sur le métier avec la navette, à la fabrique des étoffes de laine.
   
Tissotier
  T. n.m. On appelle ainsi les ouvriers qui font des rubans, galons, passemens, guipures, &c. au métier. Ce mot vient de tissu.
   
Tissutier
  T. n.m. Rubanier, Artisan qui fait des rubans, des franges, des boutons, de la toile de soie, & autres tissus. Taeniarius. Les Maîtres Tissutiers-Rubaniers font un Corps séparé d'avec les Ouvriers en draps d'or & de soie, & ne peuvent faire d'ouvrages qu'au-dessous d'un tiers d'aune de largeur, ni avoir chez eux des métiers des étoffes de la grande navette, par Arrêt du Conseil du 8 Avril 1666.
   
Toilerie
  T. nf. Marchandise de toile. Les Statuts des Maitresses Toilières portent, qu'on élira tous les ans des Jurées de la Marchandise de toilerie & lingerie de Paris.
   
Toilier
  T. n.m. Ouvrier qui fabrique la toile, le linge ouvré & le canevas. On l'appelle plus communément Tisserand. La toilière est la lingère qui vend de la toile.
   
Toiseur
  T. n.m. Celui qui toise un bâtiment.
     

Toise

  T. nf. Longueur ou étendue de six pieds. La ligne de défense dans les places doit être de 120 toises, pour être à la portée du mousquet. La face du château du Louvre a 72 toises hors d'oeuvre. Une toise courante, est celle où l'on ne mesure que la longueur. Cette place a tant de toises de face ou sur rue, sur tant de profondeur.
La toise est une mesure de différente grandeur, selon les lieux où elle est en usage. Celle de Paris établie en quelques autres villes du Royaume, est de six pieds de Roi, & son étalon ou mesure originale, est exposée au Châtelet de Paris ; c'est pourquoi elle est appellée toise du Châtelet. La toise de maison est de six pieds. La toise de Charpentier est de cinq pieds & demi. La toise de Mesureurs de terres & de vignes est de cinq pieds seulement. La toise de Mesureurs de bois & forêts est de cinq pieds & demi, selon la Coûtume d'Orléans. Dans celle de Bourbonnois & au Pays de la Marche la toise est de six pieds. On imprima en 1580, un Traité des toises & des mesures.
Toise de Roi. C'est la toise de Paris, dont on se sert dans tous les ouvrages que le Roi fait faire, même dans les fortifications, sans avoir égard à la toise d'aucun lieu.
   
Tondeur
  T. n.m. Artisan qui fait le métier de tondre. Un Tondeur de draps. Les Tondeurs de draps se doivent servir de chardons de Bonnetiers, pour coucher leurs draps & leurs serges, & il leur est défendu de se servir de cardes, & d'en avoir en leurs maisons.
     

Tourangettes

  T. n.fpl. Espéces de petites serges qui se fabriquent en quelques lieux de la Généralité d'Orléans, particuliérement au Montoir. Elles sont ou blanches ou grises, & se font toutes de laines du pays.
     
Trameur
  T. n.m. Ouvrier dont l'occupation est de disposer les fils des trames, pour être employées à la fabrique des étoffes.
   

Truau

  T. n.m. Mesure qui tient un boisseau & demi, en usage en certains cantons.
     
Trustée
 

T. n.f. Mesure de continence dont on se sert en quelques lieux de Bretagne, particuliérement dans toute l'étendue de la Prévôté de Nantes, pour le commerce des sels qui s'y vendent ordinairement au cent de trustées. Vingt-cinq trustées font environ un muid, mesure Nantoise.

     
Vaissellée
  T. n.f. Il se dit dans les Manufactures de lainage, particuliérement du côté d'Amiens, de la quantité d'étoffes de laine qui est contenue dans chaque vaisseau d'un moulin à foulon. Quelques-uns disent aussi Pilée.
   
Varenne
  T. n.f. Mesure des grains dont on se sert en quelques lieux de la Savoye, particuliérement à la Rochette. La varenne pése 31 livres poids de Genève.
     
Varre
 

s. f. Terme de Négoce, est une espèce d'aune dont les Marchands se servent en quelques lieux. La varre d'Espagne est égale à la canne de Toulouse, & contient une aune & demie de Paris.

     
Vaxel
  T. n.m. Espéce de boisseau dont on se sert dans les Salines de Lorraine pour mesurer les sels. Le vaxel pése 34 à 35 livres. Il faut 16 vaxels pour le muid.
     
Veissel
  T. n.m. Mesure des grains dont on se sert à Chambery en Savoye. Le veissel pése 140 livres poids de Genève.
     
Velte
  T. n.f. Terme de Négoce. C'est une mesure des choses liquides, dont on se sert dans le trafic d'Hollande. La velte contient trois pots, le pot deux pintes, & la pinte d'eau de vie pèse deux livres & demie. Les pipes ou bariques d'eau de vie qu'on vend en Poitou, ou à Nantes, ou à Orléans, contiennent 60 ou 70 veltes.
     
Verle
  T. n.f. Espéce de jauge ou instrument qui sert à jauger les tonneaux & futailles remplies de liqueur, ou propres à les contenir.
     
Verge
  T. n.m. Mesure des longueurs en quelques lieux, qui répond à l'aune. La verge d'Angleterre contient sept neuvièmes de l'aune de Paris. Mais en général, chez les Auteurs, la verge est la même chose que la perche, la corde & la chaîne, qui est de dix pieds, différente selon les lieux. Elle est de 12 pieds de Roi en quelques endroits sur le Rhin.
Verge de terre, est une mesure de terre dont on se sert en quelques provinces, qui est environ un quartier d'arpent de terre. L'action de mesurer avec une verge est le vergeage.
     
Versine
  T. n.f. Mesure de grains dont on se sert dans quelques lieux de la Savoye. La versine d'Aiguebelle pése vingt-quatre livres poids de marc.
     
Vigans
  T. n.mpl. Gros draps qui se vendent à la foire de Beaucaire, & qui font partie des draps que les François envoient à Constantinople, à Smyrne, & dans quelques autres Echelles du Levant.
     
Virte
  T. n.f. Mesure dont on se sert pour jauger les bariques ou autres futailles à mettre les vins & eaux-de-vie, à Xaintes, Coignac & Angouleme ; c'est à peu près la velte.
     
Voyer
  T. n.m. a lessive. C'est faire passer & couler l'eau chaude sur le linge dans les pannes. On appelle panne en Anjou, & particuliérement à Doué, une espéce de cuvier de bois, dont on se sert pour lessiver les toiles que l'on veut mettre au blanchiment. La voyette est une grande écuelle de bois emmanchée pour voyer la lessive. Ces termes sont de Bretagne et d'Anjou.
     
Waque
  T. n.f. Sorte de mesure dont on se sert pour mesurer le charbon de terre dans les houilliéres du Hainaut. La waque de charbon revient à quinze sols, dont douze sont pour le Marchand, deux sols six deniers pour le droit des États de Mons, & six deniers pour de petits droits établis sur les bateaux pour la construction & entretien des écluses.